
Période : moyen-âge tardif
Auteur : Eustache Deschamps (1346-1406)
Titre : «Il ne scet rien qui ne va hors»
Ouvrage : Oeuvres complètes d’Eustache Deschamps, Gaston Raynaud, Tome VII (1891)
Bonjour à tous,

S’il faut se fier à certains de ses biographes, il serait même encore allé au delà des mers parcourant la Syrie, l’Egypte, visitant Jérusalem et le Caire. Dans ses pérégrinations, il aurait aussi été, quelque temps, esclave des Sarrasins (voir introduction Poésies morales et historiques d’Eustache Deschamps, Georges Adrien Crapelet).
Concernant ces destinations lointaines et si on la prend au pied de la lettre, la ballade « Quand j’ai la terre et mer avironnée » que nous avons déjà présenté ici, semble aussi l’attester :
« Quant j’ay la terre et mer avironnée,
Et visité en chascune partie
Jherusalem, Egipte et Galilée,
Alixandre, Damas et la Surie,
Babiloine, le Caire et Tartarie,
Et touz les pors qui y sont,… »
Comme Eustache Deschamps est un poète « réaliste » attaché aux éléments factuels, on peut supposer, sans en avoir pour autant la moindre confirmation documentaire, qu’il ne fait pas là qu’une simple licence poétique et, au bénéfice du doute, décider de mettre ces voyages à son crédit. C’est en tout cas et semble-t-il une position de principe que nombre de ces biographes ont adoptée.
Il ne scet rien qui ne va hors,
dans le moyen-français d’Eustache
C’est donc une ballade en forme d’invitation au voyage à laquelle nous convie aujourd’hui le poète médiéval. Bien entendu, il le fait avec le tranchant habituel de sa plume et les absences de nuances dans lesquelles son caractère bien trempé l’ont si souvent conduit. Comme c’est aussi ce qui fait son charme, nous ne pouvons totalement l’en blâmer mas de fait, plus qu’une simple « invitation » au voyage, voilà bien plutôt une injonction dans le pur style qui le caractérise.
Ceuls qui ne partent de l’ostel
Sanz aler en divers pais,
Ne scevent la dolour mortel
Dont gens qui vont sont envahis,
Les maulx, les doubtes, les perilz
Des mers, des fleuves et de pas,
Les langaiges qu’om n’entent pas,
La paine et le traveil des corps;
Mais combien qu’om soit de ce las,
Il ne scet rien qui ne va hors.
Car par le monde universel
Qui est des nobles poursuis,
Sont choses a chascun costel* (de tous côtés)
Dont maint seroient esbahis,
De la creance, des habis*, (moeurs)
Des vivres, des divers estas,
Des bestes, des merveilleux cas,
Des poissons, oiseaulx, serpens fors,
Des roches, des plains, des lieux bas:
Il ne scet rien qui ne va hors.
De vir les montaingnes de sel,
Les baings chaux dont maint sont garis,
Le cours desquelz est naturel
Par vaines de soufre tramis,
Les divers fruis, ermines, gris;
Minieres d’or, d’argent a tas,
De fer, d’acier, d’estain verras,
De plomb, cuivre, arain, et alors
A toutes gens dire pourras:
Il ne scet rien qui ne va hors.
L’envoy
Princes, nulz ne sera sutils,
Saiges, courtois ne bien apris,
Tant soit riches, puissans ou fors,
S’en divers voyages n’est mis
En jeunesce pour avoir pris;
Il ne scet rien qui ne va hors.
Une belle journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.



ien qu’il serait sans doute plus simple de publier, d’un coup d’un seul, toute l’oeuvre poétique de François Villon ou même tout le Grand testament puisque c’est ce dont il s’agit ici, sa publication par fragments ou extraits offre l’avantage de prendre toute la mesure de la force et la beauté du verbe de ce poète médiéval à nul autre pareil.
n 1962, la Bibliothèque Nationale de France, en collaboration avec le label Believe digital, proposaient à la distribution un disque dans lequel on pouvait retrouver des 


ujourd’hui, nous vous proposons un retour vers le Moyen Âge tardif et le XIVe siècle avec le grand maître de musique Guillaume de Machaut. La pièce est un virelai profane, tout entier dédié à l’amour courtois puisqu’il y est question d’un éloignement qui n’ôte pas pour autant de l’esprit ni du coeur du compositeur sa dame, auquel il dédie ses vers.


uelques strophes plus loin, on retrouvera encore cette plume et ce verbe réaliste dont François Villon a le secret et il nous y décrira la mort dans le détail, un peu comme il l’avait fait pour les pendus de son épitaphe.