
Période : Moyen-âge central, haut moyen-âge
Film : Excalibur (1981)
Réalisateur : John Boorman
« Les jours de ceux de notre espèce sont comptés. Le Dieu unique s’en vient pour chasser les multiples dieux. Les esprits des bois et des ruisseaux se font silencieux. C’est la marche des choses. Oui… Le temps est venu des hommes et de leurs manières. »
« The days of our kind are numbered. The one God comes to drive out the many gods. The spirits of wood and stream grow silent. It’s the way of things. Yes… it’s a time for men, and their ways. »
Merlin (Nicol Williamson), citation extraite de Excalibur, John Boorman
De la Morte d’Arthur de Malory
au 7ème art de John Boorman
Bonjour à tous,

Empreint de lyrisme, avec des dialogues finement ciselés et des scènes d’action percutantes, le long métrage se signait aussi par la qualité de ses acteurs et de son casting. Ecrit à deux mains par John Boorman et Rospo Pallenberg, le scénario était directement inspiré de l’ouvrage médiéval La morte d’Arthur de Thomas Malory, daté de la deuxième moitié du XVe siècle. Cette oeuvre compilait plusieurs sources arthuriennes de provenance diverses, réinterprétées et 
A partir de cette matière de choix, Boorman (en photo ci-contre) et son grand complice d’écriture créèrent une oeuvre cinématographique épique et finalement majeure. Pour un grand nombre de passionnés de moyen-âge et de matière arthurienne, Excalibur entra directement au panthéon des longs-métrages de référence sur ces sujets. Aujourd’hui encore, il fait figure de film emblématique pour qui s’intéresse au cinéma du début des années 80.
« Forged by a god. Foretold by a wizard. Found by a king. »
« Forgée par un Dieu, prédit par un Magicien, trouvée par un roi »
(slogan présent sur l’affiche d’Excalibur)
Avec, Excalibur, le réalisateur anglais allait marquer les esprits et même, à sa manière, relancer l’intérêt d’une partie du grand public pour les légendes arthuriennes. Si cette production anglo-américaine suscita, peut-être, des vocations d’historiens ou de futurs médiévistes, elle lança assurément la carrière de certains acteurs dont le moindre n’est pas Liam Neeson. Il y incarnait le rôle de Gauvain, aux côtés d’autres jeunes premiers qui devinrent, plus tard, eux aussi, des pointures du cinéma américain.
De son côté, Nicol Williamson (1936-2011), dans le rôle de Merlin l’enchanteur, n’en était déjà plus à ses premiers pas, au moment du tournage. Grand acteur britannique de formation classique, à la longue carrière cinématographique, il s’était aussi illustré sur les planches, dès ses débuts, dans de nombreux rôles shakespeariens. On retrouve, du reste, de ce classicisme dans son incarnation de Merlin à l’écran : mystérieux, insaisissable, surpuissant et empreint aussi, par instants, d’une grande théâtralité.
Au sujet d’Excalibur et des légendes arthuriennes, voici une sélection d’articles qui pourraient vous intéresser :
- Excalibur, l’épée d’Arthur: aux origines de la légende
- Légendes arthuriennes : nouvelle découverte à Tintagel
- Table ronde et tombeau d’Arthur au moyen-âge central
- La popularité médiévale des héros arthuriens, avec M Pastoureau
- La magie de Brocéliande sous l’oeil de Philippe Manguin
- Kaamelott un livre d’Histoire
- Méléagant, sombre héros des légendes arthuriennes
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes





ans son ouvrage L’Europe est-elle née au Moyen-âge, l’historien médiéviste Jacques le Goff nous parlait de ce « Diable qui s’agite » à partir des XIe et XIIe siècles.
Le diable effraie et torture l’homme par des apparitions, des hallucinations, des métamorphoses, par exemple en animaux, des fantasmes, qui cherchent constamment à le faire tomber dans le péché et à en faire un gibier d’enfer. Certes, l’Église organise la lutte contre le diable et l’Enfer ; exorcisme, prières, purgatoire, font partie de cet arsenal de défense contre Satan. Mais, dans ce monde où le pouvoir a toujours des formes impériales, Satan est en train de devenir celui que Dante appellera « l’imperador del regno doloroso ». »