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Passion des livres et du monde médiéval : la librairie du Roy Lire à Provins

librairie_moyen-age_monde_medieval_provins_lieu_interet_passion_livreSujet : lieux d’intérêt, librairie, livres, romans, livres d’Histoire, monde médiéval, libraire médiévale, médiéval fantastique
Période : Moyen Âge
Lieu : La librairie du Roi Lyre, 9, Rue de Jouy,
Provins, Seine-et-Marne, Île-de-France
Téléphone01.64.00.52.71.

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passion l’heure des liseuses et des Hi-pads, les amoureux de lecture, ceux qui gardent toujours avec eux ou presque, un bouquin dans leur poche, ceux-là aiment souvent autant les mots que les objets qui les retiennent captifs dans leur petit univers clos, entre une première et une dernière de couverture, O livres et grimoires, gardiens muets des relations charnelles, secrètes ou dévorantes que nous entretenons avec les nourritures spirituelles, les histoires et le verbe, ceux qui ont gardé pour vous un amour indéfectible savent toute la magie que vous retenez en vos filets et ils connaissent aussi tout le plaisir qu’il y a à mettre un pied dans les temples qui vous sont dédiés et où l’on vous chérit.

L’amour des livres

Hors des bibliothèques, il y a, bien sûr, les grands palais généralistes où l’on vous trouve en quantité, un peu de tout, dans tous les genres et, par les inévitables lois du marché, surtout ce qui se vend le mieux. Les amateurs de livres peuvent parfois s’y perdre en d’heureuses errances, mais leurs couloirs demeurent souvent froids et dépourvus de cette âme qui fait le charme des espaces plus intimes. Je veux parler de ces endroits privilégiés où chaque coin d’étagère renferme, en des codes secrets, toute la passion et tout l’amour de celui qui se tient là, au milieu des ouvrages, placide et tranquille, mais souvent prompt, sur une simple question, à emporter le visiteur curieux vers les destinations les plus lointaines. Là encore, les amoureux des livres le passion_livre_monde_medieval_moyen-age_provins_librairiesavent bien,  il n’est rien, absolument rien de comparable, aux trésors d’échanges et aux richesses que l’on trouve dans une librairie à échelle humaine, quand elle s’est formée autour de l’intérêt et de la flamme réelle d’un être, qui, avant d’être un simple vendeur, était d’abord, lui aussi, un lecteur. Il faut de la passion pour faire un vrai libraire, sans doute à notre époque encore plus qu’à tout autre.

Dans ces lieux là, quelque soit le thème de prédilection, il règne une atmosphère particulière que le lecteur aguerri peut reconnaître et que chacun peut ressentir. Ici, le silence a des profondeurs pleines de mystères et de promesses. Ici, chaque menu détail semble être le fruit d’un agencement savant, et tout y est disposé patiemment, comme autant d’indices pour vous inviter à de nouvelles aventures. Et quand on en pousse la porte nous vient encore comme une jubilation mêlée d’humilité face à l’inconnu et face aux rayons chargés de tous ces livres ensommeillés, qui n’attendent que leur lecteur pour découvrir leurs multiples trésors. Ah toi !, mon insatiable soif de découvrir et de m’étonner encore, toi qui m’a poussé, là, au seuil de toutes les destinations, dans l’espoir d’infinis voyages, sur les ailes magiques de l’agencement des mots, permets, je t’en conjure, durant le temps anxieux de cette exploration que le tenant des lieux, l’authentique libraire, le passionné de livres, l’affamé comme moi de s’extasier toujours, me donne quelques clés et sache me guider sur les routes à prendre. Et comme dans le confort rassurant d’une maison amie, les ouvrages sourient déjà et m’invitent,  je sais qu’il le fera. 

La belle librairie du Roy Lire à Provins

Au cœur de Provins, il est un endroit qui, pour se trouver dans une cité médiévale de prédilection en relation à son sujet, se tient comme hors du temps et de l’espace, au rythme sûr et paisible du savoir et des livres. Dédiée tout entière au Moyen Âge, elle est ouverte depuis près de quinze ans déjà. Abritée sous ses magnifiques voûtes datant du XIIIe siècle, elle se tient en sous-sol dans la tranquillité et le mystère de ses pierres. Au Moyen Âge, l’endroit hébergeait un espace de vente pour une famille de marchands, du temps des grandes foires de Champagne. La cité était alors florissante et elle comptait parmi les plus grandes villes du Nord de la France, la deuxième après Paris en terme de superficie.

Plus de 5000 ouvrages autour du Moyen Âge

passion_livres_monde_medieval_moyen-age_provins_librairie_le-roy-lyreDu point du vue du fond, le monde médiéval reste donc de mise dans les sélections et on peut y trouver déjà près de 5000 ouvrages et références sur le sujet, nombre considérable qui devrait encore augmenter dans les temps à venir. Les ouvrages d’Histoire y tiennent une part importante mais on trouve aussi une grande variété de livres sur le Moyen Âge réaliste ou fantastique: : romans, policiers, BD, beaux ouvrages, artisanat, sciences et techniques et savoir-faire médiévaux mais encore des choses plus ésotériques. Une section consacrée consacrée à des ouvrages plus anciens ou même à des occasions devrait également bientôt voir le jour.

Une ouverture sur la ville et la Culture

C’est Max qui fait battre le cœur de la librairie de sa passion pour les livres et pour le monde médiéval. Il y a été longtemps employé, prenant le temps d’apprivoiser l’endroit, de faire sa connaissance, avant de le reprendre et de le faire totalement sien, il y a tout juste quelques mois. Homme de lettres, d’ouverture et d’esprit, il a repris à son compte la devise de Thomas d’Aquin : « il faut craindre l’homme d’un seul livre » et croyez qu’il en a lu bien plus d’un. Créatif, fourmillant d’idées de projets, il s’emploie déjà hardiment à faire découvrir l’endroit à un nombre croissant de curieux, d’amateurs ou de passionnés: l’ouvrir sur le monde, mais aussi mieux l’ancrer dans la cité et l’amener encore un peu plus loin que sa noble vocation touristique en relation au patrimoine de Provins, sur le terrain de l’éducation, la découverte ludique et la Culture.  A l’heure où le Moyen Âge est partout, gageons qu’il surpassera ce bel objectif servi par une passion véritable.

Amis, si vous passez du côté de Provins ou si vous comptez parmi les âmes de cette belle cité, bien après que cette dernière ait cessé, comme elle le fait chaque année, de vivre au rythme de ses grandes fêtes médiévales, vous y trouverez un endroit unique qui bat à l’unisson du Moyen Âge en toute saison. Avancez posément, poussez-en doucement la porte, les marches de pierres sont là. Tenez-vous prêts à entrer dans l’aventure.

Voir la page FB officielle de la librairie médiévale de Provins ici 

En vous souhaitant une excellente journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
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Haut Moyen Âge et légendes arthuriennes : nouvelle découverte d’intérêt sur le site archéologique de Tintagel

chateau_tintagel_haut_moyen-age_celte_histoire_archeologie_medievale_legendes_roi_arthur_angleterreSujet : archéologie médiévale, Tintagel, roi Arthur, site touristique,  légendes Arthuriennes,  patrimoine, Angleterre médiévale, château, site  archéologique d’exception, English Heritage
Période : haut Moyen Âge (VIe, VIIe siècle)
Lieu : Tintagel, Cornouailles, Grande Bretagne.

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionla faveur des fouilles archéologiques qui se poursuivent sur le site historique antique de Tintagel (pas le château du XIIIe mais celui nettement plus ancien et datant du Haut Moyen Âge et des VI et VIIe siècles), les archéologues viennent de faire une nouvelle découverte qui enflamment, une fois de plus, les consciences autour de l’existence réelle possible de la personne du Roi Arthur et de ses légendes.

La trouvaille est un large morceau d’ardoise de près de deux pieds de long,  qui serait issu d’un rebord de fenêtre. Datée du VIIe siècle, l’objet comporte des inscriptions gravées, mélange de latin, de symboles grecs et chrétiens. Il s’agit un « doodle », entendez « brouillon », « griffonage », « griboullage », soit le résultat d’un exercice auquel aurait pu se livrer un scribe d’un niveau certain d’éducation. L’écriture est, en effet, inspirée des techniques en usage pour les manuscrits anciens d’époque et attesterait de la présence sur site d’une cour cultivée et ouverte sur le monde, faisant montre d’un certain niveau legende_arthurienne_archeologie_site_de_tintagel_cour_roi_arthur_haut_moyen-aged’éducation.

(ci-contre Win Scutt, conservateur d’English Heritage, avec la découverte
crédits telegraph.co.uk)

On se souvient qu’à l’occasion d’une campagne de fouilles effectuée au même endroit, une autre pierre avait été trouvée dans le courant de l’année 1998, datée elle aussi du haut Moyen Âge et portant la mention « Pater Coliavificit Artognov » que  l’archéologue Charles Thomas avait traduit :  « Artognou, father of a descendant of Coll, has had this built » (Artognov (Arthnou, Arthur) père et descendant de Coll a possédé cette construction). (voir notre article précédent sur le sujet).

La nouvelle découverte ne peut donc manquer d’agiter les amateurs de légendes arthuriennes en venant apporter de l’eau à leur moulin. De nombreux articles sont sortis, ces derniers jours, dans la presse britannique pour en faire état et nous nous sommes fendus ici de la traduction littérale de celui du Telegraph, en date du 15 juin 2018 :

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Un antique  « griffonage » découvert au château  de Tintagel : preuve de la cour du Roi Arthur  ?

« Depuis des siècles, les historiens ont recherché les preuves que le château de Tintagel était le lieu de naissance du roi Arthur.

Perché sur un éperon rocheux de la côte de Cornouaille, le site balayé par les vents semblait un endroit improbable pour une cour royale. Mais la découverte d’un morceau de fenêtre vieux de 1300 ans a accrédité l’idée que Tintagel a bien été, malgré tout, la demeure de rois.

Le morceau d’ardoise de deux pieds de long arbore un mélange de Latin et de Grec avec des symboles chrétiens, dans une écriture décorative similaire à celle trouvée dans les manuscrits de prière de la même période, et démontre une familiarité de son auteur avec ces textes.

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English Heritage, l’organisme qui gère Tintangel, a déclaré que cette découverte « confère plus de poids à la théorie qui fait de Tintagel un site royal doté d’une culture chrétienne lettrée ».

On pense que ces inscriptions ont été faites par quelqu’un exerçant son écriture manuelle, gravant peut-être ces mots dans la pierre pendant qu’il contemplait la mer. Les caractères incluent les noms de « Tito » et « Budic » et les mots latins « Fili » (fils) et « viri duo » (deux hommes). La lettre grec Delta apparaît également.

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Le site de fouilles du haut Moyen Âge à Tintagel, une mine d’or sur la Grande Bretagne post-romaine.

La trouvaille enchantera tous ceux qui prêtent foi à la légende arthurienne, qui a fait de Tintagel une attraction touristique populaire, même si pour ses détracteurs, cette découverte ne produit aucune preuve concrète de plus, de l’existence d’Arthur.

La légende du Roi Arthur fut popularisée par Geoffroy de Monmouth, dans son ouvrage du XIIe siècle : l’Histoire des rois de Bretagne. (ndt : Historia Regum Britanniae. voir article)

Il y a, en réalité, deux sites à Tintagel : l’originel, une installation médiévale ancienne (VIe, VIIe siècle) et les ruines d’un château du XIIIe siècle édifié ici par Richard, comte de Cornouaille, au motif que l’endroit était supposé être le site originel du pouvoir local en Cornouaille. Le morceau de pierre gravée a été découvert sur le site le plus ancien qui est actuellement l’objet de fouilles.

Win Scutt, conservateur de English Heritage a déclaré :

 » il est incroyable de penser qu’il y a 1300 ans de cela, sur cette dramatique falaise cornique, quelqu’un s’entraînait à l’écriture, en utilisant des phrases latines et des symboles chrétiens. Nous ne pouvons établir avec certitude qui les a faites, ni pourquoi, mais ce que nous pouvons affirmer c’est qu’au VIIe siècle, Tintagel avait des scribes professionnels qui connaissaient les techniques d’écriture utilisées dans les manuscrits, et cela en soi, est très excitant. Nous savions que c’était un site de haut rang mais ce que nous ne savions pas, c’était jusqu’où allait son niveau d’éducation. »

Cette trouvaille établit que « les maîtres des lieux n’étaient pas des chefs de guerre ignorants, ayant pris possession, dans la Grande Bretagne post-romaine, de zones déjà établies auparavant, un peu comme cela s’est produit dans l’Afghanistan de l’après-guerre. » a t’il ajouté, mais qu’il s’agissait ici d’une véritable communauté ouverte à différentes cultures.

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Sur la question de savoir si cette découverte amène la légende arthurienne plus près ou non de la réalité, Scutt a encore ajouté diplomatiquement : « Cela montre que nous avons ici les conditions  correctes réunies pour une figure Arthurienne, si elle a existé. »

En 2016, l’English Heritage avait été accusé de “Disneyfication” de Tintagel après avoir commissionné un sculpteur pour graver le visage de Merlin, à l’entrée d’une grotte ou l’enchanteur avait été tintagel_chateau_site_archeologique_sculpture_merlin_legendes_arthuriennescensé avoir emmené Arthur enfant (ndt. voir notre article précédent sur la question).

L’organisme a également installé un statue du roi en bronze brandissant une épée.  L’association  des historiens locaux de Cornouailles s’était alors déjà plainte que le site antique était en train d’être transformé en «parc à thème autour des conte de fées».

A tout cela, Scutt répond :

 » Nous ne pouvons ignorer les légendes. Le château a été construit par Richard, comte de Cornouailles, entièrement sur la foi de la légende arthurienne. Il n’y a pas d’autres raisons pour le château de se trouver là.
Ces fouilles nous permettront d’en apprendre plus sur le site d’origine, et nous espérons bien en retour qu’elles encouragerons les gens à le visiter »

Article du Telegraph par la journaliste traduit de l’anglais par nos soins. Voir article original ici

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Sans conclure hâtivement sur le fond des légendes arthuriennes, ajoutons encore qu’avec les autres trouvailles faites jusqu’à récemment sur le même site et qui attestent clairement d’une effervescence commerciale de l’endroit et d’échanges qui s’effectuaient alors vraisemblablement, avec des destinations aussi lointaines que la Turquie ou la méditerranée (voir photo ci-dessous), ces fouilles archéologiques n’en finissent pas de confirmer leur grand intérêt historique, autant que la présence à Tintagel d’un haut site seigneurial ou royal d’exception, installé là durant le haut Moyen Âge.

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Fragments d’objets & poteries découverts en 2017 sur le site de Tintagel, haut Moyen Âge

Sur le sujet de Tintagel et de ses fouilles arthuriennes, voir aussi nos autres articles :

En vous souhaitant une très belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
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Danse médiévale : la quinte estampie royale par le Early Music Consort de Londres

chanson_musique_danse_medievale_manuscriit_ancien_français_844_chansonnier_du_roi_moyen-ageSujet : danse, musique médiévale, estampie, manuscrit ancien, chansonnier du Roy, trouvères, troubadours, chants et musiques de Croisades.
Période : Moyen Âge,  XIIIe siècle.
Auteur : anonyme
Source :  Français 844, chansonnier du Roy.
Titre : La quinte estampie royale
Interprètes : The Early Music Consort of London – David Munrow
Album: « Music of the crusades » (1971)

Bonjour à tous,

V_lettrine_moyen_age_passion copiaoilà longtemps que nous n’avions publié une pièce  instrumentale tirée du Manuscrit ou Chansonnier du Roy (roi), conservé à la Bibliothèque nationale de France où il est référencé comme Français 844. Avec près de six-cent pièces en provenance principalement de la France du XIIIe siècle, l’ouvrage demeure une source inépuisable et incontournable pour qui s’intéresse de près à la musique médiévale du Moyen Âge central (voir le manuscrit en ligne sur Gallica).

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Il s’agit donc ici de la Quinte Estampie Royale, pièce dansée, prise dans le répertoire demeuré anonyme du manuscrit. Depuis leur berceau d’origine, peut-être italien ou français, ces danses  qui, par leur nature technique, avaient, selon Jean De Grouchy (1255-1320), « le pouvoir de tirer les jeunes garçons et les jeunes filles de leur vanité » (Ars Musicae) se répandirent jusqu’à l’Angleterre où elles connurent un succès certain pour s’éteindre dans le courant de la renaissance.

Linterprétation de l’estampie que nous avons choisie de partager ici est celle du Early Music Consort of London, ensemble qui fut très reconnu en Grande Bretagne dans le domaine des musiques anciennes, dans le courant des années 70 ; cet article fournira l’occasion de vous le présenter et de toucher également un mot de son directeur : David Munrow.

La Quinte Estampie Royale par le Early Music Consort of London

The Early Music Consort of London
& David Munrow

En 1967, le chanteur, musicien, multi-instrumentiste, bassoniste, pianiste, flûtiste, directeur d’orchestre et musicologue, David Munrow fondait le Early Music Consort de Londres, un ensemble dédié à un large répertoire allant du Moyen Âge à la période baroque.

musique_medievale_ancienne_directeur_David_Munrow_early_music_consort_londres_moyen-age_centralEn un peu moins de dix ans, la formation produisit près de quinze albums.  Elle s’interrompit en 1976, suite au décès prématuré de son directeur. Entre-temps, l’homme avait laissé son empreinte sur la scène des musiques anciennes britanniques en contribuant grandement à les rendre accessibles et à les populariser auprès du public. En plus d’être un surdoué, un découvreur et encore un grand collectionneur d’instruments anciens, David Munrow fut aussi un homme de média : télévision, cinéma, radio, et durant sa brève, mais brillante carrière, il n’a pas hésité à s’essayer à tout pour faire partager son enthousiasme et sa passion au plus grand nombre.

« Musique du temps des croisades »

L’album « Music of the Crusades » dont est tirée la pièce du jour est le deuxième de l’ensemble. Il propose 19 pièces sur ce thème, dont la grande majorité sont d’origine  françaises et proviennent du XIIIe siècle et du Manuscrit Français 844.

Il contient principalement des chansons de troubadours et de trouvères mais on y trouve également quelques estampies royales; l’album ouvre même sur la Quinte. Sur les 19 pièces présentées, 11 sont d’auteurs anonymes. Pour le reste, on y trouve des chansons de Marcabru, Gaucelm Faidit, Guiot de Dijon, Le Châtelain de Coucy, Conon de Bethune, Thibaut de Champagne, mais encore « l’inévitable » complainte musique_danse_medievale_croisades_estampie_Early_Music_Consort_London_David_Munrow_moyen-age_centraldu Roi Richard Coeur de Lion (fait prisonnier en Autriche à son retour de Croisades), et aussi  le célèbre chant Palästinalied  du Minnesänger et poète allemand Walther von der Vogelweide (que nous aurons bientôt l’occasion de présenter ici).

L’album est toujours édité et disponible à la vente en ligne au format CD. Pour plus d’informations, en voici le lien : Music of the Crusades (Musique du temps des croisades) Il en existe même des versions vinyle à des prix plus élevés.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
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François Villon, la bible en ligne avec la bibliographie exhaustive de Robert D. Peckham

françois_villon_poesie_francais_moyen_ageSujet : François Villon, Bibliographie, site d’intérêt, poésie médiévale, médiévalisme, manuscrits anciens, sources bibliographiques
Période : du Moyen Âge tardif (XVe) à nos jours.
Auteur/EditeurRobert Dabney Peckham
Site web : Société François Villon

Bonjour à tous,

D_lettrine_moyen_age_passionepuis plus de 30 ans, Robert Dabney Peckham, docteur en philosophie, précédemment professeur émérite et chercheur en littérature, civilisation et langue française à l’Université de Tennessee, à Martin aux Etats-Unis, s’est évertué, entre autres activités, à répertorier toutes les parutions existantes autour de François Villon. On lui doit d’ailleurs entre autres parutions sur le sujet, une bibliographie exhaustive parue en 1990 aux Editions Garland (Library of the Humanities).

Du Villon médiéval
au médiévalisme autour de  Villon

Loin de se limiter aux manuscrits anciens ou aux biographies et études critiques autour de l’auteur médiéval, les travaux de Robert Peckham  couvrent toutes les formes que l’oeuvre de Villon a pu et peut encore prendre à travers le monde : littéraires, cinématographiques mais aussi toponymiques, culturelles, populaires, iconiques, anecdotiques, etc… Son intérêt va donc de l’approche de Villon dans le texte et dans son contexte médiéval jusqu’au Villon « représenté », « recrée », « instrumentalisé »,  « fantasmé » par notre monde moderne. Autrement dit, le médiévalisme autour du poète l’a également interpellé. De fait, on en comprend bien l’intérêt puisque les formes, même les plus distantes en apparence de l’oeuvre du maître de poésie médiévale ou de sa personne, ont encore beaucoup à nous apprendre sur ce dernier, autant que sur les représentations modernes que nous nous en faisons.

francois_villon_bibliographie_poesie_medievale_moyen-age_tardif_medievalisme_robert_peckham_bibliographe_sources_articlesIl s’agit donc là d’un travail de fond et de systématisation unique et Robert D. Peckham est reconnu pour sa grande expertise dans ce domaine. En plus de ses propres publications, il a apporté sa contribution dans nombres d’ouvrages et articles, principalement en langue anglaise.  Pour plus de détails sur ses parutions ainsi que ses nombreux titres, vous pouvez utilement vous reporter à  ce lien.

Pour n’en citer que quelques unes, on pourra mentionner dans l’ouvrage « Medievalism in North America« ,  publié par Kathleen Verduin en 1994, l’article « Villon in America » dans lequel  le chercheur américain nous entraîne à sa suite, dans un passionnant voyage à la découverte de la destinée américaine de l’oeuvre de François Villonde ses premières traductions anglaises  au milieu du XIXe siècle jusqu’à ses adaptations les plus modernes, en passant par les « imitations » poétiques de Robert Lowell un peu avant les années 60.

On peut encore citer ici l’article « Villon’s electronic future » dans: Villon at Oxford: The drama of the text. Proceedings of the conference held at St-Hilda’s-College, Oxford, March 1996 (ouvrage que nous avons déjà mentionné à l’occasion d’un post sur le « je » poétique au XVe siècle et à propos de Michault Taillevent et Villon). Aux premiers pas d’internet, Robert Peckham traçait, dans cette contribution, un véritable plan d’action pour inventorier la présence en ligne de Villon et pour tirer partie le meilleur partie de ce média. On y mesurait déjà toute l’ampleur de la tâche autant que les ambitions du bibliographe. Dans la continuité de cet article, il a d’ailleurs mis en oeuvre sans attendre son plan d’action en créant la Société François Villon et son site web.

Le site web de la « Société François Villon »
Inventorier Villon sous toutes ses formes

Toujours opérationnel, vingt ans après que son auteur et éditeur en ait défini les grandes lignes, le site web de la Société François Villon a donc pour ambition d’être un véritable lieu d’échange, d’informations mais aussi, bien sûr, d’inventorier régulièrement de nouveaux liens et de nouvelles parutions imprimées, électroniques et digitales autour du grand maître de poésie médiévale.

francois_villon_poesie_medievale_bibliographie_liens_references_medievalisme_robert_peckhamComme  Robert Peckham a pris le parti de l’exhaustivité, les liens couvrent de vastes domaines en relation à Villon. Ils sont  aussi identifiés à travers le monde et couvrent des écrits dans plus de 16 langues. En relation avec l’objectif défini, ils ne sont pas tous « académiques », l’intérêt restant bien d’embrasser l’œuvre de Villon au sens le plus large possible. Pour reprendre les propres mots de Robert Peckham qui exprimait déjà en 1996 l’ambition à laquelle il s’est tenu depuis :

« Bien sûr, tous ces documents ne seront pas d’une nature savante.  Certains tombent dans la catégorie (avec un petit « c ») de l’iconographie culturelle et sont les validateurs inconscients du statut de Villon, en liant le distant à un présent ou un passé récent plus accessibles. En vérité, tandis que Villon pourra fournir aux étudiants de littérature française un matériel de lecture canonique et de riches moments de vie intellectuelle pour un universitaire, pour l’homme moyen, c’est un bar sur la rue Wiener à Kreuzberg, un magasin de chaussures à Montréal, un night club à Bruxelles, ou le Caveau François Villon, un bistrot de la rue de l’Arbre Sec à Paris. …. » 

Robert D. Peckham « Villon’s electronic future », Proceedings of the conference held at St-Hilda’s-College, Oxford, 1996 (trad moyenpassion

restaurant_francois_villon_medievalisme_poesie_medievale(Photo devanture du restaurant
François Villon à Lyon )

En relation avec le travail éditorial entrepris et les nombreuses ressources identifiées (plus de 500 liens), le site propose encore régulièrement un bulletin actualisé de ses nouvelles trouvailles. Du reste, nos articles sur François Villon n’ont pas échappé à la sagacité de ce grand bibliographe américain puisque leurs liens sont même intégrés au dernier bulletin. Avec un petit ou un grand c, l’histoire ne le dit pas, mais nous sommes quoiqu’il en soit, ravis. de les y savoir présents.

Pour le reste, en un mot comme en cent, si vous aimez Villon et que vous vous y intéressez de près ou de loin, ce site est une référence incontournable sur cet auteur médiéval. Pour des recherches poussées ou même, par simple plaisir, on peut y flâner des heures durant, en découvrant sans cesse de nouvelles choses.

Lien vers le site web de la Société François Villon
Lien vers le dernier bulletin, numéro 33

De la vie à la scène

robert_peckham_francois_villon_bibliographie_poete_auteur_medievale_moyen-age_medievalismePour clore cet article, ajoutons que depuis 2013, même s’il continue à éditer régulièrement le bulletin en ligne de la Société François Villon, ce très sérieux docteur en philosophie et universitaire émérite étant, par ailleurs (comme on s’en doutait déjà), passionné de poésie et même de musique, a décidé de se dédier entièrement à cet art. Il joue et chante donc désormais ses propres compositions sur scène accompagné d’une l’autoharpe, (une variance américaine de la cithare). Sur ces aspects, vous pouvez consulter sa nouvelle bio ici (en anglais) : TennesseeBob Peckham.

En vous souhaitant une excellente  journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
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