Sujet : fêtes, festival, animations médiévales, troubadours, salon du livre, médiéval fantastique, agenda Evénement :le 25e festival
des troubadours et saltimbanques
Lieu : Souvigny, Allier, Rhône-Alpes-Auvergne Dates : du 28 juillet au 5 août 2018
Bonjour à tous,
ette fin de semaine, sur l’agenda, le festival des troubadours et saltimbanques est de retour dans la cité de Souvigny, au nord de Clermont-Ferrand et à quelques lieues au nord-est de Montluçon. L’événement, qui célèbre cette année sa 25e édition, s’étalera sur plus d’une semaine et débutera le samedi 28 juillet pour s’achever le dimanche 5 août suivant.
Animations, concerts, ripailles,
spectacles de feu et marché médiéval
Cette grande célébration sur le thème du Moyen-âge a tous les atouts d’une grande foire médiévale doublée d’un véritable festival puisque, en plus de ses campements et de ses nombreuses animations, elle met tous les ans, à l’honneur les troubadours, les jongleurs et les saltimbanques. Tout au long de la fête, près de vingt concerts célébrant la musique médiévale, folk et festive sont ainsi proposés quotidiennement, à travers les rues de la ville et dans ses tavernes.
Comme à chaque édition, on pourra encore compter sur de joyeuses ripailles et fastueux banquets, ainsi qu’un marché médiéval qui ouvrira chaque jour ses portes pour ne les fermer que tard dans la nuit. Durant chaque nocturne et tout au long du festival, divers spectacles de feu proposés par la Compagnie Zoolians sont également prévus.
Compagnies médiévales & artistes présents
Belli Mercator – La Mandragore – Saltabraz – Aouta – Présence de l’Orgue – Tormis – Acus Vacuum – Cie Agartha – Kevan – Conalusa – Barbarian Pipe Band – Cie Zoolians – Braagas – Boostrophaedon
6eme édition de Médiélivres :
salon du livre médiéval et fantastique
Ajoutons enfin que cette grande fête accueille en son sein, depuis quelques années déjà, un salon du livre médiéval et fantastique. Il s’agira là de sa 6eme édition. Plus court en durée que l’ensemble du festival, il se tiendra les 29 et 30 juillet et accueillera près de vingt-cinq auteurs. Pour plus de détails, vous pouvez vous reporter utilement sur la page Facebook dédiée au salon
Pour plus d’informations sur l’ensemble de l’événement, voici tous les liens utiles :
Sujet : chanson médiévale, poésie médiévale, servantois, poésie satirique, trouvère, chanson de croisades, musique médiévale, musiques anciennes. Période : moyen-âge central, XIIe siècle Auteur : Huon d’Oisy (1145 – 1190) Titre :Maugré tous sains et maugré Diu ausi Interprète : Estampie Album : Crusaders. In nomine domini, ed NaxosofAmerica (1996)
Elle nous provient de l’Ensemble Estampie que nous en profitons pour vous présenter.On notera, au passage, qu’il existe, à travers l’Europe, plusieurs formations médiévales portant le nom d’Estampie dont notamment une, en Angleterre, sous la direction de Graham Derrick, dont nous avions déjà parlé ici (voir article) ; il convient donc de ne pas la confondre avec la formation du jour qui est d’origine germanique.
« Maugré tous sains et maugré Diu ausi » Huon d’Oisy par Estampie
L’Ensemble Allemand Estampie
Fondé en Allemagne, dans le courant de l’année 1985, par trois artistes férus de musiques anciennes, l’Ensemble Estampie sous la direction de Michael Popp s’est proposé, dès son origine, de revisiter le répertoire médiéval, en lui ajoutant une touche de sonorités modernes. Nous sommes donc, ici, dans un moyen-âge revisité musicalement de manière totalement assumée et on peut parler d’un style Néo-médiéval, cher à nombre de musiciens et artistes d’Outre-Rhin.
Très éclectique, son directeur Michael Popp(au premier plan, à droite sur la photo ci-dessous) participe, par ailleurs, à plusieurs autres formations : Qntal, qui explore les rives de la Dark Wave, de « l’électro-médiéval » et du Néo-folk et encore Deine Lakaien qui se classe dans le champ de la World music, de la « Dance » et de l’Easy Listening, avec, là-encore, une touche de Dark Wave.
Albums, productions et projets
Pour la petite histoire, la formation s’appelait, au départ, Münchner Ensemble für frühe Musik (l’Ensemble de Munich pour la Musique Ancienne) et Estampie n’était que le nom de leur premier projet. Avec le temps, les deux se sont confondus et le groupe a fini par s’appeler Estampie. Depuis sa création, il compte à son actif près d’une quinzaine d’albums (en comptant les lives et les compilations) sur des thèmes aussi variés que le culte marial, les troubadours, la fine amor, les compositions d’Hildegarde de Bingen, les musiques et légendes d’origine scandinaves et nordiques et même encore un album dvd autour des voyages de Marco Polo.
Au fil de sa longue carrière, on retrouvera cet ensemble néo-médiéval en association avec divers artistes ou formations. Dans le courant des années 2010, il mettra notamment en place un projet autour des musiques de l’Andalousie médiévale en collaboration avec des artistes espagnols et marocains pour revisiter les musiques Séfarades, musulmanes et chrétiennes de l’Espagne de cette période. Ce projet leur vaudra notamment de recevoir en 2012, le « Ruth Price », prix allemand décerné dans le domaine de la musique Folk international.
L’album Crusaders – In nomine domini
En 1996, l’ensemble s’attelait aux musiques et chansons de la période des croisades, en proposant un album ayant pour titre Crusaders. In nomine Domini. Venus en renfort de la formation, on pouvait y apprécier les choeurs polonais de la Schola Cantorum Gedanensis.
Entre minnesingers, trouvères et chants liturgiques, l’album Crusaders présentait douze pièces se situant toutes entre le XIIe et le XIIIe siècle.
Du côté la France médiévale et de la langue l’oïl, Guiot de Dijons y côtoyait Thibaut de Champagne, ainsi que Conon de Bethune et Huon d’Oisy. On y retrouvait également des pièces anonymes dont certaines en latin, et même une en langue d’oc. Le célèbre chant de croisades Palästinalied de Walter von der Vogelweide y était également repris et encore une chanson du très reconnu poète médiéval allemand Wolfram von Eschenbach.
Sujet : chanson médiévale, poésie médiévale, servantois, satire, poésie satirique, chevalier, trouvère, chanson de croisades, musique médiévale. Période : moyen-âge central, XIIe siècle Auteur : Huon d’Oisy (1145 – 1190)
(Hues, Hugues d’Oisy) Titre :Maugré tous sains et maugré Diu ausi Ouvrage : « Les chansons de Croisades », Joseph Bédier et Pierre Aubry (1909)
Bonjour à tous,
ontemporain du XIIe siècle, Hugues III, seigneur d’Oisy, châtelain de Cambray et vicomte de Meaux, plus connu encore sous le nom d’Huon ou Hues d’Oisy est considéré comme l’un des premiers trouvères du nord de France.
Du point de vue de son oeuvre, il n’a laissé que deux chansons. L’une, plutôt étonnante, conte par le menu un tournoi de nobles dames, dont il nous explique que ces dernières l’avaient organisé pour savoir ce que produisaient les coups que recevaient leurs doux amis lors de tels affrontements. La deuxième chanson est un servantois dirigé par le seigneur d’Oisy contre celui qui fut son disciple en poésie : le trouvère Conon ou Quesnes de Bethune. Pour rappel, on trouve une référence explicite à cela dans une chanson de ce dernier :
Or vos ai dit des barons ma sanblance; Si lor an poise de ceu que je di, Si s’an praingnent a mon mastre d’Oissi, Qui m’at apris a chanter très m’anfance. Conon de Bethune « Bien me deüsse targier » Les Chansons de Conon de Bethune par Axel Wellensköld
A l’occasion du portrait que nous avions fait de ce trouvère (voir biographie de Conon de Bethune ici), nous avions mentionné sa courte participation à la 3ème croisade. Après s’être enflammé et avoir vanté la nécessité des expéditions chrétiennes et guerrières en Terre Sainte auprès de ses contemporains, fustigeant ceux qui ne voulaient s’y rendre, le poète croisé n’eut pas l’occasion d’y briller puisqu’il rentra à la hâte.
Il faudra attendre la 4ème croisade pour que Conon de Bethune prenne à nouveau la croix et fasse montre alors de plus d’allant mais quoiqu’il en soit, le premier retour rapide de sa première expédition lui valut, comme nous le disions, une verte critique sous la plume d’Huon d’Oisy. Ce dernier prit même pour référence et modèle la chanson « Bien me Deüssetargier » de son homologue, afin de mieux le railler.
Pour mieux comprendre le fond politique et satirique de ce texte, plein de causticité et de ce « roi failli » auquel il est fait ici allusion, il faut ajouter que le châtelain de Cambray s’était, de son côté, rangé sous la bannière de Philippe Iᵉʳ de Flandre, dit Philippe d’Alsace contre le parti de Philippe-Auguste, choisi par Conon de Bethune.
Huon d’Oisy dans les Manuscrits anciens
On retrouve cette chanson dans les deux manuscrits que nous citons souvent ici, le Français 844, Manuscrit ou Chansonnier du Roy et le Français 12615(MS fr 12615), connu encore sous le nom de Chansonnier de Noailles. Elle est attribuée dans les deux à Mesire(s) Hues d’Oisy.
Les dates de ce servantois ont été sujettes à débat entre médiévistes, au point de mettre quelquefois en doute, (contre les manuscrits et leurs copistes), l’attribution de cette chanson au seigneur et trouvère d’Oisy. Si la chanson est bien de sa plume, ce qu’on a, en général, fini par convenir, il a dû l’écrire, peu de temps avant sa mort.
Il faut, du même coup, en déduire que cette rentrée de la 3eme croisade de Conon de Bethune se serait située deux ans avant que Philippe-Auguste n’en revienne lui-même, même si à la première lecture, on pourrait être tenté de supposer que le retour du trouvère avait coïncidé avec celui plutôt précipité et décrié du roi de France, fournissant ainsi à Huon un double motif pour les railler tout deux. Le seul problème est que si Conon était rentré en même temps que Philippe-Auguste en 1191, Huon d’Oisy aurait été dans l’impossibilité d’écrire cette chanson puisqu’il avait supposément trépassé près d’une année auparavant.
Suivant Joseph Bédier, ce retour anticipé des croisades de Conon aurait donc des raisons totalement indépendantes de celui du roi et serait même intervenu bien avant, dans le temps. (si vous souhaitez plus de détails sur ces aspects, nous vous renvoyons à l’ouvrage cité en tête d’article).
Maugré tous sains et maugré Diu ausi
Maugré* (malgré) tous sains et maugré Diu ausi revient Quenes* (Conon), et mal soit il vegnans!* (malvenu) … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … Honis soit il et ses preechemans* (prédications), et honis soit ki de lui ne dist: «fi»! Quant Diex verra que ses besoins ert grans* (qu’il sera dans le besoin), il li faura, car il li a failli* (il lui faillira comme il lui a failli).
Ne chantés mais, Quenes, je vos em pri, car vos chançons ne sont mais avenans; or menrés* (de mener) vos honteuse vie ci: ne volsistes pour Dieu morir joians, (1) or vos conte on avoec les recreans* (les lâches, ceux qui ont renoncé), si remanrés* (resterez) avoec vo roi failli; ja Damedius, ki sor tous est poissans *(Dieu tout puissant), del roi avant et de vos n’ait merci!* (n’ait plus pitié ni du roi, ni de vous)
Molt fu Quenes preus, quant il s’en ala, de sermoner et de gent preechier, et quant uns seus* (seul) en remanoit decha, il li disoit et honte et reprovier* (reproches, affronts); or est venus son liu recunchiier, (il est revenu souiller son nid) et s’est plus ors* (sale, malpropre) que quant il s’en ala; bien poet* (de pöeir, pouvoir) sa crois garder et estoier* (ranger, remiser), k’encor l’a il tele k’il l’emporta.
(1) Vous n’avez pas voulu « mourir joyeux » pour Dieu
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : armure médiévale, équipement, reconstitution historique, armure de plates. Période : moyen-âge central, XIVe siècle Média : vidéo documentaire moyen-âge Auteur : Ola Onsrud (chaîne youtube)
Bonjour à tous,
i vous vous êtes toujours demandé à quel point il pouvait être fastidieux de revêtir une armure de chevalier durant le moyen-âge, vous trouverez ici une vidéo qui vous en donnera une excellente idée.
Il s’agit là d’une armure de plates du XIVe siècle tardif, véritable fleuron de l’art militaire de cette période. Elle est d’ailleurs d’autant plus prestigieuse que sa reconstitution s’appuie sur des sources croisées dans lesquelles on compte, principalement, l’équipement de Edouard Plantagenêt (1330-1376), fils d’Édouard III d’Angleterre, mieux connu encore sous le nom de Prince noir, mais aussi celui de Cristopher, prince du Danemark et duc de Lolland (1341-1363). Les gisants des deux princes à la cathédrale de Canterbury en Angleterre et celle de Roskilde au Danemark, ont servi de base à cette re-création mais encore d’autres enluminures en provenance de manuscrits d’époques.
Une fois revêtue, la totalité de cet équipement, armes comprises, pèse près de 36 kilos.
On doit cette reconstitution, ainsi que la réalisation de cette courte mais excellente vidéo à Ola Onsrud, enseignant norvégien en économie, gestion et marketing dans le civil, par ailleurs, passionné de toujours pour l’histoire médiévale et l’histoire vivante.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.