ans le cadre du tournage de la nouvelle saison d’une grande série documentaire historique, sa société de production télévisuelle est à la recherche de reconstituteurs pour compléter sa figuration.
Période : XVIe, XVIIe siècle
Le documentaire portera sur la deuxième partie du XVIe siècle et la première moitié du XVIIe et les règnes d’Henri IV (1553 – 1610) et de Louis XIII (1601 -1643). Les reconstituteurs attendus devront être spécialisés et aguerris dans les périodes visées et disposer de l’équipement d’époque : armures, armes ou vêtements.
En terme de tournage, les attentes portent sur des scènes de vie civile et villageoise, mais aussi sur des scènes plus martiales, à pied ou montées : bataille, escorte, etc…
Du point de vue des lieux et dates, les prises auront lieu en Bourgogne-Franche-Comté ainsi qu’en Pays de Loire, entre mi juin et mi juillet. Pour l’instant, la production est en phase de pré-sélection, aussi, si vous êtes intéressés, merci de nous contacter par courriel afin d’obtenir leurs coordonnées, ainsi que la marche à suivre :
Une belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : poésie, épigramme, amour courtois, renouveau, printemps. Période : fin du moyen-âge, renaissance Auteur : Clément MAROT(1496-1544) Titre : « Du moys de May et d’Anne » Ouvrage : œuvres complètes de Clément MAROT, par Pierre Jannet, Tome 3 (1870)
Bonjour à tous,
vec l’arrivée du mois de mai, nous poussons nos pas jusqu’au XVIe siècle, à la rencontre de Clément Marot et de son style poétique incomparable qui, sans l’y réduire, brille tout particulièrement dans les pièces courtes et leur chute.
Nous sommes rendus au siècle de transition qui, de manière conventionnelle pour bien des d’historiens, vit s’éteindre le moyen-âge pour laisser place à la renaissance. Pourtant, on ne gomme pas si facilement 1000 ans d’histoire ; le monde médiéval et son esprit auront encore de beaux restes et de beaux jours devant eux. Entre autre thème, l’amour courtois, né dans son berceau, continuera, pour longtemps, d’inspirer l’expression amoureuse littéraire et nombre d’exercices poétiques. Avec son talent habituel, le poète de Cahors s’y adonne dans cet épigramme. Au renouveau printanier (référence clairement médiévale et courtoise), il engage un dialogue avec le mois de mai et ses floraisons pour louer la dame de son cœur, en lui faisant le plus beau des compliments.
Du moys de May et d’Anne
May, qui portoit robe reverdissante, De fleur semée, un jour se meit en place, Et quand m’amye il veit tant fleurissante, De grand despit rougit sa verte face, En me disant : « Tu cuydes qu’elle efface, A mon advis, les fleurs qui de moy yssent (1); » Je luy respons : « Toutes tes fleurs perissent Incontinent (2) qu’yver les vient toucher; Mais en tous temps de ma Dame fleurissent Les grans vertus, que Mort ne peult secher.
(1) sortent, surgissent (2) Aussitôt, dès l’instant que
Une belle journée.
Fred
Pour Moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : poésies courtes, dizain, poésie de cour, renaissance. amour courtois, Période : XVIe, renaissance, fin du moyen-âge Auteur : Mellin Sainct-Gelays, Mellin de Saint-Gelais
ou Melin (de) Saint- Gelais (1491-1558) Ouvrage : Les poètes françois depuis le XIIe siècle jusqu’à Malherbe Tome II Pierre René Auguis (1824)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous proposons une nouvelle poésie courte datée de la toute fin du moyen-âge et même de la renaissance.
Si l’on voulait prendre un raccourci commode, bien que certainement un peu abrupt, c’est une période qui va voir coexister et même, parfois, s’opposer une poésie de cour légère, voir primesautière qui se signe par une recherche du bon mot, de la bonne chute (voir La fleur de poésie françoyse) à une autre poésie aux ambitions plus élevées, qui entend bien faire le deuil du moyen-âge et qui prend, il faut bien le dire, son rôle très au sérieux. Cette dernière sera représentée par les auteurs de la Pléiade. Inspirés par les sonnets et le legs de Pétrarque, ils se réclameront résolument des auteurs antiques. De l’autre côté, celle qui ne rougit pas de se faire, par endroits, plus divertissante et qui renie, sans doute moins aussi, certaines de ses racines médiévales, on trouvera comme chefs de file Clément Marot et Mellin de Saint-Gelais.
C’est à ce dernier que l’on doit le dizain du jour. Nous l’avons tiré d’une excellente anthologie de la poésie française des débuts du XIXe, signée de la main de Pierre-René Auguis. Saint-Gelais y chante avec élégance les déboires d’un amant tourmenté qui ne sont pas sans évoquer sur le fond les affres sentimentaux auxquels l’amour courtois des siècles précédents nous a largement accoutumé.
Dixain
SI j’ai du bien, hélas ! c’est par mensonge, Et mon tourment est pure vérité : Je n’ai douceur qu’en dormant et en songe, Et en veillant, je n’ai qu’austérité : Le jour m’est mal, et bien, l’obscurité : Le court sommeil ma dame me présente, Et le réveil la fait trouver absente. – Ah ! pauvres yeux, où estes-vous réduits ? Clos, vous voyez tout ce qui vous contente, » Tandis qu’ouverts, ne voyez rien qu’ennuis.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : poésie satirique, morale, poésie médiévale, poète breton. devoirs des princes, miroirs des princes, poésie politique, auteur médiéval, Louis XI Période : moyen-âge tardif, XVe siècle Auteur : Jean (Jehan) Meschinot (1420 – 1491) Manuscrit ancien : MS français 24314 bnf Ouvrage : Les lunettes des Princes & poésies diverses.
Bonjour à tous,
ans le courant du XVe siècle et à l’aube de la renaissance, le poète breton Jean Meschinot s’élevait avec véhémence contre la poigne et les abus de la couronne, en la personne de Louis XI. De sa plume satirique et acerbe, l’auteur médiéval contribuait ainsi à alimenter la légende du roi tyrannique, injuste et cruel qui allait suivre longtemps le souverain du moyen-âge tardif (voir par exemple le verger du roi Louis de Théodore de Banville) (1).
O vous qui yeux avez sains et oreilles, Voyez, oyez, entendez les merveilles -, Considérez le temps qui présent court. Les loups sont mis gouverneurs des oueilles ; Fut-il jamais (nenny!) choses pareilles? Plus on ne voit que traisons à la court.
Je croy que Dieu paiera en bref ses dettes, Et que l’aise qu’avons sur molles couettes Se tournera en pouvretez contraintes. Puisque le chef qui deust garder droicture Fait aux pouvres souffrir angoisse dure Et contre luy monter larmes et plaintes.
Les bestes sont, les corbins et corneilles, Mortes de faim, dont peines non pareilles Ont pouvres gens : qui ne l’entend est sourd ! Las ! ilz n’ont plus ne pipes ne bouteilles, Cidre ne vin pour boire soubz leurs treilles, Et, bref, je vois que tout meschief leur sourt…
Seigneur puissant, saison n’est que sommeilles, Car tes subjectz prient que tu t’esveilles. Ou aultrement leur temps de vivre est court. Que feront-ils si tu ne les conseilles ? Or n’ont-ilz plus bledz, avoines ne seigles, De toutes parts misère leur accourt.
A grant peine demeurent les houettes. L’habillement des charrues et brouettes, Qu’ilz ne perdent et aultres choses maintes, Par le pillart* (allusion au roi) qui telz maulx leur procure, Auquel il faut de tout faire ouverture. Et contre luy montent larmes et plaintes.
(…)
Le peuple donc qu’en main tenez Ne le mettez à pouvreté, Mais en grant paix le maintenez, Car il a souvent pouvre esté, Pillé est yver et esté, Et en nul temps ne se repose : Trop est batu qui pleurer n’ose.
Croyez que Dieu vous punira Quant vos subgectz oppresserez; L’amour de leurs cueurs plus n’ira Vers vous, mais haine amasserez ; S’ilz sont pouvres, vous le serez, Car vous vivez de leurs pourchas* (leurs avantages, leur travail)…
Bien sûr, le contexte a changé et il ne s’agit pas de comparer la France de Louis XI à celle du XXIe siècle, et encore moins l’action de ce souverain à celle de nos dirigeants en date.
Si ce dernier a rien moins que tripler ou quadrupler l’impôt au cours de son règne, l’usage qu’il en fit reste sans commune mesure avec les politiques actuelles. Pour n’en dire que quelques mots, il modernisa, en effet, le royaume, mis à mal la féodalité et œuvra dans le sens de sa prospérité économique. A tout cela et pour mieux se resituer dans le contexte, il faut encore ajouter que Meschinot était pris activement dans le conflit qui opposait alors le roi de France à ses nobles et vassaux, sous la bannière de la ligue féodale du bien public auquel le duc de Bretagne avait adhéré.
Au delà de tout cela, il reste tout de même, de ces Lunettes des princes de Meschinotquelques belles leçons de morale politique qui continuent encore, aujourd’hui, de faire sens sur le fond.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
(1) Sur les représentations complexes et paradoxales autour de la personne de Louis XI et notamment l’usage qu’en firent les romantiques du XIXe siècle, voir l’article de Isabelle Durand-Le Guern : Louis XI entre mythe et Histoire, Figures mythiques médiévales aux XIXe et XXe siècles, CRMH, 11.2004.