Sujet : fêtes, festivités, festival, rock celtique, folk, neo-folk medieval, metal, animation, compagnies médiévales, monde viking, Norvège, reconstitution historiques, légendes nordiques. Yggdrasil. Période: moyen-âge central (an 1000) Lieu : Simandre sur Suran (Ain, Rhône-alpes) Evénement: Festival Ragnard Rock 2017,
Children of Yggdrasil Dates : du jeudi 20 au dimanche 23 juillet 2017
ATTENTION ! Cet événement a été annulé à la dernière minute!
ne vieille légende conte qu’il y a fort longtemps, un forgeron vivait au milieu d’une verte vallée, au coeur des terres de Midgard. Les guerres effroyables avaient décimé les villageois et laissé l’homme seul, pauvre et miséreux. Au plus fort de sa solitude, jamais pourtant il ne désespéra, priant tous les jours les Dieux pour qu’ils lui mandent une solution, de quoi faire renaître son monde. L’histoire dit qu’au milieu de deux grandes batailles, Thor entendit ses prières et qu’il descendit alors d’Azgard à sa rencontre. Il trouva l’artisan à l’ouvrage, achevant de battre le fer pour forger une épée du plus bel alliage et il s’adressa à lui en ces mots :
– Hé, toi, enfant de Midgard, fils de Yggdrasil, pourquoi restes-tu ici à forger des armes quand plus aucun guerrier n’est là pour les croiser et que même les derniers ennemis de ces terres s’en sont, eux aussi, allés ?
– O grand Dieu du tonnerre ! répondit le forgeron qui avait reconnu Thor, au premier regard. Les Dieux m’ont donné pour seul pouvoir celui de mêler le fer de la pierre au feu afin de le changer en lames. Depuis l’aube des temps, mon père, et le père de mon père et tous les siens avant lui, ont suivi ce chemin. Que pourrais-je faire d’autre qu’emprunter la voie qu’ils m’ont tracée et qui est mienne, en priant pour qu’ils m’envoient un jour des guerriers capables d’honorer mes armes ou des mains pour user les outils qui sortent de ma forge.
– Tu as bien parlé, fils de l’homme, aussi je ferais un geste pour toi. Pose cette lame que tu tiens là, sur l’enclume.
L’épée rougeoyait encore et le forgeron qui s’apprêtait à la plonger dans l’eau pour la refroidir, s’exécuta. Thor brandit alors son immense marteau vers le ciel. La foudre irradia l’objet d’un éclair de feu et le Dieu s’en servit pour frapper l’épée du forgeron par trois fois. La lame ne se brisa pas. Elle irradia d’une lueur bleutée et vibrante. L’air s’était chargée de la forte odeur de l’ozone et, pendant un instant, tout l’endroit crépita de mille pailles de feu. Puis, le calme revint. L’épée brillait de l’éclat d’un métal à nul autre pareil et le forgeron la toisa, les yeux encore plein de surprise, avant de se ressaisir :
– Qu’attends tu que je fasse de cette lame, ô grand Dieu ? demanda-t’il à Thor. Un guerrier viendra-t-il la prendre pour faire renaître ma vallée du cri des victoires, comme à l’aube des premiers jours ?
– Fils du fer et du feu, les Dieux sont lasdes guerres et le temps est venu pour que les hommes cessent aussi les leurs. Je ne vois ici qu’un guerrier et il se tient devant moi. Comme tu changes la pierre en lames, tu utiliseras cette épée pour former ici, une fois l’an, le plus grand rassemblement de tes frères, à l’ouest de Midgard.
– Mais comment ferais-je cela, ô grand fils d’Odin! moi qui ne suis que forgeron ?
– Tu es cela et bien plus que cela à la fois, fils de Yggdrasil. Quand Sól caressera les champs et les bois de ce lieu de ses longs cheveux d’or et à l’approche des beaux jours, brandis la lame haut et fort vers le ciel et des plus lointains confins des terres de Midgard, ils recevront tous ton appel et ils viendront. Oeuvre pour les accueillir, prépare ripailles, boissons à flots et victuailles à foison, musiques et jeux sans compter. Que ce rassemblement soit l’occasion de célébrer l’amitié, le fer, le feu, l’abondance de la terre nourricière, la pureté de ses eaux et la joie des plus grandes réunions des fils de l’homme. Qu’on y scelle les traditions ancestrales et que cette belle vallée se peuple d’immenses cris de fête et de liesse qui résonneront jusqu’aux frontières des neufs mondes. Voilà à quoi te servira l’épée.
Puis, Thor s’en fut dans un éclair vers Azgard et de ce jour, le forgeron sut, sans l’ombre d’un doute, ce qu’il lui restait à faire.
Compagnons et amis, enfants d’Yggdrasil ! Comme chaque année, l’épée a de nouveau été brandie dans la vallée de la légende et des quatre directions de Midgard, le grand rassemblement aura lieu et vous y serez attendus.
Du 20 au 23 juillet 2017, Ragnard-Rock,
le festival pagan rock de tous les possibles.
Bonjour à tous,
uand le rock fusionne avec le paganisme, le folk celtique ou médiéval, les légendes nordiques, les musiques traditionnelles et encore le Metal pour donner lieu au plus grand festival du genre en Europe et quand, en plus, cet événement se tient sur les terres de France, cela mérite bien une légende nordique pour le célébrer!
Du 20 au 23 juillet prochain, se tiendra en effet en plein coeur de la vallée du Suran une nouvelle édition du festival Ragnard Rock. Avec plus de 45 groupes de musique de la mouvance Pagan rock attendus, l’événement se place comme un des plus grands festival du genre en Europe.
L’événement durera trois jours pleins et entre tous les artistes invités, dont le célèbre groupe de néo-folk médiéval allemand FAUN ou encore les facétieux compagnons du Gras Jambon et j’en passe, il y aura encore une scène spéciale dédiée à des groupes folkloriques, neuf en tout, venus des quatre coins de l’Europe, avec leurs instruments historiques et traditionnels pour représenter leurs cultures ancestrales.
Après le succès de l’édition 2016, le Ragnard-rock de cette année promet encore de nombreuses surprises et du côté des organisateurs, on a voulu s’assurer que les amateurs de pagan rock, et de rock d’inspiration celtique ou nordique, comme les passionnés d’histoire, de culture et de musique y trouvent leur compte.
Listes des Groupes présents
Vous pourrez retrouver toutes les infos sur la programmation sur le site officiel du Ragnard-Rock, mais voilà une première liste des groupes présents sur place cette année pour vous en faire une idée.
ARAKIRI FOR THE SKY – KZOHH – NYTT LAND – ZNICH – KAWIR – KAMPFAR – FAUN – KHORS -MALEPESTE – LES COMPAGNONS DU GRAS JAMBON – SATYRICON – MELECHESH – ARKONA -TAAKE – SKÁLMÖLD – WOLFCHANT – SUIDAKRA – TENGGER CAVALRY – SAOR – GOCOO – ANGANTYR – HELHEIM – AETERNUS – UADA – MOR DAGOR – ACHERONTAS – DARKEND – BORGNE – ROMUVOS – HEAVYDEATH – HORDAK – ENISUM – ATAVISMA – UDYR – MÖHRKVLTH – GJELDRUNE – WARBELL – FIR BOLG – FORNDOM – SOWULO – THE MOON & THE NIGHTSPIRIT – JAR – ARNICA – DAYAZELL – SHIBALBA
Teaser vidéo officiel Ragnard Rock 2017
Légendes nordiques et monde viking :
la Norvège au coeur de la célébration 2017
ette année, le festival célébrera la Norvège et sur les 10 hectares de verdure dédiés du site, se tiendront encore un grand camp Viking, ainsi qu’un marché médiéval. De nombreuses compagnies historiques seront donc au rendez-vous pour animer la fête de leurs ateliers, camps, démonstrations artisanales ou encore mêlées et combats à l’escrime ancienne.
On l’aura compris, l’Histoire vivante sera bien présente sur cette partie du festival et l’on entend bien, à l’aide des quelques 150 reconstituteurs ou férus de réalisme historique qui se tiendront sur place, contribuer à corriger quelques préjugés sur le moyen-âge, autant que sur le monde viking.
Ajoutons que cet événement se veut ouvert à tous. Des espaces de jeux et activités ont donc été prévus pour les enfants. Seul, en couple, entre amis ou en famille, chacun devrait donc y trouver sa félicité.
Programmation, tarifs, et détails pratiques
u côté concerts, les accès sont très flexibles : du classique Pass Festival qui vous donnera un accès royal à l’ensemble des groupes à partir de 80 euros, jusqu’au très spécial Golden Pass ou à de simples accès journées. En plus de son aspect immersif et au vue de la différence de prix, le Pass de 3 jours semble bien être la meilleure option. Comme les dates se rapprochent et que les premiers pack à un peu plus de 60 euros sont déjà tous épuisés, nous ne saurions que vous conseiller de faire vite si vous voulez avoir accès au Pass restant. (tous les tarifs que nous vous indiquons ici sont indicatifs et non contractuels et vous pourrez les trouver actualisés sur le site de l’événement).
Pour plus de détails pratiques sur les concerts, la programmation, les possibilités d’hébergement et de camping, rendez-vous sur le site web officiel du Festival. Une Page Facebook spéciale a été également créée pour l’événement.
En bref, fils du nord, du sud, de l’ouest et de l’est, passionnés de légendes nordiques ou curieux d’en apprendre plus sur le monde viking, amateurs de musiques traditionnelles ou de pagan rock, celtique ou nordique, de néo folk ou de folk médiéval, ne manquez sous aucun prétexet l’édition 2017 du grand festival Ragnard Rock, c’est là-bas que cela se passe. Il n’y en aura qu’un seul en France cette année et c’est celui-ci.
En vous souhaitant une belle journée et un excellent festival si vous vous y rendez en juillet prochain.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : poésies courtes, épigrammes, ouvrage ancien, humour, gauloiserie, goliards, poésie « goliardique » Période : hiver du moyen-âge, renaissance Auteurs : collectif (1575, 1595). Clément Marot pour cette poésie. Titre : La récréation et passetemps des tristes, recueil d’épigrammes et de petits contes en vers (1862)
Bonjour à tous,
ous partageons aujourd’hui un nouvel épigramme issu de l’ouvrage récréation et passe-temps des tristes . S’ils n’étaient déjà en bonne langue françoise du XVe siècle, ces quelques vers dédiés au vin pourraient presque prendre des allures tardives de poésie goliardique, mais le XIIe siècle des goliards est déjà loin, et on continuera de chanter longtemps après eux et sans eux, comme on le fait d’ailleurs encore, les joies de l’ivresse (avec modération, mais pas toujours).
Bien sûr, il faut aussi lire de l’humour dans cette courte poésie « à boire ». Comme nous l’avions dit précédemment, celui-ci traverse de part et en part ce petit recueil d’épigrammes du moyen-âge finissant.
Pour rendre à César ce qui lui appartient et même si, comme l’ensemble des autres poésies présentes dans ce recueil, celle-ci n’est pas signée, elle est en réalité de Clément Marot. On peut la retrouver dans le Tome 3 de ses oeuvres complètes, par Pierre Jannet (1868).
De ceux qui par trop boire ont les yeux bordés d’escarlate
Le vin qui m’est si cher vendu, M’a la force des yeux ravie, Pour autant il m’est deffendu, Dont tous les jours m’en croist l’enuie: Mais puisqu’en luy seul est ma vie, Malgré les fortunes senestres Les yeux ne seront point les maistres, Sur tout le corps, car par raison, J’aime mieux perdre le fenestres, Que perdre toute la maison. La récréation et Passetemps des tristes, (ré-édition de 1862 sur la base de l’édition de 1595)
Les yeux bordés d’écarlate
‘expression « les yeux bordés d’escarlate« , autrement dit, « les yeux rouges sur les bords » suivant le Littré, ce que l’on avait à peu près compris, mais aussi dans d’autres dictionnaires anciens « les yeux aux paupières rougis » ou même encore « les yeux fort rouges » est ici employée pour désigner les marques que laissent sur leur sillage d’innombrables ivresses. Cette expression a pu aussi désigner les marques de la vieillesse. On la retrouve usitée de cette manière dans le Candide de Voltaire : « la vieille leur parla en ces termes : je n’ai pas toujours eu les yeux éraillés et bordés d’écarlate ». Elle peut encore comme ici au XVIIIe siècle, désigné un trait de laideur :
« – Qui ne seroit pas idolâtre De ces beautés, de ces trésors ; Dont la nature orna ton corps De ton nez de corail , de tes lèvres d’albâtre , De ces cheveux dorés, de ces os que ta peau Laisse aisément compter, tant elle est délicate; De tes yeux bordés d’écarlate ? Enfin , qui ne seroit charmé , belle Isabeau , De ce teint à la mosaïque, Et qui de l’arc-en-ciel imite les couleurs De cette bouche grande , oblique , Et de cette dent, fille unique, Qui porte le deuil de ses sœurs ? » Portrait d’une Laide, Le Brun. Dictionnaire de pensées ingénieuses, tant en vers qu’en prose, des meilleurs écrivains françois (1773)
En vous souhaitant une belle journée.
Fred Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : danse, musique médiévale, trotto, saltarelle, saltarello, Italie Période : moyen-âge central à tardif, XIVe siècle. Auteur : anonyme Source :Manuscrit Add 29987, Manuscrit de Londres, British Museum Interprètes : Arte Factum (2008) Album:« Saltos, brincos y reverencias »
Bonjour à tous
oici une danse médiévale enjouée pour égayer votre journée avec un pièce interprétée par la formation médiévale et espagnole ArteFactum Musica Antigua.
Ce Trotto, au tempo enlevé, nous vient encore du Manuscrit de Londres et vous pouvez le retrouver sur leur excellent album « Saltos brincos y reverencias » dont nous vous avons parlé ici et dans lequel le groupe andalous vous propose un vaste tour à la découverte des danses médiévales du XIIIe au XVe siècle.
Artefactum : chaîne youtube & liens utiles
ous pouvez découvrir d’autres belles pièces médiévales interprétées par ArteFacum sur leur chaîne youtube officielle ici.
Au niveau de leur agenda de concerts, entre danses médiévales mais surtout dernièrement poésie golliardique et pièces extraites du Carmina Burana, ils ne cessent de se produire sur scène mais il semble que, pour l’instant, ils le fassent principalement sur le territoire espagnol qui les tient fort occupés.
Cela dit, si vous souhaitez suivre leur actualité de plus près, voici leur Facebook GrupoArtefactum, ainsi que l’adresse de leur site web (en anglais et espagnol).
Sujet : invasions barbares, empire romain, histoire, identités barbares, figure archétypale, figure mythologique, livre, histoire. Période : fin de l’antiquité, haut moyen-âge, Média : émission de Radio, France Culture Programme : Concordance des temps, déc 2016 Titre : Les barbares, vraiment différents ? Conférencier : Bruno Dumézil, maître de conférences à Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
Bonjour à tous,
l’aube du moyen-âge, y-a-t’il eu véritablement des mouvements et des afflux massifs de « tribus », de populations ou d’armées venues pénétrer les frontières de l’empire romain pour le détruire? N’est-ce là qu’une « invention » dramatisée des historiens et des hommes du passé, une « construction » pour mettre un visage sur la décadence et la fin d’une civilisation ? Le « barbare », coupable idéal et désigné. Comme s’il n’était pas concevable que Rome se soit effondrée sur elle-même, sous la pression de ses propres fêlures et de ses faiblesses endémiques?
Bruno Dumézil y interroge, à nouveau, son sujet de prédilection, la réalité d’invasions ayant précipité la chute de Rome, mais plus précisément encore, il se pose ici la question de l’existence factuelle d’une « identité » barbare. Plus qu’une réalité, il s’y dessine un assemblage conceptuel, une construction ou peut-être pourrait-on dire un barbare « archétypal » : figure terrifiante de l’altérité, le sauvage, le non civilisé hirsute, guerrier sans pitié annonciateur de la fin des temps et paradoxalement aussi d’un possible renouveau.
Brunon Dumézil, à la poursuite des identités « barbares »
igure punitive, dramatique et dramatisée, venue mettre en péril les civilisations, était-il déjà aux origines du monde ? Se tenait-il déjà, depuis l’aube des temps, à la source même des éternels recommencements ?
Brandi comme l’étendard de la peur par l’homme « civilisé » « sophistiqué », afin d’unir ses propres contraires ou de protéger ses frontières et son monde, le barbare est encore celui qui ne parle pas et qui n’use pas des mêmes mots. De fait, il reste même le muet de l’Histoire, cet « autre » qui ne parle que le langage du feu et du sang et que l’on ne peut ni raisonner, ni convaincre, sauf à s’unir pour y mettre toutes ses forces et ses armes. Figure primale ? Visage d’un ancêtre commun, d’un premier homme dormant dans nos inconscients collectifs et qui se tiendrait à l’embuscade des fêlures de nos civilisations et de leurs fragilités ? Existe-t’il vraiment ou n’est-il qu’une ombre ? Laissons Bruno Dumézil nous parler de ce barbare « construit » ou pour le dire autrement, de cette « invention » du barbare.