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Un conte médiéval « moderne » par des troubadours catalans

Sujet : troubadour et trouvère, conte médiéval
Type de musique : folk médiévale, folk catalan
Groupe : Esquirols (les écureuils)
Auteur de la chanson : Joan Vilamala
Période :  moyen-âge imaginaire, monde féodal
Tiré de : album « Fent Cami » sorti en  1975

Le conte médiéval folk d’Esquirols 

Nous continuons aujourd’hui notre ballade dans le moyen-âge rêvé ou imaginaire avec une pièce de musique et un conte évocateurs du monde médiéval mais plus moderne que véritablement anciens.

Les langues des troubadours du moyen-âge

O_lettrine_moyen_age_passionn peut difficilement éviter les langues provençales  ou encore le vieux français quand on s’intéresse de près aux auteurs, poètes, trouvères ou troubadours du moyen-âge. Or, dans le berceau de nos langues latines, il en est une encore bien vivante qui court de l’Espagne au Sud de la France et qui est le Catalan.

La Catalogne au Moyen-âge, Anton van den Wyngaerde 1563

Attachée autant à la défense de sa langue qu’à celle de sa propre culture, la Catalogne se passionne beaucoup de moyen-âge et d’Histoire et à travers ces thèmes de sa propre histoire et ses propres racins. L’avocat et écrivain Ildefonso Falcones, à qui l’on doit un certain nombre de beaux romans historiques ayant pour théâtre la Catalogne et, notamment, la cathédrale de la mer, est bien loin, en effet, d’être le seul à se passionner de ces questions et nombre d’amis troubadour_trouvere_monde_medieval_moyen_age_feodal_enluminurecatalans pourraient vous surprendre tant ils sont intarissables sur ces sujets. Pour toutes ses raisons, c’est un plaisir pour nous de vous faire partager, aujourd’hui, ce « conte médiéval » catalan, sur une musique et un texte moderne aux accents anciens et qui nous vient d’un groupe catalan mythique des années soixante-dix. Ils s’appellent « Esquirols » (les « écureuils ») et pour vous faire apprécier pleinement cette belle chanson, nous nous sommes fendu d’en traduire et d’en adapter les paroles en français.

conte_medieval_catalan_moyen-age_passion_vilains_seigneur
Moyen-âge et monde féodal : serfs moissonant le blé dans leur champ


Traduction libre  du  « conte médiéval »


Je vous propose, ici, une traduction « libre » de ce conte, en ce sens que j’ai revu quelques tournures pour la rime et pour l’adapter, autant qu’il était possible de letroubadour_menestrel_moyen-age_conte_medieval_esquirols faire, sans le dénaturer.  Peut-être vous plaira-t-il de vous y essayer, à l’occasion d’une veillée entre amis  ?

L’histoire se passe donc durant le moyen-âge féodal et nous parle d’un seigneur et baron abusif, mauvais et cupide, dont le peuple finira par se défaire à l’aide d’un troubadour. Le petit ménestrel itinérant leur donnera, en effet, avec une simple chanson, la force de se soulever.


Temps era temps hi havia
en un poblet medieval
un baró de mala jeia
que a tothom volia mal

Il était, il y avait une fois
dans une ville médiévale
un baron méchant et mauvais
Qui à  tous voulait du mal

Amb carrossa d’or i plata
passetjava tot superb
pel seu terme que moria
d’esquifit i famolenc

En  carrosse d’or et d’argent
Il passait tout fier de lui
sur ses terres qui mouraient
de faim et de rachitisme

Xics i grans mig morts de gana
li sortien al seu pas
demanant-li amb ulls plorosos
que tingués d’ells pietat

Jeunes et Vieux moitié mort de faim
sortaient tous sur son chemin
l’implorant les yeux embués
qu’il les prenne en  pitié

Però ell somreia, i burleta
els cridava amb veu de tro:
« A pencar males abelles,
necessito molt més or »

Mais lui souriait et se moquait
Leur criant d’une voix de tonnerre
« Au travail, mauvaises abeilles
J’ai besoin de bien plus d’or »

Els diumenges a la tarda
organitzava un gran joc.
« Villageois venez à la fête,
Vilatans vinga a la festa,
a la festa de la mort »

Les dimanches après-midi
Il organisait un grand jeu
« Villageois, venez à la fête,
A la fête de la mort »

« Vull setze joves per banda
amb espases i garrots
a fer d’escacs a la plaça
i que guanyin els més forts »

Je veux seize jeunes en bandes
avec épée et bâtons
croisant le fer sur la place
et que gagne le plus fort!

Xics i grans mig morts de pena
li sortien al seu pas
demanant-li amb ulls plorosos
que tingués d’ells pietat

Jeunes  et Vieux moitié mort de peine
Sortaient tous sur son passage
L’implorant les yeux mouillés
Qu’il les prenne en pitié

Però ell somreia, i burleta
els cridava amb veu de tro:
« A jogar batua l’olla,
que a mi m’agrada aquest joc »

Mais lui souriait et se moquait
Criant d’une voix de tonnerre
« Tous au jeu, Diables de vous,
A moi ce jeu plait beaucoup »

Un juglar passà pel poble
avançada la tardor
que amb senzilla veu cantava
i així deia la cançó:

Au village vint un menestrel
Tandis qu’avançait l’automne
qui d’une voix simple chantait
Et ainsi son chant disait

« Ai! del poble, ai! de la vila
que té un lladre per senyor
si vol pau que sigui justa
l’haurà de guanyar amb suor »

Hélas, gens  du    peuple! Hélas gens de la ville
Qui avez un voleur pour seigneur
si vous voulez paix et justice,
les devrez gagner par la sueur

Xics i grans tots l’escoltaven
li donàven la raó
els neixia l’esperança
van anar a trobar el baró

Jeunes et vieux  l’écoutèrent
Et raison il lui donnèrent
Une  espérance était née
Et baron s’en furent trouver

Però ell somreia, i burleta
els cridava amb veu de tro:
« Us faré tallar una orella
si escolteu el trobador »

Mais lui souriait et se moquait
Criant d’une voix de tonnerre
« Je ferais couper l’oreille
de qui écoute ce trouvère »

Els vilatans es negaren
a pagar més els tributs,
a palau armats anaren
i parlaren sense embuts:

Les villageois refusèrent
de payer plus de tributs,
Au palais venus armés,
Ils parlèrent sans retenue

« No et volem per baró nostre,
no et volem ves-te’n d’aquí
que si et quedes ai! de tu,
a la forca has de morir »

Ne te voulons pas pour Baron, 
pars d’ici, ne te voulons plus,
car si tu restes, Hélas!
tu devras mourir pendu

Xics i grans tots a la una
li cantaven la cançó,
« Ai! del poble, ai! de la vila
que té un lladre per senyor »

Jeunes et vieux tous ensemble
entonnèrent la chanson
Hélas, du peuple, Hélas de la ville
qui avez  un voleur pour seigneur

I ell callava, i de ràbia,
se li corsecava el cor
mentre el poble repetia
la cançó del trobador:

Et lui  se tut, et de rage
son cœur se consuma
tandis que tous entonnaient
la chanson du troubadour

« Ai! del poble, ai! de la vila
que té un lladre per senyor
si vol pau que sigui justa
l’haurà de guanyar amb suor »

Hélas du peuple! Hélas de la ville!
Qui avez un voleur pour seigneur
Pour avoir paix et justice,
les devrez gagner par la  sueur.


Une très belle journée à tous!

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com

« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C

La saga du trône de fer de Georges RR Martin

games_of_thrones_livres_medieval_fantastique_fantaisieSujet : romans, livres, série télévisée, médiéval fantastique ou fantaisie
Genre : aventure, guerre et jeux de pouvoirs.
Auteur : GRR Martin
Titre : « le Trône de Fer », la saga
Titre original : « A Song of Ice and Fire », « Games of thrones » pour la télévision (HBO)
Editeur : Pygmalion et J’ai lu
Sortie : de 1996 à ce jour.

Bonjour à tous,

‘est aux romans et livres de GRR Martin que nous dédions cet article, même si, inévitablement, on ne peut en parler sans parler de son adaptation télévisuelle tant elle rencontre un succès énorme au niveau mondial. A l’image de la sérié télévisée, la saga écrite n’est pas encore tout à fait achevée, mais elle est déjà bien avancée et son adaptation au petit écran en refait chaque année, un sujet d’actualité brûlant jusque dans le monde du livre. A noter que son auteur aura consacré au  « trône de fer » déjà plus de vingt cinq ans de sa vie, puisque le premier livre de la saga a été édité en 1996 et qu’il l’avait écrit en 1991.

SUSPENSE QUAND TU NOUS TIENS

En réalité, je suis, comme beaucoup, entré dans cette saga livresque à partir de la série télévisuelle. C’est assez rare que je fasse les choses dans ce sens, préférant généralement toujours faire l’inverse, soit lire d’abord et, éventuellement après, voir les adaptations  à l’écran des oeuvres écrites.  Je trouve, en effet, que l’on entre mieux dans un livre quand l’imagination n’est pas encore figée dans des imagesgames_of_thrones_livre_medieval_fantaisie_pigmalion toutes faites. On a alors tout loisir de se les fabriquer soi-même et c’est tout l’intérêt de la lecture d’ailleurs; c’est un acte alchimique entre deux imaginations ou esprits qui se rencontrent et c’est surement pour cela que ceux qui lisent aiment cela, autant qu’ils aiment souvent « l’objet » livre lui-même; lire restera toujours un acte magique. D’un point de vue psychologique, le roman creuse également bien plus ses personnages là où, souvent,  un simple film  ne fait qu’en effleurer la surface par la nécessité qu’il a de couper dans le texte pour en extraire un scénario finalement assez court en pages, quand on le compare à un livre de taille moyenne. (photo ci-dessous l’écrivain Américain du Trône de Fer, Georges RR Martin).

L'auteur GRR MARTINCela étant dit, il faut tout de même rendre justice aux séries télévisées découpées en « saison » dont la longueur offre une bonne solution pour coller à l’oeuvre écrite et rattraper ainsi des détails ou certains traits des personnages qu’un long métrage n’aurait pas permis d’aborder. Le pendant de cela est que ce format ménage une dépendance incommode et un suspense qui, souvent, pèse d’une semaine sur l’autre, dans l’attente du prochain épisode, et pire, d’une année sur l’autre, dans l’attente de la « nouvelle saison ». Personnellement, je me sens toujours un peu otage de ce genre de formules que ce soit à la télévision ou au cinéma. J’attends donc en principe toujours que tout soit sorti et fini avant d’acquérir les DVDs.

Dans le cas du trône de fer, j’ai toutefois dérogé à la règle sur les conseils de personnes de mon entourage qui, connaissant ma passion pour le monde médiéval, ne se lassaient pas de me vanter les qualités de la série télévisuelle. Je m’y suis donc plongé en faisant l’acquisition des DVD’s. Nous étions alors à la fin de la saison trone_de_fer_serie_tele_dvd_HBO_moyen_agetrois. A leur décharge, la série télévisuelle est excellente et, après avoir vu les trois premières saisons d’un coup, je l’ai donc prise en route jusqu’à la fin de la saison cinq. Fatalement, arrivé là, frustré une fois de plus de rester sur ma faim, je décidais de m’atteler à la lecture de ce « trône de fer » dans le texte. (ci-contre la photo du coffret DVD de la série chez HBO).

LE RESUME DE L’HISTOIRE

Je serais court sur le résumé de l’histoire parce que ceux qui ont vu la série la connaissent et ceux qui ne l’ont pas vu n’ont pas vraiment besoin d’en  savoir énormément pour se plonger dans les livres. Pour ceux qui regardent la série télévisée, comme pour les autres d’ailleurs, je précise que vous ne trouverez ici aucun « spoil ».

La Carte du « Trône de fer »

L'univers du Trône de fer
L’univers du Trône de fer (Games of Thrones) de Georges RR MARTIN

Sur les territoires (fictionnels) de Westeros et d’Essos,  et dans un temps que seul connaît le médiéval fantastique et qui n’est donc pas daté précisément, se tiennent sept royaumes, qui sont aussi des grandes familles, régions et cultures. L’organisation y est résolument féodale. Par le passé, l’union de ces sept régions et familles a été mise en place et une paix relative s’est maintenue dans ce que l’on a appelé et que l’on continue d’appeler  « le royaume des sept couronnes » mais cela ne durera pas et les tensions vont bientôt gronder et menacer cette paix et son équilibre fragile.

Lutte et jeux de pouvoir
au royaume des Sept couronnes

Juché sur le « trône de fer » depuis lequel il gouverne les sept couronnes, le roi Robert Baratheon a vieilli et n’est plus à la hauteur de la tâche. Des complots s’ourdissent dans son dos pour la prise de pouvoir et, pour les déjouer, autant que pour l’assister dans la conduite du royaume, il nommera  comme « la main du roi » son vieux compagnon de bataille « , », le seigneur du royaume du nord. Mais le poison continuera pourtant de se distiller dans le royaume et la nouvelle main du roi dérange. Eddard Stark le_trone_de_fer_moyen-age_passion_medievaledécouvrira bientôt, en effet, un terrible secret sur les héritiers de du roi Robert Barathéon qui leur coûtera cher à tous deux. Le roi mourra, en effet, bientôt d’un « accident de chasse », dit-on, et cet événement mettra définitivement en péril l’équilibre de la paix à Westeros et sera le détonateur de l’ensemble des luttes de pouvoirs et des intrigues de la saga du « trône de fer ».  Personnage aussi obscure qu’impitoyable, la Reine Cersei y est-elle mêlée? Il faut dire que sa lignée, les Lannister, une famille honnie de presque tous, semble capable de tout, et même surtout du pire, pour assouvir ses ambitions. Les trois générations, du grand-père jusqu’au petit-fils (jeune héritier tyrannique et immature, mis à la hâte sur le trône), ont toujours, en effet, convoité le pouvoir, dusse être à coup de manoeuvres politiques ou dans le sang. Seul semble les garder de la folie totale, le plus raisonnable d’entre eux, Tyron Lannister, dit « le lutin », homme de petite taille, grand par l’âme et l’intelligence, mais qu’à peu près l’ensemble du clan semble s’accorder à détester.

Un Héritier et  trois dragons pour le Trône de fer

dragon_princesse_trone_de_fer_monde_médiévalEt tandis que bien des nobles de Westeros convoiteront secrètement ou réclameront ouvertement le « trône de fer »,  deux autres dangers planent et menacent Westeros. Sur le grand territoire de Essos, on conte, en effet, que se dressera bientôt l’héritier légitime du roi Aerys II Targaryen, roi devenu fou, dit-on, souverain des sept couronnes avant que Robert Baratheon ne  le tue de sa main et ne se juche  lui-même sur le trône,  Cet héritier légitime posséderait des dragons et viendrait bientôt, avec leur aide, réclamer son due et son trône, ce que personne ne croit vraiment, car toute trace de créatures magiques a disparu depuis bien longtemps de ces terres.

La garde de nuit et  les « autres »

Dans le nord également, un autre danger, peut-être même plus grand encore menace de mettre en péril non seulement le trône de fer mais aussi bien des vies  dans les  sept royaumes, en frappant quiconque se trouvera sur son chemin. D’étranges créatures, « les autres », qui porteraient en elles un froid glacial pourraient, en effet, s’y éveiller la nuit, changeant les vivants en morts qui revivraient bientôt, transformés à leur tour en zombies sanguinaires, et alors,  un long et interminable hiver reviendra, qui cachera, en son sein, cette mort blanche. medieval_fantaisie_games_of_thrones_georges_martinMais qui peut croire, là encore, de telles histoires ? Elles font partie de la mythologie lointaine de Westeros et bien peu de gens prête foi à ces vieilles légendes. Pourtant, à la frontière de ce grand nord, on a, par le passé,  construit un mur gigantesque, gardé depuis toujours et en permanence, par « la garde de nuit », une vaillante légion de soldats, pour la plupart repris de justice, et auxquels on a épargné la vie en échange de leur voeu de passer leur vie entière à garder le mur. Et tous, ici, craignent le pire, sachant bien que s’ils ont pour mission d’empêcher les forces rebelles et sauvages  menées par le rebelle « Mance Rayder » et qui menacent, à tout instant,  d’attaquer le mur,  ils ne sont pas là que pour résister à ces envahisseurs humains. Bientôt, ils en sont convaincus l’hiver et la mort blanche reviendra pour réclamer son tribu sur Westeros,

Voilà, en quelques traits, le cadre de l’histoire du « trône de fer » et vraiment pour en faire une synthèse courte, car nous parlons là d’un total de quinze romans et ce monde est complexe tant en intrigues qu’en personnages.

IMPRESSIONS DE LECTURE

Je dois avouer  qu’il m’a fallu empiler quelques pages quand même avant de me retrouver totalement immergé, mais par contre avec grand plaisir, dans cette saga écrite de GRR Martin, pour finir par la lire d’une traite jusqu’à sa fin actuelle. Comme nous le
disions plus haut, il manque encore quelques livres à cette saga pour être terminée. Officiellement, Georges RR Martin dit qu’il lui en reste deux à écrire, mais il est possible que son histoire l’emporte plus loin qu’il ne le pense; nous ne le saurons donc vraiment que quand il en aura terminé.

Une aventure médiévale fantaisie pour tous.

L’écriture de GRR Martin est une écriture factuelle et efficace, caractéristique des romans d’action ou d’aventure anglo-saxons. Je n’ai pas de « snobisme » en lecture et j’aime assez me divertir sans trop me donner de migraines. Qu’on me raconte une histoire ou un conte et me voilà satisfait. C’est un peu comme au cinéma, l’écriture qui réfléchit un peu trop à elle-même en même temps qu’elle s’écrit, ne me détend que très rarement.  Sans contester games_of_thrones_roman_medieval_fantaisie_pigmalionl’intérêt de la haute littérature, bien entendu, disons que c’est une affaire de moment. Au fond aussi, tout cela est un peu comme la nouvelle cuisine. Il n’y a pas de recettes et il faut un vrai talent pour réussir ce genre d’exercice de style, alors, de la même façon que je préfère largement une bonne blanquette de veau traditionnelle réussie à un feuilleté aux truffes au jus de rutabaga et son coulis de framboises mentholé douteux et raté, je préfère un bon roman d’action réussi à un ouvrage prétendument littéraire mais au final pompeux, illisible, et parfois, en plus, mâtiné de cynisme. Encore une fois cela ne me détend pas*

winter_is_coming_trone_de_fer_humour_medieval_fantaisieDonc, tout cela est bien clair, avec le trône de fer, nous voilà en face d’un conte  et si, paradoxalement, c’est peut-être la nature factuelle et dépouillée du style de GRR Martin qui m’a, au premier plan, un peu fait faire la moue, le temps de traverser quelques situations, de trouver les repères et  l’affaire était faite. L’intérêt de la saga du trône de fer se révèle sur la longueur et l’histoire prend vite le dessus sans fioritures inutiles, qui, par ailleurs, sur la longueur aurait peut-être finie par alourdir le tout. Pas de longues pirouettes littéraires donc chez Georges RR Martin, et pas non plus de longues descriptions interminables  mais du coup et, ce faisant, vous ne vous y perdrez pas non plus. (photo ci-contre, je sais, ça n’a rien à voir, mais c’était juste pour voir si vous suiviez, sans compter qu’elles déchirent ces moon boots).

Les personnages

Ce qui compte, en dehors du monde du « trône de fer » lui-même, de sa complexité, de sa taille et de ses conflits, de toutes ces intrigues qui s’entremêlent et finalement de sa grande richesse, ce sont les personnages qui rythment la saga, et, sur la longueur, sont merveilleusement bien creusés, complexes à souhait et ne semblent jamais jugés par leur auteur quelque soit leur actes. Au fil des chapitres, l’oeuvre passe ainsi d’un personnage à l’autre, en restant dans un style impersonnel, qui privélégie le « il » sur le « je » et qui crée cette distance narrative très agréable de l’auteur avec ses personnages. Il y a aussi cette dimension générationnelle des pères ou des mères d’un côté et des fils ou filles de l’autre qui doivent être à la hauteur de leur héritage et en porter le poids, qui donne un rythme particulier à cette saga et en font aussi une oeuvre ouverte à un large public.

Georges RR Martin, auteur facétieux

passion_ecriture_auteur_moyen-age_fantastiqueJe retiens aussi comme impression de fond, le plaisir jubilatoire que semble prendre l’auteur Georges RR Martin à écrire et à nous surprendre en ne tombant pas dans les schémas conventionnels « attendus ». Les héros, quels qu’ils soient, peuvent, à tout instant, mourir et peu lui importe que nous nous y attachions ou pas, ils suivent leur destinée et l’écrivain se laisse guider par les lois de son monde. Passion et plaisir, voila ce que l’on sent dans ce flot de personnages, de cultures et de situations qu’il nous a concocté dans ce « trône de fer ». Nul doute que c’est une histoire qu’il se raconte d’abord à lui-même, mais on ressent aussi de la facétie et de la truculence dans cette écriture, dans les méandres par lesquels il nous oblige à passer pour le suivre.

Alors à lire ou pas, même si on est spectateur de la série?

Oui, largement! Et pas seulement pour compter les points et jouer au jeu des sept différences entre l’auteur de « trône de fer » et les scénaristes de HBO qui adaptent la saga pour le petit écran. L’intérêt va bien au-delà de cela et si vous aimez les romans d’aventure, vous passerez de vrais bons moments sur ses terres imaginaires de Westeros et d’Essos, en compagnie de Georges Martin.

A quand la fin de la saga & le prochain livre  ?

C’est pour bientôt mais de gràce, ne demandez pas à GRR Martin je pense que la question lui sort un peu par les trous de nez pour le dire trivialement! La preuve en image ci-dessous :

monde_medieval_moyen-age_fantaisie_trone_de_fer_livres_grr_martin

Une très belle journée à tous!

Fred
pour moyenagepassion.com

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* Encore une petite couche sur le simple plaisir de lire?

magie_de_la_lecture_roman_medievalJe m’excuse de m’étaler un peu sur ce sujet, mais c’est un fait aussi que nombre d’auteurs/conteurs français de romans à succès sont dédaignés, au mieux ignorés, au pire lapidés, par une certaine critique parce qu’ils ne versent pas dans notre « grande » tradition littéraire française mais s’attellent simplement à conter des histoires par l’écrit.. Au fond, pourtant, si ce ne sont pas leurs critères, pourquoi les juger au prisme d’un filtre dont ils n’ont jamais eu la prétention de se revendiquer? On peut aimer le genre du contes, des histoires et du roman d’action ou d’aventure, sans forcément que tout y soit « hollywoodien » et « attendu » au mauvais sens du terme. J’ai de mon côté en mémoire bien des romans « de gare » qui m’ont fait aimer les trains et mon amour de la lecture de tout temps est aussi dans ceux-là. Il y a peut-être encore en France un espace (médiatique?) à combler de la « Grande » littérature aux « simples » romans, même si j’ai quand même le sentiment que l’on médiatise de moins en moins l’intérêt de la lecture et les livres. Je dis tout cela pour réhabiliter simplement l’acte de lire, quelque soit les goûts du lecteur  car il y en a vraiment pour tous les goûts. En résumé, que vivent longtemps les livres, les salons du livre et la lecture sous toutes ses formes!