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La quête du Saint-Graal IV

O_lettrine_moyen_age_passionui, bonne gens, nous en sommes nous-même les premiers surpris. Aussi merveilleux et féerique que cela puisse nous paraître à tous,  l’Histoire et la légende arthurienne continuent de s’écrire sous nos yeux ébahis.

Bon, par contre, il vaut mieux visionner les épisodes de cette trépidante saga dans l’ordre pour y comprendre quelque chose :
épisode 1 ici    épisode 2 ici    épisode 3 ici

On dit le Gallois opiniâtre et têtu et la suite de notre Saint quête, via la rubrique petites annonces de la gazette de Jerusalem (lieu que seul un enquêteur entêté et véritablement passionné de monde médiéval pouvait débusquer),  semble bien le démontrer. O, grandissime Arthur Pendragon, roi des rois, vois combien ton oeuvre est restée à jamais éternelle à travers le temps et les siècles!

Fred*
Pour moyenagepassion.com
(*Si vous nous écrivez, précisez bien quand même Fred le 110e)

« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C

L’ère des châteaux forts: Castlewood, motte féodale et forteresse du Xe siècle

Castlewood, motte féodale et forteresse du Xe siècle

I_lettrine_moyen_age_passion copial y a quelques temps, nous avions présenté ici un premier article à propos des mottes castrales, ces fortifications qui marquent l’entrée du moyen-âge dans l’ère de la féodalité et des châteaux. Nous vous avions alors proposé une vidéo accélérée de la construction de Castlewood, forteresse fictionnelle et motte féodale du Xe siècle. Cette fois-ci, nous vous proposons une visite plus détaillée et plus explicite de cette carte; vous y trouverez une dimension tout à la fois historique et ludique puisque la motte castrale de Castlewood (réalisée à l’aide du moteur du jeu « Medieval Engineers »),  se destine aussi à des joueurs potentiels.

Un peu  d’Histoire  : l’entrée dans l’ère des châteaux forts

motte_castrale_chateau_fort_charlemagne_passion_moyen-ageAprès la dislocation de l’empire de Charlemagne, les invasions de byzantins et de barbares viennent, en effet, en horde, piller les terres du grand royaume de France au pouvoir alors divisé, et la multiplication autant que la fréquence de ces attaques, trouvent l’armée carolingienne impuissante à leur faire face. On encourage alors les barons et autres seigneurs à assurer eux-même et autant que faire se peut, la protection de leur territoire et dans la mesure du possible, la protection de leur gens. Ce phénomène verra alors la mise en place d’une nouvelle forme d’organisation sociale, économique et politique des territoires autour de la personne du seigneur, et marquera aussi l’entrée dans une nouvelle ère de l’architecture médiévale défensive. (photo ci-contre, Statue équestre de Charlemagne, Bronze, IXe siècle, Louvre, PARIS)

Cette période durera plus de cinq siècles pour aller des forteresses et des mottes féodales principalement faites de bois jusqu’aux châteaux forts de pierre nantis des systèmes de défense les plus élaborés; au fil du temps, les bâtisseurs de châteaux et l’architecture militaire redoubleront, en effet, d’ingénuité pour contrecarrer les envahisseurs potentiels, fussent-ils des barbares venus de loin ou même simplement d’ambitieux seigneurs voisins.

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L’empire carolingien du temps de Charlemagne

Architecture et éléments des mottes castrales et féodales

On commencera donc autour du IXe, Xe siècle à établir des mottes castrales. Elles auront des visées prioritaires de défense du territoire et de survie sur des terres troublées régulièrement par envahisseurs ou pillards, mais où sévissent aussi les tensions entre seigneuries voisines, en l’absence d’un pouvoir centralisé fort et reconnu de tous.

Pour assurer des défenses efficaces, on creuse alors des fossés sur le périmètre de la motte. Ils peuvent être secs ou emplis d’eau, quand on à la chance d’avoir une rivière ou un fleuve non loin. On cherche aussi les hauteurs, quand on peut les trouver, pour en avoir les avantages défensifs et l’on borde le pourtour des fossés, surélevé par les remblais de terre venus de l’escavation, de hautes palissades de bois.

Dans ces mottes féodales, la division sociale de l’espace et sa codificationmotte_castrale_histoire_medievale_chateaux-forts_forteresses préfigureront déjà celles que l’on retrouvera dans la plupart des forteresses et châteaux qui y succéderont, Il y a, en effet, derrière les premières grandes portes, ce premier grand espace auquel on accède, la « basse-cour », où se tient une partie du petit peuple de manière permanente et en fonction des places disponibles. Les autres qui n’ont pas la chance d’y être établis et qui vivent à l’extérieur des remparts pourront toujours s’y réfugier en cas d’attaque. On trouve aussi dans cette basse cour, à la mesure de sa taille, les métiers nécessaires à l’autonomie de la forteresse (forgerons, charpentier, serfs ou vilains, …), mais encore la religion avec chapelle ou église dans cette France devenue depuis longtemps chrétienne.  Et comme c’est bien connu, l’eau c’est la vie et qu’il est nécessaire d’en avoir pour faire face à tout siège, il y a aura toujours un puits, à l’intérieur de l’enceinte de la motte castrale.

Dans cette motte castrale, sur une butte elle-même fréquemment surélevée, qui préfigurera ce qui deviendra, plus tard, la haute cour des châteaux forts, on trouvera le seigneur et ses proches, qu’ils se tiennent comme souvent au Xe siècle dans un donjon de bois ou, plus tard et à partir du XIe, dans un donjon de pierre qui évoluera encore vers un logis seigneurial plus élaboré dans les châteaux plus récents.

Une motte Castrale fictionnelle du Xe siècle

Défense des mottes castrales & pierre contre bois

Depuis les premières mottes castrales du neuvième siècle, jusqu’aux château-forts les plus élaborés des treizième, quatorzième ou même quinzième siècles, l’évolution de l’architecture médiévale défensive et des châteaux est indissociable de l’évolution des armes qui les assiègent.

Dans les premiers siècles des mottes féodales, on fait, certes, souvent face à des hordes de barbares à cheval ou à pied, mais les catapultes sont déjà là depuis plusieurs siècles puisqu’on date leur invention de -399 avant Jésus-Christ. Quand elles sont aux mains des assaillants, ces armes de siège font donc principalement face à des forteresses de bois; c’est le sujet que nous abordons dans cette vidéo, à travers la reconstitution de cette grande motte féodale fictionnelle. 

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Réalisme de Castlewood vs les mottes castrales « usuelles » retrouvées par l’archéologie

La forteresse de Castlewood est particulièrement grande et particulièrement nantie en terme de systèmes défensifs. Si une telle « motte » avait existé, elle préfigurerait ce que pourrait être le noyau d’une ville défensive, sans doute plus qu’un simple château-fort. Par ailleurs, pour ménager une grande visibilité et éviter les angles morts, les mottes castrales sont bien plus souvent installées sur des périmètres circulaires que sur des périmètres rectangulaires tel que l’est Castlewood. Il y a toujours des chateau_fort_mottes_feodales_castrales_moyen_age_passionexceptions en Histoire et en architecture et c’est dans ce champ de possibles que se situe donc cette motte castrale. De la même façon, ses catapultes défensives frisent le luxe ostentatoire, autant que le nombre de ces tours qui égalent et même supèrent en nombre celles que l’on retrouvera dans l’architecture philippienne une fois que Philippe Auguste l’aura formalisée, au début du XIIe siècle (voir, à ce propos, notre vidéo sur le château de Guedelon).

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Au fond, cette forteresse féodale de Castlewood s’inscrit dans une « modernité », doublé d’un « luxe » défensif qui ne reflète sans doute pas les caractéristiques que présente la plupart des mottes féodales de l’époque, en tout cas celles que l’archéologie et l’Histoire nous ont pour l’instant restitué.  Il faut bien se rendre compte aussi que les moyens alloués à la défense, au moment de l’émergence de ce phénomène « d’enchâtellement » des territoires, dépendront alors grandement du nombre de gens disponibles pour les fabriquer et des ressources présentes sur site. N’oublions pas que le succès rencontré par les mottes castrales à travers toute l’Europe, dans cette partie du moyen-âge, s’explique aussi par le peu de moyens nécessaires pour les construire et la rapidité relative de leur construction. D’une manière générale, il ne semble pas que l’on s’engage alors dans des chantiers de longue haleine et il y a, semble-t’il, dans cette période du IXe Xe siècle comme une urgence à se protéger. Si les mottes castrales évoluent et s’étoffent certainement avec le temps, le noyau doit donc être, dans la plupart des cas, créé rapidement, sans compter le fait que les ressources présentes tant en moyen humain que matériel sur site, doivent permettre de renforcer ou réparer les fortifications entre les attaques.

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Dans ce sens, la motte castrale fictionnelle de Castlewood n’a d’autres prétentions que de nous fournir un support au débat pour approcher cette période, plus que d’en être le témoin  réaliste. Même si nous restons dans le champ de possibles, si une telle forteresse avait existé, elle serait sans doute plus l’exception que la règle et, encore une fois, se présenteraient sans doute plus comme l’ancêtre d’une ville fortifiée que d’un « simple »  château-fort.

Mauguio ; la plus grande motte castrale artificielle découverte en Europe à ce jour.

grande_motte_castraile_moyen_age_passion_A titre de comparaison, l’une des plus grandes mottes castrales d’Europe reconnue se situe dans le sud de la France, à Mauguio,  et voici à droite une illustration de cette dernière. Erigée autour de l’an 960, elle trône encore au coeur de la ville dont elle semble être  le coeur originel.

 Bonus : Castlewood par Medieval Engineers et Keen Software 

Je dois avouer que nous avons été assez content de voir que cette création de Castlewood a été saluée par la société productrice du jeu vidéo Medieval Engineers qui lui a même dédié quelques minutes au début d’une de leurs vidéos, il y a quelques temps de cela. Nous avons le plaisir de vous la présenter ici.

En vous souhaitant une très belle journée!

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com

A la découverte du moyen-âge et du monde médiéval sous toutes ses formes, jusque dans les plus imaginaires.

Le Château-fort de Bodiam, témoin de la guerre de cent ans, Episode 2

Second et dernier épisode de notre vidéo-documentaire sur le château de Bodiam au moyen-âge et sur l’architecture médiévale

Sujet : châteaux et forteresses, architecture médiévale. le château anglais de Bodiam et la guerre de cent ans.
Période : 1385-1390, XIVe siècle,  bas moyen-âge.
Média : vidéo documentaire, reconstitution du château et de son intérieur en 3D d’après les sources archéologiques.
Outil : sand box du jeu 3D médieval engineers.

Château Bodiam, merveille de l'architecture médiévale
Château Bodiam, merveille de l’architecture médiévale

Bonjour à tous bonne gens, passionnés de moyen-âge et de monde médiéval ou simplement curieux des choses de notre belle Histoire!

N_lettrine_moyen_age_passionous poursuivons donc aujourd’hui la présentation du château-fort de Bodiam, superbe édifice de la fin du XIVe siècle, inspiré de l’architecture Philippienne et qui se tient en Angleterre, dans l’Est du Sussex, non loin des côtes françaises et de Calais.

Pour mieux comprendre ce château et son domaine, approcher de plus près le contexte historique de la guerre de cent ans, mais aussi l’économie médiévale et féodale, n’hésitez pas à consulter le premier épisode sur le sujet ici :  le Château fort de Bodiam, témoin de la guerre de cent ans, Episode 1.

Guerre de cent ans,
grandes compagnies et grande chevauchée

jean_de_gand_guerre_de_cent_ansDans ce deuxième épisode et cette nouvelle vidéo, nous parlons encore de la guerre de cent ans et des compagnies de routiers,  ces grandes compagnies qui terrorisèrent les campagnes françaises d’alors et auxquelles le chevalier Edward Dalyngrigge, propriétaire et bâtisseur du château de Bodiam, aurait appartenu. Nous touchons également un mot de la « Grande Chevauchée » de Jean de Gand et  la déroute subi par le Duc de Lancastre nous permettra, au passage, d’appréhender la réalité des grandes pandémies du moyen-âge (peste noire et dysenterie) et leur « rôle » jusque dans les batailles. Nous abordons aussi dans cet épisode les débats soulevés par les historiens anglais sur l’efficacité défensive réelle de Bodiam et nous penchons de manière plus précise sur l’architecture du château et ce que l’on peut trouver à l’intérieur de son enceinte.

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Bodiam : splendeur et merveille des châteaux du moyen-âge

L’architecture médiévale  défensive
du château de Bodiam

chateau_bodiam_merveilles_du-monde_medievalDu point de vue de son architecture défensive, le château de Bodiam de 1390 dispose de haut murs, de nombreuses tours, de belles douves, ainsi que d’une barbacane doublée d’un haut corps de garde doté de mâchicoulis et d’assommoirs. Ses nombreuses grilles d’entrée sont aussi comme autant de sas pour freiner tout envahisseur parti à sa conquête. On y trouve encore une poterne avec sachateau_moyen_age__puit_bodiam sortie discrète à l’arrière du château en cas de siège, un puits comme dans toute bonne forteresse qui se respecte, de nombreux pont-levis et finalement, tout ce qui en fait, en apparence au moins, un véritable château-fort apte à résister et défendre son territoire.

Pourtant,  malgré tous ces dispositifs défensifs et comme nous le mentionnions plus haut, de  nombreux débats ont eu cours, auprès des historiens anglais de la période médiévale, pour savoir si ce beau architecture_medievale_assommoirs_chateau_bodiamchâteau aurait été réellement efficace en cas d’invasion des côtes anglaises  par les armées du roi de France. Un certain nombre d’arguments sont, en effet, soulevés sur ces questions que nous détaillons dans cette vidéo.

Tout le confort et le nécessaire
entre quatre murs d’enceinte

chateau_porterie_corps_de_garde_monde_medieval_bodiamComme nous le disions dans notre premier article, nous avons reconstitué ce château sur plans archéologiques. A ce jour, il ne reste, en effet, du Bodiam médiéval que les murs d’enceinte et les tours, et de nombreuses interrogations subsistent encore sur certaines de ses salles. On connaît, de manière certaine, la forme générale et la hauteur qu’avaient ses bâtiments mais l’on n’est pas sûr, pour une bonne partie d’entre eux, de leur affectation ni de leur usage.

Château fort Bodiam Angleterre

GPELe château de Bodiam est aussi un mélange de « classicisme » et de modernité. Inspiré d’une architecture symétrique du XIIe, XIIIe siècle, il dispose de nombreux éléments qui l’inscrivent bien dans son époque et dans la « modernité » du XIVe, avec ses défenses militaires qui anticipent déjà l’arrivée, encore récente alors, de la poudre et de l’artillerie et qui ménagent des trous à canon dans ses murs d’enceinte, avec ces vingt-huit latrines qui se déversent dans l’eau de ses douves ou encore avec ses grandes cheminées et cette impression de confort qu’il donne quand on se plonge dans sa reconstitution.

chateau_bodiam_moyen-age_cheminee_interieurA l’intérieur de ses quatre ailes, on retrouve un ordonnancement qui, même s’il reste partiellement inconnu, semble pourtant se dessiner clairement en divisions sociales, fonctionnelles, militaires ou festives. On y trouvera, notamment, une grande salle de banquet et ses grandes cuisines, une aile seigneuriale nantie d’une chapelle, des logis et cuisines pour les serviteurs, et encore d’autres choses que nous vous proposons de découvrir dans ce vidéo documentaire historique.

L’histoire de Bodiam du XIVe au XXe siècle

Pour revenir un peu sur l’histoire de Bodiam, au delà du moyen-âge qui l’a vu s’ériger, après qu’il fut construit en 1385 par Edward Dalyngrigge le château resta la propriété de sa lignée jusqu’à la mort de ce dernier. En 1470, Sir Thomas Lewknor en hérita, mais son soutienchateau_bodiam_moyen_age_reconstitution_historique_barbacane à la maison Lancastre durant « la guerre des deux roses » lui valut un siège en 1483 dont on ne connaît pas la durée mais à l’issu duquel Bodiam lui fut confisqué. Au seizième siècle, en 1542, quelques rois et passations de pouvoir plus loin, le château revînt finalement à nouveau à la  lignée Lewknor.

chateau_bodiam_moyen_age_reconstitution_historique_cour_interieureA partir de là, Bodiam passera dans les mains de plusieurs générations de la famille Lewknor jusqu’au début du XVIIe siècle et sera ensuite vendu à John Tufton en 1639. Ce dernier s’étant rangé du côté des royalistes durant la  première Révolution anglaise se verra condamné par le parlement anglais à payer une amende, et devra vendre Bodiam pour s’en acquitter. Il vendra le château à un membre de ce même parlement : Nathaniel Powell. C’est autour de cette période que lechateau_bodiam_moyen_age_reconstitution_historique_chapelle_medievale château de Bodiam sera démantelé partielle-ment. Après la première révolution anglaise, on a, en effet, détruit, de manière volontaire, de nombreux châteaux et édifices défensifs de crainte qu’ils ne puissent servir à nouveau aux partisans royalistes. La barbacane, les ponts et ponts levis ainsi que les bâtiments situés à l’intérieur du Château seront ainsi démantelés, ce qui explique, en grande partie, l’état dans lequel il se trouve aujourd’hui.

video_documentaire_moyen-age_bodiamLe château restera dans la famille Powell jusqu’en 1722, date à laquelle il sera vendu à Sir Thomas Webster. Il restera dans la famille de ce dernier pendant plus d’un siècle et deviendra d’ors et déjà populaire, faisant l’objet de visites à la découverte de cette « ruine pittoresque » du XIVe siècle. Il sera à nouveau vendu en 1815 et passera ainsi dans différentes mains dans le courant du XIXe siècle, jusqu’à son acquisition par George Curzon au début du XXe, en 1916. Conscient de la valeur inestimable de ce patrimoine historique, ce dernier déploiera de grands efforts pour restaurer certaines parties du château et faire conduire également une étude archéologique et architecturale sur l’édifice. A sa mort en 1925, le château sera légué à l’institution National Trust (National Trust forchateau_bodiam_moyen_age_reconstitution_historique Places of Historic Interest) et sera déclaré « monument historique classé ». C’est cette institution qui, aujourd’hui encore, prend grand soin de préserver le château médiéval de Bodiam et y organise les visites au public.

Voilà, mais assez parlé et place à la vidéo! Nous espérons que cette ballade dans ce beau château-fort du moyen-âge vous plaira autant qu’il nous a plu de le reconstituer et de le faire revivre pour vous à travers ce documentaire.

Une très belle journée à tous et un grand merci encore de votre présence.

Votre dévoué.
Frédéric E.
Pour Moyenagepassion.com

« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C

Les halles de marché : héritage de l’architecture et de la charpenterie médiévale

Sujet : architecture et charpente médiévale, halles de marché,  halles médiévales, halles et marchés couverts.
Métier du moyen-âge : charpentier 
Période :
moyen-âge central.

Ci-dessous, une vidéo ludique réalisée avec le moteur du jeu vidéo medieval engineers

E_lettrine_moyen_age_passionn dehors des beaux châteaux de pierre et des merveilleuses fortifications qui subsistent autour de certaines villes, en dehors de la majesté de nos églises ou de nos cathédrales, ou encore de certaines rues de nos villes de France qui ont gardé dans leurs merveilleux dédales ou dans leurs maisons à colombage la marque indélébile de l’architecture médiévale, le moyen-âge nous a aussi légué ces édifices majestueux qui trônent souvent sur les places de nos villages, non loin des églises, et que sont les halles de marché couvertes. Bien sûr, on connaît les marchés « ouverts » ou « couverts » depuis l’antiquité, mais la construction de ces halles couvertes que nous voyons encore dans nos villes et villages deles halles de marché de Saint Antonin Noble Val France de nos jours est devenue véritablement florissante à partir du XIIIe siècle au coeur du moyen-âge central. (photo ci-contre les halles de marché de Saint Antonin Noble Val)

Un Bâtiment populaire au cœur des échanges économiques et commerciaux des villes et villages du moyen-âge.

moyen-age halles marché couvert Saint Antonin Bastide SerrouVéritable lieu d’échange commercial et symbole de l’activité économique médiévale, ces halles de marché couvertes ont fleuri durant une grande partie du moyen âge et font partie des constructions populaires de cette période. L’essor économique que connaîtra l’Europe médiévale du XIe siècle au XIIIe siècle se traduira,  en effet, par la multiplication des échanges commerciaux et l’on verra alors dans les marchés des villes arriver des marchants italiens, de Venise, de Gène ou de Florence. Les fermes pourront aussi y écouler leur surplus de produits tandis que les artisans, cordonniers ou autres marchands de peaux, lingères ou fripiers pourront y étaler leurs plus belles offres. A la faveur de cette activité économique florissante, on fera également construire des espaces couverts pour héberger ces activités afin qu’elles puissent tenir place et se poursuivre en cas de pluie ou par gros temps. (photo ci-dessus les halles de marché médiévales de la Bastide de Sérrou)

les halles de marché d'EgrevilleDans les bastides, ces villes nouvelles du XIIIe siècle, elles trouveront leur place sur la place centrale de la cité et accueilleront parfois à l’étage des greniers à grains ou la maison communale. On y vendait alors toute sorte de produits et biens sûr aussi des bêtes, raison pour laquelle on les construisait de manière aussi ouverte. (photo ci-dessus les halles de marché couvert d’Egreville)Halles médiévales de Crémieu

Ces édifices majestueux se distinguent par leur charpente très élaborée et leur absence de murs. La toiture repose en effet sur des poteaux de bois ou de pierre, offrant ainsi un espace abrité et ouvert pour tout type d’échanges commerciaux. Les plus belles œuvres de la charpenterie médiévale s’y expriment. Elles sont, la plupart du temps, calquées sur le modèle des granges de l’époque et faites par les mêmes charpentiers, véritables experts dans leur Art. Les couvertures peuvent être de bois, de chaumes ou de tuiles. (photo ci-contre les halles de Crèmieu (Isère), chef d’oeuvre de la charpenterie médiévale du XVe siècle).

Les communautés de métiers, ancêtres du compagnonnage

Il est probable même s’il reste difficile de le savoir qu’à cette époque on est déjà dans une structure de type compagnonnage. Le métier semble en effet un peu plus ouvert  les premières mentions de cette organisation n’apparaissant, en effet, qu’au début du XVIIIe siècle même si on en trouve quelques traces au XVe. Il peut s’agir alors de guildes ou de corporation et l’on parle concernant la charpenterie de « communauté de métiers ». Si vous désirez en savoir plus sur cette question, je vous renvoie, une fois n’est pas coutume, à cet article de Wikipédia, bien sourcé et assez complet et qui fournit une  bonne base de départ  sur la charpenterie au  moyen-âge et  sur  ces questions. Vous aurez à partir de là la possibilité de partircharpentiers_moyen_age_metier_architecture_medievale en étoile sur les références indiquées ou de croiser avec d’autres sources. Si le sujet vous passionne, en voici une autre assez pointue, « De la charpente romane à la charpente gothique en Normandie … » par Frédéric Épaud. (photo ci-contre « Charpentiers travaillant à la basilique, » 1317, Bibliothèque Nationale de France).

Quelques exemples supplémentaires de ce merveilleux patrimoine historique.

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Une dimension sociale et d’échanges
conservée jusqu’à nos jours

La grande majorité de ses halles quand elles ont pu connaître un entretien régulier, ou même des restaurations complètes dans le courant des siècles suivant leur construction, sont encore en fonction et accueillent toujours les petits ou grands marchés, lieux de convivialité qui célèbrent souvent la culture des produits locaux, le goût de la rencontre et de la qualité, dans la bonne humeur. Voilà ce qui se passe quand le patrimoine historique français rencontre la culture populaire dans ce bel héritage architectural qui nous vient tout droit du monde médiéval.

 Une excellente journée à tous!

Fred
Pour moyenagepassion.com