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Naviguer : les représentations navales dans le manuscrit de l’amiral Louis Malet de Graville.

es navires médiévaux ne sont pas ignorés de la recherche, il nous est même possible de dire qu’ils sont bien connus, grâce aux écrits contemporains, mais aussi aux manuscrits médiévaux qui offrent une grande richesse de représentation de ce sujet. Le manuscrit Français 364 en est un témoin majeur puisqu’une dizaine de miniatures y sont consacrées à la représentation de navires, en toute circonstance : embarquements et débarquements, flottes navigant en pleine mer, mais aussi batailles navales, naufrages, ou encore incendie d’une flotte. Le récit que nous livre ce manuscrit, un exemplaire du Romuléon, n’est autre que l’histoire de Rome, depuis sa fondation par Remus et Romulus jusqu’à l’empereur Constantin. De ce fait, il nous semble logique d’y voir représenter à plusieurs reprises des navires dans le contexte de guerre et de conquête qui a jalonné l’histoire de Rome et de ses territoires, parfois lointains. Cette récurrence d’un tel thème iconographique s’explique d’autant plus que son commanditaire n’était autre que Louis Malet de Graville : lieutenant général du roi en Normandie et Amiral de France à partir de l’année 1487.

Enluminure médiévale d'un bateau
Figure 1 : bateau de Pompée, folio 294 (détails)

À travers une sélection de miniatures issues de ce manuscrit, nous vous proposons de découvrir la représentation des navires de la fin de la période médiévale, mis en perspective avec un traité rédigé en 1516 par Philippe de Clèves, amiral des Pays-Bas entre 1485 et 1488 : Instruction de toutes manières de guerroyer tant par terre que par mer.

L’expérience de l’amiral Philippe de Clèves

Bien que rédigé au début du XVIe siècle, ce traité fut nourri de l’expérience personnelle de Philippe de Clèves, de ses lectures, ainsi que de ses rencontres avec des marins aguerris au cours de sa carrière d’amiral. Ces personnages contemporains nous permettent d’obtenir un certain nombre d’informations concernant les navires et l’art de la navigation au XVe siècle. L’une des plus grandes, mais aussi des plus belles représentations de navire du manuscrit de Louis Malet de Graville se trouve au folio 294 (fig. 1) et représente le bateau de Pompée, rival de César. Il s’agit de l’une des images les plus détaillées représentant une nef, pour reprendre le terme employé dans le manuscrit. Nous y retrouvons certains éléments détaillés avec précision dans les écrits de Philippe de Clèves et qui nous permettent de redécouvrir le vocabulaire entourant l’architecture d’un navire.

Tout d’abord nous pourrions tenter d’identifier le type de navire représenté sur cette miniature. De nombreux bateaux de toute sorte et de toute architecture naviguaient au XVe siècle, de la célèbre caravelle utilisée pour découvrir de nouvelles terres aux galères encore en usage. Philippe de Clèves mentionne plusieurs types de navires dans ses écrits, notamment les Galéasses : d’imposants navires à trois mâts qui étaient souvent renforcés par de l’artillerie. La Galéasse était un navire particulièrement utilisé en Europe du Nord-Ouest, pour les batailles navales entre autre. On retrouve ici un bateau à trois mâts – l’un des éléments caractéristiques de ce type de navire – , très imposant ; cependant certaines caractéristiques ne correspondent pas à la définition exacte d’une Galéasse, nous empêchant d’identifier avec certitude la nef représentée.

Qu’est-ce qu’un bon navire à la fin du XVe s ?

Le navire parfaitement adapté que nous décrit Philippe de Clèves possède plusieurs caractéristiques : il doit pouvoir supporter les tempêtes, le gros temps, posséder de bonnes voiles. Sur la plupart des miniatures du manuscrit qui nous intéressent ici les navires sont pourtant figurés voiles remontées, notamment lors des scènes de bataille (folio 194, fig. 2).

Enluminure médiévale, Bataille navale
Figure 2 : Bataille entre romains et carthaginois (-207), folio 194 (détails)

Peut-être étaient-elles remontées afin d’éviter qu’elles ne soient abimées lors du combat. On retrouve cependant des flottes entières aux voiles remontés dans des scènes tout à fait calmes (folio 302, fig. 3). Il évoque aussi à de nombreuses reprises le gaillard d’avant et le gaillard d’arrière, particulièrement visible sur la première miniature évoquée (fig. 1). Il s’agit des deux parties surélevées au- dessus de la proue et la poupe du navire, le rendant si imposant sur l’image ; ce sont là deux éléments caractéristiques des bateaux à voiles.

Enluminure médiévale, flotte romaine manuscrit ancien
Figure 3 : Flotte romaine, folio 302 (détails)

Enfin, la coque arrondie, qui permet de différencier les navires ayant servi à la navigation maritime et littorale – comme nous pouvons l’observer ici – des embarcations destinées à la navigation fluviale, présentant pour cette raison une coque plate. Cette différence a notamment pu être étudiée, entres autres choses, grâce au développement de l’archéologie sous-marine, dont les comptes-rendus ont enrichi ce domaine d’étude au cours de ces cinquante dernières années. Ainsi, nous retrouvons une coque similaire sur l’Aber Wrac’h 1, une épave découverte en 1985 et fouillée entre 1987 et 1989. Cependant, les restitutions 3D qui ont pu être réalisées révèlent un navire d’apparence plus simple que ceux représentés dans le manuscrit du Français 364. La comparaison reste intéressante puisque l’épave est actuellement datée de la première moitié du XVe siècle grâce à l’étude des correspondances du duc Jean V de Bretagne qui mentionne un naufrage, en 1435, pouvant correspondre à l’Aber Wrac’h 1. Il s’agit de l’une des seules épaves connue à ce jour et correspondant au siècle que nous étudions ici.

L’amiral de Clèves insiste tout particulièrement sur la manière de décorer les navires. L’apparence de ce genre de bâtiment était essentielle afin de défendre le prestige du souverain, du prince et de l’intégralité de sa flotte. Ces nombreux drapeaux, étendards, bannières permettaient aussi de statuer et d’identifier le navire en pleine mer. Philippe de Clèves est particulièrement précis concernant le nombre de drapeaux et leurs positions, il mentionne par exemple qu’il faudrait que les navires soient pourvus de cinq à six drapeaux de chaque côté des gaillards d’avant et d’arrière, ce que l’on retrouve précisément sur la miniature représentant le bateau de Pompée (fig.1).

Contextes maritimes & contexte historique

Enluminure médiévale, incendie flotte navale
Figure 4 : incendie de la flotte carthaginoise, folio 216.

Une autre caractéristique du manuscrit Français 364 concerne la variété de contextes maritimes représentés. Nous l’avions brièvement évoqué en introduction, les flottes sont aussi bien représentées au moment de l’embarquement que lors des batailles navales. Un bel exemple d’une telle représentation se retrouve au folio 194 que nous avons déjà évoqué (fig. 2) mais les scènes sont parfois bien plus violentes comme le montre la miniature du folio 216 (fig.4) représentant l’incendie de la flotte carthaginoise en 202 av. J.-C. Bien que ces scènes prennent place dans le contexte de l’histoire antique de Rome, il est possible d’effectuer un parallèle avec le contexte contemporain de la réalisation de ce manuscrit. Le XVe siècle fut, à n’en pas douter, un temps que nous pouvons qualifier d’insécurité maritime, entre piraterie, conflits, batailles navales. Les conflits maritimes étaient nombreux, entre génois et vénitiens par exemple, les combats s’effectuaient alors par corsaires interposés. Philippe de Clèves mentionne le danger des naufrages, les ordres de combats au sein des navires, l’organisation de la défense, des batailles. Il fait cela en connaissance de cause, puisqu’il se voit confier, en 1501, une flotte de 28 navires qu’il doit mener au combat face aux Turcs en mer Méditerranée. L’expédition fut un échec, il fut donc confronté à ce type de scénario catastrophique. Les différents types de navires connaissent d’ailleurs plusieurs adaptations durant cette période afin d’accueillir une artillerie performante, mais pas seulement. La structure même de la coque de l’épave de l’Aber Wrac’h 1, mentionnée plus haut, a surpris les chercheurs lors de la restitution réalisée. Le navire faisait vraisemblablement près de 26 mètres de long pour 7 mètres de large, des dimensions qui correspondent, pour cette période, à celles d’un grand navire. Mais la nef reste très fine dans sa forme générale, ce qui la distingue des navires médiévaux antérieurs, cela pourrait s’expliquer par le contexte d’insécurité maritime qui régnait alors : un navire plus fin se manœuvre plus aisément lors des conflits.

De ce fait, nous pouvons nous questionner : dans quelles mesures ces miniatures peuvent-elles être qualifiées de réalistes ? Il faut en vérité garder une certaine mesure dans cette notion de réalisme dans les manuscrits de cette période. Les représentations s’inscrivent dans un contexte qui a pu les influencer, mais le peintre n’était pas toujours au fait de l’architecture complexe et technique des navires qu’il représentait. Cependant nous y retrouvons un goût du détail qu’il ne nous faut pas négliger. Longtemps les textes d’époque et les manuscrits ont été, pour les chercheurs, la meilleure façon de comprendre un navire, du moins de l’extérieur. En comparant les Instructions de Philippe de Clèves et ce manuscrit du Romuléon, nous pouvons retrouver un certain nombre de caractéristiques respectées et mises en avant, qui nous laissent entrevoir l’art des chantiers navals du Moyen Âge tardif.

Julie Gallais
Histoire de l’art et archéologie, spécialisation Moyen Âge,
Ecole Pratique des Hautes Etudes
Actuellement au sein du département des manuscrits de la BnF

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Manuscrits :

– DA IMALA Benvenuto, Romuléon, Français 364 (traduction de Sébastien Mamerot), 1485-1490, manuscrit numérisé : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000786m/f1.item.zoom
– Base Mandragore, Romuléon, manuscrit Français 364, miniatures numérisées : http://mandragore.bnf.fr/jsp/rechercheExperte.jsp
– CLEVES (de) Philippe, Instruction de toutes manières de guerroyer par terre que par mer, Français 1244, 1516

Bibliographie :

– CONNOCHIE-BOURGNE Chantal, Mondes marins du Moyen Âge, éditions Presses universitaires de Provence, collection Senefiance, 2006, 430 pages
– DUBOIS Henri, HOCQUET Jean-Claude et VAUCHEZ André, Horizons marins, itinéraires spirituels (Ve-XVIIIe siècles). Volume II, Marins, navires et affaires, éditions de la Sorbonne, Paris, 1987 325 pages
– PERRET Paul-Marie, Notice biographique sur Louis Malet de Graville, amiral de France (144 ?-1516), Paris, Libraire des archives nationales et de la société de l’école des Chartes, 1889, 271 pages
– SICKING Louis, “Philip of Clèves’ Instruction de toutes manières de guerroyer and the fitting out of warships in the Netherlands during the Habsburg-Valois Wars” dans Entre la ville, la noblesse et l’état : Philippe de Clèves (1456-1528) Homme politique et bibliophile, sous la direction de CAUCHIES Jean-Marie, éditions Brepols, collection Burgundica, 2007, Turnhout, Belgique pp. 117-142

A propos de l’Aber Wrac’h 1 et autres liens :

https://www.cnrtl.fr/definition/gal%C3%A9asse
https://www.universalis.fr/encyclopedie/voile-latine/
https://associationavena.wordpress.com/lepave-aber-wrach-1/
https://archeologie.culture.fr/archeo-sous-marine/fr/aber-wrach-1-finistere

« Toute maladie me nuit » une Ballade d’Eustache Deschamps, à l’automne de sa vie

Sujet  : poésie médiévale, auteur médiéval,  moyen-français, maladie, vieillesse, ballade médiévale
Période  : Moyen Âge tardif,  XIVe siècle
Auteur  :   Eustache Deschamps  (1346-1406)
Titre  :   « Toute Maladie me nuit»
Ouvrage  :  Œuvres    complètes d’Eustache Deschamps, Tome VIII,   Marquis de Queux de Saint-Hilaire, Gaston Raynaud (1893)

Bonjour à tous,

ntre la moitié du XIVe et le tout début du XVe siècle, l’officier de cour, juriste et poète Eustache Deschamps écrit sur à peu près tout : l’art de versifier, sa didactique mais surtout plus de 1000 ballades sur la vie, la mort, la morale, les maux et les mœurs de son temps.

Des états d’âme et des valeurs de l’auteur médiéval à ses goûts, ses plaisirs ou ses frustrations, en allant jusqu’à des choses plus factuelles, tous les sujets y passent. Malgré quelques belles envolées sur l’ensemble de son œuvre et une belle maîtrise du moyen-français, on s’accordera sur le fait qu’Eustache a plus marqué les esprits par le volume de son legs que par son style. De fait, à plus de 600 ans de là, de nombreux érudits, historiens ou romanistes, s’appuient encore sur toute ou partie de ses témoignages pour approcher cette période du Moyen Âge.

Douleurs, petite santé et misères de l’âge

Poésie d'Eustache Deschamps dans le Manuscrit médiéval Ms NAF 6221
Ms NAF 6221, BnF, Dept des Manuscrits

La ballade que nous avons choisie aujourd’hui a pour thème les âges de la vie et notamment certains désagréments liés à la vieillesse (1). Eustache a vécu suffisamment longtemps, pour les expérimenter : misère, recul social, déliquescence de l’état général et santé en perdition. Comme il nous l’explique dans cette ballade tardive, sa jeunesse est déjà loin et « Toute maladie lui nuit« .

Cette poésie, qui vient à point dans le contexte de l’actualité, nous fournit l’occasion d’adresser une pensée à tous nos anciens et à tous ceux dont la santé est particulièrement fragilisée et qui pourront se sentir concernés. Qu’ils se protègent avec raison et prennent bien soin d’eux en cette rentrée hivernale et en ces nouveaux temps de confinement.

Aux sources médiévales de cette ballade

On peut retrouver cette ballade dans le Manuscrit Français 840 que nous avons déjà mentionné à de nombreuses reprises. Pour varier, nous vous parlerons ici du Manuscrit Fr NAF 6221 (ancienne collection Barrois, cote 523). L’abréviation NAF correspond au fond des Nouvelles Acquisitions Françaises de la BnF. Ouvert en 1863, celui-ci comprend désormais plus de 29 000 volumes et documents (de quoi ravir ou perdre un archiviste). A ce jour, moins de 1% de cette collection a été numérisé mais, par chance, le NAF 6221 en fait partie (vous pouvez le consulter en ligne ici). Ce codex plutôt sobre (photo ci-dessus), contient près de 154 pièces entre lais, ballades, rondeaux et serventois, dont un peu moins de la moitié (71) sont de Eustache Deschamps.

Une Ballade médiévale d'Eustache Deschamps sur la maladie

Balade de doloir pour jeunesse qui s’en va ailleurs

J’ay perdu doulz apvril et may,
Printemps, esté, toute verdure;
Yver, janvier de tous poins ay
Garniz d’annoy et de froidure.
Dieux scet que ma vieillesce endure
De froit et reume jour et nuit,
De fleume
(flegme), de toux et d’ordure:
Toute maladie me nuit.

Pour mon costé crie: “Hahay!”
Maintefois et a l’aventure
Une migrayne ou chief aray
(avoir).
Autrefoiz ou ventre estorture
Ou en l’estomac grief pointure
(forte douleur).
Aucune fois le cuer me cuit;
Autre heure tousse a desmesure:
Toute maladie me nuit.

Tant qu’en lit me degecteray (degeter : agiter, tourmenter)
Si qu’il n’y remaint
(remanoir : demeurer, rester) couverture.
La crampe d’autre part aray
Ou le mal des dens me court sure
Ou les goutes me font morsure.
Quelque part ou ventre me bruit;
Toudis
(toujours) ay medecin ou cure:
Toute maladie me nuit.

L’envoi

Prince, de santé je vous jure
Que moult s’afoiblist ma nature
Pour maint grief mal qui me destruit.
Vieillesce m’est perverse et dure,
Ne je ne scay comment je dure:
Toute maladie me nuit.


Pour élargir, au delà de l’œuvre d’Eustache Deschamps, on notera que le thème de la vieillesse a été largement traité au Moyen Âge et ce, par de nombreux auteurs. On ne manquera pas de citer ici le superbe Passe-temps de Michaut Le Caron dit Taillevent.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

(1) Sur ce même thème de la vieillesse et chez Eustache Deschamps, voir aussi Pardonnez-moy car je m’en vois en blobes, Que m’est il mieulx de quanque je vi onques ? ou encore II n’est chose qui ne viengne a sa fin.

NB : la miniature en tête d’article provient du manuscrit de Bartholomaeus Anglicus (XIIIe s) : De proprietatibus rerum ou Livre des proprietés des choses (édition datée du XVe)

Conférence BnF : Les légendes arthuriennes et leur modernité

roman-mythe-arturien-legendes-modernite-conferenceSujet :  roman arthurien, légendes arthuriennes, Monty Python, Kaamelott. monde médiéval, médiévalisme, podcast
Période : Moyen Âge central,   modernité
Média  : vidéo-conférence, livres.
Titre    :   le roi Arthur, un mythe contemporain
Conférencier  :    Justine Breton, William Blanc
Lieu  :  Mediathèque BnF (mars 2020)

Bonjour à tous,

E_lettrine_moyen_age_passionn mars dernier, dans le cadre de son cycle/exposition sur la Fantasy, la BnF recevait Justine Breton et William Blanc pour une conférence sur le thème du mythe arthurien pris sous l’angle de ses versions modernes. Après être rapidement passé sur les sources  anciennes de la célèbre légende (des premières traces de Nennius à Geoffroy de Monmouth, Wace et Chrétien de Troyes en allant jusqu’à Thomas Malory et Le Morte d’Arthur), les deux historiens allaient se concentrer sur des déclinaisons plus récentes du roman arthurien et aussi plus connues du grand public : écrits et romans contemporains, films de cinéma ou d’animation américains de la deuxième moitié du XXe siècle, pour aller jusqu’au Sacré Graal des Monty Python , à lExcalibur de John Boorman ou à la série TV   Kaamelott  signée Alexandre Astier.

L’histoire au secours de la modernité
et de son interprétation

justine-Breton-conferences-livres-ouvrage-histoire-moyen-age-modernitePour ceux qui ne les connaissent pas encore  William Blanc et Justine Breton, font partie d’un courant d’historiens qui se sont fait une spécialité de l’étude des manifestions de l’Histoire au sein de notre modernité : revisites modernes des mythes ou récits médiévaux ou historiques, racines historiques cachées sous certains mythes modernes, instrumentalisation des mythes anciens par le monde moderne, médiévalisme, Moyen Âge reconstruit et  médiéval-fantasy, etc… Autant de questions qui, vous le savez, sont aussi au cœur de notre questionnement.

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Références et lectures pour prolonger la conférence

william-blanc-conferences-livres-ouvrage-histoire-moyen-age-moderniteLes deux conférenciers l’affirmeront plusieurs fois eux-mêmes dans cette intervention : qui veut étudier le roman arthurien dans ses grandes longueurs trouvera largement matière à s’y noyer. Pour les suivre dans leurs raisonnements, ils nous ont toutefois laissé, tous deux, des ouvrages permettant de faire un peu mieux le tri entre toutes ces notions : fantasy et histoire,  mythes modernes et mythes anciens, instrumentalisation des thèmes historiques par l’idéologie moderne, échafaudages conceptuels entremêlées, reconstructions complexes,… Voici donc quelques livres pour creuser tous ces passionnants sujets en leur compagnie.

On se souvient de l’ouvrage collectif   Kaamelott un livre d’Histoire  (avril 2018)    sous la direction de Florian Besson et  Justine Breton dont nous vous avions déjà parlé ici. Il reste tout à fait d’actualité pour prolonger le plaisir de cette conférence. De son côté, sur les légendes arthuriennes,   William blanc a également publié en 2016 l’ouvrage   Le roi Arthur, un mythe contemporain : de Chrétien de Troyes à Kaamelott en passant par les Monty Python. Plus récemment, il s’est aussi distingué par ses analyses sur les  origines du mythe  moderne des  super héros  américains (Super-héros, une histoire politique, 2018) ou encore sur son approche originale de l’histoire de la fantasy (Winter is coming : une brève histoire politique de la fantasy, 2019). Vous trouverez ci-dessous des liens directs vers toutes ces publications.

 kaamelott-roman-arthurien-livre-historien-modernite-justine-bretonKaamelott, un livre d’histoire  
dir Florian Besson, Justine Breton
 william-blanc-legendes-mythe-arthurien-historien-modernite-livre-001Le Roi Arthur, mythe
contemporain  ,   
William  Blanc
william-blanc-super-heros-mythe-historien-modernite-livre-001Super-Héros, une histoire
politique
, Wiliam Blanc
william-blanc-legendes-mythes--historien-modernite-livre-003Winter is Coming, William Blanc

En vous souhaitant une très belle journée.

Frédéric  Effe
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Monde Médiéval sous toutes ses formes

Exposition Tolkien de la BnF : affluence Record

jrr-tolkien-terre-du-milieu-seigneurs-anneaux-exposition-moyen-age-medieval-fantastique Sujet :   exposition,   BnF,   terre du milieu, fantasy
Période :   Médiéval Fantastique
Auteur : JRR Tolkien
Titre :   Tolkien, voyage en Terre du Milieu
Lieu  :   BnF Galeries François-Mitterrand 1 et 2
Dates : du 22 octobre 2019 au 16 février 2020

Bonjour à tous,

L_lettrine_moyen_age_passiona grande exposition  Tolkien vient à peine de fermer ses portes à la BnF que la grande bibliothèque affiche déjà une fréquentation ayant excédé, de très loin, celle de tous ses autres événements similaires.

Les organisateurs s’étaient attendus, en effet, à accueillir quelques 80 000 personnes mais avec  plus de    135 000 visiteurs, la grande  exposition consacrée à la Terre du Milieu et à l’oeuvre de JRR a surpassé toutes les espérances. Un succès qui fait l’effet d’une véritable raz de marée, pour le meilleur bien sûr, et qui donne de l’espoir quant au goût de nos contemporains pour la littérature.  Formons, une nouvelle fois, le vœu que l’événement aura donné envie à des visiteurs, ne les ayant pas encore lu, d’acquérir les ouvrages   de Tolkien. Nous l’avons déjà dit, au delà des illustrations, des déclinaisons cinématographiques ou ludiques, il faut vraiment redécouvrir cette oeuvre dans le texte et plonger à bras le corps, dans sa grande poésie et son lyrisme (voir relire Tolkien après Jackson).

jrr-tolkien-terre-du-milieu-seigneur-anneaux-exposition-medieval-fantastique

Alors que l’on a appris, avec tristesse, il y a quelques semaines, le décès de Chistopher Tolkien, il est réjouissant de voir que la popularité de l’oeuvre de son père, le bon vieux professeur  d’Oxford, ne se dément pas. Les nombreux visiteurs l’attestent. Le Seigneur des Anneaux, comme Le Hobbit, ont conquis pour longtemps leurs lettres de noblesse, en s’élevant au rang des grandes aventures littéraires et même des mythes de notre temps.

La Fantasy  à l’honneur jusqu’à Mars 2020

Pour les amateurs de fantasy, la Bnf continue, jusqu’à  la mi-mars,  de faire honneur à ce genre littéraire.  Jeux, expositions, conférences, et un superbe site web à la clef. Pour n’en manquer aucune miette, jetez un œil sur le communiqué officiel  paru à ce sujet :   La fantasy à la Bnf jusqu’à   mars 2020

Pour plus d’informations sur le contenu de cette exposition,   vous pouvez également consulter notre article précédent :  Une    grande exposition Tolkien à la BnF

En vous souhaitant une belle journée.

Frédéric Effe
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Monde Médiéval sous toutes ses formes.