
Période : XVIe, renaissance, moyen-âge tardif et XIXe pour la version du jour.
Titre : Lady Greensleeves, Greensleeves What is this child ?
Groupe : Adagio Trio
Album : Winter Gift (2002)
Bonjour à tous,

L’Adagio Trio

Ce positionnement et cette intention se ressentent assez bien à travers l’interprétation qu’ils nous proposent ici de Greensleeves. Paisible et déliée, la musique coule littéralement sans heurt. « Easy Listening » ? Si ce terme ne s’appliquait pas d’ordinaire à un autre genre et n’était pas un peu réducteur, il pourrait sans doute leur convenir.

Après plus de trente ans, l’Adagio Trio est toujours bien actif et se produit principalement en concert du côté de son berceau d’origine, aux Etats-Unis. Sans doute plus occupé sur la scène qu’en studio, leur production musicale en matière d’albums n’abonde pas, mais compte tout de même cinq CDs, avec des sélections originales. (voir le site web officiel en anglais)
Greensleeves : la version de l’Adagio Trio
De Lady Greensleeves au chant de Noël : what child is this ?
Pour y revenir, vous vous demanderez peut-être pourquoi le trio a choisi ce titre « What Child Is This? » (Quel est cet enfant ?) plutôt que l’original Lady GreenSleeves ? Et bien tout simplement parce, dans le courant du XIXe siècle, l’écrivain et parolier anglais de chansons de Noël et d’hymnes William Chatterton Dix (1837-1898) (portrait-ci-dessous) se servit de la mélodie de Greensleeves pour lui adapter les paroles d’un chant qu’il avait composé autour du thème de la Nativité et du Christ. L’oeuvre connut, à son tour, des heures de gloire et demeure même encore particulièrement populaire aux Etats-Unis, au moment des fêtes; elle a été repris, outre-atlantique, par un grand nombre d’artistes.

Quoiqu’il en soit, il est amusant (d’aucuns jugeront même peut-être troublant), de constater que trois siècles après sa composition, la même mélodie originale – qui, dans le champ profane, avait servi à faire l’étalage des somptueux cadeaux d’un amant à sa maîtresse au coeur de pierre – est venue louer le « divine enfant » et la nativité, démontrant encore la capacité de cette pièce musicale à s’adapter à travers le temps et poursuivre sa route. Sur ce point et encore une fois, ce ne sont pas les amateurs des chansons de Brel qui le démentiront puisqu’un siècle après William Chatterton Dix et sur la même ligne mélodique le grand chanteur et parolier belge emportait Greensleeves sur les docks hollandais et jusque dans « l’coeur des frites », en renouant même, au passage, avec le thème de la femme volage.
Les Paroles de « What Child is this? »
de William Chatterton Dix et leur traduction
What child is this, who, laid to rest,
On Mary’s lap is sleeping?
Whom angels greet with anthems sweet,
While shepherds watch are keeping?
This, this is Christ the King,
Whom shepherds guard and angels sing:
Haste, haste to bring Him laud,
The babe, the son of Mary.
Quel est cet enfant allongé et reposé,
Sur les genoux de Marie en train de dormir?
Que les anges accueillent avec de doux hymnes ,
Pendant que les bergers regardent?
Ceci, ceci est le Christ Roi,
Que gardent les bergers et chantent les anges :
Hâtez-vous, hâtez-vous de lui apporter les louanges,
Le bébé, le fils de Marie.
Why lies He in such mean estate,
Where ox and donkeys are feeding?
Good Christians, fear, for sinners here
The silent Word is pleading.
Nails, spears shall pierce him through,
the cross he bore for me, for you.
Hail, hail the Word made flesh,
the Babe, the Son of Mary.
Pourquoi est il allongé dans une si pauvre étable
Où le bœuf et l’âne se nourrissent?
Bons chrétiens, craignez (tremblez), pour les pécheurs ici
La parole silencieuse implore.
Les clous, les lances le transperceront,
la croix il la porta pour moi, pour vous.
Saluez, saluez le Verbe fait chair,
le bébé, le fils de Marie.
So bring him incense, gold, and myrrh,
Come, peasant, king, to own him.
The King of kings salvation brings,
Let loving hearts enthrone him.
Raise, raise a song on high,
The virgin sings her lullaby
Joy, joy for Christ is born,
The babe, the Son of Mary.
Alors, apportez-lui encens, or et myrrhe,
Venez, paysan, roi, pour le reconnaître.
Le roi des rois venu vous sauver
Laissez les coeurs aimants le couronner (l’introniser).
élevez, élevez un chant très haut,
La vierge chante sa berceuse
Joie, joie car le Christ est né,
Le bébé, le Fils de Marie.
Pour tout savoir sur la chanson anglaise originale Greensleeves, son histoire, ses origines et ses paroles, voir l’article : Greensleeves, une ballade folk traditionnelle anglaise
En vous souhaitant une belle journée.
Fréderic EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

la faveur des fêtes, nous demeurons encore un peu dans les débuts du XVIe, siècle de transition qu’en fonction des chronologies on pourrait tantôt placer dans la renaissance, tantôt dans un moyen-âge finissant, quand ce n’est pas encore dans un long moyen-âge qui le déborderait largement.


our le cas où vous vous posiez la question, le vin Clairet est un vin un peu plus tanique que le rosé, mais pas tout à fait autant qu’un rouge ; la peau des fruits étant laissée à fermenter pour une durée plus courte que pour le vin rouge traditionnel, il est de fait plus léger. Produit principalement en Aquitaine (dans le bordelais d’aujourd’hui), il fut longtemps apprécié des anglais qui l’exportaient largement vers leurs îles quand ils avaient encore la main sur la région. Historiquement, il semble que ce vin clairet soit également l’ancêtre commun des vins de bordeaux qui en suivaient traditionnellement le procédé de fabrication, avant que l’on n’y produise aussi des rouges plus charpentées. L’appellation d’origine contrôlée Clairet est d’ailleurs aujourd’hui exclusivement réservée à des vins produits en bordelais.



