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Maquette médiévale : « Odes à Mélusine », une nouvelle oeuvre de Pascale Lainé et toute l’histoire de la fée « bâtisseuse »

pssion_medievale_art_maquettes_miniatures_artiste_passionné_histoire_moyen-ageSujet :  reconstitution, maquettes, reproduction, artiste, passion médiévale, portrait de passionné, architecture médiévale,  maquettes médiévales.
Période : moyen-âge gothique et roman
Artiste : Pascale Laîné
Réalisations : maquettes et miniatures médiévales, exposition.
Oeuvre : Odes à Mélusine (2018)

Bonjour à tous,

I_lettrine_moyen_age_passion copial y a quelque temps, nous vous avions présenté ici le travail de l’artiste Pascale Lainé autour de ses fabuleuses maquettes médiévales. Si vous aviez vu l’article d’alors, vous n’avez pu oublier ses univers et ses scènes d’ambiance miniatures, au carrefour de l’architecture gothique et médiévale et du moyen-âge fantastique. Elle nous avait alors promis de revenir vers nous sitôt que le projet sur lequel elle se trouvait occupée verrait le jour et c’est désormais chose faite. Après des centaines et des centaines d’heures de travail, elle vient, en effet, de mettre la touche finale à sa nouvelle oeuvre : un ode à la fée médiévale Mélusine qui nous avons le plaisir de vous présenter ici en image.

Maquettes médiévales : Ode à Mélusine, un oeuvre de Pascale Lainé
Maquettes médiévales : Odes à Mélusine, un oeuvre de Pascale Lainé

Nous en profiterons pour faire un large crochet et pour vous parler de la fée Mélusine et de son émergence dans la littérature médiévale. Grande bâtisseuse, la fille de la fée Présine et du Roi Elinas fait sans doute partie des personnages les plus fantastiques de la mythologie du moyen-âge central à tardif, de la Bretagne au Poitou et  à l’Aquitaine, en passant par la Provence. Sa réputation a traversé les siècles puisqu’elle demeure encore populaire dans de nombreuses régions.

XIVe siècle
naissance de la Melusine de Jean d’Arras

S_lettrine_moyen_age_passioni plusieurs sources antiques font mention d’une déesse ou fée mi-femme mi-serpent, la mythologie médiévale autour de Mélusine fut définitivement fixée et rendue populaire par Jean d’Arras, auteur médiéval qui écrivit vers la fin du XIVe siècle (1392-1394) un récit en prose connu sous les noms de  La noble histoire de Lusignan ou Le roman de Mélusine en prose. L’histoire mettait en scène la jeune femme, lui donna son nom définitif et encore ses véritables lettres de noblesse. A peu près à la même époque (1401-1405) un autre auteur Couldrette achèvera une oeuvre en vers sur le même sujet, présentant de fortes ressemblances avec celle de Jean d’Arras: Mélusine, Roman de Parthenay ou Roman de Lusignan. Il est possible que les deux écrivains se soient inspirés de la même source, des hypothèses ont été soulevées dans ce sens qui demeurent, à ce jour, invérifiables. Quoiqu’il en soit, les deux ouvrages connurent un franc succès et consacrèrent la popularité médiévale de ce conte fantastique.

Le résumé du Roman de Jean d’Arras

fee_melusine_batisseurs_mythologie_litterature_medievale_art_gothique_maquettes_miniatures_Pascale_Laine_moyen-agePour revenir sur le récit de Jean d’Arras, l’auteur affirme s’être inspirée d’une chronique dont nulle trace ne subsiste. Nous explorerons quelques pistes à ce sujet dans un deuxième temps mais résumons tout d’abord son histoire pour mieux comprendre qui est Mélusine.

Ayant enfanté trois filles de son mariage avec le roi Elinas, la fée Présine fut contrainte de fuir et de se réfugier sur l’île d’Avalon pour les élever. Au moment de son union avec le roi d’Ecosse, elle lui avait fait promettre de ne jamais chercher à la voir durant ses accouchements mais manipulé par le fils d’un premier mariage, le souverain avait fini par transgresser l’interdit.

A l’adolescence, ayant appris les agissements de leur père et son implication dans leur bannissement, les trois soeurs décidèrent de se venger de lui et le firent enfermer dans une geôle magique. Leur mère Présine, encore éprise du roi, fustigea ses filles pour leur comportement, les condamnant chacune à une malédiction. Mélusine hérita sans doute de la pire. Tous les samedis, la partie inférieure de son corps serait, en effet, changée en serpent et elle serait ainsi condamnée à vivre pour l’éternité. Le seul moyen pour elle d’y échapper serait d’épouser un mortel. Elle deviendrait alors à son tour mortelle et pourrait être sauvée, à la condition que son promis ne la voit jamais sous sa forme fantastique.

Quelque temps plus tard, un jour qu’il chassait au coeur de son Poitou natal, le jeune noble Raimondin, fils du comte de Forez, tua par accident son oncle, le comte de Poitiers. Au coeur de la forêt et au bord d’une fontaine, il rencontra bientôt, ce même jour, trois jeunes filles dont l’une lui promit de l’aider à se laver de son crime s’il melusine_litterature_art_maquettes_luth_miniatures_medievale_Pascale_Laine_moyen-agel’épousait, la seule condition étant qu’il ne cherche pas à la voir les samedis. C’était bien sûr Mélusine désireuse de se soustraire à sa terrible malédiction. Le jeune seigneur accepta et ces épousailles lui valurent bientôt une belle fortune, de nombreux enfants et tout le faste et la gloire dont il avait jamais pu rêver. Mélusine se chargea même de lui faire construire les plus beaux châteaux dont celui de Lusignan. Elle y démontra même une grande adresse (nous y reviendrons).

Las ! là-encore, sous la foi de rumeurs colportées par son propre frère, l’époux, fou de colère et de jalousie, finira par transgresser l’interdit : Mélusine le tromperait les jours fatidiques ou pire serait, en réalité, une fée et userait de ces jours ci pour s’amender et faire pénitence ! N’y tenant plus, il fera un trou dans le mur de la pièce où la belle se tenait enfermée le samedi pour l’espionner et en avoir le coeur net. Et là fatalement, il la surprendra au bain, dans son étrange forme et métamorphose. Rien ne se produira sur l’instant et les époux sachant le tabou transgressé n’en piperont mot, mais plus tard, échauffé par le mauvais comportement d’un de leurs fils qui avait mis le feu à un monastère, Raimondin lèvera le ton sur Mélusine, la rendant coupable des exactions de sa descendance en faisant clairement allusion à sa forme (maléfique) et sa malédiction :  « Ah très fausse serpente… ».  Elle se changera alors en serpent ailé et disparaîtra par la fenêtre à jamais. melusine_litterature_art_maquettes_miniatures_medievale_Pascale_Laine_moyen-age

L’histoire conte qu’elle viendra toutefois veiller sur sa progéniture comme elle apparaîtra ensuite à tous ceux de son lignage. De son côté, rendu au désespoir, l’époux se retirera dans l’érémitisme à Montserrat, quant àu fils poufandeur de moines, après être aller se confesser à Rome, il rebâtira le monastère de Maillezais qu’il avait indûment détruit.

Aux sources médiévales
de l’Histoire de Mélusine

U_lettrine_moyen_age_passionn peu avant Jean d’Arras, on retrouve chez d’autres auteurs, la trace et même la trame qui allait servir de fond à son récit. A la fin du XIIe siècle, Gaut(h)ier Map, clerc de la cour d’Angleterre allait mentionner dans de Nugis Curialium (1181-1193), les épousailles d’un jeune seigneur avec une étrange créature rescapée d’un naufrage. Elle lui donnera une belle descendance, mais le comportement d’évitement de la jeune femme à l’égard des rituels chrétiens, alertera la mère de l’époux. Ayant percé un trou dans le mur de la chambre pour l’observer, la belle-mère surprendra sa bru, ayant pris, dans son bain, la forme d’un dragon. Décidé à conjurer la malédiction, l’époux, assisté d’un prêtre, viendra pour asperger l’étrange créature impie d’eau bénite mais celle-ci s’enfuira pour disparaître à jamais dans les airs.

melusine_litterature_art_maquettes_medievales_miniatures_Pascale_Laine_moyen-ageUne histoire similaire relatée dans les Otia Imperialia ( 1209-1214) est réputée cette fois-ci s’être passée près de Valence dans la Drôme. Elle fait mention de la dame du château d’Esperver, elle aussi rétive à certains rites chrétiens et qui évitait toujours le début des messes, de peur sans doute que l’Ostie ne la brûle. Retenue finalement contre son gré par son époux et ses valets dans l’église au moment de la consécration, l’histoire conte qu’elle se transforma elle-aussi en une étrange créature ailée pour disparaître avec fracas par le plafond de l’édifice, sans que nul n’en entendit plus jamais parler.

Plus proche encore du récit de Jean d’Arras et moins de deux siècles auparavant, Gervais de Tilbury (1150-1228), clerc, chevalier et auteur des XIIe, XIIIe siècle avait déjà posé les grandes lignes de l’histoire de la fée, sans encore la nommer. A quelques variations près, on y retrouvait déjà tous les ingrédients du récit de Jean d’Arras à ceci près que l’histoire se passait en Provence, au château de Rousset, près de Aix : malédiction qui condamne la jeune fille à avoir le bas du corps changé en serpent une fois la semaine, épousailles d’un certain « Raimond », interdiction faite à l’époux de chercher à la voir les jours où la malédiction la frappe, fortune et réussite du mari une fois la jeune fille épousée, grande fertilité, descendance nombreuse et, pour finir, transgression inévitable de l’interdit par le mari avec renvoi de la jeune fille à sa  malédiction éternelle. Cette fois-ci, avec Gervais de Tilbury c’est en serpent aquatique qu’elle se changeait et non plus en Serpent ailé ou en Dragon, disparaissant dans les eaux et non plus dans les airs.

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Enfin, pour clore ce panorama historique et médiéval de l’Histoire de Mélusine, il faut encore mentionner le récit d’un moine bénédictin vendéen du nom de Pierre Bersuire, autour de 1300. Sans citer lui non plus le nom de la jeune fille, il reprenait à nouveau les éléments de l’histoire en la ramenant vers le Poitou. Il posait aussi, au passage, un cadre encore plus précis que l’on allait retrouver chez Jean d’Arras en mentionnant la construction du château de Lusignan. (1)

Mélusine, fée bâtisseuse

N_lettrine_moyen_age_passionous l’avons dit on retrouvera Mélusine dans bien des régions et elle se présente même souvent comme un personnage ambivalent. Nourricière et féconde, elle peut aussi se montrer en d’autres endroits, bien plus versatile. On la retrouvera notamment dans l’Yonne et dans la région de Maulnes où à l’aide de ses filtres et sortilèges elle mettra des bâtons dans les roues de quelques moines décidés à faire bâtir d’abord un monastère, puis une église non loin de ses terres. L’histoire est supposée avoir eu lieu avant la rencontre avec le seigneur Raimondin, et on comprend bien, à travers elle, comment cette fée et la fascination qu’elle exerce a pu donner lieu à de nombreuses histoires et variations locales.

Au delà de cette ambivalence, un des aspects fort de l’image de la fée reste avec et après Jean d’Arras, ses qualités de bâtisseuse.

melusine_litterature_art_maquettes_manuscrit_miniature_medievale_Pascale_Laine_moyen-age« Si vous vueil desormais commencier la vraye histoire des merveilles du noble chastel de Lisignen en Poictou, et comment ne par quel maniere il fu fondez (…) L’ystoire dit que entretant que Remondin fu en Bretaigne, Melusine fist bastir la ville de Lusignen et fonder les murs sur la vive roche, et la fit estoffer de fortes tours: drues, machicolees et a terrace, et les murs maschicolez, et alees au couvert dedens la muraille pour deffendre a couvert par les archieres autant bien par dehors comme par dedens, et parfons trancheiz et bonnes brayes. Et fit bastir en le bourc et le chastel une forte tour, mur de la tour de XVI e XX piez d’espez. »
Jean d’Arras, La Noble Histoire de Mélusine

Cette nature de bâtisseuse sous la plume de l’auteur du moyen-âge central est sans nul doute intimement liée à la fortune générale qu’apporte la fée à son époux. Elle s’inscrit, en tout cas, dans ce cadre. Plus que jamais au XIIIe et XIVe siècle, le château de pierre, édifice puissant, fastueux, spacieux est la marque incontestable et le symbole par excellence de la réussite et de la richesse de son hôte autant qu’il est le signe de son pouvoir militaire. L’histoire économique et politique de ce moyen-âge central, l’essor économique et l’importance du château viennent ici donner à Mélusine ses qualités nouvelles.

melusine_maquettes_medievales_miniatures_Pascale_Laine_moyen-age_fantastique

Il faut préciser que tous les bâtisseurs et ouvriers sollicités pour réaliser les oeuvres gigantesques de la fée y trouvent largement leur compte et sont réglés rubis sur l’ongle et sans retard. On comprend mieux après coup que certains d’entre eux aient pu voir en elle une muse :

« …Et fesoient les ouvriers dessuz diz tant d’ouvrage et si soubdainement que tous ceulx qui qui par la passoient en estoient esbahiz. Et les paioit Melusigne tous les samediz, si qu’elle ne leur devoit denier de reste. Et trouvoient pain,vin, char et toutes choses propices que il leur failloit, par grant habondance. Ne nulz homs ne savoit dont cilz ouvriers venoient, ne dont ilz estoient. Et en brief temps fu faitte la forteresse, non pas une mais deux fortes places, avant que on peust venir au dongon. »
Jean d’Arras, La Noble Histoire de Mélusine

Habile bâtisseuse qui traite avec largesse ceux qui l’assistent dans cette tâche, encore une fois, on ne peut pourtant pas réduire Mélusine à ces qualités qui ne sont qu’un prolongement de ses dons et de ses talents : fertilité, fécondité, et même l’exercice d’une certaine bonté malgré sa nature fantastique et peu chrétienne la caractérise sans doute bien plus.

Si la plupart de ses auteurs médiévaux la considéreront, par ailleurs, comme une créature de laquelle il faut se défier, quand ce n’est pas un ange déchu, elle fait, la plupart du temps tout son possible pour s’amender et se soustraire à sa funeste malédiction. Les conditions qu’elle pose semblent même bien maigres au regard de tout ce qu’elle prodigue et pourtant la fatalité finit toujours par la rattraper. D’une manière ou d’une autre, il faut que l’interdit soit transgressé et que Mélusine retourne à son destin tragique par la main même de celui qu’elle avait « élevé » et qui avait aussi le pouvoir de la sauver.

Retour à l’oeuvre de Pascale Lainé

A_lettrine_moyen_age_passionprès ce long détour qu’il nous fallait bien faire, vocation du site oblige, voilà cette maquette médiévale de Pascale Lainé mieux replacée dans son contexte. Ingrédients magiques et potions, instruments de musique pour célébrer Mélusine, on y trouve encore des myriades d’autres détails évocateurs de la fée.

Comme nous le disions en introduction, les heures de travail sont innombrables pour arriver à cette oeuvre totalement aboutie aux détails époustouflants. A son habitude, l’artiste a travaillé l’ensemble des pièces du décorum d’après manuscrits ou au moyen de recherches précises sur les instruments, objets, vitraux, éléments d’architecture d’époque.

fee_melusine_batisseurs_mythologie_litterature_medievale_art_maquettes_miniatures_Pascale_Laine_moyen-ageEst-ce un autel dressé par quelques bâtisseurs inspirés, en l’honneur de la fée ou Mélusine elle-même est-elle revenue en secret, pour élire domicile dans cette belle chapelle abandonnée et déjà reconquise  par la végétation ? Voilà ce que nous en dit l’auteur elle-même :

« Dans cette maquette, j’ai voulu mettre à l’honneur la femme, la musique, la liberté de culte ou de non culte, les bestiaires imaginaires, et surtout : les courbes… Partout, les courbes se répondent en échos envoûtants. L’ambiance est méditative, sereine. Ni violence, ni intransigeance, Mélusine ne rêve que de bâtir , construire. »  Pascale Lainé 

Pourtant et c’est ainsi que la magie opère, l’art ne peut jamais donner en quelques mots, toutes ses clefs.  Rendu face à l’oeuvre et immergé dans son ambiance, on jurerait sentir qu’une présence invisible habite l’endroit.

Précisons-le d’ailleurs sachant qu’elle nous en saura gré, l’art quel qu’il soit visuel, sculptural, pictural, scénique a toujours vocation à se donner « vivant ». La mise à plat photographique ne lui fait que rarement justice; les couleurs naturelles, l’atmosphère, la profondeur (dans les deux sens du terme), sont autant de choses qui ne se livrent qu’en face de l’oeuvre véritable. Aussi, pour merveilleux que l’effet puisse être à la vue des images qui émaillent cet article, nous espérons qu’il ne soit qu’une invitation à aller voir de près les oeuvres de Pascale Lainé, là où elles sont exposées.

Au château de Bordes jusqu’en mai prochain

Concernant cette belle maquette médiévale en forme d’hommage à Mélusine, elle s’est déjà envolée vers son destin et elle sera visible dans la tour Jeanne d’Arc du Château de Bordes, dans la Nièvre, jusqu’au mois de mai prochain. Elle y rejoindra les autres maquettes  de Pascale qui s’y trouvent déjà exposées. Les oeuvres devraient ensuite voyager en direction du château de Sagonne dans le Cher, jusqu’en septembre.

Pour retrouver d’autres oeuvres de Pascale et suivre son calendrier d’expositions, voici son FB : Maquettes d’Architecture médiévale.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.


(1) Sources : voir  Mélusine maternelle et défricheuse,
 Emmanuel Le Roy Ladurie Jacques Le Goff, sur l’excellent Persée.

Combats et tournoi à l’ancienne et en armure, ouverture de la saison de Béhourd à Saint-Dizier

agenda_2018_behourd_combat_tournoi_evenement_medieval_armures_armes_anciennes_saint-dizierSujet: art martial, combat médiéval, agenda Médiéval, marché, événements, Béhourd, championnat, Battle of Nations.
Période: moyen-âge central à tardif
Evénement : Tournoi championnat de France, qualification Championnat du Monde HMB
Date :  10 et 11 mars 2018
Lieu :  Saint-Dizier, Haute-Marne.

Bonjour à tous,

C_lettrine_moyen_age_passionomme chaque année, la saison du Béhourd s’ouvre sur le grand tournoi de Saint-Dizier. L’événement s’inscrit dans le Championnat de France de la discipline et ouvrira aussi sur les qualifications pour les Championnats du monde HMB, plus connus encore sous le nom de Battle of Nations.

Durant deux jours, ce sont donc plus de 200 combattants en armure et agenda_evenement_medieval_behourd_combat_tournoi_joutes_Saint_Dizierarmes anciennes et plus de 20 équipes qui viendront s’affronter pour les titres. Du point de vue du cadre, l’événement se tiendra à l’ombre des remparts du château de Saint-Dizier, ce qui devrait encore renforcer l’immersion dans le moyen-âge des combats ou de mêlées chevaleresques.

Au titre des divertissements, en plus de la restauration, il devrait y avoir sur place un marché médiéval artisanal et, pour les plus petits désireux de faire comme Papa (ou Maman d’ailleurs puisque même les filles pratiquent le Béhourd), il y aura encore la possibilité de s’initier à la discipline avec armes et armures en mousse.

Plus d’informations sur le site de la Fédération Française de Béhourd


Rappel : qu’est-ce que c’est le Béhourd ?

I_lettrine_moyen_age_passion copianspiré directement des affrontements des combats au sol des guerriers et chevaliers du moyen-âge, cet art martial se pratique sans monture, en armure d’époque et avec des armes elle-aussi anciennes. L’ensemble des pièces est émoussée et aucun tranchant, ni pointes ou éléments contondants ne sont autorisés. Les affrontements vont des duels (1vs1) jusqu’à des combats par équipe de taille variable, avec comme objectif de faire choir ou mettre un genou au sol à l’adversaire.

tournoi_combat_medieval_art_martial_armure_armes_anciennes_behourdLe Béhourd est un art martial et, en tant que tel, il est encadrée par des règles strictes que les Fédérations nationales ou internationales de la discipline autant que ses adhérents suivent de très près. Ajoutons encore que ses pratiquants sont bien souvent des passionnés d’Histoire militaire médiévale; les armures et les armes font, en effet, l’objet de recherches et de reconstitutions minutieuses pour être au plus près de la réalité historique.

Pour plus de détails sur la discipline, ses règles et son esprit,  consultez Combats en armure et tournois médiévaux: Sylvain « Tape Dur » et la passion du Behourd.

Vous pouvez également retrouver ici tous nos articles relatifs au Béhourd français et ses événements.


En vous souhaitant un bon week-end médiéval à Saint-Dizier si vous en êtes et une excellente  journée quoiqu’il en soit.

Fred
pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen-Age sous toutes ses formes.

Le musée de la figurine historique de Droiturier, une plongée merveilleuse au coeur de l’histoire

passion_histoire_figurines_art_musee_chevalerie_bourbonnais_XIVe_siecle_moyen-ageSujet : musée, figurines historiques, artisans d’art, figurines d’art,  passionnés, passion. Histoire, reconstituteurs. lieu d’intérêt
Période : de l’antiquité à la première guerre mondiale, nombreuses pièces du moyen-âge central à tardif.
Lieu : Musée de la figurine, le Souffle de l’Histoire, centre historique du Bourbonnais.
Adresse :  Le Champ de la Garde, Droiturier,  Allier, Auvergne-Rhône-Alpes.

Bonjour à tous,

I_lettrine_moyen_age_passion copial y a bien des manières de vivre et partager une passion pour l’Histoire. En dehors des oeuvres littéraires, illustrées ou cinématographiques, des reconstitutions en 3D, ou même encore des compagnies et mesnies de reconstituteurs qui se piquent de recréer, grandeur nature, des batailles médiévales ou des tranches de vie quotidienne du moyen-âge, il existe aussi des espaces où l’artisanat et l’art, à travers  le modelage, la sculpture, la peinture et la reconstitution patiente, peuvent redonner vie aux personnages ou aux plus grands moments du passé et nous transporter, émerveillés, au coeur même de l’Histoire.

Nous avions déjà parlé ici du travail d’orfèvre de Pascale Laîné autour de ses maquettes médiévales et nous voulons aujourd’hui vous entraîner dans l’univers magique de deux autres artisans d’art :  Hervé et Marie Maneval, créateurs et conservateurs du Musée de la figurines historiques d’Art : « le souffle de l’Histoire », à Droiturier, dans l’Allier.

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Une collection de figurines d’art unique

D_lettrine_moyen_age_passionepuis 30 ans, ses deux artisans passionnés façonnent de leurs mains d’incroyables figurines historiques, reconstituées minutieusement, à l’appui de sources documentaires d’époque, et mises en scène dans des dioramas, au coeur d’événements qui ont fait l’Histoire de France. Il faut insister sur le fait que nous sommes ici dans le domaine tout à fait à part, de la figurine d’Art puisqu’en plus de faire l’objet de toutes les attentions, chaque pièce présentée est unique.   Du côté historique,  la période couverte va de l’antiquité à la première guerre mondiale mais le moyen-âge y trouve une large place : des croisades à la guerre de cent ans et au plus funeste jour de la bataille d’Azincourt, en passant par d’autres scènes épiques ou encore d’autres chevaliers célèbres du monde médiéval, en provenance du bourbonnais ou d’autres provinces.

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Du point de vue de sa taille, la structure s’étale sur trois salles et sur plus de 120 m2.  La figurine d’art ayant l’avantage d’occuper peu d’espace, vous trouverez là l’une des plus belles collections qui soit dans ce domaine.

En plus de la découverte de cette exposition totalement originale dans son entier, la visite vous permettra de  contempler près d’une centaine d’armes d’époque, mais encore des documents, tableaux  et livres anciens, des armoriaux  et d’autres raretés historiques uniques.

Vous y apprécierez également la qualité d’accueil et la passion autant que l’érudition de ses guides, auront tôt fait de vous transporter au coeur d’un grand  voyage à travers les siècles. Au passage, vous y trouverez aussi quelques éclairages sur la réalisation de ces petites merveilles artistiques qui se tiennent, avec l’Histoire, au centre de leur passion.

Ajoutons encore que si Marie est plus spécialisée dans la réalisation des oeuvres, Hervé Maneval est aussi, de son côté, un expert attaché à l’évaluation de pièces historiques et un découvreur de trésors cachés. A ce titre, il est même conseiller de plusieurs commissaires priseurs. Vous pouvez donc compter sur lui quand il s’agit de prendre l’Histoire au sérieux.

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Collections privées et travail à façon

En plus de la collection exposée au musée, ces deux artistes proposent encore la réalisation sur mesure de pièces à façon et sur commande: figurines,  personnages, dioramas et scènes historiques, passion_histoire_figurines_art_musee_baudouin_IV_montgisard_jerusalem_terre_sainte_croisades_saladin_XIIe_siecle_moyen-ageou même encore  tableaux, à destination de collectionneurs privées: grandes familles désireuses de faire revivre leurs prestigieux aïeux mais encore institutions ou monuments historiques soucieux de valoriser leur histoire et leur patrimoine, à travers les personnages ou événements qui les ont fondées, côtoyées ou marquées.

Pour plus d’informations sur le musée de la figurine historique d’art de Droiturier, voici les liens utiles : Site officielFacebookTwitter

 

En vous souhaitant une très belle journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
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Une belle reconstitution 3D pour le château-fort anglais de Corfe

mondes_3D_virtuels_rue_médiévale_unity_3D_jeux_videosSujet  : château-fort, lieu d’intérêt, reconstitution 3D, vidéo, architecture médiévale, Guillaume le Conquérant, monument historique, patrimoine anglais.
Période  : Moyen-âge central (XIe siècle)
Lieu :  Château de Corfe (Dorset, île de Purbeck, Angleterre)

Bonjour à tous,

V_lettrine_moyen_age_passion copiaoilà quelque temps que nous n’avions pas publié un article sur un édifice et château-fort médiéval, et c’est un reconstitution très réussie à l’aide de technologies de pointe en matière de 3D qui nous en fournit aujourd’hui l’occasion.

Cette fois, il s’agit d’un château anglais, celui de Corfe. Situé dans le Dorset sur la péninsule de Purbeck, à la pointe sud de l’Angleterre,  avant son occupation normande, le site et sa belle élévation auraient été occupés par des saxons. On prête la construction de cet édifice défensif à Guillaume le Conquérant, dans le courant du XIe siècle. Il est d’ailleurs considéré comme un des plus anciens châteaux fort anglais de cette époque à avoir été construit, dès le départ et partiellement, en pierre et non en terre et en bois comme de nombreuses autres châteaux à mottes ou mottes castrales de cette période.

architecture_medievale_chateau-fort_corfe_angleterre_reconstitution_maquette_3D_moyen-age_centralPar la suite, le château de Corfe est demeurée forteresse royale anglaise jusqu’au milieu du XVIe siècle et plus précisément en 1572, date à laquelle il fut cédé par la couronne au lord chancelier Christopher Hatton, pour changer à nouveau de main jusqu’à l’aube de la révolution anglaise. Durant les XIIe et XIIIe siècles, ce  beau château-fort connut un certain nombre d’aménagements par ses différents monarques successifs. dont la construction de son donjon, l’aménagement de sa cour intérieure et encore diverses autres opérations de restauration ou de renforcement sur ses ouvrages défensifs. Au début du XIIIe siècle, il servit encore de prison royale, de garde du trésor et même d’entrepôt militaire, c’est dire si l’on comptait alors sur la fiabilité de son architecture défensive.

Plus tard, dans le courant du XVIIe siècle, il fut un des derniers bastions des partisans de la royauté et du roi Charles 1er et fut assiégé par les Parliamentarians puritains farouches défenseurs du parlement anglais contre la couronne. Ils finirent d’ailleurs par faire tomber le château et ordonnèrent qu’il soit démantelé. Il le fut pratiquement complètementDe fait, aujourd’hui d’un édifice témoin du moyen-âge central, il est devenu également  un des symboles encore débout de la révolution anglaise.

Comme nombre d’autres monuments historiques du patrimoine anglais, le château de Corfe est actuellement géré par le National Trust qui y organise les visites et finance le maintien de ses vestiges.


Les technologies 3D au service
de l’architecture médiévale et de l’Histoire

Pour en revenir à la vidéo qui accompagne cet article, bien qu’assez courte, elle permet bien de se représenter l’édifice tel qu’il se présentait encore dans le courant du XVe siècle. D’un grand réalisme et d’une très belle qualité d’intégration (sur le site réel), elle démontre bien tout l’intérêt et l’apport des technologies 3D pour approcher de manière réaliste l’architecture médiévale. Ajoutons encore qu’elle a été réalisée dans le cadre d’un projet de fin d’études par l’infographiste  Ciprian Selegean, alors étudiant en animation digitale et 3D de l’université de Porthmouth. Le moteur de modélisation utilisé ici  était le très puissant software Maya d’Autodesk.

En vous souhaitant une belle journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
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