
Période : moyen-âge central, XIe siècle
Auteur (supposé) : Turold
Manuscrit ancien : Manuscrit d’Oxford ,
Titre : La chanson de Roland
Intervenants : Jean Dufournet, Abdelwahab Meddeb
Programme : Cultures d’Islam, France Culture (2008)
Bonjour à tous,

Mise en contexte de la chanson de Roland
Après un mot sur les anciens manuscrits, Jean Dufournet nous parlera de la chanson de geste, supposée écrite par le clerc Turold, en la remettant dans son contexte littéraire, mais surtout historique et politique. On découvrira ainsi comment trois siècles après les faits et l’épopée de Charlemagne, la Chanson de Roland fut instrumentalisée par son époque pour mettre en valeur la royauté, mais également pour renforcer idéologiquement l’ardeur des croisés. Le médiéviste et son interlocuteur feront aussi quelques intéressants détours pour mettre en valeur les parentés, les similitudes et les divergences entre les deux cultures chevaleresques et religieuses.

Pour le reste, ajoutons que l’instrumentalisation de la littérature à des fins stratégiques a existé de tout temps et plus encore quand ses 
Pour clore sur l’aperçu de ce programme, on y survolera encore quelques idées intéressantes : interpénétration, reprise ou réinterprétation des traditions païennes et guerrières dans le cadre chrétien, relation et interdépendance encore du combattant et son épée (pas de Roland sans Durandal, pas de Durandal sans Roland) qui a peut-être même, selon Jean Dufournet, influencé la matière arthurienne. De fait et comme ce dernier le mentionnera encore au passage, la Chanson de Roland a eu une incidence sur la littérature médiévale, bien au delà de son temps.
Un échange autour de la chanson de Roland avec Jean Dufournet
NB ; pour des raisons techniques le son se trouve indisponible sur la page de France Culture et nous rendons grâce ici à la chaîne youtube Eclair Brut d’avoir pu le préserver et le mettre en ligne. Lien originel du programme sur France Culture (Fichier son indisponible pour le moment).
Le manuscrit MS Digby 23
de la bibliothèque bodléienne d’Oxford

Nous disons « semble » parce que pour être le plus ancien, dans le courant du XIXe et une partie du XXe, les médiévistes ont largement débattu sur la question de la méthodologie permettant d’apporter au public la plus juste restitution de cette chanson de geste. Fallait-il reprendre mot pour mot le manuscrit d’Oxford ou lui préférer une synthèse comparative entre les différentes sources ? A lire les critiques sur les différentes traductions parues autour de la Chanson de Roland, rares furent en tout cas, celles qui firent l’unanimité mais il faut dire que, pour des raisons de contenu, de datation, autant pour sa résonance médiévale, ce texte littéraire demeure un objet d’étude central (et donc sensible) pour bien des historiens médiévaux et romanistes.
La chanson de Roland en Ligne,
quelques références
En 1993, Jean Dufournet, grand spécialiste de la question comme on l’aura compris, faisait paraître une traduction de la Chanson de Roland, basée sur ce manuscrit d’Oxford. qui fournit la substance de cet échange organisé par France Culture. L’ouvrage est toujours disponible en format poche chez Flammarion. En voici les liens si le sujet vous intéresse.La chanson de Roland : Edition bilingue français-ancien français
Voici quelques autres liens utiles vers des manuscrits anciens ou vers des oeuvres plus récentes :
Le manuscrit d’Orford sur le site de la Bodleian Library (MS Digby 23)
Découvrir et feuilleter La Chanson de Roland sur le site de la BNF (Fac- similé du XIIIe siècle, BnF, MS Français 860)
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com
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our vous donner un avant-goût de la qualité des supports, du parti-pris pédagogique et de la qualité des informations présentées dans l’
Sujet : humour, humour médiéval, blague, Charlemagne, reliques, influence,
ous vous proposons un peu de détente aujourd’hui, avec l’histoire du haut moyen-âge et de Charlemagne revisitée à la manière fantaisiste de Jean Yanne, dans l’émission de RTL les grosses têtes autour des années 80.
‘image de Charlemagne traversera tout le moyen-âge et influencera même encore bien après, de nombreux rois et Empereurs sous l’ambition de la reconquête ou de l’unification, même si finalement aucun d’entre eux ne réussira vraiment à reconquérir et réunifier le vaste territoire que le grand roi des Francs et empereur avait réussi à former durant le VIIIe siècle. Il ne semble pas exagéré de parler de vénération à son endroit et de fait, il n’est pas surprenant que la moindre relique qu’on lui ait prêté ait pu prendre autant d’importance pour les puissants comme pour l’église, encore longtemps après sa mort. On se souvient encore de l’épisode d’Otton III qui, fasciné qu’il était par l’image du grand empereur fit, dans le courant de l’an mil, et deux cents ans après la mort de ce dernier, ouvrir en secret son tombeau pour y prélever, avec fébrilité, quelques précieux bouts de tissu qui restaient encore là et avaient échappé au temps, ainsi qu’une croix d’Or.
« L’utilisation politique des héros est un des grands phénomènes de l’histoire, en particulier au Moyen Âge, et dans l’histoire européenne. En même temps, les rois d’Angleterre exaltaient Arthur face aux Allemands et aux Français qui dans cette course au parrainage historico-mythique cherchaient à s’accaparer de plus en plus Charlemagne. Ainsi a joué dans l’histoire de l’Europe un couple à deux faces, tantôt se renforçant l’un l’autre, tantôt s’opposant, Arthur et Charlemagne. »