Sujet : folk néo-médiéval, musique monde médiéval, théâtre visuel Groupe : Strella do Dia (étoile du jour) Répertoire : manuscrits, danses et chants historiques Origine : Portugal Création du groupe : 2000
Bonjour à tous,
ous vous proposons, aujourd’hui, de la musique médiévale aux notes « folk », en provenance du sud de l’Europe avec les troubadours de Strella do Dia, une bande d’artistes portugais qui s’attelle à faire revivre le moyen-âge musicalement et visuellement.
Né dans les années 2000, le groupe parcoure les festivals historiques et médiévaux d’ici et d’ailleurs pour faire partager leur passion de la musique et du monde médiéval. S’appuyant sur des sources historiques d’époque, on leur doit, à ce jour, trois albums dans lesquels ils reproduisent des titres inspirés de manuscrits aussi variés que les Cantigas de Santa Maria, les Carmina Burana, le Livre Vermeil de Montserrat, ou encore les Cantigas de Amigo; manuscrit composé au XIIIe siècle par Martin Códax, les Cantigas de Amigo sont aussi un genre poétique galéco-portugais dans le registre de l’amour courtois. Dans leur répertoire et leur production, ce groupe de troubadours des temps modernes, fait aussi revivre des danses médiévales comme l’Estampie, la Saltarelle et la Ductia. Vous pourrez trouver plus d’informations sur leurs productions ainsi que leur programme de festivals sur leur site web (version française), ainsi que sur leur chaîne youtube. Ils semblent tout de même se produire plus largement au Portugal et en Espagne, c’est dire si dans ces pays là également, les festivals et autres festivités autour de la période médiévale ne manquent pas.
Les Cantigas de Amigo de Martin Códax, Manuscrit de Vintel, XIIIe siècle,
omme toujours, quand le moyen-âge s’invite dans notre monde moderne, son héritage historique et musical laisse place à la libre interprétation et c’est plutôt vers des notes folks et des rythmes enlevés que le groupe portugais nous entraîne. Il faut souligner, ici, les moyens sérieux investis dans la réalisation de la plupart de leurs vidéos autant que la qualité dans la prise de son. Ce sont des choses qui ne sont, hélas, pas toujours au rendez-vous pour valoriser à leur juste mesure les productions de ce type de troubadours et de groupe musical.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes
Sujet : musique médiévale, culte marial, Cantigas de Santa Maria, Alphonse le sage. Période : XIIIe siècle, Moyen Âge central. Auteur : Alphonse X de Castille (1221-1284) Interprète : Jordi Savall Titre: Cantiga de Santa Maria 248 Album : La Lira D’esperia II
Galicia, Editeur : Alia Vox (2014)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous présentons une pièce du XIIIe siècle, interprétée par le grand musicien, violiste, violoncelliste, chef de coeur et chef d’orchestre catalan Jordi Savall. Il s’agit d’une recréation d’une des pièces des Cantigas de Santa Maria, un manuscrit de poésies et de chansons galaïco-portugaises datant du règne du roi de Castille Alphonse X le sage, (Alfonso X el sabio). L’instrument que l’artiste utilise ici est un rabel (ou rebab).
C’est un instrument ancien à cordes et à archet que l’on retrouve en occident dans le moyen-âge et qui provient d’Orient. Sa présence est, semble-t-il, attestée avant le XIIIe siècle, mais on le trouve également dans le manuscrit d’époque des cantigas dont provient le morceau que nous vous proposons aujourd’hui. Il en existe plusieurs formes (voir photo en haut de l’article et photo plus bas également).
Alphonse X roi de Castille et de Léon,
Dit Alphonse le sage, ou le savant
Alphonse X, dit le sage ou le savant, fut roi de Castille entre 1252 et 1284. Il a connu un règne relativement mouvementé fait de rebellions, puis de querelles de succession. Ce souverain de Castille et de Léon a, à double titre, mérité ses appellations de sage et de savant.
Alphonse X dictant « le livre des jeux » Bibliothèque du Monastère de San Lorenzo de El Escorial
Pour le côté sage, s’il n’a pas rencontré de grand succès militaires dans ses tentatives d’annexion des royaumes voisins, pas plus que dans la guerre contre les Maures – certains auteurs lui reprochent même quelquefois de ne pas l’avoir menée de manière assez marquée, même si, très jeune, il contribua à la reconquête de Murcia et plus tard de Seville – , Alphonse X a su mener un politique économique très bénéfique pour son royaume, réformant la monnaie, encourageant la création de nombreux marchés et créant encore de nombreuses réformes dans le domaine législatif, judiciaire et légal.
Il essaya aussi durant une grande partie de son règne d’être sacré Saint empereur germanique mais n’y accéda pas, obtenant, tout de même, le titre de roi des romains. (ci contre la statue d’Alphonse X de Castille, devant la bibliothèque nationale de Madrid)
Alphonse le Savant
Pour le côté savant, Alphonse X fut un érudit dans des domaines aussi variés que l’Histoire, les sciences, le Droit, l’astronomie, mais aussi la littérature et la poésie. Il finance et parraine un réseau d’intellectuels latins, chrétiens, islamiques et juifs, connu sous le nom de l’école des traducteurs de Tolède. Ils traduiront et retranscriront pour lui de nombreux ouvrages.
Le Souverain de Castille participera également activement à ses travaux en mettant sa plume à contribution. De fait, On lui doit des chroniques historiques et des traités judiciaires, mais encore des ouvrages sur l’astronomie, sur les jeux, sur les échecs ou même sur les fables, On lui reconnait aussi d’avoir donné un nouveau souffle à la prose castillane en contribuant à l’enrichir avec des apports latins, arabes, et encore hébraïques.
Le cratère lunaire Alphonsus en hommage à un roi savant de Castille
En reconnaissance de sa contribution dans le domaine des sciences, l’astronome Giovanni Riccioli, nomma même, en 1651, un cratère de la lune en l’honneur du roi de Castille : le cratère Alphonsus. Il se nommait au départ « Alphonsus Rex » mais plus tard, après que les noms furent normalisés, le « Rex » disparut et il n’en resta qu’Alphonsus.
Cantigas de Santa Maria et œuvre musicale
D’un point de vue musical et poétique, Alphonse X le sage laissa des chansons dans les registres de l’amour courtois et même du burlesque rédigées en Galaïco-portugais, une langue qu’il affectionnait et dont on le crédite encore d’avoir contribué à la promouvoir.
Manuscrit « Cantiga de Santa Maria », d’Alphonse X de Castille, on y voit notamment un Rabel
On lui attribue également les Cantigas de Santa Maria, soit plus de 420 chansons, récits de miracles et louanges annotés musicalement et dédiés à la vierge Marie. La Cantiga de Santa Maria 248 que nous vous proposons aujourd’hui est un récit de miracle tiré de ce vaste corpus.
Concernant la paternité des Cantigas de Santa Maria, il n’est pas certain qu’Alphonse X les ait toutes composées lui-même, mais le manuscrit est bien daté de son règne et il est certain qu’il a contribué à sa création. Il existe, encore, à ce jour quatre codex médiévaux qui nous sont parvenus de ces Cantigas. Ils se trouvent conservés dans différentes bibliothèques d’Espagne (Bibliothèque nationale de Madrid, Bibliothèque de El Escurial, Bibliothèque de Florence).
Jordi Savall, artiste et musicien d’exception
à la recherche des sonorités anciennes
« Ce que nous proposons c’est une tentative de recréer un certain art de faire sonner l’archet pendant la période médiévale. Il ne s’agit ni d’une hypothétique reconstruction historique d’un concert de cette époque, ou une étude musicologique de faits qui ne peuvent, de toute façon, être connu avec une absolue certitude. » Citations de Jordi Savall. Voir son site web très détaillée et complet
Ce grand artiste s’est fait connaître particulièrement en France pour sa participation dans le film d’Alain Corneau, « Tousles matins du monde« (récompensé par le César de la meilleure bande son), Jordi Savall a également composé et interprété la musique du film de Jacques Rivette « Jeanne la pucelle« .
En dehors de ces deux références côté français, le musicien et chef d’orchestre catalan est un passionné de son art et un artiste de grand talent. Il a, à son actif, une carrière de plus de cinquante ans, dédiée aux musiques anciennes et médiévales, jalonnée de succès et de récompenses, mais aussi extrêmement productive; il donne encore en moyenne près de 140 concerts par an et possède son propre label de production Alia-vox qu’il avait crée en 1998 avec la cantatrice lyrique soprano catalane Montserrat Figueras (1942-2011).
A ce jour, Jordi Savall a enregistré plus de 230 disques dans des répertoires aussi divers que le monde médiéval, la renaissance, et encore les musiques baroques et classiques (retrouvez son autobiographie intellectuelle ici).
Nous espérons que vous apprécierez ce très beau morceau, interprété de main de maître et avec une gravité qui tranche d’avec les mélodies légères et rythmées que nous publions souvent ici.
Fred
Pour Moyenagepassion.com. « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C
Sujet : musique médiévale, troubadours modernes Ensemble, Groupe : Vox Vulgaris. Titre : « la suite meurtrière » Album : the shape of medieval music to come (2003)
(« la forme de la musique médiévale à venir »)
Bonjour à tous,
ous postons aujourd’hui une nouvelle pièce de d’inspiration médiévale par l’excellent groupe suédois Vox Vulgaris. Apparue dans le courant des années 90, la formation entendait faire revivre la musique médiévale, à partir de pièces d’époques authentiques, mais en laissant une large place à l’improvisation de ses musiciens dans un concept très voisin du Jazz fusion et qui se voulait aussi proche de la musique telle qu’on l’interprétait au moyen-âge. On ne leur doit, à ce jour, qu’un album. (pour en savoir plus sur le groupe Vox vulgaris c’est ici).
En vous souhaitant une trés belle journée!
Fred
Pour moyenagepassion.com « A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »
Sujet : musique, poésie médiévale, rondeau, amour courtois Auteur : Guillaume de Machaut (Machault) (1290–1377) Période : Moyen Âge, XIVe siècle. Titre : Blanche comme Lys
Bonjour à tous,
ous vous proposons, aujourd’hui, une dose d’amour courtois, genre poétique difficile d’éluder quand on s’intéresse au monde médiéval, sa musique et sa littérature. Ce n’est pas que nous en soyons systématiquement friand, notamment quand il verse dans la plate complainte, mille fois ressassée de l’amant souffreteux, aliéné et transi. Question de forme et de style aussi. Comme tant de poètes s’y sont adonnés au Moyen Âge, il faut bien que certains l’aient fait avec plus de bonheur que d’autres.
Face à la quantité et sans avoir d’allergie particulière contre les chansonnettes d’amour, qui est curieux de réalité médiévale, pourrait même se sentir, par instants, frustré que tant d’auteurs s’y soient épuisés sans nous offrir d’autres sujets : une approche un peu plus sociale ? Un peu plus de satire ou sans aller jusque là, un témoignage un plus « épais » sur le monde qui les entoure ? Quelques non demandes en mariage à la Brassens ? Ne rêvons pas non plus, mais un peu plus de légèreté au moins. Mais cessons de gémir ! Fort heureusement, le Moyen Âge nous a légué bien d’autres choses à nous mettre sous la dent : fabliaux, serventois, complaintes, ballades morales ou politiques, miroirs ou lunettes des princes, … Il faut simplement savoir où les chercher.
Quant à la Fine Amor, une fois le tri fait entre tous les poètes, trouvères ou troubadours qui s’y sont essayés pendant tant de siècles, il est indéniable qu’elle nous a légué de très belles poésies ou chansons. Ajoutons que si la quantité de textes autour de son exercice frise parfois l’indigestion, cela continue, d’une certaine manière dans notre monde moderne : l’amour fait marcher le monde, même et surtout quand il est impossible.
Tout cela étant dit, ce rondeau du talentueux et très célèbre Guillaume de Machaut ravi à la vue de la beauté de sa promise, reste une belle pièce du genre, légère et joyeuse et fort agréable à lire.
Blanche com Lys de Guillaume de Machaut
« Blanche com lys, plus que rose vermeille, Resplendissant com rubis d’Oriant, En remirant vo biauté non pareille, Blanche com lys, plus que rose vermeille, Suy si ravis que mes cuers toudis veille Afin que serve à loy de fin amant, Blanche com lys, plus que rose vermeille, Resplendissant com rubis d’Oriant. »
Une très belle journée à vous.
Fred
pour moyenagepassion.com L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. Publilius Syrus Ier s. av. J.-C