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Le grand spectacle de la bataille de Castillon : une occasion unique de revivre la fin de la guerre de cent ans

castillon_la_bataille_heraldique_guerre_de_cent_ans_festivites_medievalesSujet : festivités médiévales, grand spectacle, reconstitution historique, guerre de cent ans, idées week-end.
Evénement : Spectacle historique, La Bataille de Castillon
Période : moyen-âge tardif, Juillet 1453,
Lieu : Castillon la Bataille (Aquitaine)
Dates: Samedi 19 et dimanche 20 août.

Bonjour à tous,

C_lettrine_moyen_age_passion‘est cette fois-ci en Aquitaine et dans le bordelais que nous vous invitons pour une sortie week end de qualité et d’exception. Elle vous transportera au XVe siècle pour vous y faire  revivre un des moments décisifs de la guerre de cent ans: la bataille de Castillon.

La bataille de Castillon: un spectacle unique pour se replonger au coeur du monde médiéval et de la guerre de cent ans.
La bataille de Castillon: un spectacle unique pour se replonger au coeur du monde médiéval et de la guerre de cent ans.

La bataille de Castillon
et la fin de la guerre de Cent ans

Au mois de Juillet 1453, il ne reste que peu de possessions anglaises sur les terres de France.  Trois ans auparavant, la Normandie a été soustraite des mains des anglais, Bordeaux, à son tour, un an plus tard, sera pourtant reprise, par le général anglais John TALBOT, mais bien que déjà tombée presque entièrement aux mains de la couronne de France, la Guyenne (l’Aquitaine charles_VII_roi_de_france_monde_medieval_bas_moyen_aged’aujourd’hui)  se soulève encore, formant un dernier obstacle aux ambitions du roi Charles VII.

(ci-contre portrait de Charles VII par Jean Fouquet, 1450,1455)

En cette deuxième moitié de XVe siècle, se prépare donc un moment historique décisif puisque la bataille qui se déroulera à Castillon scellera définitivement le sort de la guerre de cent ans et en marquera la fin. Elle opposera, au bord de la Dordogne et sur la plaine de Colle, les armées du royaume de France appuyées par les cavaliers du duché de Bretagne, face aux  armées d’Henri VI d’Angleterre, soutenues de leur côté par celles du duché de Gascogne.

Bataille de Castillon, mort de Talbot sur le champ de bataille, par Larivière Charles Philippe, XIXe siècle.
Bataille de Castillon, mort de Talbot sur le champ de bataille, par Larivière Charles Philippe, XIXe siècle.

Bien qu’il y ait un château sur le site même de Castillon, c’est en champ ouvert que se dérouleront les affrontements. Menés par le célèbre et redouté John TALBOT, comte de Shrewsbury et de Waterford, les renforts anglais, venus en soutien depuis Bordeaux pour arrêter les armées du roi de France, y tomberont dans un piège mortel. Déterminé à ne pas laisser l’avantage aux français, Talbot dirigera, en effet, son attaque directement vers le camp retranché français.  Il s’y heurtera bientôt avec ses troupes à une force d’artillerie française écrasante qui ne lui laissera aucune chance. Les anglais tomberont par centaines sous les boulets de fonte du camp français et bientôt pris sur le flanc par la cavalerie bretonne, ils finiront décimés.

TALBOT périra sur le champ de bataille, l’épée à la main et âgé de 80 ans, et avec lui des milliers d’hommes. Les prisonniers se compteront aussi en nombre et les anglais en déroute ayant eu le temps de fuir pour se réfugier au château rendront les armes quelques jours après, sans y tenir de siège. En bref, la victoire de l’ost royale de Charles VII s’avérera totale et sans appel. Elle marquera la fin de la domination anglaise en Aquitaine. Bordeaux sera reprise peu après et il ne restera plus dès lors que Calais pour demeurer dans les mains anglaises; la guerre de cent ans sera scellée.

Revivre la Bataille de Castillon sur site

A Castillon la Bataille, on ne badine pas avec l’Histoire et bien qu’une courte interruption ait eu lieu en 2015, on célèbre sur le site la bataille de 1453 depuis bientôt plus de quarante ans. Il s’agit donc d’y faire revivre au public les moments forts de ces affrontements historiques et, en cette année 2016, la célébration est plus ambitieuse que jamais.  Vous pourrez, en effet,  retrouver plus de 570 acteurs et figurants, entre lesquels plus de 40 cavaliers, des effets pyrotechniques, sonores et lumineux à couper le souffle, le tout à l’occasion d’un grand spectacle en nocturne, d’une durée de plus d’une heure trente.

La représentation commence donc à la nuit tombée, autour de 21h30 mais n’hésitez pas à arriver bien avant. Outre le charme incomparable de la région et de ses vignobles que vous pourrez appréciez en chemin, une fois arrivés sur place et sur le site de Castegens, le village médiéval d’Aliénor vous ouvre ses portes, dés la fin d’après-midi. Des animations y sont organisées pour vous divertir et vous mettre dans l’ambiance, autant que pour vous sustenter: joutes et combats médiévaux, scénettes d’époque, présentation de métiers anciens, dégustation de vins des Côtes de Castillon, stands de gourmandises et de ravitaillement pour les fringales et pour ne pas vous laisser surprendre en pleine bataille bataille_castillon_spectacle_medieval_reconstitution_historiqueavec le ventre qui gargouille. Au menu des ripailles, vient également s’ajouter la grande auberge Aliénor ouverte dès le midi (réservation conseillée la concernant sur le site web de la bataille) et au chapitre des divertissements, il y aura encore des animations spéciales pour le loisir des plus petits sous formes des jeux anciens et traditionnels.

Concernant l’opportunité d’assister à ce grand spectacle, sachez aussi que pour cette saison juillet/août 2016, ce week end qui arrive vous offre la toute dernière chance d’y assister; le 19 et le 20 août sont, en effet, à ce jour, les dernières dates officielles de représentations pour l’été 2016.

En vous souhaitant une excellente journée et un très beau spectacle si vous vous y rendez.

Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

Histoire médiévale (ou presque) : deuxième croisade, « Quantum praedecessores », la bubulle à Eugène

(Humour)

De la deuxième croisade :
Saint Bernard & la bubulle d’Eugène.

« – Grand dieu! Avec c’qu’on s’est mis hier soir, j’ai pas encore bien les yeux en face des trous, moi… C’est cette bière de l’abbaye là! Entre nous, je ne sais pas ce qui z’i collent dedans les moines mais je me suis pris une de ces reculées! C’est pas compliqué cette nuit le plafond de ma cellule on aurait dit un vitrail de la Sainte mère et j’ai bien revérifié encore ce matin en me levant c’est que de la pierre donc bon… Quand j’vous dis que leur bière elle est limite hallucinogène, je sais quand même de quoi j’parle. Ça va qu’i z’étaient contents de me voir et qui fallait un peu marquer le coup, mais un de ces quatre, faudra quand même vérifier si c’est bien compatible avec la règle une bibine pareille… Bon, c’est pas tout ça mais c’est pas le moment de mollir, tout le gratin est là, et y a même le roi et la reine. On va éviter de trop les laisser mariner quand même. Alors…  » Quantum praedecessores », la bubulle à Eugène, enfin la bubulle, le bide plutôt… I serait monté tout en haut du Sinaï pour nous la pondre celle-là, il aurait surement eu plus de succès… Bref, ça va pas être de la tarte mais bon on va essayer de rattraper le coup quand même. Tiens, faites-moi passer la croix, ça sera pas de trop… Allez, en piste! Edesse, deuxième expédition vers la terre Sainte! »

Bernard de Clairvaux,
Sermon de Vezelay (juste un peu avant), 31 mars 1146

humour_monde_medieval_deuxieme_croisade_bernard_clairvaux_vezelay_biere_abbaye
Bernard de Clairvaux prêche la deuxième croisade, Émile Signol, XIXe, Musée de Versailles.

Pour la petite histoire

P_lettrine_moyen_age_passion copiarès de Soixante ans après qu’Ubain II ait lancé la première croisade en 1096, le pape Eugène III se décida à lancer, à son tour, une nouvelle expédition en terre Sainte, dans le courant de l’année 1146.  Le comté d’Edesse, le plus oriental des États latins, était, en effet, tombé deux ans auparavant. Contrairement à l’écho favorable qu’avait suscité l’appel de la première croisade, relayé rapidement par de nombreux prédicateurs dont Pierre l’Hermite mais également par des mouvements eugene_III_deuxieme_croisade_humour_monde_medievalpopulaires et des pèlerins,  « Quantum praedecessores », la Bulle papale d’Eugène III (portrait ci-contre) ne rencontrera pas le même succès. Pourtant, bien déterminé à « conduire » l’expédition, le Saint père demandera à Bernard de Clairvaux, homme d’action et de foi de lui prêter la main pour relayer cet appel. On peut lire ça et là que Saint Bernard s’était montré, au départ, un peu tiède sur l’idée, ce qui est, par ailleurs démenti en d’autres endroits, mais il reste que son sermon de Vezelay lança véritablement et de manière forte, le départ de la deuxième croisade. Le roi de France Louis VII, mais aussi la reine Aliénor, furent convaincus et prirent la croix à Vezelay même.  L’empereur Conrad III la pris un an après, à Spire. A l’exclusion de la prise de Lisbonne par les portugais que les croisés anglais auront aidé en chemin, même si la mobilisation finit par être importante, d’un point de vue militaire,  on s’accorde à peu près sur le fait que cette expédition fut un  fiasco total.

Le devoir de transparence

A_lettrine_moyen_age_passionla sempiternelle question que nous ne manquerons pas de nous voir adresser concernant la fiabilité de la citation que nous livrons ici, nous répondrons encore et toujours la même chose; nous avons, comme on dit dans le métier, « nos entrées ». Bien sûr,  nous nous y attendons, ceux qui se sont un peu penchés sur la vie de Bernard de Clairvaux vont surement faire leurs gros étonnés et nous dire que Saint Bernard était bien plus un pratiquant assidu et un ascète, adepte des mortifications, qu’un joyeux drille se pintant avec les autres moines. Nous sentant donc acculé, nous nous verrions alors obligé de lever le voile sur toute l’histoire de cette citation; bref, moine_biere_abbaye_humour_monde_medieval_croisade_saint-bernardencore et encore, de parler de nos méthodes d’investigation et de dire  tout le sérieux que nous y portons. (ci-contre, peinture de Olaf Simony Jensen, XIXe moines buvant à la taverne)

Pour faire court sur la fiabilité irréprochable de la source dont nous tenons notre information d’aujourd’hui, disons simplement que l’ami de confiance d’une connaissance nous a dirigé vers cette ex-relation à lui. C’est d’ailleurs, à quelques lieues d’ici, au petit matin, que la rencontre magique a eu lieu, dans un charmant petit débit de boissons. L’homme se tenait là, modeste et silencieux, au comptoir, et sans l’intuition aiguisée du chercheur aguerri, nul n’aurait pu penser un seul instant que, sous le voile des apparences presque banales de la situation, la vérité historique se tenait là, belle et placide, dans l’attente d’être révélée.

C_lettrine_moyen_age_passionomme je l’ai dit, la patience reste toujours notre meilleure alliée et ce n’est qu’après quelques tournées pour mettre notre informateur en confiance, que ce précieux témoin de l’histoire, descendant direct du coté de sa mère d’un long lignage de vendeurs ambulants de travers de porc Vézeliens, s’est enfin décidé à nous gratifier de la citation. L’oeil humide et le doigt levé de manière sentencieuse, il nous confia avant cela :

« – Attention, ça je le tiens de mon grand père. Il me l’a dit ici-même, là où que je suis assis, justement. Je me souviens, c’était le matin et déjà à l’époque, on faisait l’ouverture au blanc ici. »

Puis, après avoir essuyé ses yeux mouillés d’émotion du revers de sa manche, il nous révéla la précieuse citation que nous partageons ici avec vous, avant d’ajouter à l’attention du tenancier, sans doute, pour voiler la grande émotion suscitée par l’évocation de son lointain aïeul qui avait laissé alors traîner une oreille indiscrète et surpris la conversation entre les religieux :

« – Bon, mais allez, Ho! On parle on parle mais faut pas s’endormir! Tiens Dédé, remets encore deux p’tits blancs sur l’ardoise du Monsieur et, après ça, on passera au pastis, je vois que c’est déjà dix heures et demi. » 

humour_medieval_croisade_histoire_ou_presque_moyenage_passionAprès quelques heures, je réussissais enfin à m’éclipser pour regagner, plutôt chargé et en toute hâte, mon logis. Et pour la première fois, je fis l’expérience dont, croyez-le bien. je ne tire par gloriole mais que, par souci de restitution, il me faut ici mentionner. Je fis l’expérience, disais-je, que depuis la montée dans le bus jusqu’au perron de ma modeste demeure,  il demeurait possible de recouvrir l’ensemble du trajet à quatre pattes.

Bref, après cela, je pense que tout sera bien clair pour tout le monde, que nos méthodes sont irréprochables et que nous n’inventons rien!

Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com

“Le Moyen-Âge ne m’a retenu que parce qu’il avait le pouvoir quasi magique de me dépayser, de m’arracher aux troubles et aux médiocrités du présent et en même temps de me le rendre plus brûlant et plus clair.”
Jacques Le Goff / À la recherche du Moyen Âge