Sujet : le château de Bodiam et son domaine, châteaux et forteresses, architecture médiévale, économie médiévale et féodale.
Période : 1385-1390, fin XIVe siècle, guerre de cent ans
Média : vidéo documentaire, reconstitution du château en 3D
Outil : sandbox du jeu 3D médieval engineers
Un Vidéo-documentaire sur le moyen-âge et la guerre de cent ans autour de la reconstitution historique de Bodiam et son domaine
L’histoire du château de Bodiam
n 1385, en pleine guerre de cent ans, le roi Richard II d’Angleterre accorde au Chevalier Edward Dalyngrigge « l’autorisation de créneler » soit de construire un château-fort pour protéger le royaume contre les « ennemis du roi ». Nous sommes dans l’Est Sussex, sur les côtes britanniques à quelques kilomètres à vol d’oiseau de Calais et ces ennemis auxquels le roi d’Angleterre fait allusion sont les français. Même si nous sommes au milieu d’une courte trêve comme il y en a eu de nombreuses pendant cette période troublée, on craint en effet une invasion par les côtes et l’on compte bien s’y préparer.
Quelques années plus tard, autour de 1390, le château de Bodiam est construit et se tient fièrement au milieu de ses douves et de son domaine. Inspiré de l’architecture philippienne, ce château de pierre très symétrique est encore debout aujourd’hui pour ce qui est de ses remparts et de ses tours au moins; l’intérieur, quant à lui, est en ruine. Même ainsi il ne perd rien de sa superbe ni de sa majesté, et reste extrêmement populaire en Angleterre. Il faut dire que ses pieds qui se reflètent dans l’eau de son fossé pour le grandir encore, le font paraître à un de ses endroits magiques comme on en trouve seulement dans les contes ou les vieilles légendes.
Un château à la transition
de l’architecture médiévale
Bodiam est considéré par la plupart des historiens anglais comme un château de transition, en ce sens qu’il marque ce moment de l’architecture médiévale et de l’histoire militaire à partir duquel on commencera à construire de plus en plus de palais et de châteaux pour le prestige de leur propriétaire, plus que pour la défense du territoire. Bien sûr, les châteaux ont toujours été une grande marque de prestige pour leur détenteur, mais l’avènement et l’invention en France du trébuchet au milieu du XIIe siècle, autant que la généralisation des armes à poudre et des canons à la fin du XIVe contribueront peu à peu à changer le visage des guerres et l’intérêt des bâtiments de pierre en matière d’architecture militaire défensive. A leur place, on opposera bientôt aux assaillants ou aux envahisseurs un mur de chair, soit des bataillons de terrain et les guerres changeront de forme pour longtemps.
Ascension dans l’échelle sociale et politique
ou véritable bâtiment défensif ?
Des études archéologiques sur son intérieur autant que sur ce qu’il en reste, nous savons que Bodiam contient de nombreux éléments qui en font aussi une demeure de confort : toilettes et facilités, nombreuses cheminées, etc. Devant le peu d’épaisseur de ces murs, sa distance réelle des côtes anglaises (un quinzaine de kilomètres) et un certain nombre d’autres points, mais aussi justement parce que nous sommes dans cette période de transition évoquée plus haut, les débats vont bon train entre les historiens anglais pour tenter de répondre aux questions suivantes : Bodiam est-il déjà au delà de cette période de transition évoquée plus haut ? Edward Dalyngrigge n’aurait-il pas utilisé cette « licence de créneler », obtenu de son roi, uniquement pour des ambitions politiques à l’intérieur de la noblesse anglaise et particulièrement celle de sa région, afin de se hisser dans les couloirs du pouvoir. Bodiam aurait-il pu être véritablement efficace en cas d’invasion? Dans le même esprit, on a aussi quelquefois décrit Bodiam comme le vieux rêve d’un chevalier militaire en retraite. Qu’en est-il?
Video sur le château de Bodiam : l’épisode 1.
Pour répondre à toutes ses questions et pour mieux les appréhender, nous avons reconstitué ici la carte du domaine de Bodiam telle qu’elle se présentait en 1390. Le château et son domaine ont été reconstruits d’après des plans archéologiques. Une maquette située au château de Bodiam actuelle nous a également aidé, ainsi que d’autres documents et cartes anciennes.
Dans cette vidéo documentaire, nous nous proposons de mieux cerner le personnage d’Edward Dalyngrigge et sa lignée pour comprendre comment un « simple » chevalier a pu durant cette période médiévale troublée que fut la guerre de cent ans, parvenir à se hisser dans la noblesse mais aussi à accumuler une fortune suffisamment haute pour pouvoir se construire un château. Jeune militaire ambitieux, adoubé chevalier à vingt ans, Edward Dalyngrigge aura passé sa vie en batailles sur le terrain français, combattant pour des campagnes officielles du roid’Angleterre mais ayant aussi fait partie des Routiers, ces « grandes compagnies » qui pillaient et rançonnaient sur le territoire de France dans le courant du XIVe siècle.
Nous voulons aussi en profiter dans cette vidéo pour aborder les contrats en place et appréhender ce domaine médiéval tel qu’il se présente après que le château de Bodiam y fut construit, pour mieux cerner l’ambition économique et politique que pouvait avoir Dalyngrigge pour son domaine. On y trouve alors des vilains, un moulin à eau, un jetée pour le commerce fluviale, un pont de pierre, etc. Finalement, à travers ce domaine et cette histoire de Bodiam, nous abordons le contexte historique de la guerre de cent ans et en profitons aussi pour parler de la guerre de cent ans et aussi d’économie médiévale et féodale.
Le deuxième épisode que nous vous présenterons bientôt traite, quant à lui , de manière plus précise du château en lui-même, de son intérieur et de ses installations que nous avons également reconstitué en fonction des données archéologique et historiques connu sur Bodiam.
Bonne vidéo et bon documentaire, et merci encore de votre présence sur moyenagepassion!
Votre dévoué.
Fred
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C
Bienvenue à Castlewood, motte féodale, forteresse du Xe siècle. Sujet : construction de châteaux, édifices ou engins de siège du moyen-âge, motte castrale du Xe siècle. Epoque : haut moyen-âge pour cette vidéo. Jeu video : medieval engineers Modes proposés : créatif (sandbox), survie, multiplayer. Editeur : keen software, Sortie en 2015 Vidéo : châteaux, forteresses médiévales, chaîne youtube sur le moyen-âge,
Time lapse, tutoriel sur la construction de la motte feodale
ous partageons, aujourd’hui, une petite vidéo que nous avons réalisée dans le cadre de la découverte du jeu vidéo « medieval engineers ». Elle nous a permis à la fois d’approcher les possibilités du jeu, notamment sur la partie construction bois, (colombages, fortifications, tours et mécaniques liées à ce matériau), tout en cherchant à recréer une motte castrale du dixième siècle de bonne taille.
Nous aurons l’occasion de publier une vidéo plus complète sur cette motte castrale dans le futur mais pour l’instant, nous vous proposons déjà ce « time lapse » qui permet de voir en 30 minutes l’ensemble du travail de construction effectué, (qui, au passage, a pris en réalité plus de 60 heures).
Mottes castrales et féodales et naissance de la féodalité
u point de vue historique, au dixième siècle, l’empire carolingien est disloqué et divisé, la descendance de Charlemagne n’étant, en effet, pas parvenue à s’entendre pour en maintenir la cohésion. A cette même période, des invasions vikings et byzantines font des expéditions et des raids de pillage réguliers sur le territoire de l’empire et l’armée carolingienne ne peut plus y faire face. Dans ce contexte, les barons et seigneurs sont encouragés à construire sur leur domaine des fortifications pour protéger leur territoire et notamment pour résister à ces vagues d’envahisseurs.
De là, naîtra une période d’enchâtellement qui durera plus de quatre siècles pour passer des châteaux et forteresses de bois au châteaux de pierre et faire évoluer l’architecture médié-vale, autant que l’art de la guerre et de la défense du territoire, de manière unique et irrévocable. Au niveau social, ce phénomène donnera également naissance aux structures de la féodalité médiévale et à l’organisation hiérarchique, économique, militaire et sociale des territoires autour de la personne du seigneur. (photo ci-contre, reconstitution d’une motte féodale du Xe siècle, Institut écologie et environnement CNRS )
e simple article ne peut, bien sûr pas épuiser ce sujet passionnant que recouvrent les mottes castrales, l’enchâtellement et la naissance de la féodalité, et il n’y prétend d’ailleurs pas. Nous reviendrons sur tout cela en présentant de manière un peu plus détaillée, cette forteresse du Xe siècle que nous avons baptisée « Castlewood ». Pour l’instant, profitons simplement de cette vidéo pour approcher un peu mieux le potentiel et les possibilités offertes par le jeu médiéval engineers tout en découvrant une grande motte castrale; de quoi, nous l’espérons, assouvir la curiosité des passionnés du monde médiéval tout en donnant du grain à moudre aux joueurs.
Inventaire défensif et architectural du domaine
otre motte castrale comprend un pont dormant, de larges fortifications équipées de tours d’angles, une barbacane doublement fortifiée.
Dans la basse cour, on retrouve une église de bois, des fermes, maisons et granges avec leur enclos ainsi qu’une incontournable taverne. Au niveau supérieur de la butte, on trouve le logis du seigneur, qui se trouve être une luxueuse demeure de bois à colombages. On trouve également, à ce même niveau de la haute cour, les écuries du seigneur et à nouveau pour protéger cette zone une barbacane fortement renforcée, avec même à son sommet, un piège de pierre. Une nouvelle palissade de bois a été également installée pour barricader l’endroit, équipé lui-même de force tours sur son périmètre .
On est là quand même dans un luxe total bien loin de la motte castrale typique avec son simple donjon dans la haute cour et sa double palissade circulaire dans laquelle on rentre à peine quelques fermes. Ici, le seigneur est puissant et les invasions ont relativement épargné ce domaine pour permettre aux habitants d’avoir le temps de le protéger avec de si grandes défenses. Le grand fossé qui borde notre forteresse est à l’image du reste, de taille imposante. Pas de douves emplies d’eau ici et pas de cours de rivière ou détournée, le fossé reste sec. Côte défense active, nous nous sommes encore fendus de quelques catapultes, ce qui frise le luxe ostentatoire. Avec les tours que nous avons ici et quelques bons archers, nos défenses passives auraient sans doute suffi à mettre au pli une horde de barbares envahisseurs mal éduqués, mais au diable l’avarice!
A noter que pour ce petit exercice médiéval, nous avons réalisé l’en-semble des constructions totalement sur terre battue et sans aucune fondation. Si les fermes et les masures semblent souvent construi-tes ainsi à cette période, il faut vraiment se garder de généraliser. De tout temps, les hommes ont eu la sagesse de s’adapter à leur environnement et d’utiliser les matériaux qui se trouvaient à leur portée pour construire leurs habitations. On ne voit donc pas pourquoi dans un environnement où la pierre abonde, ils ne l’auraient pas utilisée. Penser autrement irait encore avec cette idée qu’on s’était faite un peu vite d’un moyen-âge où tout l’héritage du passé aurait été perdu et où finalement on n’aurait tout oublié, ne sachant plus rien, ni de la médecine des plantes, ni de l’architecture, ni finalement, de rien. Si cela paraît encore réaliste à certains, levez la main, s’il vous plait. Voilà merci, bon sortez maintenant! Non mais je plaisante vous pouvez rester. Bon mais bref, vous l’aurez compris le fait d’avoir fait dans cette forteresse absolument toutes les constructions sur terre battue relève plus de l’exercice de style que du réalisme historique.
Sur ce, une très belle journée et aussi de bonnes ripailles pour ce réveillon de fin d’année! joyeuses fêtes à tous!