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Monde littéraire, monde médiéval : réflexions sur l’Amour courtois au Moyen-âge

poesie_litterature_medievale_enluminure_codex_manesse_amour_courtois_fine_amor_moyen-age_central_XIIe_XIIIeSujet : amour courtois, fine amor, poésie médiévale, réflexions, définition, réalité sociale, réalités médiévales, mentalités médiévales.
Période : moyen-âge central, moyen-âge tardif

Bonjour à tous,

Suite à la publication de la ballade «Se je vous aim de fin loyal corage» de Guillaume de Machaut, nous voudrions coucher, ici, quelques réflexions sur l’amour courtois : ses mécaniques, son cadre, ses attentes, ses codes, ses prétentions. Nous en profiterons, notamment, pour nous pencher sur les articulations entre monde littéraire et monde médiéval, dans le cadre de la fine amor.

Contexte

Si l’amour courtois s’est transformé et généralisé pour devenir, un peu, un modèle idéal de conduite et de séduction dans nos sociétés, il a, dans ses prémices, autorisé des jeux dont la dimension n’était pas exempte d’enjeux socialement « transgressifs ». On peut même être frappé, par instants, en mesurant à quel point, par le truchement de la fine amor, le Moyen-âge a pu « autoriser » et même promouvoir la coexistence de deux mondes antithétiques  :  celui de la réalité médiévale et de ses valeurs sociales, d’un côté, celui de la courtoisie, de la littérature et de l’imaginaire de l’autre.

Sans doute a-t-il fallu pour cela, qu’un statut particulier soit accordé à la lyrique courtoisie, et qu’un relatif cloisonnement ait séparé ces deux mondes : celui de la réalité et de ses enjeux et celui du « jeu » et du fantasmé. Aujourd’hui, ce cloisonnement ne serait, sans deco_enluminures_rossignol_poesie_medievaledoute, plus possible. Nous allons avoir l’occasion de développer cela, en raccrochant sur la ballade et les mésaventures amoureuses de Guillaume de Machaut dont nous avons eu l’occasion de parler  dans l’article « Se je vous aim de fin loyal corage ».

En un mot, l’histoire est la suivante : le vieux poète s’est entiché d’une jeune demoiselle ; au début un peu froid, il a fini par céder à ses avances. Par la suite, il s’est piqué au jeu, au point même de s’illusionner lui-même. Au cours de cette aventure, il parait même avoir été quelque peu instrumentalisé par la jeune fille : cette dernière se serait servi, par exemple (du moins le pense-t-il), de ses poésies pour les montrer à d’autres. Les fins de la demoiselle ne sont pas très claires – moqueries, mise en valeur sociale de sa propre personne, stratégies auprès d’autres prétendants – et une certaine immaturité en est peut-être la cause, mais elles excèdent, en tout cas, l’intimité et la nature supposément secrète de la relation, fut-elle littéraire. Pour finir, l’aventure contée par le poète connaîtra une issue un peu tragique puisque la belle finira par se marier en mettant fin à la relation. On le verra, ceci n’empêchera pas ce dernier de vouloir poursuivre la relation courtoise.

La chosification du loyal amant

Par sa nature même, la Fine Amor contient toujours, en germe, la possibilité d’éconduite, mais aussi de « chosification » de son auteur : flatteries, séduction, l’exercice valorise sa « cible » et, dans les faits qui nous intéressent, cette dernière se trouve être souvent une demoiselle ou une dame hors de portée sociale.

Quand les jeux sont ouverts, si le secret de principe est éventé, le poète peut, peut-être, en tirer quelque « gloriole », mais, cela demeure tout aussi vrai de la dame courtisée. N’est-il pas plaisant, en effet, de se laisser aller à ces jeux littéraires, flatteurs pour l’ego, dont on sait déjà, dans bien des cas, qu’ils n’auront aucune incidence sur la marche de la réalité ? Au sein même de nombreuses poésies courtoises, une partie des « médisants » est là pour rappeler au poète que l’exercice est risqué et qu’il pourrait bien se retrouver l’instrument d’une triste méprise : on le moque pour son trop de « servilité » ou d’abaissement », on persifle les qualités réelles de la dame et, notamment, sa loyauté. A quoi bien souvent le loyal amant reste sourd (sans quoi il ne serait plus loyal).

Le vent des malentendus

Dans la veine des désillusions de Machaut, le poète médiéval sait-il que ses productions, et finalement son désir et ses projections, pourront faire l’objet d’une instrumentalisation ? Sauf à être naïf, le risque est inhérent à l’exercice mais il peut toujours espérer que le deco_enluminures_rossignol_poesie_medievalesecret de sa correspondance soit, au moins, respecté. Son ambition s’épuise-t-elle, sur le simple terrain littéraire, une fois l’encre de ses vers séché? Dans certains cas, peut-être, dans d’autres, il semble évident qu’il en attend bien plus. Bien fou, pourtant, qui croirait gommer d’un trait de plume, les principes qui commandent à la réalité sociale médiévale. Le terrain est glissant et, quelquefois, les lignes paraissent un peu brouillées entre jeu littéraire, sentiments et attentes véritables du loyal amant, et réception possible de l’exercice ; et s’il est généralement entendu que les flammes du désir inassouvi demeurent au centre de la quête courtoise, il peut souffler, quelquefois, à la lisière de son cadre, comme un vent de malentendu sur la réciprocité des attentes.

L’amour courtois face au principe de réalité

Deux mondes étanches ?

Nous le disions plus haut, du point de vue de l’analyse, tout se passe comme si la Fine Amor et ses jeux littéraires, nous mettaient face à l’existence de deux mondes indépendants : d’un côté, celui fait de chair, de sang et de matière ; c’est le monde médiéval, le réel, le tangible avec ses réalités sociales, ses classes, ses mariages arrangés et stratégiques, ses lignages cloisonnés de la haute noblesse. De l’autre, se tient le monde de la poésie et de l’exercice littéraire courtois, fait de vélin, d’encre et de plumes ; c’est le règne du fantasme, du désir, de la possible transgression.

A travers la lyrique courtoise, la dame de haute condition peut se laisser approcher, courtiser et flatter par le clerc, le poète, le petit noble ou le petit seigneur. De l’autre côté (dans les cas de relations « ascendantes » et de différences de « classes » au sein de la noblesse :  petite et moyenne noblesse face à grand noblesse, …), un certain nombre d’hommes  vont « s’autoriser », par le travers de l’écrit et du style, à jeter leur dévolu sur une grande dame ou damoiselle.  Ainsi, ces  « ver(s) de terre amoureux d’une étoile » ne rêveront que de la séduire, la conquérir, la servir, peut-être même seulement de l’effleurer ou de susciter son attention : une relation dont certains médiévistes ont fait remarquer qu’elle pouvait être rapprochée du modèle de la féodalité et de la relation vassalique.

Une brèche (illusoire?) dans la réalité

deco_enluminures_rossignol_poesie_medievalePour donner corps à cette volonté d’un possible rapprochement, l’amant courtois n’a pour lui que son talent de plume et un engagement qu’il veut infaillible. Au delà de la simple beauté et des qualités morales ou intellectuelles de la dame (qu’il ne se privera pas de louer), la condition sociale de cette dernière, les exigences de son statut et même, la réalité de ses engagements quand elle en a, sont parfaitement connus de ce prétendant. Pourtant, si ces contraintes participent indéniablement des motifs de son attraction, il en nie, d’une certaine façon, « la concrétude » ou les implications. Par ses artifices et ses codes, l’amour courtois va, en quelque sorte, autoriser le poète, à lancer une échelle par dessus cette réalité, en lui permettant de former un espoir fou : celui de pouvoir la transcender. D’une certaine manière, il n’est pas tout seul dans son entreprise : s’il dresse, en effet, dans ses vers, tous les obstacles qui s’interposent entre lui et la dame (les médisants, le siècle et ses valeurs déchues, les autres prétendants, etc…), les pans entiers d’un monde le soutiennent dans son entreprise.

Le Moyen-âge à l’assaut
de sa propre transgression

Ce rapprochement entre le loyal amant et sa « princesse ou dame inaccessible », un certain Moyen-âge n’aura, en effet, de cesse de l’appeler de ses vœux. Contre les conventions sociales établies, contre le respect des principes de la féodalité, contre les valeurs religieuses et les principes sacrés de l’union promulgués par le monde chrétien, le monde médiéval ne cessera de vouloir donner corps à ce mythe, quitte à le réinventer ou l’affabuler jusque dans ses chroniques : les Vidas et les Razos des troubadours sont emplis de ces récits d’amour réciproque entre un poète (quelquefois, lui-même, seigneur) et une grande dame ou une princesse ; les biographies des trouvères leur emboîteront, maintes fois, le pas.

Tout ce passe comme si, ce Moyen-âge là entendait gratifier le loyal amant d’un juste retour, en paiement de ses qualités et de son amour, quitte à le faire au détriment de ses propres réalités sociales et de son ordre établi : une bulle de rêve ? L’espoir d’un décloisonnement (relatif et interne à la noblesse et ses sous-classes) ? Quelque chose qui prouverait qu’une voie est possible et que les règles peuvent être transgressées ? Les objets culturels et sociaux sont complexes et on ne peut, si facilement, les réduire à leur nature fonctionnelle, mais, tout de même. Si le territoire de la littérature courtoise a dû, nécessairement, être défini comme un « jeu codifié » pour pouvoir coexister avec les réalités médiévales, dans ses aspects les plus sulfureux, il flirte avec des valeurs tellement aux antipodes du monde qui le voit émerger qu’on peut se demander si sa vocation n’est pas, en grande partie, de proposer une évasion radicale : du social, ou même de nouveaux modèles idéalisés d’accession au pouvoir. Une sorte d’espoir qui se saurait, lui-même, vain, mais dont le seul exercice suffirait à tutoyer la saveur incomparable de la transgression. Il se présente, en tout cas, comme un territoire fantasmé, construit en opposition à une certaine réalité, et sur lequel de nouveaux modèles relationnels avec leurs propres codes, pourraient exister et s’épanouir.

Relativité du passage à l’acte
dans le cadre médiéval

Quand nous parlons de transgression, mettons y tout de même un bémol. En fait de « passage à l’acte », la Fine deco_enluminures_rossignol_poesie_medievaleAmor  médiévale peut trouver sa simple récompense dans une réciprocité des sentiments qui n’aura d’effets que sur le plan fantasmagorique, symbolique ou rêvé et aucune incidence véritable sur le plan social et réel : un accord susurré du bout des lèvres, un signe d’affection, une marque d’intérêt, la promesse d’un baiser, … Dans ces jeux qui flirtent avec les interdits et les désirs voués à ne pas toujours être assouvis, une simple percée dans la réalité, un simple signe, la reconnaissance du poète médiéval courtois comme favori (littéraire) par la dame concernée, peut  suffire, dans certains cas, à enflammer ce dernier.

Une meilleure place à la cour, un peu plus de soupe à la table, un regard appuyé, le sentiment peut-être de sortir du lot et d’être reconnu comme « loyal amant » dans ce monde codifié ? Un rêve immense dans les cartons mais qui se satisfait de petits aménagements ou de « niches secondaires » (Erving Goffman – Asiles, 1961 ) comme ordinaire et comme horizon. Notre modèle moderne de l’amour s’en trouverait, à coup sûr, frustré et ne saurait, si facilement, s’en contenter.

Le choc des deux mondes

Bien sûr, ce monde de papier et de rimes où courent des désirs interdits et coupables peut finir par se choquer contre le monde médiéval factuel et ses réalités. Comme on y joue avec le feu, il y a eu nécessairement, par moments, passage à l’acte (au sens charnel et consommé). Quand bien même, sans verser dans le cynisme, la marche du monde médiéval n’en a pas été changé : pour loyaux qu’ils aient pu être ou grands génies de la plume et du style, les clercs ou les barons n’ont point été couronnés. L’ascenseur sociale est en panne. L’amour courtois, même consommé, restera voué au secret. Dans ses formes transgressives les plus avancées, jamais il ne révolutionnera la réalité du monde qui l’autorise à exister, mais sans doute n’en demande-t-il pas tant.

En dehors de tels franchissements, les maris ou les prétendants officiels pourront se montrer agacés par ces jeux et ces amours de papier. Certains finiront même par bannir ou chasser le prétendant devenu encombrant, ou peut-être, encore, par éloigner « l’objet » de convoitise et de tentation, de la vue des concurrents. De la même façon, d’autres poètes manifesteront des colères bien réelles ou se sentiront violemment trahis en apprenant que la dame s’était finalement tournée vers un prétendant réel ou même, vers un autre favori de plume. Monde littéraire, monde réel, le jeu et ses codes finissent, quelquefois, par trouver leurs limites concrètes sur le terrain et s’y casser les dents.

Courtoisie et Modernité

Une réalité qui nous parle

Pour résumer, sous le couvert du style, l’amour courtois évolue dans un monde allégorique, du fantasmé, du désiré qui a ses propres codes et ses propres règles. Son terrain de jeu est « autorisé » et même plébiscité par une partie du Moyen-âge, mais il reste miné ; à n’importe quel moment, il peut être rattrapé par des réalités qui, pour le coup, nous paraissent familières : des maris jaloux, des dames qui se deco_enluminures_rossignol_poesie_medievalerefusent au jeu, d’autres qu’on éloigne volontairement de l’échiquier, des prétendants déçus qui finissent par se lasser, des mariages de classes qui finissent par faire s’écrouler, en un instant, les espoirs des poètes comme autant de châteaux de cartes. Si le monde médiéval peut tolérer et apprécier l’amour courtois comme « exercice de style », ce dernier ne cesse de vouloir interagir avec une réalité aux antipodes des valeurs de son monde. Il faut, donc bien, de temps en temps, qu’il en paye le prix.

De fait, à quelques siècles de là, ce prix peut encore nous parler parce que, malgré le vent assez passager de libération des mœurs qui avait pu souffler dans les années 70, les valeurs morales du monde médiéval chrétien, en matière amoureuse, sont restées, en partie, les nôtres. Leurs racines ont simplement gagné en profondeur et nous n’en avons plus forcément conscience : sacralité de l’union, loyauté, fidélité, etc…  En avançant sur le terrain de la sociologie critique et au risque de nous faire traiter de briseur de rêves, inutile d’ajouter que le cloisonnement social des unions est largement resté de mise, n’en déplaise, au mythe de la princesse et du ramoneur.

Terre de contrastes

Si la courtoisie donne à ses poètes la possibilité de jeter des ponts entre un monde littéraire et monde médiéval factuel, jamais, comme au moyen-âge, on a pu, à ce point, séparer l’exercice littéraire amoureux d’un certaine « réalité » des relations. Jamais, on a pu y plébisciter, à ce point, le modèle du loyal amant, même dans ses formes les plus transgressives.

Concernant une certaine mécanique de l’amour courtois, presque indépendante du principe de réalité, on peut valablement revenir ici à la ballade de  Guillaume de Machaut. Il nous en donne, en effet, dans sa poésie, un exemple assez édifiant. La belle qui faisait l’objet de toutes ses attentions s’est marié à un autre, mais le poète continue de réclamer « son cœur ».

« Se vous avez pris autre en mariage,
Doy je pour ce de vous estre ensus mis
Et de tous poins en oubli?
Certes nennil; car puis que j’ ay en mi
Cuer si loyal qu’il ne saroit meffaire,
Vous ne devez vo cuer de moy retraire. »

« Si vous en avez pris un autre en mariage.
Dois-je pour cela être rejeté de vous
Et condamné à un entier oubli ?
Non certes ; puisque j’ai en moi
Cœur si loyal qu’il ne saurait méfaire,
Vous ne devez de moi retirer votre cœur. »

Même face à l’intervention la plus concrète de la réalité, les personnages (de papier) pourraient donc continuer de s’aimer. Interpréter la demande du poète uniquement comme la marque d’un vieil amant désespéré serait une fausse piste :  sa ballade sonne comme une évidence dans un univers codifié. Elle donne bien la mesure de la nature transgressive de la Fine Amor, mais démontre aussi, le cloisonnement que le moyen-âge a pu ménager entre le monde idéalisé des désirs et de l’imaginaire et le monde réel des engagements. En dehors du modèle de pouvoir féodal, de la forte étanchéité de la haute noblesse et de sa main mise sur le pouvoir, la forte prégnance des unions arrangées peut-elle avoir favorisée la lyrique courtoise ? C’est encore une autre piste.

deco_enluminures_rossignol_poesie_medievaleQuoiqu’il en soit, en transposant l’exacte situation dépeinte dans les vers de Machaut à notre monde, on mesure à quel point sa demande peut nous sembler décalée. Dans la majorité des cas et pour n’importe quel prétendant contemporain, à peu près normalement constitué, un acte aussi fort que le mariage de la belle convoitée marquerait, à coup sûr, un couperet à l’aventure (ne fut-elle qu’épistolaire). Dans quelques très rares sphères sociales, on pourrait, peut-être, trouver quelques exceptions à cette règle, mais tout de même ; on imaginerait, sans doute assez mal, une jeune mariée continuer à recevoir des poésies enflammées et des avances d’un autre prétendant et ce dernier continuer de réclamer son cœur.

Encore une fois, passée la vague de permissivité de la fin des années soixante, nos modèles relationnels amoureux semblent bien s’être coulés, à nouveau, dans un moule plutôt traditionnel : on attend de l’être aimé une loyauté dans les actes, autant qu’une loyauté de cœur. Est-ce à dire qu’un jeune époux, au moyen-âge, n’aurait pas été en droit d’en attendre autant ? Non, le jeu reste épineux, mais les cartes sont un peu plus brouillées par la nature codifiée du jeu courtois et le fait que le loyal amant est finalement plébiscité par une partie de la société. Dans notre monde et en matière amoureuse, il demeure évident qu’exercice littéraire et réalité sont bien plus clairement décloisonnés.

Pour réfléchir plus avant sur le sujet de la Fine Amor, vous pouvez encore consulter l’article suivant : Amour courtois, le point avec 3 experts de la question

En vous souhaitant une très belle journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.

Agenda : les 22eme médiévales ou le festival des Arts de rue de Brignoles

brignoles_provence_medievale_armoiries_blason_heraldiiqueSujet : agenda, sorties historiques, fêtes médiévales, animation, compagnies médiévales, festival
Evénement : 22e médiévales
Dates : samedi 17 et dimanche 18 août 2019
Lieu : Brignoles, Var, Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Bonjour à tous,

C_lettrine_moyen_age_passionette fin de semaine, les Médiévales de Brignoles seront, de retour dans cette jolie cité de Provence, pour la 22eme fois.  Egalement baptisée festival des Arts de rue, le programme de la fête s’annonce déjà à la hauteur des plus exigeants, avec la présence prévue de nombreuses compagnies médiévales et artistiques.

Au programme

Tout au long du week end, ces médiévales proposeront des animations continues, divisées en différents espaces thématiques : on y retrouvera musiques, théâtres, scénettes, spectacles, ateliers de métiers d’antan et même conférences. Un espace animalier sera également installé sur place avec deux fermes, des démonstrations de dog training mais encore du dressage de perroquets. L’affiche de cette édition 2019 annonce clairement la couleur, les plus petits trouveront largement de quoi se divertir à l’occasion de ces médiévales ; un espace spécial leur sera même entièrement dédié.

medievales-2019-brignoles-var-provence-alpes-cote-azur-moyen-age-festif

Pour ajouter aux temps forts, le samedi soir, un concert de Luc Arbogast est  prévu et le dimanche, également en nocturne, la compagnie Zoolians donnera un spectacle de feu. Du côté shopping, on pourra également compter sur la présence, sur place, du traditionnel marché d’inspiration médiévale et ses exposants.

Compagnies médiévales et artistes présents

Bannerets du Midi – Ferme du Chesneau – Berangier le bâtisseur – Elodie Hodas – Kariguell – Guilhem Firimar – Luc Arbogast – Trybu et les A cordés – Zoolians – Tempradura – Sonj – Saltabraz – Merwenn – La petite flambe – Curinga – Cornalusa – Sembadelle – Trio Barbasto – Les Brigade du Temps – L’Effet Railleur – Cie Carlynn – Via Cane – Les Pies – Cie du Polisson – Dog trainer – Entre chiens et jeux – La Ferme du Soleil – Gueule de Loup – Cie LezAccros – Les Monts-rieurs – Les Rodeurs Miteux – Atelier de la Leigne – Terra Foc – Le Cirque Pouce

Page Facebook de l’événement Programme détaillé

Voir également nos articles sur les éditions précédentes :
Edition 2017
 – Edition 2018

En vous souhaitant un beau week-end !

Fred
Pour moyenagepassion.com
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Saint-Louis de retour à Aigues-Mortes pour une grande fête médiévale

heraldique_aigues_mortes_camargues_ville_medievale_saint_martinSujet  : fêtes, animations médiévales, Saint-Louis, festival, fêtes  historiques, compagnies médiévales, cité médiévale.
Evénement  : 34e fête de la Saint-Louis,
Période : moyen-âge central, XIIIe siècle.
Lieu  : Aigues-Mortes (Gard, Occitanie)
Dates : du 23  au  25 août 2019

Bonjour à tous,

C_lettrine_moyen_age_passionomme chaque année, autour de la fin août, le bon roé Saint Louis sera de retour du 23 au 25 de ce mois,  à Aigues-Mortes pour de grandes réjouissances médiévales et historiques.

Temps forts, tournoi, animations et marché

fete-saint-louis-aigues-mortes-2019-animations-historiques-medievalesLa fête ouvrira dès le vendredi soir avec l’inauguration du marché médiéval et ses échoppes. Elle se poursuivra, dans la soirée, par un tournoi de chevaliers, accompagné de jongleries et de spectacle de feu. Le samedi, elle proposera, dés la fin de matinée, un défilé historique suivi de la traditionnelle remise de clés de la cité au célèbre Louis IX réincarné pour l’occasion.

Durant tout le jour, suivront des animations médiévales continues au sein des campements médiévaux installés pour l’occasion : scénettes, musique, théâtre de rue, escrime ancienne, archerie, mais aussi de nombreux ateliers tout droit venus du moyen-âge (étuves, calligraphie, cuisine médiévale, etc..). Un peu plus tard dans la journée, « le mystère de Saint louis » sera également joué par la et un nouveau tournoi de chevalerie sera donné. Le samedi se clôturera par un nouveau défilé historique.

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Le dimanche proposera un programme similaire avec quelques variantes : notamment, une célébration eucharistique, en fin de matinée, en l’honneur du grand souverain en l’église Notre Dame des Sablons. Mais on pourra aussi y assister, bien sûr, à un des temps forts habituel de cette fête médiévale, sa clôture avec l’embarquement de Saint-Louis pour les croisades, suivie d’un grand feu d’artifice pour célébrer la fin de ces réjouissances.

Compagnies médiévales présentes

Les Compagnons d’Ancellin – La Dame de Aigues – Les Djinjols – Douves & Donjons – Drakonia – Les Gueux de Volonne – la Guilde de la Grenouille – Merces – Les Monts Rieurs – Osco Musique – Pescaluna

Le programme en pdf  (lien alternatif) – Le site de l’office du tourisme

Voir nos articles précédents sur la Fête de Saint-Louis à Aigues-mortes  :  Edition 2018Edition 2017Edition 2016 avec supplément sur l’histoire médiévale d’Aigues-Mortes

En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com
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Excalibur ou les légendes arthuriennes selon John Boorman

excalibur-john-boorman-citations-film-legendes-arthuriennesSujet : légendes arthuriennes, cinéma, Excalibur, Merlin, citations médiévales, citations autour du Moyen-âge
Période : Moyen-âge central, haut moyen-âge
Film : Excalibur (1981)
Réalisateur : John Boorman


« Les jours de ceux de notre espèce sont comptés. Le Dieu unique s’en vient pour chasser les multiples dieux. Les esprits des bois et des ruisseaux se font silencieux. C’est la marche des choses. Oui… Le temps est venu des hommes et de leurs manières. »

« The days of our kind are numbered. The one God comes to drive out the many gods. The spirits of wood and stream grow silent. It’s the way of things. Yes… it’s a time for men, and their ways. »

Merlin (Nicol Williamson),  citation extraite de Excalibur,  John Boorman


De la Morte d’Arthur de Malory
au 7ème art de John Boorman

Bonjour à tous,

E_lettrine_moyen_age_passionn 1981, le réalisateur John Boorman s’attaquait aux légendes arthuriennes avec un long métrage titré Excalibur, et demeuré, encore à ce jour, célèbre pour bien des cinéphiles, amateurs ou non de Moyen-âge.

Empreint de lyrisme, avec des dialogues finement ciselés et des scènes d’action percutantes, le long métrage se signait aussi par la qualité de ses acteurs et de son casting. Ecrit à deux mains par John Boorman et  Rospo Pallenberg, le scénario était directement inspiré de l’ouvrage médiéval La morte d’Arthur de Thomas Malory, daté de la deuxième moitié du XVe siècle. Cette oeuvre compilait plusieurs sources arthuriennes de provenance diverses, réinterprétées et jonh-boorman-excalibur-legendes-arthuriennes-film-culteremaniées par son auteur ; elle est toujours considérée par de nombreux spécialistes, comme un des premiers grand roman arthurien moderne.

A partir de cette matière de choix, Boorman (en photo ci-contre) et son grand complice d’écriture créèrent une oeuvre cinématographique épique et finalement majeure. Pour un grand nombre de passionnés de moyen-âge et de matière arthurienne, Excalibur entra directement au panthéon des longs-métrages de référence sur ces sujets. Aujourd’hui encore, il fait figure de film emblématique pour qui s’intéresse au cinéma du début des années 80.

« Forged by a god. Foretold by a wizard. Found by a king. »

« Forgée par un Dieu, prédit par un Magicien, trouvée par un roi »
(slogan présent sur l’affiche d’Excalibur)

Avec, Excalibur, le réalisateur anglais allait marquer les esprits et même, à sa manière, relancer l’intérêt d’une partie du grand public pour les légendes arthuriennes. Si cette production anglo-américaine suscita, peut-être, des vocations d’historiens ou de futurs médiévistes, elle lança assurément la carrière de certains acteurs dont le moindre n’est pas Liam Neeson. Il y incarnait le rôle de Gauvain, aux côtés d’autres jeunes premiers qui devinrent, plus tard, eux aussi, des pointures du cinéma américain.

De son côté, Nicol Williamson (1936-2011), dans le rôle de Merlin l’enchanteur, n’en était déjà plus à ses premiers pas, au moment du tournage. Grand acteur britannique de formation classique, à la longue carrière cinématographique, il s’était aussi illustré sur les planches, dès ses débuts, dans de nombreux rôles shakespeariens. On retrouve, du reste, de ce classicisme dans son incarnation de Merlin à l’écran : mystérieux, insaisissable, surpuissant et empreint aussi, par instants, d’une grande théâtralité.

Au sujet d’Excalibur et des légendes arthuriennes, voici une sélection d’articles qui pourraient vous intéresser :

En vous souhaitant une très belle journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
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