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Saint Louis, citations oubliées : une chronique de Gonthier Bernoix de la Tanche pour la vérité historique

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« Un conseil, quand même, de temps en temps, sortez un peu le nez de vos notes, mon petit vieux, il y a une vie après le parchemin. »
Le Roi Saint Louis à Jean de Joinville, XIIIe siècle (source non vérifiée)

Une Chronique de
Gonthier Bernoix de la Tanche

O_lettrine_moyen_age_passionui! Nous revoilà, mes amis, insatiable et sans peur, à la poursuite effrénée de la vérité, non point celle, poussiéreuse et convenue, des mensonges livresques et des prétendus experts, oh que non! Nous, la vérité historique qui nous intéresse, la seule, la vraie, l’unique, c’est celle qui se livre sans imposture, là où on l’attend le moins, de la bouche même de ceux qui s’en souviennent encore : les anonymes, les gens du simple, cette vérité que leurs ancêtres ont surpris, à l’époque même des faits, au détour d’un couloir de château, d’une ruelle sombre ou encore dans le secret d’une taverne, et qui l’ont transmise à leurs descendants, à travers les âges et les générations, chronique_humour_histoire_medieval_absurde_non-senseavec ferveur, pour qu’un jour elle puisse enfin surgir au grand jour; et c’est là que nous nous efforçons toujours de la débusquer dans son éclatante fraîcheur.

Oh, je sais… On va encore me dire que Jehan de Joinville n’a écrit ses chroniques de Saint-Louis, qu’après les faits et que du vivant de Louis IX, il n’était pas en train de « gratouiller » en permanence avec sa plume. On ajoutera même sûrement, avec un sourire en coin et visiblement fort content de son petit effet, que si le portrait le plus connu de lui, le représente écrivant, cette peinture ne date que de quelques siècles après et a été faite en tribut à l’ensemble des chroniques de l’homme et non pas parce qu’il aurait passé sa vie, une plume à la main. Et bien parlez, parlez toujours, messieurs les érudits et autres olibrius à la longue barbe et à la courte vue ! Rien ne saurait nous faire flancher car nous portons en nous la certitude immuable de nos affirmations et la confiance aveugle dans la fiabilité de nos dires, quand vous n’avez, vous, qu’un tissu maigrelet de vagues présomptions et quelques antiques parchemins.

Les chemins de la vérité, la vraie, la seule

F_lettrine_moyen_age_passion-copiaini le didacte des experts beaux parleurs, réfugiés derrière les pages décaties et mitées des vieux codex ! Exit les gnagnagnis gnagnagnas, les messieurs « je sais tout mieux que tout le monde et je vous en rabats »! Au placard avec leurs boniments et toutes les salades dont ils nous ont abreuvé ! Et croyez-moi, Dieu sait qu’il n’est pas évident de s’abreuver avec de la salade (bon, à la rigueur en la passant au mixeur avec un verre d’eau, mais, de toute façon, là n’est pas le sujet. Je vous en conjure à genoux! Ne commençons pas à nous disperser).

Oui, vous, mes chers compagnons en vérité, mes frères, cousins, cousines, vous le savez, depuis que votre serviteur (j’ai nommé moi-même), l’unique, l’opiniâtre, le flamboyant, Gonthier Bernoix de la Tanche est là, les institutions ne font plus que trembler; elles frémissent, elles chavirent, elles chaloupent, et pour tout dire elles frétillent moins de l’arrière train tant elles ne savent gonthier_bernoix_tanche_humour_medieval_chroniques_saint_louis_de_joinvilleplus comment faire face aux coups de béliers incessants de nos chroniques sur les vieilles portes académiques usées de leur pouvoir passéiste et dépassé (et vous pouvez vérifier, même si ça y ressemble, cela n’a rien d’un pléonasme).

Oui, mes fidèles amis, mes inconditionnels soutiens! Tous savent désormais qu’il leur faut compter avec nous et se tiennent, tapis, dans l’angoisse de la prochaine révélation historique que nous exhumerons du terreau fertile  de la mémoire des petites gens, ceux de l’ombre. Car ils sont là silencieux, tout autour de nous, mais ils l’ont gardée en eux comme un trésor, la relayant en secret, à travers les siècles, un peu comme la flamme olympique ou même le jeu de la patate chaude sauf qu’il ne s’agit pas d’une patate chaude, cela n’aurait guère de sens, côté conservation. Par ailleurs, sous Louis IX la patate, ce n’est tristement pas d’époque. Il s’agissait donc clairement, dans notre esprit, d’une image, même si concédons-le, nous aurions pu en prendre une autre. Allons-nous pour autant en faire une raclette ? Bien sûr que non. Avançons, vous avez saisi le fond ! (Qui a dit « la raclette fond sur la patate »? Sortez!)

Le camouflet fondateur

C_lettrine_moyen_age_passionertes, notre thèse d’état ne fut point accueillie favorablement par les maîtres qui nous mentent et l’odieux corporatisme de leurs institutions, mais comment pouvait-il en être autrement? La remise en cause était bien trop forte, la prise de conscience par trop cinglante. Comment auraient-ils pu l’accepter, eux les chercheurs de laboratoire, les abonnés aux ouvrages tamponnés qu’on doit ramener sous quinzaine sous peine de recevoir une pénalité de deux jours sans prêt, quelquefois même trois ? Et que dire encore des autres, les champions toute catégorie du carbone 14, les aficionados de la petite cuillère farfouilleuse et tenace ! Comment auraient-ils pu admettre que les réponses qu’ils avaient convoitées depuis tant d’années, en grattant la terre, se trouvaient là, à portée de main, pour peu qu’on les cherche au bon endroit. Ah ça! Quand il s’agit de mouiller un peu le maillot, on fait tout de suite moins les fiers! Méritions-nous pour autant, de la part de « l’establishment » et de ses sbires, tandis que nous tentions modestement de conduire nos études, les appellations successives de « farfelu », « fumiste », « chronique_histoire_medievale_humour_non-sense_saint-louis_de_joinvilleplaisantin », ou même pis, de « crétin irrécupérable »? Non point ! Je passe encore sur cette petite phrase assassine de la bouche même du directeur de l’institut d’Histoire de la Sorbonne qui en dit long sur le désarroi et la colère dans laquelle les avaient rendu nos imparables conclusions. Je le cite ici:

« Toute cette navrante histoire ne remet qu’une seule chose en cause: les failles des circuits administratifs sur les dépôts de dossiers, autant que la faiblesse des règles de sécurité de notre établissement. Ces deux facteurs réunis ont seuls permis, hélas, à cet abruti congénital et ce demi-débile, probablement sous l’emprise des psychotropes, de déposer sur la table de nos plus brillants professeurs, (et pire encore de parvenir à leur faire lire) cet indigne « torchon » que cet olibrius a eu l’outrecuidance d’affubler du nom de thèse et qu’il aurait mieux fait de présenter sur papier rose et en rouleau pour nous en faciliter l’usage. »

A_lettrine_moyen_age_passionh le cuistre! Comprenez-vous désormais mieux, mes amis, à quel point nos vérités dérangent ? Que leur restait-il d’autre, rendus face à l’échec de leur prétendue science, que le refuge du silence; ce territoire aphone où, médusés par nos découvertes, les mots ne veulent soudain plus sortir, ce lieu encore, dénué de tout concepts, où ne règne plus que le monde des émotions régressives et de la colère: « pipi, caca, cucul ». Ah! Si je n’avais moi-même quelques notions avancées de psychologie, je dois dire que j’aurais pu, à mon tour, y céder, mais la noblesse de mon lignage m’a très fort heureusement éduquer à ne point répondre à l’harangue. Non, on ne mange pas de ce pain là chez les de la Tanche et en vérité, ce camouflet n’a fait que me conforter dans mon approche. D’ailleurs, si je n’avais touché du doigt un point aussi sensible, je m’en serais tiré, comme tant d’autres, avec une simple mention chronique_humour_absurde_non_sens_histoire_medieval_sorbonne_gonthier_bernoix_de_la_tanchepassable, et on ne m’aurait pas fait jeter de manière si discourtoise hors de l’établissement et sur son parvis comme on le fit alors. Mon dos, Ah! Mon cher dos, tu t’en souviens encore ! Mais qu’à cela ne tienne, nous avons compris dès lors que notre chemin ne pouvait être que solitaire; il nous faudrait l’arpenter en compagnie de la seule vérité, portant sur nos épaules, le poids écrasant de notre découverte.

L’importance d’avoir de bonnes jambes

C_lettrine_moyen_age_passionroyez-vous que la voie fut pour autant facile? Non bien sûr. Combien de temps nous fallut-il encore passer, sur le terrain, pour que nos sources enfin rendues confiantes, acceptent de nous livrer, trempées d’une émotion fébrile, la vérité ? Combien de longues heures usées à les questionner sans relâche, tutoyant parfois les limites de la bienséance, au risque de faire éclater celles de leur patience? Combien de coups reçus ou de fuites éperdues? Croyez-moi, il en faut du mollet pour faire un bon historien de terrain. Oui!, mesdames, messieurs, mes amis, mes frères, (et même le petit monsieur là-bas dans le fond qui me regarde de travers), la vérité est timide et fragile. Elle ne se donne pas aisément, ça non ! Il y a encore, chez nombre de ses détenteurs, la touchante pudeur de refuser d’admettre qu’ils en sont les dépositaires, comme s’ils savaient confusément jehan_de_joinville_chroniqueur_poete_ecrivain_historien_medievaleque les simples mots qu’ils nous livrent et qui ont traversé le temps recèlent un terrible pouvoir, capable de faire trembler jusqu’aux fondements même de nos académies et de notre vision du monde.

Mais aujourd’hui encore, c’est cette même vérité qui triomphe à nouveau car nous le crions haut et fort, nous le savons, nous l’affirmons, nous en avons les preuves! Oui, Jehan De Joinville! Monsieur le « je fais rien qu’à passer mon temps dans les jupons du roi », vous avez travesti la vérité, fusse par omission, et travestir par omission c’est très très grave, et pas seulement grammaticalement, car vous n’avez jamais rapporté cette grande phrase du Roi Saint-Louis ;  « sortez un peu le nez de vos notes, mon petit vieux, il y a une vie après le parchemin » et vous espériez sans doute que l’histoire nous en prive, mais vous voilà défait Mossieur le Senéchal, puisque nous la dévoilons au monde dans toute sa lumière. Il est temps que les masques tombent!

La révélation de Saint Louis occultée
par De Joinville, les preuves accablantes

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Q_lettrine_moyen_age_passionue l’on sache tout de même que pour révéler au grand jour cette vérité qui risque d’en déranger plus d’un,  il aura fallu que nous interrogions, sans relâche, notre contact pour qu’enfin il nous confesse ce qu’il savait depuis si longtemps et gardait bien caché, de crainte, sans doute, de le révéler à quelqu’un qui n’en soit pas digne. Et c’est tout à ton honneur aujourd’hui,  Jean-Emile Pichon, chauffeur de bus de la ligne 22 que nous empruntons tous les matins, que nous élevons cette tribune à la vérité historique. Sache, mon cher Jean-Emile, que ce secret, qu’exténué et les nerfs à vif, vaincu par plus de deux ans d’insistance et d’investigation tenace, tu as concédé à nous révéler, sache, dis-je, qu’avec nous, il ne sera point trahi. Il sera sublimé, élevé, il ira rejoindre les étoiles de la vérité et brillera, à tout jamais, dans le ciel de la connaissance. Et nous restituons ici tes mots, sans leur ajouter une virgule, pour que l’Histoire les contemple, que tous en soient témoins et que la vérité éclate enfin:

« Ok, ça va, ça va, il a gagné, allons-y, puisqu’il y insiste… Vous l’aurez pas volé celle-là par contre… Bon… Quand j’étais moutard, y avait un grand oncle dans la famille. On l’appelait Jeannot l’Enfume. J’ai jamais compris pourquoi on l’appelait comme ça mais, à table, quand i causait personne le calculait et comme i s’arrêtait jamais de causer, forcément, personne le calculait jamais. Mais bon, moi je l’aimais bien Jeannot. Il arrêtait pas de faire des grimaces et i me racontait des blagues du genre « tire sur mon petit doigt » et i lâchait des gaz si jamais on tirait dessus. Ca me faisait bien rire même si je trouvais ça un peu lourd, à force. Un jour, il m’a tendu le petit doigt et j’ai fait comme les autres, j’ai tourné la tête et j’ai arrêté de l’écouter. Bon déjà on était à bus_22_chronique_humour_medieval_histoire_non-sense_absurdetable mais, surtout, on change avec l’âge. Quelque chose s’était brisé. C’est triste mais c’est comme ça. On devient sérieux quoi… En même temps, au bout de deux mille sept cent fois, le coup de « tire sur mon p’tit doigt », ça finit forcément par user. S’il avait eu un peu de blair, il aurait freiné avant, mais bon il était pas du genre à freiner, tonton Jeannot, plutôt l’inverse. Bref… Donc, lui, i m’a raconté un jour quand j’étais minot comme quoiqu’il y avait eu un Pichon célèbre dans la famille. Enfin Célèbre, pas non plus une vedette comme Rita Zaraï ou Gino Eglisias attention!, mais bon. Adrien qu’i s’appelait. C’était un cuistot, enfin un genre d’apprenti plutôt à l’époque. Bon bin i paraîtrait que quand il était mioche, il avait turbiné pour les cuisines du roi là, comment que vous dites déjà? Oui voilà Louis IX, ça doit être ça… Il était rentré par piston grâce à une cousine, courtisane qu’elle était, enfin un genre de pute quoi. Bon bref… Donc le gamin pour en revenir, il marnait tous les jours en cuisine et puis le service terminé, c’est pas rare qu’i s’en jetait un p’tit avec les chefs cuistots après le nettoyage. Et bin c’est là, un jour, en rentrant un peu chaud chez lui, qu’i serait passé dans les couloirs du château où qu’elles étaient toutes les huiles là et qu’il aurait entendu dire, comme quoi machin là, Louis truc, oui voilà, Louis IX, il aurait balancé à l’autre con, Dujoint c’est ça ? Voilà, Joinville, si c’est vous qui le dites, comme quoi bon fallait un peu qu’i se sorte les doigts du fondement et qu’i y avait un peu autre chose à gratter que l’parchemin dans la vie. »

« De Joinville,  de temps en temps, sortez un peu le nez de vos notes, mon petit vieux, il y a une vie après le parchemin. »; les mots même de Louis IX, grand roi de France nous sont parvenus aujourd’hui grâce à toi, Jean-Emile. A l’évidence, ton ancêtre Adrien Pichon, dit Adrien le mirliton, n’était pas qu’un simple grouillot qui marnait aux cuisines de Saint Louis, oh non ! Sous les dehors rustres et ingénus de l’apprenti-cuisinier, en charge peut-être des sauces et des farces et qui devait avoir connu de longues heures à la plonge, luttant rageusement contre les restes entêtants de la graisse de porc ou d’oiehumour_monde_medieval_chronique_non-sens_saint-louis_jean_de_joinville_citations_oubliees, battait assurément le coeur d’un grand homme, conscient que l’Histoire  l’avait choisi. Et ce jour là où, sans doute exténué par la charge, écrasé par cette âpre destinée de Mirliton du roi, à la fin de ton service et à demi-ivre, tu surpris la conversation entre Louis IX et le mesquin petit De Joinville qui se garda bien d’en faire mention dans ses chroniques, oui, ce jour là, toi, Adrien Pichon, témoin de l’Histoire, tu avais dû savoir, confusément, qu’un lourd devoir de mémoire venait de t’être confié. Pourtant, ne cherchant pas à t’y soustraire, tu y fis front de manière admirable, en confiant précieusement les faits à tes descendants pour que la vérité ne nous soit jamais occultée.

Quant à toi Jean Emile, modeste chauffeur de bus de la ligne 22, lointain descendant de cet héroïque Adrien Pichon, en nous reportant ces mots même de Saint Louis que ta lignée familiale avait su conserver au travers des siècles, tu as su reconnaître en nous, l’humble serviteur de la vérité et nous nous en sentons aujourd’hui, tout à la fois, ému et honoré (même si tu as mis le temps). Ta révélation restera, à jamais, gravée dans notre mémoire et sache encore que par nous, pas plus que par l’Histoire tu ne seras oublié, pas d’avantage que ne le seront  tes derniers mots :

« Voilà i sait tout, i va pouvoir me lâcher les crampons maint’nant, le pingouin là, parce qu’i’me déconcentre et c’est pas l’jour que j’mettes le bus dans un mur… Alors si monsieur voulait bien se magner d’aller s’asseoir, tout au fond même, de préférence… Et une dernière chose pour que tout soit bien clair ! Si i doit encore monter dans mon bus, j’veux plus l’entendre jacqueter sans quoi j’aurais du mal à retenir les mandales. Il monte, il descend et entre les deux, il la moule »

Epilogue

H_lettrine_moyen_age_passioneureux de l’admirable découverte, mais aussi epuisé par l’effort intellectuel qu’avait demandé l’entretien, j’allais m’installer à l’arrière du bus, un sourire contenu de victoire aux lèvres. Par la fenêtre, les gens vaquaient à leurs occupations. Combien d’entre eux portaient, bien cachés dans leur mémoire, des vérités susceptibles de changer notre conception même de l’histoire? Combien ? Repensant à Jean Emile et au grand cadeau qu’il m’avait fait,  je me sentais rempli d’une gratitude toute particulière. Pourtant, bien que j’avais acquiescé à sa requête, en m’étant sagement assis comme il m’y avait enjoint, passager anonyme parmi les anonymes, je savais qu’il me faudrait, d’ici quelque temps, insister encore auprès de lui pour que nous reparlions d’Histoire. Au fil du temps, notre prometteuse amitié me fournirait sans doute plus d’éclairages sur ce mystérieux et fascinant personnage : l’oncle Jeannot. Tant de questions me chronique_humour_histoire_medievale_saint_louisvenaient à l’esprit. Combien d’autres secrets couvait-il encore? Etait-il même encore vivant? Continuait-il à demander à qui voulait de  tirer sur son petit doigt ? Et quoiqu’il arrive, si Jean Emile ne daignait me concéder plus d’informations à son sujet, il faudrait à tout prix que nous reparlions de cette charmante cousine à laquelle il avait fait allusion. Il y avait là matière à vérité, j’en avais l’intuition.

Une belle journée à tous dans la grande lumière de la vérité, la vraie, la seule.

Gonthier Bernoix de la Tanche
Grand  pourfendeur d’idées reçues, héros solitaire, amant de la vérité et joueur occasionnel de criquet.

« Notre lignée s’enorgueillit d’avoir eu, il y a fort longtemps un manoir près d’un étang et nous portons, depuis, à tout jamais dans notre coeur, la grande noblesse de la tanche. »

Motte Castrale et châteaux à mottes : HD format panoramique, fonds d’écran gratuits et jeux de lumières

Panoramic HD motte castrale et châteaux à motte
Panoramic HD motte castrale et châteaux à motte

Bonjour à tous,

E_lettrine_moyen_age_passionn passant, nous vous proposons quelques nouvelles images de la motte castrale en cours de reconstitution. C’est un monde 3D que nous réalisons avec le moteur du jeu vidéo Medieval engineers  de la société Keen Software et qui s’inspire de diverses lectures sur le sujet: de Viollet le Duc à d’autres études archéologiques plus récentes, en passant bien sûr par l’incontournable colloque de Caen sur l’archéologie médiévale et les écrits de Michel de Boüard et de Michel Bur (voir aussi nos articles sur la naissance et l’histoire des châteaux forts) et encore d’éléments retrouvés dans les chroniques de Guines et d’Ardre, par Lambert, curé d’Ardres (notamment sur la répartition des espaces privatifs et des pièces dans un donjon du milieu du XIIe siècle).

Nous nous attellerons bientôt à la réalisation d’une vidéo qui nous fournira l’occasion d’une visite virtuelle commentée de ce monde, mais en attendant, nous vous proposons un peu d’infographie et de travail sur les lumières, les ciels et les ambiances.

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Coucher de soleil sur le petit monde fermé d’une motte castrale du XIIe siècle

C’est donc un monde « imaginaire » que nous nous sommes proposés de réaliser ici. Il présente une grande motte castrale, ses installations défensives et sa basse-cour, et s’inspire de sources historiques et archéologiques sérieuses pour se situer à la croisée de possibles; l’idée étant donc de fournir le prétexte de parler de ces châteaux à motte et de leurs installations, autant que d’approcher la vie dans ce type de forteresses aux XIe, XIIe siècles.

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La butte castrale, sa tour maîtresse, sa rampe d’accès et ses douves

Comme nous le disions déjà dans un premier article de présentation sur ce projet de motte castrale, ceux qui sont familiers de ce genre de châteaux de bois et de terre noteront que notre butte est d’une hauteur assez exceptionnelle. Elle dépasse, en effet largement, les trente mètres d’élévation, ce qui la rend, de fait, bien plus haute que la plupart de ses contemporaines qui, elles, plafonnent bien plus souvent à des hauteurs maximales de 15 à 20 mètres. Il existe, bien sûr, des exemples de mottes castrales artificielles frappées de gigantisme notamment au niveau du diamètre général d’élévation en pied de butte mais peu d’entre elles atteignent de telles hauteurs que celle de nos captures et de notre monde 3D, en étant artificielles.

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Vue sur le barrage ayant favorisé l’aménagement des douves, la partie privative de la basse-cour et ses jardins.

Si une telle motte castrale avait existé, elle aurait été assurément juchée sur une butte semi artificielle, voir naturelle comme on a retrouvé certaines, depuis, grâce à l’archéologie ou encore à la photographie aérienne.

A l’image de sa hauteur, le diamètre du plateau de notre motte est aussi particulièrement grand. Bien qu’elles semblent avoir obéi à des standards de construction relativement hétérogènes, les mottes castrales du moyen-âge central présentent bien plus fréquemment des plateaux qui avoisinent les dix à quinze mètres de diamètre et celle-ci les supère largement. Même si notre forteresse imaginaire n’est pas encore de pierre, au vue de sa taille générale – motte et installations défensives et humaines comprises – autant que des moyens déployés nous sommes forcément, ici, en présence d’un seigneur de prestige et nanti. Pour faire bonne mesure nous lui avons d’ailleurs ménager une tour maîtresse (donjon) qui offre tout le confort auquel un tel seigneur aurait pu rêver dans le courant du XIIe siècle et dans ce moyen-âge, devenu féodal. 

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Motte castrale : vue globale du site bordée de deux rivières

Vous pouvez, bien entendu,  utiliser ces images, comme fonds d’écran gratuits si le coeur vous en dit.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

Histoire ou presque : les chroniques de Saint-louis de Jean de Joinville

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Novembre 1252, le roi Saint Louis est effondré, sa mère, la reine mère Blanche de Castille n’est plus. Des légendaires tensions entre elle et sa belle fille, la reine Marguerite de Provence, il ne reste plus rien, que le vide.

La version officielle

Alors, sur la question du deuil de la reine mère par sa bru, nous avons, bien sûr, le « témoignage » de Jehan de Joinville. Ah le voilà lui encore! le Mossieur « je me la raconte parce que je connais du monde », le Massimo Gargia de la Jet du XIIIe, certes, en moins gigolo quand même, mais bon … Et bien voilà ce qu’il nous dit de tout cela, lui .

  » (…) Madame Marie de Vertus, moult bonne dame, et moult sainte femme, me vint dire que la reine [Marguerite] menoit moult grand deuil, et me pria que j’allasse vers elle pour la réconforter. Et quand je vins là je trouvai qu’elle pleuroit, et je lui dis que vrai dit celui qui dit que l’on ne doit femme croire à pleurer ; car c’étoit la femme que plus vous haïssiez, lui dis-je, et vous en menez tel deuil ! et elle me dit que ce n’étoit pas pour elle qu’elle pleuroit, mais pour le mésaise que le roi avoit, et pour sa fille (qui puis fut reine de Navarre), qui étoit demeurée seule en la garde des hommes ».
Jean de Joinville – Chronique de Saint Louis

Et gnagnagni et gnagnagna, et moult par ci et moult par là, comme si il ne  pouvait pas juste dire ‘beaucoup ». Nonnnnn, trop banal bien sûr! Il faut encore qu’il nous colle des petits effets de style façon soirée cocktail, je cause riche et tout. Vous voyez, lui, je suis sûr que s’il était encore là, ce serait le genre à demander deux olives dans son martini, histoire de bien marquer le coup et de se faire remarquer.

Verum non semper sine dolore

Et bien non, Messieurs les historiens ! C’est trop facile ! Cette fois encore nous ne reculerons pas et nous crierons bien haut la vérité! Parce qu’alors, oui je sais, figurez-vous même que je le vois venir, à force. On va encore venir me dire, « mon petit vieux, vous êtes à l’Ouest, ça ne s’est pas passé du tout comme vous le dites dans votre illustration. Relisez vos classiques! » Seulement voilà, Messieurs les « je sais toujours tout mieux que tout le monde »,  il se trouve qu’à l’Ouest ou pas, le petit vieux, comme vous dites si bien, il a aussi ses sources. Ah! Et non, ne vous en émerveillez point (moi aussi je peux le faire!), le sire De Joinville n’est peut-être pas non plus le seul à avoir assister à tous ces événements. Ah! Il y avait peut-être même dans le secteur, des gens de maison et s’ils n’ont pas laissé, eux, de chroniques écrites en belles lettres, genre « j’me la pète avec ma super plume », peut-être même aussi que ces gens ont transmis l’histoire véritable à leurs descendants pour qu’elle  nous jetset_medievalparvienne dans toute sa cinglante vérité. Ah, ça fait mal hein? Oui ça fait mal! Bien sûr que ça fait mal! Mais la vérité n’est-elle pas toujours un peu douloureuse? Comme on dit en latin, « Verum non semper sine dolore? », enfin c’est surtout google translate qui le dit mais je pense que vous avez cerné l’idée.

Mais heureusement, vous, fidèles amis et lecteurs, vous qui nous connaissez, vous qui vous tenez fiers et droits, résolument de notre côté et de celui de la vérité, (non mais si forcément vous êtes d’accord, ne faites pas cette tête, sinon au pire faîtes comme si je vous expliquerai plus tard). Oui, vous mes amis, vous savez que notre approche de l’Histoire ne se contente pas des quelques sources « officielles » et poussiéreuses qui nous sont parvenues! Oh ça non! A la tranquilité placide des études de bibliothèque, nous c’est l’aventure du terrain qui nous meut; cette recherche effrénée de chaque instant qui nous pousse à traquer l’Histoire, à la débusquer au coeur de notre monde même, dans le témoignage de la descendance encore bien vivante; tous ces gens au milieu de nous, si proches, et dont nul ne pourrait soupçonner qu’ils ont conservé, en secret, la vérité historique authentique, celle que l’on n’ose pas dire, celle qui dérange, celle qui déchire le voile des illusions, Oui, il faut oser! Oui, il faut de l’aplomb, peut-être même une certaine dose de témérité, ne pas avoir peur de se dresser à la face au monde et de lui crier la vérité au visage, une fois découverte, dusse-t’elle être stupéfiante et quelquefois aussi, c’est vrai, dure à entendre. Bon là, en l’occurrence, ça va encore, Marguerite de Provence qui envoit un fion à feu sa belle mère et à De Joinville, ça ne casse pas non plus trois pattes à un canard mais bon, c’est pour dire.

Les méandres de la vérité

D’autant que cette fois-ci, je défie quiconque de remettre en cause la fiabilité de nos sources sur cette question et sur les mots exacts prononcés lors de cet échange entre Jean de Joinville et Marguerite de Provence qui, à l’évidence, bien qu’ayant un joli prénom de fleur, savait aussi se montrer peau de vache. Ce jour là, mes amis, oui ce jour là même!, Irma Jombières, lavandière du roi, revenait du lavoir, une panière de linge de corps sous le bras et comme elle passait devant la pièce où se tenait De Joinville et la reine de France, elle surprit la totalité de la conversation. La vrai, l’authentique, pas celle gribouillée par De Joinville entre deux martinis, non. Bon d’accord peut-être pas entre deux martinis mais je me comprends…

Entre vous et moi, je vous le demande, solennellement, les yeux dans les yeux, pensez-vous vraiment qu’Irma aurait eu la mesquinerie d’inventer toute cette histoire quand elle la rapporta au soir à une voisine de confiance qui, elle-même, la transmit cette même fin de semaine, à un cousin de province qui fit, à son tour, jurer à ses enfants, après leur avoir contée, d’en conserver le secret et de se le passer de génération en génération? Plus proche de nous, vous aventureriez-vous véritablement à soutenir que quelqu’un qui, il y a une cinquantaine d’années de cela et plus de sept siècles après, aurait, dans son enfance, et plus précisément en classe de CE1, côtoyé le lointain descendant du fameux cousin de province de la voisine de notre bonne et honnête lavandière, oseriez-vous, lavandiere_mere_denisvraiment soutenir, disais-je, que ce quelqu’un aurait eu pu trouver quelque intérêt à échafauder tout ceci de toute pièce en nous le rapportant, il y a encore à peine quelques jours? 

Bien sûr que non, vous n’auriez jamais cette mesquinerie et nous le savons bien, va. Vous restez simplement comme nous, muet, face à l’évidence cuisante de la preuve. Et c’est dans ces moments là, voyez-vous, que je me dis qu’il est heureux de voir que le bon sens est encore de ce monde! J’ose à peine en caresser l’espoir que vous puissiez même partager avec nous ce sentiment ému qui nous vient toujours spontanément, face aux méandres que peut emprunter la vérité historique pour parvenir jusqu’à nous. Ah la coquinette, au fond, c’est un peu comme si elle nous choisissait finalement. A dire vrai, nous ne parvenons toujours pas à nous l’expliquer. Nous nous sentons simplement le témoin privilégié de tout cela, même s’il reste dur de faire l’économie des questions qui nous reviennent sans cesse: pourquoi nous? Qu’avons-nous donc de si spécial? L’avons-nous vraiment mérité? Il nous faut rester modeste mais sans doute  que la réponse est oui. Au fond, qui pouvons-nous si la vérité nous choisit et surtout qui serions-nous pour refuser un don si grand pour la découvrir?

A toi Marcel

Aussi, aujourd’hui nous sommes fiers de le crier haut et fort : Oui, Marcel, propriétaire de la Casse Automobile Marcel Martinez et Fils, de la banlieue de Poissy, Oui! Grâce à toi une autre vérité historique est révélée ce jour-même, à la grande lumière! Et ce n’est pas pour le rabais que tu nous as fait sur le carburateur de R16 et l’aile avant gauche oxydée de Simca 1100 (dont nous n’avons pas encore percé l’utilité mais que tu as insisté pour nous céder en maigre tribut de la précieuse anecdote) que nous voulons ici te rendre hommage, mais c’est bien pour avoir eu le verite_historiquecourage immense de te dresser face à l’Histoire. Oui Marcel! Cet article est le tien. Il est à toi, humble témoin de l’Histoire, et nous n’en sommes, nous, que le modeste scribe. J’entends encore tes derniers mots avant que nous nous séparions.

« – Bon mais là, franchement, en plus déjà que je vous raconte tout ça qui m’avait dit l’collègue quand qu’on était gamin, vous faites vraiment une affaire vous verrez; ça, même aux collectionneurs, j’leur vends pas normalement. Mais vous êtes sûr, par contre, vous voulez vraiment pas la roue de tracteur? Vous qu’êtes passionné d’Histoire c’est un modèle des années 80… »

Je lui répondais gentiment que j’étais venu en bus et que déjà l’aile de Simca 1100 risquait de passer limite, ce qu’il comprit dans sa grande mansuétude. Et puis, je m’éloignais. Tout était dit. Mais en chemin, je repensais à tout cela. Dans le fatras des allées bordées des carcasses rouillées de tous ces chars modernes au rebut, au milieu des aboiements des trois bergers allemands enchaînés à l’entrée de l’établissement qui avaient menacé, à tout instant, de venir boulotter les parties les plus charnues de mon anatomie, qui eut pu supposer, un seul instant, que sous l’apparent cambouis de l’obscurantisme, se tenait en ce lieu de fin des temps, une vérité de nature à changer la face de l’Histoire, n’en déplaise à monsieur de Joinville. Qui?

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Une belle journée à tous!

Fred
Pour moyenagepassion.com

mottes castrales, archéologie médiévale et histoire des châteaux : teaser, projet en cours.

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Reconstitution d’une Motte Castrale, XIe, début du XIIe

Bonjour à tous,

J_lettrine_moyen_age_passione vous propose, aujourd’hui, de découvrir, en exclusivité, quelques images d’un projet de reconstitution « historique » auquel nous sommes attelés depuis quelques temps et sur lequel nous avons déjà empilé quelques sérieuses heures.

L’idée est de reconstituer une motte castrale de la fin du XIe, début du XIIe siècle, en nous servant d’une main de la sandbox du jeu Medieval Engineers et de l’autre main de sources archéologiques et historiques  entre lesquelles : le dictionnaire raisonné d’architecture médiéval de Eugène Viollet le Duc, les chroniques du curée d’Ardre et encore divers autres documents sur des sites existants actuellement fouillés par les archéologues. S’il ne s’agit pas d’une motte ayant précisément existé, mais plutôt d’un hybride qui réunit les caractéristiques de plusieurs ayant quant à elles existé, cette motte castrale se situe donc au plus près du champ des possibles. Il faudra encore quelques heures pour boucler ce monde mais une fois fini, nous nous en servirons pour réaliser quelques vidéos sur l’histoire des châteaux forts et notamment, en l’occurrence, des châteaux à mottes.

Le site naturel : plaine et rivières

Reconstitution d'une Motte Castrale, XIe, début du XIIe
Motte castrale du XIe, XIe reconstituée en 3D

Même si nous voyons quelques montagnes au loin, notre motte castrale se trouve en plaine. A l’image du site de la Tusque, à Sainte-Eulalie d’Ambarès, décrit par Viollet le Duc dans son dictionnaire d’architecture médiévale, l’enceinte a tiré avantage de la présence des deux ruisseaux qui la borde. Elle bénéficie donc de cette protection naturelle. Sur le plus grand des deux cours d’eau, un barrage a également été ménagé pour inonder le fossé, au pied de la motte.

Une hauteur exceptionnelle

La motte castrale la plus haute du monde!
La motte castrale la plus haute du monde !

Au vue de sa hauteur, on doit supposer que cette motte est partiellement artificielle. Elle dépasse  de près de dix mètres celle du château de Gisors. Sauf erreur de ma part, si une motte telle que la notre avait été élevée totalement artificiellement, à ce jour, elle détiendrait le record de la plus haute motte castrale jamais construite. Le plateau de cette création virtuelle culmine en effet à une hauteur supérieure à trente deux mètres. et vous êtes donc, techniquement en face de la motte castrale la plus haute jamais construite. Je n’en suis pas peu fier je dois dire, mais il faut admettre que les pelletées de terre virtuelle sont bien plus légères que les réelles. Outre le fait qu’il soit du plus bel effet visuel et nous aide à percevoir encore mieux, l’effet symbolique de ce type de construction  sur qui se trouve au pied, ce gigantisme de circonstance nous permettra encore d’aborder la question de la taille moyenne des mottes castrales et de pouvoir ainsi remettre en échelle les créations du passé.  Il n’est pas impossible également que dans une future vidéo, cette motte n’accueille un château du type de celui de Gisors, si ce n’est une réplique de ce dernier, mais j’en dit déjà trop.

La rampe d'accès du château à motte donjon
La rampe d’accès du château à motte

Au vue de la taille de l’élévation et même de l’enceinte, on peut également déduire que le seigneur qui l’a faite construire était relativement aisé mais qu’en plus, il n’était peut-être pas aussi pressé par le contexte que certains ont pu l’être à l’époque (qui ont érigé quelquefois des mottes en à peine quelques jours). De la motte prestige à la motte guerrière, réponse immédiate à l’envahisseur ou au voisin plein de convoitise, de la motte du seigneur aisé à celle du seigneur chiche ou de peu de moyens,  la disparités des statuts et des situations se donnent à voir dans les architectures. Ici, nous avons pris  résolument le pari du prestige et de la grandeur. Point de pierre donc encore pour ce seigneur dans ce XIe finissant, il trouve son luxe et affirme sa grandeur avec le bois, mais en revanche, il ne badine pas.

La  tour maîtresse : inspirée des chroniques du curée d’Ardres et de Viollet le duc.

Une tour maîtresse de bois (donjon) digne d'un prince
Une tour maîtresse de bois (donjon) digne d’un prince et historiquement inspirée

Au sommet de la motte, nous avons  juché un grand donjon, spacieux et doté de tout le  confort nécessaire à la vie du seigneur et de ses gens, familles, « gens de maison », et garnison d’élite.  Son intérieur et la disposition des différents espaces  de cette grande tour maîtresse s’inspirent, en grande partie, des descriptions que l’on trouve dans les chroniques du curée d’Ardre. Du point de vue défensif, cette grande tour est, bien sûr, entourée d’une chemise de bois sur le haut de la motte, mais le dispositif est également doublé au pied de butte. L’accès à l’intérieur du donjon ne se fait que depuis le premier étage et au moyen d’un dispositif que l’on peut relever ou baisser. Le bâtiment est aussi nanti de force hourds sur son pourtour ainsi que de quelques autres mécanismes de défense supplémentaires que nous vous présenterons dans la vidéo. Son intérieur prétend également refléter l’obsession de sécurité et de protection personnelle que les seigneurs francs exigeaient de ce type de bâtiments. La barbacane, à l’entrée de l’enceinte, comme celle au sommet de la motte tâche de suivre les études faites par Jean Mesqui sur les portes des châteaux et enceintes, au XI et XIIe siècle.

Côté Basse-cour

On trouvera dans la basse-cour, une église à l’architecture inspirée des églises d’Art Roman des XIe et XIIe siècles mais faite de bois et non encore de pierre. Tous les châteaux à mottes n’ont pas accueilli d’église en leur enceinte, mais ça a été le cas d’un certain nombre d’entre eux et celui que nous avons réalisé en compte une.

Il y aura encore dans cette basse-cour tous les bâtiments nécessaires à la vie du château à mottes, tels que les décrit Viollet le Duc, mais aussi quelques autres auteurs, historiens ou archéologues, ayant écrit sur la question:  écurie du seigneur, magasins, artisans mais encore, ici,  quelques paysans qui y cultivent ou qui y élèvent des bêtes et se qui sont rangés sous la protection de la motte et de son seigneur. Nous vous présentons ici quelques photos et captures de certaines de ces constructions.

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grange médiévale motte castrale basse-cour
Les écuries du Seigneur de la motte castrale
Les écuries du Seigneur de la motte castrale
Motte castrale, forgeron basse-cour
Un forgeron dans la basse cour de notre motte castrale avec étal pour la vente et attache pour ferrer les chevaux.
Artisan charpentier  motte castrale
Un artisan charpentier, indispensable pour la création et la réparation de notre château et enceinte de bois
église romane motte castrale
Une église de bois, inspirée de l’art et l’architecture romane des XI, XIIe siècle
Motte castrale fictive cimetière derrière notre église du XIe siècle
Le petit cimetière derrière notre église du XIe siècle

La série de vidéos sur cette motte castrale suivra bientôt. Il reste encore quelques détails à finaliser pour que cet univers soit prêt. Vous en serez, bien entendu, les premiers avertis!

En attendant, une très bonne journée à tous et longue vie!

Fred
Pour moyenagepassion.com
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