Sujet : fêtes, animations médiévales, Saint-Louis, festival, fêtes historiques, compagnies médiévales, cité médiévale. Evénement : 34e fête de la Saint-Louis, Période : moyen-âge central, XIIIe siècle. Lieu : Aigues-Mortes (Gard, Occitanie) Dates : du 23 au 25 août 2019
Bonjour à tous,
omme chaque année, autour de la fin août, le bon roé Saint Louis sera de retour du 23 au 25 de ce mois, à Aigues-Mortes pour de grandes réjouissances médiévales et historiques.
Temps forts, tournoi, animations et marché
La fête ouvrira dès le vendredi soir avec l’inauguration du marché médiéval et ses échoppes. Elle se poursuivra, dans la soirée, par un tournoi de chevaliers, accompagné de jongleries et de spectacle de feu. Le samedi, elle proposera, dés la fin de matinée, un défilé historique suivi de la traditionnelle remise de clés de la cité au célèbre Louis IX réincarné pour l’occasion.
Durant tout le jour, suivront des animations médiévales continues au sein des campements médiévaux installés pour l’occasion : scénettes, musique, théâtre de rue, escrime ancienne, archerie, mais aussi de nombreux ateliers tout droit venus du moyen-âge (étuves, calligraphie, cuisine médiévale, etc..). Un peu plus tard dans la journée, « le mystère de Saint louis » sera également joué par la et un nouveau tournoi de chevalerie sera donné. Le samedi se clôturera par un nouveau défilé historique.
Le dimanche proposera un programme similaire avec quelques variantes : notamment, une célébration eucharistique, en fin de matinée, en l’honneur du grand souverain en l’église Notre Dame des Sablons. Mais on pourra aussi y assister, bien sûr, à un des temps forts habituel de cette fête médiévale, sa clôture avec l’embarquement de Saint-Louis pour les croisades, suivie d’un grand feu d’artifice pour célébrer la fin de ces réjouissances.
Compagnies médiévales présentes
Les Compagnons d’Ancellin – La Dame de Aigues – Les Djinjols – Douves & Donjons – Drakonia – Les Gueux de Volonne – la Guilde de la Grenouille – Merces – Les Monts Rieurs – Osco Musique – Pescaluna
Sujet : poésie médiévale, ballade, auteurs médiévaux, poètes, amour courtois, humour, loyal amant, poésie satirique Période : moyen-âge tardif, XVe siècle Auteur : Blosseville Manuscrit ancien : MS français 9223 Ouvrage : Rondeaux et autres poésies du XVe siècle de Gaston Raynaud (1889)
Bonjour à tous,
ous faisons suite, aujourd’hui, à notre article au sujet du Manuscrit MS 9223 de la BnF pour en présenter un nouvel auteur. Pour rappel, cet ouvrage du moyen-âge tardif et du XVe siècle contient des œuvres de Charles d’Orléans, mais aussi des rondeaux et ballades de nobles, poètes ou écrivains qui gravitaient autour de la cour de Blois et s’essayaient, eux aussi, à la rime.
Blosseville, poète mystère ?
On trouve dans le Ms français 9223, un nombre important de textes attribués au poète du nom de Blosseville qui nous intéresse ici. Le site Arlima émet même l’hypothèse que ce dernier pourrait être le compilateur du manuscrit en question. Pourtant, jusqu’à ce jour, les informations permettant d’identifier cet auteur, de manière certaine, font défaut et, après diverses hypothèses, les médiévistes ne semblent pas être parvenus aux mêmes conclusions. Pour vous en faire une idée, voici une petite synthèse des conclusions de G Raynaud et de Pierre Champion à son sujet.
Quelques pistes de G Raynaud à P Champion
Dans son ouvrage sur le Ms 9223 (op cité en tête d’article), Gaston Raynaud suit, peu ou prou, les conclusions de l’Abbé de La Rue dans ses Essais historiques sur les bardes, les jongleurs et les trouvères normands et anglonormands (1834). Sous le nom de Blosseville se cacherait ainsi un certain Hugues de Saint-Maard, vicomte de blosseville. D’origine Normande, cet écuyer et poète, aurait été un fidèle serviteur de Charles d’Orléans ; il aurait même assisté aux démarches permettant de libérer ce dernier de sa longue captivité, en Angleterre.
De son côté, l’érudit et bibliographe Pierre Champion taclera cette hypothèse. Dans un article daté de 1922 (remarques sur un recueil de poésies du milieu du XVe siècle, Pierre Champion, Romania, 1922), il identifiera deux autres nobles pouvant correspondre au Blosseville du Manuscrit. Le premier est un chevalier, baron de Blosseville, du nom de Pierre de Saint-Maard. Accompagné de deux archers, il aurait servi le roi pour recouvrir l’impôt dans le pays de Caux.
Le second, Jean de Saint-Maard était écuyer, seigneur et vicomte de Blosseville. Pierre Champion penche nettement en sa faveur pour l’attribution des poésies du MS 9223. L’homme aurait été maître des eaux et forêts de Picardie et de Normandie en 1471. Puis, deux ans plus tard, il aurait été nommé conseiller et maître d’hôtel du roi. Selon Champion toujours, il est probable que ce noble ait fait partie du cercle de Pierre de Brézé, grand Sénéchal de Normandie (lui-même protecteur de Villon). Les deux hommes auraient même pu venir ensemble à Blois, autour de 1458.
Legs et oeuvres
S’il est, donc, impossible de trancher sur la véritable identité de ce Blosseville, l’homme a légué une trentaine de poésies courtes, entre ballades et rondeaux. On les retrouve, dans leur grande majorité, dans le MS Français 9223. Toutes les pièces ne sont pas d’égale facture, ou n’ont pas traversé le temps avec une égale résistance mais le talent et les qualités stylistiques de ce poète restent indéniables. L’une de ses pièces fut même, un temps, attribuée par erreur à Villon, c’est peu dire.
On trouve encore quelques pièces plus longues attribuées à un Blosseville dans d’autres manuscrits (on admet, en général, qu’il s’agit du même auteur). On citera notamment l’Echiquier d’Amour ou le très heureux Débat du vieil et du jeune dont nous aurons l’occasion de publier quelques extraits, plus loin dans le temps.
Le mirage du loyal amant, moqué par Blosseville
Dans la ballade du jour, Blosseville se livrait à un exercice empreint d’humour et d’ironie sur le thème du loyal amant. Pour se situer au Moyen-âge tardif et presque à l’aube de la renaissance, était-il si loin de la thématique médiévale courtoise originelle ? A y regarder de plus près, pas tant que cela. Au fond, la courtoisie n’avait-elle pas mis, en son centre, le parfait amant, pour mieux en souligner ou en déplorer l’absence ? Dans cette compétition ouverte à la recherche d’un idéal amoureux masculin, nombre de poètes du moyen-âge se sont, en effet, dit loyaux, tout en clamant haut et fort n’en voir aucun autre qu’eux-même, autour d’eux, qui puisse en mériter le titre. La fine amor est exigeante et le loyal amant est une denrée rare. Depuis l’intérieur même de l’exercice littéraire courtois, le premier principe est que bien peu sont ceux pouvant réellement y prétendre.
Du reste, sans forcément s’en réclamer directement, certains auteurs médiévaux ne sont pas non plus privés de se gausser du fossé entre « belles paroles » et réalité des pratiques amoureuses. Citons Chrétien de Troyes, qui, déjà au XIIe siècle, avait donné, avec humour et ironie, toute la mesure de cette distance.
« Or est amor torné en fables, Por ce que cil rien n’en sentent Dient qu’ils aiment, et si mentent ; Et cil fable et mensonge en font, Que s’en vantent, et rien n’y ont. Mais por parler de celz qui furent, Laissons celz qui en vie durent, Qu’encor valt miex, se m’est avis, Un cortois mort qu’un vilain vis. » Chrétien de Troyes – Yvain ou le Chevalier au Lion.
A peine émergé dans la littérature, l’idéal du loyal amant semble déjà prendre des allures de mythe, pour se perdre dans une période révolue que l’on lamente. A l’image de la « vraie » chevalerie et sous la plume des poètes, l’espèce est en voie de disparition permanente tout au long du moyen-âge central, mais, finalement, depuis sa genèse même.
Dans cette ballade de Blosseville, on ne peut s’empêcher de voir à l’oeuvre ce lointain héritage satirique qui, dés l’émergence de la fine amor et du loyal amant, en soulignait déjà de l’intérieur, la difficulté ou la rareté, et de l’extérieur, la fausseté quand ce n’est pas la fatuité. Ici, du reste, l’auteur du XVe siècle ne prétend même pas entrer dans la compétition. L’exercice résonne plutôt comme une pure poésie de cour légère et drôle, prompte à faire rire un auditoire averti. Blosseville s’y tient à distance de son thème et en observateur pour mieux le moquer. Il y dépeint un univers fantastique et presque surréaliste (avant l’heure) qui, encore aujourd’hui, fait mouche et nous arrache un sourire.
Une ballade médiévale de Blosseville
« Quant tous amans seront loyaux«
Vous verrez toutes les rivieres, Les boys et les forestz bruler, Les champs aussi et les bruyeres, Les poissons tous en l’air voler, La mer tharir, les chiens parler, Buglez* (jeune boeuf, veau) courir mieulx que chevaulx, Enfans d’un an bien tost aller, Quant tous amans seront loyaux.
Toutes langues seront ouvrieres, De bien savoir conseil celer; Partout seront d’or les minieres, Les chievres sauront bien filler, Dieu fera les mons avallers, Les gens ne feront plus de maulx, Rien ne verrez dissimuler, Quant tout amans seront loyaulx.
Dyamans dedans les carrieres, Verrez aulx oliphans tailler, Les aneaux en toutes manieres, Au drommadoires esmailler, Les cerfs pour courre reculler, Les ours porter les grans chasteaulx, Chacun verrez esmerveiller, Quant tous amans seront loyaulx.
Prince, vous verrez batailler Encontre les loups les aigneaux, Les flebes les fors detailler* (mettre en pièces), Quant tous amans seront loyaulx.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-Âge sous toutes ses formes
Sujet : fêtes, animations médiévales, compagnies médiévales, moyen-âge festif, marché médiéval. Lieu : Normandie, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté Evénement: Médiévales d’ici et d’ailleurs Dates: du 9 au 11 août 2019
Bonjour à tous,
Comme chaque semaine, voici une sélection de fêtes médiévales ou d’animations évocatrices du Moyen-âge qui vous attendent ce week end, aux quatre coins du territoire.
Les Médiévales de Colmars les Alpes
Lieu : Colmars les Alpes, Alpes-de-Haute-Provence,
Provence-Alpes-Côte d’Azur Dates : les 9, 10 et11 août 2019
Campements, musiques, théâtre de rue, animations médiévales variées, défilés. Banquet animé, le samedi, suivi d’un spectacle de feu.
Lieu : Saint-Antoine l’Abbaye, Isère, Auvergne-Rhône-Alpes Dates : les 10 et 11 août 2019
Grande fête dans cette belle cité médiévale, animations, marché médiéval et artisanal. 23 compagnies médiévales et troupes sont attendues pour animer le site de leur passion, leurs spectacles et leurs facéties
Lieu : Ferme du Châtel, Provins, Seine-et-Marne, Île-de-France Dates : les 9, 10 et 11 août 2019
En plus de l’habituelle grande fête médiévale de Provins, ce festival se propose d’honorer quelques grands auteurs de Moyen-âge. Cette édition sera notamment consacrée à Chrétien de Troyes et à la matière bretonne, autrement dit aux légendes arthuriennes. Viendront s’y ajouter des animations débridées sur le thème du médiéval fantastique, de la féerie, et des mondes de l’imaginaire.
Joutes équestres & animations médiévales au château de Rivau
Lieu : Château du Rivau, Léméré, Indre-et-Loire,
Centre-Val de Loire Dates : les 10 et 11 août 2019
Ce week-end, le château de Rivau se propose de vous faire revivre le temps des tournois. Ses nobles chevaliers y affronteront ceux du château de Langeais dans un tournoi en armure, à la façon du XVe siècle. Sur place également : campement d’époque, spectacles, jeux et contes, parades, ateliers artisanaux par les nombreuses compagnies médiévales et artistes invités pour l’occasion. Un marché et ses échoppes vous y attend aussi.
Grande fête médiévale au Château Guillaume le Conquérant
Lieu : Falaise, Calvados, Normandie Dates : les 10 et 11 août 2019
La 17e édition de cette médiévale sera sur le thème de la chevalerie et vous pourrez y assister à de nombreux spectacles équestres, dont des joutes. Egalement sur place, démonstrations d’engins de siège, musique médiévale, farces et théâtre comique, etc… Cette année, le marché médiéval a été également agrandi.
Compagnies médiévales : Cow Prod & Cie – Cie Trébuca – Créalid – Celestiae – Saltabraz – Battle of Color – Nessamelda – Eutrapélia – Accromédiévoile – Aisling 1198 – La Confrérie de l’Arc en Main
Campement Jeanne d’Arc au château de Meung-sur-Loire
Lieu : Château de Meung-sur-Loire, Loiret, Centre-Val de Loire Dates : les 10 et11 août 2019
Le parvis du château de Meung reviendra ce week-end en l’an 1429. Les soldats de Jeanne d’Arc et leur campement vous y transporteront dans le temps. Au programme, récits de combats épiques, découverte de la vie militaire des débuts du XVe avec ses armes, armures et son artillerie. Egalement découverte de la vie sociale du camp (repas, etc…)
Lieu : Jaujac, Ardèche Auvergne-Rhône-Alpes Dates : les 10 et 11 août 2019
C’est, cette fois, en Ardèche que le Festival Féerika s’invite. Il suivra la recette qui lui a réussi jusque là en mêlant l’évocation médiévale, au monde fantastique et féerique, mais encore au Steampunk et au Cosplay dans un style très outre-atlantique.
En plus des diverses animations, il y a aura aussi, sur place, un espace salon du livre pour rencontrer des auteurs et illustrateur du secteur. A l’habitude des artisans proposeront leur produits inspirées des mondes de l’imaginaire et du médiéval-fantastique.
Lieu : Saint Haon le Châtel, Loire, Auvergne-Rhône-Alpes Dates : les 10 et 11 août 2019
Il s’agira, ce week end de la 13ème édition de cette fête. Au programme, marché médiéval, concerts de musique médiévale avec le duo Calluna et la Compagnie Yachirym, mais aussi danses et musiques traditionnelles. Egalement conférences, expositions et nombreux ateliers de savoir-faire et de métiers du Moyen-âge.
Sujet : légendes arthuriennes, cinéma, Excalibur, Merlin, citations médiévales, citations autour du Moyen-âge Période : Moyen-âge central, haut moyen-âge Film : Excalibur (1981) Réalisateur : John Boorman
« Les jours de ceux de notre espèce sont comptés. Le Dieu unique s’en vient pour chasser les multiples dieux. Les esprits des bois et des ruisseaux se font silencieux. C’est la marche des choses. Oui… Le temps est venu des hommes et de leurs manières. »
« The days of our kind are numbered. The one God comes to drive out the many gods. The spirits of wood and stream grow silent. It’s the way of things. Yes… it’s a time for men, and their ways. »
Merlin (Nicol Williamson), citation extraite de Excalibur, John Boorman
De la Morte d’Arthur de Malory
au 7ème art de John Boorman
Bonjour à tous,
n 1981, le réalisateur John Boorman s’attaquait aux légendes arthuriennes avec un long métrage titré Excalibur, et demeuré, encore à ce jour, célèbre pour bien des cinéphiles, amateurs ou non de Moyen-âge.
Empreint de lyrisme, avec des dialogues finement ciselés et des scènes d’action percutantes, le long métrage se signait aussi par la qualité de ses acteurs et de son casting. Ecrit à deux mains par John Boorman et Rospo Pallenberg, le scénario était directement inspiré de l’ouvrage médiéval La morte d’Arthur de Thomas Malory, daté de la deuxième moitié du XVe siècle. Cette oeuvre compilait plusieurs sources arthuriennes de provenance diverses, réinterprétées et remaniées par son auteur ; elle est toujours considérée par de nombreux spécialistes, comme un des premiers grand roman arthurien moderne.
A partir de cette matière de choix, Boorman (en photo ci-contre) et son grand complice d’écriture créèrent une oeuvre cinématographique épique et finalement majeure. Pour un grand nombre de passionnés de moyen-âge et de matière arthurienne, Excalibur entra directement au panthéon des longs-métrages de référence sur ces sujets. Aujourd’hui encore, il fait figure de film emblématique pour qui s’intéresse au cinéma du début des années 80.
« Forged by a god. Foretold by a wizard. Found by a king. »
« Forgée par un Dieu, prédit par un Magicien, trouvée par un roi » (slogan présent sur l’affiche d’Excalibur)
Avec, Excalibur, le réalisateur anglais allait marquer les esprits et même, à sa manière, relancer l’intérêt d’une partie du grand public pour les légendes arthuriennes. Si cette production anglo-américaine suscita, peut-être, des vocations d’historiens ou de futurs médiévistes, elle lança assurément la carrière de certains acteurs dont le moindre n’est pas Liam Neeson. Il y incarnait le rôle de Gauvain, aux côtés d’autres jeunes premiers qui devinrent, plus tard, eux aussi, des pointures du cinéma américain.
De son côté, Nicol Williamson (1936-2011), dans le rôle de Merlin l’enchanteur, n’en était déjà plus à ses premiers pas, au moment du tournage. Grand acteur britannique de formation classique, à la longue carrière cinématographique, il s’était aussi illustré sur les planches, dès ses débuts, dans de nombreux rôles shakespeariens. On retrouve, du reste, de ce classicisme dans son incarnation de Merlin à l’écran : mystérieux, insaisissable, surpuissant et empreint aussi, par instants, d’une grande théâtralité.
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