
Paracelsus (1493-1541)
Citation médiévale, Sagesse du moyen-âge.
Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse : grand médecin, alchimiste et astrologue du XVIe, précurseur de l’homéopathie.

Paracelsus (1493-1541)
Citation médiévale, Sagesse du moyen-âge.
Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse : grand médecin, alchimiste et astrologue du XVIe, précurseur de l’homéopathie.
ous poursuivons notre bestiaire médiéval fantastique audio avec aujourd’hui l’histoire de trois nains et un elfe dans la forêt. Nous en profitons pour aborder la légendaire entente entre ses deux peuples, qui, à part la bipédie, n’ont finalement pas grand chose d’autre en commun, les uns vivant sous terre et creusant des mines, les autres, amants de la nature et des arbres, et vivant dans les forêts.
Que les puristes, fans de Tolkien, ne nous en veulent pas, si nous ne
D’ailleurs, puisque j’y suis, j’en profite pour ajouter, pour ceux qui ne connaissent le Seigneur des Anneaux que par le cinéma, que si vous ne l’avez pas déjà fait, je vous encourage franchement à lire les livres. L’écriture de JRR Tolkien est une merveille et vous y trouverez des détails et bien des choses que les films de Peter Jackson (LOTR), si réussis et si respectueux de l’oeuvre du grand écrivain anglais, soient-ils, n’ont pas pu aborder. Voila il fallait quand même que cela soit dit! Saperlipopette!
Fred
pour moyenagepassion.com
Sujet : poésie médiévale, musique médiévale, chanson, trouvère, troubadour, complainte.
Titre : la complainte du prisonnier ou Ja nuns hons pris
Auteur : le roi Richard Coeur de Lyon.
Langue originale : provençale
Genre musical : rotruenge*
Epoque : moyen-âge central , fin du XIIe siècle (1193-1194?)
Interprète-compositeur dans la vidéo : Owain Phyfe
oici une pièce et un texte qui nous viennent tout droit du monde médiéval et du XIIe siècle. On dit, en effet, de cette complainte qu’elle a été composée, en langue provençale, par le célèbre Roi et Chevalier Richard Coeur de Lion en personne, durant sa captivité en Autriche autour des années 1193-1194. Elle est interprétée, ici, de fort belle manière et dans sa langue originale, par feu le troubadour moderne Owain Phyfe (1949-2012).

Revenant de croisades, Richard Ier d’Angleterre, dit « Coeur de Lion » est capturé par le duc Léopold V de Babenberg, autour de Vienne, en Autriche. En réalité, ce dernier agit pour le compte du roi de France Philippe Auguste. vieil « ami » de Richard, mais devenu au fil du temps son ennemi. Dans le cas précis, Philippe Auguste fait arrêter Richard Ier au motif que ce dernier l’aurait insulté publiquement durant une croisade. Les deux souverains avaient, en effet, « pris la croix », ensemble, pour la troisième croisade, lancée par le pape Grégoire VIII dans l’intention de reprendre Jérusalem et la terre sainte à Saladin, et pour laquelle l’empereur germanique Frédéric Barberousse avait déjà embarqué.

C’est durant cet emprisonnement que Richard Coeur de Lion va composer ce poème et cette complainte du prisonnier dont nous vous livrons ci-dessous la traduction/interprétation de la langue originale vers le français moderne.
Ja nus hons pris ne dira sa raison
Adroitement, se dolantement non;
Mais par effort puet il faire chançon.
Mout ai amis, mais povre sont li don;
Honte i avront se por ma reançon
Sui ça deus yvers pris.
Jamais nul homme pris ne dira sa pensée
De manière juste et sans fausse douleur ;
Mais il peut faire l’effort d’une chanson ;
J’ai beaucoup d’amis, mais pauvres sont leurs dons.
La honte sera sur eux si, faute de rançon,
Je reste deux hivers prisonnier.
Ce sevent bien mi home et mi baron
Ynglois, Normant, Poitevin et Gascon
Que je n’ai nul si povre compaignon
Que je lessaisse por avoir en prison;
Je nou di mie por nule retraçon,
Mais encor sui [je] pris.
Ils le savent bien, mes hommes et mes barons,
Anglais, Normands, Poitevins et Gascons :
Que jamais je n’eu si pauvre compagnon
Pour le laisser, faute d’argent, en prison.
Je ne le dis pas pour leur en faire reproche
Mais je suis encore prisonnier.
Or sai je bien de voir certeinnement
Que morz ne pris n’a ami ne parent,
Quant on me faut por or ne por argent.
Mout m’est de moi, mes plus m’est de ma gent,
Qu’aprés ma mort avront reprochement
Se longuement sui pris.
Maintenant, je sais pour vrai et certain
Que morts ou prisonniers n’ont amis ni parents,
Quand ils me laissent ici pour or ou pour argent
C’est bien mal pour moi, mais pire pour mes gens,
Qui jusqu’après ma mort en auront le reproche,
S’ils me laissent ici prisonnier
N’est pas mervoille se j’ai le cuer dolant,
Quant mes sires met ma terre en torment.
S’il li membrast de nostre soirement
Quo nos feïsmes andui communement,
Je sai de voir que ja trop longuement
Ne seroie ça pris.
Je ne m’étonne plus si j’ai le coeur souffrant
Car mon seigneur* met ma terre en tourment
Il ne se souvient plus de notre serment
Que nous fîmes ensemble au Saint,
Mais je sais bien en vérité que guère longtemps
Je ne serai, en ces lieux, prisonnier
(* Richard fait référence ici au roi Philippe Auguste)
Ce sevent bien Angevin et torain,
Cil bacheler qui or sont riche et sain
Qu’encombrez sui loing d’aus en autrui main.
Forment m’amoient, mais or ne m’aimment grain
De beles armes sont ores vuit li plain
Por tant que je suis pris.
Ils savent bien Angevins et Tourangeaux,
Ces jeunes gens désormais riches et forts :
Que suis captif, loin d’eux, aux mains d’autrui.
Ils m’aimaient fort alors, ne m’aiment plus du tout.
Les belles armes ont déserté les plaines
Depuis que je suis prisonnier.
Mes compaignons que j’amoie et que j’ain
Ces de Cahen et ces de Percherain
Di lor, chançon, qu’il ne sunt pas certain,
C’onques vers aus ne oi faus cuer ne vain;
S’il me guerroient, il feront que vilain
Tant con je serai pris.
Mes compagnons que j’aimais et que j’aime,
Ceux de Caen et ceux du Perche,
Conte pour moi, chanson, qu’ils ne sont pas fidèles
Quand jamais envers eux, mon coeur ne fut faux ou vide.
S’ils guerroient contre moi, ils se portent en vilains
Tant que je serais prisonnier.
Contesse suer, votre pris souverain
Vos saut et gart cil a cui je me clain
Et por cui je sui pris.
Je ne di mie a cele de Chartain,
La mere Looÿs.
Soeur comtesse, votre titre souverain
Vous sauve et vous garde de celui à qui je fais appel
Et qui me tient prisonnier !
Je ne le dis pas pour celle de Chartres*,
Le mère de Louis.
(* la comtesse de Chartes)
*rotruenge : « genre de poésie lyrique des troubadours et trouvères, caractérisé par un refrain interne, situé dans le corps de la strophe, au milieu ou à la fin » (http://cnrtl.fr/definition/rotruenge)
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Une très belle journée à tous!
Fred
Moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Bonjour à tous!

Voici donc la première histoire que nous avions déjà publié en texte sur ce site, il y a quelques temps, mais en version audio cette fois! Elle se passe dans une taverne médiévale.
Les Trois Trolls à la Taverne
Ces petites histoires drôles n’ont d’autres prétentions que de vous divertir et de vous détendre, aussi j’espère qu’elles atteindront leur but. Elles se destinent aux amateurs de moyen-âge fantastique, aux fans du « Seigneur des Anneaux » ou du « Hobbit » de JRR Tolkien et de cette littérature, mais encore et, bien sûr, aux rôlistes et aux geeks.
D’autres suivront bientôt et, dans cette attente, nous vous souhaitons une excellente journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »
Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C