
Période : moyen-âge central
Média : vidéo-documentaire, mondes 3D, Des racines et des ailes, France 3.
Production : IZIgraph Patrimoine
Bonjour à tous,

Pour qui s’est déjà rendu sur place pour visiter les ruines de ce qui reste de Montségur, la hauteur à laquelle est bâtie la forteresse sur son piton rocheux (ou son pog en bon languedocien) ne peut que faire forte impression. Ses murailles ou ce qu’il en reste, qui sont en réalité les vestiges d’un château construit postérieurement à celui qui subit le terrible siège des années 1240, plafonnent, en effet, à près de 1 200 mètres d’altitude sur un dôme de calcaire qui, un peu à l’image des hauteurs du château de Foix, semble avoir été planté là, depuis des temps immémoriaux, dans l’attente qu’on y juche une forteresse.
Arrivé au pied de cet étonnant relief, on ne se surprend pas que ce mythique château de Montsegur, dernier bastion d’une communauté cathare alors encore significative en nombre ait pu donner tant de fil à retordre aux armées des croisés chrétiens qui, avec la bénédiction des papes et des rois avaient entrepris, au milieu du XIIIe siècle, de mettre fin à une hérésie, elle-même chrétienne. Au moment du siège de Montségur en 1243, une grande majorité des cathares a abjuré, a été décimée ou bannie des terres du Languedoc ou a même fui pour se réfugier vers la Catalogne ou vers l’Italie et la Lombardie notamment),
Une expédition à l’assaut de l’Histoire



Quand, en ce début d’année 1243, les quelques cinq mille hommes de l’armée du Sénéchal de Carcassonne Hugues des Arcis, accompagnés de l’archevêque de Narbonne, Pierre Amiel, se regroupent au pied du piton de calcaire en vue de l’assiéger, c’est, en réalité un château et un seigneur chrétien auxquels ils font face, même si ce lieu est devenu, depuis plus de dix ans déjà, un haut lieu du catharisme. Le seigneur auquel la forteresse appartient, un noble occitan du nom de Raymond de Péreille, a, en effet, concédé, en 1230, à l’évêque cathare Guilhabert de Castres de faire de Montségur la tête de pont et le siège de l’église cathare.
1230 Montségur haut lieu du catharisme

Même si cette idée peut faire grincer des dents, certains historiens et juristes avancent en effet que la création de l’inquisition et l’instauration d’une démarche inquisitoriale représentèrent un « progrès » en terme de procédure par rapport à la situation précédente. Si on la compare avec les abus et les massacres auquel la croisade avait donné lieu – on se souvient du siège de Béziers et du passage par le fer de populations entières, sans aucune forme de procès – il ne fait pas tellement de doute que ce fut le cas. D’après les sources historiques, on sait aujourd’hui encore que les inquisiteurs trouvaient bien plus de satisfactions dans l’abjuration par les cathares de leur foi et dans leur retour dans le troupeau des brebis catholiques que dans leur crémation. Or, il semble que, de son côté, la justice civile en faisait moins de cas, étant de nature plus expéditive dans son 
« L’Inquisition substitue à la procédure accusatoire publique une procédure d’office totalement secrète, à huis clos et sans avocat. Malgré ses aspects arbitraires, elle offre autant de garanties que les justices traditionnelles, qui soumettent les accusés à une présomption de culpabilité et les obligent à subir l’épreuve, fort aléatoire, du fer rouge, ou d’autres de même style, pour prouver leur innocence. Les enquêtes fouillées et exhaustives des inquisiteurs laissent ses chances à l’accusé, s’il n’est pas coupable, et les faux témoins encourent la prison perpétuelle. L’Inquisition prononce cependant des châtiments sévères : la remise au bras séculier – c’est-à-dire le bûcher –, la prison, qu’elle instaure comme peine afflictive, le port de signes infamants – des croix, homologues à la rouelle des juifs. Elle recourt à des techniques modernes : elle se constitue une mémoire écrite, fortement structurée, avec des répertoires commodes, révolution analogue à celle de l’informatique. »
jean-Louis Biget : Catharisme et Cathares en Languedoc
Du reste, comme l’église ne pouvait pas mettre en oeuvre les sentences d’ordre punitives, c’est bien sur la justice civile que les inquisiteurs allaient s’appuyer pour faire avaliser leurs décisions. Si cette dernière ne s’y était pas pliée, aucun bûcher n’aurait sans doute été allumé, ni aucun cathare emmuré mais l’Europe médiévale est politico-religieuse, comme les couronnes le sont, et il est alors difficile de tracer clairement les frontières entre les deux. Disant tout cela, on comprend bien qu’il n’est pas question ici de justifier quoique ce soit, mais simplement d’être réaliste sur les motivations et les forces en présence, au vue du contexte historique et politique du XIIIe siècle. Bien sûr, pour beaucoup, il aurait été plus simple que l’appel à la croisade n’ait pas été lancé, que l’inquisition n’ait pas été créée, que l’église en reste là avec le catharisme, mais la machine était lancée et il semble bien que rien n’aurait pu alors la faire reculer. Il ne s’agissait plus depuis longtemps pour Rome, de laisser courir l’hérésie cathare mais de l’éradiquer.
Un climat d’occupation

De son côté, la victoire politique étant une chose, Grégoire IX entreprit de continuer la traque des cathares par ses propres représentants. Alléguant que les évêques étaient trop occupés pour conduire cette tâche, il confia l’inquisition à l’ordre mendiant des dominicains qui s’étaient signalés, un peu avant, dans le Languedoc par leur démarche de prêche et de prédications, moins fastueuse et plus dépouillée que celle des autres représentants de l’église d’alors. L‘ordre monastique était d’ailleurs né, en grande partie, de l’expérience et des tentatives de son fondateur, Dominique de Guzmán (Saint-Dominique) pour rallier les adeptes du catharisme à une foi chrétienne plus proche des origines. Quoiqu’il en soit, par cette inquisition, Rome acheva d’ajouter à l’humiliation des seigneurs du pays d’Oc et au climat de tension et de peur qu’avaient généré les croisades autant que l’intrusion des seigneurs et des gens du nord sur les terres languedociennes, en créant sur la durée un climat de persécution et de délation au sein des populations.
L’organisation de Montségur après 1230:
Eglise cathare et chevaliers faydits


A l’image de la garnison qui se trouve alors sur place et des hommes dont il s’est entouré, Pierre-Roger de Mirepoix est un chevalier et seigneur languedocien « faydit ». Il s’est vu confisquer ses biens et ses possessions en 1209 par Simont de Monfort, soit le château de Mirepoix, pour son implication aux côtés des albigeois dans les conflits. Il le reprendra en 1223 pour le perdre à nouveau sur l’ordonnance royale de 1229. Dépossédé de tout par deux fois, si l’on admet que cette croisade fut en réalité une guerre de conquête tout à la fois géo-stratégique, politique, économique et religieuse et on ne peut guère faire autrement au vue de ses conséquences historiques concrètes sur le terrain, du point de vue languedocien, l’homme deviendra un résistant.
A propos du faidiment
Sans être soi-même cathare, il suffisait alors de s’en déclarer protecteur ou de ne pas vouloir participer volontairement à la croisade ordonnée par Rome pour tomber sous le coup du faidiment et de nombreux nobles languedociens étaient de fait tombés sous le coup de cette mesure. Elle n’était pas définitive et pour récupérer ses terres, il « suffisait » en passant par les instances de Rome ou en s’adressant directement au pape, d’abjurer si l’on était cathare et, dans tous les cas de figure, de rejoindre les rangs de la croisade pour lutter activement contre l’hérésie. Facile à dire mais sans doute plus difficile à faire au vue du contexte. Pourquoi?
Nous aborderons toutes ces questions dans l’article suivant. En attendant je vous souhaite une excellente journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.









Sujet : mottes castrales, archéologie médiévale, château à mottes, vie médiévale,
médiévale qu’on pouvait y croiser.
encore une forte densité démographique et continue de s’inscrire fortement dans sa ruralité. Au juger du nombre de mottes construites entre la fin du XIe et même jusqu’au XIIe siècle sur les terres de la France actuelle, on peut supposer qu’un certain nombre d’entre elles se sont retrouvées dans ce cas de figure.









Sujet : mottes castrales, châteaux à mottes, châteaux de bois, documentaire historique, 3D, reconstitution historique
quotidiennes, En attendant, je vous invite à redécouvrir ou même à découvrir le premier épisode pour le cas où vous l’auriez manqué lors de sa première publication dans le courant du mois de juillet. Il y est question de contexte historique, d’invasions barbares et de bien d’autres choses encore et nous espérons que vous l’apprécierez.
nous y présentons se veut donc réaliste et se situe, au moins, dans l’ordre des possibles. L’idée étant de nous fournir un support viable et ludique pour aborder le sujet des châteaux à mottes de manière sourcée et sérieuse. Comme l’intérieur du Donjon s’inspire d’une tour de bois décrite dans les chroniques du curé d’Ardre, le monde en question se situe au milieu du XIIe siècle, et en 1170 pour être plus précis. Dans l’idée, cette motte castrale est construite depuis déjà quelques cinquante ans au moment où nous la découvrons.
Sujet : Abbaye de Clairvaux, Abbayes cisterciennes, Bernard de Clairvaux, Règle de Saint-Benoit
u côté réalisation, c’est la société 

Du seul côté de ses frères cisterciens, on lui prête d’avoir participé au renouveau de l’ordre puisque, alors qu’il construisait Clairvaux, Citeaux déclinait déjà. Il laissa d’ailleurs derrière lui, à sa mort, plus de cent soixante maisons fondées par son abbaye sur les trois cent cinquante que l’ordre cistercien totalisait.
dans le cheptel de l’église officielle. Il fut encore, dit-on, fortement engagé et partie-prenant de la deuxième croisade pour laquelle son Sermon de Vezelay est souvent présenté comme le réel déclencheur, l’appel du pape l’ayant précédé n’ayant pas été entendu
