ROGER BACON, le pouvoir symbolique du médecin sur la guérison

Statue de Roger Bacon

Sujet : science médiévale, savant, psychologie, citations médiévales, médecine médiévale.
Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle
Auteur : Roger Bacon (1214-1292)
Ouvrage Lettre sur les prodiges de la nature et de l’art et la nullité de la magie, Albert Poisson, Ed Chamuel (1893)

Bonjour à tous,

ous poursuivons, aujourd’hui, notre lecture de la Lettre sur les prodiges de la nature et de l’art et la nullité de la magie de Roger Bacon, pour en extraire une nouvelle citation. Cette fois-ci, le savant du Moyen Âge central nous entraîne sur le terrain de la médecine médiévale pour y découvrir l’influence du médecin et de ses actes sur l’évolution de l’état de santé de ses patients.

Bacon dans les pas de Constantin l’Africain

Deux siècles après Constantin l’Africain, le Doctor Mirabilis reprenait donc cette idée de l’importance de la foi dans le pouvoir du médecin et de son traitement sur la guérison des malades. L’extrait provient d’un chapitre de la Lettre sur les prodiges de la nature dans lequel Bacon traite des caractères et des formules magiques et de leur usage. Sans véritablement prêter d’efficacité intrinsèque à de telles formules, le savant déplace le propos vers la légitimité de leur usage dans l’acte médical. Autrement dit, le médecin peut-il avoir recours à ce type d’action symbolique (voire rituelle) dans la prescription, en vue d’influencer favorablement le moral du malade et son rétablissement ? Bacon répond oui en démontrant, là encore, un recul et une finesse que, par préjugés, l’on ne serait peut-être pas enclin à attendre de la médecine médiévale.

Dès lors aussi, l’acte médical déborde totalement de la simple prescription. Il hérite d’une dimension rituelle, symbolique, « prestigieuse » qui, bien utilisée, peut devenir opérante. Dimension symbolique et psychologique des soins, importance de la relation de confiance entre soignant et soigné sur l’issue du traitement, « foi » ou formes d’autosuggestion mobilisant des ressources physiologiques insoupçonnées ? S’il faudra attendre le XVIIe siècle pour qu’on regroupe l’ensemble de ces phénomènes sous l’appellation, plutôt fourre-tout, d’effet placebo, ils étaient déjà mis en avant, on le voit, par certains savants du Moyen Âge. On remarque, au passage, que dans des formes de médecines plus anciennes ou primitives comme le chamanisme, un certain pouvoir « d’auto-guérison » du patient est également fréquemment invoqué comme un levier de taille, quand ce n’est pas une condition sine qua non du rétablissement de l’intéressé. Bien sûr, pour que tout cela agisse, encore faut-il laisser les médecins soigner.

Citation illustrée de Roger Bacon sur la pratique médicale au Moyen Âge

« Il faut enfin considérer à ce propos qu’un médecin habile peut opérer sur l’esprit, c’est- à-dire qu’il peut ajouter à ses remèdes des formules et des caractères (selon le médecin Constantin), non pas que ces formules et ces caractères fassent quelque chose par eux-mêmes, mais le malade prend le remède avec plus de confiance, son esprit s’exalte, sa foi s’accroît, il espère, il se réjouit, finalement son âme excitée peut rétablir bien des choses en son propre corps, en sorte qu’il passe de la maladie à la santé, grâce à sa joie et à sa confiance. Si donc un médecin, pour accroître le prestige de sa consultation, pour exciter chez le malade l’espoir et la confiance, agit ainsi qu’il vient d’être dit, et non par tromperie, mais simplement pour faire espérer la guérison (toujours d’après le médecin Constantin), il n’y a rien de mal là-dedans. »

Epistola de secretis operibus naturae et artis et de nullitate magiae
Traduction Albert Poisson, Ed Chamuel (1893) – Roger Bacon


En restant au Moyen Âge et sur ces stratégies de prescription médicale qui sortent du strict champ de l’efficacité posologique, on pourrait encore rapprocher ces aspects de certaines recommandations d’Avicenne pour étudier finement les origines « psychologiques » de certains maladies, mais même encore plus pertinemment de certaines de ses stratégies thérapeutiques pour influer favorablement sur le moral de ses malades, en vue de faciliter leur rémission.

Pour plus d’information sur cette lettre de Roger Bacon, vous pouvez vous reporter à l’article suivant.

En vous souhaitant une belle journée.

Frédéric Effe.
Pour moyenagepassion.com.
A la découverte du Monde médiéval sous toutes ses formes.

NB sur l’image d’en-tête : l’enluminure, en arrière plan de la gravure de Roger Bacon, est tirée du manuscrit médiéval MS 457 (Avicennae Canon. Gerardus Cremonensis), conservé à la Bibliothèque municipale de Besançon (consultable en ligne). Il s’agit de la reproduction datée du XIIIe siècle d’une traduction latine du Canon d’Avicenne, attribuée à Gérard de Crémone (1114-1187) .

Raconti, les Contes corses à la croisée des cultures et des TEMPS

écu blason corse

Sujet : contes, fables, Corse, origines comparées, livre, culture, contribution, tradition orale corse
Période : du Moyen Âge à nos jours.
Titre : Raconti à u crucivìa di i culturi Contes corses à la croisée des cultures, ouvrage collectif.
Parution : Octobre 2021, Editions Maïa

Bonjour à tous,

ujourd’hui, nous avons le plaisir de vous annoncer la parution prochaine d’un ouvrage collectif qui puise ses racines dans la tradition orale corse. Comme son titre l’indique, les auteurs de Raconti à u crucivìa di i culturi, Contes corses à la croisée des cultures se sont efforcés de collecter un certain nombre de contes colportés dans l’île, tout en allant bien au delà, de leur simple retranscription écrite comme nous allons le voir.

Raconti, Contes corses à la croisée des cultures

Avant d’entrer dans le détail, précisions que ce livre est le fruit de l’effort de 94 auteurs/contributeurs. Avec moyenagepassion, nous n’y avons apporté qu’une très modeste et indirecte contribution (côté archive) mais nous en sommes très heureux. Le projet est, en effet, ambitieux et de qualité.

Contes, mémoire et culture de l’oralité

Si vous êtes visiteur régulier de notre site, vous connaissez notre attachement pour les contes, les fabliaux et les fables du Moyen Âge. Ces histoires, vibrantes de vie, souvent pleines d’humour et porteuses de sagesse, demeurent de véritables témoins du monde médiéval, de ses mentalités et même de son évolution (voir le personnage du vilain dans les fabliaux). Dans un monde fortement basé sur l’oralité comme l’était le Moyen Âge, ces formes narratives avaient vocation à mettre à portée de tous les valeurs du temps, tout en créant du liant social. Rythme, suspense, humour, morale, sens critique et distance, on trouve aussi, dans ces récits oraux, propices à la transmission, de véritable concentré de sens et d’émotions.

S’ils subsistent dans des cultures qui privilégient encore l’oralité, les contes semblent avoir la vie dure dans les sociétés où les relations sociales et familiales ont été bien plus atomisées. Avec la modernité, ils ont aussi subi des mutations en passant de la veillée, aux livres, puis au monde le l’image et aux écrans (petits et grands). Indépendamment des aspects historiques, dans les nombreuses cultures qu’elles ont eu l’occasion d’approcher, l’ethnologie et l’anthropologie se sont toujours intéressées de près à ces récits populaires. On en a même souvent fait, quand on l’a pu, de précieuses monographies, sachant qu’au passage des mondes traditionnels à la modernité, quand un ancien mourrait dans un village, une société rurale ou une culture où prédominait encore une forte tradition d’oralité, avec lui s’éteignait un livre, un monde de référence et de mémoire et, quelquefois, même tout un univers culturel, voire un langage.

Un voyage dans les contes corses et au delà

Raconti, livre de contes corses anciens et traditionnels

« Histoire de Bergers corses » et « Histoires de Famille », l’ouvrage Raconti à u crucivìa di i culturi se divise en deux grandes parties. Dans chacune d’entre elles, on trouvera des contes avec leur version corse, quelques variantes locales, le cas échéant, mais aussi, des variantes aux origines géographiques les plus diverses. On voyagera ainsi de la Corse à la Haute Loire ou le Morbihan, mais encore jusqu’aux confins de l’Europe, de l’Afrique, la Chine ou l’Océanie dans un grand tour du monde comparé de ces contes corses à leurs plus (ou selon les cas, moins) lointains cousins.

Au delà de cette épopée transfrontalière, Raconti nous fait aussi voyager dans le temps. Pour ne citer que quelques-unes de ses références historiques les plus anciennes, on croisera notamment des contes de l’Egypte ancienne (les deux frères), du Moyen Âge central à tardif ((la housse partie, le violier des histoires romaines, Les facecieuses nuicts du seigneur Jean François Straparole), ou même encore du XVIIe siècle avec Le terrible dragon de Malte… Avec ses variations, ses mises en perspective et ses pistes d’interprétations, Raconti se présente donc comme un véritable trait-d’union entre la culture orale de l’île de beauté et la tradition du conte au sens large.

Divergences culturelles et universalité

« Récits du proche et du lointain – quand les faits de proximité gardent leur charge de mystère – l’expérience est là qui l’illustre. Il convient d’y être attentif et capable de s’étonner. » Contes corses à la croisée des cultures

Si les contes sont des objets culturels taillés pour le voyage, pour se sédentariser, il faut bien qu’ils entrent, à un moment donné, en résonnance avec quelques réalités locales ou quelque vision commune du monde (ou à défaut qu’on les y adapte). Ainsi, s’ils ont circulé à travers le temps et l’espace, ils ont pu être aussi sujet à des sélections ou, même encore, des arrangements, des transpositions. En étudiant certains textes anciens médiévaux sur moyenagepassion — les contes de Lucanor par exemple, les fables de Marie de France ou encore d’autres fabliaux du Moyen Âge — nous avons vu qu’en ayant pris le vent du large, ils ont souvent hérité en se fixant de variations locales, historiques et contextuelles profondes.

L’affaire n’est pourtant pas si simple car, avec le conte, entre l’avant et l’après, la séduction possède un double nature. Et suivant comme on l’approche, il peut agir comme un révélateur des mentalités locales, mais aussi comme un catalyseur à la croisée des destinées humaines. Autrement dit, s’il finit par nous parler de ceux qui le colportent, on l’adopte d’autant mieux qu’il emporte avec lui une part d’universalité. Du proche et du lointain… Au delà de ses versions, ses adaptations, ses nuances ou ses variations de styles, on pourra alors voir transparaître, dans l’essence du conte, cette « similitude fondamentale » que ne manque pas de souligner l’ouvrage Raconti.

Où trouver l’ouvrage Raconti ?

Pour mieux comprendre les hommes et leur vision du monde, il faut connaître intimement leur langue et les histoires qu’ils échangent et se transmettent. Si Raconti à u crucivìa di i culturi Contes corses à la croisée des cultures place la Corse dans une croisée des cultures, il est, aussi une ode à l’île de Beauté, à sa culture et son oralité, autant qu’un témoignage précieux de sa mémoire.

D’un point de vue éditorial Raconti est porté par les Editions Maïa. Il se présente comme un projet participatif. L’option d’acquérir le livre étant le but, il s’agit plus de participation anticipée et de préventes. Le livre, paraîtra quant à lui, fin octobre. Pour plus d’information ou pour acquérir cet ouvrage, c’est ici.

Pour le mettre en perspective d’ors et déjà, ce premier opus n’est que le début d’une aventure qui connaîtra d’autres publications autour de la culture orale corse. Un Tome 2 est même déjà prévu sur les histoires de villages qui sortira dans quelques mois, en Janvier 2022.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com.
A la découverte du Monde médiéval sous toutes ses formes.

Bernal de Bonaval, troubadour galicien du Moyen Âge central

Enluminure joueur de vièle médiéval

Sujet : troubadour, galaïco-portugais, cantigas de amor, cantigas de amigo, portrait, biographie, chanson médiévale.
Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle
Auteur : Bernal de Bonaval (12..)
Titre : Filha fremosa, vedes que vos digo
Interprètes : Coro Thomas Tallis de Arduino Pertile

Bonjour à tous,

ujourd’hui, nous vous proposons de reprendre le fil de la lyrique galaïco-portugaise du Moyen Âge central. Nous serons, pour cela, accompagnés du troubadour Bernal de Bonaval et de l’une de ses cantigas de Amigo. Mais avant de vous présenter cette pièce, disons déjà un mot de ce poète du XIIIe siècle.

Bernal de Bonaval, éléments de biographie

Actif dans les premières décennies du XIIIe siècle, Bernal de Bonaval (Bernardo, Bernaldo de Bonaval) est cité dans certains manuscrits dédiés à la lyrique galaïco-portugaise, comme « premier des troubadours ». Il faut, toutefois, prendre cela plus comme une marque d’importance de son œuvre, que comme une datation absolue. Bernal fait, en effet, partie de la seconde génération de troubadours qui mirent en place et développèrent cette école poétique et ses différentes formes lyriques.

D’un point de vue biographique, l’homme est galicien, originaire de Bonaval, village qui fait désormais partie de l’agglomération de Saint-Jacques de Compostelle. Il écrit principalement, des Cantigas de Amor et des Cantigas de Amigo, genres particulièrement importants dans l’école galaïco-portugaise. Ses compositions ont vraisemblablement été jouées devant des cours prestigieuses comme celle de Fernando III de Castille et, sans doute plus tard, celle d’Alphonse X (1). Ce dernier souverain fera, en tout cas, une étrange référence au troubadour dans une chanson satirique adressée au poète Pero da Ponte.

« Vós non trobades come proençal,
mais come Bernardo de Bonaval;
por onde non é trobar natural,
pois que o del e do Dem’aprendestes. »

« Vous ne pratiquez pas l’art du trobar comme un provençal
Mais plus comme Bernal de Bonaval ;
De ce fait, ce n’est pas un art troubadouresque naturel
Puisque vous l’avez appris ou de lui ou du démon. »

Alfonso XPero da Ponte, par’o vosso mal – Cantiga de escarnio

Encore une fois, l’adresse du roi est faite à Pero de Ponte et la nature diabolique à laquelle il se réfère est sans doute plus une référence directe à un texte de ce dernier. Sans nous aventurer trop loin, on peut au moins voir dans cet extrait, la reconnaissance par le souverain espagnol d’un style poétique à part entière qui distingue Bonaval de l’école provençale, mais aussi de la préférence marquée d’Alphonse X pour cette dernière.

Prieur et frère dominicain ?

Certains auteurs ont émis l’hypothèse que Bernal de Bonaval a pu, également, avoir été ordonné frère dominicain à Saint Jacques de Compostelle. L’hypothèse se base, pour l’instant, sur un seul document juridique datant de 1279. On y trouve mentionné un « frère Bernardo, prieur de Bonaval ». Il pourrait peut-être s’agir du troubadour. Difficile de l’affirmer. Le cas échéant, notre troubadour viendrait s’ajouter à la liste des religieux ayant contribué à alimenter la lyrique galaïco-portugaise profane (2).

Manuscrit médiéval Colocci Brancuti avec chanson de Bernal de Bonaval

Œuvre et sources manuscrites

Pour ce qui est du legs de Bernal de Bonaval, son œuvre conservée est riche d’un peu moins d’un vingtaine de poésies. Ces 19 pièces gravitent principalement autour de Cantigas de Amigo (10) et de Cantigas de Amor (8) avec encore une tenson (3).

On peut retrouver la majeure partie de cette œuvre dans le Cancioneiro da Biblioteca Nacional (Chansonnier de la bibliothèque nationale de Lisbonne), connu encore sous le nom de Codice ou Chansonnier Colocci Brancuti . Avec plus de 1560 pièces, ce manuscrit, daté du XVIe siècle, présente un nombre impressionnant de cantigas qui font de lui un ouvrage d’exception de la lyrique médiévale galaïco-portugaises. Plus de 150 troubadours et poète du Moyen Âge y sont répertoriés, aux côtés de notre auteur du jour. D’un point de vue esthétique, ce manuscrit ancien demeure assez sobre. Retranscrit par 6 copistes différents, il présente les œuvres sur deux colonnes d’une écriture tantôt très dense et sans fioriture, et tantôt plus soignée et un peu plus aérée. S’il n’est pas enluminé et si les chansons n’y sont pas non plus notées musicalement, il reste le fruit d’un travail énorme de compilation et d’indexation.

Ai, filha fremosa, la cantiga de amigo d’une mère à sa fille

Pour compléter notre découverte de ce troubadour galicien, vous proposons de découvrir, dors et déjà, une de ses pièces. Il s’agit d’une Cantiga de Amigo. Nous avons déjà exploré quelques-unes de ces chansons médiévales destinées à l’être aimé avec des auteurs célèbres de la péninsule ibérique, comme Martin Codax, Denis 1er du Portugal, Estevao Coelho ou encore Lourenço Jograr .

Celles que nous avons vu jusque là, mettaient plutôt en scène une jeune fille dans l’attente de son ami/amant. Dans ce type de cantigas, il n’est pas rare que le poète place les paroles dans la bouche même de cette dernière. Dans la cantiga du jour, Bernal de Bonaval a choisi de mettre en avant le personnage de la mère ; elle prendra la parole pour mettra en garde sa fille contre un trop grand empressement amoureux. Désireuse de la protéger, elle l’enjoindra même de ne pas voir son ami sans sa présence, en faisant, au passage, un brin de chantage affectif.

On retrouvera ces échanges entre mère et fille chez un certain nombre d’auteurs galaïco-portugais de la même période et des suivantes. Au delà du fond, on retrouve bien, dans cette poésie de Bonaval, le style épuré qui caractérise le genre : pièces, en général, courtes, mots simples et choisis, avec une emphase sur le refrain qui créé la tension et fait bien ressortir l’émotion du personnage mis en scène.

La version polyphonique du Coro Thomas Tallis

Pour la version musicale, nous vous proposons celle d’un sextet vocal italien issu de l’Ensemble DEUM et de la chorale Coro Thomas Tallis de Arduino Pertile. Nous vous avions déjà dit un mot de ces passionnés de musique ancienne, à l’occasion d’un article sur Thoinot Arbeau et sa chanson « Belle qui Tiens ma vie ». Ces chanteurs démontrent encore ici leurs grands talents vocaux. Notez au passage que leur chaîne youtube vous proposera une foule de contenus vocaux de très haut vol et toujours amenés avec une grande simplicité.

« Ai, filha fremosa » les paroles
de Bernal de Bonaval et leur traduction

Filha fremosa, vedes que vos digo:
que nom faledes ao voss’amigo
sem mi, ai filha fremosa.

E se vós, filha, meu amor queredes,
rogo-vos eu que nunca lhi faledes
sem mi, ai filha fremosa.

E al há i de que vos nom guardades:
perdedes i de quanto lhi falades
sem mi, ai filha fremosa.

Ma charmante fille, fais cas de ce que je te dis :
Ne parle pas à ton ami
Sans moi, ah ! ma chère fille.


Et si toi, ma fille, tu veux mon amour,
Je te prie que tu ne lui parles jamais
Sans que je sois là, ah ! ma charmante fille.


Et il y a autre chose (de grande importance) dont tu ne te soucies guère
Tu perds chaque mot que tu prononces face à lui
Si je ne suis pas là, ah ! ma chère fille.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com.
A la découverte du Monde médiéval sous toutes ses formes.


(1) Songs of a Friend: Love Lyrics of Medieval Portugal, Barbara Hughes Fowler, The University of North Carolina Press 1996 )
(2) Voir aussi Bernal de Bonaval Trovador medieval, Cantigas Medievais Galego-portuguesas.
(3) A Galiza e a cultura trovadoresca peninsular, António Resende Oliveira, Instituto de Historia e teoria das ideias – Faculdade de Lettras, Universidade de Coimbra.

NB : l’image d’en-tête est basée sur le Chansonnier Colocci Brancuti. On peut notamment y voir, la première page des chansons de Bernard Bonaval, avec la mention, à gauche, qui le désigne comme premier troubadour. Ce manuscrit a été digitalisé et il peut donc être consulté en ligne. 

FOUS D’Histoire, Retour du grand salon & son marché HISTORIQUE à compiegne

Sujet : marché historique, animations historiques, compagnies médiévales, histoire vivante, spectacles, campements, reconstitutions.
Evénement  : Fous d’Histoire 2021
Lieu : Espace Le Tigre, Margny-lès-Compiègne, Oise, Hauts-de-France.
Date :  les 20 & 21 novembre   2021

Bonjour à tous,

oilà un bel événement à noter sur vos agendas si vous vous trouvez proches des Hauts de France ou si vous avez la possibilité de vous y rendre, le mois prochain. Les samedi 20 et dimanche 21 novembre 2021, le salon Fous d’Histoire sera, en effet, de retour à Compiègne avec ses nombreux spectacles historiques et son grand marché. On se souvient que l’édition 2020 s’était vu annulée face aux mesures sanitaires anti-covid.

Le marché historique

Affiche Salon médiéval et historique Fous d'Histoire

Fidèle à ses habitudes, l’Association pour l’Histoire Vivante frappera à nouveau très fort à l’occasion de ce Fous d’Histoire 2021. Pour son traditionnel marché historique, elle annonce dors et déjà pas moins de 200 exposants, en provenance de 14 pays différents. Les périodes couvertes vont bien au delà du Moyen Âge avec une ambition chronologique qui démarre à la préhistoire pour s’étendre jusqu’aux guerres mondiales du XXe siècle.

Costumes, chausses, armures, coutelleries, accessoires, bijoux, objets décoratifs, poteries, tissus et imprimés, livres, magazines, jeux, gastronomie inspirée de diverses époques (charcuterie, fromages, sucreries, …) et plus encore. On aura de quoi se perdre, dans le bon sens du terme, au milieu de toutes ces échoppes et du choix proposé. En plus de toutes ses offres, le traditionnel stand dépôt-vente de matériel d’occasion permettra également aux fans de reconstitution de troquer leurs matériels, costumes et armures ou d’en acquérir de nouveau à prix cassés.

Côté spectacles et animations

Animations et compagnies au salon historique de Margny-lès-Compiègne

Aux cotés de ce grand marché, la programmation permettra comme toujours, de découvrir de nombreuses compagnies médiévales et historiques. Elles viendront même y présenter leurs derniers spectacles ou prestations. On en dénombrera pas moins de 120, c’est dire combien la programmation promet d’être intense sur les deux jours du salon.

Là encore, les domaines couverts sont loin de se limiter à la musique ou la jonglerie. Les représentations s’étendront aux spectacles animaliers, à l’art du combat ancien, à la tenue d’ateliers historiques et aux démonstrations d’artisanats ou de métiers d’antan les plus divers. Danses, chants, contes et scénettes de rue viendront encore compléter ce grand festival d’animations en matière historique ou plus fantastique. On se souvient que ce salon, en plus de sa vocation grand public, entend également accueillir les professionnels de l’organisation d’événements publics ou privés, en leur permettant de venir rencontrer des associations ou entreprises d’animations susceptibles de convenir à leurs propres manifestations. Cette fois encore, une option spéciale, le vendredi, pourra même leur permettre de rencontrer les compagnies et intervenants dans un cadre plus tranquille et privilégié.

À l’habitude, c’est l’Espace d’exposition Le Tigre de Margny-lès-Compiègne qui fournira le théâtre de ce grand événement qu’on a vraiment plaisir à voir reprogrammer.

Pour plus de détails sur cet événement, voir le site de l’organisateur

Découvrir nos articles sur les éditions précédentes de ce salon historique et médiéval : Edition 2016 –   Edition Avril 2017 –   Edition Nov 2017   –   Edition 2018  –  Edition  avril 2019Edition Nov 2019.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

Twitter
YouTube