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L’unicorne de Thibaut de Champagne

troubadour_satire_poesie_satirique_sirventes_monde_medieval_thibaut_le_chansonnierSujet :  musique et poésie médiévale, chanson, trouvère, roi poète, roi troubadour, amour courtois.
Auteur : Thibaut de Champagne, Thibaut de Navarre, Thibaut le chansonnier
Titre : Ausi conme unicorne sui
Période : Moyen Âge central
Interprète :
FAUN
Album : Totem (2007)

Bonjour à tous,

C_lettrine_moyen_age_passion‘est toujours un plaisir que de pouvoir poster ici quelques textes ou quelques éléments d’histoire supplémentaires concernant le roi poète et trouvère thibaut_le_chansonnier_troubadour_trouvere_roi_de_navarre_comte_de_champagneThibaut le chansonnier, roi de Navarre et comte de Champagne (1201-1253).*

Pour nous changer un peu de ses deux derniers textes qui gravitaient autour du thème des croisades, c’est ici une ode à l’amour courtois que nous vous proposons. Elle prend la forme d’un animal de légende très présent dans les bestiaires et l’imagerie du Moyen Âge: la licorne.

La licorne ou le monocéros,
créature mythique des bestiaires médiévaux

La licorne dans les bestiaires du moyen-âge, ici tirée du Historiae Animalium de Conrad Gessner, XVIe siècle (1551)
La licorne dans les bestiaires du Moyen Âge, ici tirée du Historiae Animalium de Conrad Gessner, XVIe siècle (1551)

Même si on la connait depuis l’antiquité, on retrouve la mythique licorne de la légende à laquelle se réfère Thibaut de Champagne dans notre poésie du jour, à partir du haut Moyen Âge et plus exactement du IVe siècle. On la nomme alors Monocéros ou unicorne et elle est décrite comme une créature puissante et sauvage, que, dit-on, seule une vierge peut aider à capturer. L’animal en voyant la pure jeune fille, viendrait, en effet, trouver refuge en son sein et la belle n’aurait alors qu’à lui laisser téter son lait pour monoceros_licorne_poesie_bestiaire_medieval_thibaut_de_champagneque la bête devenue docile et soumise puisse être capturée ou abattue.

ci contre illustration de chasse à la licorne, XIIIe siècle, Bestiaire de Rochester (1230)

Voilà donc, ici, une poésie de notre bon roé de Navarre, Thibaut de Champagne, captif de son amour et toute à sa fascination pour l’objet de son désir,  laissé sans plus de défense que cette fameuse licorne de la légende, devant une vierge.

Le chansonnier Cangé : manuscrit ancien de poésie françoise du XIIIe siècle

On retrouve cette chanson de Thibaut de Champagne dans le manuscrit 846 de la Bibliothèque Nationale de France: le Chansonnier Cangé. Cet  ouvrage est, comme son nom l’indique, un recueil de chansons de troubadours  de la fin du XIIIe siècle.

Chansonnier Cangé Manuscrit médiéval Il vaut la peine, ici, d’en dire un mot parce qu’outre le fait que l’original nous vient du XIIIe siècle, la version que nous connaissons de ce manuscrit est le fruit du travail d’un passionné collectionneur de la poésie et de la musique des troubadours d’alors; il a pour nom Jean-Baptiste Châtre de Cangé et est contemporain du XVIIIe siècle.

Il acquit, en effet, le manuscrit en question en 1724 et comme il possédait également d’autres recueils de chansons, se mit même à annoter les pages du manuscrit, comparant entre elles les chansons des troubadours et de trouvères et recoupant les différentes versions. Il en résulte que ce manuscrit ancien, annoté de la main de ce collectionneur, porte désormais son nom et reste, au demeurant, un précieux témoin du monde médiéval et de l’art des troubadours et trouvères du XIIIe siècle.

Outre le fait qu’il recèle des trésors de la poésie française du Moyen Âge central, les annotations musicales originales qui accompagnent ces chansons sont aussi particulièrement remarquables. Le Chansonnier Cangé reste, en effet, un des rares ouvrages faisant état  d’une écriture musicale qui comprend les temps et  la rythmique.  Si vous vous souvenez, nous avions mentionné dans un article  précédent sur l’art des troubadours, que la plupart du temps, les compositeurs utilisaient une autre forme d’écriture musicale et  manuscrit_ancien_chansonnier_cange_poesie_musique_troubadours_medievaln’annotaient pas les rythmes, laissant en quelque sorte la libre interprétation de ces aspects au troubadour ou au trouvère.

Sur le fond, le Chansonnier Cangé contient plus de 351 chansons et forme une véritable anthologie de la poésie des troubadours sur le  thème de l’amour courtois. On y retrouve en plus de Thibaut de Champagne qui y est à l’honneur avec 64 de ses chansons, suivi de près par Gace Brûlé avec 46 chansons, d’autres noms célèbres tels que Adam de la Halle, Richard Coeur de Lion et d’autres encore, mais aussi un certain nombre de chansons et compositions d’auteur étant demeurés anonymes.

Faun, « folk celtique néo-médiéval païen » en provenance d’Allemagne

Il existe des versions bien plus lyriques de cette pièce de Thibaut de Champagne que celle que nous vous proposons d’aujourd’hui, cette dernière appartenant à un registre plus résolument folk médiéval. Elle est interprétée par FAUN, une formation relativement récente de musiciens et d’artistes allemands qui a fait ses premières armes en  2002. Le groupe faun_troubadours_modernes_musique_folk_celtique_medievalse définit lui-même comme proposant une musique qui « fusionne les sons anciens et médiévaux, le folk celtique et nordique avec la musique moderne », d’où le nom de « folk néo-médiéval celtique » qu’on lui donne souvent et qui sonne un peu tout de même comme une appellation marketing clinquante pour inscrire leur travail dans un genre. Si je voulais faire court et sans déprécier du tout leurs talents, je dirais que FAUN  est un peu à la musique médiévale ce que le Rondo Veneziano était à la musique classique. On n’est dans l’easy listening celtique à consonances médiévales (ce qui n’exclut pas bien sûr la qualité, mais qui reste une manière de montrer que, quand je m’y mets, je peux moi-aussi inventer des mots qui claquent bien). Bref, vous l’avez compris, leur travail les situe dans un Moyen Âge plus résolument allégorique et imaginaire que classique.

Au delà du fait qu’il est toujours intéressant de voir comment le monde médiéval s’invite dans l’actualité de notre XXIe siècle, on trouve du reste chez FAUN des choses très agréables à écouter. A en juger, nous ne sommes pas les seuls à partager ce goût, puisqu’ils furent nominés à trois reprises pour les « Echo », le music awards allemand. Le groupe est aussi très actif et productif puisqu’on leur doit déjà, à ce jour, 8 CDs et quelques tournées d’envergure mondiale : USA, Brésil et j’en passe. Le néo médiéval folk celtique païen semble donc aussi entré dans la World Music. faun_folk_medieval_unicorn_licorne_thibaut_de_champagne_troubadourPour ce qui est du morceau d’aujourd’hui, qui est un classique médiéval revisité par leurs soins, la performance vocale de la chanteuse reste très convaincante et que les choix mélodiques sont aussi très agréables, mais je vous laisse vous en faire une idée.

Tout cela  étant dit, voilà le texte de cette chanson de Thibaut de Navarre, en vieux français du XIIIe siècle que nous nous fendrons sans doute d’adapter en français moderne sous peu.


Les paroles de la chanson de Thibaut de Champagne en vieux français

Ausi conme unicorne sui
Qui s’esbahist en regardant,
Quant la pucelle va mirant.
Tant est liee de son ennui,
Pasmee chiet en son giron;
Lors l’ocit on en traïson.
Et moi ont mort d’autel senblant
Amors et ma dame, por voir :
Mon cuer ont, n’en puis point ravoir.

Dame, quant je devant vous fui
Et je vous vi premierement,
Mes cuers aloit si tressaillant
Qu’il vous remest, quant je m’en mui.
Lors fu menez sans raençon
En la douce chartre en prison
Dont li piler sont de talent
Et li huis sont de biau veior
Et li anel de bon espoir.

De la chartre a la clef Amors
Et si i a mis trois portiers :
Biau Senblant a non li premiers,
Et Biautez cele en fet seignors;
Dangier a mis en l’uis devant,
Un ort, felon, vilain, puant,
Qui mult est maus et pautoniers.
Ciol troi sont et viste et hardi:
Mult ont tost un honme saisi.

Qui porroit sousfrir les tristors
Et les assauz de ces huissiers?
Onques Rollanz ne Oliviers
Ne vainquirent si granz estors;
Il vainquirent en combatant,
Més ceus vaint on humiliant.
Sousfrirs en est gonfanoniers;
En cest estor dont je vous di
N’a nul secors fors de merci.

Dame, je ne dout més rien plus
Que tant que faille a vous amer.
Tant ai apris a endurer
Que je suis vostres tout par us;
Et se il vous en pesoit bien,
Ne m’en puis je partir pour rien
Que je n’aie le remenbrer
Et que mes cuers ne soit adés
En la prison et de moi prés.

Dame, quant je ne sai guiler,
Merciz seroit de seson més
De soustenir si greveus fés.


En vous souhaitant une belle journée!
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

* J’en profite pour faire ici une petite parenthèse sur l’orthographe du prénom Thibaud, ou Thibault ou Thibaut qui n’a décidément jamais l’air de savoir comment il veut s’écrire. Nous avons donc décidé ici, une bonne fois pour toutes, de l’écrire avec un T mais vous trouverez le roi de Navarre sous toutes les formes possibles de l’orthographe de son prénom.

médiéval fantastique en musique : une gigue traditionnelle Irlandaise revisitée par les joyeux drilles de Naheulband

dragon_monde_medieval_fantastique_naheulbandSujet : musique, monde médiéval, rôliste, médiéval fantastique, Gigue, Folk Irlandais
Auteur/Compositeur : Musique irlandaise traditionnelle
Interprètes : Naheulband, John Lang
Titre : Ballintore Jigs (Instrumental)
Album :  « Machins de Taverne » (2003)
Label : 7e Cercle

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous postons aujourd’hui un nouveau morceau de l’excellent Naheulband, le groupe musical de John Lang, auteur inspiré du donjon de Naheulbeuk, série
audio humoristique et médiévale fantastique orientée rôlistes et qui se décline aussi, depuis quelques temps, en pur jeu de rôle plateau ou papier.

naheulband_folk_humour_medieval_fantastiquePour en revenir à la pièce instrumentale d’aujourd’hui, pas de paroles donc pour ce bel air aux accents celtiques qui est en réalité une gigue traditionnelle irlandaise dont nous n’avons pas d’éléments de datation mais que l’on doit à l’artiste irlandais Paddy Keenan d’avoir enregistré quelques années auparavant, dans les années 80. Pour autant, comme ce dernier est plutôt un musicien de cornemuse ou d’instruments à  pipes, sa version était assez différente de celle de John Lang au niveau des arrangements et il faut saluer, ici, cette très belle interprétation du Naheulband qui y introduit la flûte, en nous servant cette joli mélodie entêtante sur une orchestration en béton. Cela montre bien, s’il en était besoin, que le talent de cet auteur ne se borne pas à la plume humoristique, ce qui serait déjà largement suffisant, mais, au delà, s’exerce encore totalement dans le domaine naheulband_medieval_fantastique_musique_folk_irlandais_john_langmusical.

Il ne s’agit donc pas de musique issue du moyen-âge authentique mais plutôt un folk traditionnel irlandais qui réussit, à sa manière, le pari de nous y transporter. Outre le fait qu’elle nous arrive dans le cadre du médiéval fantastique très drôle de Naheulbeuk, la qualité de cette pièce vaut largement un détour aussi j’espère que vous apprécierez.

Pour le reste et leur actualité, tournées, interview, et caetera, suivez le Facebook du Naheulband ici, tout y est.

Une merveilleuse journée à tous en musique!

Fred
Pour moyenagepassion.coom
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C

François Villon rencontre Erik Satie : l’épitaphe, lecture audio

epitaphe_villon_francois_poésie_medieval_lecture_audioSujet : poésie réaliste, poésie satirique, auteur, poète médiéval. lecture audio
Période : moyen-âge tardif
Auteur : François VILLON
Musique : Erik SATIE, Gymnopédies lent et douloureux 01, interpréte Daniel VARSANO (distributeur sony classical),
Titre : l’épitaphe de VILLON, la ballade des pendus, la prière.

Lecture audio La rencontre de François VILLON et de Erik SATIE

Bonjour à tous,

P_lettrine_moyen_age_passion copiaour être honnête, j’avais dans l’idée de faire quelques lectures de François VILLON et j’y travaille depuis quelque temps  mais  je m’étais dit que, dans ce cadre, j’irais explorer un peu d’autres textes que la traditionnelle épitaphe ou la ballade des pendus. Même si c’est un texte sublime, il a été,  en effet, tellement repris qu’il vaut la peine de faire découvrir un peu poesie_medievale_epitaphe_villon_ballade_pendu_erik_satie_lecture_audioautre chose du grand maître de poésie médiévale. Pourtant, en écoutant cette pièce d’Erik SATIE, cette première composition des Gymnopédies « lent et douloureux 01 » du grand compositeur français de la fin du XIXe, XXe siècle, je n’ai pas résisté à oser la rencontre à travers le temps de ces deux maîtres du génie poétique et musical français.

D’un côté, VILLON, seul dans sa cellule, convaincu qu’il n’échappera pas à la corde, cette fois, comme le reste de ses compères ou de sa confrérie. Il ne lui reste, une fois de plus, que sa plume et son immense talent quand il adresse aux hommes et au fils de Dieu, cette dernière prière; c’est celle d’un condamné, une prière solitaire, un legs à travers le temps pour tous les hommes. Et sans doute que cette résignation sublime de VILLON, à ce moment là, donne à ce texte toute sa beauté et cette force incomparable. Dans ces pendus qui se balancent au gibet, il ne s’agit pas seulement ici du point culminant de sa poésie réaliste, il y a aussi ce VILLON qui devient l’un d’eux pour nous adresser en leur nom ce message post-mortem, pour le salut de l’âme, les leurs, les nôtres aussi. Même s’il échappera à la sentence, ce texte de la solitude du condamné, quelque part déjà mort, où françois_villon_erik_satie_poesie_medievaletranspire aussi toute l’humanité de VILLON restera l’un des mieux connus parce que l’un de ceux qui a le plus marqué les consciences.

De l’autre côté, un Erik SATIE qui fait encore presque ses premières armes à la composition. Nous sommes à la fin du XIXe (1888), plus de cinq cent ans plus tard, Audacieux, connu pour son humour, celui que Debussy qualifia de « musicien médiéval et doux » (1) fut souvent raillé, incompris, et en tout cas pas toujours pris au sérieux de son temps mais son oeuvre demeure, autant que son génie.

Qu’ont-ils en commun? Du facétieux François VILLON et de sa vie de drame, de ses frasques et de sa vie en marge sur le fil des lois, à un Erik SATIE, libre et intransigeant, tout entier dédié à sa musique, mais qui mène une vie discrète et sage et pratique son Art dans l’ascèse et sur une voie que l’on peut presque qualifier de mystique. Une vie dans la marge cela est certain mais encore peut-être le génie et la solitude qui, dit-on, si souvent l’accompagne. Quoiqu’il en soit, cette lecture audio est publiée et je vous laisse juger de leur rencontre.

Une très belle journée à tous! Longue vie!

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

(1) Pour plus d’informations sur l’oeuvre d’Erik SATIE voir l’article de Michel PHILIPPOT (compositeur français (1925-1996)

« Trotto »: danse médiévale du XIVe tirée du Manuscrit Add 29987 British Museum

musique_medievale_moyen-age_tardif_saltarelle_danse_italienneSujet : danse, musique médiévale, saltarelle, Trotto, Saltarello
Période : moyen-âge tardif, bas moyen-âge
Auteur : anonyme
Source : Manuscrit Add 29987 British Museum
Interprètes : Lyrebyrd Consort

Bonjour à tous,

Q_lettrine_moyen_age_passionuelquefois ça ne l’est pas mais aujourd’hui, il se trouve que ça l’est. Quoi donc me direz-vous? Et je vous répondrais Trotto! Non mais je sais bien, n’en rajoutez pas, ce n’est pas comme si c’était moi qui écrivait ce genre d’âneries. Un brin de compassion de grâce! Mais, allons, un peu de sérieux.

Danse médiévale « enlevée » ou sautée, comme on préférera, le Trotto (le trot) est d’origine italienne d’où son nom d’ailleurs. Dans l’esprit, elle s’apparente tout à fait au Saltarello ou à la Saltarelle pour le dire en bon français. Vous vous souvenez? Nous en avons déjà parlé ici: originaire d’Italie, cette danse dynamique à tempo vif se répandit bientôt en Europe où elle fut très populaire à partir du XIIIe siècle. Elle est d’ailleurs encore dansée jusqu’à ce jour dans certaines régions du monde. C’est aussi et d’ailleurs le cas du Trotto. La composition du jour nous provient d’un manuscrit de musiques et de danses toscanes datant de la fin du XIVe: le manuscrit Add. 29987 actuellement conservé au British Museum,  mais en attendant d’en parler un peu plus avant, place à la musique!

Trotto du XIVe siècle, auteur anonyme, par Lyrebyrd Consort

Add 29987: un manuscrit de musiques anciennes du moyen-âge

L_lettrine_moyen_age_passiona datation de cet ouvrage reste, à ce jour, imprécise. On la fait remonter entre la fin du XIVe et le début du XVe siècle mais il contient des compositions  qui, pour la plupart, sont datées du début du milieu du XIVe siècle. Elles sont au nombre de cent dix-neuf, dans leur grande majorité polyphoniques et, à trois exceptions près qui sont d’origine française, sont toutes italiennes et en provenance de compositeurs divers. A ce jour, sur l’ensemble du Add 29987 : un manuscrit de musiques anciennes et médiévales du XIVecorpus, quatre-vingt deux pièces peuvent être attribuées à des compositeurs connus de l’Italie médiévale, les autres demeurent  anonymes.

Entre Ballades et madrigaux qui constituent la majeure partie de l’ouvrage, on trouve aussi dans ce précieux manuscrit de musique ancienne quelques  pièces instrumentales classées comme estampie, saltarello, trotto, ou virelais, et même encore quelques pièces liturgiques (kirie, etc…).

J’ajoute, au passage, que c’est du même manuscrit qu’était tiré le Saltarello    interprété par le musicien hongrois Arany Zoltán, que nous avions  posté il y a quelques temps.

Pieter Brueghel le Jeune, Les noces villageoises, (1564-1638).
Pieter Brueghel le Jeune, Les noces villageoises, (1564-1638).

Un mot de la dynastie Médicis, propriétaires du manuscrit

L_lettrine_moyen_age_passion‘ouvrage arbore sur son premier feuillet le blason de la maison des Médicis, ce qui suggère bien évidemment qu’il leur aurait appartenu et qu’ils en auraient même certainement passé commande. Les Médicis furent une grande famille de banquiers et de marchants de Florence que l’habileté et la fortune conduisit jusqu’à la cour des princes et aux couloirs du pouvoir de la fin du moyen-âge à la blason_medicis_manuscrit_ancien_musique_medieval_danse_moyen-agerenaissance italienne. Ils fonderont,  notamment, en Toscane une dynastie et seront à la tête d’un duché qui durera plus de deux siècles, de 1537 à 1737. 

On se souvient sans doute mieux, en France, du nom de Catherine de Médicis puisque épouse du second fils de François 1er. elle fut reine et régente du royaume de France au milieu du XVIe siècle. C’est aussi durant le règne de Charles IX, son fils, qu’eut lieu le tristement célèbre massacre de la Saint-Barthélémy dont firent les frais les protestants d’alors. Jusqu’à lors, même s’il reste difficile de mesurer l’implication exacte de la reine mère dans les événements, on s’accorde en général à dire qu’elle y fut associée. Quoiqu’il en soit, au delà du rôle qu’ait pu y jouer alors Catherine de Médicis, la monarchie française ne faisait que confirmer là son rejet du protestantisme et son ancrage dans le catholicisme.

Lyrebyrd Consort : les interprètes du jour

moyen-age_danse_musique_ancienne_medievales_lyrebyrd_consortLyrebyrd Consort est une formation australienne qui se dédie aux musiques anciennes. Il n’ont hélas, à ce jour, pas de sites web mais comme ils font partie du Lumina Vocal Ensemble, vous pourrez trouver plus d’informations sur eux et sur leurs musiciens sur cette page. (c’est en anglais par contre).

En vous souhaitant une fort belle journée.

Fred
moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C