Sujet : animations médiévales, week end, Moyen Âge festif, marché artisanal, compagnies médiévales, campements, tournois, spectacles, festivités. Evénement : Les 10e Trobades médiévales Dates : les 8 et 9 octobre 2022 Lieu : Perpignan, Pyrénées-Orientales, Occitanie.
Bonjour à tous,
‘agenda médiéval nous entraîne, ce week-end, du côté de l’Occitanie et de Perpignan. Durant deux jours, la cité catalane célébrera, une nouvelle fois, ses « Trobades médiévales » avec une pléthore de compagnies invitées et un programme d’animations qui devrait ravir les habitants, comme les visiteurs de passage.
Le plein d’animations médiévales
Depuis leur création, les Trobades Médiévales sont organisées par les services de la municipalité de Perpignan. Contrairement à ce que leur thème pourrait laisser penser, ces réjouissances inspirées du Moyen-Âge sont assez récentes et il s’agira, cette année, de leur 10eme édition.
Pour que la fête soit réussie, troupes, artisans, musiciens et comédiens viendront animer le centre de la cité et ses places durant tout le week-end : déambulations en musique et parades de chevaliers seront de la partie auxquelles se joindront jongleurs et bateleurs.
Grand campement , spectacles et marché
Pour mieux faire découvrir la vie de camp médiéval, les mesnies de passionnés d’histoire vivante se retrouveront au sein d’un grand campement. Une centaine de soldats et reconstituteurs en armure y sont attendus pour de nombreux échanges avec les visiteurs, mais aussi des démonstrations de combat médiéval et des manœuvres militaires. En d’autres endroits de la ville, on pourra encore découvrir des ateliers d’artisanat ancien entre calligraphie, forge, verrerie, taille de pierre ou même herboristerie.
En plus de tout cela, les visiteurs pourront assister à des spectacles variés : spectacles équestres, tournois, spectacles de feu, numéros de dressage animalier, ou encore théâtre de rue avec, notamment, une grande représentation en français et catalan sur la vie des consuls de Perpignan de la fin du XIIe siècle. Ajoutons, enfin, un marché artisanal avec ses échoppes et ses exposants et on aura un tableau complet de ces réjouissances médiévales perpignanaises.
Compagnies médiévales et troupes invitées
Compagnie Aragorn – Compagnie Albaluna – Compagnie Les crinières d’Evol – Le Claymor clan – Compagnie Dog Trainer – Compagnie Drakonia – Les Seigneurs d’Hautpoul – Gamela Nostra – Guilde de la Grenouille – les Bâtards d’Occitanie – Compagnie Fireman
Fred Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
NB : sur l’image d’en-tête, on retrouve une partie de l’affiche de ces Médiévales avec, sur la droite, un cavalier de la Compagnie Drakonia. Pour ce qui est des photographies de reconstituteurs, artistes et comédiens sur l’image au format carte postale, elles proviennent de compagnies médiévales présentes cette fin de semaine à Perpignan, notamment la compagnie Drakonia, la compagnie les Crinières d’Evol, la compagnie Dog Trainer et le groupe musical écossais Claymor clan.
Sujet : animations médiévales, fêtes historiques, compagnies médiévales, cité médiévale, marché médiéval, marché artisanal. Evénement : Fête de la Saint-Louis Période : moyen-âge festif, XIIIe siècle. Lieu : Aigues-Mortes (Gard, Camargue, Occitanie) Dates : du 27 au 28 août 2022
Bonjour à tous,
e week-end prochain, comme chaque année à la fin aout, Aigues-Mortes célébrera sa fête de la Saint-Louis, en souvenir du bienfaiteur de la cité et des grands aménagements qu’il y conduit dans le courant du XIIIe siècle. A l’époque, le port de Marseille n’est pas sous la main de Louis IX. Il est contrôlé par Charles d’Anjou, roi de Naples et de Sicile. Or, le souverain français avait besoin d’un débouché sur la méditerranée et un port qui permettent d’organiser directement les croisades sans avoir à dépendre d’autres provinces, ni de leurs vaisseaux.
Au programme de cette nouvelle Fête historique de la Saint-Louis
La vérité est qu’il en faut peu pour voyager dans le temps et au Moyen Âge quand on se rend à Aigues-Mortes. Bordée de ses salins aux mille reflets, la belle cité médiévale avec ses remparts, ses vieilles bâtisses et ses ruelles pavées est, à elle seule, une invitation suffisante. Mais que dire quand ce joyau camarguais si bien préservé convoque en ses murs son histoire médiévale et qui pourrait résister à cette invitation ?
Après une annulation due à la Covid, la fête de la Saint-Louis se réinvite, donc, à Aigues Mortes, comme elle l’a fait depuis plus de 35 ans. Ces célébrations très attendues auront lieu les 27 et 28 août prochain et on y fêtera dignement le retour de Saint Louis avec quantités d’animations médiévales, dans la ville et au pied de ses remparts.
Temps forts : présence de Saint-Louis et tournois
A Aigues-Mortes, la fête Saint Louis est prise très au sérieux et les organisateurs font toujours un effort particulier pour privilégier le réalisme historique et la reconstitution. Pour cette édition, on peut encore s’attendre à ce que cet esprit soit conservé.
Des mesnies de chevaliers et de reconstituteurs, passionnés d’histoire vivante, viendront y installer leur camp ; on y croisera des ateliers variés (calligraphie, tissage, frappe de monnaie, gastronomie médiévale, jeux variés, …) mais aussi des démonstrations de combats en armure, d’archerie et des expositions d’armures et d’armes variés. Tous ces campements devraient fournir l’occasion de découvrir la vie quotidienne et militaire au Moyen Âge central, mais aussi d’échanger avec des férus de cette périodes.
Du point de vue des temps forts, les deux jours inviteront les visiteurs à revivre le départ de Louis IX pour la 7e croisade. Tout au long de ces célébrations, on le retrouvera donc dans les moments les plus symboliques de sa présence à Aigues-Mortes : défilé historique, remise des clefs de la cité, grand tournoi donné en sa présence, et enfin embarquement du roi de France pour les croisades, à la fin de la fête, couronné par un grand spectacle pyrotechnique et symphonique.
Tournoi de chevalerie et spectacle équestre
En ce qui concerne le tournoi de chevalerie, il se tiendra dans l’après-midi du samedi et promet force joutes, cascades et émotions fortes. Pour qui souhaiterait y assister, son entrée est tarifée mais ce n’est pas non plus tous les jours qu’on a l’occasion de s’asseoir sur les tribunes du roi et en sa présence. De plus, le spectacle s’annonce épique.
Animations de rues et marché médiéval
Pour le reste, toute la fête est gratuite et les animations ne manqueront pas dans les rues d’Aigues-Mortes entre saynètes, déambulations costumées, festives et musicales, mais encore bateleurs et saltimbanques. On pourra aussi trouver, sur place, un marché médiéval et artisanal et, comme on s’en doute, les tavernes de la cité se feront un plaisir d’accueillir les nobles visiteurs, comme les roturiers, pour y faire ripaille.
Compagnies médiévales et artistes invités
Les blancs manteaux – Le Chevalier d’Algues – – Cie Djinjols – Douves & Donjons – Drakonia – Gruppo Storico Sbandieratori y Musici Ducato di Parma fornavo taro – Animaléa – Les Gueux de Volonne – Merces – Osco Musique – Les Sans Terre de Regordane – Turba Musica – Nostradamus.
Pour les passionnés d’histoire, une exposition sur le thème de Saint-Louis est prévu à partir du vendredi et tout au long de l’événement. Une conférence viendra également la compléter le dimanche sur le thème de Louis IX sur la route des croisades.
Sujet : agenda, médiéval, animations, Moyen Âge festif, compagnies médiévales, campements, ateliers, marché médiéval, taverne médiévale, monde médiéval. Evénement : Les Médiévales de Toulouse Lieu : Toulouse, Haute-Garonne, Occitanie Dates : du 27 au 29 mai 2022
Bonjour à tous,
n route pour l’Occitanie et la ville de Toulouse où une grande fête vous attend à la fin de ce mois de mai. A cette l’occasion, le centre de la ville rose se drapera de ses plus belles couleurs médiévales pour 3 jours d’agapes et de célébration.
Il s’agit d’une grande première pour cet événement organisé par le FEDE Toulouse, institution locale qui regroupe toutes les associations de commerçants, artisans et professionnels de la cité.
Animations et programme
Ouvert dès le vendredi 27 mai à 10h00, la fête battra son plein durant tout le week-end pour se terminer le dimanche 29 mai, en fin d’après-midi. Des nombreuses troupes de reconstituteurs, musiciens et artistes sont attendus pour l’animer et le programme promet un grand nombre d’animations : spectacles de tir au canon et à l’arme de siège, déambulations en costume dans les rues de la ville, concert de musiques médiévales ou encore promenades en calèche dans le centre.
L’histoire vivante aura, bien sûr, sa place et les compagnies et mesnies de chevaliers invités installeront également leurs campements d’époque au bord de la Garonne. On pourra y assister à des démonstrations de combats et des revues de troupes, mais encore des saynètes tout droit sorties du Moyen Âge, sans oublier des ateliers divers reflétant le quotidien des troupes aux temps médiévaux. Les visiteurs pourront même y apprendre à confectionner une cotte de mailles ou y découvrir des expositions de matériels, de tenues et d’armures d’époque.
Pour clore sur cette partie spectacles et animations, ces médiévales toulousaines se veulent aussi festives que familiales et des activités spéciales y seront proposées, tout spécialement, à l’attention des plus petits : jeux, ateliers, initiation aux principes de la chevalerie, …
Compagnies médiévales et troupes attendues
La troupe Pescaluna – Chevaliers de Trincou – Comité de Toulouse – Historia Tolosana – Les chevaliers de la Cailleterie – Les Lions du Kent – Les Enguineurs – Compagnie du Gras Jambon.
Marché médiéval et taverne
Côté emplettes, on pourra profiter, tout au long de cet événement, d’un marché médiéval, artisanal et gourmand avec ses échoppes. Enfin, pour les grandes faims, viandes rôties au feu et aux épices attendront les visiteurs au sein d’une taverne médiévale spécialement montée pour l’occasion.
Frederic F pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
NB : les photos utilisée sur l’image d’en-tête proviennent de la troupe de reconstitution historique Historia Tolosana qui sera présente à ces médiévales.
Sujet : musique, poésie, chanson médiévale, troubadours, occitan, langue occitane, langue d’oc, amour courtois, courtoisie Période : Moyen Âge central, XIIe, XIIIe siècle Auteur : Peire Vidal (? 1150- ?1210) Titre : Be.m pac d’ivern e d’estiu Interprète : Flor Enversa Evénement : Festival Troberea 2010
Bonjour à tous
ujourd’hui, nos pas nous ramènent du côté de la Provence médiévale en compagnie de Peire Vidal. Nous y découvrirons une nouvelle chanson du grand troubadour du XIIe-XIIIe siècle par le menu : sa traduction en français moderne, ses sources manuscrites, le tout accompagné d’une belle version servie par l’ensemble de musiques médiévales Flor Enversa.
Be.m pac d’ivern e d’estiu dans le manuscrit français 854 de la BnF
Une chanson médiévale en forme de louange courtoise
On retrouvera, dans la chanson du jour, un Peire Vidal, grandiloquent et énergique à son habitude. Cette fois, il mettra toute sa verve au service non pas de ses hauts faits, mais de la nouvelle grande dame qu’il a élue ; Elle est, d’après ce qu’il nous confie, sise à Montesquieu, en Nouvelle-Aquitaine. Tout au long de ses strophes, il lui fera des louanges sans réserve tout en fustigeant ouvertement les adversaires de cette dernière. Au passage, le troubadour toulousain nous gratifiera de quelques purs joyaux de poésie occitane médiévale comme ces deux vers, par exemple, qu’on a presque peine à traduire tant cela fait peu justice à la langue d’origine :
Paro.m rozas entre gel E clars temps ab trebol cel.
Des roses m’apparaissent au milieu de la glace, Et un temps clair par un ciel obscur.
Pour bien donner la mesure de son immense admiration pour la dame et du lien qui l’unit à elle, le troubadour fait aussi le choix de terminer la plupart de ses strophes par de grandes références bibliques, en invoquant aussi les saints et les anges. Dans son voyage poétique, il fera encore quelques détours vers d’autres destinations : l’un d’eux par Montoliu en Occitanie, un autre par la Castille et l’Espagne qui lui sont chères (dans ses pérégrinations, il a séjourné au cour de Castille et d’Aragon). Enfin, il citera également l’empire de « Manuel ». Il s’agit, sans grande doute, de Manuel Ier Comnène, empereur byzantin du XIIe siècle. Contemporain de Peire Vidal, ce souverain connut un long règne de 37 ans et fut très apprécié du monde chrétien occidental pour son soutien au royaume de Jérusalem.
En dehors de cela et même après traduction, ce texte ne livre pas tous ses secrets. Certaines références contextuelles demeurent obscures, leurs secrets engloutis dans le fleuve du temps mais il fallait bien que la poésies du troubadour voyageur conserve aussi ce charme.
Sources historiques et médiévales
Pour les sources historiques, Be.m pac d’ivern e d’estiu est présente dans une grand nombre d’ouvrages datés du Moyen Âge central à tardif et consacrés aux troubadours occitans. On pourra citer, par exemple, le chansonnier provençal K, référencé ms fr 12473 ou encore le fr 12474 de le BnF, ou même le canzionere provenzale de la bibliothèque d’Estense. Aujourd’hui, nous avons choisi de vous la présenter telle qu’on peut la trouver dans le Ms Français 854 (voir image un peu plus haut dans cet article). Ce manuscrit médiéval, daté du XIIIe siècle et également connu sous le nom de Chansonnier occitan I, contient, sur un peu plus de 400 feuillets, de nombreuses poésies de troubadours. Il est actuellement conservé au département des manuscrits de la BnF et peut-être consulté sur Gallica.
Une interprétation du duo Flor Enversa
Nous retrouvons, aujourd’hui, le duo médiéval occitan Flor Enversa. Nous avions déjà eu l’occasion de vous parler de cette formation à l’occasion de l’étude d’une chanson du troubadour Marcabru (revoir l’article et la bio de Flor Enversa). Ce duo, formé en 2006, prend l’occitan médiéval et les troubadours du Moyen Âge central, très au sérieux ; ils ont déjà produit 5 albums sur ce sujet, en s’entourant au besoin d’autres musiciens et collaborateurs.
L’art des troubadours provençaux, l’album
La version de la chanson de Peire Vidal que nous vous proposons ici est extraite d’un concert donné à l’occasion du Festival Trobarea 2010. Cependant, vous pourrez également la retrouver dans un double album de Flor Enversa, sorti en 2018, et ayant pour titre L’Art des Troubadours Provençaux des XIIème et XIIIème siècles. Avec une durée total de 104 minutes d’écoute et au long de 21 pièces, ce double CD propose un très large voyage au temps des troubadours occitans du Moyen Âge.
On y retrouve des noms célèbres tels que la Comtessa de Dia, Raimbaut de Vaqueiras, Raimbaut d’Aurenga et bien sûr Peire Vidal, mais ils sont également entourés d’une foule d’autres troubadours d’époque un peu moins reconnus mais tout aussi intéressants. Au passage, la formation occitane nous gratifie de quelques contrafactum originaux qui fournissent l’occasion de découvrir de nouveaux textes et poésies. Nous vous proposons de retrouver cet album sur le site officiel de Flor enversa aux côtés de l’ensemble de leur discographie.
Membres du groupe Flor Enversa
Thierry Cornillon (chant, rote, flûtes, harpe, psaltérion…) et Domitille Vigneron (chant, vièles à archet). A l’occasion de cet album, les duettistes de Flor Enversa se sont aussi accompagnés du musicien David Zubeldia.
Be.m pac d’ivern e d’estiu de Peire Vidal, en occitan médiéval et en français moderne
NB : pour cette traduction en français actuel, nous avons utilisé amplement le travail de Joseph Anglade (les poésies de Peire Vidal, 1913). Toutefois, nous nous sommes permis de le revisiter aux moyens de recherches complémentaires et de tournures plus personnelles.
I Be -m pac d’ivern e d’estiu E de fretz e de calors, Et am neus aitan com flors E pro mort mais qu’avol viu : Qu’enaissi m ten esforsiu E gai Jovens et Amors. Equar am domna novela, Sobravinen e plus bêla, Paro.m rozas entre gel E clars temps ab trebol cel.
Je me délecte ( je me repais, j’apprécie) d’hiver et d’été Et de froid et de chaleur, Et j’aime la neige autant que les fleurs Et un preux mort plus qu’un vil lâche : Ainsi je me tiens avec force En gaîté, Jeunesse et Amour. Pareillement, comme j’aime une nouvelle dame, Gracieuse et belle plus que toute autre, je vois des roses au sein de la glace et un temps clair dans un ciel obscur.
II Ma domn’ a pretz soloriu Denan mil combatedors, E contra.ls fals fenhedors Ten establit Montesquiu : Per qu’al seu ric senhoriu Lauzengiers no pot far cors, Que sens e pretz la capdela, E quan respon ni apela, Sei dig an sabor de mel, Don sembla Sant Gabriel.
Ma dame a un mérite unique Face à mille combattants Et contre les faux hypocrites Elle tient Montesquieu fortifié ; C’est pour cela qu’à sa puissante seigneurie Aucun médisant ne peut s’attaquer, Car la raison et l’honneur la guident Et quand elle répond ou appelle, Ses paroles ont saveur de miel, Qui la font sembler à Saint-Gabriel.
III E fai.s plus temer de griu A vilas domnejadors, Et als fis conoissedors A solatz tant agradiu, Qu’al partir quecs jur’ e pliu Que domn’ es de las melhors : Per que – m trahin’ e.m cembela E.m tra.l cor de sotz l’aissela, E a.m leial e fizel E just plus que Deus Abel
Et elle se fait plus redouter qu’un griffon Des galants méprisables Et pour les fins connaisseurs (de l’amour ajoute Anglade) Elle est d’une compagnie si charmante Qu’en s’en séparant d’elle, chacun d’eux jure et assure Qu’elle est une des meilleures dames qui soit ; Pour tout cela, elle m’entraîne et m’attire Et elle me tire le cœur de sous l’aisselle ; Et je lui suis loyal et fidèle, Et plus juste qu’Abel envers Dieu.
IV Del ric pretz nominatiu Creis tan sa fina valors Que no pot sofrir lauzors La gran forsa del ver briu. Sei enemic son caitiu E sei amie ric e sors. Olh, front, nas, boch’ e maissela, Blanc peitz ab dura mamela, Del talh dels filhs d’Israël Et es colomba ses fel.
De son précieux et remarquable mérite S’accroît tant sa valeur parfaite Que l’éloge ne peut exprimer La grande force de sa valeur véritable. Ses ennemis sont chétifs et misérables, Et ses amis puissants et élevés. Yeux, front, nez, bouche et menton, blanche poitrine aux seins durs, Elle est du même bois que les fils d’Israël Et elle est colombe sans fiel.
V Lo cor tenh morn e pensiu, Aitan quant estauc alhors ; Pois creis m’en gaugz e doussors, Quan del seu gen cors m’aiziu. Qu’aissi com de recaliu Ar m’en ve fregz, ar calors ; E quar es gai’ et isnela E de totz mals aibs piucela, L’am mais per Sant Raphaël, Que Jacobs no fetz Rachel.
J’ai le cœur morne et pensif Autant que je suis éloigné d’elle, Puis ma joie et ma douceur augmentent Quand je me rapproche de son corps gracieux. Et ainsi comme lors d’une fièvre, Tantôt me vient le froid, tantôt la chaleur. Et parce qu’elle est gaie et joyeuse Et vierge de tous vices, Je l’aime d’avantage, par Saint Raphaël, Que Jacob ne le fit de Rachel.
VI Vers, vai t’en ves Montoliu E di m’a las très serors, Que tan mi platz lor amors, Qu’ins en mon cor las escriu ; Ves totas très m’umiliu ; E.n fatz domnas e senhors. E plagra.m mais de Castela Una pauca jovensela, Que d’aur cargat mil camel Ab l’emperi Manuel.
Vers, allez vers Montolieu Et dites aux trois sœurs Que tant me plaisent leurs amours Qu’au dedans de mon cœur je les ai gravées ; Envers toutes trois, je m’incline ; Et j’en fais mes dames et seigneuresses. Et je préfère bien mieux de Castille une modeste jouvencelle Que mille chameaux chargés d’or Et tout l’empire de Manuel.
VII Qu’en Fransa et en Beriu Et a Peiteu et a Tors Quer Nostre Senher socors Pels Turcs que.l tenon faidiu, Car tout l’an los vaus e.l riu On anavo.lh pechadors ; E totz hom que no-s revella Contr’aquesta gen fradella Mal me sembla Daniel Que.l dragon destruis a bel.
Qu’en France et en Berry, Et à Poitiers et à Tours, Notre Seigneur cherche secours Contre les Turcs qui le tiennent banni, Puisqu’ils lui ont enlevé les vallons et le ruisseau Où se rendaientles pécheurs ; Et tout homme qui ne se réveille pas Contre cette gent scélérate Me parait bien dissemblable à Daniel Qui tua le dragon de Bel.
VIII Per Sant Jacme qu’om apela L’apostol de Compostela, En Luzi’ a tal Miquel Que.m val mais que cel del cel.
Par Saint Jacques qu’on appelle L’apôtre de Compostelle, A Luzia, il y a un Michel Qui, pour moi, vaut mieux que celui du ciel.
IX Francs reis, Proensa.us apella, Qu’en Sancho la.us desclavella, Qu’el en trai la cer’ e.l mel E sai trametvos lo fel.
Nobles Rois, la Provence vous appelle ; Que Don Sanche la détache de vous, Car il en tire la cire et le miel Et, ici, ne vous transmet que le fiel.
En vous souhaitant une excellente journée. Fred pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes
NB : sur l’image d’en-tête nous avons simplement repris et retouché légèrement l’enluminure et le portrait de Peire Vidal qu’on trouve, en dessous de sa Vida, dans le Manuscrit 654 de la BnF.