Sujet : poésie médiévale, satirique, satire, humour, poète, épigramme, poésies courtes. Période : fin du moyen-âge, début renaissance Auteur : Clément Marot (1496-1544) Titre : D’un curé, épigramme
Bonjour à tous,
ous partageons, aujourd’hui, une nouvelle poésie courte, prise dans le répertoire des épigrammes de Clément Marot. Le poète et auteur du début de la renaissance nous entraîne, cette fois-ci, et toujours avec beaucoup d’humour et d’esprit, dans une moquerie au sujet d’un curé qui, à l’évidence ne cesse de se vanter d’apprécier la gente féminine.
Nous sommes aux portes de la renaissance ou à l’hiver du moyen-âge comme on préférera, pourtant l’esprit satirique qui courait déjà dans les fabliaux au sujet des curés ou prêtres dévoyés, est toujours bien présent chez Marot qui ne perd pas une occasion d’en rire : cupidité, grivoiserie, sexualité débordante, écarts entre la prêche et les actes, tout y passe. Nous avions déjà publié sa Ballade sur frère Lubin, voici donc ici une autre épigramme sur le même sujet. Ce ne sont que deux exemples, on en trouvera encore d’autres chez le poète .
D’un curé, Epigramme.
« Au curé, ainsi comme il dit, Plaisent toutes belles femelles, Et ont envers luy grand credit, Tant bourgeoyses que damoyselles; Si luy plaisent les femmes belles Autant qu’il dit, je n’en sçay rien; Mais une chose je sçay bien, Qu’il ne plait pas à une d’elles. »
Clément Marot, (1496-1544)
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
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Période : moyen-âge central, XIIIe siècle Conservation : Musée de Condé, Chantilly Manuscritancien : le Psautier d’Ingeburge
Bonjour à tous,
e week end pascal nous donne l’occasion de vous souhaiter de joyeuses pâques tout en vous parlant d’un célèbre manuscrit ancien du XIIIe siècle et du personnage historique qui s’y trouve attaché. Il s’agit d’un ouvrage religieux et même d’un livre de prières, connu sous le nom de Psautier d’Ingeburge, du nom de la reine de France Ingeburge de Danemark (Ingeborg), seconde et « éphémère » épouse du roi Philippe-Auguste, pour lequel le manuscrit aurait été réalisé et qui lui aurait appartenu.
L’étrange et douloureux destin
de la reine Ingeburge de Danemark
Concernant le destin de cette jeune noble danoise, fille du roi Valdemar 1er, en tant que reine de France, on se souvient qu’il fut assez particulier puisque, dès le lendemain de la nuit de noces, le roi Philippe Auguste la rejeta et s’employa, dés lors, à faire annuler ce mariage. A ce jour, le mystère reste entier sur ce qui survint, cette nuit-là, dans la chambrée royale et les historiens s’y sont perdus en conjectures, sans que l’on puisse rien avérer.
Suite à son rejet par le roi, la jeune danoise qui n’a alors que 18 ans cherchera et obtiendra l’appui du pape et de Rome contre l’annulation du mariage. Le roi lui fera payer puisqu’il lui imposera une errance de plus de vingt ans, en la tenant recluse ou prisonnière dans divers monastères et forteresses royales. Il surseoira même à l’interdiction du pape en finissant par se remarier, même s’il n’eut jamais gain de cause face à l’Eglise. Quatre conciles se prononcèrent, en effet, en défaveur de l’annulation et rien ne fit jamais fléchir Rome, ni la détermination de Ingeburge à maintenir son honneur sauf et à défendre son statut de reine de France.
Vingt ans après, à la mort de sa troisième et illégitime épouse aux yeux de Rome, Agnès de Méran, Philippe-Auguste réhabilitera la noble danoise sur le trône, comme il l’avait répudié, sans aucune explication. Elle aura, entre temps, subi ses foudres pendant de longues années, de sévices psychologiques en humiliation, pour une raison encore, à ce jour, inconnue, comme nous le disions plus haut.
Concernant la réhabilitation tardive d’Ingeburge, elle fut à l’évidence plus le fruit de calculs et de manoeuvres politiques en vue d’alliance de la part de Philippe-Auguste que dénotant d’une quelconque volonté d’expiation face au sort qu’il avait réservé à la jeune femme. La stratégie fut vaine puisqu’il n’obtint rien des danois face aux anglais, mais la reine y gagna au moins sa liberté.
Une décennie plus tard, à la mort du roi, ce dernier tint, dans son testament, à que soit rendue à la reine, la dot de 10 000 marcs d’argent qu’il avait « injustement » perçue, à l’occasion de ce mariage; cette volonté inexpliquée d’effacer totalement cette union sera restée implacable jusqu’au bout. Après la mort de Philippe Auguste, Ingeburge fut reçu avec tous les égards de son rang par Blanche de Castille et le nouveau roi Louis VIII, elle put alors se consacrer à ses « oeuvres », jusqu’à 1238, date de sa mort.
Le prestigieux Psautier d’Ingeburge
omposé de 197 feuillets, ce manuscrit, riche en illustrations et enluminures, se trouve conservé au musée de Condé à Chantilly. A la faveur du week end de Pâques, nous en partageons ici quelques unes liées à cette fête religieuse. En plus du psautier et de ses enluminures, le manuscrit comprend aussi un calendrier décoré, ainsi que plus de cinquante peintures et encore d’autres prières et oraisons.
La reine Ingeburge y a fait écrire les dates de la mort de ses parents, ainsi que celle de la bataille de Bouvines qui consacrait la victoire de Philippe-Auguste, mais aussi la fin de sa période de souffrances et de réclusion.
Après la mort de cette dernière, le manuscrit resta attaché à la maison royale et il comporte une mention qui atteste qu’il aurait appartenu par la suite au roi Louis IX, Saint louis. Il fut d’ailleurs conservé dans le courant du XIVe siècle au château de Vincennes comme une relique de ce dernier roi.
Après le XIVe siècle, pour une raison inconnue, le manuscrit partit en périple jusqu’en Angleterre où il demeura jusqu’au milieu du XVIIe, date à laquelle il revint finalement en France. Une mention ajoutée par un faussaire sur le manuscrit tentait d’expliquer les raisons de ce passage en Angleterre mais ses affirmations ont été démontées depuis la fin du XIXe siècle, notamment par l’historien Léopold Delisle.
Après avoir été la possession de plusieurs familles ou collectionneurs, ce psautier fait partie désormais de la collection du Musée de Condé. Outre le fait qu’il est passé dans les mains de grands personnages historiques, il demeure un précieux témoin de l’art légué par les ateliers d’enluminures des débuts du XIIIe siècle.
En vous souhaitant une belle journée et de joyeuses pâques !
Fred
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Sujet : marché, festivités, festival, tournoi, médiéval, événement, agenda sortie, historique, Moyen Âge, artisanat, animations, compagnies médiévales. Evénements : festivals et marché médiévaux du week-end de Pâques Lieu : Carcassonne, Peyrolles en Provence, Orange, Mons Dates : samedi 15 et dimanche 16 avril 2017
Bonjour à tous,
e week end de pâques est l’occasion pour de nombreuses villes de célébrer leur histoire médiévale. De fait, il y a tant d’événements autour du Moyen Âge, cette fin de semaine, que nous saurions bien en peine d’en choisir un seul à vous indiquer. Nous avons donc décidé, pour cette fois, de vous faire un petit « digest » des lieux, des fêtes médiévales et des contacts. C’est une sélection et il y en a très certainement bien d’autres. En fonction de votre localisation, vous trouverez, nous l’espérons, de quoi ajouter quelques couleurs médiévales à votre week-end de Pâques.
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Carcassonne , le tournoi de la citadelle
C’est dans le cadre du grand théâtre Jean Deschamps que se déroulera ce tournoi qui opposera plus de cents participants, durant deux jours. Au programme, des mêlées 5vs5 notamment et gageons encore de nombreuses autres surprises.
Un grand tournoi médiéval à l’ombre des remparts
Dates : samedi 15 et dimanche 16 avril 2017 Lieu : théâtre Jean Deschamps, Carcassonne
Bien sûr, la Fédération Française de Béhourd sera sur place avec le fleuron des combattants de ces tournois en armures médiévales d’époque et armes anciennes scrupuleusement reconstituées.
Comme nous l’avons déjà dit dans notre article sur cet art martial historique très particulier, tous les tranchants et contondants sont émoussés pour éviter les accidents. Qu’on se rassure, la discipline reste grandement spectaculaire! Pour l’organisation de l’ensemble de l’événement, la Fédération Française de Béhourd est étroitement associée à l’Association Internationale Historique de la Bataille Médiévale (HMBIA) et bien sûr à la ville de Carcassonne. Même si le théâtre peut accueillir plusieurs milliers de spectateurs, nous vous conseillons néanmoins de prendre des informations sur les sites officiels autour de l’événement et peut-être même de réserver vos places :
Le Rassemblement du Prince d’Orange et son marché de l’Histoire
Dates : samedi 15 et dimanche 16 avril 2017 Lieu : parc des expositions, Orange
Chaque année se tient à Orange un grand rassemblement médiéval autour du Prince d’Orange. Ce festival qui célèbre donc le moyen-âge est organisé par l’Association historique Le Royaume d’Orange en partenariat étroit avec la ville. Il y est prévu des animations riches en couleur, campements, tournois, présence de compagnies médiévales et s’y tiendra aussi un Marché de l’Histoire organisé par l’Association pour l’Histoire vivante (dont nous avons déjà parlé ici à plusieurs reprises).
L’événement se déroulera dans et autour du parc d’Expositions. Concernant le marché de l’Histoire comme tous les événements de ce type, vous pourrez y trouver un grand nombre d’artisans autour de la reconstitution historique, avec une grande représentation de la période médiévale.
La foire médiévale du Roy René
de Peyrolles en Provence
Dates : samedi 15 et dimanche 16 avril 2017 Lieu : village de Peyrolles en Provence
Au nord d’Aix en Provence, le village médiéval de Peyrolles organise cette année la 13e édition de sa Foire du Roy René pour y célébrer son histoire, son château et sa période médiévale en hommage au bon Roy René, alias René 1er d’Anjou qui s’était établi dans la province d’Aix dans le milieu du XVe siècle.
Défilés et parades, animations équestres et compagnies médiévales thématiques, il y aura encore plusieurs tavernes où se restaurer pendant ces deux jours, ainsi qu’un marché médiéval et artisanal.
L’événement n’a sans doute pas l’ampleur des trois autres festivals que nous vous présentons dans cet article, mais la commune et de nombreux bénévoles s’y impliquent à plein, en s’attachant à le soigner chaque année. Nous ne cessons de dire ici que la passion fait quelquefois de grandes choses avec des moyens plus modestes.
Au gré de vos envies, vous pourrez céder ici aux charmes rupestres de Peyrolles, à son cachet médiéval, à sa belle foire du Roy René, et encore à la présence de son lac.
Mons, festival trolls et légendes :
la Belgique à l’heure du médiéval fantasy
Dates : vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 avril 2017 Lieu : Parc Lotto Mons Expo, Mons, Belgique.
Durant trois jours durant, la ville Belge de Mons s’éveillera, cette fin de semaine, dans le royaume de la féerie et des légendes issu du Moyen Âge fantaisie ou fantastique (comme on préfère).
Ce très sympathique Festival Trolls et Légendes n’en est plus à son galop d’essai, puisqu’il s’agit, cette année, de sa 7ème édition. Comme pour les précédentes, l’ambition reste de présenter les Légendes nordiques ou celtiques et le moyen-âge imaginaire et rêvé, sous ses formes artistiques les plus diverses et variées : Musique, Littérature, BD, Expo, Jeux, Cinéma, animations, parades, etc…
Cette année encore, ce festival promet d’être fantastique à plus d’un titre, et les organisateurs se sont également entourés de la présence de prestigieux invités d’honneur. Ils recevront notamment cet année, l’artiste et illustrateur Adrian Smith qui est devenu rien moins qu’une figure mythique dans le domaine de l’Art et de l’illustration Médiéval Fantaisie. Outre sa présence sur place, l’affiche du festival de l’édition 2017 de ce très prometteur festival Trolls et Légendes est de lui.
Un peu de l’ambiance du Festival de l’année précédente
Voilà pour le grand tour des sorties, fêtes et autres réjouissances médiévales de cette fin de semaine, mes amis, en espérant que vous y trouverez de quoi vous contentez et de quoi festoyer !
Une très belle journée à vous et surtout un excellent week end pascal.
Fred
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Sujet : médecine, citations médiévales, école de Salerne, Europe médiévale, science, manuscrit ancien, hygiène, nature, santé Période: moyen-âge central (XIe, XIIe siècles) Titre: l’Ecole de Salerne (traduction de 1880) Auteur : collectif d’auteurs anonymes Traducteur : Charles Meaux Saint-Marc
Bonjour à tous
uivons encore un peu, aujourd’hui, le fil de la médecine médiévale de l’Ecole de Salerne, armés de notre Regimen Sanitatis Salernitanum, ce manuscrit ancien qui nous vient d’un temps où l’on mettait en vers les principes d’hygiène et de santé afin qu’ils soient mieux mémorisés et mis en pratique.
Même si on ne saurait la résumer qu’à cela, cette médecine en rimes met en avant des principes naturalistes qui semblent ne pas en finir d’enjoindre l’homme à retourner se plonger régulièrement dans les espaces naturels pour son bien-être, autant que sa santé. De fait, certains vers de cet ouvrage ne sont pas dénués d’une certaine forme de lyrisme. Les médecins de Salerne y chantent la nature dans ses beautés autant que ses bienfaits, en nous donnant l’envie de nous y transporter, sans attendre. Le passage d’aujourd’hui nous parle, tout à la fois, d’équilibre nerveux, de fortifier le cerveau, la vue et les autres organes et même de les « recréer » (régénérer). Et pour nous y aider il nous enjoint, entre autre chose, d’aller marcher dans les forêts, les montagnes, le long des ruisseaux et de plonger nos yeux dans tous les trésors de couleur que la nature offre au regard. Voilà une médecine bien charmante.
algré les phénomènes certains d’urbanisation du moyen-âge central, on sent bien l’omniprésence d’une nature encore toute proche et qui s’affirme jusque dans cette médecine. Il est bien sûr permis de se demander également si l’hyper urbanisation de la fin du XIXe et du XXe siècle nous a pas fait perdre de vue l’importance de cette relation étroite sur notre état de santé générale.
Au fond, les exodes rurales consécutives à la révolution industrielle, la mécanisation des travaux agricoles et le dépeuplement des campagnes au bénéfice des villes et de leurs promesses de travail et d’opulence économique (sont-elles toujours tenues ?) sont relativement récentes dans notre Histoire. Il demeurait encore jusqu’au milieu du XXe siècle de nombreux hommes et femmes vivant de la terre et proches de la nature et de ses cycles même si cette dernière était déjà domestiquée. Les distances et la fréquence des interactions de l’homme urbain avec l’environnement « naturel » se sont depuis largement étirées. Peut-être ne faudrait-il donc pas trop vite écarter l’importance des préceptes d’une médecine qui fut valable durant des siècles et la sous-estimer? Du reste, sans doute que certaines affirmations qui se trouvent ici faites ne seraient pas désavouées, y compris par la médecine moderne : la marche et l’exercice régulier, le grand air, etc.
Au delà de ce constat d’une médecine connectée aux espaces et aux rythmes naturels qui ne cesse d’affirmer l’importance pour la santé de l’homme d’une certaine forme de symbiose, on lira encore dans ces préceptes d’hygiène venus du moyen-âge central, l’importance accordée déjà à partir du XIIe siècle, à la propreté et l’hygiène du corps, des dents, des yeux, des mains. Toute chose prompte à déconstruire l’idée d’un monde médiéval sale et ignorant de tout principe sur ces questions. Comme on peut en juger ici, la médecine de Salerne en faisait, en tout cas, la promotion active depuis le XIe siècle. Les médiévistes et historiens le savent bien, mais il est toujours bon de répéter ces choses.
Pour fortifier le cerveau, pour récréer la vue et les autres organes
« D’eau froide, en te levant, baigne au matin tes yeux; Frotte avec soin tes dents, et peigne tes cheveux: Tes membres, par la marche, exerçant leur souplesse, Tu rends à l’âme, au corps, la force et l’allégresse. Chauffe-toi, hors du bain; saigné, rafraîchis-toi; Après tes repas, marche, ou bien demeure coi. Le cristal d’une eau pure et l’herbe des campagnes Charme et repose l’oeil : gagne donc les montagnes, Au lever de l’aurore; à midi, les berceaux Et l’ombre des grands bois; au soir, les clairs ruisseaux. De ces objets mouvants les teintes azurées, De violet, de pourpre, ou de vert colorées, Apaisent l’oeil ravi par leur calme beauté. Laver souvent ses mains profite à la santé: Au sortir des repas suis un facile usage Qui te ménagera toujours double avantage: Des mains propres d’abord, puis des yeux plus perçants, Grâce aux nerfs raffermis dans leurs ressorts puissants. »
L’Ecole de Salerne, hygiènes, principes généraux . Extrait, citation médecine médiévale: hygiène, influences physiques “Flos medicinae vel regimen sanitatis salernitanum” Traduction par Charles Meaux Saint-Marc (1880)
En vous souhaitant une belle journée à tous.
Fred
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