Archives par mot-clé : drôme

Agenda : Crest, la belle médiévale, revient au Moyen Âge

Blason Armoirie de la ville de Crest - Drôme

Sujet : festivités médiévales, animations médiévales, compagnies médiévales, spectacles, marché artisanal, Moyen Âge festif, reconstituteurs.
Lieu : Crest, Drôme, Auvergne-Rhône-Alpes
Evénement: La 17e fête médiévale de Crest
Dates : du 27  au 28 mai 2023

Bonjour à tous,

ur l’agenda des animations du week-end prochain, la ville de Crest évoquera son riche passé médiéval, le temps d’une grande célébration. Il faut dire qu’avec ses jolies ruelles en pente et ses pavés, avec encore sa grande tour qui la surplombe (le plus haut donjon médiéval de France !) , la belle cité drômoise se prête particulièrement bien à l’exercice. En temps normal, ses vieilles pierres et ses atours offrent déjà, à eux seuls, un véritable voyage au cœur du Moyen Âge.

Au programme des réjouissances 2023

Animations médiévales Crest, 2023, affiche de la fête médiévale

Crest n’en est pas à son premier galop d’essai, puisqu’il s’agira de la 17e édition de cette belle fête médiévale. Comme à chaque fois, on peut donc s’attendre à y croiser des milliers de visiteurs et ce programme 2023 replet d’animations promet d’y contribuer.

L’année dernière, le service culturel de la municipalité, épaulée par les associations et une bonne poignée d’acteurs locaux, nous avait entraîné sur le thème d’un « Jardin au paradis ». Pour ce nouveau cru, elle a choisi comme titre de l’événement  » Génération Moyen Âge », un thème qui entend faire le trait d’union entre monde médiéval et modernité. Nul doute que sous cette bannière, la fête saura aussi rallier dans la bonne humeur tous les participants avec ou sans costume, et toutes générations confondues.

Des animations médiévales plein la vue


Au fil de ces deux journées du 27 et du 28 mai, les animations battront leur plein, de manière permanente, dans les rues de la cité : farces et spectacles humoristiques, saynètes et bonimenteurs, déambulations en fête et en musique, concerts de rue, saltimbanques et cracheurs de feu seront de la partie. Pas de fête médiévale réussie sans compagnies de reconstituteurs dignes de ce nom. Sur place, des troupes en arme variées tiendront campements. On pourra y découvrir différents aspects de la vie civile et militaire médiévale, entre artisanat, exposition de matériels, animations scénarisées, auxquels s’adjoindront démonstrations de combats rapprochés en armure et exercices de tirs variés (archers, arbalétriers,…).

Le tableau ne serait pas complet sans ateliers de métiers d’antan. Cette édition vous permettra de vous initier à la broderie médiévale, à la corderie, au travail du cuir, aux métiers du verre soufflé, de la forge, de la calligraphie et d’autres encore.

Compagnies et animations médiévales à Crest, événement agenda 2023

Compagnies médiévales & comédiens attendues

( liste non exhaustive, artisans et exposants du marché non compris)

Archers de Saint-Loup – Compagnie Créations Internationales – Compagnie Zazie 7 – Compagnie Les Alexandrains- Compagnies l’Arbre-Frée – La Maisnie Hellequin – Les Derniers trouvères Magic Land Théâtre – Compagnie la Lily Impro Lyon – Le Chant de l’Epée – Le PistilL’Ordre des Chevaliers Templiers de France – L’ordre Chevaleresque de Crest- Sagittari Liger- Ragondine

Autres surprises et temps forts

Au titre des nombreuses animations de cette édition, on pourrait encore ajouter, en vrac, une grande dictée médiévale, des jeux-quizz interactifs, une conférence sur JRR Tolkien et son médiévalisme. De nombreuses démonstrations de cuisine médiévale sont aussi prévues tout au long de l’événement. Thème oblige, pour agrémenter cette partie animation, les amateurs de nouvelles technologies et de mondes virtuels pourront également trouver, sur place, un espace « spécial gaming » autour de jeux vidéo « médiévalisants ».

Le samedi soir comptera aussi comme un vrai temps fort de cette édition. Entre ripailles médiévales animées, grands concerts, défilé de mode médiévale et spectacle de feu, il entraînera ses fêtards jusqu’au milieu de la nuit.

Marché artisanal & Ripailles

Pour que la fête soit vraiment complète, un marché artisanal d’inspiration médiévale vous permettra de satisfaire vos envies shopping ou plus gourmandes. Quant aux tablées crestoises, elles seront nombreuses à avoir donné à leur carte une touche médiévale et se tiendront ouvertes aux grand faim et grand soif, tout au long de l’événement.

Nous vous invitons à consulter le programme complet sur le site de la municipalité – En cas de souci, vous pouvez aussi le télécharger ici.

Revoir tous nos articles précédents sur la Médiévale de Crest :
Edition 2022Edition 2019Edition 2018Edition 2017.

En vous souhaitant une excellente journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Monde Médiéval sous toutes ses formes.

Le Moyen Âge festif de retour en la cité de Crest

Blason Armoirie de la ville de Crest - Drôme

Sujet : festivités médiévales, marché, animations médiévales, compagnies médiévales, spectacles, marché artisanal, Moyen Âge festif
Lieu : Crest, Drôme, Auvergne-Rhône-Alpes
Evénement: Les 16e fêtes médiévales de Crest
Dates : du 3  au 5 juin 2022

Bonjour à tous,

e week-end prochain, sur l’agenda des animations médiévales, la jolie cité drômoise de Crest célèbrera le Moyen Âge durant trois jours. Il s’agira de la XVIe édition de cette fête médiévale organisée par les services culturels de la municipalité en partenariat des associations culturelles et commerciales locales, des institutions du cru et encore une centaine de bénévoles.

Au programme des médiévales de Crest

La grande fête médiévale de Crest - affiche

Toutes les rues de la vieille ville seront donc en liesse du vendredi 3 au dimanche 5 juin, pour ce grand retour du Moyen Âge festif à Crest. Elles seront aussi en fleur puisque c’est le thème affiché de cette médiévale qui titre « un jardin au paradis ». En plus d’une belle promesse visuelle et odorante, les organisateurs nous proposent une foule de divertissements pour petits et grands, le tout totalement gracieusement. Ainsi, entre déambulations musicales et théâtrales, danses anciennes, farces médiévales, contes et saynètes, joutes orales, près de cent spectacles sont annoncés tout au long de l’événement. Côté temps forts, le samedi soir verra sa nocturne particulièrement animée avec spectacle de feu, concert et banquets.

Animations, campement et ateliers

Grands campements de chevaliers et d’archers médiévaux seront encore de la partie, de manière permanente, avec même cette année un camp à la façon des vikings. Avec la présence de tous ces reconstituteurs et compagnies d’époque, on pourra tabler sur de nombreuses démonstrations de tirs et de combats à l’arme et en armure. Dans tous ces espaces animés, de nombreux ateliers de métiers anciens permettront encore de se plonger dans un retour au Moyen Âge : ateliers de cuisine, tissage, forge, distillation de plantes aromatiques, calligraphie, frappe de monnaie, etc…

Bien sûr, la belle tour de Crest, grande donjon emblématique de la cité, sera aussi de la fête avec des animations continues et des visites guidées. Pour ajouter à l’atmosphère joyeuse, ludique et costumée, des concours seront organisés également durant l’événement (photos, dessins et costumes).

Carte postale animations et compagnies médiévales à Crest

Compagnies médiévales et artistes présents

Chant of Trees – Compagnie Tan Elleil – Drakwald – Nemain la Lune – Compagnie Les petits pédestres – Compagnie Sagittari Liger – Campement de l’Ordre chevaleresque de Crest – Tancrède le maître apothicaire – Péronelle et Gauthier – Compagnie Les AlexandrAins – Archijeux – Créations Internationales – Paroisse Sainte Famille du Crestois – Compagnie Zazie 7 – Compagnie Orphélia – Association l’Embellie paysanne – Association Zimboum

Marché artisanal et ripailles

Cette célébration inspirée du Moyen âge ne serait pas complète sans un marché artisanal et médiéval. Celui de Crest ambitionne d’être un des plus grand marché de ce type en Auvergne-Rhône-Alpes et on devrait donc y trouver de nombreuses échoppes. A tout cela, s’ajouteront encore agapes et ripailles. En plus du grand banquet du samedi soir, les restaurants locaux se mettront sur leur 31 médiéval, tout au long de la fête, pour offrir aux visiteurs quelques mets inspirés des temps médiévaux.

Voir la page FB de l’événementTéléchargement du programme

Autres articles sur cet événement  Edition 2017 –  Edition 2018  Edition 2019

En vous souhaitant une excellente journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Monde Médiéval sous toutes ses formes.

« MONTJOIE SAINT-DENIS » une Expression médiévale redevenue D’actualité

Bonjour à tous,

e mois dernier, le Moyen Âge est revenu en force dans l’actualité au cri de « Montjoie Saint-Denis ! À bas la Macronie!« . L’histoire a défié la chronique. Elle a même fait le tour du monde depuis, en trouvant de larges échos dans la presse internationale.

Une rencontre inattendue en pays drômois

Rappelons les faits pour ceux qui vivraient coupés des médias : lancé à plein régime, depuis quelque temps déjà, dans sa campagne présidentielle de 2022, le président français Emmanuel Macron, faisant fi de la Covid et n’écoutant que son enthousiasme, a décidé de sortir de sa bulle élyséenne pour partir à la rencontre du bon peuple. Au programme donc, grosse opération de communication sous l’œil des caméras, serrage de louches et, peut-être encore, pour la gourmandise, quelques selfies concédées aux pécores épris de réseaux sociaux, croisés sur l’itinéraire.

blason armoirie de la cité de Saint-Vallier, Drôme
blason de la cité de Saint-Vallier dans la Drôme

Ainsi, rendu à Tain l’Hermitage, jolie petite cité drômoise du bord du Rhône aux collines parsemées de belles vignes, le champion toute catégorie de la communication de haute voltige et du « en même temps », a croisé, contre toute attente, un destin plutôt inattendu. Sûr d’être en terrain conquis, le président français 3.0 s’est, en effet, approché d’un pas léger d’une petite foule de gaulois qu’il croyait acquise, sans se douter qu’une drôle de réalité allait bientôt lui tomber dessus de manière inattendue. C’est en la personne d’un villageois de 28 ans que l’affaire survint : Damien T, natif de Saint-Vallier, une petite ville à 13 km de là.

L’affaire est d’autant plus incroyable que nous sommes, nous-même, natif du coin et quand je dis nous c’est surtout moi puisque c’est un nous de politesse. Je sais, c’est peut-être un détail pour vous, mais comme aurait pu ajouter France Gall : « pour moi ça veut dire beaucoup ». Le village dauphinois et drômois de Saint-Vallier, anciennement baptisé Saint-Vallier-sur-Rhône, compte, en effet, un peu moins de 4000 habitants pour vous dire à quel point la coïncidence est frappante (si l’on me passe l’expression). Etant nous-même amateur de monde médiéval et ne rechignant pas, de temps en temps, à suivre quelques vidéos de béhourd, l’inquiétude pourrait nous effleurer pour peu. Pourrions-nous être sujet à une sorte de contagion et surtout de quelle nature ? Après avoir donné naissance à des brigands de grand chemin comme Mandrin, le Dauphiné, ou même la Drôme des collines seraient-ils susceptibles d’engendrer de nouvelles sortes de révolutionnaires anti-macroniens ?

Damien T, villageois natif de Saint-Vallier

Damien T

Passionné d’histoire médiévale et de béhourd, le jeune homme a été décrit par ses amis comme un gilet jaune, mais aussi comme quelqu’un « de sans histoire », ce qu’attesterait plutôt, son casier judiciaire. Pris dans les mailles de la ruralité, il anime quelques associations, en rêvant sans doute d’ailleurs un peu plus bleu. Prenons toutefois des précautions. Le villageois a, en effet, aussi été décrit, par certains médias officiels (d’immense tenue comme toujours) comme « une nouvelle forme de terrorisme » à lui tout seul. Selon eux, il serait, en somme, une sorte d’hybride entre Adolf Hitler, Bruce Lee, un égorgeur extrémiste tchétchène et encore un fils caché de Papacito, auteur, polémiste et youtubeur occitan passionné de monde médiéval et de Béhourd, lui aussi (décidemment).

Bref, pour certains journalistes appartenant aux sphères les plus proches des milieux autorisés (chers à feu Coluche), le jeune drômois ne serait qu’une tête de l’hydre, la ligne de front de tout un climat de violence sociale généralisée, et plus encore, le symbole d’une fronde extrémiste rampante contre l’autorité. Pour tous ces journalistes (que je décrirais comme atteints de certaines formes d’hystérie collective si j’osais me prononcer) notre villageois serait donc le point culminant d’une sorte de mal diffus. En gros, vous avez compris, « La peste brune serait en marche ». Au passage, vous noterez la vitesse effrayante à laquelle ses moindres affinités sur les réseaux ont été jetées en pâture au public, de manière sélective, par cette presse lapidaire et expéditive. Damien, as-tu liké notre chaîne youtube ou notre compte twitter ? Pour un peu, j’aurais peur…


Définition : « Montjoie Saint-Denis ! »

Tout cela étant dit, l’actualité file à toute vitesse et nombreux sont ceux qui ont déjà oublié l’incident. Il s’est déroulé à peine quelques semaines en arrière, mais, au vu de notre intérêt pour la langue d’oïl et le vieux-Français, nous nous devions au moins d’éclairer la définition de cette expression héritée du Moyen Âge et sortie au moment fatidique : « Montjoie Saint-Denis ! ». En l’occurrence elle a été suivi de « À bas la Macronie ! » mais ça tout le monde comprend. C’est du français moderne.

Le Petit dictionnaire de l’ancien français

Dans le Petit dictionnaire de l’ancien français de Hilaire de Van Daele, on trouve :

Montjoie : sf : comble, sommet, perfection. Comme cri de guerre de Charlemagne et de ses chevaliers (plus tard Montjoie Saint-Denis !), ce mot semble une corruption de Montjoux litt. « Mont de Jupiter » (montem Jovis), très répandu en diverses localités qui s’applique toujours à une hauteur naturellement placée sous la protection du plus « élevé » des Dieux. Montjoie serait donc à l’origine une invitation à invoquer le maître des dieux, dans laquelle plus tard l’élément joux n’étant plus compris aurait fait place à « joie », mot qui excite l’Enthousiasme.

Glossaire de la langue Romane

Dans le Glossaire de la langue Romane de J.B.B. Roquefort (1813), on retrouve cette idée d’élévation et de cri de guerre.

Monjoie, monjoye, montjoie : cri de guerre des Rois de France, nom du Roi d’Armes de France ; petite montagne, colline, élévation, monceau de pierre. Voyez Mont-joe. Il ajoute encore cette définition : Monjoie : Conciliateur, entremetteur de la paix selon D Carpentier.

Les définitions du Trévoux

Plus complet, le Trévoux (Dictionnaire universel françois et latin, vulgairement appelé dictionnaire de trévoux.T6 – 1771) vient ajouter de nombreux éléments permettant d’éclairer cette notion. Concernant le sens de Mont-Joie admis par les autres dictionnaires, on rejoint cette idée d’élévation artificielle, de tertre qui pourrait aussi symboliser la tombe antique des chefs de guerre. Ainsi, on aurait même désigné, par la suite, de Mont-joie Saint Denis, le tombeau même du Saint.

Bannière médiévale Mont-joie Saint Denis,

On y apprend encore que Mont-Joie est aussi « un vieux mot qui signifiait, autrefois, enseigne des chemins et particulièrement de ceux qui menoient aux lieux saints. Mons Gaudii via index. Ainsi, il y en avait un près de Saint Pierre de Rome, qu’on appeloit Mons Gaudii parce que les pélerins se réjouissoient se voyant près du lieu où il voulait aller. Orto Frisingensis appelle Mont-Joie le Vatican. Les croix qui sont sur le chemin de Paris à Saint-Denis, sont appelés Mon-joie-Saint-Denis. »

Quant aux hypothèses plus particulièrement liées à la définition « Mont-joie-Saint-denis », le Trévoux nous confirme que c’est aussi « l’ancien cri de guerre des rois de France, ès Behours & Batailles livrées aux ennemis dès que le Roi Clovis eut embrassé le Christianisme ». Certains y voient un dérivé de « moult joie » et le dictionnaire y compile encore des hypothèses en provenance d’autres auteurs du passé : bataille de Clovis s’étant terminé sur une montagne où se tenait une tour du nom de Mont-joie ou encore, invocation faite par Clovis, avant sa conversion au christianisme, face au danger de Saint-Denis sous le nom de Jupiter : « Saint Denis, mon Jove« . Pour conclure que le plus probable était simplement que c’était « un cri de guerre et de ralliement, qu’on faisait sous la bannière ou l’oriflamme de Saint-Denis, que les Rois portaient alors à l’armée, & qui en conduisait la marche. Dans le ralliement on se rangeait autour de cette bannière. Les Ducs de Bourgogne criaient Mont-Joie-Saint-André, parce qu’ils avaient la croix de Saint-André dans leurs drapeaux. les Ducs de Bourbon Mont-Joie-Notre-Dame et les rois d’Angleterre Mont-Joie-Notre-Dame-Saint-George. »

Pour faire une synthèse, « Montjoie Saint-Denis ! » symbolise à la fois l’élan, le ralliement, et un appel à la foi et au courage avant la bataille. Voilà pour le petit tour d’horizon et quelques définitions sur ce cri d’origine médiévale plein d’allant propulsé sur le devant de l’actualité. Impossible d’ailleurs de le mentionner, sans se souvenir qu’on avait pu l’entendre à de nombreuses reprises à l’occasion du film Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré, comédie du début des années 93, devenue quasiment culte grâce aux inoubliables prestations de Jean Réno (aka le comte Godefroy de Montmirail) et Christian Clavier (Jacquouille la Fripouille).


Quelques réflexions inspirées du contexte

Pour reprendre un peu l’affaire donc : au cœur de la Drôme des collines, celui que la presse nous avait vendu comme le double sur terre de Jupiter (mon Jove) a reçu un soufflet (un joée en vieux français), sur la joue (joé c’est en général là que ça se donne). Dans la foulée, la victime a minimisé le geste, en le déclarant isolé (ce n’était après tout que le début de sa tournée électorale anticipée), mais il a aussi parlé, un peu plus tard, « d’ultra violence ». Ne reculant devant rien, le champion toute catégorie des médias (qui ont, de concert, œuvré à le propulser au pouvoir) a tenté de récupérer l’incident pour se poser, en de grandes envolées, comme LE défenseur des libertés républicaines contre qui ? Bin contre « l’extrême-droite » bien sûr, qui d’autre ?  « Une tentative de gifle ne fera pas reculer la République. » (sic) No pasarem (eux non plus).

Communication politicienne quand tu nous tiens… Il faut dire qu’il n’a guère eu le choix. Si elle n’est pas dénuée de violence, la gifle s’exerce sur un terrain puissant au niveau symbolique. D’une certaine façon, elle rend l’affaire presque pire pour l’image du président. Un coup direct eut été bien plus clair que se faire souffleter. On aurait pu alors vraiment parler d’attentat, de terrorisme, etc… Là, les médias ont bien essayé un peu mais soyons honnête, on sent que ça ne prend pas sur tout le monde, loin de là. Une tarte à la crème ? Il aurait pu se réfugier derrière l’humour et montrer qu’il n’en manquait pas mais là… La gifle est bien plus humiliante. Elle est vexante, infantilisante, bref, bien plus encombrante. Au delà, dans l’intention de celui qui la donne, elle peut encore avoir pour fonction de faire atterrir brutalement celui qui la prend dans la réalité. Douche froide. Je te rabaisse et je te rappelle l’existence du réel. Là encore, la symbolique est gênante pour celui que ses détracteurs ont si souvent décrit un peu comme un monarque dans sa tour d’ivoire. D’ailleurs, la désignation de « Macronie » vient également de là. Utilisée elle aussi à grands renforts par l’opposition et au delà, elle moque une sorte de petite monarchie qui n’est plus tout à fait ni une république, ni une démocratie, et qui n’a plus rien de la France. Au bénéfice du doute et dans les cinquante dernière années écoulées, je n’ai pas souvenance qu’un président de la république ait fait hériter la France d’un tel sobriquet.

Une condamnation éclair

Le jeune Saint-Vallierois, au casier jusque là blanc comme neige, s’est retrouvé, quant à lui, instamment mis au fer par une justice qui, pour une fois, a décidé de se montrer éclair. Jugé sur le champ, il a déclaré au tribunal que son geste avait été impulsif. Le procureur n’en a pas voulu, considérant qu’il s’agissait d’un « acte de violence délibéré ». Le Tribunal a donc condamné le geste mais ne sans aller tout de même jusqu’à prêter à l’accusé des intentions machiavéliques ou préméditées de longue date. En ce qui nous concerne, nous sommes de l’avis que s’il l’avait prémédité son acte, il aurait sans doute opté pour une tarte à la crème. Non que cela aurait été plus souhaitable, mais cela nous semble plus exprimer la nature du personnage que les diabolisations qu’on a pu en lire ça et là. Tour étrange du destin. Si Macron ne s’était pas dirigé droit sur lui pour lui serrer la main, sans doute que rien ne se serait passé. Ici tout s’est joué en situation.

Quoi qu’il en soit, les faits sont là et l’outrecuidant drômois a écopé d’une condamnation de 18 mois de geôle dont quatre mois fermes, associée d’une déchéance de droits civiques durant plus de 3 ans, d’une impossibilité à vie d’exercer un métier dans la fonction publique et enfin d’une interdiction de détention d’armes pour cinq ans. Plutôt lourd pour un soufflet même si, on vous dira que dans certains pays, on n’aurait simplement plus jamais entendu parler de lui. Impulsif ou non, il était, de toute façon, inconcevable que ce camouflet qui a fait le tour du monde, reste impuni ; la loi a encadré précisément ce genre de cas même si certaines graduations semblent transparaître dans la mise en application, en relation à la fonction visée. Par exemple, on n’a vu récemment des maires se faire molester très rudement par des citoyens avec un soutien assez mitigé de l’exécutif, et une justice plutôt clémente. De même, on ne compte plus les fonctionnaires de police, agressés, ciblés au mortier, voire occis sans que cela déclenche jamais de procédures dérogatoires d’envergure. La rime est tentante : deux poids, deux mesures ? Bon, il s’agit du président, en même temps (j’ai hésité pour la virgule).

Taper c’est pas bien

Nous n’épiloguerons pas ici sur des commentaires trop politiques qui pourraient nous entraîner hors cadre. Posons déjà que « Taper c’est pas bien ». Tout le monde en a convenu. Le faire sur un président, fut-ce un soufflet, c’est encore moins bien. Sur cette idée, une partie de l’opinion a suivi. De l’obligation légale au reste de sacré monarchique, on pense au « Surveiller et Punir » de Michel Foucault et à ces temps où la chair du roi et celle de la France se confondaient dans une continuité symbolique. Porter atteinte à l’un équivalait alors à porter l’estocade à l’autre et quand l’Etat sévissait, il s’autorisait à punir le contrevenant dans ses chairs pour cette raison même. On ne se défausse pas si facilement de son histoire fusse-t-elle monarchique et médiévale. Certains journalistes zélés sont d’ailleurs montés au filet avec un argument flairant à plein nez une sorte de patriotisme à géométrie variable. Selon eux, à travers ce geste, nous devrions tous nous sentir atteints dans notre chair. Pour le dire trivialement, faut pas non plus trop en demander…

L’homme et la fonction

Pour rester cohérent, nous n’entrerons pas non plus dans le débat, posé par d’autres commentateurs, de savoir si la personne d’Emmanuel Macron a les épaules assez grandes pour remplir son costume présidentiel. Par ses actes et ses paroles, il s’est positionné à plus d’un titre, contre la hauteur de sa fonction même. Sur le fond, il est aujourd’hui perçu par un grand nombre de français plutôt comme un « déconstructeur » voire un destructeur de la France que comme un défenseur. C’est un peu ennuyeux tout de même, sur le plan du respect de la fonction, comme des institutions.

Les visiteurs, film médiéval

Au delà et cela n’aide pas, l’homme s’est aussi signalé par une pléthore de petites phrases méprisantes à l’égard du peuple qu’il est censé représenter :« ceux qui ne sont rien », « les gaulois réfractaires au changement », « je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques », « qu’ils viennent me chercher… » (voir également ici). Et il a en prononcé un nombre égal à l’égard de la nation qu’il est censé porter : « il faut déconstruire l’histoire de France », « il n’y a pas de culture française », etc… Enfin, pour compléter ce premier tableau, d’aucuns considèrent qu’Emmanuel Macron s’est personnellement abaissé à des niveaux indignes d’une fonction présidentielle, en s’affichant de manière inconsidérée et peu conventionnelle dans un nombre varié de situations (selfies contestables, fêtes peu conventionnelles, youtubeurs à l’Elysée, …). Pour ces commentateurs, Emmanuel Macron aurait perdu de vue que représenter la France et en être le président induisait le respect d’une certaine tenue protocolaire. Bien sûr, pas question ici d’établir une relation de cause à effet, et encore moins de justifier une baffe (Holala non), mais simplement de réfléchir aux éléments ayant pu mettre à mal son autorité, son image et le respect dû à sa personne, au delà de sa fonction.

Le mouvement des gilets jaunes

En réalité, le fait que l’auteur de cet acte hors du commun se soit revendiqué comme un gilet jaune pourrait être une clef suffisante pour comprendre, en partie, son geste, à défaut de le cautionner. Pas question non plus de dire ici que les gilets jaunes auraient pu le soutenir en cela ou l’y pousser. On n’a bien compris que lui-même ne l’a pas contrôlé, ni prémédité et s’est retrouvé totalement débordé. Il n’a, du reste, même pas cherché à faire appel de la décision de justice, ni à la différer. Pourtant, on ne peut s’empêcher d’avoir un pensée, ici, pour les traitements réservés, en 2018, à ce mouvement populaire : 11 morts, plus de 4400 blessés, yeux crevés, mains arrachées, près de 10800 gardes à vue, 2000 condamnations. On se souvient aussi de la frustration et de la colère ressenties par les membres de ce mouvement et des sentiments d’injustice légitimes exprimés face aux terribles violences policières, à la main de l’exécutif. On feint, aujourd’hui, de ne pas mettre en relation tout cela et pourtant, c’est l’évidence même. Cette plaie ne s’est jamais refermée et si le mouvement s’est dilué dans des récupérations politiques nauséabondes et orchestrés, les rancunes, pas plus que les frustrations ne se sont éteintes. Si pour de nombreuses raisons dont la crise sanitaire, les gilets jaunes ne sont plus si souvent de sortie, rien n’a été résolu.

Et vice et versa

Jacquouille la Fripouille, les visiteurs

Dans ce contexte, il est opportun d’ajouter que toute forme de violence gratuite devrait être condamnée, du bas de l’échelle vers le haut, et vice et versa : répréhensible des citoyens vers les corps officiels et encore les représentants politiques et élus, son exercice arbitraire devrait être également proscrit quand elle s’exerce des représentants du pouvoir et de l’autorité envers les citoyens. Une telle réciprocité évite, en principe, de verser vers des formes d’abus de pouvoir et d’autoritarisme. Juste un peu après les dérives de l’affaire Benalla, il est difficile d’oublier que, dès le début de ce quinquennat Macron, de nombreux manifestants pacifistes, dont un nombre important issu de la ruralité, de la France périphérique et des classes les plus modestes, ont été chargés pratiquement à l’arme de guerre et meurtris dans leurs chairs sans qu’un mot d’excuses ou une explication fussent jamais officiellement prononcés pour alléger leurs souffrances.

Comme l’avait écrit Barbara dans son vivant poème de 1996 : « Je sais que le monde a des dents, comme nous le monde se défend« . D’une certaine manière, il n’est pas impossible que le président français vienne de l’apprendre à ses dépens. A-t-il fini par nourrir une foi aveugle dans les sondages pipés que les instituts ne cessent d’asséner sur sa popularité grandissante ? Mémoire du poisson rouge, excès de confiance ou, plus sûrement, véritable faille dans son système de sécurité habituel ? Il semble étonnant qu’il ait pu penser pouvoir se balader n’importe où en France, sans filet, comme le bon sauveur du peuple, sans risquer de croiser sur sa route quelques citoyens réfractaires à sa politique ou quelques gilets jaunes à la mémoire longue. Si on ajoute à tout cela, deux ans de confinement et de couvre-feu et des centaines de milliers de personnes ayant perdu leur emploi, l’affaire se complique d’autant pour lui.

Même si la leçon a été dure, on suppose, toutefois, qu’elle ne le fera pas reculer sur son envie de briguer un second mandat. On peut donc gager qu’à partir de maintenant, les dispositifs doublement renforcés lui permettront de soigner sa communication face caméra et sa course au pouvoir.

En vous souhaitant une belle journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

NB : la photo d’entête est, bien sûr, tirée des Visiteurs de Jean Marie Poiré, série de films débutée en 1993, qui a permis de découvrir le superbe duo formé par Jean Réno aka le comte Godefroy de Montmirail) et Christian Clavier dans le rôle de Jacquouille la Fripouille.

La 14ème Médiévale de Crest : une fête en grand dans un cadre de charme

blason_armoirie_ecu_Crest_Drome_Auvergne_Rhone-AlpesSujet : fêtes, festivités médiévales, marché, animation, compagnie médiévale, animations, spectacles, Moyen-âge festif
Lieu : Crest, Drôme, Auvergne- Rhône-Alpes
Evénement: La 14e médiévale de Crest
Dates : du 7  au 9 juin 2019

Bonjour à tous,

D_lettrine_moyen_age_passion‘année en année, la médiévale de Crest s’impose comme une fête du genre, incontournable en Rhône-Alpes. On y trouve de nombreux spectacles, un grand marché  et tout ce qui fait une célébration réussie, le tout dans une cadre incomparable. Surplombée par son majestueux donjon, la cité drômoise a conservé, dans ses vieilles pierres, la marque de son histoire et semble vouloir encore retenir le Moyen-âge jusque dans les méandres de ses belles ruelles. Du côté du divertissement, cette 14e édition ne dérogera pas à la règle. Elle aura pour thème « La cité des Dames »,  et pour le plus grand plaisir des amateurs de ripailles et d’évocation du moyen-âge festif, elle débutera dès le vendredi soir, pour se prolonger sur toute la durée du week-end.

Au programme de la Médiévale 2019

fete-medievale-Crest-2019_drome_Auvergne-Rhone-AlpesCette année encore, on pourra y découvrir de nombreux spectacles ; la municipalité qui organise ces Médiévales en annonce, en effet,  plus de 100.

En plus des scénettes, contes, danses, joyeuses parades et concerts, des concours variés seront également de la fête (costumes, photos, dessins, etc…). Et pour que l’immersion soit parfaite, des campements seront aussi installés à la découverte de la vie militaire et artisanale au moyen-âge. Le vendredi, comme le samedi fourniront encore l’opportunité de prolonger le plaisir en nocturne, avec des spectacles tout spécialement concoctés pour l’occasion. La gastronomie sera, bien sûr, au rendez-vous avec force banquets et tavernes aux saveurs médiévales.

Compagnies et troupes médiévales

Cie L’épée et le Chaudron – Cie des Gagne-deniers – Les Faucons de la Reine – Cie Chantelame – Alain Carré et Créations internationales – Cie Absolu Théâtre – Cie Anima Jeux – Cie Belli Mercator – Cie Hippogriffe – Cie le Cochon Voyageur – Cie Memorabilis – Cie Tout Feu Tout Femme – Les Tritons Ripailleurs – L’Ordre de la Reine Jeanne – Montilisio Saho – Zazie 7 – Le Jongleur de Notre Dame – et encore de nombreuses associations locales.

medievale-2019_animations-spectacle-moyen-Age_crest_drome_auvergne-rhone-alpes

Site officiel –  Programme en pdf (lien téléchargement alternatif)

Autres articles sur cet événement  Edition 2017 –  Edition 2018

En vous souhaitant une excellente journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Monde Médiéval sous toutes ses formes.