
Média : vidéo, documentaire médiéval
Période : XIIIe siècle, moyen-âge central

Kubilaï Khan, dans les yeux de Marco Polo

Marco Polo (1254-1324), Le Livre des Merveilles, Livre II, »De la puissance et de la magnificence de Koublaï, très grand roi des Tartares ». (photo ci-dessus : enluminure du livre des merveilles 1307, BNF)

Une bonne partie des informations que nous avons sur Kubilai Khan nous vient des récits de Marco Polo, ce célèbre marchand vénitien, qui, voyageant vers l’Asie, devint conseiller de cet empereur de Chine hors du commun. Ayant passé plus de dix-sept ans à la cour et aux services de Kubilai Khan, l’explorateur s’émerveille de la grande tolérance de l’empereur (et à travers lui de la dynastie mongole Yuan implantée en Chine), à l’égard de chaque croyance et chaque culture présentes dans la chine d’alors. Il semblerait aussi que ce très conquérant et ambitieux petit fils de Ghengis Khan ait su s’entourer de gens aux origines les plus diverses pour asseoir son règne. Faut-il y voir une grande tolérance ou une subtile manière de se protéger dans une province finalement conquise en n’évitant de trop s’entourer d’autochtones vaincus, peut-être prompts à se retourner? La 
( ci-contre: enluminure du Livre des merveilles de Marco Polo, XVe siècle, BNF)
Quoiqu’il en soit, le règne de Kubilaï Khan est souvent dépeint comme un règne de sagesse et de tolérance, et nos contemporains semblent souvent y lire, à travers les yeux de Marco Polo qui le servait, une certaine modernité, si ce n’est une sorte d’exemplarité, que traduit bien le ton de ce documentaire. Très entre nous, même si je ne veux préjuger du contraire, je me méfie assez de ce genre de rapprochements et je reste sur la réserve. Quelquefois, la tentation d’encenser ou de dénigrer les hommes du moyen-âge, au filtre de nos valeurs actuelles, nous font perdre un peu de vue les nuances. Il serait franchement intéressant de connaître la version chinoise de la même histoire pour s’en faire une idée juste. Hélas, mon mandarin et mon cantonnais sont à peu près aussi inexistants que les dromadaires albinos le sont en Papouasie occidentale.

Le legs de la Dynastie Yuan de Kubilaï Khan
De manière factuelle, au moins, la dynastie mongole, devenue dynastie Yuan, aura assurément accompli de grandes choses, et Kubilaï Khan, en plus d’être un grand guerrier et un grand conquérant, s’est avéré être aussi un fin politique. Son règne, en terres étrangères et conquises, a tenu bon et l’unification de l’empire autour de cet homme favorisa fortement les échanges commerciaux et l’expansion économique de cette chine médiévale et de l’Asie. C’est notamment sous la dynastie Mongole Yuan que Pekin deviendra, pour la première fois, la capitale de l’ensemble de la Chine. Les Arts dont Kubilaï Khan se fera le grand protecteur
Avant de conclure, il faut ajouter qu’à l’époque de Marco Polo, un certain nombre de débats a entouré la véracité de ses dires. Ces débats ont même perduré jusqu’à récemment et on allait même jusqu’à dire que l’ensemble de ses récits n’étaient que de seconde main: nul doute que les marchands du moyen-âge, dans leur grands périples, échangeaient entre eux ou avec leurs acheteurs, et réussissaient, ainsi, à glaner et de nombreux récits ou rumeurs. Il semble pourtant que le récit de Marco Polo ait, depuis, été rétabli dans ses grandes lignes et même si de nombreuses affirmations du marchand vénitien restent invérifiables, personne ne s’accorde plus à dire qu’il n’a fait qu’affabuler.
Une belle journée à tous où que vous vous trouviez en ce monde.
Frédéric EFFE
moyenagepassion.com
«C’est une bonne chose que la paix ; car en terre de paix ceux qui vont à quatre pieds mangent l’herbe paisiblement ; et ceux qui vont à deux, labourent la terre [dont les biens viennent] paisiblement.»
oilà encore un petit article léger pour se détendre et appeler au sens critique; une autre façon de dire, finalement, méfions-nous des citations et de l’information toute mâchée.
Wailly, traduction de textes du XIIIe siècle du célèbre chroniqueur, historien, poète, écrivain et Sénéchal de Champagne, Jehan de Joinville (1225-1317). Le journaliste ou l’historien qui la mentionnait ajoutait: « Les deux rois s’entendent pour manifester le même amour de la paix. Et c’est chose rare, à l’époque. » Bref, tout cela valait bien une recherche un peu plus poussée, en vue, peut-être, d’un article.
« Avec les meffagers vinrent les leurs; & ils apportèrent au roi de France des lettres de leur grand roi* (*le roi tartare donc) qui étaient ainfi conçues : 
« Avec les meffages, le roy vindrent li leur & aportèrent lettres de leur grant roy* (*le roi tartare donc) au roy de France qui difoient ainfi : 