ujourd’hui, nous publions une carte postale visuelle inspirée de la « ballade des pendus » de Théodore de Banville, plus connue depuis Georges Brassens sous le titre « le verger du rois Louis » et dont nous avons déjà parlé ici, il y a quelques jours. Si vous avez manqué l’article, il est ici (nous lui avons apporté quelques précisions depuis). L’image est en haute définition, il faut donc cliquer dessus pour la voir correctement.
Une belle journée!
Fred A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet ; festivités médiévales, combats médiéval , reconstitution historique, armes, armures anciennes, art martial. Nom: « Tournoi International de Combat Médiéval Full Contact » Lieu : Tourcoing (Nord) Dates : samedi 5 & dimanche 6 nov 2016
Bonjour à tous,
ans le cadre des idées sorties sur le thème du moyen-âge, cette fin de semaine, en la ville de Tourcoing, agglomération de la métropole lilloise, se tiendra un grand tournoi de Béhourd. Mais qu’est-ce que c’est donc que cette chose là?, vous demanderez-vous peut-être et je vous répondrai que le Béhourd est une forme d’affrontement martial pas comme les autres, puisqu’il s’agit, muni d’armures d’époque précisément reconstituées de s’affronter en duel ou en équipe, armes anciennes à la main. Il faut être fondu, me direz-vous? Oui! Fondus d’histoire assurément, autant que d’art martial, et de ces temps où la poudre ne venait point encore troubler la quiétude d’une bonne pelade à l’ancienne, aux sons métalliques des armes blanches de tous poils.
Entre sport et passion historique:
une discipline martiale bien encadrée
Alors, bien sûr, et même s’il y a la protection des armures, cette passion n’a rien d’un hobby kamikaze et les conditions de sécurité sont fortement ménagées, autant que les mêlées et les duels soigneusement arbitrés et réglementés: les armes et toutes les parties contondantes des armures sont notamment émoussées parce qu’il ne s’agit pas non plus de s’étriper. Les règles sont aussi bien établies et il s’agit avant tout de faire choir l’adversaire. Une fois à terre, il est considéré défait. Pour étrange ou anachronique que peut avoir l’idée de se retrouver dans un gymnase tout ce qu’il y a de plus moderne ou même dans une arène plus ouverte, avec ses supporters, ses arbitres et ses scores, la discipline reste particulièrement spectaculaire et l’on sent bien dans ces échauffourées, le coeur qu’y mettent les pratiquants du Behourd et tout le plaisir qu’ils y prennent.
Comme tout bon sport avec ses règles, son cadre, ses licenciés, ses événements, ses tournois et ses championnats nationaux ou internationaux, le Béhourd a sa fédération: la Fédération Française de Béhourd, elle même rattachée à deux ligues internationales: l’IMCF & la HMBIA (Battle of the Nations). Elle dispose d’un site web très complet où l’on peut trouver l’ensemble des informations utiles ainsi que des éléments précis sur les sources historiques de cette discipline martiale médiévale pas comme les autres. En voici d’ailleurs l’adresse : Fédération Française du Behourd.
Une vidéo de présentation de la Fédération Française de Behourd qui donne envie!
oila une vidéo qui donne un très bon aperçu de la discipline. Vous verrez que bien que très encadré par les règles, les coups portés peuvent être assez impitoyables.
Contrairement à certaines reconstitutions historiques « jouées », nous sommes bien ici en présence d’un art martial et le Béhourd n’est pas vraiment, pour le dire trivialement, un sport de fillettes, même si on trouve un Béhourd féminin pratiqué par des filles qui n’ont pas froid aux yeux: Jeanne d’Arc ou Brienne de Torth, sortez de ce corps! Quoiqu’il en soit, âmes sensibles s’abstenir!
Tourcoing ce week end :
un grand tournoi de niveau international
‘événement qui se tient à Tourcoing ce week end et qui s’étalera sur deux jours est un tournoi de niveau international. On y attend près de cent cinquante guerriers en armure et c’est donc un moyen royal de découvrir la discipline. Pour les amateurs d’histoire et de moyen-âge, comme d’armures et d’armes anciennes ce sera encore l’occasion de venir admirer des armures médiévales de tous pays, patiemment reconstituées, documents à l’appui, par ces passionnés d’histoire qui se plaisent à la faire revivre le glaive au poing. Pour être plus précis sur la période sur laquelle se centre le Béhourd en terme d’armures et d’armes anciennes, il s’agit des XIIIe et XIVe siècles, mais cela peut aller jusqu’à des siècles postérieurs. En général, dans l’organisation des combats et par souci de réalisme autant que d’équité, les différences d’époque entre les combattants et leur équipement n’excèdent pas cinquante ans.
Et si, cette fin de semaine à Tourcoing, à la ferveur des combats, ou même pour faire une pause entre deux mêlées, vous souhaitiez vous changer les idées, sachez que côté shopping, ballade, ripailles et petites emplettes, il y aura même sur place un marché médiéval.
Voilà pour la sortie week end mes amis. Comme toujours, que vous puissiez vous rendre ou non à ce grand tournoi de Béhourd, que la joie vous accompagne et guide vos pas! Une très belle fin de semaine!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : humour, humour médiéval, blague, Charlemagne, reliques, influence, Période : Haut moyen-âge Interprète : Jean Yanne Média : radio RTL, les grosses têtes
Bonjour à tous,
ous vous proposons un peu de détente aujourd’hui, avec l’histoire du haut moyen-âge et de Charlemagne revisitée à la manière fantaisiste de Jean Yanne, dans l’émission de RTL les grosses têtes autour des années 80.
Le secret de la coupe Charlemagne
On trouve encore dans un des monastères les plus anciens de l’Europe chrétienne, celui de l’abbaye Saint-Maurice d’Agaune fondé en 515 en Suisse et qui est encore en activité plus de quinze siècles plus tard, un remarquable trésor historique. Il comprend notamment une Aiguière dite de Charlemagne, qui date du IXe siècle et dont on suppose qu’elle a été offerte aux moines par le roi Charles le Chauve en personne. On trouve même encore dans cet étonnant patrimoine de l’Abbaye constitué au fil du temps une Ciboire dite elle aussi de Charlemagne mais qui ne semble pas dater de la période du grand empereur.
« Je n’ai pas succédé à Louis XVI, mais à Charlemagne. » Napoléon 1er (1769-1821)
‘image de Charlemagne traversera tout le moyen-âge et influencera même encore bien après, de nombreux rois et Empereurs sous l’ambition de la reconquête ou de l’unification, même si finalement aucun d’entre eux ne réussira vraiment à reconquérir et réunifier le vaste territoire que le grand roi des Francs et empereur avait réussi à former durant le VIIIe siècle. Il ne semble pas exagéré de parler de vénération à son endroit et de fait, il n’est pas surprenant que la moindre relique qu’on lui ait prêté ait pu prendre autant d’importance pour les puissants comme pour l’église, encore longtemps après sa mort. On se souvient encore de l’épisode d’Otton III qui, fasciné qu’il était par l’image du grand empereur fit, dans le courant de l’an mil, et deux cents ans après la mort de ce dernier, ouvrir en secret son tombeau pour y prélever, avec fébrilité, quelques précieux bouts de tissu qui restaient encore là et avaient échappé au temps, ainsi qu’une croix d’Or.
En vous souhaitant un belle journée.
Fred
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Sujet : poésie, résonance médiévale, François Villon, Ballade des pendus, Roi louis. Paroles : Théodore de Banville (1823-1891) Interprète : Georges Brassens Titre : le verger du roi Louis, Ballade des Pendus Période : XIXe siècle
Bonjour à tous,
ujourd’hui nous partons à la découverte d’un poète du XIXe siècle qui nous parlait alors de moyen-âge et faisait, à travers le temps, une ballade en forme d’hommage allégorique à la ballade des pendus de François Villon.
Théodore de Banville est un poète du XIXe siècle qui a côtoyé les plus grands: Beaudelaire, Mallarmé, Daudet, Verlaine, et a même influencé une partie d’entre eux. Il s’était signé par la recherche d’une poésie des formes et de l’esthétisme, loin de la poésie réaliste et qui s’écartait résolument d’un romantisme facile, recherchant dans l’exigence du style et des mots une émotion qui ne pouvait naître que de la perfection des formes.
Après avoir brillé dans l’exercice de cette forme de poésie à laquelle il donna ses lettres de noblesse, l’homme se prit, un peu plus tard, d’un grand attachement pour le moyen-âge et ses formes poétiques. De fait, on lui doit d’avoir alors coulé sa plume dans des formes poétiques qui n’étaient plus en usage au XIXe siècle, pour les faire revivre. Et pour son talent autant que pour toutes ses raisons, c’est sans conteste un poète à découvrir ou redécouvrir.
Gringoire oeuvre en prose de Theodore de Banville
GRINGOIRE : » Je vais vous dire la Ballade des Pendus, (au Roî, avec orgueil et confidentiellement.) Elle est de moi. (Naïvement.) C’est une idée que j’ai eue en traversant la forêt du Plessis, où il y avait force gens branchés. On les avait mis là, peut-être, de peur que la rosée du matin ne mouillât leurs semelles. » Gringoire, pièce de théâtre de Théodore de Banville
Cette ballade rebaptisée quelquefois « le verger du roi Louis » mais auquel originellement Théodore de Banville avait donné le titre de « Ballade des Pendus » que nous vous proposons aujourd’hui s’adressait au roi Louis XI(1423-1483), monarque de la fin du moyen-âge que ses contemporains, dès sa mort, s’étaient empressés de décrire comme un roi tyrannique et cruel et que les historiens réhabiliteront partiellement, un peu plus tard dans le temps, en le resituant sa tyrannie dans son époque.
La poésie est tirée d’une pièce de théâtre en un acte de Théodore de Banville appelée Gringoire et que l’auteur avait dédié à Victor Hugo. La scène dont cette ballade est extraite, nous présente un jeune poète miséreux et affamé, Pierre Gringoire, que l’on fait amener de force devant le Roi Louis XI. C’est le même Gringoire que celui de Notre Dame de Paris de Victor Hugo. Le personnage avait été inspiré à ce dernier par un poète réel du moyen-âge tardif : Pierre Gringore (1475-1539).
Ci-contre Portrait de Pierre Gringoire, dessin au Fusain de Gustave Brion (19e siècle)
Dans la scène de la pièce de théâtre, le jongleur se retrouve face au roi, entouré de quelques personnages dont notamment Olivier le Daim, de son vrai nom Olivier Necker, barbier dont le roi s’était entiché et qui avait, par la suite, acquis la réputation d’être un homme perfide et mauvais au point qu’on l’avait quelquefois surnommé Olivier le Diable. On le retrouve dans l’oeuvre Notre Dame de Paris, de Victor Hugo sous le nom d’Olivier le Mauvais.
Dans la pièce « Gringoire », l’homme insistera pour que le poète lise devant le roi, contre le couvert et un peu de pitance, sa dernière ballade qui, semble-t-il, court déjà sur toutes les lèvres. Le poète bien que terrorisé, mais trop affamé pour y résister, finira pas s’exécuter et déclamer devant le roi la terrible ballade. La suite est inattendue, on y découvre Louis XI sous un jour bien différent, loin de sa caricature habituelle. Je ne vous la conterai toutefois pas, car il est largement préférable de la découvrir dans la prose unique et talentueuse de Théodore de Banville. C’est ici, si le coeur vous en dit: Découvrir la pièce de théâtre « Gringoire » de Théodore de Banville.
Dans cette ballade, la référence à François Villon est explicite dans le titre, même si son nom n’est pas cité mais on ne peut s’empêcher de penser à lui, tout au long de la lecture. Théodore de Banville composera d’ailleurs également un dizain dédié à Villon que nous aurons, sans nul doute, l’occasion de poster ici.
Théodore de Banville par Brassens
George Brassens découvrit cette ballade de Théodore de Banville et la mit en chanson en 1960. C’est loin d’être une de ses plus connues mais on y retrouve le phrasé impeccable du grand maître de musique sétois et sa manière de se mettre humblement au service du texte, même s’il n’est pas de lui. Bien sûr, cette forme est une ballade dans le plus pur style médiéval et cela ne pouvait que lui plaire puisqu’il n’a jamais caché son goût ni pour Villon, ni pour le moyen-âge, au point de se déclarer même dans un chanson pleine d’humour: « foutrement moyenâgeux ». Brassens chante Banville qui fait une révérence à Villon, voilà encore une histoire de résonance du monde médiéval et de sa poésie, du XIVe siècle à nos jours, avec un détour par le XIXe siècle.
Le verger du Roi Louis
Sur ses larges bras étendus, La forêt où s’éveille Flore, A des chapelets de pendus Que le matin caresse et dore. Ce bois sombre, où le chêne arbore Des grappes de fruits inouïs Même chez le Turc et le Maure, C’est le verger du roi Louis.
Tous ces pauvres gens morfondus, Roulant des pensées qu’on ignore, Dans des tourbillons éperdus Voltigent, palpitants encore. Le soleil levant les dévore. Regardez-les, cieux éblouis, Danser dans les feux de l’aurore. C’est le verger du roi Louis.
Ces pendus, du diable entendus, Appellent des pendus encore. Tandis qu’aux cieux, d’azur tendus, Où semble luire un météore, La rosée en l’air s’évapore, Un essaim d’oiseaux réjouis Par-dessus leur tête picore. C’est le verger du roi Louis.
Prince, il est un bois que décore Un tas de pendus enfouis Dans le doux feuillage sonore. C’est le verger du roi Louis !
En vous souhaitant une belle journée! Fred Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
NB : l’image d’en tête est extraite du manuscrit médiéval Français 19819, « Statuts de l’ordre de Saint-Michel ». Cette enluminure de Jean Fouquet représente le roi Louis XI siégeant au chapitre de l’ordre de Saint-Michel. Daté de la deuxième moitié du XVe (1470), ce très beau manuscrit médiéval est conservé au département des manuscrits de la BnF. Vous pouvez le consulter ici.