Sujet : musique médiévale, musique ancienne, danse médiévale, portrait, passion, passionné, animations historiques, animations médiévales, musicien, artiste, fêtes médiévales Epoque : moyen-âge central et tardif, et plus largement du XIIe au XIXe siècle Artiste,musicien : Patrick Proust
Bonjour à tous,
oilà longtemps déjà que nous voulions faire ici le portrait d’un musicien, danseur et comédien passionné d’histoire qui va sur les chemins de France là où le vent de son art le mène, avec une prédilection pour les événements culturels et les grandes fêtes médiévales ou historiques. Nous sommes donc très heureux que cet article nous donne enfin l’occasion de vous le présenter.
Itinéraire d’un vendéen de coeur
Musicien professionnel depuis de nombreuses années, Patrick Proust venait d’un tout autre univers musical jusqu’àsa rencontre avecl’auteur, metteur en scène et musicien Laurent Tixier, à la fin de l’année 2000. Son parcours artistique s’en trouvera grandement influencé et il fera peu de temps après, grâce à ce dernier, son entrée dans le monde de la musique ancienne. Depuis, il a fait son chemin et est allé chercher bien d’autres formations et savoir-faire pour compléter sa large panoplie artistique et pouvoir donner libre cours à sa créativité.
Pour ouvrir de nouvelles voies dans le monde de l’évocation ou de la reconstitution historique, il faut savoir, en plus d’être créatif, être autodidacte. Mené par sa passion, ce vendéen de naissance et de cœur est ainsi allé puiser directement à la source des manuscrits et documents anciens, ce qu’aucune école ou formation n’aurait pu lui apprendre.
Au sortir de longues années consacrées à son art et à sa passion, entre musiques médiévales, renaissantes ou baroques, théâtre, contes, humour et farces, et encore danses anciennes, il ne manque décidément aucune corde à l’arc de cet artiste complet et enjoué qui met aussi en scène ses propres spectacles.
Au niveau instrumental, il passe sans problème de la vièle à archet, au rebec, à la cornemuse ou encore à la flûte, sur des instruments fabriqués avec les techniques d’antan et sur mesure par des luthiers vendéens. Depuis quelques années, il étudie également le violon baroque au conservatoire de musique, de danse et d’art dramatique de la Roche sur Yon auprès de la célèbre Zuzana Branciard.
Pour le reste, comme il s’est aussi formé très sérieusement à l’escrime ancienne durant plus de dix ans auprès du maître d’armes Michel Palvadeau ( champion de France et champion du Monde en 2004 ) et a aussi reçu les enseignements du grand maître Claude Carliez, quelque soit l’art qui vous intéresse chez lui, ne vous étonnez pas si « à la fin de l’envoi, il touche ».
Du sur mesure aux spectacles écrits
Une large palette de réjouissances musicales, théâtrales et historiques
De ses propres mots « Authenticité, créativité et Histoire patrimoniale » sont les trois piliers qui guide sa démarche artistique. A l’intérieur de ce cadre bien posé, la créativité peut s’exprimer à plein. De fait, en plus des nombreuses fêtes historiques ou médiévales dans lesquelles il intervient, de nombreuses institutions culturelles et patrimoniales ne s’y sont pas trompés font aussi appel à lui pour leurs événements.
« Veillées d’antan », accompagnées de la comédienne Roumégous Stéphanie pour un spectacle, autour des contes de la Vendée du XVIIIe siècle. « Leçons du Sieur Baldin, musicien notoire , maître à danser chancelant et bretteur de salon » du XVIIIe, autour de l’initiation aux danses anciennes, la liste est longue des spectacles ou concerts qu’il propose ou a déjà montés.
En dehors de ces « pièces » déjà bien rodées qui laissent toujours place à la surprise et à l’improvisation, Patrick propose aussi des prestations sur mesure que son large répertoire en terme musical et historique, comme en terme de jeu, lui permet de couvrir.
Du moyen-âge historique à un moyen-âge teinté de farces, d’imaginaire et de fantaisie.
our la partie touchant le moyen-âge qui nous interpelle le plus ici pour des raisons éditoriales, on retiendra, au titre de ses dernières créations, une formation ayant pour nom DUCTIA, qui met en scène le musicien avec l’artiste, percussionniste, conteuse et envoûtante danseuse Caroline Jacquet. Le monde médiéval se teinte ici de fantastique et de féerie dans un duo qui mêle contes, danses, musiques médiévales ou d’inspiration médiévale et créations.
Sur une période cette fois plus proche du moyen-âge tardif et de la renaissance, il faut encore mentionner ici les « Bouffonneries Ménestrières ou les Facéties de Maistre Bouzine » (en photo et en costume ci-dessous).
Personnage inspiré de Triboulet, le fou de Louis XII, mais aussi des songes de Pantagruel, avec encore une touche de couleurs prises au bord des toiles de Jérôme Bosch ou de Brueghel, Maistre Bouzine est une invitation au voyage dans un univers où se rejoignent musiques anciennes, humour visuel et farces burlesques ou grotesques. Comme son créateur, cet amuseur et jongleur haut en couleur joue de bien des instruments, avec tout de même, une grande prédilection pour la cornemuse. que l’on appelait justement « Bouzine » dans certaines provinces de France, dans le courant du moyen-âge central.
La passion de transmettre: pédagogie, concerts éducatifs, initiation et ateliers
Bien sûr, à travers tout cet art qui se livre et se donne à partager, à travers encore toutes ces « histoires » que Patrick Proust nous conte autour de l’Histoire, il est question de divertissement mais aussi de transmission. Il n’est donc pas surprenant que notre passionné et artiste du jour se double d’un pédagogue. Alors, quand il n’est pas occupé à ravir le public entre les hauts murs d’un château, dans les salons d’une belle demeure historique, ou encore à l’occasion d’une grande fête médiévale, on peut le retrouver donnant des concerts éducatifs dans les milieux scolaires ou para-scolaires ou même animant des ateliers de « danseries » pour le compte de diverses associations historiques.
Sujet : agenda, fêtes médiévales, annonce, recherche, compagnies médiévales, artisans médiévistes, reconstituteurs, animations médiévales. Lieu : château de la Chapelle d’Angillon Département : Cher, Val de Loire. Date : 1 et 2 septembre 2018 Nom : 8ème grande fête médiévale
n vue de ses Médiévales 2018, le château de la Chapelle d’Angillon recherche des artisans, échoppes, mais aussi des troupes et compagnies médiévales.
L’événement se tiendra du 1er au 2 septembre prochain. Vous pouvez contacter les organisateurs aux coordonnées suivantes : – Site web officiel – Page Facebook
Si vous souhaitez plus d’informations sur ce haut lieu historique, n’hésitez pas à consulter l’article détaillé que nous lui avions dédié il y a quelque temps déjà : l’histoire du château de la Chapelle d’Angillon.
Une belle journée!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-Age sous toutes ses formes
Sujet : agenda, festival historique, sorties historiques, idées week end, artisans, historiens, reconstituteurs, animations médiévales, animations historiques. Nom : Festival Historia Lieu : Palais des Congrès de Strasbourg Dates : Du 16 au 18 février 2018 Organisateurs : magazine Historia
Bonjour à tous,
es beaux jours ne sont pas encore là et, avec eux, les nombreuses fêtes médiévales et autres festivals historiques ou plus fantastiques, mais, à petit pas, quelques dates viennent tout de même marquer le calendrier des sorties de fin de semaine sur ces thèmes. A ce titre et pour anticiper un peu, d’ici une quinzaine aura lieu, à Strasbourg, le Festival Historia, un grand événement de trois jours organisé par le magazine du même nom, en partenariat avec des nombreux autres acteurs du domaine.
Une grande première
pour célébrer l’Histoire avec un grand H
Sous le parrainage symbolique du célèbre Gutenberg, ce festival s’annonce comme une grande première. Du point de vue thématique, il couvrira l’Histoire au sens large et le moyen-âge s’y trouvera également représenté.
De leurs propres mots, ses organisateurs entendent y embrasser « toutes les approches de l’Histoire, des plus académiques aux plus novatrices ». Il est donc question de privilégier une Histoire vivante, interactive, et ludique et découverte, échanges, divertissement resteront les maître mots au programme de ces trois jours pleins. On pourra, ainsi, trouver sur place : jeux de plateaux, jeux vidéos, expositions de maquettes et figurines, conférences, projections, livres, mais encore animations et reconstitutions historiques, (combats de gladiateurs, escrime ancienne, troupes viking en manoeuvre, danses des années folles, etc..).
Dans cette optique ambitieuse et fédératrice, au croisement de toutes les formes de passion historique, une très longue liste d’intervenants et d’invités est aussi attendue : auteurs, réalisateurs, historiens, chercheurs, journalistes scientifiques, reconstitituteurs, paléontologues, hommes de radio et même vidéastes youtubeurs viendront ainsi partager leurs recherches, productions ou expériences.
Plus de cent-dix exposants, des activités en continu & un festival qui s’annonce intense
u point de vue de l’intensité des activités et des divertissements, pour en donner une idée, un événement est prévu toutes les 12 minutes sur le parvis du festival et on pourra encore compter sur les nombreuses compagnies historiques annoncées pour égayer de leurs prestations et de leurs animations, les allées du Palais des Congrès de Strasbourg. Hors exposants du marché de l’Histoire, voici une liste non exhaustive de quelques unes des sociétés, musées ou compagnies que vous pourrez trouver sur place :
Acta events – combats historiques – Adphile voyage avec le timbre – Adt alsace – Aesh – Amam – Asso légion VIII Augusta – Astoure ouest et cie – Cahem – CD 55 mission histoire – Citadelle/lion de belfort – D-day experience museum – Forties factory – France 40 vehicules – Gladiator’s race – Hanau-lichtenberg – Historex – Inventive Sarl – les Grenadiers d’Ile de France – Ligne Maginot Schoenenbourg – MM park – Musee des blindes – Plateau 14-18 – Point de repères production – Arte – Quarter kit – Rue 1940 – Souvenir Napoléonien – Terra Nobilis – Tonton michel – Wargaming experience – Wing for ever
Remise du Prix Historia 2018
Depuis 2010, le magazine historia remet annuellement un prix d’excellence aux travaux et productions médiatiques dans le domaine historique. La remise du prix 2018 tirera partie du festival et se déroulera dans son cadre.
Salon du livre et de la BD historiques
es livres, mais aussi les BD historiques seront largement représentés sur le site, avec un « village » dédié aux auteurs et éditeurs. Voici une liste non exhaustive des maisons d’éditions attendues sur cette partie du festival:
La prestigieuse BNF sera également présente pour faire partager au public ses grandes richesses documentaires et patrimoniales, ainsi que les derniers outils permettant d’y accéder.
Un marché de l’Histoire sur plus de 2000 m²
L’Association pour l’Histoire Vivante sera aussi de la partie. Fort de son expérience en la matière, la mise en place d’un grand Marché de l’Histoire lui a, en effet, été confiée. Sur une surface de plus de 2000 m², il devrait comprendre près d’une soixantaine d’exposants parmi lesquels on comptera de nombreuses échoppes médiévales.
Enfin, pour clore cette présentation du Festival Historia de Strasbourg qui s’annonce décidément bien, que l’on ne nourrisse aucune inquiétude du coté des grandes faims ou grand-soif, on comptera largement de quoi se sustenter sur place.
Sujet : musique médiévale, Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, Sainte-Marie, rose, littérature courtoise, chant médiéval chrétien. Epoque : Moyen Âge central, XIIIe siècle Auteur : Alphonse X (1221-1284) Titre : Cantiga 10 rosas das rosas Interprète : Marina Lys(2015)
Bonjour à tous,
ous poursuivons ici notre présentation, adaptation et traduction des Cantigas de Santa Maria, qui nous viennent de l’Espagne médiévale du XIIIe siècle et du règne d’Alphonse X le Sage.
Cantiga de Santa Maria et sa partition ancienne
Aujourd’hui, c’est une des plus célèbres de ces cantigas que nous abordons : la dixième. Elle est, comme toutes les autres, en galaïco- portugais, elle a pour titre « Rosa das Rosas » (rose d’entre les roses) et c’est une chant allégorique entre la rose, fleur des fleurs de l’occident médiéval et la Sainte vierge. Nous sommes donc à nouveau au cœur du culte marial si prégnant au Moyen Âge central, et nous verrons en particulier ici comment cette place réservée à la sainte a pu hériter dans certains textes ou chants chrétiens d’alors, d’aspects tout droit sortis de la littérature profane des XIIe, XIIIe siècles, et notamment de la lyrique courtoise des troubadours et de leur fin’amor (ou fine amor).
Pour parler de cette Cantiga, nous avons choisi une belle version de l’artiste, chanteuse et musicienne Marina Lys que cet article va aussi nous donner le grand plaisir de vous présenter.
La Cantiga Santa Maria 10 : Rosa das rosas par Marina Lys
Marina Lys, chanteuse, musicienne et belle égérie sur la route des fêtes médiévales
Formée au conservatoire de musique d’Orly, Marina Lys excelle autant dans le chant que dans les instruments à cordes ou à archet.
A ses premières passions pour la guitare, du registre Jazz manouche au classique, son goût pour les musiques anciennes et médiévales l’a rapidement conduite à compléter sa formation pour y ajouter, sous la houlette d’artistes et professeurs reconnus dans ce domaine, le chant mais encore des instruments aussi variés que la vièle à archet, le luth, le luthare, le bouzouki irlandais, la flûte et même la harpe ou la harpe-lyre, à l’occasion.
Marina Lys, une artiste passionnée de musiques anciennes et médiévales
Le travail artistique de Marina évolue des chants chrétiens anciens aux envoûtantes mélopées séfarades du Moyen Âge central, en passant par des registres plus variés et folkloriques (tziganes, celtiques ou nordiques) mais toujours inspirés par les musiques anciennes. Entre restitution historique, émotion et adaptations artistiques plus libres, elle déroule encore ses talents vocaux dans un répertoire qui couvre près de dix langues, de l’araméen, à l’hébreu, en passant par le latin, le serbe, le galaïco-portugais, le tzigane russe ou encore le suédois.
A la manière de bien des artistes, trouvères ou trobairitz des XIIe et XIIIe siècles, c’est, pour l’instant, de manière itinérante que Marina a décidé de faire partager sa passion pour les musiques anciennes, bien décidée à les faire découvrir au plus large public. Aussi, c’est dans l’ambiance enjouée d’une belle fête médiévale, dans la fraîcheur et l’atmosphère propice d’une église, ou encore dans un beau jardin,, au milieu d’un parterre de fleurs, que vous pourrez avoir le plaisir de la rencontrer et de découvrir son art.
Elle ne sera d’ailleurs pas toujours seule puisqu’elle a fondé en 2012 la troupe musicale « Jàdys » qui se dédie à un répertoire d’inspiration festif plus ouvert : musiques tzigano-médiévales et danses et chants du monde, au programme. Trois ans après sa création, le travail artistique de la formation a d’ailleurs été salué par la Fédération Française des Fêtes et Spectacles Historiques et lui a valu d’être distinguée comme le meilleur groupe 2014-2015.
Rosa das rosas, les paroles de la Cantiga 10 et leur traduction en français moderne
Questa è di lode a Santa Maria, come è bella e buona e ha gran potere.
Cette Cantiga est une louange à Sainte-Marie, à sa beauté et sa bonté et à son grand pouvoir.
Rosa das rosas e Fror das frores, Dona das donas, Sennor das sennores.
Rose d’entre les roses, fleur d’entre les fleurs Dame d’entre les dames, reine d’entre les reines
Rosa de beldad’ e de parecer e Fror d’alegria e de prazer, Dona en mui piadosa ser Sennor en toller coitas e doores. Rosa das rosas e Fror das frores, Dona das donas, Sennor das sennores.
Rose de beauté et belle apparence Et fleur de joie et de plaisir. Dame de grande piété (miséricorde) Reine pour ôter peines et douleurs Rose d’entre les roses, fleur d’entre les fleurs
Dame d’entre les dames, reine d’entre les reines
Atal Sennor dev’ ome muit’ amar, que de todo mal o pode guardar; e pode-ll’ os peccados perdõar, que faz no mundo per maos sabores. Rosa das rosas e Fror das frores, Dona das donas, Sennor das sennores.
Telle seigneuresse* (reine) doit-on bien aimer Qui de tout le mal nous peut préserver Et peut pardonner pour tous les péchés Qu’on fait dans le monde par mauvais goût ( à mauvais escient) Rose d’entre les roses, fleur d’entre les fleurs
Dame d’entre les dames, reine d’entre les reines
Devemo-la muit’ amar e servir, ca punna de nos guardar de falir; des i dos erros nos faz repentir, que nos fazemos come pecadores. Rosa das rosas e Fror das frores, Dona das donas, Sennor das sennores.
Nous devons l’aimer (beaucoup) et bien la servir Car elle peut nous garder des fautes Et nous faire repentir des erreurs Que nous commettons, nous, pécheurs, Rose d’entre les roses, fleur d’entre les fleurs
Dame d’entre les dames, reine d’entre les reines
Esta dona que tenno por Sennore de que quero seer trobador, se eu per ren poss’ aver seu amor, dou ao demo os outros amores. Rosa das rosas e Fror das frores, Dona das donas, Sennor das sennores.
Cette dame là que je tiens pour reine et dont je veux être le troubadour Si je pouvais obtenir (gracieusement) son amour Je laisserai au démon tous les autres amours Rose d’entre les roses, fleur d’entre les fleurs
Dame d’entre les dames, reine d’entre les reines
Culte Marial et lyrique courtoise
Littérature profane, littérature religieuse
Avec cette Cantiga 10 et ses louanges à la Sainte-Vierge, nous nous situons dans le registre du grand chant « adapté » de la lyrique courtoise profane, appliqué au culte marial. Ici, le croyant s’assimile en effet lui-même au troubadour et les sentiments voués à la Sainte viennent pratiquement se calquer sur la lyrique courtoise, ou y être transposés. C’en est même au point que le poète se dit prêt à « jeter au diable » toutes ses autres amours s’il gagnait l’amour de la Vierge.
La Partition moderne de la CSM 10 Rose des rose
A partir de son émergence à la fin du XIIe et dans le courant du siècle suivant, c’est une tendance que l’on retrouvera souvent dans le culte marial. Certains médiévistes feront même l’hypothèse que l’entrée de la lyrique courtoise au sein des chants liturgiques et de la littérature religieuse mariale a été une forme de réponse « politique » pour, en quelque sorte, reprendre à son compte les éléments de la littérature profane, tout en proposant une alternative pieuse et acceptable à la Fin’amor, qui, par ses transgressions et ses formes assez clairement adultérines n’était pas tout à fait du goût de l’église. Quelques auteurs parlent de calquage littéral, ou même de « registre parasite » de la littérature courtoise profane, d’autres médiévistes restent un peu plus nuancés et mettent l’accent sur une forme adaptée et recomposée. Sans non plus verser dans la naïveté, peut-être n’y a-t-il pas eu là que des volontés d’instrumentalisation, mais aussi, par moments, quelques élans sensibles de la part des auteurs religieux qui, inspirés par certains éléments de la lyrique courtoise et par certaines de ses valeurs chevaleresques aussi, se mettent au diapason d’une société qui à travers sa littérature et son art, est en train de repenser le sentiment amoureux au coeur même de ses valeurs (1).
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
(1)Hors de l’Espagne médiévale et des Cantigas de Santa Maria, on trouvera un exemple saisissant de ces questions de transposition de la lyrique courtoise au culte marial, dans l’œuvre du trouvère et moine bénédictin Gautier de Coinci et on pourra valablement se reporter, comme point de départ, à un article publié en 2010 par Jean-Louis Benoit dans la revue Le Moyen : « La dame courtoise et la littérature dans Les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci »