Archives par mot-clé : moyen age

Quand « le diable s’agite » au Moyen Age central, avec Jacques le Goff

citations_moyen-age_monde-medievalSujet : citation, moyen-âge chrétien, Diable, représentations médiévales, historien médiéviste
Auteur : Jacques le Goff
Livre : L’Europe est-elle née au Moyen-âge ?  (1964)

Bonjour à tous,

D_lettrine_moyen_age_passionans son ouvrage L’Europe est-elle née au Moyen-âge, l’historien médiéviste Jacques le Goff nous parlait de ce « Diable qui s’agite » à partir des XIe et XIIe siècles.


« A partir des XI, XIIe siècles, (…) plus que jamais, le salut des hommes et des femmes dépend du résultat d’un conflit constant. Celui du combat entre les vertus et les vices. On les représente, les vertus, comme des chevaliers fortement armés, et les vices comme des guerriers païens désordonnés. Le monde du péché est plus que jamais dominé par les agressions du diable, cet « ennemi du genre humain », qui se  déchaîne pendant cette période où il atteint une grande popularité et soulève des peurs accrues. (…).  

jacques-le-goff_historien-medieviste_citations-moyen-age_extraits_monde-medievalLe diable effraie et torture l’homme par des apparitions, des hallucinations, des métamorphoses, par exemple en animaux, des fantasmes, qui cherchent constamment à le faire tomber dans le péché et à en faire un gibier d’enfer. Certes, l’Église organise la lutte contre le diable et l’Enfer ; exorcisme, prières, purgatoire, font partie de cet arsenal de défense contre Satan. Mais, dans ce monde où le pouvoir a toujours des formes impériales, Satan est en train de devenir celui que Dante appellera « l’imperador del regno doloroso ». »

Jacques le GoffL’Europe est-elle née au Moyen-âge ?


Au passage, pour mieux vous plonger dans l’esprit de ce que nous décrit ici Jacques le Goff, nous vous invitons à découvrir notre dernier roman sur fond de moyen-âge historique : Frères devant Dieu ou la Tentation de l’alchimiste. (trailer utube au lien suivant). Il vous entraînera dans un monde médiéval, entre ombre et lumière, avec son lot de superstitions, de méfiance et d’ignorance, dans lequel le malin et ses tours ne sont jamais très loin.

En vous souhaitant une bonne journée.

Frédéric EFFE
Moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

La Cantiga de Santa Maria 159 : le miracle de la viande dérobée aux pèlerins de Rocamadour

musique_espagne_medievale_cantigas_santa_maria_alphonse_de_castille_moyen-age_centralSujet : musique médiévale, Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, miracles, Sainte-Marie, vierge, pèlerin, pèlerinage médiéval, Rocamadour.
Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle
Auteur : Alphonse X  (1221-1284)
Titre :  Cantiga 159 Non sofre Santa María
Ensemble : Clemencic Consort
Album : Troubadours, Cantigas de Santa Maria (1981)

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, nous repartons pour l’Espagne médiévale et la cour d’Alphonse X de Castille avec l’étude et la traduction en français d’une nouvelle Cantiga de Santa Maria. Si ces chants dévots à la vierge témoignent de la force du culte marial au Moyen Âge central, la péninsule ibérique est loin d’être la seule à s’y adonner.

Des nombreux pèlerinages aux cathédrales que l’on édifie en son nom dans ce même XIIIe siècle, on retrouvera le culte marial sur de nombreuses terres de l’Europe médiévale. Il sera aussi largement présent dans la littérature, et chez de nombreux auteurs, trouvères et troubadours, cet amour de la vierge qui prendra même, par endroit, des formes clairement empruntées à la lyrique courtoise.

Le miracle  de la Cantiga 159
Sainte-Marie et la protection des pèlerins

cantiga-159_culte-marial-Moyen-age-chretienLa Cantiga 159 dont il est question aujourd’hui est un nouveau récit de miracle.  A l’image d’un grand nombre de pièces de ce corpus, il touche les pèlerins et leur protection. Si les interventions miraculeuses de la Sainte telles qu’on les rapporte au Moyen Âge, sont de toutes sortes, jusqu’aux plus impressionnantes  : guérison, résurrection, etc… Dans le cas de cette Cantiga, le miracle prendra une forme presque plus anodine ou moins spectaculaire, pourrait-on dire, puisqu’il s’exercera sur une pièce de viande destinée à nourrir des pèlerins et qu’on leur avait dérobée.

Au niveau symbolique, on ne peut s’empêcher de mettre ici en regard la relative « insignifiance » du morceau de nourriture contre le signifié de sa retrouvaille et de sa mise en mouvement miraculeuses. Si la Sainte peut animer des objets qui ne le sont normalement plus, le récit est surtout clair sur le fait qu’elle n’accepte pas qu’on spolie, de quelque manière, les pèlerins qui viennent l’honorer.

Cette protection à l’égard de ses ouailles est si grande qu’elle s’exerce jusque dans les moindres détails et elle répare ainsi toute déconvenue qui peut leur survenir, fusse-t-elle minime. Comme le scandera le refrain  : « Non sofre Santa María de seeren perdidosos, os que as sas romarías, son de fazer desejosos. » , Sainte-Marie ne souffre pas que soient « perdants », ceux qui sont désireux de faire ses pèlerinages.

Pèlerinage médiéval à Rocamadour,
vierge noire et livre des miracles

vierge-noire_miracle_culte-marial_Moyen-age-chretien_cantigas-santa-mariaDe nombreux pèlerinages sont attestés dès le XIIe siècle à Rocamadour. On y vient des quatre coins de France et même d’Europe pour y honorer les reliques de Saint-Amadour, mais aussi pour y prier la vierge noire. L’histoire fait également remonter l’origine de cette madone de bois sculptée à ce même Amadour, ermite local qui, selon la légende, aurait été l’ancien disciple du Christ, connu sous le nom de Zachée et qui, à une époque reculée, serait venu en Gaule, pour y répandre le culte.

En 1166, on découvrit le corps du saint sur le site ce qui renforça grandement la réputation du lieu. Peu après, en 1172, les miracles survenus à Rocamadour donneront le jour à la rédaction d’un Manuscrit en latin qui a été depuis traduit en français moderne (voir Les Miracles de Notre-Dame de Roc-Amadour de Edmond ALBE, H. Champion, 1907). Au nombre de cent-vingt-six, ces récits miraculeux assez courts et rédigés très simplement, sont, là encore, de tous ordres : guérison, rémission miraculeuse, protection, fertilité, etc… Ce manuscrit médiéval et ses récits contribuèrent, sans doute, au succès de l’endroit auprès des pèlerins.

miracle_notre-dame-Rocamadour_Moyen-age-chretien_Miracles-vierge-Sainte-Marie_culte-marial

La traduction de Elmond Albe
réédité en 2018
: Les Miracles de Notre-Dame de Roc-Amadour au Xiie Siècle 

Jusque là, nous n’avons pas trouvé dans cet ouvrage, trace du récit exact de la Cantiga 159 mais il semble qu’il n’ait consigné qu’un nombre restreint des miracles qu’on prêtait alors à Rocamadour et qui devaient circuler dans la tradition orale.

Près d’un siècle plus tard, ils étaient, à l’évidence suffisamment vivaces pour traverser les frontières et s’étendre jusqu’à la cour d’Alphonse le Sage. Dans l’esprit de la Cantiga du jour et sans la reprendre mot pour mot. on en retrouve quelques-uns, dans le manuscrit, qui détaillent le sort fait aux brigands et voleurs qui s’en prennent aux pèlerins.

Rendus aveugles ou muets, paralysés, frappés de folie et d’autres disgrâces, à Rocamadour comme ailleurs, les récits de miracles médiévaux semblent bien s’accorder sur le fait qu’il ne fait pas bon s’en prendre aux pèlerins qui ont abrité leur foi en la vierge.

L’interprétation de la Cantiga 159 par le Clemencic Consort

« Troubadours, Cantigas de Santa Maria »,
un quadruple album de choix du Clemencic Consort

On trouve cette Cantiga 159 reprise par de nombreux ensembles de musique médiévale. Loin des multiples interprétations lyriques qui peuvent avoir leur charme, nous avons choisi, aujourd’hui, la version largement plus « terrienne » ou « terrestre » du Clemencic Consort.

En plus de son orchestration enlevée et festive, la voix de René Zosso n’a pas son pareil pour ramener les musiques médiévales dans une certaine « vision » de leur ferment d’origine. Il nous propose encore ici quelque chose de rugueux et d’enlevé à la fois qui se livre généreusement et sans sophistication et finit par créer une vraie relation de proximité.  La magie opère.

Nous voilà presque revenu au cœur d’une cité médiévale, face à un troubadour ou devant un groupe de pèlerins festifs du Moyen Âge et l’on se plait à imaginer qu’en cantigas-de-santa-maria_clemencic-consort_alphonse-X-de-Castille_culte-marial_Moyen-age-centraldehors des cours royales et princières, les Cantigas de Santa Maria ont pu aussi être cela : des chants proches du peuple et qu’on pouvait entendre dans les rues.

Enregistrée à la toute fin des années 70, chez Harmonia Mundi, on peut retrouver cette interprétation de la Cantiga 159 dans un superbe album d’anthologie du Clemencic Consort qui réunit pas moins de 4 CDs : les deux premiers présentent vingt-deux pièces choisies parmi les plus prestigieux troubadours du Moyen Âge central. Les deux autres sont entièrement dédiés aux Cantigas d’Alphonse le Sage et proposent 27 d’entre elles.

On peut encore trouver à la vente cette production qui fait honneur à cette grande formation médiévale. Voici un lien utile pour plus d’informations : Troubadours / Cantigas De Santa Maria. 

cantiga-santa-maria-partitions-musique-medievale-moyen-age_XIIIe-siecle_Alphonse-le-sage


Paroles et traduction de
La Cantiga de Santa Maria 159

Como Santa María fez descubrir ũa pósta de carne que furtaran a ũus roméus na vila de Rocamador.

Voilà comment Sainte Marie fit retrouver une tranche de viande qu’on avait dérobé à des pèlerins en route pour Rocamadour.

Non sofre Santa María | de seeren perdidosos
os que as sas romarías | son de fazer desejosos.

Sainte Marie ne souffre pas que soient perdants
ceux qui sont désireux de faire ses pèlerinages.

E dest’ oíd’ un miragre | de que vos quéro falar,
que mostrou Santa María, | per com’ éu oí contar,
a ũus roméus que foron | a Rocamador orar
como mui bõos crischãos, | simplement’ e omildosos.

Non sofre Santa María | de seeren perdidosos…

Et à ce propos, j’ai entendu un miracle, dont je veux vous parler,
Que fit Sainte Maria, comme je l’entendis conter
Pour des pèlerins qui étaient partis prier à Rocamadour
Comme de très bons chrétiens, avec simplicité et humilité.

refrain

E pois entraron no burgo, | foron pousada fillar
e mandaron comprar carne | e pan pera séu jantar
e vinno; e entre tanto | foron aa Virgen rogar
que a séu Fillo rogasse | dos séus rógos pïadosos

Non sofre Santa María | de seeren perdidosos…

Et quand ils entrèrent dans le bourg, ils y cherchèrent un refuge
Et s’en furent acheter de la viande et du pain pour leur dîner
Ainsi que du vin : Et entre temps, ils s’en allèrent prier la vierge
Pour qu’elle intercède auprès de son fils de ses pieuses prières

refrain

Por eles e non catasse | de como foran errar,
mais que del perdôn ouvéssen | de quanto foran pecar.
E pois est’ ouvéron feito, | tornaron non de vagar
u o séu jantar tiínnan, | ond’ éran cobiiçosos.

Non sofre Santa María | de seeren perdidosos…

Afin qu’il ne tienne pas compte de leurs errances passés
Mais qu’il leur accorde son pardon pour tous leurs péchés.
Et une fois cela fait, ils revinrent sans s’attarder
Sur les lieux de leur dîner, dont ils se faisaient d’avance une joie.

refrain

E mandaran nóve póstas | meter, asse Déus m’ampar,
na ola, ca tantos éran; | mais poi-las foron tirar,
acharon end’ ũa menos, | que a serventa furtar
lles fora, e foron todos | porên ja quanto queixosos.

Non sofre Santa María | de seeren perdidosos…

Et ils décidèrent de mettre neuf tranches de viande, que Dieu me garde 
Dans la marmite, car c’était leur nombre, Mais quand ils allèrent les chercher
Ils virent qu’il en y avait une en moins, que la servante leur avait dérobé
Et pour cette raison, ils se plaignirent grandement (ils furent très contrariés)

refrain

E buscaron pela casa | pola poderen achar,
chamando Santa María | que lla quisésse mostrar;
e oíron en un’ arca | a pósta feridas dar,
e d’ ir alá mui correndo | non vos foron vagarosos.

Non sofre Santa María | de seeren perdidosos…

Et ils cherchèrent dans toute la maison, pour pouvoir la retrouver
Appelant Sainte-Marie pour qu’elle veuille bien leur montrer,
Et ils entendirent alors dans un coffre, la tranche qui donnait des coups,
Et alors ils se précipitèrent dans cette direction, sans faire de détour.

refrain

E fezéron lóg’ a arca | abrir e dentro catar
foron, e viron sa pósta | dacá e dalá saltar;
e saíron aa rúa | muitas das gentes chamar,
que viron aquel miragre, | que foi dos maravillosos

Non sofre Santa María | de seeren perdidosos…

Et, ensuite, ils firent ouvrir le coffre et à l’intérieur
ils regardèrent et virent le morceau de viande qui sautait de tous côtés
Et ils sortirent dans la rue, pour appeler grande quantité de gens
Qui assistèrent à ce miracle, qui fut parmi les merveilles

refrain

Que a Virgen grorïosa | fezéss’ en aquel logar.
Des i fillaron a pósta | e fôrona pendorar
per ũa córda de seda | ant’ o séu santo altar,
loando Santa María, | que faz miragres fremosos.

Non sofre Santa María | de seeren perdidosos…

Que la vierge glorieuse accomplit en ce lieu.
A partir de là, ils prirent la pièce de viande et la suspendirent
A un cordon de soie, devant l’autel de Sainte-Marie
En louant cette dernière pour ses merveilleux miracles.

Sainte Marie ne souffre pas que soient perdants
ceux qui sont désireux de faire ses pèlerinages.


Retrouvez notre index des Cantigas de Santa Maria traduites  en français avec commentaires et versions en musique.

Une très belle journée à tous.
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.

« Il me covient renvoisier », une chanson de Colin Muset entre courtoisie et invite aux ripailles

trouvere_poesie_medievale_chansons_lyrique-courtoise_moyen-ageSujet  : chanson médiévale, poésie médiévale, trouvère, fine amor, vieux-français,  lyrique courtoise, amant courtois. chansons bachiques, trouvère
Période :    moyen-âge central, XIIIe siècle.
Auteur   :    Colin Muset (1210-?)
Titre  : « Il me covient renvoisier.»
Ouvrage    :   Les chansons de Colin Muset, par Joseph Bédier & Jean Beck. Paris, Champion, 1938.

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, nous vous présentons une nouvelle chanson en langue d’oïl. En provenance du moyen-âge central et du XIIIe, elle est traditionnellement rattachée au trouvère Colin Muset, Du point de vue documentaire, elle a pour seule source historique le Chansonnier Cangé, ou Français 846 (consulter sur Gallica). Ce manuscrit médiéval, daté du dernier quart du XIIIe siècle, n’en attribue  pas, de manière claire, la paternité au trouvère, mais au vue des similitudes de cette pièce avec le style de ce dernier, ces biographes s’en sont chargés, en particulier Joseph Bédier dans son édition de 1938 sur l’oeuvre de Muset.

Amour, courtoisie et bonne chère

Du point de vue du contenu, on trouve, dans cette chanson, des envolées d’enthousiasme et de joie très courtoises. La belle saison est là, le poète est guilleret et léger. Il pense à la demoiselle chère à son cœur même si, dans la pure tradition de cette lyrique colin_muset_chanson-poesie-medievale_Manuscrit_Chansonnier-Cangé_il-me-covient-renvoisier-spoétique, les médisants ne sont jamais loin pour diviser ou pour empêcher que le tableau ne soit trop simple pour l’amant courtois (voir sur le thème des médisants dans la lyrique courtoise).
.

« Il covient de renvoisier »
dans le Français  846

ou Chansonnier Cangé
BnF, dept des manuscrits

Pour le reste, Colin Muset  nous a conté souvent son goût de la bonne chère et des bons vins, au point d’en avoir presque fait l’une de ses marques de fabrique et, là encore, sa joie courtoise ne va pas lui nouer l’estomac et certainement pas lui couper l’appétit. Au contraire, elle lui fournit plutôt l’occasion d’une invite à festoyer et ripailler et notre trouvère (s’il s’agit bien de lui et non pas d’un imitateur d’époque) fait ici une pièce qui tient, à la fois, de la lyrique courtoise et des chansons à boire. C’est d’ailleurs dans cette dernière catégorie que Alfred Jeanroy et Arthur Långfors la classeront (sans l’attribuer au trouvère) dans leur ouvrage de 1921 : Chansons satiriques et bachiques  du XIIIe siècle. 

Au passage et se souvenant de certaines autres des compositions de Muset, et notamment de « Sire Cuens j’ai viélé« , on peut se demander si ce mélange de genres n’est pas aussi destiné à ses nobles hôtes et auditeurs : un peu comme une façon de leur tendre la perche, pour s’assurer qu’ils colin-muset_musique-medievale_chanson-poesie-moyen-age_partitionle gratifient d’un bon repas en retour de ses chansons et de son art.

(Ci-contre la partition musicale moderne de cette chanson médiévale par John E Stevens)

Concernant le vieux français du XIIIe siècle, il ne se laisse pas si facilement saisir aussi, à notre habitude nous vous donnons des clefs utiles de vocabulaire. Elles sont nombreuses, aussi nous espérons qu’elles ne compliqueront pas trop le plaisir de votre lecture.


« Il me covient renvoisier »
dans le vieux français d’oïl de Colin Muset

Il me covient renvoisier (m’égayer, folâtrer)
En cest estey
Et joer et solacier (me divertir)
Et deporter : (me réjouir)
J’ai trovey
Mon cuer plus que je ne sueil (souloir, avoir l’habitude) enamoré ;
Mais grever (me nuire)
Me cuident (croire) li mesdisant et dessevrer (compromettre ma liaison).
La tousete (jouvencelle) es blans muteaus (mollets),
Es chevous lons,
Celi donrai mes joiaus
Et mes granz dons.
Sejornons (reposons-nous, faisons halte),
Ensi s’en va mes avoiers (mon chemin) a grand bandon, (sans retenue)
Or maingons,
Solaçons et deportons !  Bon poissons,
Vins poignanz (piquants, de caractère ? ) et bon rapiaux (boisson médiévale à base de vin) et venoisons !

S’ele me done une baisier
En receley, (en secret, en cachette)
Je n’avroie pas si chier
Une cité ;
J’en prie Dey :
Lors avrai quanque je quier a point mené. (1)

(1) Dès lors j’aurais mené à bien tout ce que j’ai en tête, ce en quoi je crois.


En vous souhaitant une belle journée.
Fred

Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.

Le 24e Festival médiéval du château fort de Sedan

Sedan_medieval_Grand-Est_Ardennes_armoirie_ecu_blasonSujet : marché médiéval, , festival médiéval, fêtes, animations médiévales, compagnies médiévales, campements, monument classé
Evénement :  XXIVe Festival Médiéval de Sedan
Lieu : Château-fort de Sedan,
Ardennes, Grand Est
Dates : 
les 18 et 19 mai 2019

Bonjour à tous,

E_lettrine_moyen_age_passionntre toutes les fêtes aux couleurs du Moyen-âge prévues en France, cette fin de semaine, on retiendra, du côté des Ardennes, le Festival Médiéval du château fort de Sedan. Pour cette 24e édition, plus de vingt compagnies sont attendues sur site et les organisateurs ont fait le plein de nouveautés avec, notamment, un village d’artisans d’inspiration médiéval, mais aussi un nombre accru de troupes et artistes invitées.

Animations continues et temps forts

festival-medieval-2019_chateau-fort-Sedan_Grand-Est_animations-marche-medieval-spectaclesPour donner la mesure de la quantité d’animations prévues et de médiévistes présents, ce week end, à Sedan, le grand cortège du samedi annonce déjà plus de 400 participants et reconstituteurs en costume.

Au programme des réjouissances de ces grandes Médiévales : théâtre, musique, jongleries, scénettes, contes, mais aussi fer croisé et démonstrations de combat en armure et à l’ancienne. En plus des nombreux spectacles ou concerts programmés, on notera encore un tournoi d’escrime, un grand concours de costumes et encore un nombre important d’activités à destination des plus petits (public sur lequel les organisateurs ont souhaité porter une attention toute particulière pour cette édition).  Du côté des temps forts, on relèvera la nocturne du samedi soir qui se prolongera avec concert (Prima Nocta) et spectacle (Al Cantara).

Artistes et compagnies médiévales invités
(hors exposants marché médiéval)

Compagnie Ballarom – Arduenna Silva – Al Cantara – Prima Nocta – Les Loups du Mesnil – La Confrérie de la Malemort – Les Francs Compaings de Castel-Méraude – Ferme du Chaineau – Les couloirs du temps champenois – Les Chasseurs de Dragons – Cie du Loup Blanc – L’Amici d’Orbais – Fédération Belge d’Escrime Médiévale – La Garde D’Hardrada – Les Chiens de Saint-Hubert – La Compagnie des Adorateurs de Byggvir – Le Cercle d’Escrime de Sedan – La Flèche Sedanaise – Les lavandières – Cornalusa – Passe Goulette – La taverne des vantards – Ballarom – Morgan of Glencoe – Créateurs de rêve 

festival_medieval_animations_fetes_chateau-fort_sedan_Grand-Est_Agenda-moyen-age-festif

Campements,  ateliers d’époque
et grand  marché médiéval

Campements guerriers aux origines les plus diverses, tout droit sortis du moyen-âge – templiers, vikings, campement scandinave, etc… – vous attendent encore sur place, ainsi que de nombreux ateliers d’époque : calligraphie, héraldique, armement, médecine, poterie, tissage, herboristerie, ,..

A l’habitude, l’imposant et traditionnel marché médiéval viendra également investir le site. Pour cette édition 2019 du Festival médiéval de Sedan, on devrait y dénombrer plus de 100 exposants.

Site du château-fort de SedanFB de événement – Programme (pdf)

Visite guidée de la forteresse

Si ce programme de divertissements très chargé vous en laisse le temps, vous pourrez également profiter de votre séjour sur place pour visiter le château-fort. Avec ses près de 35 000 m² de superficie,  ce monument historique, classé au Patrimoine depuis 1965, est une des plus vastes forteresses d’Europe. Les visites y seront organisées en journée et même en  nocturne, avec un tarif préférentiel « spécial festival ».

Nos articles précédents sur cette fête :  édition 2017  édition 2018 

En vous souhaitant une très belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.