Fond d’écran HD gratuit : châteaux-forts, mottes castrales et monde médiéval

Bonjour à tous,

U_lettrine_moyen_age_passionn petit cadeau du jour pour vous : un peu d’infographie haute définition  autour de nos créations et reconstitutions historiques – mottes castrales et autres châteaux forts -, à utiliser comme fond d’écran, si le cœur vous en dit.

Mottes castrales ; monde médiéval, fond d'écrans gratuit
Mottes castrales ; monde médiéval, fond d’écrans gratuit

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A partir de là il vous suffit de vous rendre dans les paramètres d’affichage (clic droit sur le bureau Windows, « personnaliser ») et de l’ajouter comme fond d’écran.

Pour l’instant, toutes nos créations sont réalisées à l’aide du moteur du jeu medieval engineers. Le jeu propose un mode créatif et un mode survie. Il est en alpha et « early version » ce qui veut dire qu’il est moins cher qu’il ne le sera au lancement, mais  medieval_engineers_jeu_video_logo_construction_châteauxégalement qu’il est encore en développement. Si vous voulez l’essayer et acquérir la version alpha, suivez simplement ce lien.

Une belle journée à vous tous !
Fred

Knightsbury : balade virtuelle dans l’Angleterre du XIVe siècle

Sujet : ville médiévale, balade virtuelle, mondes 3D
Période : moyen-âge tardif
Programme utilisé : blender + unity 3D, infographie 3D
Infographiste : Manorial, blender artist.

D_lettrine_moyen_age_passionans la série « balades virtuelles » et mondes 3D reconstitués à partir de sources historiques. voici encore une vidéo qui nous transporte dans le monde médiéval et dans le moyen-âge tardif. Knightsbury est une ville fictionnelle mais qui se base sur des éléments d’époque. Elle est réalisée par une équipe d’infographistes utilisant le programme d’infographie 3D Blender, programme extrêmement complet bien qu’un peu fastidieux à prendre en main mais qui à l’avantage d’être totalement gratuit. infographie_3D_ballade_virtuelle_moyen-age_monde_medievalL’infographiste qui chapeaute la réalisation de cette ville médiévale a étudié l’Histoire et l’archéologie à l’Université de Londres. Voilà ce qu’il dit de l’ambition initiale de ce projet:

« La question qui nous a fait nous lancer sur ce projet est: qu’est-ce que ça faisait de vivre dans le passé? Comment était-ce de vivre dans une ville médiévale?  Une chose est de se promener à travers les rues et regarder l’architecture, une autre est de combiner cela avec une immersion totale réelle dans le passé :  au fil de la promenade, des panneaux d’information apparaîtront pour en apprendre plus plus sur la vie citadine de l’époque, sur les lois, les codes, les techniques de construction etc. même si beaucoup de choses seront appris en observant simplement ce qui se passe tout autour. De toute évidence, une compréhension précise à 100% du passé est loin d’être possible; Cependant, une étude approfondie de toutes les sources que le Moyen Age nous a laissé – des documents ou poèmes jusqu’aux fresques, des manuscrits enluminés, des vestiges archéologiques – peut nous fournir les éléments qui, une fois réunis, peuvent éclairer notre compréhension de ce qui forme, en partie, notre style de vie aujourd’hui. »
Source :  forum blenderartists

moyen-age_tardif_reconstitution_ville_medieval_mondes_3D_infographie_3D

L_lettrine_moyen_age_passion‘intention était de pousser l’expérience plus loin et de permettre à l’utilisateur de se promener librement dans la ville en l’informant au fil de ses pérégrinations. Il semble pour l’instant que le projet soit resté au point mort. Il faut dire que le passage de la simple 3D avec vidéo à un monde interactif fait appel à d’autres ressources au niveau programmation. Cela complique donc un peu, même en se servant d’outils de type Unity 3D. Peut-être l’avenir permettra-t-il à la partie plus interactive du projet de voir le jour? En attendant, on peut déjà saluer l’impression de réalisme et le  travail fait sur cette ville anglaise du XIVe siècle.

En vous souhaitant une belle journée!

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

La housse partie : un fabliau médiéval du trouvère Bernier, adapté en français moderne

fabliau_moyen-âge_trouvere_bernier_la_housse_partie_monde_medievalSujet : fabliau
Titre ; la housse partie
Auteur présumé : le trouvère Bernier
Période : XIIIe siècle, moyen-âge central
Tiré de  l’ouvrage : morceaux choisis des auteurs français, moyen-âge et seizième siècle. XIXe siècle.
Auteur : Louis Petit de Julleville

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui nous vous proposons une adaptation, traduction et mise en vers d’un fabliau du moyen-âge, plus précisément du XIIIe siècle, qui a pour titre: « La housse partie ». En français moderne, on pourrait traduire ce titre par « la couverture partagée » ou « coupée en deux ». Au passage, il est intéressant de noter que l’espagnol a gardé du latin ce sens de « partager » : « compartir » partager des biens de la nourriture avec autrui et encore « partir »: séparer, couper en deux. Dans le mot « partir » en français, l’étymologie est la même et vient du latin « partire » (séparer) et  il y a encore finalement ce sens de séparation mais le verbe « partir » dans le sens de « faire des parts » n’est plus usité.

Ce fabliau « la housse partie » est attribué au trouvère Bernier et nous l’avons tiré d’un ouvrage du XIXe siècle, « Morceaux choisis des auteurs français, moyen-âge et seizième siècle », de Louis Petit de Julleville (1841-1900), érudit, docteur es lettres et professeur de littérature médiévale. La version de ce fabliau que nous trouvere_bernier_XIIIe_moyen_age_fabliau_la_housse_partieprésentons ici est la même que la sienne, à ceci près bien sûr que nous l’avons adapté en vers. C’est une version un peu raccourcie qui passe, assez rapidement,  sur l’introduction du fabliau pour aller au coeur de l’histoire et jusqu’à sa fin.

Vous noterez, au passage, les similitudes du langage employé dans ce fabliau avec celui de Rutebeuf – le testament de l’âne – que nous avions déjà adapté en vers ici et même mis en lecture audio. Je ne parle pas, bien sûr, que du vocabulaire mais également des tournures et du style.

Le Début de l’histoire

Pour permettre à son fils de marier une noble, un riche bourgeois d’Abbeville lui a cédé tous ses biens; l’homme vit donc, désormais, chez le couple mais sa belle fille, lassée de l’entretenir presse son mari de mettre son père dehors ce que l’époux ingrat autant que soumis consent finalement à faire.

La couverture partagée »
Traduction, adaptation en vers

Celui qui sa femme redoute
Maintenant vient trouver son père
Et lui dit  d’un air empressé
« Père, père, allez-vous en.
Allez chercher pitance ailleurs,
On vous a donné à manger
En ce logis douze ans ou plus
Mais faîtes vite et sans tarder »
Le père l’entend, durement pleure,
vient à maudire le jour et l’heure
Qui  l’ont fait vivre si  longtemps:
« Ha! Beau doux fils que me dis-tu?
Par Dieu, si honneur tu me portes
Laisse-moi ici devant la porte
J’y occuperais peu de place
ne demanderais point de feu
ni courte-pointe ni tapis
Je me tiendrai dehors, ici
sous le couvert de l’appentis
fais-moi porter un peu de paille.

(Le fils, hélas, reste intraitable,
Et voilà le père qui s’en va,
Mais avant de sortir de là
Il supplie encore son fils
de lui concéder un service)

« Beau doux fils, tout mon coeur tremble
Je redoute tant la froidure
Donne moi une couverture
De celle dont tu couvres ton cheval
Que le froid ne me fasse mal. »
Pressé de s’en débarrasser
et voyant qu’il ne peut le faire
s’il ne lui donne quelque chose
Avant que son père s’en aille
L’homme fait appeler son fils
Quand il l’appelle l’enfant accourt
« Que vous plait sire? » dit l’enfant
« Mon cher fils, je te demande
Si tu trouves l’étable ouverte,
donne à mon père la couverte
qui est sur mon cheval noir.

(L’enfant descend à  l’écurie,
Prend la couverte sur la bête,
La coupe en deux et s’en revient
Une moitié dans une main.
« Pourquoi donc l’as-tu coupée? »
Demande le père irrité.
Donne-lui au moins les deux moitiés! »)

« Je n’en ferais rien, dit l’enfant
Avec quoi seriez-vous payé?
Je vous en garde l’autre moitié!
Car de moi vous n’aurez pas plus
Et si je suis un jour le maître
je serais juste avec vous
Comme vous le fûtes envers lui.
Et comme il vous légua ses biens
Pareillement je les veux bien
Et de moi, alors n’obtiendrez
Qu’autant que vous lui donnerez
Si le laissez mourir chétif
Tel ferais de vous si je vis
Le père l’entend et puis soupire
entre en lui-même et réfléchit
Et des paroles que l’enfant dit
L’homme, un grand exemple, prit
Lors, vers son père tourna le chef,
« Père fait-il, revenez donc là,
C’était le Diable et le péché
qui, par ma bouche, s’exprimaient
Mais qu’a Dieu plaise, ce ne peut-être
Et je vous fais seigneur et maître
de ma maison à tout jamais… »

fabliau_medieval_trouvere_bernier_moyen-age_la_housse_partie

Le texte original en vieux français

Cil qui sa fame doute et crient
Maintenant a son père vient,
Ce li ad dit isnelement :
« Pères, pères, alés vous enl…
Alès vous aillors porchacier.
On vous a doné a mangier
En cest ostel douze ans ou plus.
Mes fetes tost, si levés sus… »
Li peres l’ot, durement pleure,
Sovent maudit le jor et l’eure
Qu’il a tant au siècle vescu :
« Ha, biaus dous fis, que me dis-tu?’
Por Dieu itant d’onor me porte
Que ci me lesses a ta porte.
Je me girrai en poi de leu.
Je ne te quier ne point de feu,
Ne coûte pointe ne tapis,
Mes la fors sous cel apenlis
Me fai baillier un pou d’es train. »

(Comme le fils reste intraitable,  le vieillard s’éloigne mais avant de sortir, il supplie qu’on lui donne au moins une couverture pour se prémunir du froid.)

Biaus dous fis, tos li cuers me tremble,
Et je redout tant la froidure.
Done moi une couverture
De qoi tu cuevres ton cheval,
Que li frois ne me face mal. »
Cil qui s’en bee a descombrer
Voit que ne s’en puet délivrer
S’aucune chose ne li baille.
Por ce que il veut qu’il s’en aille,
Commande son fil qu’il li baut.
Quant on le huche, l’enfes saut :
« Que vous plest, sire? dist l’enfant.
« Biaus fis, fet-il, je te commant
Se tu trueves l’estable ouverte
Done mon pere la couverte
Qui est sus mon cheval morel… »

(L’enfant descend à l’écurie, trouve la couverture, la coupe en
deux et en rapporte la moitié  : « Pourquoi l’as-tu coupée?, demande le père irrité. Donne-lui au moins les deux parts! »)

 » Non ferai, dit l’enfes, sens doute .
De qoi seriiés vous paiié?
Je vous en estui la moitié,
Que ja de moi n’en avrés plus,
Si j’en puis venir au desus.
Je vous partirai autressi
Comme vous avés lui parti.
Si comme il vous dona l’avoir
Tout ausi je le vueil avoir.
Que ja de moi n’en porterés
Fors que tant com vous li donrés.
Se le laissiés morir chetif,
Si ferai je vos, se je vif. »
Li peres l’ot, parfont souspire,
Il se repensse et se remire ;
Aus paroles que l’enfes dist,
Li peres grant exemple prist.

Vers son pere torna sa chiere:
« Peres, fet-il, tornés arriere.
C’estoit enemis et pechié
Qui me cuide avoir aguetié :
Mes se Dieu plest, ce ne puet estre
Or vous fas-je seignor et mestre
De mon ostel a tos jors mes…. »

Voilà, mes amis, un peu de saveur médiévale sur la gratitude des enfants que nous aurons réussi à partager, nonobstant la mauvaise humeur manifeste de l’équidé atrabilaire qui s’est invité sur cette page et qui, visiblement n’aura pas apprécié l’histoire, on se demande bien pourquoi. Quoiqu’il en soit et concernant notre fabliau, il est heureux que les temps aient changé!

Fred
pour moyenagepassion.com
« A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »

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