Sujet : Kaamelott, humour, , série télévisée, médiéval-fantastique, comédie, bandes dessinées, légendes arthuriennes, nouveauté, fantasy Période : haut Moyen Âge à central Auteur : Alexandre Astier Ouvrage : Les Renforts Maléfiques, BD, Casterman
Bonjour à tous,
l’occasion de la sortie de la nouvelle BD autour de l’univers Kaamelott, la chaîne Youtube Captain Popcorn a pris l’excellente initiative de nous gratifier d’un long interview de l’auteur Alexandre Astier que celui-ci a eu la bonne idée d’accepter.
Ce bel entretien, posé et au calme, permet à l’auteur des légendes arthuriennes à la française et de l’Exoconférence de se livrer sur de nombreux aspects : références aux jeux de rôle, spécificité de l’écriture BD, détours sur quelques références aux super-héros, à Star Wars et aux incontournables Monty Python et un mot encore de Kaamelott Resistance, toujours dans les cartons.
Opus 9 : les Renforts Maléfiques
Côté nouveauté, ce nouvel opus, qui se présente comme le tome 9 des bandes dessinées Kaamelott, a pour titre Les Renforts Maléfiques. Il correspond à la suite de l’Antre du Basilic, même si, on le notera à l’écoute de l’interview, il se présente, d’une certaine façon, comme un ouvrage à part entière ou un diptyque qui ne dit pas son nom.
Cette nouvelle BD et d’ors et déjà à la vente dans tous les bonnes librairies. A toutes fins utiles, voici également un lien pour l’acquérir en ligne : Kaamelott, Tome 9 : Les Renforts Maléfiques.
L’Interview d’Alexandre Astier sur l’univers et les BD Kaamelott
A propos des Bandes Dessinées Kaamelott
Depuis l’année 2006, neuf tomes de BD Kaamelott sont déjà parus chez Casterman, tous écrits de la main d’ Alexandre Astier . Depuis le début de la saga, la partie illustration a, quant à elle, été confiée au talentueux dessinateur belge Steven Dupré.
Coté format, chaque album propose des aventures inédites et débridées dans l’univers de la série. On connait l’exigence d’Alexandre Astier sur ses productions : il n’a donc pas été question de céder, ici, à la facilité, ni de remâcher des choses déjà traitées à l’écran. L’écriture se trouve également affranchie de certaines contraintes de moyens liées aux productions télévisuelles des premières heures même si l’auteur nous expliquera, dans l’interview, que c’est une liberté dont il faut savoir user, sans abuser (en BD comme à l’écran).
Grandes espaces, effets spectaculaires et créatures fantastiques, cet affranchissement permet tout de même, d’offrir au lecteur, des histoires qui se démarquent d’autant plus de la série TV. De fait, ces Bandes Dessinées Kaamelott en ressortent presque plus clairement ancrées dans un médiéval fantasy épique, teinté de références à la Donjons et Dragons. Alexandre Astier les a, du reste, toujours revendiqué à propos de Kaamelott et on a encore en tête certains d’épisodes mémorables de la Série TV dédiés au Donjon Crawling et à l’exploration de labyrinthes.
Fred
Pour moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient.»Publilius Syrus Ier s. av. J.-C.
Sujet : citation, monde médiéval, croisades, historien, Godefroy de Bouillon, France médiévale, lyrisme, littérature, roman national Période : Moyen Âge central, XIIe siècle, modernité Auteur : Jules Michelet Ouvrage : Histoire de France – 1833
“Il appartient à Dieu de se réjouir sur son œuvre et de dire : Ceci est bon. Il n’en est pas ainsi de l’homme. Quand il a fait la sienne, quand il a bien travaillé, qu’il a bien couru et sué, quand il a vaincu, et qu’il le tient enfin, l’objet adoré, il ne le reconnaît plus, le laisse tomber des mains, le prend en dégoût, et soi-même. Alors ce n’est plus pour lui la peine de vivre ; il n’a réussi, avec tant d’efforts, qu’à s’ôter son Dieu. Ainsi Alexandre mourut de tristesse quand il eut conquis l’Asie, et Alaric, quand il eut pris Rome. Godefroi de Bouillon n’eut pas plutôt la terre sainte qu’il s’assit découragé sur cette terre, et languit de reposer dans son sein. Petits et grands, nous sommes tous en ceci Alexandre et Godefroi. L’historien comme le héros.”
Jules Michelet – Histoire de France T2 – Suite de la croisade (1833)
Bonjour à tous,
il convient de prendre soin, en relisant Jules Michelet (comme d’autres historiens du passé, du reste) de le resituer dans son temps, il demeure difficile de rester insensible à l’érudition et aux qualités de cet historien du XIXe siècle, haut en couleur et au caractère trempé. Encore aujourd’hui, sa monumentale Histoire de France impressionne par son contenu et son ambition. Pourtant, au delà de ce vaste récit national revisité à l’aulne de Michelet, ce qui frappe sans doute le plus, de prime abord, en feuilletant ses volumes, ce sont les talents stylistiques de ce dernier et l’intensité qu’il met à nous transmettre sa passion pour la France comme pour l’histoire.
Nous ne sommes pas les premiers à chanter les louanges littéraires de Jules Michelet. Face à ses parutions et notamment celle-ci, même ses nombreux détracteurs n’ont eu d’autres choix que de s’incliner sur ces aspects. De fait, qui est sensible à la langue française et aux qualités de plume ne pourra que tomber sous le charme. Nous sommes face à un grand auteur. On a même souligné ce talent chez lui au risque d’éclipser, parfois son érudition au sujet de l’Histoire elle-même. « L’auteur de l’Histoire de France écrirait-il trop bien pour être honnête ? » se demandait le journaliste Jérôme Gautheret dans un article du Monde de 2008, en saluant au passage la réédition de cette oeuvre de Michelet (l’Histoire de France de Michelet enfin réédité). La formule est triviale, mais elle résume assez bien l’idée.
Un Roman national :
l’Histoire à l’aulne de Michelet
Sur le fond, c’est un fait, Jules Michelet est un homme de conviction. Il porte des valeurs fortes et entend les transmettre. Certaines demeurent de son temps, d’autres nous semblent, aujourd’hui, venir au secours de notre modernité et vouloir l’éclairer. Par dessus tout, notre homme aime la république, comme il aime la nation et ce qui l’a forgée. Il sait aussi la France cimentée par sa langue sous les apports des peuples multiples qui l’ont formée. Sa continuité est ailleurs.
Plus qu’avoir simplement écrit une histoire de France, Michelet l’a forgé sur son enclume comme un artisan. Avec son cœur, sa fougue et le feu de ses convictions, il y a fait entrer ses vérités, La patine qui en résulte n’a pas été et n’est toujours pas du goût de tous. Elle a toujours fait polémique. Revisitée à la lumière de l’histoire actuelle, elle emporte aussi quelques inexactitudes. Bien sûr, son objectivité et ses prises de positions fortes ont été largement questionnées. On ira même jusqu’à le traiter d’imposteur. Entre toutes les critiques qui suivront, on finira par lui reprocher, de manière presque consensuelle, d’avoir été à l’origine d’une Histoire de la France romancée et même romanesque et idéalisée : un « roman national » que les temps suivants se chargeraient bientôt de mettre copieusement à bas.
« Cette œuvre mémorable, d’environ quarante ans, fut conçue d’un moment, de l’éclair de Juillet. Dans ces jours mémorables, une grande lumière se fit, et j’aperçus la France. »
Jules Michelet – Histoire de France – préface de 1869
Le souffle lyrique de Michelet
Quoiqu’il en soit, si l’idéologie n’est évidemment pas absente des ouvrages de Michelet et si son roman national a essuyé, depuis, de sérieux contre pieds, il demeure évident que personne ne pourra priver l’homme de son talent. A près de 200 ans des premiers tomes de son Histoire de France, un puissant souffle lyrique traverse encore cette oeuvre de part en part. Toute proportion gardée, c’est un peu comme si une certaine culture antique et médiévale de la chronique historique venait prendre le pas, par endroits, sur un style plus neutre et encyclopédique qu’on pourrait attendre, de nos jours, d’un projet de cette ambition. Nous sommes face, ici, à une Histoire qui se raconte avec élan et qui résonne comme autant d’histoires imbriquées. L’historien y assume pleinement la place de véritable auteur et, se faisant, il se double aussi d’un « (hi)story teller », un conteur.
Une tradition lyrique en histoire
Nous ne ferons pas ici l’historiographie d’une certaine tradition lyrique et littéraire en Histoire. Elle ne débute pas avec Michelet. Elle ne s’arrêtera pas avec lui. Une fois les éléments bien posés d’une méthodologie historique, elle se poursuivra même, jusqu’à nous, dans une proportion variable (et un attachement inégal), en fonction de la sensibilité de chaque historien. Sous le poids de l’académie ou d’une certaine épistémologie, s’il fallait poser la question : « l’Histoire devrait-elle ennuyeuse pour être sérieuse ? » La réponse serait, à coup sûr, non. Au risque de quelquefois diluer la vérité dans ses effets (à quoi vigilance commande) la discipline subit aussi les exigences (pédagogiques ou passionnées) de sa propre transmission.
Entre passion et transmission
Qu’on nous passe le jeux de mots, mais si l’histoire est faite de la chair de ses chercheurs et de ses hommes, elle a aussi ses chaires, ses têtes blondes et ses auditoires. Certes, elle est liée inextricablement et historiquement à la littérature, mais elle est aussi entrée dans le monde de l’éducation par la grande porte. Nous l’avons déjà dit, c’est à la fois un science de l’homme et une matière scolaire. A ce titre, elle reste une discipline de la passation et il faut bien qu’elle en assume pleinement les contingences : intelligibilité, nécessité et volonté de partage, mais encore passion de ses hommes et conscience aigüe, pour la plupart d’entre eux, de l’importance de la perpétuation d’une conscience historique pour une juste compréhension du présent et une meilleure préparation de l’avenir. Bien des historiens modernes pourraient tomber d’accord sur cette dernière dimension. Au milieu du XXe, souvenons-nous d’un Lucien Febvre qui s’enflammait tout entier pour un combat pour l’Histoire. Il aurait, lui aussi, de nombreux héritiers.
Pour apporter de l’eau au moulin de cette histoire attachée au style qui entend s’ouvrir à l’autre, en soignant sa plume et ses effets, on pourra encore évoquer, plus proche de nous, certaines pages de Georges Duby ou de manière plus parlante encore, certains extraits de son « Temps des Cathédrales » (papier ou télévisuel). Chez lui comme chez Michelet ou bien d’autres, on retrouvera, dans ce souffle lyrique d’une histoire qui s’enflamme, une volonté d’entraîner dans ses plus belles envolées, l’intérêt pour le passé autant que la passion pour l’histoire. De son côté, le lecteur ou l’auditeur ne pourra que s’en délecter, même s’il ne devra pas, pour autant, désarmer son sens critique. Peut-être même devra-t-il, l’exercer plus encore ; la beauté d’un effet de style ou la plus belle des anecdotes ne devraient jamais faire perdre de vue totalement la complexité des faits et toutes leurs nuances.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
Sujet : Jeu vidéo, Fremium, jeu de gestion, jeu de stratégie, construction d’empires, MMORPG. Période : de l’âge de pierre au futur, haut Moyen Âge et Moyen Âge classique Titre : Forge of empires ( 2012) Editeur : Innogames GMBH
Bonjour à tous,
our varier un peu, nous vous présentons, ici, un jeu vidéo qui se lance directement dans votre navigateur web, sur PC ou sur smartphone. Avec pour thème la construction d’une civilisation à travers les âges, il a pour titre Forge of Empires et on le doit à un éditeur de jeux vidéo allemand du nom de Innogames.
Construire un empire de l’âge de pierre
au futur, en passant par le Moyen Âge
Envie de grands espaces, de gloire et de conquête ? Si retrouver les sensations des grands bâtisseurs de l’histoire vous tente Forge of empires est fait pour vous. Ce jeu vidéo vous proposera, en effet, de mener votre civilisation de l’âge de pierre jusqu’au futur le plus éloigné, en passant, bien entendu, par le monde médiéval. Ce dernier y a même une belle part puisqu’il est divisé en deux grandes périodes : le haut Moyen Âge et le Moyen Âge classique auquel succèdent, comme il se doit, la Renaissance.
Sorti en 2012, ce jeu vidéo n’a cessé d’évoluer depuis. S’il rappellera, aux plus vétérans d’entre vous, des souvenirs de titres comme le mythique Age of empires de Ensemble Studios, ou même le grand Civilisation de Sid Meier, il se positionne également comme un MMORPG (Massive Multplayer Online Role Player Game). Si le cœur vous en dit, vous pourrez donc joyeusement, vous écharper avec d’autres joueurs en ligne.
Fondé par des passionnés de jeux vidéo, Innogames propose des jeux en ligne et sur navigateur depuis 2007. De leur côté, les créateurs de cette société n’avaient pas attendu cette année là pour se mettre à l’ouvrage. Dés 2003, ils avaient, en effet, déjà crée des premiers titres à succès. Aujourd’hui, cet éditeur, basé à Hambourg, continue de proposer régulièrement de nouveaux titres. Plus de 350 personnes y travaillent.
Forge of Empires : près de 14 millions de joueurs pour de nombreux prix et nominations
Depuis son lancement, Forge of Empires a su conquérir un large public. Ses nombreuses actualisations ont également permis de tenir ses fans en haleine, au fil du temps. Une stratégie payante puisque, désormais, ce jeu vidéo affiche plus de 14 millions de joueurs à travers le monde.
Ce succès et cette reconnaissance auprès des joueurs ont également trouvé des échos favorables dans le monde des jeux vidéo et sa presse spécialisée. Forge of Empire n’a, en effet, cessé d’accumuler les nominations et les prix depuis sa sortie : Nomination du Meilleur jeu européen sur navigateur (European Games Award 2012), Nomination du Meilleur jeu de navigateur et meilleur graphisme (German Computer Game Award 2012 et 2013 ), Prix du Meilleur MMO de stratégie web based (MMO awards 2013), Prix duMeilleur jeu de l’année (Google play 2015).
Modèle frémium et inscription Gratuite
Une autre bonne nouvelle avec ce titre est qu’il est basé sur un modèle Fremium. Autrement dit, contrairement aux jeux vidéo classiques qui vous demandent de débourser jusqu’à 40 euros, voire plus, pour les tester, sur Forges of Empires, l’inscription est totalement gratuite. Il suffit de choisir un pseudo et de fournir un email valide pour commencer à jouer et pour avoir accès à un grand nombre de fonctionnalités du jeux.
Par la suite, si le jeux vous plait vous pourrez toujours débloquer plus d’options en utilisant le système optionnel de crédits.
Sujet : musique, poésie, chanson médiévale, amour courtois, trouvère, vieux-français, langue d’oil, fine amor. Période : XIIe siècle, XIIIe, Moyen Âge central Titre :En tos tens que vente bise Auteur : Blondel de Nesle (1155 – 1202) Manuscrit : MS Français 844, Manuscrit du roi (BnF départements des manuscrits)
Bonjour à tous,
u coeur du XIIe siècle, à l’unisson des premiers trouvères, Blondel de Nesle chante la courtoisie en tout temps. Dans ce nouvel échantillon de sa poésie, il nous entraînera, en effet, loin du « renouvel » printanier, au cœur de la saison froide et sous le souffle du vent. Pour le reste : souffrance, affres du doute et douleur du rejet, un bon nombre d’ingrédients habituels de la lyrique courtoise seront au rendez-vous pour accorder l’humeur du trouvère avec ce climat hostile. On y trouvera aussi la dimension sociale ascendante qui traverse, plus souvent qu’à son tour, l’amour courtois ; le poète nous l’affirmera, la dame visée par sa flamme est de meilleure lignage et de plus haute condition que lui.
Aux sources historiques de cette chanson
Cette chanson médiévale est attribuée à Blondel de Nesle dans un certain nombre de manuscrits. Nous avons choisi de vous faire découvrir, ci-contre, la version du MS Français 844 de la Bnf, plus connu encore sous le nom de Manuscrit ou Chansonnier du Roi. Daté du XIIIe siècle, sous la plume de Lambert l’Aveugle, ce précieux témoin de la poésie et de la musique du Moyen Âge central contient près de 225 feuillets pour un large nombre d’auteurs et de chansons annotées. On y retrouve pèle-mêle troubadours et trouvères célèbres mais aussi auteurs anonymes, pour un total de près de 600 pièces.
Pour la transcription moderne de la pièce du jour, nous avons suivi la version de Prosper Tarbé dans son ouvrage Les œuvres de Blondel de Néele, collection les poètes de Champagne antérieurs au XVIe siècle ( 1862). Quant à son interprétation moderne, nous nous sommes laissés entraînés outre-manche à la découverte d’une formation exceptionnelle : les Gothic Voices. Une fois n’est pas coutume, il s’agit d’un extrait.
Un extrait de cette chanson de Blondel par l’ensemble Gothic Voices
Gothic Voices & Christopher Page
C’est en 1980, sous la houlette de Christopher Page, que s’est formé cet ensemble originaire du Royaume-Uni. Expert des musiques anciennes et du répertoire médiéval, cet instrumentiste, guitariste, universitaire et musicologue anglais n’est plus à présenter de l’autre côté de la Manche. En plus de ses nombreuses contributions musicales, sa longue carrière lui a permis de se signaler également par de nombreuses études sur l’histoire de la guitare en Angleterre (de la renaissance au XIXe siècle). On lui doit encore un nombre significatif de publications sur les instruments et la musique du Moyen Âge ; autant dire que nous sommes en présence d’un érudit, passionné de musique autant que d’ethnomusicologie.
Gothic Voices – discographie et carrière
Sous la direction de Christopher page, l’ensemble Gothic Voices a enregistré prés de 25 albums, sur une longue carrière de 40 ans. Les thèmes abordés sont d’une grande variété, avec un fort centre de gravité autour de l’Europe médiévale. La grande majorité de leurs productions couvre une période qui va des trouvères du XIIIe siècle, jusqu’au Moyen Âge tardif et au XVe siècle. On y trouvera des pièces issues du répertoire français, anglais, mais encore italien ou rhénan avec des incursions du côté de l’œuvre musicale de Hildegarde de Bingen.
Au delà de leur succès auprès du public, les contributions de Gothic Voices ont été largement saluées mais aussi récompensées par la critique. Ils ont notamment reçu des gramophones d’or pour trois de leurs albums. Côté agenda, l’ensemble est toujours actif sur la scène musicale anglaise. Vous pourrez retrouver plus d’information sur son actualité sur son site web (en anglais) au lien suivant.
Membres actuels : Catherine King (mezzo-soprano), Steven Harrold (tenor), Julian Podger (tenor), Stephen Charlesworth (bariton)
L’album : le Mariage du Ciel et de l’enfer, Motets & chansons du XIIIe siècle en France
En 1991, la formation britannique partait à la rencontre du XIIIe siècle français avec une belle sélection de chansons et de motets d’époque. « The marriage of Heaven and Hell « , sous un titre qu’on pourrait être tenté d’associer plus aux poésies de William Blake qu’au Moyen Âge central français, l’album présentait dix-sept pièces dont la grande majorité était d’origine anonyme. Entre ces dernières on trouvait la pièce du jour de Blondel, mais aussi une pièce de Colin Muset, une autre signée de la main de Gauthier d’Argies, et même encore une incursion du côté des troubadours avec la célèbre chanson « Quan vei la lauzeta mover » de Bernard de Ventadour.
Cet album, originellement sorti chez Hypérion Records a été réédité en 2007 chez Helios. On le trouve encore disponible à la vente au format CD ou MP3. Voici un lien utile pour plus d’informations à ce sujet : The of Heaven and Hell : Le Mariage du Ciel et de l’enfer
En tos tens que vente bise dans le vieux-français de Blondel de Nesle
NB :pour cette traduction (assez ardue) du vieux-français vers le français moderne, nous nous sommes appuyé sur des recherches habituelles dans les sources et les dictionnaires auxquelles il nous faut ajouter l’aide, plus que précieuse, de Yvan G Lepage et de son ouvrage : l’Oeuvre lyrique de Blondel de Nesle, sorti chez Honoré Champion en 1994.
En tos tens que vente bise, Pour cele, dont sui sorpris, Qui n’est pas de moi sorprise, Devient mes cuers noirs et bis. De fine amour l’ai requise, Qui cuer et cors m’a espris, Et s’ele n’en est esprise, Por mon grant mal la requis.
En cette saison où la bise souffle Pour celle que je désire (dont je suis épris) Et qui ne me désire pas Devient mon cœur noir et sombre. D’un loyal amour, je l’ai requise Elle qui m’a conquis tout entier (cœur et corps, corps et âme) Et si elle ne s’éprend pas de moi à son tour Je l’aurais priée pour mon plus grand malheur.
Mais la dolors me devise , Qu’à la millor me sui pris, Qu’ains fut en cest mond prise, Sé j’estoie à son devis! Tort a mes cuers, qui s’en prise (proisier, preisier) ; Car ne sui pas si eslis, S’ele eslit, qu’ele m’eslise : Trop seroie de haut pris.
Mais la douleur me souffle (deviser, diviser ou tirailler ?) Que je me serais épris de la meilleure Qui fut jamais aimée en ce monde Si j’étais soumis à sa volonté ! Tort à mon cœur, qui s’en vante Car je ne suis pas si distingué (éligible, parfait) Si elle choisit jamais, pour qu’elle me choisisse : Je serais pris de trop haut (ce serait m’élever plus que je le mérite)
Et nequedent destinée Done à la gent maint pensé. Tost i metra sa pensee, S’Amors li a destinée. Je vis ja telle dame amée D’hom de leur bas parenté, Qui miex iert emparentée, Et si l’avoit bien amé.
Et cependant la destinée Donne aux gens de quoi réfléchir Et elle aura tôt fait d’y mettre sa pensée Si l’Amour l’y a destiné. J’ai déjà vu telle dame aimer Homme de plus basse parenté (lignage) Alors qu’elle était mieux née que lui Et pourtant, elle l’avait aimé de belle façon (entièrement, courtoisement).
Por c’est droit , s’Amors m*agrée, Que mon cuer li ai doné ; Se s’amors ne m’a donée , Tant la servirai à gré. S’il plaist à la désirée, Un dols baisier a celée Aurai de li à celé , Que je tant ai désiré.
Pour cela il est juste, si l’Amour m’agrée, Que je lui ai donné mon cœur, Et si elle ne m’a donné son amour Je la servirai tant à sa guise Que, s’il plait à la désirée, Un doux baiser caché Elle me donnera en secret Que j’ai tant désiré.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com. A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.