
Paracelsus (1493-1541)
Citation médiévale (moyen-âge tardif, renaissance)
Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse : médecin, alchimiste et astrologue du XVIe, précurseur de l’homéopathie.


Paracelsus (1493-1541)
Citation médiévale (moyen-âge tardif, renaissance)
Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse : médecin, alchimiste et astrologue du XVIe, précurseur de l’homéopathie.


Auteur ; Villon, encore Villon, toujours Villon
Médias : vidéo youtube, lectures poétiques
Titre : la ballade des pendus
Période : moyen-âge tardif
Interprète : Gérald Robert, comédien voix-off
Lecture poésie médiévale: la ballade des pendus de François Villon
Bonjour à tous,



« Les hautes justices locales, dit M. A. Champollion-Figeac, pouvaient élever autant de fourches qu’elles désiraient en établir. Les ordonnances du roi Jean, de 1345 et de 1356, paraissent suffisamment l’indiquer. Mais le sage monarque Charles V y ajouta un privilège nouveau pour certaines localités, celui d’avoir des fourches patibulaires à deux piliers.
Eugène Viollet le Duc,
Dictionnaire raisonné d’architecture médiévale, XIXe siècle


Je ne cite pas tout à fait innocemment le Gibet de Montfaucon, car outre le fait qu’il aurait peut-être inspiré la ballade des pendus, on attribue encore à Villon une autre poésie moins connue le concernant: la Repeue faîte auprès de Montfalcon. Si l’on se fie à ce texte largement plus grivois et que nous aurons certainement l’occasion de partager ici, il semble que non loin de ce genre d’endroits que l’on venait quelquefois même contempler avec ses enfants pour les éduquer (cf Catherine de Médicis qui « pour repaître ses yeux, l’alla voir un soir et y mena ses fils, sa fille et son gendre. » Viollet le Duc), on trouvait encore dans les parages des gibets, et notamment celui-ci, quelques lieux de plaisirs achetés et de perdition.
Plus étonnant et anecdotique encore, on ne pendait pas que des humains sur les fourches patibulaires et les gibets, mais également des animaux condamnés. Jugez plutôt :
« Les fourches patibulaires ne servaient pas seulement à pendre des humains, on y suspendait aussi des animaux, et notamment des porcs, condamnés à ce genre de supplice à la suite de jugements et arrêts rendus pour avoir dévoré des enfants. En cas pareil, les formalités judiciaires du temps étaient scrupuleusement suivies, et, comme il était d’usage de pendre les condamnés vêtus de leurs habits, on habillait les animaux que l’on menait au gibet. « En 1386, une sentence du juge de Falaise condamna une truie à être pendue pour avoir tué un enfant. Cette truie fut exécutée sur la place de la ville, en habit d’homme… »
Citation de M. E. Agnel par Eugène Viollet le Duc (opus cité)
C’est vraiment à me donner des idées d’écrire un roman et je pense d’ailleurs que cela sera le prochain: « L’histoire de la truie meurtrière pendue en habits de notaire ». De grâce, si vous êtes notaire, ne m’en voulez pas de « Brassensiser » un peu à vos dépens, mais il s’agit ici de poésie satirique et en plus, il me fallait une rime pour faire un bon titre.


Alors aujourd’hui pour le repos de leurs âmes comme peut-être aussi, pour notre propre salut, prions Dieu avec François Villon que tous nous veuille absoudre et en attendant, vivons chaque instant dans la joie de chaque nouvelle respiration car il faut toujours se réjouir d’être en vie.
Un très beau dimanche à tous et longue vie!
Merci encore à Gerald Robert pour nous avoir fourni l’occasion de cet article.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Autres articles sur François Villon sur le site :
1 La prière de Villon en musique
2 L’épitaphe et Léo Ferré
3 Une Ballade de Villon
4 La Requête de Villon et un mot de Rutebeuf
5 Une vie, une oeuvre, émission de Radio autour de François Villon

Roger Bacon (1214-1294), « Docteur admirable », philosophe, savant, médecin, linguiste, astrologue et alchimiste.

D’une certaine manière, cette citation médiévale pleine de sagesse recoupe une phrase que je lisais l’autre jour et qui faisait remarquer qu’à l’ère de l’information, chacun peut trouver les ouvrages, ressources, articles, sites, etc, sur à peu près tous les sujets. Me concernant, je n’en finis pas d’être confondu par la masse des ouvrages et des sources qui ont été numérisés et qui sont désormais disponibles par le simple canal du web. Il y a encore à peine vingt ans, il aurait fallu écumer bien plus d’une seule 
Au fond, disait encore l’auteur de la phrase, « dans ce contexte, il y a, en quelque sorte, de moins en moins d’excuses à l’ignorance » et il encourageait les gens à fouiller, à chercher par eux-mêmes. Je sais que cela n’est pas du goût de tout le monde. C’est un choix, il faut se garder de juger, on peut avoir des difficultés à trouver l’énergie pour creuser ou s’informer, ou simplement ne pas en avoir l’envie, ni la curiosité. D’une certaine manière, nos sociétés s’arrangent toujours pour nous faire courir après l’argent, le travail et finalement le temps, jusqu’au moment où il ne nous en reste plus. C’est un piège dans lequel nous tombons souvent et qui s’accompagne presque toujours du sentiment que nous manquons de temps pour tout quand, au final, nous en prenons aussi pour d’autres choses. Tout est vraiment question de choix, en définitive, mais, en tout cas, concernant l’information, tout est là, à disposition et aujourd’hui, comme au XIIIe siècle, il faut, avec Roger Bacon, approfondir pour trier et peser!
En vous souhaitant une belle journée!
Fred
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »
Publilius Syrus Ier s. av. J.-C
Novembre 1252, le roi Saint Louis est effondré, sa mère, la reine mère Blanche de Castille n’est plus. Des légendaires tensions entre elle et sa belle fille, la reine Marguerite de Provence, il ne reste plus rien, que le vide.
Alors, sur la question du deuil de la reine mère par sa bru, nous avons, bien sûr, le « témoignage » de Jehan de Joinville. Ah le voilà lui encore! le Mossieur « je me la raconte parce que je connais du monde », le Massimo Gargia de la Jet du XIIIe, certes, en moins gigolo quand même, mais bon … Et bien voilà ce qu’il nous dit de tout cela, lui .
» (…) Madame Marie de Vertus, moult bonne dame, et moult sainte femme, me vint dire que la reine [Marguerite] menoit moult grand deuil, et me pria que j’allasse vers elle pour la réconforter. Et quand je vins là je trouvai qu’elle pleuroit, et je lui dis que vrai dit celui qui dit que l’on ne doit femme croire à pleurer ; car c’étoit la femme que plus vous haïssiez, lui dis-je, et vous en menez tel deuil ! et elle me dit que ce n’étoit pas pour elle qu’elle pleuroit, mais pour le mésaise que le roi avoit, et pour sa fille (qui puis fut reine de Navarre), qui étoit demeurée seule en la garde des hommes ».
Jean de Joinville – Chronique de Saint Louis
Et gnagnagni et gnagnagna, et moult par ci et moult par là, comme si il ne pouvait pas juste dire ‘beaucoup ». Nonnnnn, trop banal bien sûr! Il faut encore qu’il nous colle des petits effets de style façon soirée cocktail, je cause riche et tout. Vous voyez, lui, je suis sûr que s’il était encore là, ce serait le genre à demander deux olives dans son martini, histoire de bien marquer le coup et de se faire remarquer.
Et bien non, Messieurs les historiens ! C’est trop facile ! Cette fois encore nous ne reculerons pas et nous crierons bien haut la vérité! Parce qu’alors, oui je sais, figurez-vous même que je le vois venir, à force. On va encore venir me dire, « mon petit vieux, vous êtes à l’Ouest, ça ne s’est pas passé du tout comme vous le dites dans votre illustration. Relisez vos classiques! » Seulement voilà, Messieurs les « je sais toujours tout mieux que tout le monde », il se trouve qu’à l’Ouest ou pas, le petit vieux, comme vous dites si bien, il a aussi ses sources. Ah! Et non, ne vous en émerveillez point (moi aussi je peux le faire!), le sire De Joinville n’est peut-être pas non plus le seul à avoir assister à tous ces événements. Ah! Il y avait peut-être même dans le secteur, des gens de maison et s’ils n’ont pas laissé, eux, de chroniques écrites en belles lettres, genre « j’me la pète avec ma super plume », peut-être même aussi que ces gens ont transmis l’histoire véritable à leurs descendants pour qu’elle nous 
Mais heureusement, vous, fidèles amis et lecteurs, vous qui nous connaissez, vous qui vous tenez fiers et droits, résolument de notre côté et de celui de la vérité, (non mais si forcément vous êtes d’accord, ne faites pas cette tête, sinon au pire faîtes comme si je vous expliquerai plus tard). Oui, vous mes amis, vous savez que notre approche de l’Histoire ne se contente pas des quelques sources « officielles » et poussiéreuses qui nous sont parvenues! Oh ça non! A la tranquilité placide des études de bibliothèque, nous c’est l’aventure du terrain qui nous meut; cette recherche effrénée de chaque instant qui nous pousse à traquer l’Histoire, à la débusquer au coeur de notre monde même, dans le témoignage de la descendance encore bien vivante; tous ces gens au milieu de nous, si proches, et dont nul ne pourrait soupçonner qu’ils ont conservé, en secret, la vérité historique authentique, celle que l’on n’ose pas dire, celle qui dérange, celle qui déchire le voile des illusions, Oui, il faut oser! Oui, il faut de l’aplomb, peut-être même une certaine dose de témérité, ne pas avoir peur de se dresser à la face au monde et de lui crier la vérité au visage, une fois découverte, dusse-t’elle être stupéfiante et quelquefois aussi, c’est vrai, dure à entendre. Bon là, en l’occurrence, ça va encore, Marguerite de Provence qui envoit un fion à feu sa belle mère et à De Joinville, ça ne casse pas non plus trois pattes à un canard mais bon, c’est pour dire.
D’autant que cette fois-ci, je défie quiconque de remettre en cause la fiabilité de nos sources sur cette question et sur les mots exacts prononcés lors de cet échange entre Jean de Joinville et Marguerite de Provence qui, à l’évidence, bien qu’ayant un joli prénom de fleur, savait aussi se montrer peau de vache. Ce jour là, mes amis, oui ce jour là même!, Irma Jombières, lavandière du roi, revenait du lavoir, une panière de linge de corps sous le bras et comme elle passait devant la pièce où se tenait De Joinville et la reine de France, elle surprit la totalité de la conversation. La vrai, l’authentique, pas celle gribouillée par De Joinville entre deux martinis, non. Bon d’accord peut-être pas entre deux martinis mais je me comprends…
Entre vous et moi, je vous le demande, solennellement, les yeux dans les yeux, pensez-vous vraiment qu’Irma aurait eu la mesquinerie d’inventer toute cette histoire quand elle la rapporta au soir à une voisine de confiance qui, elle-même, la transmit cette même fin de semaine, à un cousin de province qui fit, à son tour, jurer à ses enfants, après leur avoir contée, d’en conserver le secret et de se le passer de génération en génération? Plus proche de nous, vous aventureriez-vous véritablement à soutenir que quelqu’un qui, il y a une cinquantaine d’années de cela et plus de sept siècles après, aurait, dans son enfance, et plus précisément en classe de CE1, côtoyé le lointain descendant du fameux cousin de province de la voisine de notre bonne et honnête lavandière, oseriez-vous, 
Bien sûr que non, vous n’auriez jamais cette mesquinerie et nous le savons bien, va. Vous restez simplement comme nous, muet, face à l’évidence cuisante de la preuve. Et c’est dans ces moments là, voyez-vous, que je me dis qu’il est heureux de voir que le bon sens est encore de ce monde! J’ose à peine en caresser l’espoir que vous puissiez même partager avec nous ce sentiment ému qui nous vient toujours spontanément, face aux méandres que peut emprunter la vérité historique pour parvenir jusqu’à nous. Ah la coquinette, au fond, c’est un peu comme si elle nous choisissait finalement. A dire vrai, nous ne parvenons toujours pas à nous l’expliquer. Nous nous sentons simplement le témoin privilégié de tout cela, même s’il reste dur de faire l’économie des questions qui nous reviennent sans cesse: pourquoi nous? Qu’avons-nous donc de si spécial? L’avons-nous vraiment mérité? Il nous faut rester modeste mais sans doute que la réponse est oui. Au fond, qui pouvons-nous si la vérité nous choisit et surtout qui serions-nous pour refuser un don si grand pour la découvrir?
Aussi, aujourd’hui nous sommes fiers de le crier haut et fort : Oui, Marcel, propriétaire de la Casse Automobile Marcel Martinez et Fils, de la banlieue de Poissy, Oui! Grâce à toi une autre vérité historique est révélée ce jour-même, à la grande lumière! Et ce n’est pas pour le rabais que tu nous as fait sur le carburateur de R16 et l’aile avant gauche oxydée de Simca 1100 (dont nous n’avons pas encore percé l’utilité mais que tu as insisté pour nous céder en maigre tribut de la précieuse anecdote) que nous voulons ici te rendre hommage, mais c’est bien pour avoir eu le 
« – Bon mais là, franchement, en plus déjà que je vous raconte tout ça qui m’avait dit l’collègue quand qu’on était gamin, vous faites vraiment une affaire vous verrez; ça, même aux collectionneurs, j’leur vends pas normalement. Mais vous êtes sûr, par contre, vous voulez vraiment pas la roue de tracteur? Vous qu’êtes passionné d’Histoire c’est un modèle des années 80… »
Je lui répondais gentiment que j’étais venu en bus et que déjà l’aile de Simca 1100 risquait de passer limite, ce qu’il comprit dans sa grande mansuétude. Et puis, je m’éloignais. Tout était dit. Mais en chemin, je repensais à tout cela. Dans le fatras des allées bordées des carcasses rouillées de tous ces chars modernes au rebut, au milieu des aboiements des trois bergers allemands enchaînés à l’entrée de l’établissement qui avaient menacé, à tout instant, de venir boulotter les parties les plus charnues de mon anatomie, qui eut pu supposer, un seul instant, que sous l’apparent cambouis de l’obscurantisme, se tenait en ce lieu de fin des temps, une vérité de nature à changer la face de l’Histoire, n’en déplaise à monsieur de Joinville. Qui?
Une belle journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com