Archives par mot-clé : légendes arthuriennes

Excalibur, le pacte d’Uther et Merlin aux origines de la naissance d’Arthur

excalibur-john-boorman-citations-film-legendes-arthuriennesSujet : légendes arthuriennes, cinéma,  Excalibur, Merlin, Roi Arthur, citations, monde médiéval, citations autour du Moyen Âge, épée,  Uther Pendragon,
Période : Moyen Âge central, haut Moyen Âge
Film : Excalibur (1981)
Réalisateur : John Boorman


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Uther : Où étais-tu passé ?
Merlin : J’ai suivi ma propre voie depuis l’aube des temps. Quelquefois je donne et quelquefois je prends. C’est à moi de décider quoi et quand.
Uther : Tu dois m’aider, Merlin !
Merlin : Le dois-je ?
Uther : Je suis ton roi !
Merlin : Ainsi, tu as encore besoin de moi, à présent que ma trêve est achevée. Des années pour construire, quelques instants pour tout ruiner, et tout cela par luxure !
Uther : Pour Igrayne ! Une nuit avec elle. Tu ne peux comprendre, tu n’es  pas un homme. Utilise ta magie. Fais-le !
Merlin : Igrayne… Tu feras le serment, sur ta propre couronne, de me donner ce que je désire. Et alors tu pourras l’avoir.
Uther : [s’agenouillant] Par Excalibur, je le jure !
Merlin : Ce qui sortira de ta luxure m’appartiendra. Jure le encore ! Uther : JE LE JURE !

Merlin (Nicol Williamson) et Uther Pendragon (Gabriel Byrne)  ,    dialogue   extrait du film     Excalibur de     John Boorman (1981)

Version originale  anglaise

Uther: Where have you been?
Merlin: I have walked my way since the beginning of time. Sometimes I give, sometimes I take – it is mine to know which and when.
Uther: You must help me, Merlin!
Merlin: Must I?
Uther: I am your king!
Merlin: So you need me again, now that my truce is wrecked. Years to build and moments to ruin, and all for lust!
Uther: For Igrayne! One night with her. You don’t understand, you’re not a man. Use the magic. Do it!
Merlin: [considering] Igrayne… You will swear, by your true Kingship, to grant me what I wish. Then you shall have it.
Uther: [kneeling] By Excalibur, I swear it!
Merlin: What issues from your lust, shall be mine. Swear it again!
Uther: I SWEAR IT!


Pacte fondateur des légendes Arthuriennes  modernes et moment culte du film de  Boorman. Arthur naîtra du  pêché et du subterfuge d’Uther et de la complicité de Merlin.  Excalibur  scellera le serment et en sera temoin.

Au passage, on notera la qualité des dialogues  qui prennent, par  endroits, des accents de drame shakespearien et ce   Merlin,   aussi mystérieux qu’ambivalent, à la poursuite de ses propres desseins.

Sur le même sujet, voir également   Excalibur ou les Légendes arthuriennes selon John Boorman

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.

Excalibur : forgée quand la mort n’était encore qu’un rêve

excalibur-john-boorman-citations-film-legendes-arthuriennesSujet : légendes arthuriennes, cinéma,  Excalibur, Merlin, Roi Arthur, citations, monde médiéval, citations autour du Moyen Âge, épée
Période  : Moyen Âge central, haut Moyen Âge
Film  : Excalibur (1981)
Réalisateur  : John Boorman


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« Voici Excalibur ! L’épée du pouvoir ! Forgée quand les oiseaux et les bêtes et la fleur étaient un avec l’homme, et que la mort n’était encore qu’un rêve!»

«Behold Excalibur! The sword of power! Forged when birds and beasts and flower were One with Man, and death was but a dream! »

Merlin (Nicol Williamson), citation extraite du film Excalibur de  John Boorman (1981) – Arthur (Peter Nigel Terry , 1945-2015)

Sur le même sujet, voir également  Excalibur ou les Légendes arthuriennes selon John Boorman

« En Broceliande » quand les poètes d’Oxford du XXe siècle rimaient sur les Legendes arthuriennes

broceliande-legendes-arthuriennes-poesies-oxford-poetry-inspiration-medievaleSujet : poésie, légendes arthuriennes, oxford, forêt de Brocéliande, magie, luth, roman arthurien, poètes britanniques, romantisme
Période : Moyen Âge central pour les légendes, XXe siècle pour la poésie du jour.
Auteur : T. W. Earp
Titre :   « In Broceliande »
Sources : Oxford Poetry (1915)

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionu début du XXe siècle et plus précisément à partir de 1910, une revue de littérature et de poésie anglaise nommée Oxford Poetry se mit à réunir des textes d’auteurs et poètes du lieu. Présentée sous la forme d’un petit fascicule, elle fut, dès son lancement, éditée de façon annuelle. Tous les thèmes pouvaient y être abordés et on y retrouvait, en général, de très belles pièces d’auteurs, contemporains de chacun de ses numéros. Depuis sa création, Oxford Poetry a traversé le temps, en changeant maintes fois d’éditeurs et elle est, à ce jour, toujours publiée. En plus de cent-dix ans, elle a vu passer de nombreux auteurs et poètes britanniques parmi les plus grands.

Aujourd’hui, c’est l’édition de 1915 qui nous intéresse en particulier. On y retrouve, pour la première fois, un poème de JRR Tolkien intitulé « Goblin feet » (pieds de gobelin) que nous aurons l’occasion de publier plus avant mais ce qui nous occupe, pour l’instant, est une pièce d’un autre auteur, dédiée aux légendes arthuriennes.

En Brocéliande de T.W. Earp

joueuse-de-luth-legendes-arthuriennes-poesie-monde-medieval-oxford-poetryDepuis le Moyen Âge central et après sa constitution en véritable corpus, sous la plume d’auteurs à la fois anglais et français, le roman arthurien n’a cessé d’inspirer les imaginations les plus fertiles, des deux côtés de la manche. A huit siècles de ses pionniers, cela est encore vrai et le restera, sans doute, pour longtemps.

(« Lady Playing a Lute », Bartolomeo Veneto (1530), Getty Museum, Los Angeles)

Daté de 1915, la pièce que nous vous proposons de découvrir a pour titre « In Broceliande » (En Brocéliande), et pour auteur T W Earp, poète et traducteur anglais des débuts du XXe siècle. Théâtre d’une partie importante des récits arthuriens, la célèbre forêt dont la localisation a divisé bien des experts en Bretagne comme en Angleterre, a été, elle aussi, une source inépuisable d’inspiration pour un grand nombre d’écrivains et de poètes (voir Brocéliande, huit siècles de légendes arthuriennes). La pièce du jour et sa mystérieuse joueuse de luth en attestent. Du côté d’Oxford et aux débuts du XXe, on rêve encore de lointain Moyen Âge et de belles légendes. Sans doute sous l’influence des romantiques du XIXe siècle, (voir article sur la ballade médiévale au XIXe siècle), ce monde médiéval, imaginaire et reconstruit, est chargé de magie, de récits épiques et de belle poésie.

Traduire, c’est trahir…

legendes-arthuriennes-instruments-ancien-poesie-monde-medievalMême en ayant de très sérieuses bases d’anglais, pour quelqu’un dont les racines linguistiques sont profondément latines, la poésie anglo-saxonne a des méandres qu’il n’est pas toujours aisé de démêler. Ses rythmes, la nature incisive de sa langue, comme ses allégories la rendent souvent rebelle à la traduction et, dans bien des cas, je ne suis même pas tout à fait certain qu’on puisse la transposer sans totalement l’adapter ou la réinterpréter. Alors c’est un peu un défi que nous nous lançons ici.  De fait, sans doute par peur de trop la dénaturer, la traduction que nous avons faite de cette pièce de T W Earp, de l’anglais vers le français moderne, est pratiquement littérale. Il ne  me reste donc plus qu’à espérer que la force et la beauté de ses images résistent au passage d’une langue à l’autre. Sans en avoir tout le recul, il me semble que c’est le cas.


En Brocéliande

In the midst of the forest of silence,
Where even the leaves are mute,
Where never a bird wanders,
She plays upon a lute.

Au milieu de la forêt du silence
Où même les feuilles sont muettes
Où jamais un oiseau ne vagabonde,
Elle joue sur un luth.

With fingers gently passing,
She touches golden strings,
Till the trees almost remember
The long-departed wings,

Avec des doigts pleins de délicatesse
Elle caresse les cordes d’or
Jusqu’au moment où les arbres se souviennent presque
Des ailes envolées depuis longtemps,

And the knights and the gay ladies,
And the music that went before,
And the days of joy and passion.
They will find these things no more.

Et des chevaliers et des dames joyeuses,
Et de la musique qu’on jouait alors,
Et des jours de joie et de passion.
Ils ne retrouveront plus jamais toutes ces choses.

One plaintive lute recalling
The loud citoles and shawms,
She alone has not left them,
Of the beautiful, noble forms.

Un luth plaintif se souvient
Des citoles et des chalemies bruyantes,
Elle seule ne s’est pas dessaisie 
De leurs belles et nobles formes.

If she would cease from playing,
The people with hearts of stone
Would lead her from the forest,
And set her on a throne.

Et si elle cessait de jouer,
Les gens au cœur  de pierre,
La conduiraient hors de la forêt
Pour l’asseoir sur un trône.

She would be bright with jewels,
She would sit crowned on high,
But if she left the forest,
Alas, the trees would die.

Elle serait étincelante sous les bijoux,
Elle porterait haut la couronne,
Mais si elle quittait la forêt,
Hélas, les arbres en mourraient.

In the midst of the forest of silence,
Where even the leaves are mute,
Where never a bird wanders,
She plays upon a lute.

Au plus profond de la forêt du silence,
Où même les feuilles sont muettes,
Où jamais un oiseau ne vagabonde,
Elle joue sur un luth.


En vous souhaitant une très belle journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

Le Souffle du Dragon, dans le Excalibur de John Boorman

excalibur-john-boorman-citations-film-legendes-arthuriennesSujet    : légendes arthuriennes, cinéma, Excalibur, Merlin, citations médiévales, citations autour du Moyen Âge, Dragon
Période  : Moyen Âge central, haut Moyen Âge
Film  : Excalibur (1981)
Réalisateur    : John Boorman


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« J’ai été, une fois, exposé au souffle du dragon afin qu’un homme puisse s’allonger, durant une nuit, aux côtés d’une femme. Il m’a fallu 9 mois pour m’en remettre. Et tout cela pour cette chose démente qu’on appelle « Amour », cette maladie folle qui frappe le mendiant comme le roi. Plus jamais ça. Jamais… »

« I once stood exposed to the Dragon’s Breath so that a man could lie one night with a woman. It took me nine moons to recover. And all for this lunacy called, « love », this mad distemper that strikes down both beggar and king. Never again. Never. »

Merlin (Nicol Williamson),  citation extraite du film   Excalibur de   John Boorman  (1981)

Sur le même sujet, voir également Excalibur ou les Légendes arthuriennes selon John Boorman