Archives par mot-clé : courtines

Histoire des châteaux-forts & techniques de siège médiévales 4

index des autres articles sur le sujet
1. Naissance des châteaux-forts
2. Du bois vers la pierre
3. Mottes, forteresses de bois et techniques de siège

4. XIIe, XIIIe siècles
L’ÂGE D’OR DES CHATEAUX-FORTS

« Sur un territoire couvert de châteaux fortifiés occupés par des seigneurs turbulents, audacieux, la guerre était et devait être à l’état chronique. D’ailleurs, celui qui possède une arme n’attend que l’occasion de s’en servir, et la provoque au besoin. De même celui qui possède une forteresse ne vit pas sans un secret désir de la voir attaquer, ne fût-ce que pour prouver sa puissance. »
Eugène Viollet Le Duc,
Dictionnaire Raisonné de l’architecture française, 1856

N_lettrine_moyen_age_passionous voilà donc rendu dans le courant du XIIe siècle. Aux points de tensions les plus forts, à la faveur de la disponibilité du matériau mais aussi de la capacité des seigneurs les plus fortunés et les plus aptes à s’entourer d’experts dans la construction, les fortifications de pierre viennent peu à peu se substituer aux palissades de bois des siècles précédents. Bien sûr, les disparités régionales commandent et, comme nous l’avons déjà dit dans les articles précédents, on construira encore longtemps des mottes castrales de terre et de bois. Certaines continueront même d’être occupées durant plusieurs siècles, sans être fortifiées par la pierre.

chateau_fort_histoire_medievale_guillaume_conquerant_normandieA la faveur du tassement de la terre, il faut quelquefois attendre plus de cinquante ans pour pouvoir  jucher une haute tour  de pierre sur une butte, mais on admet généralement que dans le courant du XIe siècle, on commencera gra-duellement à ériger des donjons en pierre sur de nombreuses mottes castrales en lieu et place des tours de bois. Graduellement, les murailles défensives, entourant cette grande tour – et même celles de la basse-cour quand on le peut – seront elles-mêmes construites dans ce matériau bien plus résistant au feu que le bois. Quand l’espace et le diamètre de la butte castrale à son point le plus élevé le permettra, on construira aussi, directement sur la motte de véritables châteaux. (photo ci-dessus château Guillaume le Conquérant, ou château de falaise, un des premiers châteaux normands en pierre, sa construction s’étale du Xe au XIIIe siècle)

En l’absence de place sur la motte  pour y construire tous les édifices utiles au seigneur, les bâtiments connexes pourront aussi venir s’appuyer contre la butte même comme à Windsor. Dans d’autres cas encore, on désertera tout simplement les mottes castrales pour des endroits plus accessibles et plus spacieux sur lesquels on s’installera à la faveur de la sécurité qu’offre la pierre. Au fond, même si l’élévation reste appréciée pour les avantages défensifs qu’elle confère, avec l’usage plus systématique de la pierre, la possibilité est aussi offerte d’élever des remparts  bien plus hauts et bien plus résistants. De fait, même si l’on continuera à jucher des châteaux sur des hauteurs ou des promontoires durant ce siècle, l’élévation du terrain ne sera peut-être déjà plus une donnée aussi sensible pour la construction de telles forteresses, fait que l’avènement de l’architecture philippienne viendra encore consacrer.

« Enchâtellement » et monde féodal

Château-Gaillard, XIIe siècle, le château d'un roi d'Angleterre au coeur de la Normandie
Château-Gaillard, XIIe siècle, le château d’un roi d’Angleterre au coeur de la Normandie

En réalité, il faut bien encore le répéter, aucune généralité ne convient vraiment quand il s’agit de dépeindre l’histoire des châteaux-forts et l’Histoire de ces terres de France qui se fortifient durant le moyen-âge central; l’architecture médiévale défensive reste hétérogène parce que ses avancées sont avant tout commandées par la loi du contexte, des moyens et ressources en présence, et encore de la nécessité. Les donjons de pierre ou les châteaux de pierre existent déjà dans certains endroits depuis le XIe siècle et on connait aussi les enceintes castrales, sans même parler des monastères ou des fortifications d’origines urbaines, villageoises ou religieuses. Tous les châteaux sont loin d’être à motte en ce début de XIIe siècle.  Malgré cette disparité, une vérité semble aujourd’hui indéniable, durant ce siècle comme celui qui le suivra, on verra les châteaux ou les donjons de pierre se multiplier. « L’enchâtellement » se poursuivra donc et ce maillage du territoire par des édifices défensifs et des seigneurs vassalisés connaîtra encore de beaux jours. La féodalité n’est pas encore à son automne même si Philippe Auguste s’emploiera à la mettre à mal pour renforcer sa couronne et avec elle, le pouvoir du roi sur les terres de France et sur les grands vassaux. (ci contre architecture_defensive_histoire_medievale_chateau_fort_l_age_d_orchâteau de Lassay, Loire, construction du XIIe au XVe siècle. Comme bien d’autres châteaux, ce bel édifice est construit en lieu et place d’une ancienne motte.)

Quoiqu’il en soit, avec l’avènement de la pierre, quelques hommes juchés sur un rempart ou un tour de pierre pourront ainsi défendre de manière encore plus efficace le territoire mais surtout le seigneur qui occupe le château et y vit. Les temps où une poignée d’hommes déterminés pouvait mettre en échec une motte castrale sont en recul et les châteaux forts entrent dans leur âge d’or. Le simple feu désormais ne suffit plus et,  du point de vue des techniques de siège, il semble désormais que sans alliés dans la place prompts à trahir le maître des lieux, seul le blocus du château-fort en lui coupant les voies de communication, ou même une armée forte et experte en travail de mines ou dotée d’engins de siège puisse faire échec à ces édifices. Pour les assaillants les plus empressés, il faudra même faire appel à de plus gros engins de siège que les simples catapultes afin d’en venir à bout .

Quand le château de pierre fait le seigneur

« Si l’on en juge par les comptes de l’Échiquier anglais, de telles constructions en pierre étaient très coûteuses. Seuls les grands princes pouvaient en assumer les frais. Leur multiplication est un signe d’un renforcement du pouvoir monarchique en Occident. Tandis que s’opérait cette révolution, la masse des seigneurs continuait à vivre dans des châteaux périmés. Certains élevaient encore des mottes – désormais quadrangulaires – dans la première moitié du XIIIe siècle. S’épuisant à moderniser leur demeure, beaucoup étaient entraînés dans un processus de déclassement qui touchait en même temps le lignage et le bâtiment. »
Michel Bur. Château Fort, Universalis

D’un point de vue sociologique et pour faire écho à Michel Bur sur ces questions, durant les siècles précédents, là où quelques hommes et paysans, rangés aux côtés d’un seigneur ou d’un vassal (même de prestige modeste), pouvaient construire en quelques temps une motte castrale, une tour ou une palissade de bois, l’ère des châteaux de pierre marquera encore la distance, à l’intérieur même de la classe des seigneurs, en permettant aux plus puissants et riches d’entre eux de se distinguer de leurs pères par le prestige tout autant que l’efficacité défensive du château de pierre.

L’architecture philippienne et les nouveaux standards d’un roi bâtisseur pour les châteaux

Le Louvre de Philippe Auguste (XIIe, XIIIe siècle), pionnier de l'architecture philippienne
Le Louvre de Philippe Auguste (XIIe, XIIIe siècle), pionnier de l’architecture philippienne

Dans le courant de ce XIIe siècle, le roi de France, Philippe Auguste, lancera  la construction du Louvre. (ci-dessous portrait de Philippe-auguste par Louis-Félix Amiel, XIXe, Château de Versailles). Il en profitera pour formaliser et synthétiser, avec ses bâtisseurs, les standards de tout bon château-fort qui se respecte; l’architecture chateaux_architecture_medievale_philippienne_philippe_auguste_moyen-age_passionque l’on nommera de son nom « philippienne » verra alors le jour: murs à créneaux et courtines, chemin de ronde cintrant l’édifice et courant sur les murailles d’une tour à l’autre permettant de les protéger plus efficacement, porterie et corps de garde solidement plantés à l’entrée et défendant l’accès principal, trouées d’archères dans les tours ou les murs, tours flanquées aux angles des remparts, et présence d’un donjon qui, du centre de la forteresse, se déplacera bientôt sur l’un des angles. Le standard évoluera avec les successeurs de ce roi « bâtisseur » au très long règne, et influencera, indubitablement, les siècles qui suivront, rayonnant au delà des frontières du royaume, et notamment en Angleterre.

Château de Bodiam, Angleterre, XIVe, tribut tardif d'un chevalier anglais à l'architecture philippienne?
Château de Bodiam, Angleterre, XIVe siècle, tribut tardif d’un chevalier anglais à l’architecture philippienne?

Avec l’architecture philippienne, on admet généralement que la défense passera aussi de passive à active puisque la masse de la pierre ne sera plus la seule parti-prenante à la défense du bâtiment et, plus loin, du territoire.  Il ne s’agit plus, en effet, d’opposer simplement l’inertie de la matière et l’élévation aux attaquants: ouverts aux quatre orients et sis sur ses remparts, le château-fort pourra désormais protéger l’ensemble des terres qui l’entourent et les hommes juchés sur son  chemin de ronde ou embusqués dans son corps de garde, pourront par les dispositifs défensifs des tours et des murailles, autant par la circulation facilitée sur les courtines, défendre activement l’édifice. De fait, comme nous le suggérions plus haut, on se mettra même à construire les châteaux philippiens en plaine, sans nécessairement avoir à le jucher sur une hauteur.

Du XIIe au XIIIe siècles : continuité dans les innovations de l’architecture défensive

Maquette du Château de Dourdan, début XIIIe très bel exemple d'architecture philippienne, de fait propriété de Philippe Auguste
Maquette du Château de Dourdan, début XIIIe très bel exemple d’architecture philippienne, de fait propriété de Philippe Auguste

D_lettrine_moyen_age_passionans la série des innovations que ce siècle verra encore émerger, les architectes médiévaux privilégieront progressivement la tour ronde plutôt que la tour carrée parce qu’elle offre moins de prise aux projectiles. Cette nouvelle forme architecturale connaîtra un succès plus marqué lors du siècle suivant, même si en fonction des disparités culturelles on continuera dans certaines régions de privilégier le haut donjon résidentiel carré (Michel Bur, château fort, Universalis). Ce XIIe siècle verra aussi les mâchicoulis ou les bretèches commencer à s’ouvrir dans les hauteurs des murs de pierre, des porteries ou des remparts, pour remplacer progressivement  les hourds de bois. On ne démontra pas forcément ces derniers notamment quand ils forment
herse_chateau_fort_histoire_medievaleles supports des toitures sur le haut des tours  mais les nouveaux châteaux leur préféreront désormais, les mâchicoulis, bien plus résistants au feu mais aussi aux projectiles.

Du point de vue des porteries, on note l’émergence des herses (porticullis) et autres grilles de fer ou de bois, et les barbacanes à double porte renforcée qui peuvent être dotées d’assommoirs, viennent encore s’ajouter à la panoplie défensive (Jean Mesqui. La fortification des portes avant la guerre de cent ans). Enfin, dans le courant du XIIIe siècle et face aux progrès de l’enceinte, impulsée sous Philippe auguste, le donjon disparaîtra même dans un nombre important de nouveaux édifices et le logis du Seigneur sera alors construit dans la cour intérieure, appuyé sur l’une des murs d’enceintes. 

En définitive, l’image du château fort « type » que nous avons souvent en tête doit beaucoup aux innovations de ces XIIe et XIIIe siècles. Concernant le pont-levis, il faudra toutefois attendre la fin du XIIIe au début du XIVe siècle pour les voir émerger et se standardiser, même si les siècles précédents connaîtront déjà l’existence de ponts mobiles: « les ponts torneis » et les « postis ». (Eugène Viollet le Duc. dictionnaire raisonné d’architecture médiévale. sur les ponts). 

Château fort de Douvres, XIe siècle et suivant. Guillaume de Normandie, illustration du XIXe siècle. L
Château fort de Douvres, XIe siècle et suivant. illustration du XIXe siècle.  Place forte historiquement célèbre fortifiée par Guillaume de Normandie puis Henri II

L’héritage sarrasin et l’expérience acquise
au retour des croisades

Dans le courant de ce même siècle, les croisés reviendront de l’Orient, aguerris de dures batailles à l’issue pas toujours favorable, mais avec dans leurs bagages de notables améliorations des engins et des techniques de siège. Plus que d’une véritable révolution en matière de poliorcétique, on aura finalement renoué avec l’héritage gréco-romaine enrichi de la science des sarrasins. Et de la même façon qu’ils rapportèrent les écrits et le canon de la médecine du génial Avicenne et d’autres écrits de histoire_siege_chateaux_medievale_croisade_jerusalem_moyen-agesavants arabes, et avec eux Aristote, les croisés ramèneront aussi les progrès effectués sur les engins et techniques de siège, à la lumière des connaissances scientifiques et mathématiques sarrasines, et encore à la richesse des échanges avec ingénieurs italiens ou d’autres provenances qui se sont joints à eux sur le terrain des batailles. Connaissances certainement, mais expérience aussi, car les croisés reviennent aguerris par le fruit des combats, et tout cela aura permis d’éprouver à la fois la discipline militaire dans les sièges autant que leurs  stratégies d’attaque. (ci-dessus Godefroi de Bouillon (1058-1100) attaque Jerusalem, ‘Roman De Godefroy De Bouillon et de Saladin’, 1337)

Dans le même temps, ces croisades joueront en faveur des rois. En plus de renforcer le sentiment national et le pouvoir des rois, elles auront pour conséquence d’affaiblir la féodalité et la puissance des seigneurs qui auront pris la croix, puisque ces derniers quand ils n’y laisseront pas leur peau en reviendront bien souvent ruinés, ce qui renforcera leur dépendance vis à vis du trésor royal. Au final, l’ost qui tirera le bénéfice de toute cette expertise militaire semble bien l’armée du roi, même s’il faudra encore attendre le règne de Saint Louis qui poursuivra l’oeuvre de Philippe Auguste pour que la féodalité et le pouvoir des vassaux soient en plus net recul.

Première croisade, prise d'Antioche, source Bnf, manuscrit du XVe siècle
Première croisade, prise d’Antioche, source Bnf, manuscrit du XVe siècle

Trébuchets à contrepoids & Mangonneaux

C’est également autour de cette période du XIIe siècle que l’on verra émerger l’usage du Trébuchet à Contrepoids. Il est assez difficile de dater précisément son apparition durant les sièges mais on s’entend généralement sur le fait que c’est son usage qui impulsa la naissance de l’architecture philippienne et que c’est pour contrer cet engin trebuchet_architecture_medieval_chateau_fort_histoire_militairequ’il décida de formaliser et améliorer avec ses ingénieurs militaires l’architecture des châteaux-forts. L’ombre de la poule plane sur l’oeuf.

On peut lire, encore, en certains endroits, que le trébuchet était connu et utilisé dès le VIe siècle en Europe. Peut-être l’était-il de manière marginale? Cela reste à vérifier. Il semble en tout cas que son usage se soit généralisé dans le bassin méditerranéen autour du XIIe siècle. Dans le même registre, concernant cette redoutable machine de jet, certains historiens en avaient fait une invention française du XIIe siècle, mais à la lumière d’autres études, la version médiévale que nous connaissons de cet engin, semble bien n’être que l’importation tardive et l’adaptation d’une invention chinoise du Ve siècle avant Jésus Christ.

Capable de propulser des blocs de pierre de plus de cent kilos contre les murailles et les tours des châteaux, cet engin de siège impressionnant, pèche, toutefois, par son peu de maniabilité et la lenteur de sa cadence de tir; des variations plus légères et plus rapides sur le principe de la fronde avec contrepoids, verront le jour (bricoles) même si elles ne pourront pas rivaliser avec lui en matière de capacité de propulsion. On a fait également du Trébuchet un engin de siège représentatif de la guerre biologique médiévale. De la même façon en effet, que les défenseurs utilisaient les hourds ou les mâchicoulis pour jeter, entre autres choses, sur la tête des assaillants, immondices, excréments, et autres entrailles d’animaux dans l’espoir de les contaminer, le tir en cloche mangonneau_histoire_chateaux_forts_engins_siège_medievaldu Trébuchet aurait été utilisé pour projeter des cadavres infectés à l’intérieur des remparts de la fortification ou du château assiégé. Pas très ragoutant, forcément, mais c’était l’effet recherché.

Dans cette famille des engins de siège « mastodontes », il y aura encore le mangonneau qui, par un système complexe de contrepoids, compensera certaines limites du trébuchet. Mais il reste que ces deux engins supposent tout de même de mobiliser un nombre conséquent d’hommes pour les manipuler, les connaissances suffisantes pour les fabriquer ou les monter, et faut de mieux, les deniers pour les acquérir. Il n’est donc à pas à la portée d’un quelconque vassal.

Inquiétants mais pas suffisamment dissuasifs pour faire perdre la foi dans les châteaux

Aussi terrifiant soient-ils, ces engins de siège ne freineront pourtant pas la confiance que l’on pouvait alors avoir dans la pierre et dans l’efficacité stratégique des châteaux pour défendre les terres. Au contraire, le XIIe siècle est encore considéré comme l’âge d’or des châteaux forts et le siècle suivant verra encore s’élever nombre de ces édifices de pierre. Ils évolueront encore sous l’arrivée de la poudre et il faudra encore la conjonction de plusieurs facteurs pour que l’on cesse d’en construire et ceci fera l’objet d’un prochain article.

Voilà, c’est donc tout pour aujourd’hui, mes amis. Comme nous l’avions indiqué dans le début de cette série d’articles, notre prétention n’est pas encyclopédique, l’idée étant plutôt de jeter les bases de l’histoire des châteaux forts. En attendant le prochain article sur le sujet, et comme toujours, nous vous souhaitons une merveilleuse journée où que vous vous trouviez sur les terres de ce vaste monde.

Fred
Pour moyenagepassion.com
« A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »

Château Montbrun: un siège médiéval à 21 millions d’Euros

chateau_montbrun_moyen_age_passion_monde_medievalSujet : Châteaux et forteresses, Château Montbrun, Dournazac, Haute vienne.
Histoire et architecture médiévales
Média : vidéo, réplique du château
Période : moyen-âge central

Bonjour à tous!

C_lettrine_moyen_age_passion‘est avec grand plaisir que nous partageons aujourd’hui cette nouvelle vidéo sur le moyen-âge et ses forteresses, dans laquelle nous parlons du merveilleux et célèbre château Montbrun et de son domaine.

histoire_moyen_age_chateau_montbrun_a_vendreLa construction de cette forteresse a débuté au XIIe siècle et s’est achevée au XVe s. Depuis, le château Montbrun a été sujet à diverses restaurations dont  notamment une au XIXe siècle et une autre courant XXe par son actuel propriétaire. Par chance, il semble que l’ensemble de ces travaux n’ait pas dénaturé la forteresse d’origine, aujourd’hui classée au titre des monuments historiques français.

Une histoire qui se perd dans la nuit des temps

moyen_age_passion_chateaux_et_forteresseLe château Montbrun est situé en Haute-Vienne sur la commune de Dournazac.   L’histoire, autant que les origines des terres autour de Montbrun, sont au moins aussi intéressantes et passionnantes que le château lui-même. Le terrain autour de la forteresse a en effet été occupé depuis des millénaires par des ethnies ou tribus successives qui, au delà de sa simple position stratégique,  semblent y avoir vu et même découverts des richesses (mines d’or?) qui fondent encore les légendes actuelles du domaine et de château Montbrun. Les Celtes l’ont occupé, puis les francs et on y a même retrouvé la présence d’une motte castrale et d’une tour en bois. Non loin de là, encore, dans le courant du XIIe siècle (en 1199 pour être plus précis), sur le site de Châlus Chabrol, le roi Richard Coeur de lion en personne (rendu célèbre entre autre par les aventures de Robin de Bois) a trouvé la mort pendant un autre siège après avoir reçu un carreau d’arbalète à la base du cou. Au passage, si vous le souhaiter, vous pouvez consulter l’article sur la très belle complainte poétique que Richard Coeur de Lion nous a laissée alors qu’il était emprisonné en Autriche.

chateau_celebre_moyen_age_montbrun_passion_médiévale
Château Montbrun, un bijou d’architecture médiévale du XIIe et du XVe siècle

Un siège à 21 millions d’Euros :
la  vidéo sur château Montbrun 

Pourquoi ce titre ? Et bien tout d’abord parce que ce château et son gigantesque domaine (étables, maisons, dépendance, immense restaurant taverne, etc) sont à vendre. Le propriétaire actuel est un hollandais d’origine celte passionné et qui a beaucoup investi dans le château pour l’amener au niveau d’une prestation de luxe (héliport, jacuzzi, suites mirobolantes, mobilier d’époque, …) dans le respect de son architecture et de son histoire mais il souhaite apparemment le vendre depuis quelques années. Avis donc aux acheteurs nantis! On raconte même que Brad Pitt a failli l’acheter mais que Angelina Jolie le trouvait un peu isolé lui préférant une propriété un peu plus proche du bord de mer et des alizés. Je précise que je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout, en situation de vérifier cette information hautement people, glanée sur le web et qui ne me passionne qu’à demi, il me faut bien l’avouer, mais comme certains pourraient la trouver intéressante, je la mentionne. Il en faut pour tout le monde.

Medieval_Engineers_chateau_montbrun_forteresse-médievalePour le côté « siège » du titre et de la vidéo, il s’agit bien sûr de siège médiéval. En effet, en 1424, le château est assiégé par le roi de France, Charles VII au motif que Guy Brun, le seigneur du domaine de cette époque refuse obstinément de se soumettre à son autorité, lui préférant la couronne anglaise et Henri VI. L’infortuné et outrecuidant Guy Brun périra dans ce siège.

En construisant une réplique de ce château à l’aide du moteur du jeu  « Medieval Engineers »  et de sa boîte à outils (sandbox*) pour bien sûr parler d’histoire et d’architecture médiévales  nous avons aussi voulu ouvrir l’opportunité de pouvoir revivre ce siège de la manière la plus réaliste qui soit aux détenteurs de ce jeu vidéo.

L’architecture de château Montbrun

chateau_moyen-age_montbrun_plan_actuelGrand château symétrique, à la cour intérieur carrée, doté de tours d’angle défensives dont une est surmontée d’un donjon immense, (chaque tour étant bien sûr relié par des courtines), il ne fait aucun doute que le Château Montbrun largement reconstruit au XVe  hérite des standard de l’architecture philippienne.

chateau_monbrun_douves_moyen_ageMême si de l’extérieur, le château de Montbrun en impose par l’élévation de ses murs autant que par la hauteur vertigineuse de son donjon, nous ne sommes pas non plus en face d’une forteresse gigantesque mais plutôt d’un château de taille moyenne. Pourtant à flâner à l’intérieur de ses couloirs, ses escaliers de colimaçon et ses tours, on se rend bien compte de la surface habitable (plus de 400 m²) et l’impression de grandeur est au rendez-vous.

A l’image de nombreux autres châteaux du moyen-âge, cet édifice ramassé sur lui-même et dont chaque mètre carré semble avoir été optimisé à l’intérieur de son enceinte,  contient tous les standards qu’on peut attendre d’un château-fort médiéval: une chapelle, un vaste logis du seigneur, de spacieuses cuisines et un grand hall pour les fêtes, et bien sûr de nombreuses dépendances et habitations. On y trouve même des oubliettes en sous-sol d’une des tours et, ô merveille pour les amateurs de souterrains et autre passage secret!, une chambre secrète dans une autre tour.

Détail de l’intérieur actuel de château Montbrun

Comme mentionné plus haut, le château a été superbement restauré et entretenu par son actuel propriétaire. Si vous souhaitez en savoir plus sur la question, vous trouverez plus de photos et détails ici :  site  web du château Montbrun à vendre. Je vous mets aussi quelques photos ci-dessous afin que vous vous en fassiez une idée.

montbrun_restauration_chateau_moyen-age_interieur003montbrun_restauration_chateau_moyen-age_interieur002montbrun_restauration_chateau_moyen-age_interieur001

Détails de l’intérieur de la réplique

Comme la réplique que nous avons faite a pour vocation d’aborder l’architecture et l’Histoire de château Montbrun, mais également de permettre de revivre le siège de 1424, nous ne l’avons pour l’instant pas meublé. Nous avons par contre mis force dispositifs en place pour en sécuriser les accès qu’il s’agisse de sa porterie principale avec sa grande portes et sa grille mais aussi de tout accès vers les bâtiments depuis la cour intérieure. Voici quelques captures d’écran de ces dispositifs.

reproduction_moyen_age_chateau_montbrun_interieur004reproduction_moyen_age_chateau_montbrun_interieur002reproduction_moyen_age_chateau_montbrun_interieur001

Montbrun hanté ? La légende de la dame en bleu

Pour ce château comme pour tant d’autres, on conte l’histoire d’un revenant que l’on aperçoit encore de nos jours au hasard d’un couloir et d’une nuit sans lune. C’est l’âme d’une dame en peine, Jaquette de Bourdeille, qui erre à la recherche de sa bague.

N’hésitez pas à regardez la vidéo présente dans cet article pour en savoir plus sur elle et sur château Montbrun. Tout y est!

Merci de votre intérêt et Longue vie!

Fred
Pour moyenagepassion.com

* Sandbox : bac à sable. Désigne la boite à outils de jeu vidéo qui propose des pièces permettant l’assemblage et la  construction d’édifices, de technologie ou d’objets complexes.

La forteresse Médiévale de Roqueblanche

Sujet : Projet, écriture, série humoristique médiévale, humour médiéval
Période :
Moyen-âge central
Média : vidéo, univers 3D fictionnel,  moteur de Medieval Engineers

Roqueblanche : une série humoristique sur le moyen-âge
Roqueblanche : une série humoristique sur le moyen-âge

La Forteresse médiévale de Roqueblanche

L_lettrine_moyen_age_passiona ville-forteresse de Roqueblanche est totalement fictionnelle et a été créée, de toutes pièces, à l’occasion d’un projet d’écriture. Ce projet consiste à réaliser une série humoristique ayant pour cadre le moyen-âge et qui se déroule dans une  ville fortifiée, au début du XIIIe siècle.

Trente épisodes audio de cette série ont déjà été écrits et déposés à la société des auteurs, ayant pour cadre cet univers. On y retrouve de nombreux personnages et on peut y suivre, au fil du temps, la vie de cette forteresse et de ses habitants.

taverne_medievale_brasserie_serie_humour_moyen_ageUn des lieux pivots de la série est une petite taverne brasserie de la ville, tenue par Adrien un personnage haut en couleurs. C’est un homme célibataire qui vit avec sa fille de vingt printemps, qui commence à lui causer de plus en plus de souci. On lui doit notamment la phrase suivante restée célèbre dans les annales de Roqueblanche pour sa nature hautement philosophique :

« Attention tout l’monde écoute, tout l’monde tend bien l’oreille parce que j’vais l’dire qu’une fois! J’vous préviens, le prochain qui dit qu’ma bière elle sent la pisse, j’le sors d’ici à coup de chausses dans les roustons! »  Adrien, Tavernier, Roqueblanche

Bref, vous l’aurez compris, les premiers épisodes se présentent comme une galerie de portraits. Il y a bien sûr le seigneur, incorrigible fêtard et ses gens, mais il y a surtout les gens de la rue, ceux de l’ordinaire, le peuple, finalement, avec ses travers, son humour, sa tendresse, ses petites méchancetés, et toutes ces contradictions qui font de l’être humain ce qu’il est finalement.

Vidéo : présentation courte de la forteresse en Musique et en ambiance médiévale

Le lieu : les terres du Dauphiné

B_lettrine_moyen_age_passionien qu’elle soit fictionnelle, la forteresse se situe en terre dauphinoise, à la frontière de la Drôme des collines et de la Drôme provençale. Comme la zone est semi-montagneuse, elle pourrait se situer proche du Diois (Die, Dieulefit, ce genre d’endroit) même si encore une fois elle est totalement imaginaire.

Pourquoi ce lieu? Tout d’abord parce que c’est ma terre de naissance et que j’y suis attaché, à ses accents autant qu’à la simplicité salutaire de ses gens, et ensuite aussi parce que c’est là d’où je viens. oui, pas faux, ça sonne exactement pareil et ça fait un peu répétition mais j’avais envie d’insister.

L’époque : le moyen-âge central

L_lettrine_moyen_age_passion‘histoire de Roqueblanche se situe en plein coeur du moyen-âge et au début du XIIIe siècle. Pourquoi? Parce que c’est un siècle que j’affectionne particulièrement  et qu’ayant déjà écrit deux romans qui se passent pendant cette période médiévale, j’ai l’impression de commencer à bien la connaître. Je me situe avant les grandes épidémies de peste qui ravageront l’Europe, dans un temps ou l’on chante encore l’amour courtois et où l’on croit encore à la noble chevalerie, même si les habitants de Roqueblanche ne sont visiblement pas tous d’accord sur la question de glorifier les hommes en armure. Pour être plus précis, l’histoire se situe plutôt à partir de 1230, entre la sixième et la septième croisade.

Au fond, ce qui m’intéresse justement, c’est qu’il ne se passe rien de notable et d’ainsi pouvoir bénéficier d’une relative tranquillité et prospérité, favorable à une certaine « indolence ». Faire une série humoristique sur la peste, allez savoir pourquoi, je le sentais moyen. J’étais aussi assez attaché à l’idée de faire quelque chose de réaliste,  en restant au niveau des gens, de leurs préoccupations quotidiennes et du comique qui peut ressortir des situations et des dialogues. Je voulais aussi éviter la fresque historique, hyper réaliste et documentée, non que je n’aime pas le genre, mais ce n’était simplement pas l’idée. Par ailleurs, d’autres savent le faire bien mieux que moi. Je lui préfère toujours la fiction.

La finalité du projet 

R_lettrine_moyen_age_passionêvons un peu. Dans l’idéal, la série Roqueblanche pourrait trouver sa place dans un format court et quotidien télévisuel. Dans le concret, elle a pris pour l’instant la forme de trente épisodes sonores et audio qui font en moyenne cinq minutes trente chacun. Je suis aussi en train d’explorer le moyen de la réaliser en animation de type 2D ou dessins animés, on va dire. C’est assez long à produire. Il faut créer les personnages, les décors, réaliser le montage vidéo image par image, etc… Non, rassurez-vous, je n’ai l’outrecuidance ou l’ambition de prétendre devenir Pixar à moi tout seul, mais j’espère, de cette façon au moins, partager de manière plus concrète cet univers et ces personnages, en espérant vous divertir.

En attendant d’en avoir plus à vous mettre sous la dent, je vous partage déjà dans cet article les vidéos sur les décors et ce petit monde avec un tour plus détaillé du propriétaire dans la vidéo ci-dessous. Pour le reste, promis, dès que j’ai quelque chose de prêt, je vous ferais passer une petite vidéo.

Vidéo 2 : présentation détaillée de la ville forteresse et grand tour du propriétaire

Qu’est-ce qu’on y trouve?

Comme Roqueblanche est plus une ville fortifiée qu’un simple château-fort, on y trouve représentée toute la société médiévale avec ses métiers, ses marchands, ses bâtiments, son seigneur, etc.

Les défenses de la ville et les murailles

forteresse_medievale_serie_humoristique_moyen_age_chateauCôté fortification, la forteresse a ses hauts murs, ses tours de garde, sa porterie, son pont-levis, sa large enceinte fortifiée avec ses créneaux, ses courtines et son long chemin de ronde. Elle a aussi ses douves sèches, son immense palais seigneurial, pour ne pas dire ostentatoire avec ses jardins et sa chapelle.

LA BASSE COUR

Échoppes, tavernes et restaurants

Côté bâtiments, on y trouve des logements pour les marchands, enhalle_de_marche_medievale_citadelle_roqueblanche général situés au dessus de leurs échoppes : boulangerie et four à pain, taverne et restaurant divers, marchand d’accessoires, de tissus,  de meubles de bois, etc. On trouve également des halles de marché d’époque, ces grands bâtiments sans mur à la charpente merveilleuse qui commencent à fleurir un peu partout à partir du XIIe siècle dans les centres de village ou dans les bastides, et qui pour certain en deviennent le coeur aux côtés de l’église.

L’église

eglise_medieval_moyen_age_chretien_forteresseCette dernière est bien sûr présente et a sa place centrale dans la basse cour de la ville, dans ce moyen-âge profondément imprégné de religion et de chrétienté. Entre la basse cour et la haute cour et son palais , il y a également un certain nombre de logements qui peuvent être destinée à héberger les notables, les administratifs, le pouvoir judiciaire et même les bourgeois qui existent forcément dans une ville de cette taille. Il y a encore des écuries bien sûr pour les chevaux des gens de passage.

Tribunal, cachots, potence et justice

justice_cachot_bourreau_moyen_ageToujours au vue de la taille de cette ville forteresse, nous trouvons encore à Roqueblanche, un bâtiment dédié qui fait à la fois office de tribunal et de prison et dans lequel le bourreau en sous-sol déploie des trésors d’ingéniosité psychopathe pour faire dire à tous ceux qui passent entre ses mains ce qu’il a envie d’entendre. Dans ce même bâtiment, on a aussi prévu aux étages supérieurs l’hébergement d’une force armée totalement dédiée à la sécurité même de la ville, soit finalement un ancêtre des forces de polices, plutôt d’ailleurs des forces de gendarmerie pour être plus exacte puisqu’elles restent à composante militaire. Le royaume est donc en paix mais faut pas exagérer non plus.

Académie militaire : « Si vis pacem, para bellum »

moyen_age_serie_humour_academie_militaire_roqueblancheComme disait un romain que je n’ai pas vraiment connu personnellement et qui serait décédé depuis, d’après ce que j’ai compris, « si tu veux la paix, prépare la guerre ». On trouve donc entre la basse-cour et la haute cour de Roqueblanche, une académie  militaire aménagée dans le premier château historique de la ville.  Un deuxième palais a, en effet, été construit plus récemment à un niveau encore au dessus pour répondre aux exigences de luxe, de faste et des festins de la famille du seigneur.

Les métiers

Côté métiers, il y a aussi bien sûr, la forge et ses métiers (maréchal ferrant, forges d’outils, d’armes et d’armures), un tailleur de pierre, un boulanger, un atelier de poterie et céramique, un herboriste ou apothicaire, etc.

LA HAUTE COUR ET LE PALAIS SEIGNEURIAL

palais_seigneurial_moyen_age_roqueblanche_humour

salle_banquet_medieval_chateau_moyen-ageElle contient principalement le château du seigneur qui est en réalité un véritable palais seigneurial avec sa grande salle pour festoyer, sa cave immense dans lequel le maître des lieux semble passer plus de temps qu’il ne devrait aux dires de certains au moins et encore de nombreuses pièces pour loger famille, familiers ou nobles de passage. Il y a aussi largement assez de place pour une petite armée de serviteurs et pour une large garnison rapprochée. On trouve également des jardins, une chapelle, un jeu de paume et tout un tas d’autres choses mais je ne veux pas tout dévoiler ici.

HORS LES MURS

Vilains, serfs, et zone périurbaine

forteresse_medievale_humour_moyen_age_roqueblancheA la faveur de la paix qui règne dans l’endroit et du grand développement de la ville, à défaut de pousser les murs d’enceinte, on retrouve en dehors de murs de la ville, une zone agricole bien sûr avec son moulin, son four banal, et ses fermes mais aussi un développement de type péri-urbain avec une grande zone d’accueil et d’hébergement pour tous les visiteurs extérieurs, mais aussi des premiers bâtiments d’habitation nichés à l’ombre des remparts, dont certains contiennent également des échoppes.

Champ de tournoi

tournoi_chevalerie_joute_serie_humour_moyen_age_002

tournoi_chevalerie_joute_serie_humour_moyen_ageLieu Incontournable des grandes fêtes de printemps où les chevaliers les plus téméraires viennent partager leur temps entre camping sauvage et coups de lance dans les gencives ou le poitrail, Roqueblanche se devait d’avoir son champ de tournoi, et comme le dit le seigneur des lieux :

« On ne peut pas non plus passer son temps qu’à boire ou à dormir, de temps en temps, il faut bien se marrer un peu. »

Bref, voilà pour la présentation générale des lieux et du projet. D’autres informations et des choses plus concrètes suivront au fur et à mesure de nos avancées sur la réalisation!

Bonne journée à tous!

Fred
moyenagepassion.com

NB : cette forteresse a été créée à l’aide du moteur du jeu vidéo Medieval Engineers, édité par la société Keen Software.

La fabuleuse aventure médiévale de château de Guédelon

La fabuleuse aventure médiévale de château Guédelon.
Architecture médiévale philippienne et châteaux forts,

Un projet ambitieux et novateur

D_lettrine_moyen_age_passion

ifficile de parler du moyen-âge sans aborder l’expérience unique à laquelle se livrent actuellement Michel Guyot et son équipe sur le site de Guédelon. Ayant en effet trouvé, à l’occasion de la restauration d’un château, un autre château enfoui du treizième siècle, Michel Guyot, le génial initiateur du projet Guédelon (voir photo ci-dessous) a décidé de reconstruire une version inspirée de ce château du XIIIe siècle, en utilisant les technologies de l’époque, tout en redécouvrant – pour ne pas dire en ré-inventant,  au vue de tout ce qui s’est perdu depuis – les méthodes et les métiers autour de la construction de châteaux forts. Après quelques années d’exploitation, le site se visite presque toute l’année. L’entreprise est un succès et le chantier médiéval de Guédelon a déjà accueilli depuis son ouverture des millions de visiteurs!

Michel Guyot createur du projet de château Guédelon

Très attaché au réalisme historique, le château de Guédelon est également construit uniquement avec les moyens trouvés sur place: le bois provient de la forêt présente sur le site, les pierres d’un carrière creusée à cet effet également; on forge sur place les outils nécessaires aux différents corps de métiers, et l’on construit aussi le château, suivant les standards de l’architecture philippienne (voir plus bas dans cet article).

Les métiers du moyen-âge
autour de château Guédelon

Tous les métiers du moyen-âge, autour de la construction de châteaux  forts, sont représentés à Guédelon : bâtisseurs, forgerons, menuisiers, bûcherons, cordiers, carriers, tailleurs de pierre, charpentiers, vanniers, tuiliers, teinturiers, etc…

metier_charpentier_02       metier_tailleur         metier_charpentier metier_forgeron       metier_vannier         metier_cordier metier_bucheron       metie_tuilier         metier_macon
metier_carrier
metier_moyen_agemetier_teinturier

L’architecture philippienne 

Cette architecture a été inaugurée par le roi Philippe Auguste, (1165-1223), que l’on a aussi surnommé Philippe le bâtisseur, à l’occasion de la construction du Louvre. Ce roi de France est réputé avoir synthétisé ou formalisé les connaissances de l’architecture médiévale défensive, héritées de deux ans d’expérience d’enchâtellement. Il a ainsi mis en place de nouveaux standards pour les forteresses qu’il commencera à appliquer au Louvre, et qui rencontreront un vif succès au delà des frontières françaises et durant plus d’un siècle après :  murs droits à créneaux, tours d’angles reliés par des courtines, donjon, porterie défensive, meurtrières ou archères. Il est notable que l’avènement de l’architecture philippienne a changé à la fois les stratégies de défense des territoires, mais également la manière de concevoir la défense d’un château.

Une expérience unique au niveau mondial

chateau_fort_medieval_guedelon_replique_moyen-age_passion

L’expérience de Guédelon est appuyée et soutenue par un grand nombre de spécialistes historiques, mais également l’Union européenne et un certain nombre d’autres parte-naires publiques. Elle est aussi louée par l’ensemble du public qui visite le site. Elle reste, à ce jour, une expérience totalement unique au niveau mondial, puisqu’elle opère finalement une fusion entre histoire, archéologie, pédagogie et architecture tout en étant une expérience actuelle mais aussi une aventure humaine extraordinaire.

Le chantier médiéval de Guédelon

Les avancées du chantier de château Guédelon
Les avancées du chantier de château Guédelon

Le chantier avance à grand pas. La première pierre a été posée en 1997 et l’on avait prévu que la construction complète prenne environ 25 ans. A l’époque et au XIIIe siècle, le château aurait certainement pris moins longtemps mais les techniques étaient alors connues et éprouvés alors que de nos jours il faut les retrouver en cherchant, en tâtonnant et quelquefois même les recréer de toute pièce. A la fin du chantier, on parle déjà de poursuivre l’aventure de Guédelon en construisant plus de bâtiments d’époque autour et bien sûr dans le même esprit déjà insufflé au projet par Michel Guyot et l’Association des Compagnons Bâtisseurs de Puisay qu’il a créé à l’occasion de ce projet pour le porter.

Un voyage dans les couloirs du temps

Visitez le site de Guédelon, c’est une voyage dans les couloirs du temps unique, à la rencontre d’une époque mais aussi à la rencontre de passionnés de moyen-âge. Dates d’ouverture, tarifs, avancée du chantier, photos et vidéos, Vous trouverez également plus d’informations sur le site web du château de Guedelon.

A propos de la réplique vidéo de château Guédelon

Cette vidéo qui présente ce à quoi ressemblera Guédelon une fois terminé de construire, a été réalisée avec le moteur du jeu et la boîte à outils du jeu Medieval Engineers de la société Keen Software. Vous la trouverez comme de nombreuses autres sur notre chaîne youtube dédiée au moyen-âge.

Si ce sujet vous intéresse et notamment sur la question des mâchicoulis, hourds et bretèches, nous vous conseillons également cet article sur l’architecture médiévale défensive et la vidéo qui va avec.

Merci de votre lecture et une excellente journée à vous!

Fred
Pour moyenagepassion.com

« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C