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l’Amour à double-tranchant du trouvère Robert de Reims

Sujet : musique, chanson, médiévale, vieux français, trouvère, Champagne, amour courtois, satire, langue d’oïl, courtoisie.
Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle.
Auteur :  Robert La Chièvre de Reims (1190-1220)
Titre : Qui bien vuet Amors descrivre
Interprète : Brigitte Nesle
Album: 
« Ave Eva », chansons de femmes du XIIe & XIIIe siècles (1995)

Bonjour à tous,

ujourd’hui, nos pérégrinations médiévales nous entraînent à la découverte d’un nouveau trouvère du Moyen Âge central. Connu sous le nom de Robert la Chièvre ou Robert de Reims, cet auteur compositeur des XIIe et XIIIe siècles appartient à la génération des premiers trouvères du nord de la France.

Nous le retrouverons ici dans une jolie chanson satirique sur les joies mais aussi les chausse-trappes de l’Amour. L’ambivalence est donc au programme de cette pièce qui s’éloigne des standards habituels de la lyrique courtoise. Avant cela, disons tout de même un mot de l’œuvre et de la biographie de ce trouvère.

Biographie & œuvre de Robert de Reims

Peu de détails nous sont parvenus de la vie de Robert La Chièvre. Originaire de Champagne, ce trouvère aurait été actif entre la toute fin du XIIe siècle et le premier tiers du XIIIe siècle (1190-1220). Cela le situe comme contemporain d’auteurs comme Blondel de Nesle (1155-1202), Gace Brûlé (1160-1213), Conon de Béthune (1150-1220) ou encore un peu plus tardivement Colin Muset (1210-1250).

Des confusions autour de son nom

Concernant son patronyme, les copistes des manuscrits médiévaux (et les médiévistes à leur suite) ont jonglé longtemps entre Robert de Reins, Robert de Rains, Robert li Chièvre, la Chièvre, etc…

Certains auteurs ont considéré logiquement que La Chièvre était son patronyme puisqu’il s’en sert dans certains de ses envois poétiques. Entre ceux-là, Arthur Dinaux émit même l’hypothèse que le trouvère pouvait être originaire du Hainaut et de la petite seigneurie de Chièvres 1. L’hypothèse semble avoir été réfutée depuis, en l’absence de faits pour l’étayer.

D’autres auteurs des XIXe et XXe siècles ont pensé que La Chièvre pouvait être un pseudonyme (cf Jeanroy : Robert de Reims « dit » la Chèvre 2). Au milieu du XIXe siècle, la monumentale Histoire littéraire de la France en 43 volumes semble toutefois avoir tranché le débat, en classant l’auteur sous le nom de Robert la Chièvre de Reims3.

"Qui bien vuet amors descrive", chanson de Robert La Chièvre de Reims, annotée musicalement dans le Manuscrit enluminé ms 5198 de la Bibliothèque de l'Arsenal.
Chanson annotée de Robert la Chièvre de Reims dans le ms 5198 de la Bibliothèque de l’Arsenal.

Peu d’éléments factuels

Sur les détails de la vie ou les origines de Robert de Reims, nous en savons donc peu et sa poésie ne nous est guère d’un grand secours. Il semble avoir été jongleur et trouvère, vraisemblablement plus proche du petit clerc que d’un seigneur ayant fief et cour.

Le contenu de ses vers ne fait pas non plus référence à des noms ou des faits auquel se raccrocher. Ses textes gravitent principalement autour du sentiment amoureux ou ses désillusions, avec quelques pièces satiriques. Aucun noble ou lieu ne s’y trouvent cités qui puissent nous aider à percer la vie du trouvère.

En parcourant son leg poétique, on pourrait lui prêter une maîtresse qui le quitta et lui causa quelques désillusions. Toutefois, là encore le propos reste purement spéculatif et on ne peut guère l’extrapoler hors de son cadre littéraire.

L’œuvre de Robert la Chièvre de Reims

Elle est composée de neuf pièces monodiques dont quatre se doublent de versions polyphoniques pour aboutir à treize pièces en tout. Certaines sont attachées à la lyrique courtoise dans ses formes habituelles. D’autres sont plus satiriques ou caustiques. On trouve également une pastourelle, une sotte chanson sur l’amour (la première du genre), une chanson sur Robin et Marion et une autre sur le thème médiéval de la belle Aélis.

Outre le fait que certaines de ses pièces ont pu inspirer des trouvères plus tardifs, une des originalités du répertoire de Robert la Chièvre de Reims est la présence dans les manuscrits de variantes polyphoniques pour des pièces monodiques. Pour Samuel Rosenberg, l’un des derniers biographes du trouvère (voir notes, ouvrage de 2020), cette présence de motets et cette mixité de répertoire pourrait être révélatrice de la manière dont les premiers trouvères ont pu contribuer activement au développement de la polyphonie 4 et même à influencer le corpus liturgique.

Aux Sources manuscrites de son œuvre

"Qui bien vuet amors descrive", chanson de Robert La Chièvre de Reims, annotée musicalement dans le Chansonnier Cangé, ou Français 846 de la Bibliothèque National de France
Robert de Reims dans le Chansonnier Cangé (ms français 846) de la BnF, à Consulter sur Gallica.

Les chansons de Robert de Reims sont présentes dans un nombre important de manuscrits médiévaux : treize en tout5. L’œuvre s’y trouve disséminée la plupart du temps avec quelques chansons ça et là. Des manuscrits comme le chansonnier Clairambault (Nouvelle Acquisition française 1050) ou le Manuscrit du Roy (ms Français 844) comptent au nombre des manuscrits qui en réunissent le plus grand nombre.

Pour la pièce du jour et sa partition d’époque, nous avons choisi quant à nous deux autres manuscrits. D’abord, le Chansonnier Cangé ou ms Français 846. Ce célèbre manuscrit médiéval daté de la fin du XIIIe siècle contient pas moins de 351 pièces de trouvères. On peut y retrouver de nombreuses pièces courtoises et des auteurs reconnus comme Thibaut de Champagne, Gace Brûlé, Conan de Bethune, Blondel de Nesle ou encore le châtelain de Coucy et Adam de la Halle.

Plus haut dans ce même article, vous retrouverez également la version annotée musicalement de cette même chanson dans le ms 5198 de la Bibliothèque de l’Arsenal. Ce riche manuscrit médiéval du XIIIe siècle présente, lui aussi, sur 420 pages de très nombreuses pièces de trouvères annotées musicalement.

En ce qui concerne la graphie moderne de cette chanson, nous l’avons reprise de l’ouvrage de A. Jeanroy et A. Langfors : Chansons Satiriques et Bachiques du XIIIe siècle. Quant à son interprétation en musique, nous vous invitons à la découvrir au travers de la belle interprétation de Brigitte Lesne.

Brigitte Lesne à la découverte des chansons de femmes des XIIe et XIIIe siècles

En terme de postérité, Robert de Reims est loin d’atteindre la notoriété d’un Gace Brûlé, d’un Colin Musset ou même d’un Thibaut de Champagne. De fait, on le trouve assez peu joué sur la scène médiévale moderne. En 1995, Brigitte Lesne décidait d’y faire une exception. Elle faisait, en effet, paraître un album solo à la découverte des chansons de femmes du Moyen Âge central où l’on retrouve notre trouvère.

A propos de Brigitte Lesne

On ne présente plus cette grande artiste et vocaliste passionnée de musiques anciennes. Après son conservatoire, elle intègre les bancs de la Schola Cantorum Basiliensis où sont passés les plus grands noms de la scène médiévale.

Plus tard, on la retrouve dans l’Ensemble Gilles Binchois. Elle cofonde également l’ensemble Alla Francesca aux côtés de Pierre Hamon, et fonde aussi l’ensemble Discantus qu’elle dirige. Impliquée dans la création du Centre de musique médiévale de Paris, elle enseigne également à la Sorbonne dans le champ des musiques anciennes et médiévales et de leur interprétation.

L’album Ave Eva : chansons de femmes des XIIe et XIIIe siècles

Au long de 20 pièces, pour 61 minutes d’écoute, cet album solo de Brigitte Lesne explore le répertoire des trouvères de la France médiévale ainsi que des chansons en provenance de la péninsule ibérique et du répertoire galaïco-portugais.

Du côté français, Gautier de Coincy, Adam de la Halle, Robert de Reims et la Trobairitz Beatritz de Dia (comtesse de Die) y font leur apparition. Au sud du continent, Martin Codax et ses cantigas de Amigo y trouvent une belle place au côté de la cantiga de Santa Maria 109 d’Alphonse X. La sélection comprend encore de nombreuses pièces de trouvères demeurés anonymes.

Musiciens ayant participé à cet album

Brigitte Lesne (voix, harpe, percussion)

Où se procurer cet album ?

Cet album est encore disponible en version CD (à voir avec votre disquaire). A défaut, on peut également le trouver en ligne sous ce format : Ave Eva: Chansons de femmes des XIIe et XIIIe siècles, l’album de Brigitte Lesne. Notez que les plateformes légales de streaming le proposent également sous forme digitale et dématérialisée.


Une chanson sur la duplicité de L’Amour

Les trouvères comme les troubadours ont pu quelquefois se distancer de l’exercice courtois pour rédiger des pièces plus critiques ou satiriques sur le sentiment amoureux.

Dans la chanson médiévale du jour, Robert de Reims se prête lui-même à cet exercice. En prenant ses distances du portrait idyllique de la lyrique courtoise, il rédige là une pièce plus satirique sur l’ambivalence de l’amour et du sentiment amoureux.

On ne peut saisir le grain sans la paille. Balançant entre éloge et défiance, entre le feu et la glace, il nous dépeint avec vivacité le portrait d’un Amour tout en contradiction : grande aventure qui libère ou qui lie, qui fait vivre et fait mourir.


Qui bien vuet Amors descrivre,
en vieux français originel

NB : ayant pour l’instant résisté à la tentation de l’adaptation en français actuel, nous vous fournissons quelques clés de vocabulaire pour vous aider à décrypter un peu mieux le vieux français de Robert de Reims.

En vous souhaitant une très belle journée.

Frédéric EFFE
Pour Moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.


NOTES

  1. Les Trouvères brabançons hainuyers, liégeois et namurois, Arthur Dinaux, chez Techener Libraire (1903) ↩︎
  2. Chansons Satiriques et Bachiques du XIIIe siècle, A. Jeanroy et A. Langfors, Ed Honoré Champion (1921) ↩︎
  3. Histoire littéraire de la France, Tome 23 (1856) ↩︎
  4. « Robert’s production thus allows us to discover the role of a recognized trouvère in the interplay of composition and recomposition of works through their various monophonic and polyphonic recastings. Critically, it reveals not only that some trouvères took part in the development of polyphony, but also that their involvement occurred very early in the development of the motet, even influencing the enrichment of liturgical corpora. The case of Robert de Reims jostles and tempers the standard history of the chanson and motet. » Samuel N. Rosenberg,
    Robert de Reims : Songs and Motets. Eglal Doss-Quinby, Gaël Saint-Cricq, Samuel N. Rosenberg (ed.), Penn State University Press (2020) ↩︎
  5. Les chansons de Robert La Chièvre de Reims trouvère du XIIIe siècle mises en langage moderne avec leur musique et une notice sur ce poète, Madeleine Lachèvre ↩︎
  6. Et se li biens li demeure de tant a il avantage que li biens d’une seule eure les maus d’un an assoage : Et s’il doit en attendre les bienfaits, par une seule heure de félicité
    il a tant d’avantage que les maux d’une année entière s’en trouvent soulagés
    ↩︎






Exposition : Le Moyen Âge du XIXe siècle, au Musée de Cluny

Sujet : événement, monde médiéval, musée, romantiques, XIXe siècle, art précieux, collections, exposition.
Période : Moyen Âge et XIXe siècle
Lieu : Musée National du Moyen Âge,
Musée de Cluny, Paris.
Dates : du 7 oct 2025 au 11 janvier 2026.
Adresse : 28 rue du Sommerard, Paris 5
Tél : 01 53 73 78 00 – 01 53 73 78 16

Bonjour à tous,

ur l’agenda des événements sur le thème du monde médiéval, voilà une belle exposition à laquelle vous confie le Musée de Cluny jusqu’à la mi-janvier 2026.

Affiche de l'Exposition : Le Moyen Âge du XIXe siècle au Musée de Cluny

L’idée en est aussi originale que la réalisation. L’institution se propose, en effet, de revisiter le Moyen Âge mais pas n’importe lequel, celui ressurgi de ses cendres au XIXe siècle sous l’impulsion des romantiques européens. L’événement est prestigieux puisque de nombreux autres musées français et européens y ont apporté leur contribution.

Au programme, un exposition d’objets rares en provenance du Moyen Âge mais aussi leur copies inspirées, ou même leurs faux, réalisés par les artisans orfèvres du XIXe siècle. L’exposition se double aussi de concerts et conférences sur ce même thème original du Moyen Âge au XIXe. En voici un digest.

Le Moyen Âge à l’ère des romantismes du XIXe siècle

Statuette ange reliquaire du Moyen Âge central, Musée des Beaux Arts de Limoges.
Statuette : Ange Reliquaire du Moyen Âge (XIIe, XIIIe siecle)

Emergé vers la fin du XVIIIe siècle en Allemagne et en Angleterre, puis en France, le mouvement romantique ne tarda pas à faire du monde médiéval un des supports privilégié de son inspiration. Entre peintures, compositions musicales, œuvres littéraires ou poétiques, les plus célèbres auteurs et artistes du XIXe siècle ont ainsi remis au goût du jour un Moyen Âge teinté d’onirisme ou même de néo-gothique.

Les inspirations médiévales du XIXe siècle ne se sont toutefois pas arrêtées aux arts et à la littérature. L’engouement pour ce Moyen Âge retrouvé après les Lumières a donné naissance à tout un monde d’objets rares et précieux dont les collectionneurs d’alors étaient friands. Ce sont justement ces pièces d’orfèvrerie qui font l’objet de cette exposition temporaire au musée de Cluny.

Entre copies, reproductions ou faux, l’événement part à la découverte de certaines des plus belles réalisations de l’art précieux du XIXe. Entre le Moyen Âge et siècle d’Hugo, les techniques d’orfèvrerie ont évolué et l’exposition questionne aussi cette dimension.

L’exposition « Le Moyen Âge du XIXe siècle. Créations et faux dans les arts précieux »

Une copié de cette même Statuette ange reliquaire datée du XIXe siècle, musée des arts décoratifs de Paris.
Et sa copie réalisée au XIXe avec d’autres techniques (galvanosplastie)

Afin de présenter au mieux ces objets et leur contexte, la scénographie de cette exposition propose un voyage en plusieurs temps. On passera ainsi de riches pièces d’art médiéval ayant inspiré les contemporains des romantiques, au rôle du marché et des collectionneurs, pour finalement découvrir de rares objets, pastiches ou copies du XIXe siècle. La dernière partie de l’expo se penche, quant à elle, sur les faux et faussaires et tout un monde de pratiques peu scrupuleuses autour de ce retour inattendu du médiéval.

Comme nous le disions plus haut, la sélection présentée ici est unique et comporte des objets rares en provenance des collections du musée de Cluny, mais également d’un bon nombre d’institutions en France ou à l’étranger. La BnF, Orsay, le Louvre, la cathédrale de Nancy, le Palazzo Madama de Turin, le Musée des Arts déco de Paris et bien d’autres références prestigieuses en font partie.

En vous rendant sur place, vous aurez, bien sûr, l’occasion de découvrir l’ensemble du musée du Moyen Âge parisien. Si vous ne le connaissez pas encore, n’hésitez pas à faire une session de rattrapage. Au cœur de Paris, ce prestigieux établissement public brille autant par son cadre monumental que par la richesse de ses collections médiévales (voir notre article sur sa réouverture).

Programmation musicale et Concerts

Deux courts concerts en soirée vous proposeront de prolonger le thème de l’exposition sous un angle musical.

Un vent néo-médiéval, le Concert Impromptu

Date : jeudi 06 novembre 2025 – 19:00 Durée : 1h

Dans la veine de l’exposition, le quintet le Concert Impromptu présentera des pièces musicales du 19e siècle trempées d’inspiration médiévale.

Musiciens : Violaine Dufès (hautbois, direction artistique), Yves Charpentier (flûte), Jean-Christophe Murer (clarinette), Émilien Drouin (cor & cor des Alpes), Camille Donnat Bart (basson & guitare électrique).

Danse macabre et Airs d’amour pour Trio

Date : samedi 13 décembre 2025 – 19:00 Durée : 1h

Au programme de ce concert, la célèbre danse macabre de Camille St Saens revisitée par les compositeurs romantiques du XIXe siècle : Jules Massenet, Édouard Lalo et Charles Gounod y seront à l’honneur, servis par un trio de virtuoses.

Musiciens : Johanne Cassar (soprano), Jérémie Maillard (violoncelle), Florence Bourdon (harpe).


Conférences & colloques autour de l’exposition

Poussielgue-Rusand et le néo-gothique, 1847-1870

Dates : Jeudi 13 novembre 2025 de 12h30 à 13h30

Au milieu du XIXe siècle, Placide Poussielgue-Rusand hérite d’un commerce de fabrication de bronzes d’église et l’étend à l’orfèvrerie religieuse. Son entreprise connaîtra une destinée florissante et ses pièces le verront récompenser aux expositions universelles. La conférence reviendra sur son itinéraire et ses ouvrages les plus précieux.

Intervenante : Anne Dion-Tenenbaum, conservatrice générale du Patrimoine au département des Objets d’art du Louvre.

Le Moyen Âge au 19e siècle entre France et Italie

Dates : Jeudi 4 décembre 2025 de 18h30 à 20h

Le thème de cette conférence sera abordé à travers des exemples concernant les arts précieux et les manuscrits enluminés.

Intervenante : Simonetta Castronovo, Conservatrice du Palazzo Madama et du Musée Civico d’Arte Antica de Turin.

Colloque : Les arts du Moyen Âge & de la Renaissance
du 19e siècle

Deux musiciens médiévaux gravés sur ivoire, gravure du XIXe siècle, musée de Cluny.
Deux musiciens médiévaux sur ivoire, 19e siècle, Musée de Cluny.

Dates : Lundi 8 décembre 2025 de 9h à 19h au musée de Cluny, Mardi 9 décembre 2025 de 9h à 19h à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), Mercredi 10 décembre 2025 au Louvre-Lens.

Ce colloque se tiendra sur 3 jours en décembre. Pour le programme détaillé, les conditions d’inscriptions et les intervenants, voir le site du musée.

Retrouvez toutes les infos sur ces événements et sur l’expo sur le site officiel du musée du Moyen Âge.


Retrouvez nos autres articles sur le Moyen Âge revisité par les romantiques du XIXe siècle :

En vous remerciant de votre lecture.

Frédéric Effe
Pour Moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

Au XIIIe s, Le Salut d’Amour d’un Amant Courtois à une Douce Dame

Sujet : vieux-français, poésie médiévale, poésie courtoise, amour courtois, trouvères, langue d’oïl, salut d’amour, loyal amant, fine amor, complainte d’amour.
Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle.
Auteur : anonyme
Titre : Douce dame preuse et senée
Ouvrage : Manuscrit Français 837 de la BnF.

Bonjour à tous,

ous revenons aujourd’hui à l’amour courtois du XIIIe siècle dans cette forme particulière que furent les Saluts d’Amour.

Ce style de poésie courtoise a été pratiqué par les troubadours du XIIe siècle, suivis des trouvères du siècle suivant. Les traces qui nous en sont parvenus sont toutefois assez rares puisqu’on dénombre à peine une vingtaine de saluts d’amour dans les manuscrits, en faisant la somme de ceux en langue d’oc et d’oïl. La poésie du jour est en vieux français et nous entraîne donc dans la France médiévale des trouvères.

Une complainte d’amour pour une douce dame

Le salut d’amour qui nous occupe ici est issu du Manuscrit Français 837. Il suit les standards du genre. Le loyal amant se déclare tout entier à la merci de la douce dame qu’il s’est choisie et en attend une réponse.

Tout au long de cette pièce courtoise, le poète lui déclare donc sa flamme en ne manquant pas de la complimenter sur tous les plans. Elle est son soleil et il n’est qu’une bien pâle lune en comparaison.

Comme souvent dans la lyrique courtoise, l’amant implore aussi merci et met sa mort dans la balance. Plutôt mourir que renoncer à son amour. Dans le cas précis, il doute de devoir en arriver à cette extrémité, confiant que la douce dame de ses désirs est si bonne et si sage qu’elle ne saurait le rejeter.

Le ms Français 837, aux sources historiques
de ce Salut d’Amour

le salut d'amour "Douce Dame preuse et sénée",  dans le Ms Français 837 de la BnF.
Salut d’amour « Douce dame preuse et senée » dans le ms français 837 (consulter le sur Gallica) .

A l’image des précédents saluts d’amour partagés ici, la pièce courtoise du jour est issue du manuscrit français 837 de la BnF. Ce Recueil de fabliaux, dits et contes en vers daté du dernier quart du XIIIe siècle contient un peu moins de 250 pièces en provenance de divers auteurs médiévaux.

Rutebeuf y tient une belle place avec 31 textes. Il y côtoie des pièces de Jean Bodel ou Adam de la Halle entre autres auteurs célèbres de ce manuscrit.

Comme on le voit sur la copie ci-dessus, ce manuscrit médiéval a quelque peu souffert des assauts du temps. Les conservateurs de la BnF ont œuvré au mieux pour restaurer ce trésor de littérature médiévale du Moyen Âge central mais, sur la copie digitale actuelle, certains feuillets demeurent fortement détériorés aux bordures.

De notre côté, nous l’avons légèrement retouché pour lui ôter quelques marques du temps et quelques tâches graisseuses et disgracieuses. L’idée n’étant pas de le dénaturer mais plutôt de rendre un peu de lisibilité au texte original.

Pour la version en graphie moderne, nous nous sommes appuyés sur « Le salut d’amour dans les littératures provençale et française, mémoire suivi de 8 Saluts inédits » de Paul Meyer (Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, 1867)


Douce dame preuse et senée
Salut d’amour médiéval

Le vieux français de cette pièce se comprend bien dans l’ensemble, mais quelques tournures présentent tout de même certaines difficultés. Pour vous aider à les surmonter, nous vous fournissons de quelques clefs de vocabulaire.

Douce dame preuse et senée (honnête et sage)
En qui j’ai mise ma pensée
Et tout mon cuer entirement,
Je vous salu et me present
A fere vostre volenté
Comme cele qui me puet santé
Doner et mort quand li plera ;
Mes ja voz cuers tels ne sera
Que de moi pité ne vous praingne.

Fine amor le monstre et ensaigne
Que chascune doit son ami
Conforter
(consoler), je le di por mi,
C’onques puis que je vous connui
Ne me vint corouz ne anui
(ennui)
Que por vostre douce acointance
Ne le meïsse en oubliance,
Ire et corouz por vous, amie.
En ne porquant
(cependant) je ne di mie
Que je soie vostre pareil
Ne que la lune est au soleil,
Quar li solaus clarté commune
A assez plus que n’a la lune.

Ausi avez vous l’avantage
Desus moi, douce dame sage,
De valor, à ce que m’assent
(ce dont je m’accorde),
Qu’on ne troveroit entre .c.
Mieudre de vous en nule guise,
Miex enseignie ne aprise,
Ne qui plus bel se sache avoir
D’aler, de parler, de veoir,
De maintien, de cors et de chiere.

Orguilleuse n’estes ne fiere,
Embatant ne de fol ator
(ni impétueuse, ni empressée).
Ne plus c’om porroit une tor
Abatre à terre d’une seche,
Ne puet on en vous trover teche
(défaut),
Ne visce qui face à reprendre
(ni vice qui soit à critiquer)
En vo cors, qui bien set entendre.
Endroit de moi m’en aim trop miex
Quant mes cuers veut devenir tiex
Qu’en vous servir veut paruser
(se consacrer entièrement)
Sa vie, sanz autre amuser
(duperie, distraction).

A quel chief qu’en doie venir 1
Volenté n’ai que ja tenir
Me doie de vous honorer ;
Miex ne se porroit assener
(placé)
Qu’à vous mes cuers où il s’est mis.
Quant par vous aurai non amis
Lors aurai je tout acompli
Et mon cuer sera raempli
De toute joie et hors d’escil
(exil).
Si porrai chanter comme cil
Qui dist : « D’amors et de ma dame
Me vient toute joie, par m’ame. »


Mais j’ai paor que trop n’atande
Ma dame, qu’ele ne me rande
Son confort pour issir d’esmai
2.
Maint amant sovent veü ai
Perir en atendant merci.
Mes ja Diex ne m’en doinst issi
Perir ! certes, non cuic je fere
3,
Quar vous estes si debonere,
Si franche de cuer, dame chiere,
Que vous ne sauriez trere arriere
(traire arrière, se retirer, reculer)
De fere honor et cortoisie.

Franche riens
(noble personne, noble créature), et je m’umelie (humilier)
Et vous pri merci et requier,
Quar nule riens
(nulle chose) je n’ai tant chier
Comme vous, si me retenez
A vostre homme, hommage en prenez
Tel comme vous le voudrez prendre
Et se vous m’i veez mesprendre
(fauter, mal agir)
Si en prenez vostre venjance,
Que d’autre ne criem penitance
(que d’autre que moi ne craigne pénitence).

Se je onque riens vous mesfis,
(si je vous fis jamais du tort)
Com cil qui est d’amors seurpris
(sous le trouble de l’amour),
Je m’en rent et mat
(vaincu) et confus ;
Riens n’en dout tant comme le refus
De vous, ainçois la mort m’aherde
(mais que plutôt la mort survienne),
C’onques nus ne fist si grant perte
Com j’auroie fet se perdoie
Vostre amor dont j’atent la joie.

Congié praing, à Dieu vous commant.
Encore vous salu et remant
Que vous me mandez et commandez
Vo volenté, et entendez
A moi geter de cest martire.
Tout mon cuer ne vous puis escrire,
Mes je pri Dieu si fetement
Come je ne vous aim faintement
4,
Que de vous m’envoit joie entiere.
Douce dame oiez ma proiere.

Explicit le Salu d’Amors et Complainte.


Découvrez d’autres saluts d’amour traduits et commentés.

Sur l’amour courtois, vous pouvez également consulter : Monde littéraire, monde médiéval, réflexions sur l’Amour courtois

NB : pour l’illustration et son enluminure, nous vous proposons une nouvelle enluminure du célèbre Codex Manesse. Bel ouvrage enluminé du début du XIVe siècle, le Manessische Handschrift est aussi un des plus célèbres recueil de poésies de ménestrels de langue allemande qui nous soit parvenu. Il est aujourd’hui sous la bonne garde de la Bibliothèque universitaire de Heidelberg

En vous souhaitant une belle journée
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.


Notes

  1. « A quel chief qu’en doie venir » : A quel chief, à quelle fin. Autrement dit Quelle que soit la fin recherchée, dans tous les cas,… ↩︎
  2. « Mais j’ai paor que trop n’atande ma dame, qu’ele ne me rande son confort pour issir d’esmai » : Il a peur que la dame ne tarde trop à lui accorder sa consolation afin qu’il puisse échapper enfin au trouble et à l’émotion dans laquelle il est plongé. ↩︎
  3. « Certes, non cuic je fere » : sérieusement je ne crois pas non plus avoir à le faire. Elle est trop bonne pour retirer son engagement et le laisser périr. ↩︎
  4. « Come je ne vous aim faintement » : il l’aime entièrement et sans feindre ↩︎

KV2, Kaamelott au cinéma Volet 2, un souffle épique

Sujet  :  Kaamelott deuxième volet,  KV2, légendes arthuriennes, fan base, cinéma, trilogie, série TV.
Période  : haut Moyen Âge à central, monde médiéval
Auteur/réalisateur :   Alexandre Astier
Date de sortie : 22 octobre 2025

Bonjour à tous,

dix jours de la sortie du deuxième Volet de Kaamelott au Cinéma, la date du 22 octobre est confirmée en France, mais aussi en Belgique, en Suisse et 22 octobre pour le Canada.

Kaamelott Volet 2, première partie, l'affiche officielle du film

Sur les réseaux, Alexandra Astier a déjà gratifié ses followers d’une belle quantité de matériau : trailer, affiche officielle, portraits d’acteurs de toute beauté.

L’auteur de Kaamelott et des légendes arthuriennes à la française est aussi sorti du bois pour quelques premiers entretiens. A cette occasion, on a notamment appris pourquoi Franck Pitiot (alias Perceval à l’écran) n’était pas présent dans KV2. Cette absence avait agité les réseaux de fans et les médias depuis l’annonce de la distribution du film (voir article). Le mystère est enfin levé.

On fait le point sur toute cette actualité et sur les bonnes raisons d’aller vous asseoir au cinéma, le 22 octobre, pour y découvrir KV2.


Le Trailer de Kaamelott Volet 2

Paru sur la chaîne Youtube d’Alexandre Astier début octobre, le trailer de KV2 première partie laisse présager du souffle épique qui traverse ce nouvel opus. Grande aventure, paysages variés, riche distribution, sans oublier des lumières et un grain très particuliers. Dans la veine de KV1, la patte du maître artisan de Kaamelott s’affirme pour ce nouveau film qui s’annonce prometteur. Jugez plutôt :

En matière de cinéma français, la volonté de divertir le public avec des grands films d’aventure se fait suffisamment rare pour être soulignée. KV2 affiche clairement l’ambition d’être au rendez-vous de cette attente.

Les quêtes flamboyantes (ou totalement ratées ? connaissant certains personnages de Kaamelott) seront donc au programme de ce deuxième volet. Le trailer laisse encore deviner des touches de médiéval fantastique bien plus affirmées que l’opus précédent ce qui en fait encore une rareté dans le paysage cinématographique français.


Des portraits d’acteurs de toute beauté

Portrait de Nicolas Gabion, Alias Bohort de Gaunes, dans Kaamelott volet 2

Si l’on dit souvent d’Alexandre Astier qu’il aime tout faire seul, il faut aussi reconnaître qu’il sait s’entourer. Avec la sortie du film, il a fait paraître sur ses réseaux un superbe série de portraits d’acteurs issus de KV2.

ci-contre Bohort de Gaunes campé par Nicolas Gabion à l’écran

Des expressions, aux éclairages et aux costumes (vraiment réussis pour le coup), tout y est.

Nous émaillons cet article de quelques-uns de ces portraits. Pour découvrir les autres, le mieux est de suivre les réseaux du site Kaamelott officiel ou de l’auteur. Le costume en plume de paon du duc d’Aquitaine est tout simplement étourdissant. L’histoire ne dit pas s’il y a une relation à fable du paon et de Junon (ou à la vanité) mais on n’a jamais vu Alain Chabat aussi bien paré.

Disons aussi un mot de l’affiche (plus haut dans cet article). En plus d’être une réussite visuelle, elle est elle-aussi traversée par ce grand vent de quête et d’aventure. Avec ses personnages en contre-jour, on ne peut s’empêcher d’y voir un clin d’œil à la Communauté de l’Anneau de Tolkien.


Absence de Franck Pitiot mais pas de Perceval

Portrait de Alexandre Astier, Alias le Roi Arthur dans Kaamelott volet 2

Depuis l’annonce de la distribution, l’absence de Franck Pitiot avait fait le Buzz sur les réseaux . Elle a été récemment clarifiée par l’auteur lors d’un interview donné sur une chaîne Twitch de Samuel Etienne 1. Alexandre Astier a mis ainsi fin à de nombreuses spéculations. Point de fâcherie, pas d’avantage que de grand mystère ici… C’est Franck Pitiot lui-même qui aurait décliné l’offre de faire partie de cet opus cinématographique.

L’auteur de KV2 confesse avoir dû faire quelques remaniements d’écriture suite à ce refus, d’un air plutôt stoïque et détaché. Kaamelott est une saga qui s’inscrit dans la longue durée. Il ne s’étonne donc pas de devoir s’adapter à quelques aléas. Des gens partent, d’autres reviennent : en près de 20 ans rien de plus normal.

La porte ne semble donc pas fermée à une présence du très apprécié Franck Pitiot dans les opus suivants. Les commentaires de fans outrés ou déçus continuent de se déverser mais cette explication devrait les atermoyer quelque peu.

Portrait de Thomas Cousseau, Alias Lancelot dans Kaamelott volet 2

Petite révélation tout de même. Dans ce même entretien, Alexandre Astier a ajouté que si l’acteur ne faisait pas partie de la distribution, il n’en serait pas forcément de même pour Perceval. La remarque fait déjà l’objet d’une nouvelle salve de spéculations sur les réseaux et tout le petit monde autour de Kaamelott de repartir pour un tour ! 😀

Sur la question des attentes des fans et de leurs exigences, l’auteur de KV2 a encore ajouté que sa mission restait de les surprendre et qu’il avait mis vraiment tout ce qui lui ressemblait dans ce nouveau long métrage. Si les gens ne l’aiment pas, ce sera donc vraiment lui qui sera dans la balance mais c’est un choix qu’il assume. De son côté, il se dit plutôt satisfait du résultat mis en boite même s’il se donne jusqu’au dernier moment pour en peaufiner le montage.


Les inconnus de la sortie

Portrait d'Alain Chabat, alias Le duc d'Aquitaine dans Kaamelott volet 2

Bien malin qui saurait présager du succès de ce nouveau long métrage, les chiffres du box office sont l’inconnu de toute sortie cinématographique. A cinq ans de la crise sanitaire, le cinéma a, semble-t-il, de plus en plus de mal à déplacer les foules. Ainsi, il a connu en 2025 une baisse moyenne de près de 14,5% de fréquentation, comparée à l’année d’avant.

Au delà de ces tendances maussades et concernant la saga Kaamelott, on se souvient que KV1 avait réalisé un score très honorable dans un contexte sanitaire et réglementaire tout à fait déplorable. Avec deux millions et demi d’entrées en France, le film s’était même placé dans le Top du Box Office.

Avec une crise sanitaire loin derrière, le contexte devrait être, cette fois, plus clément. Par ailleurs, à quatre ans de KV1, l’effervescence des réseaux autour de Kaamelott ne semble pas s’être tarie. Cette sortie cinématographique suscite majoritairement l’engouement et de nombreux inconditionnels de la saga se disent déterminés à répondre présents. Qui sait si quelques Recordmen avides de Guinness Book se glisseront, cette fois encore, parmi eux ? (un Rémois avait placé la barre à 204 visionnages en 2021).

La caravane passe…

Portrait de Clovis Cornillac, alias Quarto dans Kaamelott volet 2

Certes, ceux qui entendent bouder résolument KV2.1, au motif que KV1 n’était pas au rendez-vous de leurs attentes, ne manquent pas de donner de la voix. Faut-il se fier à quelques commentaires des réseaux sociaux pour dégager des tendances ? Sans doute pas. Les seuls chiffres qui parleront seront ceux de l’après- sortie.

Pour autant, il est vrai qu’il faut avoir le cuir endurci pour être un auteur et encore plus un auteur-réalisateur à l’ère des réseaux. Naguère, pour le cinéma, les indicateurs tombaient quelque temps après l’ouverture des salles. En dehors de ce vote économique du public, pour les critiques bonnes ou salées, il fallait attendre les éditions papier pour les prendre en pleine poire, les goûter ou choisir de les ignorer.

Avec les réseaux sociaux, les opinions tournent en boucle et, avant même la première projection, les détracteurs entendent occuper le terrain et vont le crier jusque sous les fenêtres (digitales) de l’intéressé. C’est un drôle de temps.

Kaamelott, de série culte à œuvre à suivre

Portrait de Joelle Sevilla, alias Dame Seli dans Kaamelott volet 2

Pour Alexandre Astier, c’est peut-être le prix à payer pour avoir créé une œuvre devenue culte et qui continue de s’écrire dans le temps.

Dans les années 2000 à 2010, nombre de fans ont grandi avec la série TV Kaamelott, s’en sont fait une idée, ont forgé des attentes. Certains l’ont même transmise à leurs enfants. Pas une cuillère qui ne soit brandie à la tablée familiale sans que ne rugisse un « Arthur Salsifi ! » à la ronde (je plaisante).

Une saga peu ordinaire

Dans le même temps, le créateur de Kaamelott a su prendre des risques. C’est même ce qui fait de lui un véritable auteur mais surtout un véritable artiste.

Au fond, il aurait très bien pu céder à la facilité et aux sirènes de Médiamétrie. Il lui aurait dés lors été loisible de décliner quelques saisons de plus sur le modèle des toutes premières. Formats court, non-sens, faux-héros empêtrés dans l’absurde, … Il tenait une recette qu’il aurait pu dérouler si sa nature n’avait été tout autre.

Portrait de Lionnel Astier, Alias Léodagan de Carmelide Kaamelott volet 2

Contre cela, il a fait évoluer sa saga arthurienne vers des formes, des rythmes et des formats différents, en définissant lui-même un certain niveau d’exigence pour son audience. D’une certaine façon, c’est à elle de le suivre et non l’inverse2.

Pour ceux qui s’intéressent à cet itinéraire comme celui d’un auteur aventurier et ses pérégrinations, ce voyage totalement inédit est, en soi, passionnant. Où nous mènera t-il ? Il faudra aller au bout du narratif pour le savoir.

De notre côté, nous continuons de penser qu’ils seront nombreux à ce deuxième rendez-vous cinématographique de Kaamelott et c’est tout le bien que nous souhaitons à Alexandre Astier et à sa revisite des légendes arthuriennes.

Pour la réservation des avant-premières, c’est ici.

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En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour Moyenagepassion.com
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Notes :

  1. Un bel entretien en forme de bio rediffusé sur Youtube ici ↩︎
  2. Il a même mis en pause Kaamelott durant de longues années afin d’en récupérer la paternité et les droits, justement pour pouvoir l’emmener là où il voulait. ↩︎