Sujet : agenda médiéval, événement, sorties historiques, reconstituteurs, mérovingiens, site d’intérêt, musée, archéologie médiévale, archéologie expérimentale, archéosite. Période : Haut Moyen-âge Evénement : Rencontre mérovingiennes Lieu : Musée des Temps Barbares, Marle, Aisne, Hauts-de-France Dates : les 23 et 24 juin, les 25 et 26 août et les 22 et 23 septembre 2018
Bonjour à tous,
ous n’avions pas mentionné les premières journées autour des Méronvingiens, organisées à la fin du mois de mai, par le Musée-Parc-Archéologique des Temps Barbares, mais il ne sera pas dit que nous passerons à côté des suivantes. Cette fin de semaine ainsi que deux autres week-end en août et en septembre, ces rencontres mérovingiennes, vous invitent, en effet, sur deux journées complètes, à la découverte de la vie rurale dans la Gaule des VI au VIIe siècles de notre ère.
Les rencontres mérovingiennes 2018
L’événement se distingue du grand Festival « Rome vs Barbaricum » , organisé par le musée dans le courant du mois d’août et il ne s’agit donc pas ici d’un rassemblement massif de plusieurs centaines de médiévistes, mais plutôt de deux journées rencontres faisant intervenir une trentaine de spécialistes de la Gaule du Haut moyen-âge.
On pourra ainsi y découvrir de nombreux ateliers, ainsi que des démonstrations de techniques d’époque (tissage, poterie, fumage de la viande, lancers de haches, forge, etc…). L’événement étant résolument tourné vers le public on pourra encore y interagir avec les reconstituteurs passionnées, venus sur place pour l’occasion et leur poser mille questions.
Le Musée des temps barbares : un musée et un parc au coeur de l’ère mérovingienne
our ceux qui ne le connaisse pas encore, le Musée des Temps Barbares de Marle, dans le département de l’Aisne et dans la région des Hauts-de-France, est né de la découverte fortuite dans les années 80, par un laboureur, des restes d’un ancien cimetière datant du haut-moyen-âge.
L’endroit a fait l’objet, depuis, de nombreuses campagnes de fouilles mettant à jour une vaste nécropole ainsi que de nombreuses traces d’habitats datées de 530 à 680 après J.C. Devant le grand intérêt du site et de ces découvertes archéologiques, dans le courant de l’année 1988, le ministère de la Culture, via le service régional de l’Archéologie de Picardie, a décidé de financer une infrastructure permettant d’accueillir le résultat des fouilles et c’est ainsi que 3 ans plus tard, en 1991, le musée ouvrait officiellement ses portes au public.
Achéosite & Archéologie expérimentale
Avec le temps, la structure ne s’est pas contenté d’être un simple lieu d’exposition et de conservation des collections mises à jour par les fouilles, mais il s’est aussi enrichi d’un parc au sein duquel sont conduites des expériences dans le domaine de l’archéologie expérimentale. Dans ce cadre, le musée propose également la découverte, sur site, d’un village franc du haut moyen-âge.
On a, en effet, reconstruit ici un hameau mérovingien du milieu du VIe siècle, avec ses bâtiments et ses installations d’époque, sur la base très sérieuse et très documentée de fouilles conduites dans les années 80-90, à Juvincourt et Damary, sur le site archéologique du village mérovingien dit du « Gué de Mauchamp » (site détruit depuis par le passage d’une autoroute).
En plus de ses collections, de son parc et de ses activités d’archéosite, le Musée des temps barbares organise aussi très régulièrement des événements en relation avec son thème historique de prédilection, comme c’est le cas cette fin de semaine.
Si vous êtes dans son voisinage, ces nouvelles rencontres mérovingiennes 2018 pourraient vous fournir une belle opportunité de mieux connaître cette période médiévale tout en découvrant l’ensemble des activités et des installations de ce lieu d’histoire, d’archéologie et de patrimoine totalement original.
Sujet : archéologie médiévale, Tintagel, roi Arthur, site touristique, légendes Arthuriennes, patrimoine, Angleterre médiévale, château, site archéologique d’exception, English Heritage Période : haut Moyen Âge (VIe, VIIe siècle) Lieu : Tintagel, Cornouailles, Grande Bretagne.
Bonjour à tous,
la faveur des fouilles archéologiques qui se poursuivent sur le site historique antique de Tintagel (pas le château du XIIIe mais celui nettement plus ancien et datant du Haut Moyen Âge et des VI et VIIe siècles), les archéologues viennent de faire une nouvelle découverte qui enflamment, une fois de plus, les consciences autour de l’existence réelle possible de la personne du Roi Arthur et de ses légendes.
La trouvaille est un large morceau d’ardoise de près de deux pieds de long, qui serait issu d’un rebord de fenêtre. Datée du VIIe siècle, l’objet comporte des inscriptions gravées, mélange de latin, de symboles grecs et chrétiens. Il s’agit un « doodle », entendez « brouillon », « griffonage », « griboullage », soit le résultat d’un exercice auquel aurait pu se livrer un scribe d’un niveau certain d’éducation. L’écriture est, en effet, inspirée des techniques en usage pour les manuscrits anciens d’époque et attesterait de la présence sur site d’une cour cultivée et ouverte sur le monde, faisant montre d’un certain niveau d’éducation.
(ci-contre Win Scutt, conservateur d’English Heritage, avec la découverte crédits telegraph.co.uk)
On se souvient qu’à l’occasion d’une campagne de fouilles effectuée au même endroit, une autre pierre avait été trouvée dans le courant de l’année 1998, datée elle aussi du haut Moyen Âge et portant la mention « Pater Coliavificit Artognov » que l’archéologue Charles Thomas avait traduit : « Artognou, father of a descendant of Coll, has had this built » (Artognov (Arthnou, Arthur) père et descendant de Coll a possédé cette construction). (voir notre article précédent sur le sujet).
La nouvelle découverte ne peut donc manquer d’agiter les amateurs de légendes arthuriennes en venant apporter de l’eau à leur moulin. De nombreux articles sont sortis, ces derniers jours, dans la presse britannique pour en faire état et nous nous sommes fendus ici de la traduction littérale de celui du Telegraph, en date du 15 juin 2018 :
Un antique « griffonage » découvert au château de Tintagel : preuve de la cour du Roi Arthur ?
« Depuis des siècles, les historiens ont recherché les preuves que le château de Tintagel était le lieu de naissance du roi Arthur.
Perché sur un éperon rocheux de la côte de Cornouaille, le site balayé par les vents semblait un endroit improbable pour une cour royale. Mais la découverte d’un morceau de fenêtre vieux de 1300 ans a accrédité l’idée que Tintagel a bien été, malgré tout, la demeure de rois.
Le morceau d’ardoise de deux pieds de long arbore un mélange de Latin et de Grec avec des symboles chrétiens, dans une écriture décorative similaire à celle trouvée dans les manuscrits de prière de la même période, et démontre une familiarité de son auteur avec ces textes.
English Heritage, l’organisme qui gère Tintangel, a déclaré que cette découverte « confère plus de poids à la théorie qui fait de Tintagel un site royal doté d’une culture chrétienne lettrée ».
On pense que ces inscriptions ont été faites par quelqu’un exerçant son écriture manuelle, gravant peut-être ces mots dans la pierre pendant qu’il contemplait la mer. Les caractères incluent les noms de « Tito » et « Budic » et les mots latins « Fili » (fils) et « viri duo » (deux hommes). La lettre grec Delta apparaît également.
Le site de fouilles du haut Moyen Âge à Tintagel, une mine d’or sur la Grande Bretagne post-romaine.
La trouvaille enchantera tous ceux qui prêtent foi à la légende arthurienne, qui a fait de Tintagel une attraction touristique populaire, même si pour ses détracteurs, cette découverte ne produit aucune preuve concrète de plus, de l’existence d’Arthur.
La légende du Roi Arthur fut popularisée par Geoffroy de Monmouth, dans son ouvrage du XIIe siècle : l’Histoire des rois de Bretagne. (ndt : Historia Regum Britanniae. voir article)
Il y a, en réalité, deux sites à Tintagel : l’originel, une installation médiévale ancienne (VIe, VIIe siècle) et les ruines d’un château du XIIIe siècle édifié ici par Richard, comte de Cornouaille, au motif que l’endroit était supposé être le site originel du pouvoir local en Cornouaille. Le morceau de pierre gravée a été découvert sur le site le plus ancien qui est actuellement l’objet de fouilles.
Win Scutt, conservateur de English Heritage a déclaré :
» il est incroyable de penser qu’il y a 1300 ans de cela, sur cette dramatique falaise cornique, quelqu’un s’entraînait à l’écriture, en utilisant des phrases latines et des symboles chrétiens. Nous ne pouvons établir avec certitude qui les a faites, ni pourquoi, mais ce que nous pouvons affirmer c’est qu’au VIIe siècle, Tintagel avait des scribes professionnels qui connaissaient les techniques d’écriture utilisées dans les manuscrits, et cela en soi, est très excitant. Nous savions que c’était un site de haut rang mais ce que nous ne savions pas, c’était jusqu’où allait son niveau d’éducation. »
Cette trouvaille établit que« les maîtres des lieux n’étaient pas des chefs de guerre ignorants, ayant pris possession, dans la Grande Bretagne post-romaine, de zones déjà établies auparavant, un peu comme cela s’est produit dans l’Afghanistan de l’après-guerre. » a t’il ajouté, mais qu’il s’agissait ici d’une véritable communauté ouverte à différentes cultures.
Sur la question de savoir si cette découverte amène la légende arthurienne plus près ou non de la réalité, Scutt a encore ajouté diplomatiquement : « Cela montre que nous avons ici les conditions correctes réunies pour une figure Arthurienne, si elle a existé. »
En 2016, l’English Heritage avait été accusé de “Disneyfication” de Tintagel après avoir commissionné un sculpteur pour graver le visage de Merlin, à l’entrée d’une grotte ou l’enchanteur avait été censé avoir emmené Arthur enfant (ndt. voir notre article précédent sur la question).
L’organisme a également installé un statue du roi en bronze brandissant une épée. L’association des historiens locaux de Cornouailles s’était alors déjà plainte que le site antique était en train d’être transformé en «parc à thème autour des conte de fées».
A tout cela, Scutt répond :
» Nous ne pouvons ignorer les légendes. Le château a été construit par Richard, comte de Cornouailles, entièrement sur la foi de la légende arthurienne. Il n’y a pas d’autres raisons pour le château de se trouver là. Ces fouilles nous permettront d’en apprendre plus sur le site d’origine, et nous espérons bien en retour qu’elles encouragerons les gens à le visiter »
Article du Telegraph par la journaliste Anita Singh, traduit de l’anglais par nos soins. Voir article original ici
Sans conclure hâtivement sur le fond des légendes arthuriennes, ajoutons encore qu’avec les autres trouvailles faites jusqu’à récemment sur le même site et qui attestent clairement d’une effervescence commerciale de l’endroit et d’échanges qui s’effectuaient alors vraisemblablement, avec des destinations aussi lointaines que la Turquie ou la méditerranée (voir photo ci-dessous), ces fouilles archéologiques n’en finissent pas de confirmer leur grand intérêt historique, autant que la présence à Tintagel d’un haut site seigneurial ou royal d’exception, installé là durant le haut Moyen Âge.
Fragments d’objets & poteries découverts en 2017 sur le site de Tintagel, haut Moyen Âge
Sur le sujet de Tintagel et de ses fouilles arthuriennes, voir aussi nos autres articles :
Sujet: agriculture médiévale, histoire médiévale , agriculture, techniques, paysans, vilains, serfs, outillage, jachère, fermage, métayage. monde féodal. Période : moyen-âge central, du XIe au XIIIe Média: conférence vidéo, chaîne youtube Lieu:Musée de Cluny, novembre 2017 Titre: Travailler la terre au Moyen Âge Conférencier:Didier Panfili
Bonjour à tous,
on content de proposer de merveilleuses collections et expositions autour du moyen-âge, le Musée de Cluny présente, depuis quelques mois, sur sa chaîne Youtube, de très bonnes conférences filmées. Il n’y en a, pour l’instant que deux, mais comme elles sont de grande qualité, nous ne pouvons qu’espérer que d’autres viendront s’y ajouter dans le futur.
Dans celle que nous partageons aujourd’hui, l’historien médiéviste et maître de conférences Didier Panfili nous invite à un voyage au coeur du moyen-âge central. « Travailler la terre au Moyen Âge », derrière ce titre générique, loin de l’échange détourné et à la vue un peu courte de nos deux pécores préférés de Kaamelott(ci-dessus), le chercheur dresse, à la lumière des dernières découvertes de l’Histoire et de l’archéologie, un vaste panorama qui couvre une période allant du XIe au XIIIe siècle et touche bien des aspects du monde paysan et de l’agriculture au moyen-âge central. Au passage, et c’est un autre intérêt de cette intervention, il dépasse le cadre de l’analyse franco-française pour aller puiser des exemples sur le terrain de l’Europe médiévale.
Didier Panfili est maître de conférences en Histoire, civilisation, archéologie et art des mondes anciens et médiévaux, à l’Université de Paris 1, Panthéon Sorbonne. Il est également attaché au Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris.
Des pratiques contractuelles aux techniques en usage, une large approche de l’agriculture médiévale et des paysans du moyen-âge
‘une grande densité, cette conférence, au demeurant tout à fait accessible, demeure une véritable mine d’informations pour qui chercherait à actualiser ses connaissances sur l’évolution du statut des paysans dans le courant du moyen-âge central. Sur toile de fond féodal, les pratiques contractuelles liant ces derniers aux seigneurs ou aux ecclésiastiques (suivant le tenant terrien) y sont aussi abordées dans leur détail et dans leur évolution : durée et nature des concessions, variabilité des tailles, fermage, métayage, jardins, disposition dans l’espace médiéval, autour du village, etc…
A travers cette mise en perspective historique, on comprendra mieux les raisons de la disparition progressive des serfs et des corvées au profit des vilains, paysans « libres » ou nouvellement « affranchis ». Au passage, on aura encore évoqué les origines de ce « labor » agricole, et la nature péjorative ou discriminante qui semble décidément et si souvent coller à la peau du « vilain » médiéval.
Didier Panfili donnera encore ici des nombreux éléments sur l’outillage et les techniques médiévales en usage autour du travail de la terre : rotation, jachère, friche, défrichement, mais encore utilisation d’engrais organiques et naturels ou techniques permettant d’assurer la fertilité de ces sols qu’on ne cesse de travailler,même quand il sont au repos pour les aérer ou leur apporter l’azote nécessaire, etc…
Sur ces aspects (et ceci est à notre compte) on croirait presque entendre des éléments en provenance de l’agriculture biologique moderne. Au delà, pour peu que l’on comprenne bien la nuance entre rendement et productivité, on pourra aussi aisément reléguer aux oubliettes bien quelques idées reçues sur les savoir-faire des paysans du moyen-âge.
En vous souhaitant une belle écoute et une excellente journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : mottes castrales, motte féodale, archéologie médiévale expérimentale, architecture médiévale, château à motte, lieux d’intérêt, archéosite Période : moyen-âge central, XIIe siècle Lieu : Lassigny, Oise, Hauts de France Porteur du projet : Bruno De Saedeleer Association Sauvegarde du Patrimoine,
Bonjour à tous,
uite à l’article que nous avions fait, il y a quelque temps, pour vous présenter le projet expérimental de la Tour Roland, dans le département de l’Oise, nous avons, aujourd’hui, le plaisir de partager une courte vidéo de présentation du site, fraîchement mise en ligne et que vient de nous faire parvenir Bruno De Saedeleer, porteur du projet et responsable de l’Association Sauvegarde du Patrimoine qui en assure la gestion.
Pour ceux qui n’aurait pas vu passer le premier article sur le sujet, la Tour Roland est un site expérimental qui a pour but de reconstituer une motte castrale du moyen-âge central sur le site même où elle se trouvait sise, au XIIe siècle, ainsi que les installations agricoles et villageoises qu’elle surplombait alors : le but étant d’utiliser les techniques de construction en usage en Picardie du Xe au XIIe siècle. Pour plus de détails, vous pouvez vous reporter au lien suivant : La belle aventure de la Tour Roland.
Outres les activités que cette vidéo vous présente, vous pourrez notamment y voir bien clairement la motte circulaire qui subsiste près de 800 ans après son élévation. Avec une circonférence de 180 m² et un diamètre à la base (fossé inclus) de 65 m², cette butte artificielle plafonne à une hauteur de 5 mètres. Elle est entourée de larges fosses parfaitement circulaires d’où on n’a déjà pu extraire de nombreux artefacts archéologiques et matériaux.
Vidéo de présentation de l’archéosite de la Tour Roland
Nous profitons de cet article pour vous indiquer la page Facebook officielle de la Tour Roland. N’hésitez pas à aller y faire un tour pour vous tenir informés des activités et de l’actualité du site.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour Moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.