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Les Grandes Dames de la Guerre de Cent ans (6): Isabelle de France, la Conquérante

Sujet : guerre de cent ans, monde médiéval, pouvoir féminin, nouveautés littéraires, portraits de femmes, chroniques.
Période : XVe siècle, Moyen Âge tardif
Portrait : Isabelle de France (1295-1358)
Auteur : Xavier Leloup
Ouvrage : Les Grandes Dames de la Guerre de Cent Ans, Editions la Ravinière (2022)


Préambule

Bonjour à tous,

n mars 2021, nous engagions avec Xavier Leloup, auteur de la saga historique Les trois pouvoirs, une série intitulée Les Grandes Dames de la Guerre de Cent ans. Dans le cours de cette même année, cette collaboration donna lieu à cinq chroniques sur le pouvoir médiéval au féminin ; leur succès fut alors immédiat auprès de nos lecteurs, mais aussi sur les réseaux sociaux sur lesquels elles furent partagées.

Depuis lors, moins de deux ans se sont écoulés et, pourtant, que de chemin parcouru ! D’auteur de romans historiques, Xavier Leloup est devenu éditeur. Fin 2021, il a ainsi créé La Ravinière, une maison spécialisée dans l’édition d’ouvrages et de fictions historiques avec le Moyen Âge comme période de prédilection. Nous l’avions d’ailleurs reçu en entretien pour qu’il nous parle de cette nouvelle aventure. Quelque temps plus tard, en juin 2022, il nous annonçait la sortie de deux nouveaux ouvrages : la réédition (qui serait bientôt saluée par la presse) d’une célèbre fiction médiévale : le Quentin Duward de Sir Walter Scott. Mais encore une nouveau livre signé de sa main et qui ne pouvait nous faire plus plaisir ; ce dernier ouvrage portait, en effet, le nom du cycle initié, ici-même, sur Les Grandes dames de la Guerre de Cent ans et se proposait d’en prolonger le thème.

Le livre Les grandes Dames de France de Xavier Leloup, 12 portraits de Femmes qui ont marqué l'histoire.

Sans surprise, à quelques mois de son lancement, ce livre sur les femmes de pouvoir qui ont marqué l’histoire du Moyen Âge tardif continue de faire la joie des libraires et des lecteurs de tous bords. Les chroniques dont nous avait originellement gratifié leur auteur, ont été largement remaniées pour faire la place à des portraits encore plus détaillés de nos héroïnes françaises ; sont venues également s’y ajouter de nombreuses autres histoires de femmes qui, chacune à leur manière, ont influencé l’histoire de France pendant ces siècles troublés.

Excellente nouvelle pour tous nos lecteurs. Aujourd’hui, pour renouer avec ce grand cycle et donner l’envie de se plonger dans cet ouvrage à tous ceux qui ne le connaitraient pas encore, nous vous proposons de découvrir le nouveau portrait d’une grande dame de la guerre de cent ans sous la plume de Xavier Leloup : celui d’Isabelle de France (1295-1358) et de son étonnant destin. Sans plus attendre, nous lui cédons donc le pas pour une nouvelle chronique tirée de son livre. Il s’agit même de celle qui ouvre le bal de l’ouvrage.

En vous souhaitant une belle lecture.
Frédéric Effe


Isabelle la Conquérante
une chronique de Xavier Leloup

Prenez une princesse fière et élégante, fille de l’un des plus grands rois capétiens. Puis mariez-la à un roi anglais des plus fantasques ayant un certain penchant pour les garçons. Vous aboutirez alors au fabuleux destin de la reine d’Angleterre Isabelle de France, la « louve », qui réussit à conquérir le royaume de son propre époux.

Enluminure médiévale : Isabelle de France, son armée, et l'exécution de Hugh Despenser
Isabelle de France & son armée avec en arrière plan le châtiment de Hugh Despenser –
Jean de Wavrin, Recueil des croniques d’Engleterre. British Library (Royal MS 15 E IV)

24 novembre 1326. Hereford, à l’ouest de l’Angleterre. Le sire Hugues Despenser, ancien favori du roi Edouard II, se voit lire la liste des griefs qui ont été retenus contre lui : crimes, attentat contre la reine, confiscation de ses biens, complots visant à la faire assassiner, mauvais traitements envers les veuves et les enfants des opposants à sa tyrannie.

Enluminure médiévale : l'exécution publique de Hugh Despenser, amant du roi Edouard II d'Angleterre
Exécution de Hugh Despenser, Ms Français 2643, BnF, Chroniques de Froissart (XVe s)

Les grands barons qui composent ce tribunal d’exception ne tardent pas à rendre leur jugement : c’est la peine de mort. Despenser sera pendu comme un voleur, écartelé comme un traître, décapité comme un rebelle, ses entrailles seront arrachées et brûlées. Mais le condamné devra d’abord parcourir les rues de la ville, nu et couronné d’orties, sous les huées. Puis on l’attache à une claie tirée par des chevaux qui vont le conduire à la place du marché. Là, il est pendu à une grande échelle par un nœud coulant passé autour de son cou. « Et quand il fut ainsi lié », décrit Jean Froissard dans ses Chroniques, « on lui coupa en premier le vit [le pénis] et les couilles comme hérétique et sodomite, ainsi que l’on disait aussi du roi. Et pour avoir fait se quereller le roi et la reine et l’avoir faite chasser. » La tête de Despenser finira clouée sur la tour-porte du pont de Londres. Quant à son corps, il est découpé en quatre quartiers expédiés aux grandes villes.

Un roi sous emprise

La reine d’Angleterre, Isabelle de France, tient sa revanche. Des années qu’elle courbe le dos face aux humiliations, aux avanies, aux exactions du favori de son époux. Aux côtés de son père Despenser l’Aîné, le jeune Hugues a longtemps fait régner la terreur au royaume d’Angleterre. Il était « l’œil droit » d’Edouard II selon l’auteur de La Chronique de Lanercost, ou encore celui qui tournait autour du roi comme le chat autour de sa proie, selon les termes des Flores Historiarum¸ une autre chronique de l’époque. Surtout, le favori n’a jamais entendu partager le roi avec quiconque, pas même avec la reine. Et ce n’est pas le premier. Avant lui, il y eut un certain Pierre Gaveston, jeune Gascon lui aussi « bien-aimé du roi ». Dès avant son mariage avec son épouse française, Edouard II éprouvait pour ce jeune homme une passion exclusive, dévorante, qui l’avait conduit à le faire comte de Cornouailles et lui allouer une rente de 4 000 livres par an. « Nous étions trois dans ce mariage », écrira plus tard Isabelle. Et ce, au plus grand dam de la noblesse d’Angleterre. Gaveston, un homme puissant mais détesté, et à la langue bien pendue, qui par trois fois dut fuir le royaume d’Angleterre avant de finir décapité.

Enluminure médiévale : le roi Edouard II d'Angleterre dans un manuscrit de la Bibliothèque Bodléienne d'Oxford
Edouard II d’Angleterre, MS. Rawl. C. 292, Bodleian Library (XIVe s)

Mais Edouard II est incorrigible. Seulement cinq années s’écoulent, le voilà qui s’entiche d’un nouveau favori. Sauf qu’avec ce Despenser, un nouveau cap est franchi. Non content d’avoir acquis de nombreuses seigneuries, il va se faire une spécialité de l’extorsion de richesses. Impitoyable, il n’hésite pas à utiliser la force pour soutirer de l’argent à de riches héritières ou aux veuves des hommes qu’il a fait exécuter. Tel est le cas d’une certaine Alice de Lacy, menacée d’être brûlée vive si elle ne lui paie pas une amende de 20 000 livres. Or sur tout cela, le roi d’Angleterre ferme les yeux. Pire, Edouard couvre de faveurs aussi bien son favori que son épouse Eléonore, sa propre nièce, sans qu’on puisse déterminer avec certitude s’il entretient des rapports amoureux avec l’un, avec l’autre, ou bien les deux. Mais pour Isabelle, la situation ne fait guère de doute. C’est bien avec Hugues que son époux la trompe.

« Je crois que le mariage est une union entre un homme et une femme, basé par-dessus tout sur une vie commune, mais quelqu’un s’est introduit entre mon mari et moi qui est en train d’essayer de rompre ce lien », déclarera-t-elle de manière solennelle devant son frère, le roi de France Charles IV, une fois réfugiée à Paris. Et la reine d’ajouter, tout entière vêtue de noir et coiffée d’une guimpe de veuve : « Je déclare que je ne reviendrai pas tant que cet intrus ne sera pas chassé, mais, oubliant ma robe de mariée, je ne me vêtirai plus que des robes de veuve et porterai le deuil jusqu’à je sois vengée de ce pharisien ».

Rebelle à son mari, rebelle à son roi

Enluminure médiévale : Isabelle de France rend visite au roi Charles IV à Paris (vers 1325)
Isabelle de France rend visite à son frère Charles IV à Paris (vers 1325) – Chroniques de Sire Jehan Froissart – Ms Français 2643 (XVe s)- BnF dépt des manuscrits

Ces affirmations ont beau être justifiées, elles n’en sont pas moins d’une incroyable audace. Non seulement la reine Isabelle refuse de rejoindre son époux en Angleterre mais qui plus est, elle sous-entend publiquement qu’il la trompe avec une personne de son sexe. C’est là rompre avec toutes les conventions de l’époque et pour ainsi dire, lui déclarer la guerre. Mais on reconnaît bien là la fille de Philippe le Bel, le puissant roi capétien surnommé « le roi de fer ». Des cheveux d’or, grande et bien formée, elle n’a pas seulement hérité sa beauté. Elle a aussi son intelligence, sa détermination, la haute idée de sa propre dignité ; son goût pour la chasse aussi.

Enluminure : Charles IV accueille sa sœur Isabelle de France accompagné de son fils Edouard (1325)
Isabelle & son fils à la cour de Charles IV Chroniques de Froissart, MS Français 2663 – BnF dept des Manuscrits

Si elle a longtemps fait passer en premier ses devoirs de reine, Isabelle de France déclare qu’à compter de ce jour, elle ne comptait plus se soumettre. De batailles perdues contre les Ecossais, en conflits avec les barons, en fuites à travers le pays, le roi d’Angleterre l’a plusieurs fois mise en péril de mort. Un exemple de ce qu’elle a dû subir : alors que les grands du royaume assiégeaient la capitale, Isabelle en fut réduite à accoucher de sa deuxième fille dans une Tour de Londres si délabrée qu’au moment de la délivrance, elle se trouva éclaboussée par la pluie traversant le plafond !

La reine d’Angleterre n’aurait toutefois osé prendre la tête de la rébellion contre son époux si elle n’avait possédé dans son jeu une carte maîtresse. Cette carte maîtresse, c’est le sire Roger Mortimer de Wigmore. Ancien lieutenant du roi en Irlande et l’un de ses plus fidèles barons, la tyrannie des Despenser l’a conduit à devenir à son tour l’un de ses plus farouches opposants. C’est un homme intrépide, épris de fastes et jaloux de son rang. Il est venu se réfugier en France après sa spectaculaire évasion de la Tour de Londres. Isabelle et Roger ont également en commun le goût des récits de chevalerie et des romans arthuriens, si bien qu’à l’image de Lancelot et Guenièvre, ils ne vont pas tarder à devenir amants. « En vérité, très cher frère, il est apparent à nous et à tous qu’elle ne nous aime pas comme elle le devrait envers son seigneur, et la cause qui l’a poussée à dire des mensonges sur notre neveu et à s’éloigner de nous est due, selon mes pensées, à une volonté désordonnée depuis qu’elle garde en sa compagnie ouvertement et notoirement Mortimer, à l’encontre de tous ses devoirs », écrira Edouard II à son cousin de France dans une énième tentative de faire revenir son épouse auprès de lui.

Isabelle chef de guerre

C’est donc aux côtés de ce grand soldat que la reine va entreprendre ce que nul n’avait tenté depuis Guillaume le Conquérant : envahir le royaume d’Angleterre. Or malgré une force militaire composée de seulement 1 500 hommes, elle va réussir. Au fur et à mesure de son avancée en terre anglaise, les ralliements à sa cause se multiplient. Et il ne s’agit pas seulement de ces barons, de ces évêques qui ont en commun la haine des Despenser. C’est en vérité tout le peuple anglais qui se lève pour rallier sa cause. Cambridge, Oxford, Gloucester, Bristol puis enfin Londres, en quelques mois seulement, Isabelle de France se rend maîtresse de toute l’Angleterre.

Enluminure manuscrit : de retour en Angleterre, Isabelle de France et son fils sont attendus par l'armée.
Isabelle & Edouard accoste en Angleterre, Chroniques de Saint-Denis. Français 6465, BnF XVe s.

Le règne d’Edouard II n’y résistera pas. On finira par le retrouver en compagnie de son cher Despenser, errant dans la lande sous une pluie battante, après avoir vainement tenté de s’échapper par la mer. Conservé deux ans en captivité, le roi trouvera la mort au château de Berkeley, dans la nuit du 20 au 21 septembre 1327.

Faut-il pour autant considérer, à l’image du poète Thomas Gray, qu’Isabelle était cette « Louve de France, dont les crocs acharnés déchirent les entrailles de son époux mutilé » ? Ce serait là lui faire injustice. D’abord parce que l’assassinat du roi a sans doute été ordonné par Roger Mortimer sans même qu’elle n’en ait été avertie. Convaincu de ce qu’Edouard constituerait une menace tant qu’il demeurerait en vie et craignant son évasion, son amant a préféré le faire tuer. Ensuite parce qu’en dépit de la triste fin de Despenser, la reine saura fait preuve d’une relative clémence à l’encontre de ses anciens alliés. Comme le souligne l’historienne Sophie Brouquet dans sa biographie d’Isabelle de France (1) : « au total, la répression se borne à six exécutions. Isabelle de France n’a pas fait couler de bain de sang et se montre davantage prête à pardonner que les Despenser … En réalité, très vite, le gouvernement de la reine a offert un grand nombre de pardons. Il y a eu peu d’enfermements et de confiscations, et les biens sont souvent rendus à leurs propriétaires. »

Julie Gayet en Isabelle de France dans la mini-série télévisée Les rois Maudits de 2005 (France 2)

D’une tyrannie à l’autre

Par la suite, Isabelle commettra toutefois plusieurs erreurs politiques.

Enluminure d'Isabelle de France en train d'accoster avec sa nef sur la rive de la rivière Orwell
Chroniques de Froissart MS 2663 (vers 1420), BnF dept des Manuscrits

Elle est si prompte à recouvrer ses biens que son revenu annuel s’élève bientôt à 40 000 livres, soit un tiers des revenus du royaume. De quoi faire des jaloux. Sa politique pacificatrice envers les Ecossais, de même que ses volontés d’accommodements avec la France, vont aussi déplaire aux Grands. Mais surtout, il y a son idylle avec Mortimer. Moins celle-ci est dissimulée, et plus elle fait scandale. Au faîte de leur puissance, les deux amants iront même jusqu’à organiser de grandes festivités autour de la légende arthurienne durant lesquelles Mortimer, costumé en roi Arthur, trônera à la place d’honneur en compagnie d’une Guenièvre qui n’est autre que la reine elle-même.

Mortimer est alors devenu comte de la Marche – titre inédit créé spécialement en son honneur – et un pair du royaume bénéficiant de 8000 livres de rente. A chacun de ses déplacements, une garde armée l’accompagne. « Roi fou » l’appelle son propre fils, « homme gonflé d’orgueil », écrit de son côté l’auteur du Brut, célèbre chronique anglo-normande. Autant dire que pour beaucoup, la tyrannie de Mortimer ne vaut guère mieux que celle des Despenser.

L’ambitieux roi Edouard III n’aura donc guère de mal à trouver des complices pour faire capturer l’impudent. « Beau fils, ayez pitié du gentil Mortimer. Ne le blessez pas ; c’est un preux chevalier. Notre bien-aimé ami, notre cher cousin », l’aurait imploré Isabelle alors que ses partisans s’apprêtaient à mettre la main sur son amant dans un château de Nottingham endormi. Mais la roue de la Fortune avait déjà tourné. Accusé à son tour de haute trahison, Mortimer trouvera la mort sur le gibet.

Enluminure médiévale du siège de Bristol par Isabelle de France et son armée.
Siège de Bristol, Chroniques de Froissart MS 2663 (vers 1420)- BnF dept des Manuscrits

C’est beaucoup de morts, décidément, qui auront jalonné l’existence de cette fille de France. Mais on ne choisit pas son destin, ni encore moins son époque. Mariée à 12 ans à un roi excentrique, Isabelle aura toutefois su traverser les tempêtes avec courage et une rare intelligence politique. Cette femme distinguée avait aussi réussi à faire vivre autour d’elle une cour brillante où le raffinement des parures n’avait d’égal que la parfaite entente entre des sujets séparés par la langue. Comme l’écrit encore Sophie Brouquet, la reine avait « su nouer des liens étroits avec des nobles anglais, tout en conservant auprès d’elle des hommes et des femmes venus de France… Sa cour est à l’image de cette jeune reine fière, intelligente, avide de richesses, aristocratique, pacifique et multiculturelle. »

Ironie du sort, c’est son sens de l’honneur familial qui signera la perte des siens. En 1314, elle dénonce à son père l’adultère de ses belles-sœurs françaises, ce qui aboutira à une crise de régime et l’extinction de la dynastie des Capétiens directs au profit de leurs cousins Valois. Pour qui voudrait en savoir davantage, il se suffit de se replonger dans la saga des Rois Maudits. Puis en 1328, quand les ambassadeurs du roi de France Philippe VI viennent réclamer l’hommage d’Edouard III pour la Gascogne, c’est Isabelle qui refuse et leur jettera avec hauteur : « Mon fils, qui est le fils d’un roi, ne prêtera jamais l’hommage à un fils de comte ». La rupture avec la France est dès lors définitive et Philippe VI confisque la Gascogne. C’est alors une autre histoire qui commence, celle d’un terrible conflit entre France et Angleterre qui durera plus de cent années.


Une chronique de Xavier Leloup. éditeur & auteur de romans historiques dont la trilogie Les Trois pouvoirs.
Découvrir le livre Les Grandes Dames de la Guerre de Cent Ans aux Editions la Ravinière (2022)


Pour découvrir ses autres chroniques du cycle des grandes dames de la Guerre de Cent ans sur moyenagepassion.com :

  1. Yolande d’Aragon, la reine de fer.
  2. Isabelle de Bavière, une reine dans la tourmente
  3. Christine de Pizan, championne des dames
  4. Les illusions perdues de Valentine Visconti, duchesse d’Orléans.
  5. Colette de Corbie, une grande mystique au service de la cause française

Retrouvez également nos entretiens exclusifs avec Xavier Leloup ici :
La Saga médiévale des Trois pouvoirsLa grande aventure de l’éditionLes nouveautés des Editions de la Ravinière


Notes

(1) Sophie Cassagnes-Brouquet Isabelle de France, reine d’Angleterre, éditions Perrin 2020)

NB : sur l’image d’en-tête vous pouvez découvrir, en premier plan, une photo de l’actrice Sophie Marceau qui incarnait Isabelle de France dans le film mythique Braveheart de Mel Gibson (1995). En arrière plan, l’enluminure représente le mariage d’Isabelle de France et Edouard II d’Angleterre telle qu’on peut le découvrir dans les « Anciennes et nouvelles chroniques d’Angleterre » (Old and New Chronicles of England) de Jean de Wavrin. Ce manuscrit médiéval du XVe siècle est actuellement conservé à la British Library sous la référence Royal MS 15 E IV.

Deux Nouveaux ouvrages historiques aux éditions La Ravinière

enluminure médiéval scripte

Sujet : auteur, romans historiques, édition, essai, guerre de cent ans, aventure, saga historique, fiction médiévale.
Période : XVe siècle, Moyen Âge tardif
Titres : Quentin Durward, Sir Walter Scott (1823-2022), les grandes dames de la guerre de cent ans, Xavier Leloup, Editions La Ravinière (2022)

Bonjour à tous,

ujourd’hui, nous avons le plaisir de partager avec vous un nouvel entretien avec l’auteur et éditeur Xavier Leloup. On y parlera de l’actualité de sa maison d’édition, lancée depuis peu, et de deux ouvrages historiques sur le Moyen Âge tardif qui sortent aujourd’hui même.

En vous souhaitant une bonne lecture

Nouveautés : deux livres sur le Moyen Âge,
un entretien avec Xavier Leloup

Propos recueillis par Frédéric EFFE le 8 juin 2022


— Bonjour Xavier ! Très heureux de vous retrouver pour un nouvel entretien et pour prendre des nouvelles de cette grande aventure de l’édition dans laquelle vous vous êtes lancé depuis maintenant près de 10 mois. Entre temps, le troisième tome 3 des Trois Pouvoirs est sorti et, après quelques salons du livre très fréquentés, nous nous retrouvons pour un billet d’actualité sur votre activité d’éditeur de romans historiques sur la période médiévale. Vous allez bien ? Toujours très occupé entre vos activités d’écriture et d’édition ? La tension s’étant libérée sur la Covid, vous avez pu reprendre normalement le chemin des salons et des séances de signature ?

Bonjour Frédéric. Je suis également très heureux de vous retrouver. Je me porte d’autant mieux qu’en effet, depuis quelques mois, auteurs et éditeurs ont pu reprendre le chemin des dédicaces « à visage découvert ». Pour faire la connaissance de ses lecteurs, c’est tout de même plus agréable ! Les signatures des Trois Pouvoirs m’ont ainsi permis de faire de superbes rencontres avec des passionnés de toutes générations. Nombreux d’entre eux m’ont dit combien ils aimaient l’histoire et le Moyen Âge. Cette période les fait rêver. Cela avait toujours été mon intuition, mais c’est toujours un grand bonheur de se l’entendre dire.

Quentin Durward, réédition du roman historique
de Sir Walter Scott

Quentin Durward, roman historique de Sir Walter Scott

Cela fait plaisir à entendre. Nous renverrons les lecteurs désireux de vous rencontrer et de se faire dédicacer vos livres à la rubrique actualité du site web des éditions La Ravinière. Mais revenons à l’actualité immédiate de votre maison d’édition justement. Nous avons eu, le plaisir de découvrir la sortie prochaine de deux ouvrages dont nous allons pouvoir parler dans l’ordre, en commençant par le premier : il s’agit du « Quentin Durward » du grand écrivain et historien écossais des XVIIIe, XIXe siècles Sir Walter Scott. Il était initialement avocat, d’ailleurs. Je ne sais pas si c’est une coïncidence totale, vu que vous étiez vous-même avocat dans une vie passée qui n’est pas si loin, du reste ?

Disons que du prétoire aux récits romanesques il n’y a qu’un pas que certains avocats n’hésitent pas à franchir. Mais pour honnête, je crois que Walter Scott et moi avons surtout en commun de ne pas avoir beaucoup pratiqué la profession !… Cet illustre personnage s’est d’abord fait connaître comme traducteur et poète avant de devenir le père fondateur du roman historique. Et son œuvre est pour moi une inépuisable source d’inspiration. Non seulement parce que c’est à lui qu’on doit d’avoir inventé le genre du roman historique mais surtout parce que, mieux que personne, il a su rendre compte des mentalités qui régnaient au temps de la chevalerie. Avec un art consommé du dialogue, il en fait magistralement revivre les personnages, leur donne du souffle, leur donne du corps. C’est comme si le sang des grandes figures du passé coulait dans ses veines, telles Richard Cœur de Lion ou le maître de l’ordre des Templiers.

D’Alexandre Dumas à Eugene Sue, nombreux ont d’ailleurs été nos auteurs français à revendiquer son héritage. Son influence demeure si grande qu’aujourd’hui encore, certains scénaristes continuent à s’en inspirer. Je pense par exemple au film Kingdom of Heaven, de Ridley Scott, qui emprunte certaines de ses scènes au Talisman, un captivant récit de chevalerie se déroulant au temps des croisades sous le soleil de Palestine. Il était donc naturel pour moi de vouloir de rééditer le plus français de ses romans historiques, et qui plus est se déroule pour partie en Touraine, ma région natale : Quentin Durward.

Alors, avec ce roman historique, Walter Scott nous transporte au cœur du Moyen Âge tardif, du temps des intrigues entre Louis XI et le duc de Bourgogne. On y suit le destin d’un jeune archer anglais, noble et désargenté, qui va se retrouver pris dans tout cela. C’est un livre qui a connu de nombreuses adaptations au cinéma et même à la télévision française et qui a été longtemps reconnu comme un grand classique de cette période.

Ce livre a en effet fait l’objet de célèbres adaptations : d’abord dans les années 50, par le célèbre réalisateur américain Richard Thorpe avec Robert Taylor dans le rôle-titre. Puis dans les années 70, avec une série télévisée franco-allemande qui fit la joie des spectateurs de l’ORTF en même temps que des admirateurs de Jacqueline Boyer, l’interprète de son célèbre générique. Mais depuis, plus rien. En l’espace de quelques années, ce formidable récit d’aventures sur fond de rivalité entre le royaume de France et le duché de Bourgogne semblait être tombé dans l’oubli. Et pourtant, quel roman ! Walter Scott ne nous y retrace pas seulement l’épopée de Quentin Durward, ce jeune archer écossais débarqué en France qui devra surmonter les pires dangers pour conquérir la dame de son cœur, la comtesse Isabelle de Croye. Il nous brosse également le portrait d’un Louis XI tour à tour généreux, cynique, superstitieux et surtout, terriblement manipulateur.

Or, en dépit de son absence de scrupules et de son indifférence à toute forme de pitié, de son machiavélisme, il est difficile pour le lecteur de ne pas s’y attacher. C’est même la figure politique de Louis XI qui m’a donné envie de republier ce classique, et qui justifie d’ailleurs toute la place que son portrait occupe sur la couverture du livre. Car ce souverain était aussi un homme d’esprit. Amateur de bons mots et doté d’un humour ravageur, voir scabreux, il se révèle par moment extraordinairement drôle.

Dans un Moyen Âge finissant, son mépris du protocole et des valeurs chevaleresques semble préfigurer notre époque moderne. En ce sens, c’est un personnage très contemporain. C’est pourquoi il était devenu urgent d’offrir une nouvelle jeunesse à un roman qui plonge le lecteur dans une époque médiévale, certes, fort éloignée de la nôtre, mais dont les intrigues politiques et les coups bas ne sont pas sans rappeler les fameux « coups de billard à trois bandes » si prisés par nos dirigeants d’aujourd’hui. Au vu des soubresauts politiques actuels, ce récit ne devrait pas manquer d’intéresser les nouvelles générations.

En somme, un ouvrage à relire et à redécouvrir pour tous les passionnés de Moyen Âge qui nous lisent et en particulier de son automne, le XVe siècle. On vous souhaite beaucoup de succès pour cette réédition.

Les grandes dames de la guerre de cent ans,
de Xavier Leloup

Les grandes dames de la guerre de Cent Ans ; le pouvoir médiéval au féminin.

Mais parlons, maintenant, de l’autre ouvrage sur lequel nous serions tenté de nous étendre plus encore et ce, à plusieurs titre. Tout d’abord, cette fois, c’est vous qui le signez. Ensuite, son thème nous est familier puisque c’est, ici-même, sur le site moyenagepassion qu’il a vu le jour pour la première fois. Je veux parler, bien sûr, du cycle sur les grandes dames de la guerre de cent ans. Cette série d’articles qui revisite le pouvoir médiéval au féminin sous ses formes variées dans le courant du XVe siècle, a beaucoup plu à nos lecteurs. Alors, dans cet ouvrage, le concept s’est étoffé pour donner naissance à un vrai beau livre qui, nous en sommes convaincu, devrait trouver, rapidement, son public. On y présente plus encore de portraits de dames du Moyen Âge tardif et de manière plus détaillée. Vous pouvez un peu mettre l’eau à la bouche de nos lecteurs ?

C’est par le biais des femmes que j’ai commencé à m’intéresser à la guerre de Cent Ans, ou plus exactement l’une d’entre elles, une certaine Yolande d’Aragon. Comme beaucoup, j’avais entendu parler de Jeanne d’Arc. Jeanne la Sainte, Jeanne la guerrière, Jeanne la fille du peuple qui, suivant le conseil de ses voix, avait fait sacrer le roi Charles VII à Reims et délivré Orléans. Comme pour beaucoup, la libératrice d’Orléans constituait pour moi la référence incontournable. Mais celle qui m’intriguait le plus, c’était Yolande d’Aragon : une femme de pouvoir demeurée dans l’ombre, mais dont la volonté inébranlable avait permis à son gendre, de roi Charles VII, de gagner la guerre de Cent Ans. Cette duchesse d’Anjou me semblait d’autant plus fascinante qu’elle avait secrètement soutenu la Pucelle dès les premières semaines de son épopée et que, selon toute vraisemblance, c’était grâce à cette aide que cette héroïne avait pu mener à bien sa mission… du moins jusqu’à un certain point, comme vous le découvrirez dans le livre.

Deux femmes donc, l’une politique, l’autre guerrière, agissant de concert pour sauver le royaume de France. Le tout durant une période tragique et sanglante : la guerre de Cent Ans. Il y avait là de quoi bâtir un bon roman, voir même une saga. C’est ainsi que je m’attelai à la rédaction des Trois Pouvoirs, dont l’intrigue démarre sous le règne du roi fou Charles VI, en 1407, c’est-à-dire 22 ans avant la libération d’Orléans. Mes recherches me conduisirent naturellement à m’intéresser à d’autres personnages féminins. Car comment évoquer le destin tragique du roi fou Charles VI, le père du « gentil Dauphin » de Jeanne d’Arc, sans y mêler celui de son épouse Isabelle de Bavière ? Comment retracer le funeste destin du frère du roi, le duc Louis d’Orléans, prince brillant assassiné en pleine gloire, sans évoquer celle qui aura cherché à le venger, à savoir son épouse Valentine Visconti ? Comment, enfin, ne pas faire entrer en scène la fameuse Christine de Pizan, l’un des esprits les plus brillants de ce début de XVe siècle ? Je prenais ainsi conscience qu’à cette époque, les femmes ne constituaient pas un simple élément du décorum mais qu’elles prenaient une part active à la vie publique et que, dans bien des cas, leur histoire s’avérait tout aussi passionnante que celle des hommes.

Puis c’est grâce à vous, Frédéric, et à moyenagepassion.com, que j’ai pu me lancer dans cette série de portraits dédiés aux grandes figures féminines du Moyen Âge. Avec le succès de cette chronique, m’est venue l’idée d’y consacrer un livre qui permettrait de mettre en avant ces nombreuses femmes qui ont fait l’histoire de France.

— Nous en sommes très heureux. Mais alors, au sortir, de tous ces portraits de dames du XVe siècle voyez-vous un canevas, une constance, dans toutes ces formes de pouvoir féminin ou avez-vous plutôt découvert leurs formes variées ?

Leur point commun est bien sûr d’avoir vécu durant cette période fort mouvementée que fut la guerre de Cent Ans. Mais ce qui les relie plus étroitement entre elles, c’est leur caractère de battante. Qu’elles aient été saintes (sainte Jeanne d’Arc, sainte Colette de Corbie), politiques (Yolande d’Aragon, Isabelle de Portugal), guerrières (Jeanne de Belleville, Jeanne des Armoises) ou intellectuelles (Christine de Pizan), elles ont toujours fait preuve de résolution, elles ont toujours surmonté les épreuves. Elles ne parvinrent pas toujours à leurs fins, certes. Mais au fond, peu importe. Ce qui est remarquable chez elles est d’avoir su se montrer à la hauteur des événements et de leur idéal, qu’il s’agisse de l’honneur de leur famille, leur foi ou leur patrie. Notons d’ailleurs que la plupart d’entre elles étaient très attachées à la France. C’étaient donc des patriotes.

Nouveautés parution : deux livres sur la période médiévale

Autrement dit, je me suis intéressé à ces « grandes dames » pour elles-mêmes et pas seulement en raison de leurs liens avec leurs époux ou de leurs amants. Certains historiens peuvent avoir eu tendance à évoquer les femmes historiques pour la seule raison qu’elles avaient partagé le lit des puissants. Pensez ainsi à Diane de Poitiers ou à Gabrielle d’Estrées, à madame de Pompadour, à la Montespan. Dans ce livre, c’est l’inverse : les hommes passent au second plan. Et si j’y ai inclus Agnès Sorel, la première favorite officielle de l’histoire de France, c’est pour mettre en valeur son rôle politique. D’où le titre du chapitre qui lui est consacré : « Agnès Sorel, une femme d’influence ».

Si le terme de « féminisme » est sans doute anachronique (à l’exception peut-être de Christine de Pizan, qui a beaucoup écrit sur la condition des femmes), votre expression de « pouvoir médiéval au féminin » me semble en revanche très adaptée. Ces femmes ont exercé le pouvoir sous toutes ses formes, parfois de manière ostensible, parfois plus cachée, mais toujours pleinement. Notons enfin que ces « grandes dames » furent sans doute plus nombreuses qu’on pourrait le croire. Il s’agissait donc pour moi de retrouver leur trace et de les mettre en valeur quand par le passé, avouons-le, justice ne leur avait pas toujours été rendu.

En tout cas, l’ouvrage devrait faire merveilleusement écho avec l’anniversaire des 500 ans d’Anne de France et aux différents colloques et expositions données cette année sur le pouvoir féminin au Moyen Âge. Encore une fois, nous sommes certains qu’on le verra sans doute sur bien des plages ou des lieux de vacances cette été !

Absolument ! Le lecteur y trouvera 12 portraits de dames ayant joué un grand rôle dans l’histoire médiévale et l’ouvrage est conçu pour s’adresser au grand nombre, qu’on soit passionné d’histoire ou simplement curieux d’esprit. Je me suis efforcé de scénariser le propos et de faire ressortir la psychologie de mes héroïnes. A plus de quatre siècles de nous, ces dernières devraient encore parler à de nombreuses femmes d’aujourd’hui.

Nous en sommes certain aussi. Avant de nous séparer, profitons-en pour rappeler que ces deux livres historiques viennent tout juste de paraître. Et une autre bonne nouvelle pour nos lecteurs, je crois que désormais vos ouvrages sont disponibles dans certains points de grande distribution, c’est bien cela ? Il devrait donc être encore plus simple de les obtenir.

Vous pourrez non seulement retrouver ces livres en librairies ou sur le site de la Ravinière mais aussi sur Amazon ou dans les boutiques de grands monuments historiques tel que le château de Vincennes, où la saga des Trois Pouvoirs figure déjà en bonne place. Les éditions La Ravinière viennent par ailleurs d’intégrer le catalogue d’ELECTRE, la base de référence et l’outil de recherche de toutes les librairies, bibliothèques et autres médiathèques françaises. J’en profite enfin pour annoncer trois dates de dédicaces : le 25 juin à la librairie La Boîte à Livres de Tours, le 2 juillet à la librairies Les Petits Mots à Chatou (Yvelines) et enfin le 5 août, chez Lu et Approuvé à Amboise.

Très bien. Nous nous assurerons de les transmettre à nos lecteurs. En vous remerciant encore de votre temps et en vous souhaitant un très bel été littéraire.


Retrouvez nos autres entretiens avec Xavier Leloup
Février 2021Décembre 2021

Découvrir ses articles sur Les grandes dames de la guerre de cent ans : 


En vous souhaitant une excellente journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

MUSÉE ANNE DE BEAUJEU : une Grande exposition & un colloque autour d’Anne de France

Musée Anne de Beaujeu

Sujet : Anne de France, exposition, colloque, peintures, arts, sculptures, manuscrits anciens, ducs de Bourbon, Bourbonnais.
Expositions & colloques : Anne de France, Femme de pouvoir, Princesse des Arts
Dates : jusqu’au 18 septembre 2022
Lieu : Musée Anne-de-Beaujeu, 5 Pl. du Colonel Laussedat, 03000 Moulins, Auvergne-Rhône-Alpes

Bonjour à tous,

l y a plus d’un siècle, on inaugurait à Moulins, dans l’Allier, le Musée départemental Anne de Beaujeu (mab). Situé dans un pavillon attenant au prestigieux Château des ducs de Bourbon, l’institution accueille encore, de nos jours, de nombreux visiteurs. Elle leur propose la découverte de collections variées qui lui ont, quelquefois, valu le surnom mérité de « petit Louvre ». L’institution, qui suscite un grand enthousiasme auprès du public, est référencée dans de nombreux guides et elle est même entrée, en 2016, au classement des musées étoilés du guide vert Michelin.

Un petit Louvre au cœur de l’Allier

Collections du Musée Anne de Beaujeu

En terme de périodes historiques et de pièces exposées, les visiteurs trouveront au mab un parcours aussi vaste que riche. Si le Moyen Âge y est représenté, il est loin d’être le seul. Du côté des expositions permanentes, les collections du mab vont de l’égyptologie et de l’archéologie régionale jusqu’à l’art décoratif local et encore de grandes toiles et sculptures du XIXe siècle. Entre le temps des pharaons et le XIXe siècle, le musée présente également l’histoire des Bourbons et des sculptures bourbonnaises allant du Moyen Âge à la renaissance, mais aussi des peintures et sculptures des XVe et XVIe siècles, en provenance d’Allemagne et des Pays Bas.

Les collections de l’institution ne s’arrêtent pas là. Le beau musée Anne de Beaujeu a, en effet, en charge la conservation de près de 20 000 objets et œuvres d’art qu’il dévoile, aux yeux du public, au fil d’expositions plus temporaires. On peut alors y découvrir des pièces d’exception dans des domaines aussi variés que les arts, les arts décoratifs, ou même l’histoire naturelle et la numismatique. Au delà de ses expositions permanentes et temporaires, le musée répond également présent à l’occasion d’événements spéciaux comme les journées nationales du patrimoine ou la nuit des musées. Enfin, dans la veine de ses activités de conservation et de promotion de ses collections, il édite également divers guides, de beaux livres d’art ou des catalogues d’exposition.

L’actualité du Musée Anne de Beaujeu

Côté actualité, un triple événement vous attend, en 2022, au Musée Anne de Beaujeu. Débuté depuis mars dernier, il se poursuivra jusqu’au 18 septembre de cette année et on y célèbre l’anniversaire de la disparition des 500 ans d’Anne de France (1461-1522).

Exposition événement : Anne de France,
Femme de pouvoir, Princesse des Arts

Affiche Exposition colloque sur Anne de France

Le Ministère de la Culture et la région se sont associés au mab pour faire de cette exposition sur Anne de France un événement exceptionnel. Le musée s’est également allié à d’autres établissements de renom et des pièces de haut vol sont venues enrichir momentanément le patrimoine du musée. Elles proviennent d’institutions aussi prestigieuses que Le Louvre, Versailles, Ecouen, la National Gallery et la Wallace Collection.

Comme on le verra, la grande princesse de la fin du Moyen Âge, épouse de Pierre de Bourbon et fille ainée de Louis XI et de Charlotte de Savoie, n’a pas fait que régner sur le duché du Bourbonnais et donner, plus tard, son nom au Musée Anne de Beaujeu. Cette exposition est là pour témoigner de la grandeur d’Anne de France sur les terrains étatiques, comme artistiques. En juin, l’événement se doublera même d’un colloque visant à explorer, de manière plus large encore, l’influence de cette grande dame des XVe et XVIe siècles, sur les arts, comme sur la politique et la société de son temps.

Deux ouvrages pour accompagner l’exposition

Livre bibliographie Anne de France

Pour tout ceux désireux de mieux connaître la personnalité et les faits d’Anne de France, Aubrée David Chapy, docteure et professeure agrégée d’histoire, co-commissaire de l’exposition vient également de faire paraître, aux éditions Passés-composés l’ouvrage « Anne de France, Gouverner au féminin à la Renaissance ». Il s’agit d’une biographie-essai sur la princesse et femme d’Etat de la fin du Moyen Âge. L’historienne qui a fait de la construction du pouvoir au féminin au Moyen âge tardif et à la Renaissance, un de ses sujets de prédilection est aussi une grande spécialiste d’Anne de France. Elle y avait, en effet, déjà consacrée une partie de sa thèse de doctorat, brillamment reçue, en 2014.

A noter également que les deux commissaire de l’exposition, Aubrée David Chapy donc, et Giulia Longo, conservatrice du musée ont également fait paraître le catalogue de l’exposition, sous le titre Anne de France (1522-2022): Femme de pouvoir, princesse des arts. Il est, lui aussi disponible depuis courant mai (voir en ligne).

Un grand colloque sur Anne de France

Comme indiqué plus haut, d’ici quelques semaines, un colloque viendra s’ajouter à l’exposition pour honorer Anne de France et son leg. Il aura lieu les vendredi 17 et samedi 18 juin 2022, au théâtre de Moulins et aura pour titre : « Autour d’Anne de France. Enjeux politiques et artistiques dans l’Europe des années 1500.« 

Colloque autour d'Anne de France et pouvoir féminin médiéval

Du point de vue du programme, la qualité des invités est à la mesure des ambitions de l’événement. Ils seront, en effet, près de 20 universitaires, conservateurs et spécialistes venus des plus prestigieuses universités et institutions françaises ou étrangères pour parler d’Anne de France, de livres et des arts bourbonnais contemporains de la Princesse. Un journée entière de ce colloque sera également dédié au pouvoir conjugué au féminin durant ces même siècles, du Moyen âge tardif et à la Renaissance.

Pour nous qui nous nous sommes déjà avancé en partie sur ces thématiques de l’empreinte des femmes dans l’histoire de France (voir le cycle sur les grandes dames de la guerre de cent ans), ce programme s’annonce d’excellente faction. On y trouvera du savoir de qualité librement dispensé puisque l’entrée est libre et sans réservation.

Voir le programme détaillé de ce colloque

De prestigieux manuscrits de la BnF

Exposition manuscrits anciens BnF - Collection ducs de Bourgogne

Pour ajouter à ces deux événements, une seconde exposition débutera le 18 juin et se poursuivra, elle aussi, jusqu’au 18 septembre 2022. Le public aura l’opportunité d’y découvrir de prestigieux manuscrits de la BnF sur le thème « Trésors enluminés des ducs et duchesses de Bourbon ». Nous restons donc dans le thème.

D’autres conférences et visites guidées autour de ces expositions animeront la vie du musée durant les mois à venir. Pour le détail de ses programmes et des horaires, voir le site officiel du Musée Anne de Beaujeu.


Ajoutons, pour conclure, que ceux qui ne s’y sont jamais rendus au musée Anne de Beaujeu de Moulin pourront profiter de leur présence sur place, pour effectuer une visité guidée du château des ducs de Bourbon.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes

NB : le portrait d’Anne de France sur l’image d’en-tête est extraite du superbe Triptyque du Maître de Moulins de la cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation de Moulins . Il a vraisemblablement été réalisé par le peintre Jean Hey entre la toute fin du XVe et le début du XVIe siècle. Les autres photos de l’article proviennent du Musée Anne de Beaujeu.


LES GRANDES DAMES DE LA GUERRE DE CENT ANS (5) : Colette de Corbie, une grande mystique au service de la cause française

Enluminure de Sainte Colette de Corbie

Sujet : guerre de cent ans, destin, femmes, monde médiéval, saga historique, roman, Jeanne d’Arc, Marguerite de Bavière, sainte chrétienne.
Période : XVe siècle, Moyen Âge tardif
Portrait : Colette de Corbie (1381-1447)
Auteur : Xavier Leloup
Ouvrages : Les Trois pouvoirs, Editions La Ravinière (2019-2021)


Au cœur de la guerre de Cent Ans et du Moyen Âge tardif, le destin de grandes dames a croisé et marqué, à jamais, celui de la France. Dans ce cycle sur ses dames de cent ans, signé de la plume de l’auteur et éditeur Xavier Leloup, nous vous proposons de découvrir les plus marquantes d’entre elles. Aujourd’hui, nous poursuivons avec l’Abbesse et Sainte Colette de Corbie.


énitente, thaumaturge, mystique, réformatrice, Colette de Corbie constitue sous bien des aspects un modèle de sainteté. Mais ce que l’on sait peut-être moins de cette grande Sainte du Moyen Âge, c’est l’influence spirituelle qu’elle aura exercée sur les grands seigneurs de son époque. Au point d’avoir contribué, aux côtés de Jeanne d’Arc, au relèvement de la France.

Une pénitente …

Aucune possession. Aucune distraction. Aucune parole non plus, à l’intérieur du cloître. A certaines périodes de l’année seulement, le parloir, à condition que la mère abbesse en ait autorisé l’accès. Jamais de viande, même à Noël. Et bien sûr, le voile, qui doit couvrir une bonne partie du visage afin d’empêcher celui-ci d’être jamais vu entièrement.

Telles sont quelques-unes des règles instituées par Saint Colette de Corbie dans sa réforme de l’ordre des Clarisses. Des règles ascétiques, implacables, mais des règles de foi. Et que la religieuse picarde ne couchera sur le parchemin qu’après les avoir personnellement éprouvées elle qui, été comme hiver, n’aura jamais arpenté les routes que pieds nus, établissant partout des maisons de prières et de pénitence. Mais avant les œuvres, il y avait eu l’isolement. À 21 ans, la jeune Colette Boëllet prend l’habit du Tiers-Ordre franciscain et entre en « reclusage ». Quatre années d’une vie sobre et âpre passées dans une logette adossée à l’église Saint-Etienne de Corbie pour s’adonner entièrement à la prière, et dont on ne communique avec l’extérieur qu’au travers d’un guichet. C’est par cette ouverture qu’elle apportera conseil aux malheureux, recevra de quoi vivre et surtout, recevra la Sainte Eucharistie.

Une grande mystique…

Vitrail médiéval de Sainte Colette de Corbie
Sainte Colette de Corbie
Notre Dame du Rosaire, Saint-Ouen

Mais Saint Colette de Corbie n’est pas qu’une pénitente. C’est aussi une grande mystique, un être d’exception témoin de visions surnaturelles. Dès ses neuf ans, elle reçoit révélation de la nécessité de réformer l’ordre de Saint François. Adolescente, elle obtient la grâce de pouvoir abandonner la petite taille qui désespérait son père pour atteindre en quelques mois 1 mètre 79. Et quand elle prend conscience de sa grande beauté, elle obtient du Très-Haut que les merveilleuses couleurs de son visage s’effacent au profit d’une pâleur qui la mettra à l’abris des séductions du monde. Dès lors, toute sa vie sera marquée par le sceau du miracle, tels la résurrection d’une sœur morte en état de péché pour lui épargner la damnation éternelle, la guérison de malades ou encore la découverte miraculeuse d’une source pour alimenter en eau claire le nouveau monastère de Poligny.

Au crépuscule de sa vie, le 6 mars 1447, la religieuse picarde aura fondé 18 couvents et donné par toute l’Europe une impulsion nouvelle à la dévotion féminine. Mais elle aura aussi œuvré à la renaissance de tout l’ordre de Saint-François, dont plusieurs couvents masculins adoptèrent la règle. Saint Colette de Corbie figure parmi ces grandes réformatrices qui, par la vertu de l’exemple et de la dévotion, aura réussi à rallumer la foi de ses contemporains ; au point que son œuvre survit encore de nos jours dans le monde entier.

doublée d’une politique

Pour autant, Colette de Corbie ne demeura pas totalement à l’écart des affaires temporelles. Au vu des tribulations de l’époque, il aurait été d’ailleurs difficile pour elle de s’en désintéresser. En plus de la guerre entre les royaumes de France et d’Angleterre, des ravages commis par les routiers, du retour épisodique de la peste, de la misère, l’Eglise elle-même se divise entre plusieurs papes : l’un siégeant à Rome, l’autre en Avignon et jusqu’à troisième dans la ville de Pise. Mais il en faudrait davantage pour arrêter l’apostolat de notre grande mystique. Une fois libérée de ses vœux de réclusion, Colette n’aura de cesse de voyager entre royaume de France et duché de Bourgogne pour obtenir des Puissants de tous bords la permission d’établir des couvents. Selon toute vraisemblance, Sainte Colette de Corbie aurait même croisé la route de Jehanne d’Arc.

Un rôle de médiatrice entre les maisons de Bourgogne et de France

Statut de Colette de Corbie

En ce début de XVe siècle, le royaume de France n’est pas seulement en guerre contre le royaume d’Angleterre, il est aussi en guerre contre lui-même : les clans des Armagnacs et des Bourguignons profitent de la « folie » du roi Charles VI pour se disputer le pouvoir, ajoutant les troubles de la guerre civile aux affres de la guerre contre l’Anglais. Des années durant, Paris arborera ainsi le violet, couleur des Armagnacs, ou le blanc, couleur des Bourguignons, selon qu’un camp aura momentanément triomphé de l’autre. Or dans ce conflit, Saint Colette de Corbie réalisera la prouesse de se ménager des alliés parmi les deux camps.

La franciscaine va d’abord se faire l’intime de Marguerite de Bavière. Il s’agit là de la duchesse de Bourgogne, l’épouse du terrible Jean Sans Peur. Ce fameux duc de Bourgogne qui avait fait assassiner son cousin Louis d’Orléans, tenté de s’emparer de la personne du roi, et utilisé la corporation des bouchers parisiens pour mettre Paris à feu et à sang. Des crimes qui mortifient son épouse, retirée dans son château de Rouvre près de Dijon. Colette de Corbie deviendra sa mère spirituelle. À plusieurs reprises, elle lui enjoint de visiter ses religieuses et lui envoie des lettres de consolation. Conséquence de cette sollicitude, quatre couvents franciscains seront établis au sein du duché de Bourgogne, deux pour les filles réformées de Saint Claire, et deux pour les Frères Mineurs.

L’amitié de Marguerite de Bavière est d’autant plus remarquable que, dans le même temps, Colette de Corbie entretient les liens les plus étroits avec la maison d’Orléans, ennemie jurée de la Bourgogne. Et il ne s’agit pas là seulement de simple mondanité. Sous l’instigation de Colette de Corbie, six princes de la famille des Bourbons Armagnacs décideront d’embrasser la vie religieuse franciscaine ou de s’engager dans sa puissante branche laïque, le Tiers-Ordre Franciscain. Un couvent sera également fondé à Castres, un autre restauré à Lézignan. Et c’est là que les choses deviennent vraiment intéressantes. Car ce fameux Tiers-Ordre franciscain va jouer un rôle clef dans la régénération spirituelle et patriotique qui marquera le règne de Charles VII. Au point, dit-on, d’avoir compté parmi ses membres une certaine… Jehanne d’Arc. Plusieurs éléments plaident en effet en faveur de cette thèse.

Une rencontre historique avec Jehanne d’Arc

D’abord l’apparence physique, à savoir les cheveux coupés en rond de la Pucelle, une pratique imposée par Saint François lui-même pour les postulantes reçues chez les Clarisses. Ensuite son costume de « gros gris » noir à l’allure masculine sur laquelle les juges de Rouen ont tant de fois insisté, mais qui correspond aux prescriptions vestimentaires faites aux membres du Tiers-Ordre. Et puis il y a la dévotion de Jehanne, son assiduité à la messe et à la confession, ses jeûnes, son aversion pour toutes formes de jurement qui caractérisent l’âme et les œuvres des tertiaires franciscaines. Mais surtout, il y a sa dévotion au nom de Jésus. Comme Sainte Colette, la libératrice d’Orléans avait pour habitude de faire apposer la mention JHESUS MARIA sur chacune de ses lettres. Une inscription qui se retrouvera d’ailleurs en bonne place sur son étendard, la fameuse bannière de couleur azur à laquelle Jehanne d’Arc attribuait ses victoires et que ses voix lui avaient enjoint de prendre « de par le Roy du Ciel ». « J’aime mieux voir quarante fois plus ma bannière que mon épée », déclarera-t-elle durant son procès.

Autre vitrail de Saint Colette, cathédrale médiévale
Jeanne d’Arc, la pucelle d’Orléans
Notre Dame du Rosaire, Saint-Ouen

Selon un récit ancien, Sainte Colette aurait même visité Jehanne d’Arc alors qu’elle se trouvait encore au berceau afin de lui faire don d’un anneau d’or marqué de trois croix et des noms de JHESUS MARIA, le fameux anneau qu’elle porta durant ses campagnes. Mais on frise ici la légende. Si Sainte Colette de Corbie a pu s’arrêter à Domrémy, rien ne prouve qu’elle ait adoubé la Pucelle. Ce que l’on peut toutefois affirmer, c’est que les routes de deux saintes se sont croisées.

Au début du mois de novembre 1429, Colette se trouve à Moulins, à prier au milieu de ses filles. Jehanne d’Arc, elle, y prépare la campagne qui la mènera à Saint-Pierre-le-Moûtier et à la Charité-sur-Loire. « Est-il vraisemblable que Jehanne, alors surtout qu’elle était accompagnée par frère Richard [un moine franciscain] ait oublié de venir prier dans la chapelle des pauvres Clarisses, et solliciter une entrevue avec la célèbre réformatrice ? », se demande ainsi le l’historien Siméon Luce. Et le médiéviste du XIXe siècle d’affirmer : « Colette Boëllet et Jehanne d’Arc ont dû se rencontrer ». Colette aurait aussi envoyé un message à Saint-Pierre-le-Moûtier pour s’enquérir de l’armée de Jehanne. Une hypothèse d’autant plus vraisemblable que les deux femmes s’étaient trouvé une protectrice commune en la personne de Marie de Berry, la duchesse de Bourbon. Bref, tout concorde.

Le Tiers-Ordre franciscain dans le relèvement du royaume de France et la mission johannique

Mais l’essentiel n’est peut-être pas là. Car au-delà de la rencontre entre les deux saintes ou de la possible appartenance de Jehanne d’Arc au Tiers-Ordre Franciscain, c’est bien la question de l’influence de l’ordre de Saint François sur la nature de sa mission qu’il convient de se poser et partant, le rôle que cet ordre mendiant a joué dans la défense de la cause nationale.

Comme l’explique Siméon Luce, « à l’époque de Jehanne d’Arc, les Frères Mineurs, surtout les frères Mineurs de l’Observance, étaient les plus ardents défenseurs de l’indépendance française ; ils prêchaient et organisaient, de toute part, une vaste croisade contre les envahisseurs de notre pays» Ce furent d’ailleurs des Frères Mineurs qui allèrent recueillir en Lorraine des témoignages sur la mission et les mœurs de la Pucelle pour le compte du roi Charles VII, comme ce furent encore des Frères Mineurs qui, depuis son départ de Vaucouleurs jusqu’à sa mort, la conseillèrent, l’escortèrent ou la soutinrent, au grand dam des Dominicains qui organisèrent son procès. Ce furent enfin les Franciscains qui non seulement pesèrent de tout leur poids lors du procès de réhabilitation de Jehanne d’Arc, mais prirent en main sa cause 400 ans plus tard. Ainsi de Léon XIII qui pose la cause de sa béatification avant que Saint Pie X, un autre pape tertiaire, ne la mène à son terme.

Citons aussi le frère Richard, contemporain de Jehanne et célèbre prêcheur franciscain partisan des Armagnacs. Dans l’une de ses interminables prédications, il déclarera que la Pucelle avait pénétré les secrets de Dieu seulement connus des grands saints au paradis. Et le prêcheur d’affirmer encore, pour mieux persuader les habitants de Troyes d’ouvrir les portes de leur ville à l’armée royale s’en allant vers Reims que la guerrière était capable de s’élever dans les airs avec l’armée de Charles VII pour s’introduire chez eux par-dessus les remparts…

Ainsi donc, Colette de Corbie n’aura pas seulement réussi à réformer l’ordre de Saint-François. Elle aura aussi impulsé un grand mouvement de régénération spirituelle qui accompagna Jehanne d’Arc tout au long de sa mission.


Xavier Leloup, auteur de roman historique

Un article de Xavier Leloup. avocat, journaliste, auteur de la saga médiévale « Les Trois Pouvoirs » et créateur des Editions La Ravinière (2021)
Découvrir son dernier interview exclusif ici.

Découvrir les autres articles du cycle sur Les grandes dames de la guerre de cent ans : 


Bibliographie

H. de Barenton, Jeanne d’Arc Franciscaine. Paris « Action Franciscaine » 117, Brd. Raspail. Coubin Maison Saint Roch (Belgique). 1909.
Pascal-Raphaël Ambrogi, Dominique le Tourneau, Dictionnaire encyclopédique de Jeanne d’Arc. Editions Desclée de Brouwer, 10, rue Mercoeur, 75011 Paris. 2017
Jeanne d’Arc à Domremy : recherches critiques sur les origines de la mission de la Pucelle, accompagnées de pièces justificatives, Paris, Honoré Champion, 1886, CCCXIX-416 p., In-8

NB mpassion : sur limage d’en-tête, la statue au premier plan est tirée d’un retable de l’église Sainte-Colette à Gand. A l’arrière plan, on peut voir un détail d’enluminure représentant Colette de Corbie (Nicolette Boellet) rencontrant le pape. Cette illustration est tirée du manuscrit enluminé la Vie de Colette par Pierre de Vaux (ms8), également connu comme manuscrit de Gand.