Archives par mot-clé : bonne année

Bonne & heureuse année 2022

Bonjour à tous,

n cette nouvelle année, nous vous souhaitons nos meilleurs vœux. Que l’an 2022 vous apporte joie, santé et félicité avec aussi de grandes richesses d’apprentissage et d’enseignement sur vos chemins de vie. Que cette année signe aussi la fin de cette folie qui n’a déjà que trop duré et dont on ne sait plus dire où se termine le sanitaire et où commencent le politique et ses abus.

L’enluminure que nous avons utilisée pour notre carte de vœux est tirée des Heures de Charles d’Angoulême (Horae ad usum Parisiense). Conservé à la BnF, sous la référence Latin 1173, ce magnifique manuscrit médiéval daté du XVe siècle, a été commandité par le père de François 1er et détenu également par le roi lui-même. Il a été enluminé par deux grands peintres et maîtres enlumineurs du Moyen Âge tardif : Jean Bourdichon et Robinet Testard. Comme il a été numérisé, vous aurez tout le loisir de le consulter en ligne sur Gallica.

Carte de vœux de fin d'année médiévale

Une annonce faite aux bergers festive

Originellement, cette enluminure avec sa danse médiévale et ses deux personnages pointant le ciel, à l’arrière plan, fait référence à la célèbre scène biblique de l’Annonce faite aux bergers. Elle en suit, toutefois, assez peu le formalisme avec son choix original de mettre en avant une célébration plutôt champêtre pour fêter l’arrivée du Christ.

En général, sur ce type de représentations, on a plutôt l’habitude de voir les bergers émus par l’annonce, au centre ou à peu près de la composition, avec une cohorte d’anges venus se présenter à eux. Ici, la nouvelle est presque révélée par un détail de l’enluminure et ces bergers tournés de dos qui pointent l’ange du doigt. L’ensemble reste très joyeux et l’on semble se situer un instant après la révélation, au moment où l’annonce faite aux bergers est déjà en train de se répandre parmi les hommes.

Détournement & secrets de fabrique

Sur notre version et en espérant qu’il ne nous en veuille pas trop, l’ange annonciateur s’est transformé en feu d’artifice. C’était de circonstance pour célébrer l’année. Afin de confectionner ce dernier, nous avons fait appel à un manuscrit du milieu du XVIe siècle : Le Livre des Miracles d’Augsbourg (Augsburger Wunderzeichenbuch). S’il n’est pas tout à fait contemporain des Heures de Charles d’Angoulême, l’événement auquel il fait référence n’est pas loin de l’être. En effet, sur son feuillet 70, l’ouvrage représente un objet de grande taille avec une longue traîne aperçu dans le ciel d’Allemagne en juin de l’an 1456. Il s’agit ni plus ni moins que de la comète de Halley. Elle a fourni la base de notre feu d’artifice.

Dernier détail, l’enluminure originale se déroule en plein jour, contrairement à l’annonce biblique faite aux bergers qui survient pendant la nuit du solstice. Du coup, nous avons repassé notre illustration en mode nocturne. Pour tirer un feu d’artifice, avouez que c’est tout de même plus propice.

Des feux d’artifice au Moyen Âge ?

Si nos feux d’artifices ne sont pas d’origine, tout comme la poudre, ces derniers étaient connus au Moyen Âge tardif et même avant. Au XIIIe siècle, des auteurs comme Roger Bacon en parlaient déjà dans son Œuvre majeure, dans la foulée de Marcus Grœchus :

« Il est des substances dont la détonation frappe l’oreille à tel point, surtout pendant la nuit, quand tout a été convenablement disposé pour cela et quand la détonation est subite, inattendue, que, ni les armées, ni les villes ne peuvent en soutenir les effets. Aucun éclat du tonnerre ne peut être comparé au bruit de ces détonations. Les longs éclairs qui sillonnent la nue sont incomparablement moindres, et, à leur vue, nous n’éprouvons pas la moindre. terreur. » Roger Bacon –Opus Majus (1267).

Le Marcus Grœchus en question parle même de feux volants et en donne la recette, vers 1230, dans son Livre des feux pour brûler les ennemis (Liber ignium ad comburendos hostes). Dans son ouvrage « Histoire anecdotique des fêtes et jeux populaires au Moyen Âge » (1870), l’écrivain et historienne Joséphine Amory de Langerack nous conte également une grande frayeur qu’on aurait faite au comte de Charolais et au duc de Berry. Vers la deuxième moitié du XVe siècle, un breton connu sous le nom de Jean Boute-Feu ou Jean des Serpents en aurait été la cause involontaire. Il fit partir une fusée dans les airs qui fila malencontreusement en direction des fenêtres des deux princes, en leur causant, nous dit elle, une grande terreur. Elle nous dépeint l’homme comme « un sorcier charlatan qui abusait des badauds des campagnes et villes au moyen de poudre qu’il allumait et faisait partir en l’air en pétards et en fusées« . Ayant mis en alerte toute la garde pour trouver qui avait cherché à leur nuire de manière si étrange qu’elle paraissait être magique, les deux nobles auraient finalement débusqué l’homme et se seraient fait expliquer tous les mystères de ce feu volant.

Encore une très bonne année 2022 à tous !

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

De très belles fêtes de fin d’année, un beau réveillon pour rêver et une heureuse année 2017

Maurice_Maeterlinck_citation_prix_nobel_litterature_ecrivain_belge_XIX_siecle« Les années apprennent peu à peu, à tout homme, que la vérité seule est merveilleuse. »

Maurice Maeterlinck, (1862 -1949)
Ecrivain belge, Grand prix Nobel de Littérature

Bonjour à tous,

C_lettrine_moyen_age_passionomment se passent les derniers jours de cette année, mes amis? Ont-ils déjà la saveur du renouveau? Etes-vous prêts à faire du temps qui vient une épopée merveilleuse de chaque instant, à la poursuite de vos rêves et de vos souhaits les plus chers? Je vous le souhaite du fond du coeur.

voeux_2107_moyen_age_histoire_poesie_litterature_musique_monde_medieval

L’anthropologue américain Gregory Bateson disait que l’homme est un être chrono-holistique, soit une mécanique merveilleuse qui évolue constamment dans le temps, autant que dans un système global, et je prétends, quant à moi, qu’il est aussi une machine à rêver, en mouvement et en devenir. N’existe-t-on que dans le rêve d’un papillon comme le questionnait le célèbre penseur chinois Tchouang-tseu, quatre siècles avant notre ère? Ne sommes-nous nés que de l’inspiration d’un vieux chêne millénaire, assoupi dans le bruissement du vent, au coeur d’une forêt moussue?  Ou ne sommes le_reve_du_vieux_chenenous, encore, que les fils de lumière entrelacés d’un Dieu qui nous a crée libres pour que nous comprenions que les plus beaux fruits qu’il nous a laissés de sa sagesse se tiennent tout au fond de nos coeurs, pour peu que nous y regardions? A ces questions, chacun a trouvé des réponses et que l’on prête ou non une intention à l’oeuvre derrière cet univers, je veux croire qu’elles convergent toutes vers le mieux-être de chacun et de notre humanité.

Meilleurs voeux 2017 et une très belle année à venir! Soyez heureux et laissez rayonner cette grande joie sur le reste des hommes. C’est très sérieux, c’est même sans doute une des plus grandes responsabilités que nous ayons dans ce monde.  Sur ce, je vous laisse avec une citation de Boris Vian et vous donne rendez-vous en 2017!

« Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le bonheur de tous les hommes c’est celui de chacun. » Boris Vian – L’Ecume des jours.

Fred
Pour moyenagepassion.com.