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Reportage : le Béhourd dans tous ses états à Saint-Dizier, avec Road N Troll

saint-dizier_2019_behourd_combat-medieval_armures_tournoiSujet: Béhourd, art martial, combat médiéval, documentaire,  reportage, Championnat de France, vidéo, Tournoi. passion, reconstitution,
Période: moyen-âge central à tardif
Evénement : Tournoi de Saint-Dizier
Date :  9 et 10 mars 2019
Chaîne youtube :  Road N Troll

Bonjour à tous,

S_lettrine_moyen_age_passionuite au Tournoi de Béhourd de Saint-Dizier, comptant pour les championnats de France 2019 de la discipline, la chaîne Youtube Road N Troll a produit une excellent reportage sur le sujet. On y découvre la discipline et son esprit dans les grands largeurs et nous ne résistons pas à le partager ici.

Si le Béhourd fait appel à une sérieuse dose de passion médiévale, du côté des inspirations, des armes et des armures, pour ceux qui pourraient encore se poser la question de sa nature martiale, il ne devrait guère subsister de doutes après ça.  Bien qu’il existe aussi un Béhourd féminin, cette discipline spectaculaire et musclée n’est, en effet, pas pour tout le monde et comme on dit trivialement, ça envoie du bois !

Merci encore à Road N Troll pour ce top reportage !

Voir nos articles sur les éditions du Tournoi de Béhourd de Saint-Dizier : Saint-Dizier 2017 –  Saint-Dizier 2018 – Saint-Dizier 2019

Pour plus de détails sur la discipline,  voir Combats en armure et tournois médiévaux: Sylvain « Tape Dur » et la passion du Behourd.

En vous souhaitant  une belle  journée.

Fred
pour moyenagepassion.com
A la découverte du Monde médiéval sous toutes ses formes.

Jeu vidéo culte : Skyrim, RPG médiéval fantastique d’anthologie

skyrim_jeu-video_monde-medieval_moyen-age_fantastiqueSujet : jeu vidéo, heroic fantasy, RPG, jeux de rôle, jeu d’action,  moyen-âge fantastique, jeu culte.
Période : médiéval-fantastique
Titre : the Elder Scrolls V, Skyrim
Studio :   Bethesda studio
Date de sortie : 2011

Bonjour à tous,

H_lettrine_moyen_age_passionélas pour les gamers (gameurs), notre catégorie sur les jeux vidéos autour du monde médiéval, réaliste ou plus fantastique, est jusque là demeurée un peu le parent pauvre du site. Faute de temps. Pourtant, à la faveur d’une vidéo riche de quelques mods bien sentis et avant qu’il ne soit rangé au rang des antiquités par un concurrent ou un digne successeur (ce qui ne semble toujours pas être arrivé), nous voulons vous parler ici  d’un grand jeu vidéo médiéval fantastique. S’il est sorti, il y a déjà quelques années, il brille encore par sa profondeur, l’ampleur de son scénario mais aussi par son game play, j’ai nommé l’indémodable The Elder Scrolls V Skyrim.

RPG solo dans un environnement ouvert

Sortie en 2011, cette production avait eu quelques heureux prédécesseurs demeurés d’anthologie. Il se présentait, de fait, comme le 5e chapitre de la série The Elder Scrolls des studios américains de Bethesda Softworks. Rejoint par Todd Howard dans le courant 98, cette série d’action-aventure avait bénéficié,  dès son opus 2, de l’appui et du talent de ce concepteur médiatique qui compte dans le TOP 20 des personnes les plus influentes dans le domaine du jeux vidéo au niveau international.

Au milieu de la vague des univers persistants qui sévissaient en ligne durant les années 2010, ce RPG très attendu se présentait comme une alternative solo prometteuse d’autant que la société de production avait eu rapidement l’ingéniosité de le doter d’un environnement suffisamment ouvert pour le rendre modable. Hors, les mods ont largement pris, les programmeurs indépendants s’y sont collés et une véritable communauté s’est constituée. S’ils n’ont pas tous été maintenus, il en existe encore des centaines, des plus graphiques aux plus fantaisistes et cette ouverture a fini par représenter un atout indéniable de Skyrim, en l’améliorant tout en prolongeant sa durée de vie.

Vidéo : une version de Skyrim « ultra-modée » graphiquement

RolePlay et Action

Du point de vue de l’histoire et du Role Play, The Elder Scrolls V Skyrim présente une approche classique. Le joueur choisit une ethnie et lui attribue des points pour privilégier un premier set de compétences : force, magie, vol, etc,… Ce choix de départ orientera le Role play dans l’aventure, même si par un système de points plutôt généreux, Skyrim permet, au final, de créer des personnages assez polyvalents et moins spécialisés que ceux qu’on peut trouver dans d’autres jeux de ce type. A un niveau avancé de l’aventure, on peut ainsi être un excellent archer, savoir manier correctement une épée et un bouclier et être aussi un mage en possession d’un niveau de sorts et de puissance décents.

Du point de vue physique, la personnalisation de l’avatar offre un nombre considérable d’options et,, si le coeur vous en dit, vous pouvez même vous essayer à le rapprocher de votre propre physionomie. Mine de rien, c’est un de ses petits détails supplémentaires qui fait le charme de Skyrim, pratiquement dès l’entrée en matière. D’un point de vue ergonomique, le jeu est aussi une réussite puisque, notamment sur PC, la souris et quelques touches claviers sont nécessaires pour s’orienter efficacement et interagir avec  l’univers.

Le monde de Tamriel

Sur le fond, l’inspiration puise largement du côté des légendes nordiques revisitées à la façon Heroic Fantasy et si l’on y croise  quelques créatures familières du bestiaire de JRR Tolkien, Skyrim s’en distancie tout de même par un univers bien à lui. Une fois lancé dans l’aventure, un monde d’options, de quêtes et d’opportunités s’offre au joueur. Le scénario possède une colonne vertébrale qui vous proposera de reconquérir les pouvoirs de celui que vous êtes en réalité. Les dragons sont en effet revenus à Tamriel et menacent l’équilibre du monde. Seul un enfant de dragon pourra les mettre à mal et absorber leur force et ça tombe bien puisque vous en êtes un de ceux là.

La carte offre une grande variété de paysages et de climat. Entre hautes montagnes, bords de mer, collines ou plaines, sa surface est approximativement de 38 m².  On peut l’arpenter à pied ou même à cheval. D’une point de vue de la variété végétale, là encore les mods sont venus suppléer à la relative simplicité de départ : plus d’arbres, de fleurs, etc…

Compétences & quêtes annexes

Au fur et à mesure de l’avancée et de la montée en niveau du joueur,  Skyrim lui offre la possibilité de développer un nombre considérable de compétences : sorts divers, magie élémentale, enchantement d’armes ou d’armures, forge, vol, furtivité, charisme, etc, et bien sûr adresse et puissance au combat (épée à deux mains, boucliers et parades, arme à une main, archerie, …). Le système de déblocage de ces aptitudes et savoir-faire est fouillé, très créatif et particulièrement réussi visuellement.

Quant aux quêtes, elles vous entraîneront dans les nombreuses villes ou villages de la carte, mais encore dans les donjons ou les ruines abandonnées les plus obscures de Tamriel (près de 150 lieux annexes à explorer), à la rencontre de centaines de créatures hostiles à souhait. Il faut ici souligner que les quêtes annexes proposées ne se contentent pas d’être simplement des petites missions isolées pour occuper la galerie, à côté de l’histoire principale. A côté des quêtes simples, il existe, en effet, de véritables aventures intermédiaires qui regroupent à elles seules plusieurs missions complexes dont l’issu laisse le libre champ au Role Play et aux choix du joueur.  Sans trop spoiler l’histoire (qui pourrait s’étaler sur plusieurs articles, ce qui n’est pas ici le propos), vous aurez même l’occasion de participer à de larges échauffourées opposant la faction des « impériaux » qui tient, tant bien que mal, tout ce petit monde aux « Nordiques » et à leurs alliés qui brûlent d’en reprendre le contrôle.

Bestiaire skyrim

En plus des PNJs humains travaillant pour leur compte ou issus de différentes factions,(voleurs, bandits de grands chemins, légionnaires, mages corrompus, etc, …), le joueur pourra croiser, au cours de cette grande aventure heroic fantasy d’inspiration médiévale, des centaines de créatures, depuis les animaux sauvages (ours, loups, tigres à dent de sabre, etc…), jusqu’au trolls, vampires, géants, dragons, en passant par les squelettes, les créatures démoniaques et autres spectres de glace, ou encore des gardiens mécaniques laissés derrière eux par les Dwemers, une civilisation disparue dont les technologies et les installations souterraines ne sont pas sans évoquer celles du peuple des nains de Tolkien.

DLC’s & MMORPG

Quelques années après la sortie de Skyrim, Bethesda a gratifié les joueurs de quelques extensions supplémentaires permettant de prolonger d’autant le plaisir du jeu. En 2014, l’univers a même été porté en ligne à travers un MMORPG qui semble avoir un peu tardé à décoller : The elder scrolls online. Ce dernier propose un système de jeu différent et n’offre sans doute pas la profondeur RP que permettait son homologue solo. Comme c’est souvent le cas, les notions de RP ou de collaboration ont quelquefois tendance à se changer en ligne en toute autre chose, quant elle n’est pas sacrifié sur l’autel de la baston généralisée. Un bourrin averti en vaut deux.

En conclusion

Pour donner une approximation de l’aventure solo, DLCs comprises, plus quelques tests mod pour le fun, en faisant le tour de l’ensemble des quêtes en présence, vous pourrez compter sur plusieurs centaines d’heures en fonction de votre rythme de jeu.

Du point de vue de sa dimension culte, la presse spécialisée a reconnu et primé de divers manières ce titre exceptionnel. Au Japon, il est même un des rare jeu vidéo à avoir obtenu, en son temps une note de 40/40. Au delà de ses concurrents RP pris dans l’univers médiéval fantastique, qu’il continue de distancier sur bien des aspects, on admet généralement que Skyrim se situe, quelque part dans le Top 20 des meilleurs jeux vidéos mondiaux de tous les temps. Les quelques reproches qui avaient pu lui être fait, au lancement, au skyrim_jeu-video_medieval-fantastique_culte_RPG_heroic-fantasy_bestiaire_ssujet de l’interface ont depuis été comblés par les moddeurs et certains ont même vu leurs développements inclus dans le moteur standard du jeu. Avec son passage total sur Steam, il y a quelque temps de cela, le jeu a encore bénéficié d’une facilité accrue d’installation des mods qui lui a sans doute donné un peu de nouveau souffle. Quelques offres promotionnelles bien senties ont encore permis de le faire durer, à plus de 8 ans de sa création.

Bien entendu, malgré tous ces mods, on pourra argumenter que les capacités offertes par les cartes graphiques actuelles ont inévitablement distancé Skyrim, mais pour un jeu sorti en 2011, le titre s’en sort encore avec une mention largement honorable, si on le compare à d’autres titres de la même période.  De fait, si des millions de joueurs attendent aujourd’hui un Elder Scrolls VI bénéficiant de toutes ses avancées, suite que l’on espère advenir d’ici quelques années, la profondeur du titre et le nombre d’heures de jeu proposé permettent encore de patienter un peu.

En bref, pour tous ces arguments, ce n’est pas par hasard que depuis sa sortie, ce jeu exceptionnel s’est écoulé à près de 30 millions d’exemplaires.

En vous souhaitant une très belle  journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.

Passion reconstitution : approche d’une armure viking du haut moyen-âge

prince_noir_arts_militaires_armure_reconstitution_historique_moyen-age_XIIIe_siècleSujet : armure médiévale, équipement, histoire vivante, reconstitution historique, armure viking
Période : haut moyen-âge, Xe siècle
Média : vidéo documentaire
Auteur :   Ola Onsrud  (chaîne youtube)

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous partageons, aujourd’hui, un nouveau vidéo documentaire produit par Ola Onsrud. A l’occasion d’un article précédent ( voir  passion histoire vivante :  revêtir une armure du XIVe siècle ), nous vous avions déjà touché un mot de ce passionné d’histoire médiévale d’origine norvégienne qui s’efforce de restituer au plus près les armures, armes et même parfois les armoiries de guerriers et chevaliers nordiques du haut moyen-âge au moyen-âge tardif.

Du point de vue méthodologique, ce reconstituteur chevronné prend sa tâche très à cœur en épluchant consciencieusement les manuscrits anciens et les ouvrages les plus sérieux sur la question, mais en visitant également, au besoin, les églises datant de la période médiévale et les gisants des chevaliers, princes ou puissants que l’on peut encore y trouver.

Une armure viking du Xe siècle

Dans cette vidéo publiée, il y a déjà quelque temps, sur sa chaîne youtube, il nous invitait à la découverte de la tenue d’un homme du nord et d’un viking du haut moyen-âge et particulièrement du Xe siècle.

Limites de la reconstitution

camail_armure_casque_viking_moyen-ageComme le dit lui-même, par ailleurs, Ola Onsrud, recréer très fidèlement et précisément une armure viking du Xe siècle relève de la gageure. Les sources sont peu nombreuses, souvent incomplètes et laissent libre champ à certaines interprétations. De fait, certains détails peuvent toujours être sujets à débat entre experts de la question. Faut-il privilégier, comme il a été fait dans cette vidéo, un camail d’armure en forme de capuche qui recouvre entièrement la tête et le cou ou plutôt lui préférer un simple couvre-nuque que l’on attachait directement au casque et qui permettait de protéger le cou, voir la partie inférieure du visage ? Sans doute retrouvait-on ce dernier de manière plus commune au Xe siècle. De la même façon dans le courant de ce même siècle et du suivant, l’usage des casques comprenant une visière en métal cerclant les yeux et permettant de les protéger ainsi que le nez, semble avoir eu tendance à se généraliser (voir photo ci-dessus).

L’armure, marque de pouvoir et de privilèges

Bien entendu, sauf à inclure l’usage de pièces glanées pendant les raids ou confisquées à la faveur des batailles, il faut encore ajouter que de telles armures n’étaient pas le lot de tous les vikings mais plutôt celui des plus prestigieux. De nombreux guerriers de base devaient, quant à eux, se contenter de combattre avec des protections bien moins sophistiquées et onéreuses.

Ci copassion_reconstitution-historique_armure_viking_monde_medieval_angus-mc-bridentre  détail d’une illustration de Angus Mc Bride : Vikings contre Carolingiens. (Osprey Publishing)

Quoiqu’il en soit, nous avons ici une base sérieuse pour approcher le sujet. Inutile donc d’y chercher l’ombre de quelques casques à cornes, nous sommes loin des fantasmagories hollywoodiennes qui, dans les débuts du 7e art et quelquefois même jusqu’à très récemment, se souciaient autant de réalisme que de l’an quarante.

En vous souhaitant une très belle  journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
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Architecture médiévale, une reconstitution 3D du Pont Saint-Bénézet d’Avignon

Sujet : pont,avignon_ecu_blason_armoirie_heraldique_provence_ville_historique reconstitution 3D, vidéo, architecture médiévale, Provence médiévale,  monument historique, Saint Bénézet.
Période : Moyen-âge central, XIVe siècle
Lieu : Pont Bénézet, Avignon, PACA

Bonjour à tous,

E_lettrine_moyen_age_passionn 2015, après quatre ans de recherches et de travail assidus, une équipe pluridisciplinaire du CNRS, composée d’historiens médiévistes, d’archéologues, d’ingénieurs, d’architectes, ainsi que d’infographistes 3D redonnait vie au Pont Saint-Bénézet d’Avignon, en présentant au public une reconstitution 3D exceptionnelle de l’ouvrage médiéval.

En plus de la vidéo dévoilée à l’issue du projet que vous retrouverez ci-dessous, une application de réalité augmentée voyait également le jour. Elle permet, encore aujourd’hui, aux visiteurs du monument dotés d’une Iphone et d’un Ipad, d’observer l’ouvrage à deux moments clés de son histoire : le moyen-âge tardif et le XIVe siècle (1350) et la fin du XVIIe (1675).

La reconstitution 3D du pont d’Avignon par le CNRS

Saint Bénézet et le Pont d’Avignon

R_lettrine_moyen_age_passionendu populaire par une chanson du XVe siècle, le célèbre pont d’Avignon fut construit, dans le courant du XIIe siècle, sur les restes d’un ouvrage romain. Son édification fit l’objet d’une légende bien connue qui possède, sans doute, un fond de vérité puisqu’il semble que le personnage qui en est à l’origine ait véritablement existé. C’est celle d’un modeste pâtre ardéchois du nom de Bénézet (Petit Benoit) qui, sur la foi d’une vision divine et dans le courant de l’année 1177, en aurait posé la première pierre,  alors qu’il était tout juste âgé de 12 ans. Au vue du poids exceptionnel de cette dernière, l’histoire conte que les habitants furent bientôt convaincus de la dimension miraculeuse et divine de l’injonction et se mirent à l’aider à édifier l’ouvrage. Dans la même veine, la construction du pont fut encore à la source de nombreux autres miracles parmi lesquels on compte près d’une vingtaine de guérisons miraculeuses opérées par celui qui devint bientôt Saint-Bénézet (1165 -1184), un Saint Provençal non canonisé par Rome. Las!, ce dernier ne vit pas la fin de son entreprise puisqu’il décéda prématurément, à l’âge de 19 ans, un avant que l’ouvrage ne soit achevé.

Un ouvrage médiéval d’exception

D’une longueur de plus de 900 mètres, le pont enjambait alors les deux bras du Rhône pour rallier la cité royale de Villeneuve-lès- Avignon, sur l’autre rive. Au sortir de sa première construction, il possédait encore un tablier de bois et ce n’est que dans le courant du XIIIe qu’il sera édifié en pierre dans sa totalité. Il fut, depuis lors, l’objet de nombreuses reconstructions et ce, jusqu’au XVIIe siècle qui, pour autant, ne architecture_medievale_pont_avignon_benezet_infographie-3D_moyen-age_spermirent pas son maintien.

A la faveur notamment d’un changement climatique et de la glaciation qui à touché l’occident du XIIIe au XVe siècle, l’oeuvre du puissant fleuve et de ses crues ont fini par avoir raison de la presque totalité de l’ouvrage médiéval. Aujourd’hui, il n’en subsiste plus que quatre arches qui s’arrêtent net au dessus du fleuve et lui confèrent une étrange aura de mystère. Du point de vue patrimonial, il fut classé monument historique en 1840.

Pour revenir à l’histoire de Bénézet et d’une manière plus factuelle, il semble que sa volonté s’était aussi accompagnée de grandes collectes et d’aumône pour réunir les moyens nécessaires à la construction de l’ouvrage. Il fonda même une confrérie laïque dont Jean Mesqui (voir article ic) nous apprend qu’elle était « sous l’autorité d’un prieur et qu’elle disposait d’une chapelle et d’un chapelain ». La confrérie demeurait alors dans une maison proche du pont pour veiller sur l’ouvrage et moins d’un demi-siècle plus tard, un hôpital dédié aux pauvres y fut également ouvert.

Œuvres de pont et frères Pontifes

Concernant l’édification du Pont d’Avignon et de quelques autres ouvrage du couloir rhodanien de la même époque, à la légende du pâtre Bénézet, quelques auteurs des XVIIIe et XIXe allaient bientôt soulevé l’hypothèse d’un ordre monacal puissant, celui des frères pontifes (les fratres pontifices) qui, dans le courant du XIIIe siècle auraient construit certains ponts le long des fleuves et en aurait même garder l’accès contre d’éventuels brigandages, protégeant ainsi Pèlerins et voyageurs. Depuis lors et au vue de la disparité des sources, les historiens médiévistes ont pourtant réfuté ces hypothèses. S’il existait bien des fraternités de pont qui assumaient l’entretien des ouvrages et leur protection, il ne semble pas qu’un ordre de bienfaiteurs religieux unique ait été en charge de cette mission. Comme l’affirme Jean Mesqui dans l’exemple d’Avignon, dans un certain nombre de cas, c’étaient bien plutôt des laïques locaux, qui, ayant eux-mêmes participé à la construction des ponts, prolongeaient tout naturellement leurs œuvres sur la gestion de ces mêmes ouvrages. On trouve encore la confirmation de ce fait dans l’ouvrage de Daniel Le Blévec La part du pauvre. L’assistance dans les pays du Bas-Rhône, du XIIe siècle au milieu du XVe siècle. (Rome, Ecole Française, 2000).

En vous souhaitant une excellente  journée.

Frédéric EFFE
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