Sujet : poésie, musique et chanson médiévales, troubadours et trouvère du moyen-âge. Titre ; La complainte du prisonnier, « Ja nuns hons pris » Période : moyen-âge central , fin du XIIe siècle (1193-1194?) Auteur : Le roi Richard 1er d’Angleterre, Richard Coeur de Lion Interprètes : ensemble médiéval Alla Francesca
Bonjour à tous,
ans le registre musique et poésie médiévale, voici une autre version de la complainte du Roi Richard Coeur de Lion prisonnier en Autriche, dont nous avons déjà parlé ici, il y a quelques temps.
Cette fois-ci, c’est l’excellent ensemble de musique médiévale Alla Francesca qui nous la propose. C’est un peu plus lyrique et, ma foi, très plaisant aussi! D’une certaine façon, et sans déprécier, aucunement la version très belle que nous présentions dans notre précédent article, les tonalités de celle d’aujourd’hui et cette façon de chanter me sembleraient presque plus proches de celles du monde médiéval. (ci contre Philippe-Auguste et Richard Coeur de Lion, durant la première croisade, BNF)
Je ne vous refais pas ici, toute l’histoire de cette chanson, ni de ses paroles qui datent du moyen-âge et pour être plus précis, de la fin du XIIe siècle, vous pouvez retrouver le tout, commenté, dans l’article que nous avions fait alors. En voici le lien si vous l’avez manqué ou même si vous souhaitez réentendre l’autre version : la complainte de Richard de Lion par le troubadour moderne Owain Phyfe
Longue vie à tous et bonne écoute!
Fred
Pour moyenagepassion.com
Sujet : poésie et chanson médiévales, humour médiéval, Goliards et poésie goliardique. Période : moyen-âge central, XI au XIIIe siècle Média : « in tabernum », tirée de Carmina Burana, Compositeur : Carl Orff Interprètes :Artefactum
In tabernum, Carmina Burana de Carl Orff
Humour médiéval au sens propre
ue les puristes et amateurs d’Histoire médiévale se réjouissent, aujourd’hui, en plus de parler de poésie, nous abordons l’humour médiéval sous une perspective historique. Jusque là, vous l’aviez compris, cette rubrique du site s’adressait plus à des façons modernes de rire du moyen-âge qu’à des commentaires éclairés sur l’humour médiéval d’époque. Cela ne changera d’ailleurs pas, dans cette rubrique, il sera bien toujours question de se divertir et de rire plus que de faire une sorte d’anthologie du rire médiéval, (qui, en réalité, serait surement nettement moins drôle comme le sont souvent les ouvrages qui parlent d’humour sans en faire). Nous allons donc continuer de maintenir cette partie du site dans son esprit original mais, une fois n’est pas coutume, nous dérogeons un peu à la règle, ici, pour parler de poésie satirique et d’humour médiéval « d’époque » donc.
Cet article a aussi sa place dans la rubrique musiques médiévales puisque nous postons ici un extrait de Carmina Burana par le groupe Artefactum(photo de droite): « cantate scénique du XXe siècle », me direz-vous! A quoi je répondrai: « certes!, » mais les paroles de cette cantate sont inspirées de poésies médiévales et goliardiques du XIIIe siècle, tirées justement du manuscrit du même nom, « Carmina Burana » découvert en 1803 à l’abbaye de Benediktbeuern, d’où sa légitime présence ici. (illustration en tête d’article, roue de la fortune, tiré de ce manuscrit)
Qui étaient les goliards?
Pour la plupart, les Goliards étaient de jeunes clercs, insoumis, qui ne s’intégraient pas aux institutions, ou même des étudiants en théologie ou en droit ayant délaissé leurs brillantes études ou ne les ayant pas encore achevées. Dans le courant du XIIe et XIIIe siècle, ce terme a donc désigné ces jeunes gens qui avaient pris la route et vagabondaient, troquant leur pitance contre leurs services, leurs poésies, ou leurs enseignements. Insouciants et peu conformistes, ces clercs chantaient alors, en latin et avec humour, les joies de la taverne – vantant les jeux et la boisson que l’on y trouvait -, mais aussi les plaisirs de la chair, et raillaient encore les religieux ou détournaient les ouvrages sacrés pour s’en moquer. Se faisant, ils suscitèrent, d’ailleurs, les foudres de l’Eglise et des universités qui, dans le courant du XIIIe siècle, condamnèrent, à diverses reprises ces clercs « ribauds » (débauchés) pour leurs agissements. (à droite, une miniature flamande de la fin du XVe siècle, scène de beuverie).
Goliards, littérature et poésie goliardique
Les Goliards nous ont laissé pour héritage des chansons et poésies satiriques et le nom d’un genre littéraire que l’on a regroupé sous l’appellation de poésie goliardique. Au sujet de leur influence littéraire, on va quelquefois jusqu’à leur prêter d’être à la genèse de la tradition satirique européenne ancienne et moderne (1) et on leur reconnaît souvent d’avoir eu une influence certaine sur l’art et la poésie de Rutebeuf et, plus tard, de Villon. Il faut noter qu’en dehors de ces clercs errants dont l’Histoire pour la plupart, n’a pas retenu les noms, d’autres auteurs célèbres s’étaient aussi essayés au genre dès le début du XIIe siècle (Abélard, Archipoeta de Cologne, Hugues d’Orléans, Gautier de Châtillon entre autres).
Les Goliards se sont-ils également inspirés de ces textes et de cette littérature, en la nourrissant à leur tour, de leurs créations? D’une certaine manière, nous sommes un peu face à la question de la poule et de l’oeuf; s’il est, en effet, facile de repérer l’influence de cette tradition satirique dans certains écrits et, par là, de savoir qui alimente cette littérature, affirmer qui en a allumé le feu ou peut en revendiquer la paternité est une autre paire de manches. Pour rester prudent, disons donc, pour l’instant, que l’ensemble de la poésie que l’on a nommé « goliardique » s’inscrit dans un corpus que ces jeunes clercs errants ont participé activement à alimenter, et en tout cas, suffisamment pour que la chose nommée dérive de l’appellation qu’on leur donnait.
Pour rejoindre les réserves ci-dessus, en fait d’accorder à ces goliards d’être les grands inspirateurs d’une certaine tradition satirique, d’autres auteurs, ailleurs, s’accordent plus à voir en ces clercs miséreux et à demi mendiants, de simples groupes d’ivrognes suffisamment lettrés pour écrire le latin, quand ce ne sont pas que des adolescents encore rebelles et bientôt rangés. O vérité historique, combien ta quête est quelquefois difficile! Voilà encore un sujet qu’il faudra creuser, plus avant, pour le démêler un peu.
(ci-contre scène de beuverie dans une taverne médiévale, fin du XIVe, British Library, Londres)
Au titre des questions qui courent sur les goliards, en tant que mouvement social et humain, les opinions entre historiens restent également partagées. Allaient-ils en bandes itinérantes véritablement structurées, ou, même, comme le suggérait à la fin du XIXe siècle l’historien médiéviste Joseph Bédier (1864-1938), étaient-ils un groupe de pression puissant, organisé comme une confrérie ou une société secrète? Bien loin de ces affirmations, Daniel POIRION (1927-1996), un autre grand historien, spécialiste du moyen-âge, nous enjoint, là encore, à la prudence. Selon lui, les sources historiques ne nous permettent d’établir rien de certain sur la dimension sociale et humaine du mouvement des goliards, et il reste de l’avis qu’en l’absence de faits avérés, il vaut mieux plutôt s’intéresser à la tradition littéraire goliardique qui est, je le cite, « d’une grande violence satirique, mais aussi d’une belle puissance poétique ». (2)
Une fois de plus, il semble que le temps et l’absence de sources, ont, pour l’instant, emporté avec eux une bonne partie des secrets de ces Goliards, en nous laissant un peu sur notre faim les concernant. Fort heureusement, il nous reste, tout de même d’eux, quelques textes qui ont traversé les âges et qui témoignent d’un certain regard insoumis, satirique, humoristique et festif sur ce moyen-âge central dont ils étaient contemporains. De l’humour médiéval donc, du vrai et de l’irrévérencieux!
La vidéo musicale, en tête de cet article et qui nous a fourni le prétexte à aborder la question des Goliards, est un extrait de la cantate Carmina Burana du compositeur allemand Carl Orff (1895-1982) (photo ci-dessous) interprété ici par l’excellent groupe, amateur de musique médiévale, ArteFactum . On doit à Carl Orff d’autres pièces que celle-ci, mais le succès populaire de cette cantateaura, d’une certaine manière, éclipsé le reste de son oeuvre auprès du grand public. D’ailleurs, Carmina Burana n’est qu’une partie d’un tryptique qui comprend deux autres pièces qui n’ont pas non plus rencontré, pour l’instant en tout cas, le même écho. Quoiqu’il en soit, la cantate Carmina Burana reste, comme nous le disions plus haut, inspirée de poésies médiévales et goliardiques du XIIIe siècle et le texte « quand nous sommes à la taverne » dont nous vous livrons ci-dessous les paroles est, bien évidemment, issu de cette tradition.
« In taberna quando sumus », version latine
In taberna quando sumus, non curamus quid sit humus, sed ad ludum properamus, cui semper insudamus. quid agatur in taberna ubi nummus est pincerna, hoc est opus ut quaeratur; si quid loquar, audiatur.
Quidam ludunt, quidam bibunt, quidam indiscrete vivunt. sed in ludo qui morantur, ex his quidam denudantur, quidam ibi vestiuntur, quidam saccis induuntur; ibi nullus timet mortem, sed pro Baccho mittunt sortem.
Primo pro nummata vini; ex hac bibunt libertini; semel bibunt pro captivis, post haec bibunt ter pro vivis, quater pro Christianis cunctis, quinquies pro fidelibus defunctis, sexies pro sororibus vanis, septies pro militibus silvanis. octies pro fratribus perversis, nonies pro monachis dispersis, decies pro navigantibus, undecies pro discordantibus, duodecies pro paenitentibus, tredecies pro iter agentibus.
Tam pro papa quam pro rege bibunt omnes sine lege. Bibit hera, bibit herus, bibit miles, bibit clerus, bibit ille, bibit illa, bibit servus cum ancilla, bibit velox, bibit piger, bibit albus, bibit niger, bibit constans, bibit vagus, bibit rudis, bibit magus, Bibit pauper et aegrotus, bibit exul et ignotus, bibit puer, bibit canus, bibit praesul et decanus, bibit soror, bibit frater, bibit anus, bibit mater, bibit ista, bibit ille, bibunt centum, bibunt mille.
Parum sescentae nummatae durant cum immoderate bibunt omnes sine meta, quamvis bibant mente laeta; sic nos rodunt omnes gentes, et sic erimus egentes. qui nos rodunt confundantur et cum iustis non scribantur.
« Quand nous sommes à la taverne »
version français moderne
Quand nous sommes à la taverne que nous importe de n’être que poussière , mais nous nous hâtons pour les jeux , qui nous mettent toujours en sueur Ce qui se passe dans la taverne où l’argent est le roi ça vaut le coup de demander et d’écouter ce que je dit.
Certains jouent , certains boivent , d’autres vivent sans pudeur De ceux qui jouent , certains se retrouvent nus certains sont rhabillés d’autres sont mis à sac . Personne ici ne craint la mort mais ils misent le sort pour Bacchus .
Le premier est pour le tournée , puis les affranchis boivent , une autre fois pour les prisonniers , une troisième pour les vivants , une quatrième pour les Chrétiens , une cinquième pour les fidèles défunts , une sixième pour les sœurs légères , une septième pour la troupe en campagne .
Une huitième pour les frères pervertis , une neuvième pour les moines dispersés , une dixième pour ceux qui naviguent une onzième pour les plaideurs , une douzième pour les pénitents , une treizième pour les voyageurs , une pour le pape une pour le roi tous boivent sans loi .
La patronne boit , le patron boit , le soldat boit , le prêtre boit , celui-ci boit , celle-ci boit , l’esclave boit avec la servante , l’agile boit , le paresseux boit , le blanc boit , le noir boit , le pondéré boit , l’inconstant boit , le fou boit , le sage boit , Le pauvre et le malade boivent , l’exilé et l’étranger boivent , l’enfant boit , le vieux boit , l’évêque et le doyen boivent , la sœur boit , le frère boit , la vieille boit , la mère boit , celui-ci boit ,celui-là boit , cent boivent , mille boivent .
Six cent pièces filent vite , quand , sans retenue tous boivent sans fin . Mais ils boivent l’esprit gai , ainsi nous sommes ceux que tous méprisent et ainsi nous sommes sans le sou , Ceux qui nous critiquent iront au diable et avec les justes ne seront pas comptés.
Voilà pour aujourd’hui, mes amis, donc, cette fois-ci, une belle journée et si d’aventure cet article vous a donné grand soif, une bonne santé avec modération!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la recherche du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : musique, poésie, chanson médiévale, troubadour, trouvère, vieux français, Titre : « chant de Croisade » Compositeur : Thibaut IV de Champagne (1201-1253), roi de Navarre, Thibaut le chansonnier, Thibaut le posthume Période : Moyen Âge central, XIIIe Interprète : René Zosso, trouvère, vielliste, et le Clemencic Consort
illeul de Philippe Auguste, fils posthume de Thibaut III et de Blanche de Navarre, Thibaut IV (1201-1253), roi de Navarre et Comte de Champagne, appelé encore Thibaut le chansonnier, se présente à la fois comme un preux chevalier et un gentilhomme poète. Amateur d’écriture, on le surnomme également Thibaut le troubadour et il a laissé plus de soixante pièces de poésies et chansons. On dit de lui qu’il perpétua à la cour du roi de France où il fut élevé sous la protection de son parrain Philippe Auguste, l’art de la poésie et des chansons de trouvères (en langue d’oïl) et on le reconnaîtra même comme un des plus célèbres troubadours en son temps. Un siècle plus tard, Dante confirmera cette réputation en saluant la qualité de l’oeuvre poétique de Thibaut de Champagne et en le décrivant comme un précurseur de son temps.
Du point de vue du contenu, la plupart des chansons et poésies de ce roi troubadour se dédie à l’amour courtois, ce qui n’est pas surprenant puisque nous sommes au début du XIIIe siècle. Dans cet exercice auquel s’adonne nombre de ses contemporains d’alors, on lui prête toutefois une distance mêlée de désinvolture et une certaine liberté dans le style et le ton dont l’humour n’est pas exempt.
Le Chant de croisade et histoire de la sixième croisade
Nous partageons ici une des pièces les plus célèbres de ce chevalier gentilhomme étant parvenu jusqu’à nous, notamment grâce au troubadour moderne et vielliste suisse, passionné de musique médiévale, René Zosso (photo ci-contre). Accompagné ici du Clemencic Consort, il fait revivre et vibrer pour nous de manière unique ce chant de croisade médiéval.
Du point de vue datation, on fait remonter cette chanson aux années 1238/1239 et elle aurait été écrite par Thibaut de Navarre, un peu avant son départ pour la sixième croisade, dite la croisade des Barons, à l’appel du pape Grégoire IX. Militairement, cette expédition se soldera par une déroute mais par le jeu diplomatique et tirant partie des querelles entre musulmans d’alors, elle permettra aux chrétiens de reprendre Jérusalem, Bethléem et Ashkelon, et de revenir ainsi à la situation de 1187, ce qui ne durera pas puisque tout sera perdu, à nouveau, dès 1244.
De son côté, Thibaut de Champagne reviendra de cette sixième croisade en 1240. Il en ramènera la Rose de Damas qu’il fera abondamment planter dans les jardins de son palais et qui deviendra par la suite la rose de Provins (photo ci-contre). On conte aussi qu’il rapporta un morceau de la Sainte croix dont il fit don à l’église Saint-Laurent-des-Ponts de Provins. Il y a quelque temps encore, on prêtait également à Thibaut le troubadour d’avoir ramené de ses croisades le cep de Chardonnay sans lequel le Champagne et des nombreux blancs délicieux n’existeraient pas , mais la science étant passée par là depuis, la légende a été démystifiée; au final, il semble bien que le chardonnay soit plutôt issu d’un mélange entre le Pinot noir et le Gouais et que Thibaut de Champagne n’ait pas grand chose à voir dans toute cette histoire. Qu’importe, il nous laisse, à tout le moins, de bien belles chansons et poésies pour témoigner du monde médiéval et l’évoquer!
« Seignor, sachiés qui or ne s’en ira »
La version originale en langue d’oïl
Seignor, sachiés : qui or ne s’en ira en cele terre ou Dex fu mors et vis, et qui la crois d’Outremer ne penra, a paines mais ira en Paradis. Qui a en soi pitié ne ramembrance au haut Seignor doit querre sa venjance et delivrer sa terre et son païs.
Tuit li mauvés demorront par deça qui n’aiment Dieu, bien, ne honor, ne pris. Et chascuns dit » Ma feme, que fera ? Je ne lairoie a nul fuer mes amis ». Cil sont cheoit en trop fole atendance, qu’il n’est amis fors de cil, sans doutance, qui por nos fu en la vraie crois mis.
Or s’en iront cil vaillant bacheler qui aiment Dieu et l’ennor de cest mont, qui sagement vuelent a Dieu aler, et li morveux, li cendreux, demorront; avugle sont, de ce ne dout je mie, qui j secors ne fait Dieu en sa vie, et por si pou pert la gloire dou mont.
Diex se lessa en crois por nos pener et nos dira au jor que tuit vendront : « Vos qui ma crois m’aidastes a porter, vos en irez la ou mi angles sont; la me verrez et ma mere Marie. Et vos, par cui je n’oi onques aie, descendrés tuit en Enfer le parfont. »
Chacuns cuide demorer toz haitiez et que ja mes ne doie mal avoir; ainsi les tient anemis et pechiez que il n’ont sen, hardement ne pooir. Biax sire Diex, ostés leur tel pensee et nos metez en la vostre contree si saintement que vos puissons veoir.
Douce dame, roïne coronee, proiez por nos, Virge bien aüree ! Et puis aprés ne nos puet meschoir.
Les paroles traduites du chant de croisade
de Thibaut de Champagne
Seigneurs, sachez : qui or ne s’en ira En cette terre où Dieu fut mort et vif, Et qui la croix d’outre-mer ne prendra, A dure peine ira en paradis; Qui n’a en soi pitié ni souvenance, Au haut Seigneur doit chercher sa vengeance, Et délivrer sa terre et son pays.
Tous les mauvais resteront à l’arrière Qui, n’aimant Dieu, ne l’honorent, ni ne le prient. Et chacun dit : « Ma femme que fera ? La laisserai à nul, fut-il ami », Serait tomber en bien trop folle errance; Il n’est d’amis hors celui, sans doutance, Qui pour nous fut en la vraie croix mis.
Or, s’en iront ces vaillants écuyers Qui aiment Dieu et l’honneur de ce mont, Qui sagement veulent à Dieu aller; Et les morveux, les cendreux resteront. Aveugle soit – de ce, ne doute mie – Qui n’aide Dieu une fois en sa vie, Et pour si peu perd la gloire du monde.
Douce dame, reine couronnée, Priez pour nous, Vierge bienheureuse ! Et après nul mal ne nous peut échoir.
Une très belle journée à tous et merci à nouveau pour votre présence. Longue vie!
Votre dévoué.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
Sujet : troubadour et trouvère, conte médiéval Type de musique : folk médiévale, folk catalan Groupe : Esquirols (les écureuils) Auteur de la chanson : Joan Vilamala Période : moyen-âge imaginaire, monde féodal Tiré de : album « Fent Cami » sorti en 1975
Le conte médiéval folk d’Esquirols
Nous continuons aujourd’hui notre ballade dans le moyen-âge rêvé ou imaginaire avec une pièce de musique et un conte évocateurs du monde médiéval mais plus moderne que véritablement anciens.
Les langues des troubadours du moyen-âge
Traduction libre du « conte médiéval »
Temps era temps hi havia en un poblet medieval un baró de mala jeia que a tothom volia mal
Il était, il y avait une fois dans une ville médiévale un baron méchant et mauvais Qui à tous voulait du mal
Amb carrossa d’or i plata passetjava tot superb pel seu terme que moria d’esquifit i famolenc
En carrosse d’or et d’argent Il passait tout fier de lui sur ses terres qui mouraient de faim et de rachitisme
Xics i grans mig morts de gana li sortien al seu pas demanant-li amb ulls plorosos que tingués d’ells pietat
Jeunes et Vieux moitié mort de faim sortaient tous sur son chemin l’implorant les yeux embués qu’il les prenne en pitié
Però ell somreia, i burleta els cridava amb veu de tro: « A pencar males abelles, necessito molt més or »
Mais lui souriait et se moquait Leur criant d’une voix de tonnerre « Au travail, mauvaises abeilles J’ai besoin de bien plus d’or »
Els diumenges a la tarda organitzava un gran joc. « Villageois venez à la fête, Vilatans vinga a la festa, a la festa de la mort »
Les dimanches après-midi Il organisait un grand jeu « Villageois, venez à la fête, A la fête de la mort »
« Vull setze joves per banda amb espases i garrots a fer d’escacs a la plaça i que guanyin els més forts »
Je veux seize jeunes en bandes avec épée et bâtons croisant le fer sur la place et que gagne le plus fort!
Xics i grans mig morts de pena li sortien al seu pas demanant-li amb ulls plorosos que tingués d’ells pietat
Jeunes et Vieux moitié mort de peine Sortaient tous sur son passage L’implorant les yeux mouillés Qu’il les prenne en pitié
Però ell somreia, i burleta els cridava amb veu de tro: « A jogar batua l’olla, que a mi m’agrada aquest joc »
Mais lui souriait et se moquait Criant d’une voix de tonnerre « Tous au jeu, Diables de vous, A moi ce jeu plait beaucoup »
Un juglar passà pel poble avançada la tardor que amb senzilla veu cantava i així deia la cançó:
Au village vint un menestrel Tandis qu’avançait l’automne qui d’une voix simple chantait Et ainsi son chant disait
« Ai! del poble, ai! de la vila que té un lladre per senyor si vol pau que sigui justa l’haurà de guanyar amb suor »
Hélas, gens du peuple! Hélas gens de la ville Qui avez un voleur pour seigneur si vous voulez paix et justice, les devrez gagner par la sueur
Xics i grans tots l’escoltaven li donàven la raó els neixia l’esperança van anar a trobar el baró
Jeunes et vieux l’écoutèrent Et raison il lui donnèrent Une espérance était née Et baron s’en furent trouver
Però ell somreia, i burleta els cridava amb veu de tro: « Us faré tallar una orella si escolteu el trobador »
Mais lui souriait et se moquait Criant d’une voix de tonnerre « Je ferais couper l’oreille de qui écoute ce trouvère »
Els vilatans es negaren a pagar més els tributs, a palau armats anaren i parlaren sense embuts:
Les villageois refusèrent de payer plus de tributs, Au palais venus armés, Ils parlèrent sans retenue
« No et volem per baró nostre, no et volem ves-te’n d’aquí que si et quedes ai! de tu, a la forca has de morir »
Ne te voulons pas pour Baron, pars d’ici, ne te voulons plus, car si tu restes, Hélas!
tu devras mourir pendu
Xics i grans tots a la una li cantaven la cançó, « Ai! del poble, ai! de la vila que té un lladre per senyor »
Jeunes et vieux tous ensemble entonnèrent la chanson Hélas, du peuple, Hélas de la ville qui avez un voleur pour seigneur
I ell callava, i de ràbia, se li corsecava el cor mentre el poble repetia la cançó del trobador:
Et lui se tut, et de rage son cœur se consuma tandis que tous entonnaient la chanson du troubadour
« Ai! del poble, ai! de la vila que té un lladre per senyor si vol pau que sigui justa l’haurà de guanyar amb suor »
Hélas du peuple! Hélas de la ville! Qui avez un voleur pour seigneur Pour avoir paix et justice, les devrez gagner par la sueur.
Une très belle journée à tous!
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C