
Période : moyen-âge central, XIIe,XIIIe siècles
Auteur : Jean (ou Jehan) Bodel (1167-1210)
Titre : de Brunain, la vache du prêtre
Bonjour à tous,

Jehan Bodel : éléments de biographie


Arras (Pas-de-Calais) est alors une ville en plein développement économique et commercial qui exporte ses produits, ses draps et ses tapisseries jusqu’en Orient. La classe bourgeoisie et marchande y est florissante 
Fait cocasse ou étrange suivant la foi que l’on veut y préter, au début de ce même siècle, une légende locale prête à deux trouvères fâchés entre eux d’avoir été réunis par une vision qui les aurait enjoint de se rendre à la cathédrale de la ville. Ils s’y tenaient des malades souffrant du mal des ardents, cette maladie qui surgissait après l’ingestion de seigle contaminé par l’Ergot et qui a frappé, à plusieurs reprises, des villes du moyen-âge. Après moultes 
Jehan Bodel a laissé derrière lui neuf fabliaux, quelques pastourelles, ainsi que diverses pièces poétiques et dramatiques. Passant avec aisance du genre lyrique au drame, avec des incursions dans le genre comique et plus populaire, certains auteurs dont Charles Foulon qui lui a dédié une thèse d’état, en 1958, n’ont pas hésité à le qualifier de génie. Outre ses oeuvres poétiques, on lui doit encore une chanson de geste de plus de huit mille alexandrins qui conte la guerre de l’Empereur Charlemagne contre les saxons : « La Chanson des Saisnes« . ainsi qu’une pièce de théâtre dramatique et religieuse: le Jeu de saint Nicolas, un « miracle » inspiré d’un auteur et historiographe carolingien du IXe siècle, Jean Diacre Hymmonide (825-880) et traduite par le poète normand Wace (1100-1174).
Ce Jeu de Saint-Nicolas, sans doute l’écrit le plus étudié de Jean Bodel, conte la conversion de sarrasins au christianisme. Au moment de la rédaction de cette pièce, connue à ce jour comme une des premières pièces de théâtre écrites en français, le poète avait vraisemblablement déjà pris la croix pour la IVe croisade. Engageant ses contemporains à se joindre à l’expédition en terre sainte à travers, il y mit aussi en avant la subtilité d’une conversion au 
A peine âge de quarante ans et ayant contracté la lèpre, Jehan Bodel fera ses adieux à ses amis et à la société dans ses « congés » avant de se retirer dans une léproserie dans le courant de l’année 1202. Il y mourra quelques huit ans plus tard.
La notion de « satire » dans les fabliaux
O
La notion de « virulence » ou de « violence » n’étant que très relative et sa mesure fortement liée à une époque, il ne semble pas qu’elle puisse véritablement retenue comme pertinente. D’une certaine manière et pour être très clair dans notre définition, la causticité suffit pour faire d’un texte un texte satirique, ce qui n’exclut pas, bien sûr, que la satire puisse avoir des degrés.
Il semble utile d’ajouter qu’une certaine forme d’anticléricalisme qu’on trouve souvent dans les fabliaux ne doit pas nous tromper. Durant le moyen-âge, même si l’on se gausse des prêtres ou des moines débauchés, cupides, goinfres ou même encore fornicateurs, on le 
De Brunain, la vache au prestre,
dans le vieux français de Jean Bodel
Le fabliau du jour nous met face à l’image du prêtre cupide et accapareur qui ne pense qu’à s’enrichir, que l’on retrouve souvent dans les fabliaux et du vilain quelque peu en manque de second degré mais qui sortira tout de même victorieux de l’histoire.
D’un vilain cont et de sa fame,
C’un jor de feste Nostre Dame
Aloient ourer* â l’yglise. (prier)
Li prestres, devant le servise,
Vint a son proisne* sermoner, (chaire)
Et dist qu’il fesoit bon doner
Por Dieu, qui reson entendoit ;
Que Dieus au double li rendoit
Celui qui le fesoit de cuer.
« Os »*, fet li vilains, « bele suer, (de Oïr)
Que nos prestres a en couvent :
Qui por Dieu done a escient,
Que Dieus li fet mouteploier ;
Mieus ne poons nous emploier
No vache, se bel te doit estre,
Que pour Dieu le dotions le prestre ;
Ausi rent ele petit lait.
« Sire, je vueil bien que il l’ait.
Fet la dame, par tel reson.»
A tant s’en vienent en meson,
Que ne firent plus longue fable.
Li vilains s’en entre en l’est able,
Sa vache prent par le lien,
Presenter le vait au doïen.
Li prestres est sages et cointes.
« Biaus Sire, fet-il a mains jointes,
Por l’amor Dieu Blerain vous doing ».
Le lïen li a mis el poing,
Si jure que plus n’a d’avoir. * (n’est plus à lui)
« Amis, or as tu fet savoir
Fet li provoires dans Constans,
Qui a prendre bee toz tans.
« Va t’en, bien as îet ton message,
Quar fussent or tuit ausi sage
Mi paroiscien come vous estes,
S’averoie plenté* de bestes. »* (J’aurais des quantités de)
Li vilains se part du provoire.
Li prestres comanda en oirre
C’on face por aprivoisier
Blerain avoec Brunain lïer,
La seue grant vache demaine*. (personnelle)
Li clers en lor jardin la maine,
Lor vache trueve, ce me samble.
Andeus les acoupla ensamble:
Atant s’en tome, si les lesse.
La vache le prestre s’ebesse,
Por ce que voloit pasturer,
Mes Blere nel vout endurer,
Ainz sache li lïen si fors ;
Du jardin la traïna fors :
Tant l’a menee par ostez*, (maisons)
Par chanevieres* et par prez, (champs de chanvres)
Qu’ele est reperie a son estre
Avoecques la vache le prestre,
Qui mout a mener li grevoit. * (A qui il déplaisait tant d’être menée)
Li vilains garde, si le voit :
Mout en a grant joie en son cuer.
« Ha », tet li vilains, « bele suer,
Voirement est Dieus bon doublere,
Quar li et autre revient Blere ;
Une grant vache amaine brune ;
Or en avons nous deux por une :
Petis sera nostre toitiaus*. » (étable)
Par example dist cis fabliaus
Que fols est qui ne s’abandone* ; (ne se résout pas)
Cil a le bien cui Dieus le done,* (Celui qui a le bien c’est celui à qui Dieu le donne)
Non cil qui le muce et entuet* : (Non celui qui le cache et l’enfouit)
Nus hom mouteploier ne puet
Sanz grant eür*, c’est or dei mains. (chance, sort)
Par grant eür ot li vilains
Deus vaches, et li prestres nule.
Tels cuide avancier qui recule.
Explicit De Brunain la vache au prestre.
Une très belle journée à tous et longue vie!
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes


our rappel, dans les premiers siècles de la religion chrétienne, si la vie monacale supposait le célibat, la chasteté n’était pas imposée de manière formelle à tous les religieux et une certaine tolérance régnait même à l’égard des moines qui, par leur style de vie, empruntaient un chemin christique. L’image du Christ étant associée à la pauvreté, à la chasteté et au célibat, ils en héritaient, en quelque sorte, dans leurs voeux et continuent d’ailleurs toujours de le faire. Dan Brown et son Da Vinci code n’y ayant rien changé, la madeleine demeure toujours plus proustienne que christique.
L’église orientale décida, quant à elle, de ne pas s’y plier.
ous n’avons pas encore trouvé le temps d’avancer sur les trente épisodes audio de notre série humoristique sur le moyen-âge. Les textes et les dialogues sont déjà en boite mais finaliser représente beaucoup de travail de post-production sur les ambiances, sans doute une musique ou deux à trouver. Bref, entre le site qui nous prend beaucoup de temps, les vidéos et les dernières corrections du roman d’aventure, le temps se fait court par moments. Du coup, en attendant, voici juste une petite ânerie sonore autour du Saint Graal.
Bon! J’avoue avoir, au départ, beaucoup hésité entre une campagne solide de promotion via google, ou une chasse aux likes et aux shares via les outils publicitaires de Facebook. Fallait-il encore twitter ou retwitter sans relâche et en tout sens ou plutôt développer une « apps » mobile interactive du genre « Trouve instantanément une citation médiévale en vieux français à placer dans une conversation pour briller en société »? Bref, j’étais à la torture et telle une nuée d’ectoplasmes vengeurs, les questions autant que les doutes m’assaillaient de toute part ne me laissant aucun repos: impossible de faire le tri.
Finalement lassé, je décidais de prendre le taureau par les cornes, et, après une session intensive de réflexion nocturne muni d’un solide oreiller et de mon plus beau pyjama coton à motifs imitation cottes de mailles, je m’éveillais ce matin même avec les idées enfin claires. L’évidence était là et je me dit alors avec une voix un peu à la Gabin: « Mon p’tit père, quand on a de grandes ambitions, on ne peut pas se la jouer petit et mesquin ». Oui alors juste une parenthèse par contre. En fait, souvent quand je me parle à moi-même je me dit « mon p’tit père », c’est un truc secret, adapté d’une méthode de développement personnel américaine très pointue pour devenir millionnaire en deux semaines sans travailler et gagner, en plus, entre trois points et trois points et demi de QI. Ne riez pas, c’est américain! Mais bref, revenons à nos moutons ou nos taureaux plutôt même: en un mot, comme dit l’expression, il nous fallait viser les étoiles pour atteindre les étoiles encore plus loin! C’est comme ça qu’on dit?Je ne sais plus, c’est une citation célèbre de l’animateur de télévision Frédéric Lopez, il me semble.
e fait, après la réunion « stratégie-café-croissant » de toute l’équipe avec les chats, la décision était prise. Le lancement de la campagne moyenagepassion se ferait au niveau galactique. C’était à la vraie mesure du site et totalement novateur avec ça! Les grands groupes mondiaux et les sociétés du QAQ 40 nous en jalouseraient même sûrement le concept, j’en étais douloureusement conscient, redoutant presque déjà une possible tentative 

e m’empresse d’ajouter que si vous connaissez, dans votre entourage immédiat, quelques êtres venus d’ailleurs, n’hésitez surtout pas à leur partager cet article. Ce serait dommage qu’ils se perdent en route alors que là bon avec un peu d’info, une fois trouvés notre galaxie, il suffit de s’orienter un poil pour tomber pile sur la terre. Et de là, bon bin du classique hein, café internet, lieu public avec Wifi Gratos, bref du velours pour une intelligence supérieure ça. Bon par contre je mise un peu là dessus je dois reconnaître. C’est le côté un petit peu « sélect » de la campagne. De coup, pour toutes les espèces qui ont l’intelligence supérieure ou égale à celle d’une moule, il faut rester lucide, ça risque d’être un peu « challenge » quand même. En même temps, est-ce qu’une moule construirait un vaisseau spatial capable de dépasser la vitesse de la lumière? J’ai quand même des petits doutes sur la question. En plus usiner ou même faire une soudure sous l’eau à moins d’avoir du matos super spécifique, ça supposerait en plus d’un certain niveau de technicité, un degré de motivation dont je ne dis pas que la moule soit totalement exempte mais bon bref.
