Sujet : danse, musique médiévale, saltarelle, Trotto, Saltarello
Période : moyen-âge tardif, bas moyen-âge
Auteur : anonyme
Source : Manuscrit Add 29987 British Museum
Interprètes : Lyrebyrd Consort
Bonjour à tous,
uelquefois ça ne l’est pas mais aujourd’hui, il se trouve que ça l’est. Quoi donc me direz-vous? Et je vous répondrais Trotto! Non mais je sais bien, n’en rajoutez pas, ce n’est pas comme si c’était moi qui écrivait ce genre d’âneries. Un brin de compassion de grâce! Mais, allons, un peu de sérieux.
Danse médiévale « enlevée » ou sautée, comme on préférera, le Trotto (le trot) est d’origine italienne d’où son nom d’ailleurs. Dans l’esprit, elle s’apparente tout à fait au Saltarello ou à la Saltarelle pour le dire en bon français. Vous vous souvenez? Nous en avons déjà parlé ici: originaire d’Italie, cette danse dynamique à tempo vif se répandit bientôt en Europe où elle fut très populaire à partir du XIIIe siècle. Elle est d’ailleurs encore dansée jusqu’à ce jour dans certaines régions du monde. C’est aussi et d’ailleurs le cas du Trotto. La composition du jour nous provient d’un manuscrit de musiques et de danses toscanes datant de la fin du XIVe: le manuscrit Add. 29987 actuellement conservé au British Museum, mais en attendant d’en parler un peu plus avant, place à la musique!
Trotto du XIVe siècle, auteur anonyme, par Lyrebyrd Consort
Add 29987: un manuscrit de musiques anciennes du moyen-âge


Entre Ballades et madrigaux qui constituent la majeure partie de l’ouvrage, on trouve aussi dans ce précieux manuscrit de musique ancienne quelques pièces instrumentales classées comme estampie, saltarello, trotto, ou virelais, et même encore quelques pièces liturgiques (kirie, etc…).
J’ajoute, au passage, que c’est du même manuscrit qu’était tiré le Saltarello interprété par le musicien hongrois Arany Zoltán, que nous avions posté il y a quelques temps.

Un mot de la dynastie Médicis, propriétaires du manuscrit


On se souvient sans doute mieux, en France, du nom de Catherine de Médicis puisque épouse du second fils de François 1er. elle fut reine et régente du royaume de France au milieu du XVIe siècle. C’est aussi durant le règne de Charles IX, son fils, qu’eut lieu le tristement célèbre massacre de la Saint-Barthélémy dont firent les frais les protestants d’alors. Jusqu’à lors, même s’il reste difficile de mesurer l’implication exacte de la reine mère dans les événements, on s’accorde en général à dire qu’elle y fut associée. Quoiqu’il en soit, au delà du rôle qu’ait pu y jouer alors Catherine de Médicis, la monarchie française ne faisait que confirmer là son rejet du protestantisme et son ancrage dans le catholicisme.
Lyrebyrd Consort : les interprètes du jour

En vous souhaitant une fort belle journée.
Fred
moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »
Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C