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Le Salon Québecois de la Passion médiévale 2018

evenement_salon_passion_medievale_quebec_montreal_2018Sujet : marché médiéval, salon, festivités, festival, événement médiéval,  agenda sortie, historique, moyen-âge, artisanat, animations, compagnies médiévales.
Evénements : Salon de la Passion médiévale
Lieu : Montréal, Quebec. Centre Pierre-Charbonneau
Dates :  les 4, 5 et 6 mai 2018

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous faisons une mention de dernière minute et sur la corde pour un événement de taille dont nous avions déjà parlé l’année dernière.

Il a lieu au Quebec mais il nous donne, cette fois-encore, l’occasion de saluer nos amis francophones d’outre-atlantique. Ce n’est un secret pour personne, nombre d’entre eux restent fascinés par l’Histoire et il ne faut donc pas se surprendre qu’un grand salon autour de la passion médiévale de ce niveau de qualité trouve sa place sur les terres québécoises.

Au programme

A l’image de ses éditions précédentes, l’événement s’étalera sur une durée de 3 jours.  Entre défilés et parades, concours, concerts, grands spectacles, reconstitutions historiques ou tournois, une evenement_salon_fete_passion_medievale_quebec_2018avalanche d’animations non-stop est encore prévue cette année, de la plus historique à la plus imaginaire et fantastique.

Avec près de 120 exposants et échoppes, des centaines d’artistes et de bateleurs passionnés, onze groupes de musiques et danses folk, médiévales, celtiques et anciennes et encore neuf grandes troupes de reconstituteurs, ce salon montréalais continue de s’affirmer comme l’événement incontournable pour tout passionné d’histoire vivante et de moyen-âge, se trouvant sur les terres québécoises.

Voir le site web officiel du salon de la passion médiévale de Montréal

Une excellente  journée à tous.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

Maquette médiévale : « Odes à Mélusine », une nouvelle oeuvre de Pascale Lainé et toute l’histoire de la fée « bâtisseuse »

pssion_medievale_art_maquettes_miniatures_artiste_passionné_histoire_moyen-ageSujet :  reconstitution, maquettes, reproduction, artiste, passion médiévale, portrait de passionné, architecture médiévale,  maquettes médiévales.
Période : moyen-âge gothique et roman
Artiste : Pascale Laîné
Réalisations : maquettes et miniatures médiévales, exposition.
Oeuvre : Odes à Mélusine (2018)

Bonjour à tous,

I_lettrine_moyen_age_passion copial y a quelque temps, nous vous avions présenté ici le travail de l’artiste Pascale Lainé autour de ses fabuleuses maquettes médiévales. Si vous aviez vu l’article d’alors, vous n’avez pu oublier ses univers et ses scènes d’ambiance miniatures, au carrefour de l’architecture gothique et médiévale et du moyen-âge fantastique. Elle nous avait alors promis de revenir vers nous sitôt que le projet sur lequel elle se trouvait occupée verrait le jour et c’est désormais chose faite. Après des centaines et des centaines d’heures de travail, elle vient, en effet, de mettre la touche finale à sa nouvelle oeuvre : un ode à la fée médiévale Mélusine qui nous avons le plaisir de vous présenter ici en image.

Maquettes médiévales : Ode à Mélusine, un oeuvre de Pascale Lainé
Maquettes médiévales : Odes à Mélusine, un oeuvre de Pascale Lainé

Nous en profiterons pour faire un large crochet et pour vous parler de la fée Mélusine et de son émergence dans la littérature médiévale. Grande bâtisseuse, la fille de la fée Présine et du Roi Elinas fait sans doute partie des personnages les plus fantastiques de la mythologie du moyen-âge central à tardif, de la Bretagne au Poitou et  à l’Aquitaine, en passant par la Provence. Sa réputation a traversé les siècles puisqu’elle demeure encore populaire dans de nombreuses régions.

XIVe siècle
naissance de la Melusine de Jean d’Arras

S_lettrine_moyen_age_passioni plusieurs sources antiques font mention d’une déesse ou fée mi-femme mi-serpent, la mythologie médiévale autour de Mélusine fut définitivement fixée et rendue populaire par Jean d’Arras, auteur médiéval qui écrivit vers la fin du XIVe siècle (1392-1394) un récit en prose connu sous les noms de  La noble histoire de Lusignan ou Le roman de Mélusine en prose. L’histoire mettait en scène la jeune femme, lui donna son nom définitif et encore ses véritables lettres de noblesse. A peu près à la même époque (1401-1405) un autre auteur Couldrette achèvera une oeuvre en vers sur le même sujet, présentant de fortes ressemblances avec celle de Jean d’Arras: Mélusine, Roman de Parthenay ou Roman de Lusignan. Il est possible que les deux écrivains se soient inspirés de la même source, des hypothèses ont été soulevées dans ce sens qui demeurent, à ce jour, invérifiables. Quoiqu’il en soit, les deux ouvrages connurent un franc succès et consacrèrent la popularité médiévale de ce conte fantastique.

Le résumé du Roman de Jean d’Arras

fee_melusine_batisseurs_mythologie_litterature_medievale_art_gothique_maquettes_miniatures_Pascale_Laine_moyen-agePour revenir sur le récit de Jean d’Arras, l’auteur affirme s’être inspirée d’une chronique dont nulle trace ne subsiste. Nous explorerons quelques pistes à ce sujet dans un deuxième temps mais résumons tout d’abord son histoire pour mieux comprendre qui est Mélusine.

Ayant enfanté trois filles de son mariage avec le roi Elinas, la fée Présine fut contrainte de fuir et de se réfugier sur l’île d’Avalon pour les élever. Au moment de son union avec le roi d’Ecosse, elle lui avait fait promettre de ne jamais chercher à la voir durant ses accouchements mais manipulé par le fils d’un premier mariage, le souverain avait fini par transgresser l’interdit.

A l’adolescence, ayant appris les agissements de leur père et son implication dans leur bannissement, les trois soeurs décidèrent de se venger de lui et le firent enfermer dans une geôle magique. Leur mère Présine, encore éprise du roi, fustigea ses filles pour leur comportement, les condamnant chacune à une malédiction. Mélusine hérita sans doute de la pire. Tous les samedis, la partie inférieure de son corps serait, en effet, changée en serpent et elle serait ainsi condamnée à vivre pour l’éternité. Le seul moyen pour elle d’y échapper serait d’épouser un mortel. Elle deviendrait alors à son tour mortelle et pourrait être sauvée, à la condition que son promis ne la voit jamais sous sa forme fantastique.

Quelque temps plus tard, un jour qu’il chassait au coeur de son Poitou natal, le jeune noble Raimondin, fils du comte de Forez, tua par accident son oncle, le comte de Poitiers. Au coeur de la forêt et au bord d’une fontaine, il rencontra bientôt, ce même jour, trois jeunes filles dont l’une lui promit de l’aider à se laver de son crime s’il melusine_litterature_art_maquettes_luth_miniatures_medievale_Pascale_Laine_moyen-agel’épousait, la seule condition étant qu’il ne cherche pas à la voir les samedis. C’était bien sûr Mélusine désireuse de se soustraire à sa terrible malédiction. Le jeune seigneur accepta et ces épousailles lui valurent bientôt une belle fortune, de nombreux enfants et tout le faste et la gloire dont il avait jamais pu rêver. Mélusine se chargea même de lui faire construire les plus beaux châteaux dont celui de Lusignan. Elle y démontra même une grande adresse (nous y reviendrons).

Las ! là-encore, sous la foi de rumeurs colportées par son propre frère, l’époux, fou de colère et de jalousie, finira par transgresser l’interdit : Mélusine le tromperait les jours fatidiques ou pire serait, en réalité, une fée et userait de ces jours ci pour s’amender et faire pénitence ! N’y tenant plus, il fera un trou dans le mur de la pièce où la belle se tenait enfermée le samedi pour l’espionner et en avoir le coeur net. Et là fatalement, il la surprendra au bain, dans son étrange forme et métamorphose. Rien ne se produira sur l’instant et les époux sachant le tabou transgressé n’en piperont mot, mais plus tard, échauffé par le mauvais comportement d’un de leurs fils qui avait mis le feu à un monastère, Raimondin lèvera le ton sur Mélusine, la rendant coupable des exactions de sa descendance en faisant clairement allusion à sa forme (maléfique) et sa malédiction :  « Ah très fausse serpente… ».  Elle se changera alors en serpent ailé et disparaîtra par la fenêtre à jamais. melusine_litterature_art_maquettes_miniatures_medievale_Pascale_Laine_moyen-age

L’histoire conte qu’elle viendra toutefois veiller sur sa progéniture comme elle apparaîtra ensuite à tous ceux de son lignage. De son côté, rendu au désespoir, l’époux se retirera dans l’érémitisme à Montserrat, quant àu fils poufandeur de moines, après être aller se confesser à Rome, il rebâtira le monastère de Maillezais qu’il avait indûment détruit.

Aux sources médiévales
de l’Histoire de Mélusine

U_lettrine_moyen_age_passionn peu avant Jean d’Arras, on retrouve chez d’autres auteurs, la trace et même la trame qui allait servir de fond à son récit. A la fin du XIIe siècle, Gaut(h)ier Map, clerc de la cour d’Angleterre allait mentionner dans de Nugis Curialium (1181-1193), les épousailles d’un jeune seigneur avec une étrange créature rescapée d’un naufrage. Elle lui donnera une belle descendance, mais le comportement d’évitement de la jeune femme à l’égard des rituels chrétiens, alertera la mère de l’époux. Ayant percé un trou dans le mur de la chambre pour l’observer, la belle-mère surprendra sa bru, ayant pris, dans son bain, la forme d’un dragon. Décidé à conjurer la malédiction, l’époux, assisté d’un prêtre, viendra pour asperger l’étrange créature impie d’eau bénite mais celle-ci s’enfuira pour disparaître à jamais dans les airs.

melusine_litterature_art_maquettes_medievales_miniatures_Pascale_Laine_moyen-ageUne histoire similaire relatée dans les Otia Imperialia ( 1209-1214) est réputée cette fois-ci s’être passée près de Valence dans la Drôme. Elle fait mention de la dame du château d’Esperver, elle aussi rétive à certains rites chrétiens et qui évitait toujours le début des messes, de peur sans doute que l’Ostie ne la brûle. Retenue finalement contre son gré par son époux et ses valets dans l’église au moment de la consécration, l’histoire conte qu’elle se transforma elle-aussi en une étrange créature ailée pour disparaître avec fracas par le plafond de l’édifice, sans que nul n’en entendit plus jamais parler.

Plus proche encore du récit de Jean d’Arras et moins de deux siècles auparavant, Gervais de Tilbury (1150-1228), clerc, chevalier et auteur des XIIe, XIIIe siècle avait déjà posé les grandes lignes de l’histoire de la fée, sans encore la nommer. A quelques variations près, on y retrouvait déjà tous les ingrédients du récit de Jean d’Arras à ceci près que l’histoire se passait en Provence, au château de Rousset, près de Aix : malédiction qui condamne la jeune fille à avoir le bas du corps changé en serpent une fois la semaine, épousailles d’un certain « Raimond », interdiction faite à l’époux de chercher à la voir les jours où la malédiction la frappe, fortune et réussite du mari une fois la jeune fille épousée, grande fertilité, descendance nombreuse et, pour finir, transgression inévitable de l’interdit par le mari avec renvoi de la jeune fille à sa  malédiction éternelle. Cette fois-ci, avec Gervais de Tilbury c’est en serpent aquatique qu’elle se changeait et non plus en Serpent ailé ou en Dragon, disparaissant dans les eaux et non plus dans les airs.

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Enfin, pour clore ce panorama historique et médiéval de l’Histoire de Mélusine, il faut encore mentionner le récit d’un moine bénédictin vendéen du nom de Pierre Bersuire, autour de 1300. Sans citer lui non plus le nom de la jeune fille, il reprenait à nouveau les éléments de l’histoire en la ramenant vers le Poitou. Il posait aussi, au passage, un cadre encore plus précis que l’on allait retrouver chez Jean d’Arras en mentionnant la construction du château de Lusignan. (1)

Mélusine, fée bâtisseuse

N_lettrine_moyen_age_passionous l’avons dit on retrouvera Mélusine dans bien des régions et elle se présente même souvent comme un personnage ambivalent. Nourricière et féconde, elle peut aussi se montrer en d’autres endroits, bien plus versatile. On la retrouvera notamment dans l’Yonne et dans la région de Maulnes où à l’aide de ses filtres et sortilèges elle mettra des bâtons dans les roues de quelques moines décidés à faire bâtir d’abord un monastère, puis une église non loin de ses terres. L’histoire est supposée avoir eu lieu avant la rencontre avec le seigneur Raimondin, et on comprend bien, à travers elle, comment cette fée et la fascination qu’elle exerce a pu donner lieu à de nombreuses histoires et variations locales.

Au delà de cette ambivalence, un des aspects fort de l’image de la fée reste avec et après Jean d’Arras, ses qualités de bâtisseuse.

melusine_litterature_art_maquettes_manuscrit_miniature_medievale_Pascale_Laine_moyen-age« Si vous vueil desormais commencier la vraye histoire des merveilles du noble chastel de Lisignen en Poictou, et comment ne par quel maniere il fu fondez (…) L’ystoire dit que entretant que Remondin fu en Bretaigne, Melusine fist bastir la ville de Lusignen et fonder les murs sur la vive roche, et la fit estoffer de fortes tours: drues, machicolees et a terrace, et les murs maschicolez, et alees au couvert dedens la muraille pour deffendre a couvert par les archieres autant bien par dehors comme par dedens, et parfons trancheiz et bonnes brayes. Et fit bastir en le bourc et le chastel une forte tour, mur de la tour de XVI e XX piez d’espez. »
Jean d’Arras, La Noble Histoire de Mélusine

Cette nature de bâtisseuse sous la plume de l’auteur du moyen-âge central est sans nul doute intimement liée à la fortune générale qu’apporte la fée à son époux. Elle s’inscrit, en tout cas, dans ce cadre. Plus que jamais au XIIIe et XIVe siècle, le château de pierre, édifice puissant, fastueux, spacieux est la marque incontestable et le symbole par excellence de la réussite et de la richesse de son hôte autant qu’il est le signe de son pouvoir militaire. L’histoire économique et politique de ce moyen-âge central, l’essor économique et l’importance du château viennent ici donner à Mélusine ses qualités nouvelles.

melusine_maquettes_medievales_miniatures_Pascale_Laine_moyen-age_fantastique

Il faut préciser que tous les bâtisseurs et ouvriers sollicités pour réaliser les oeuvres gigantesques de la fée y trouvent largement leur compte et sont réglés rubis sur l’ongle et sans retard. On comprend mieux après coup que certains d’entre eux aient pu voir en elle une muse :

« …Et fesoient les ouvriers dessuz diz tant d’ouvrage et si soubdainement que tous ceulx qui qui par la passoient en estoient esbahiz. Et les paioit Melusigne tous les samediz, si qu’elle ne leur devoit denier de reste. Et trouvoient pain,vin, char et toutes choses propices que il leur failloit, par grant habondance. Ne nulz homs ne savoit dont cilz ouvriers venoient, ne dont ilz estoient. Et en brief temps fu faitte la forteresse, non pas une mais deux fortes places, avant que on peust venir au dongon. »
Jean d’Arras, La Noble Histoire de Mélusine

Habile bâtisseuse qui traite avec largesse ceux qui l’assistent dans cette tâche, encore une fois, on ne peut pourtant pas réduire Mélusine à ces qualités qui ne sont qu’un prolongement de ses dons et de ses talents : fertilité, fécondité, et même l’exercice d’une certaine bonté malgré sa nature fantastique et peu chrétienne la caractérise sans doute bien plus.

Si la plupart de ses auteurs médiévaux la considéreront, par ailleurs, comme une créature de laquelle il faut se défier, quand ce n’est pas un ange déchu, elle fait, la plupart du temps tout son possible pour s’amender et se soustraire à sa funeste malédiction. Les conditions qu’elle pose semblent même bien maigres au regard de tout ce qu’elle prodigue et pourtant la fatalité finit toujours par la rattraper. D’une manière ou d’une autre, il faut que l’interdit soit transgressé et que Mélusine retourne à son destin tragique par la main même de celui qu’elle avait « élevé » et qui avait aussi le pouvoir de la sauver.

Retour à l’oeuvre de Pascale Lainé

A_lettrine_moyen_age_passionprès ce long détour qu’il nous fallait bien faire, vocation du site oblige, voilà cette maquette médiévale de Pascale Lainé mieux replacée dans son contexte. Ingrédients magiques et potions, instruments de musique pour célébrer Mélusine, on y trouve encore des myriades d’autres détails évocateurs de la fée.

Comme nous le disions en introduction, les heures de travail sont innombrables pour arriver à cette oeuvre totalement aboutie aux détails époustouflants. A son habitude, l’artiste a travaillé l’ensemble des pièces du décorum d’après manuscrits ou au moyen de recherches précises sur les instruments, objets, vitraux, éléments d’architecture d’époque.

fee_melusine_batisseurs_mythologie_litterature_medievale_art_maquettes_miniatures_Pascale_Laine_moyen-ageEst-ce un autel dressé par quelques bâtisseurs inspirés, en l’honneur de la fée ou Mélusine elle-même est-elle revenue en secret, pour élire domicile dans cette belle chapelle abandonnée et déjà reconquise  par la végétation ? Voilà ce que nous en dit l’auteur elle-même :

« Dans cette maquette, j’ai voulu mettre à l’honneur la femme, la musique, la liberté de culte ou de non culte, les bestiaires imaginaires, et surtout : les courbes… Partout, les courbes se répondent en échos envoûtants. L’ambiance est méditative, sereine. Ni violence, ni intransigeance, Mélusine ne rêve que de bâtir , construire. »  Pascale Lainé 

Pourtant et c’est ainsi que la magie opère, l’art ne peut jamais donner en quelques mots, toutes ses clefs.  Rendu face à l’oeuvre et immergé dans son ambiance, on jurerait sentir qu’une présence invisible habite l’endroit.

Précisons-le d’ailleurs sachant qu’elle nous en saura gré, l’art quel qu’il soit visuel, sculptural, pictural, scénique a toujours vocation à se donner « vivant ». La mise à plat photographique ne lui fait que rarement justice; les couleurs naturelles, l’atmosphère, la profondeur (dans les deux sens du terme), sont autant de choses qui ne se livrent qu’en face de l’oeuvre véritable. Aussi, pour merveilleux que l’effet puisse être à la vue des images qui émaillent cet article, nous espérons qu’il ne soit qu’une invitation à aller voir de près les oeuvres de Pascale Lainé, là où elles sont exposées.

Au château de Bordes jusqu’en mai prochain

Concernant cette belle maquette médiévale en forme d’hommage à Mélusine, elle s’est déjà envolée vers son destin et elle sera visible dans la tour Jeanne d’Arc du Château de Bordes, dans la Nièvre, jusqu’au mois de mai prochain. Elle y rejoindra les autres maquettes  de Pascale qui s’y trouvent déjà exposées. Les oeuvres devraient ensuite voyager en direction du château de Sagonne dans le Cher, jusqu’en septembre.

Pour retrouver d’autres oeuvres de Pascale et suivre son calendrier d’expositions, voici son FB : Maquettes d’Architecture médiévale.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.


(1) Sources : voir  Mélusine maternelle et défricheuse,
 Emmanuel Le Roy Ladurie Jacques Le Goff, sur l’excellent Persée.

exposition, invitation au rêve : les belles maquettes médiévales de Pascale Laîné

pssion_medievale_art_maquettes_miniatures_artiste_passionné_histoire_moyen-ageSujet :  reconstitution, maquettes, reproduction, art, artiste, passion médiévale, portrait de passionné, architecture médiévale,  médiévalisme, art réaliste.
Période : moyen-âge gothique et roman
Artiste : Pascale Laîné
Réalisations : maquettes et miniatures médiévales, exposition.
Lieu : dates et lieux d’exposition dans l’article

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, nous vous parlons comme toujours de passion pour le moyen-âge, mais, cette fois-ci, nous avons le plaisir de le faire sous l’angle d’un portrait. C’est, en effet, une artiste unique que nous souhaitons vous inviter à découvrir ici, une passionnée d’ambiance, d’architecture et d »époque médiévale  et qui a décidé de les revisiter d’une façon toute particulière. Son nom? Pascale Laîné, ses oeuvres : de merveilleuses maquettes de scènes médiévales patiemment reconstituées, mêlant architecture, mobiliers, vitraux, statues et oeuvres d’art et bien d’autres détails encore.

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Parcours d’une artiste
autodidacte et passionnée,

Q_lettrine_moyen_age_passionu’est-ce qui distingue un artiste  ? Voilà bien une question qui relève du mystère: vocation, alchimie, passion? Une idée qu’il poursuit et, quelquefois même, sans qu’il puisse bien se l’expliquer, une impossibilité presque existentielle de faire autrement ? Un « quelque chose » indéfinissable après quoi il coure, sans être au fond jamais tout à fait rassasié : créer pour vivre, pour respirer, pour s’exprimer ? Pour entraîner, peut-être, après tout cela, les autres sur les sentiers de ses rêves intérieurs.

monde_medieval_maquettes_artiste_passionné_histoire_moyen-ageOriginaire des Hauts de France, après un DEUG d’Histoire de l’Art et une entrée dans la vie active en région parisienne et dans un tout autre secteur, il n’était, en tout cas, pas question pour Pascale Laîné de renoncer à sa passion pour la création artistique, autant que pour l’Histoire et les vieilles pierres. Bientôt installée dans les Hauts de Seine, elle a donc décidé de s’improviser un atelier à domicile. Au vue de l’exiguïté de son appartement, région parisienne oblige, l’art de la reproduction et de la miniature qui l’attirait déjà lui est apparu toute indiqué.  Au départ, elle commencera par recréer des vieilles fermes traditionnelles et des granges d’antan, comme pour réinviter à la ville, les belles campagnes qui lui manquent et puis, rapidement, son goût pour l’architecture médiévale et le moyen-âge prendront le dessus et elle s’y aventurera avec toujours plus d’audace.

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Détail sculptures, église romane imaginaire, maquettes, reproduction scènes et architectures médiévales

Hyper réalisme, richesses de matériaux
et travail d’orfèvre

V_lettrine_moyen_age_passion copiaous le savez, sur ce site, nous sommes passionnés à la fois de reconstitution historique et de 3D, mais quand les matériaux réels s’en mêlent pour donner vie à de véritables petits mondes avec leur ambiance, leurs détails et toute leur profondeur, comment résister? Impossible de ne pas laisser aller son imagination voguer à l’intérieur de ces scènes très réussies en suivant les pas de l’artiste. En réalité, il ne s’agit pas ici de « simples » maquettes médiévales mais bien plus de véritables oeuvres. Nous sommes sur le terrain de l’art et du rêve, au moins autant sinon plus que sur celui de la reproduction.

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Scène du moyen-âge tardif, reconstitution d’une ruelle imaginaire du XVe siècle avec ses échoppes. Maquette réalisée pour le ‘Musée de la miniature et des décors de cinéma », à Lyon.

Au gré de son inspiration, certaines oeuvres de Pascale Laîné sont réelles, d’autres plus orientées sur l’imaginaire. Quelquefois même, l’artiste s’aventure  sur les terres du médiéval fantastique qu’elle affectionne aussi, mais toujours sans violence, avec une préférence pour les évocations romantiques et paisibles.

Dans tous les cas, et même quand la libre inspiration est au rendez-vous, du point de vue du traitement, son parti-pris reste celui de l’hyper réalisme. Les détails sont travaillés d’après photos, textes, documents d’époque, enluminures, etc. Quant aux courants d’architecture ou artistiques qui influencent son travail, ils peuvent être indifféremment d’inspiration romane ou gothique.

Détail maquette scène médiévale: une ruelle imaginaire du XVe siècle et ses échoppes comme si vous y étiez
Détail maquette scène médiévale: une ruelle imaginaire du XVe siècle et ses échoppes comme si vous y étiez

Q_lettrine_moyen_age_passionuelque soit le moteur secret qui pousse un artiste à créer et qui peut même parfois aller jusqu’à le hanter quand la passion devient dévorante, pour que l’art soit abouti, une constante semble demeurer: il lui faut, la plupart du temps, passer de longues heures à creuser, à chercher, à peaufiner. Ce chemin solitaire  de re-création de la matière qu’elle soit sous forme graphique, sonore, lumineuse ou organique, est aussi un processus long et laborieux au cours duquel le créateur acquiert sa propre maestria technique pour mieux la transcender, au point que ceux qui sont face à l’oeuvre finissent eux-même souvent par oublier les trésors de techniques qui se nichent là. Tout paraît alors simple, facile et gracieux. Les oeuvres de Pascale Laîné n’échappent pas à cette règle.

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Ci-contre une  reproduction  fidèle du portail de l’Eglise Notre Dame de Surgères, en Charente Maritime.
taille 33 x 13 x 43 cm 

Du point de vue du temps investi, il lui faut, en moyenne, près de 3 ans pour finaliser ses réalisations les plus complexes, soit d’innombrables heures mises bout à bout, plusieurs centaines. Tout est réalisé à la main jusque au plus petit élément des scènes. Les matériaux, les peintures, les pierres reconstituées, le polissage et le patinage pour reproduire les effets du temps, il a fallu chercher, inventer, trouver des solutions des techniques pour à peu près tout, mais, au final, ce sont ces longues heures, autant que cette fidélité aux matériaux et ce souci de perfectionnisme, qui rendent ses oeuvres si uniques. Il s’agit là rien moins que du véritable travail d’orfèvre.

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Détail intérieur chapelle, les voûtes avec leurs peintures passées et leurs sculptures. Pure merveille.

Intérieur d’édifices religieux médiévaux
& « bulles de rêve »

D_lettrine_moyen_age_passionu côté des ambiances, si Pascale Laîné avoue avoir un faible pour les édifices religieux qui, confie-t-elle, « réunissent dans le même espace ce que les hommes ont voulu créer et offrir de plus beau pour atteindre leur idéal » (architecture, sculpture, mobilier, vitraux,…) ,  ses scènes les présentent souvent comme des décorums désertés depuis longtemps par les hommes. La végétation y a repris ses droits dans un mélange subtil où architecture et vie organique se tutoient comme pour mieux mettre en valeur l’âge des pierres et leur patine, dans des atmosphères qui laissent libre champ à l’imagination et à la poésie. Ce charme incomparable est aussi pour l’artiste un support, une façon de réunir ses découvreurs qu’ils soient ou non croyants, dans un espace harmonieux et propice à la sérénité.

art_maquettes_miniatures_reproduction_scenes_architectures_medievales_melusine_vitraux_eglise_moyen-ageCi-contre, Pascale a bien voulu lever pour nous le voile sur un de ses travaux en cours. Intitulée « Odes à Mélusine » et réalisée en hommage à la fée bâtisseuse médiévale, cette oeuvre devrait être présentée dans une exposition prochaine. Il manque encore les objets liés au thème mais le projet terminé, nous vous en fournirons des photos plus détaillées et plus qualitatives. A noter que sur celle-ci, qui est une photo de « chantier », les éclairages faussent quelque peu les couleurs originales de l’oeuvre, notamment celles des vitraux.

Exposition des maquettes médiévales
et des oeuvres de Pascale Laîné

J_lettrine_moyen_age_passionusqu’au 21 septembre, les maquettes médiévales de Pascale Laîné sont exposées au Château de Sagonne dans le Cher. Elles voyageront ensuite jusqu’au château des Bordes à Urzy dans la Nièvre, à l’occasion des médiévales 2017 (les 23 et 24 septembre). Les 14 et 15 octobre prochains, vous pourrez encore aller les découvrir au Grand Théâtre d’Asnières-Sur-Seine.

Si vous souhaitez en savoir plus, ou peut-être même exposer vous-même ses oeuvres uniques nées de la passion et qui sont, chacune comme de petites machines à remonter le temps, vous pouvez contacter Pascale sur sa page Facebook dédiée à ses maquettes médiévales. Ajoutons qu’elle a encore à son actif des créations plus récentes que la période médiévale.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.

Les secrets d’une équipe gagnante

monde_medieval_passion_moyen-age_equipe_editoriale_humour

On nous  demande souvent:
– Mais combien êtes-vous donc pour animer un site web si fichtrement merveilleux et mirobolant que moyenagepassion.com?

A quoi nous répondons toujours avec modestie et d’un air entendu:

« – Attendez voir. Et bien, il y a le responsable marketing qui se la joue toujours un peu et qui ne fait que demander des budgets de promo que, cela va sans dire, nous ne lui accordons pas. Il y a tout le département production et post-production vidéo de la chaîne youtube. L’équipe documentaire qui a en charge les recherches archéologiques sur les châteaux et les différents dossiers. L’infographiste 3D qui s’occupe de recréer les mondes virtuels pour les vidéos. Il y a encore l’infographiste 2D qui se pointe toujours en retard et passe ses journées avec un casque sur la tête à écouter de la zique devant son Photoshop et puis, celui qu’on appelle le poète, qui se prend pour Rutebeuf et s’occupe des lectures poétiques en vieux français. Le journaliste qui fait des éditos et des articles et s’occupe de la tenue éditoriale du site, en relation avec l’ethno-sociologue, passionné d’histoire, qui ne sait jamais trop où s’arrêter dans ses recherches, ni comment définir la frontière entre article journalistique et thèse d’état. De temps en temps, il y a aussi des Guests pour les chroniques, comme Gonthier Bernoix de la Tanche par exemple qui porte étonnamment bien sa particule, ou encore l’écrivain qui, au train où vont les choses, sortira probablement son roman d’aventure médiévale en 2043, voir à titre posthume. Et puis bien sûr, il y a toute la troupe de comédiens de la série sur le Graal, du bestiaire médiéval fantastique et de l’autre série humoristique en cours. autant dire que nous sommes  quand même un certain nombre. Et encore, ça c’est quand je ne prends pas mes médicaments parce que sinon j’arrive facilement à monter au double. »

Longue vie!
Fred
« Je suis plusieurs mais on s’entend tous plutôt bien. »