Sujet : agenda,reconstitution, fêtes historiques, médiévales, tournoi, Période : moyen-âge central, 1362 Evénement : Médiévales d’Automne « Revivez le temps des chevaliers » Lieu : Château de Foix (Ariège) Date : les 7 et 8 octobre 2017
Bonjour à tous,
uelle belle programmation que celle qui permet, d’une fête Médiévale à l’autre et dans un même lieu, de se replonger au coeur du moyen-âge lointain, tout en suivant le vrai fil de l’Histoire.
Dans notre article de mai dernier sur les médiévales de printemps du château de Foix, nous avions laissé l’endroit en 1362. La belle forteresse était alors en effervescence et sur le pied de guerre puisqu’il était question pour Gaston Fébus(ou Phébus) et ses troupes d’aller croiser le fer contre les Armagnacs. Et voilà que cette fin de semaine, à l’occasion des médiévales d’automne du château, ils nous reviennent, cette fois, de la bataille, les fiers chevaliers, au côté de leur Lion des Pyrénées, victorieux et joyeux.
Ont-ils déjà les poches pleines d’avoir soutiré l’énorme rançon pour la prise de Jean 1er comte d’Armagnac et de son allié le baron de Launac dont on dit qu’elle fit à l’époque du seigneur de Foix un des hommes les plus fortunés de son temps ? Peut-être. La liesse sera, en tout cas, de la partie, n’en doutons pas, pour célébrer leur grande victoire à la bataille de Launac.
Au programme des médiévales d’automne du château de Foix
our animer la fête et la célébration, plus de 50 reconstituteurs seront présents au château, cette fin de semaine. Durant deux jours, un grand camp sera dressé avec de nombreux ateliers participatifs et d’initiation : artisanat (forge, taille de pierre etc,…), techniques de tir à l’arc et à l’arbalète, fabrication de cotte de maille et d’arcs, Des visites seront aussi organisées par des personnages haut en couleurs. Venus du moyen-âge pour l’occasion, ils vous serviront de guides, au sein du XIVe siècle, sur des thèmes aussi variés que la vie quotidienne, l’art de la calligraphie et des copistes, les armes de guerre, et encore l’architecture médiévale et les techniques de construction en usage à cette époque.
Le samedi et le dimanche, en milieu d’après-midi, un grand tournoi de bretteurs sera aussi organisé en l’honneur de Gaston Fébus qui sera, bien entendu, présent pour l’occasion. Dans les animations prévues, on notera encore la présence du chroniqueur Olivier de Robert, célèbre conteur et écrivain ariégeois. Accompagné de troubadours, jongleurs et ménestrels, il fera revivre pour vous, par le menu détail, le récit de la grande bataille.
En bref et comme à l’habitude, c’est un véritable voyage dans le temps et une belle sortie qui vous attendent ce week end, entre les remparts du château de Foix. Au passage, nous en profitons pour saluer l’oeuvre du département de l’Ariège, propriétaire de ce bel édifice médiéval et monument historique classé, pour la qualité des manifestations historiques qui s’y trouvent organisées. En plus de leur dimension festive, il y a toujours là de grands efforts de scénarisation et un véritable parti-pris de restitution historique, mais aussi de transmission. Et puisque nous y sommes, saluons aussi l’excellent travail de communication fait par le site web sites-touristiques-ariege.fr autour de ces événements. Alors encore Bravo à eux et longue vie aux journées médiévales de Foix, en toute saison ! Quant à ceux qui pourront s’y rendre ce week end, nous vous souhaitons d’y passer d’excellents moments.
Une très belle journée à tous !
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : légendes arthuriennes, Chrétien de Troyes, Graal, Perceval, roman arthurien, musiques anciennes, celtes, médiévales Période : moyen-âge central, XIIe siècle. Album : Perceval la quête du Graal Vol 1 (1999) et Vol 2 (2001), Edition Dorian Directeur : Sylvain Bergeron, compagnie La Nef(Quebec)
Bonjour à tous,
u carrefour des légendes arthuriennes et des musiques anciennes et celtiques, nous voulons vous présenter aujourd’hui un album en deux volumes, réalisé autour des années 2000 par la compagnie musicale québécoise La nef avec pour ambition la mise en scène et en musique du célèbre roman arthurien Perceval ou le conte du Graal, écrit au XIIe siècle par Chrétien de Troyes.
Avant d’aller plus loin, ajoutons que pour le cas où vous doutiez de l’intérêt certain du Quebec pour le monde médiéval, ses légendes, son histoire et ses musiques, voilà un article qui devrait vous convaincre du contraire, si toutefois le grand salon de la passion médiévale organisé chaque année, à Montréal, n’avait pas encore réussi à le faire.
Musiques et compositions d’inspiration celtiques & français modernisé
onçu et dirigé par Sylvain Bergeron, luthiste et concertiste québécois, si la base de cette oeuvre musicale autour de la quête du Graal reste bien, au niveau de ses textes, le roman arthurien de Chrétien de Troyes, musicalement, c’est du côté des terres celtiques que l’artiste est allé chercher ses sources d’inspirations musicales, en faisant en quelque sorte le chemin à l’envers de l’auteur médiéval qui avait transposé l’univers celte des aventures du Roi Arthur en langue française :
« Ce qui est merveilleux avec Troyes, c’est qu’il nous propose l’approche du poète français qui s’approprie une légende celtique, en la transposant dans son propre langage. De notre côté, nous avons retransposé son texte dans le monde celte, grâce à la musique. » Sylvain Bergeron – Interview – Voir.ca
Du point de vue des pièces musicales et c’est là une de ses grandes originalités, l’oeuvre se compose donc pour partie de mélodies anciennes et traditionnelles en provenance des îles de Bretagne (pays de Galles, Cornouailles, Irlande, Écosse), et pour autre partie (près de la moitié), de mélodies originales revisitées. Bien entendu, pour faire entrer le roman de Chrétien de Troyes dans deux albums, il a fallu sélectionner.
Ainsi, le Perceval de Sylvain Bergeronet de La Nef se répartit en différents tableaux aux titres évocateurs : Dans la forêt perdue, Au château de Blanchefleur, Le Château du Graal, Perceval à la cour d’Arthur, etc… Mais pour l’essentiel, on retrouvera bien tous les moments clés de l’oeuvre de Chrétien de Troyes.
Du point de vue linguistique, le français n’est plus tout à fait la langue ancienne de l’auteur du XIIe siècle et il a été largement modernisé afin d’être plus compréhensible.
Dans la forêt perdue, un extrait du Perceval de Sylvain Bergeron et La Nef
A l’époque de sa sortie, la production était jouée sous la forme d’un spectacle de près de deux heures entre chants, narrations et musiques. Du côté de la distribution principale, c’est le contre-ténor Daniel Taylor qui incarnait le personnage de Perceval. Claire Gignac était à la narration, à la flûte et au chant et jouait encore le rôle de la Veuve Dame (la mère de Perceval). Au psaltérion à archet et au chant également, Viviane Leblanc tenait celui de Blanchefleur(photo ci-contre). En plus des trois artistes, huit autres musiciens faisaient encore partie de la prestation dont, bien sûr, son créateur principal, Syvlain Bergeron.
Dans le courant de l’année 2000, le volume 1 de Perceval, la quête du Graal fut nominé comme Meilleur disque de l’année, dans le cadre du Prix Opus Musique ancienne. Si vous souhaitez vous procurer ces albums, ils sont encore disponibles à la vente en ligne aux liens suivants :
ondée en 1991 par Sylvain Bergeron (luth, guitare baroque et directeur), Claire Gignac (contralto, metteur en scène) et Viviane Leblanc (soprano), La Nef, dont le nom symbolise à la fois un vaisseau voguant sur les mers de l’Histoire à la découverte du passé, mais aussi la partie de l’église qui abrite les fidèles, est une compagnie musicale canadienne et, comme nous le disions plus haut, plus précisément québécoise.
Plus qu’un ensemble, la Nefintègre des aspects théâtraux, narratifs et artistiques dans ses productions qui se présentent plus comme des spectacles à part entière que comme de simples concerts. Au niveau de son répertoire musical, la compagnie explore un champ assez large qui va des musiques anciennes et médiévales à des musiques folkloriques ou traditionnelles plus récentes ou même des genres plus modernes. (ci-contre Sylvain Bergeron)
Depuis sa première production et son premier spectacle en 1992, « Musiques pour Jeanne la Folle », la Nef a fait du chemin et a produit quelques 22 albums sur des thèmes variés, ainsi que de nombreux spectacles. Pour en relever quelques uns, parmi les sujets qui nous intéressent sur ce site, on notera Montsegur, la tragédie cathare, Trobairitz, (chansons des femmes troubadours des 12e et 13e siècles) ou encore Sacrum Mysterium (une célébration des noëls celtes, de la Bretagne à la Galice, de la renaissance au XVIIIe siècle).
( Claire Gignac, co-fondatrice de la Nef, aujourd’hui directrice artistique et générale de la compagnie)
Après plus de 25 ans de scène et de travail artistique et musical, la Nef est toujours bien active sur la scène canadienne et même au delà. En plus de ses productions et spectacles réguliers sur le thème des musiques anciennes, elle explore aussi d’autres terrains et propose notamment de nombreux ateliers musicaux ou créatifs, et même des productions ciblant plus particulièrement la jeunesse. Vous pourrez retrouver plus d’informations sur l’ensemble de ces sujets, sur leur site web : compagnie musicale la Nef.
Les paroles: l’air des chevaliers et leur découverte par Perceval
a pièce musicale présentée plus haut dans l’article fait partie du tableau intitulé « Dans la forêt perdue ». Elle se situe au début de l’oeuvre, à l’arrivée des chevaliers sur le domaine de Perceval et est suivi de leur rencontre avec lui. On s’en souvient, à leur vue, il s’émerveillera de leurs armes, armures et de leur nature « angélique » et ayant questionné sans relâche le chevalier qui mène la troupe, il sera aussitôt convaincu qu’il veut en être, malgré toutes les précautions prises auparavant par sa mère pour lui éviter ça.
Chœur: Et moult grand noise démenait Les armes de ceux qui venaient, Et souvent heurtaient aux armes Les branches des chênes et des charmes. Sonnait le bois, sonnait le fer Des écus et des hauberts. Sonnait le bois, sonnait le fer Et les écus frappent sur les hauberts.
Perceval: Il s’émerveille et dit: Par mon âme, vrai me dit ma mère ma dame Qui me dit que les diables sont choses Plus effrayantes du monde. Elle dit pour moi enseigner Que pour eux se doit-on signer, Mais jamais ne me signerai Cet enseignement dédaignerai.
ET QUAND IL LES VIT EN APERT
Perceval: Et quant il les vit en apert que du bois furent découverts, il vit les hauberts frémissants et les heaumes clairs et luisants et vit le vert et le vermeil reluire contre le soleil et l’or et l’azur et l’argent, si lui fut moult très bel et gent.
Et dit: Biaux Sire Dieu, merci ce sont anges qui je vois ci. Et vrai or ai-je moult péché, qui dit que c’était des diables. Ne me dit pas ma mère fable qui me dit que les anges sont les plus belles choses qui sont, Hors Dieu qui est plus bel que tout.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : contes moraux, sagesse, poésie politique, morale, persane, citation médiévale. exercice du pouvoir, devoirs des princes, abus de pouvoir. Période : moyen-âge central, XIIIe siècle. Auteur : Mocharrafoddin Saadi (1210-1291) Ouvrage : Gulistan, le jardin des roses.
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous partons pour le moyen-orient médiéval, en partageant une nouvelle historiette de Mocharrafoddin Saadi, poète persan du XIIIe siècle. Nous sommes dans le chapitre du Gulistantouchant à la conduite des rois et il y est donc question de l’exercice juste du pouvoir et de ses abus.
Un percepteur du sultan, à l’évidence doté de peu de sagesse, tourmentait à l’excès les sujets de ce dernier, allant même jusqu’à dévaster leur demeure pour leur extorquer leurs biens et remplir ainsi les caisses du trésor.
« Quoique le pauvre âne soit sans discernement, lorsqu’il traîne des fardeaux, il est précieux. Les boeufs et les ânes, qui portent des faix, valent mieux que des mortels qui tourmentent leurs semblables. » Mocharrafoddin Saadi (1210-1291), Gulistan, le jardin des roses.
Sur le même sujet, Saadiajoutera encore, par manière de plaisanterie :
« On dit que le chef de toutes les bêtes, c’est le lion, et le moindre des animaux, c’est l’âne. Et cependant, de l’accord des sages, l’âne, qui porte des fardeaux, vaut mieux que le lion, qui déchire les hommes. » Mocharrafoddin Saadi (1210-1291),
Gulistan, le jardin des roses.
Pour reprendre le fil de l’histoire, mis au fait des abus de l’homme, le Sultan, juste et sage comme souvent dans les contes de Saadi – dusse-t-il pour cela passer par les recommandations éclairées de ses conseillers les plus avisés – le mettra à la torture et le fera périr. Couick ! Et Saadi conclura :
« Le contentement du sultan ne sera point obtenu par toi, tant que tu ne rechercheras pas la bienveillance de ses serviteurs. »
Et d’élargir encore « Veux-tu que Dieu te pardonne, fais du bien aux créatures de Dieu. »
Là encore, à travers ses courtes histoires, le conteur et poète persan du XIIIe siècle se situe totalement dans le champ de la politique et de la morale (sociale et religieuse à la fois) et il demeure toujours intéressant de mettre en miroir ses poésies sur les devoirs des princes, des rois ou des gens de pouvoir, avec celles d’auteurs comme Eustache Deschamps ou Jehan Meschinot, par exemple, du côté de l’Europe occidentale médiévale. Les mondes sont différents et même les religions et, pourtant, quand il est question d’exercice juste du pouvoir, de clémence, de tempérance et de discernement, les morales se rejoignent bien souvent sur le fond.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes
Sujet : citations, libre-arbitre, esprit humain, philosophie, pouvoir de l’esprit. Période : début renaissance, moyen-âge tardif Auteur : Paracelse, Paracelsus (1493-1541)
« Si nous, les hommes, connaissions bien notre esprit, rien ne nous serait impossible sur terre.» Theophrastus Bombastus Von Hohenheim, Paracelse (1493-1541) Médecin, alchimiste & astrologue du moyen-âge tardif.
Bonjour à tous,
ue cache cette citation de Paracelse que vous avez peut-être déjà croisée ici ou là ? Prise hors de son contexte, elle pourrait presque nous rappeler les assertions modernes de la Science sur les mystères et le pouvoir infinis du cerveau humain au niveau bio-chimique. En réalité, nous sommes au début du XVIe siècle et même si le moyen-âge est déjà en train de céder la place à la Renaissance, il ne s’agit pas encore de cela.
Pour Paracelsele médecin, philosophe et savant du moyen-âge tardif, l’essence de l’esprit humain est divine : « C’est une grande chose que l’esprit de l’homme, une chose telle que personne ne saurait l’exprimer. Comme Dieu lui-même est éternel et impérissable, ainsi en est-il de l’esprit de l’homme. ». Cet esprit humain, émanation directe du divin, est même si puissant qu’il pourrait aller jusqu’à prendre l’ascendant sur les étoiles et sur les Astres eux-même.
Plus qu’un relation hiérarchisée entre Dieu, l’homme et la nature, à laquelle le moyen-âge nous avait habitué il y a donc, selon Paracelse, une relation véritablement intime entre l’homme, couronnement de la création et Dieu. De cette philosophie, il résulte pour lui que l’homme devrait être affranchi de toute structure politique ou sociale coercitive ou arbitraire et ne jamais être subordonné au bon vouloir d’un « maître » afin de pouvoir développer directement ses propres dons pour le bien-être de la communauté. Cette idée forte du libre arbitre et de la liberté individuelle l’ont d’ailleurs fait, quelquefois, rapprocher de Luther (voir l’ouvrage Paracelsus, essential, theoretical writings de Nicholas Goodrick-Clarke).
Cette conception d’une inspiration divine directe et d’un potentiel infini qui peuvent se manifester sous certaines conditions explique encore, sans doute et en partie, le mépris que Paracelse a souvent affiché auprès des universités, contre l’expérience et l’apprentissage direct, autant que les quolibets qu’il a pu adresser à des personnes s’engageant sur la voie de la médecine, sans en avoir la vocation profonde, ni le don.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.