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Les Grandes Dames de la Guerre de Cent ans (6): Isabelle de France, la Conquérante

Sujet : guerre de cent ans, monde médiéval, pouvoir féminin, nouveautés littéraires, portraits de femmes, chroniques.
Période : XVe siècle, Moyen Âge tardif
Portrait : Isabelle de France (1295-1358)
Auteur : Xavier Leloup
Ouvrage : Les Grandes Dames de la Guerre de Cent Ans, Editions la Ravinière (2022)


Préambule

Bonjour à tous,

n mars 2021, nous engagions avec Xavier Leloup, auteur de la saga historique Les trois pouvoirs, une série intitulée Les Grandes Dames de la Guerre de Cent ans. Dans le cours de cette même année, cette collaboration donna lieu à cinq chroniques sur le pouvoir médiéval au féminin ; leur succès fut alors immédiat auprès de nos lecteurs, mais aussi sur les réseaux sociaux sur lesquels elles furent partagées.

Depuis lors, moins de deux ans se sont écoulés et, pourtant, que de chemin parcouru ! D’auteur de romans historiques, Xavier Leloup est devenu éditeur. Fin 2021, il a ainsi créé La Ravinière, une maison spécialisée dans l’édition d’ouvrages et de fictions historiques avec le Moyen Âge comme période de prédilection. Nous l’avions d’ailleurs reçu en entretien pour qu’il nous parle de cette nouvelle aventure. Quelque temps plus tard, en juin 2022, il nous annonçait la sortie de deux nouveaux ouvrages : la réédition (qui serait bientôt saluée par la presse) d’une célèbre fiction médiévale : le Quentin Duward de Sir Walter Scott. Mais encore une nouveau livre signé de sa main et qui ne pouvait nous faire plus plaisir ; ce dernier ouvrage portait, en effet, le nom du cycle initié, ici-même, sur Les Grandes dames de la Guerre de Cent ans et se proposait d’en prolonger le thème.

Le livre Les grandes Dames de France de Xavier Leloup, 12 portraits de Femmes qui ont marqué l'histoire.

Sans surprise, à quelques mois de son lancement, ce livre sur les femmes de pouvoir qui ont marqué l’histoire du Moyen Âge tardif continue de faire la joie des libraires et des lecteurs de tous bords. Les chroniques dont nous avait originellement gratifié leur auteur, ont été largement remaniées pour faire la place à des portraits encore plus détaillés de nos héroïnes françaises ; sont venues également s’y ajouter de nombreuses autres histoires de femmes qui, chacune à leur manière, ont influencé l’histoire de France pendant ces siècles troublés.

Excellente nouvelle pour tous nos lecteurs. Aujourd’hui, pour renouer avec ce grand cycle et donner l’envie de se plonger dans cet ouvrage à tous ceux qui ne le connaitraient pas encore, nous vous proposons de découvrir le nouveau portrait d’une grande dame de la guerre de cent ans sous la plume de Xavier Leloup : celui d’Isabelle de France (1295-1358) et de son étonnant destin. Sans plus attendre, nous lui cédons donc le pas pour une nouvelle chronique tirée de son livre. Il s’agit même de celle qui ouvre le bal de l’ouvrage.

En vous souhaitant une belle lecture.
Frédéric Effe


Isabelle la Conquérante
une chronique de Xavier Leloup

Prenez une princesse fière et élégante, fille de l’un des plus grands rois capétiens. Puis mariez-la à un roi anglais des plus fantasques ayant un certain penchant pour les garçons. Vous aboutirez alors au fabuleux destin de la reine d’Angleterre Isabelle de France, la « louve », qui réussit à conquérir le royaume de son propre époux.

Enluminure médiévale : Isabelle de France, son armée, et l'exécution de Hugh Despenser
Isabelle de France & son armée avec en arrière plan le châtiment de Hugh Despenser –
Jean de Wavrin, Recueil des croniques d’Engleterre. British Library (Royal MS 15 E IV)

24 novembre 1326. Hereford, à l’ouest de l’Angleterre. Le sire Hugues Despenser, ancien favori du roi Edouard II, se voit lire la liste des griefs qui ont été retenus contre lui : crimes, attentat contre la reine, confiscation de ses biens, complots visant à la faire assassiner, mauvais traitements envers les veuves et les enfants des opposants à sa tyrannie.

Enluminure médiévale : l'exécution publique de Hugh Despenser, amant du roi Edouard II d'Angleterre
Exécution de Hugh Despenser, Ms Français 2643, BnF, Chroniques de Froissart (XVe s)

Les grands barons qui composent ce tribunal d’exception ne tardent pas à rendre leur jugement : c’est la peine de mort. Despenser sera pendu comme un voleur, écartelé comme un traître, décapité comme un rebelle, ses entrailles seront arrachées et brûlées. Mais le condamné devra d’abord parcourir les rues de la ville, nu et couronné d’orties, sous les huées. Puis on l’attache à une claie tirée par des chevaux qui vont le conduire à la place du marché. Là, il est pendu à une grande échelle par un nœud coulant passé autour de son cou. « Et quand il fut ainsi lié », décrit Jean Froissard dans ses Chroniques, « on lui coupa en premier le vit [le pénis] et les couilles comme hérétique et sodomite, ainsi que l’on disait aussi du roi. Et pour avoir fait se quereller le roi et la reine et l’avoir faite chasser. » La tête de Despenser finira clouée sur la tour-porte du pont de Londres. Quant à son corps, il est découpé en quatre quartiers expédiés aux grandes villes.

Un roi sous emprise

La reine d’Angleterre, Isabelle de France, tient sa revanche. Des années qu’elle courbe le dos face aux humiliations, aux avanies, aux exactions du favori de son époux. Aux côtés de son père Despenser l’Aîné, le jeune Hugues a longtemps fait régner la terreur au royaume d’Angleterre. Il était « l’œil droit » d’Edouard II selon l’auteur de La Chronique de Lanercost, ou encore celui qui tournait autour du roi comme le chat autour de sa proie, selon les termes des Flores Historiarum¸ une autre chronique de l’époque. Surtout, le favori n’a jamais entendu partager le roi avec quiconque, pas même avec la reine. Et ce n’est pas le premier. Avant lui, il y eut un certain Pierre Gaveston, jeune Gascon lui aussi « bien-aimé du roi ». Dès avant son mariage avec son épouse française, Edouard II éprouvait pour ce jeune homme une passion exclusive, dévorante, qui l’avait conduit à le faire comte de Cornouailles et lui allouer une rente de 4 000 livres par an. « Nous étions trois dans ce mariage », écrira plus tard Isabelle. Et ce, au plus grand dam de la noblesse d’Angleterre. Gaveston, un homme puissant mais détesté, et à la langue bien pendue, qui par trois fois dut fuir le royaume d’Angleterre avant de finir décapité.

Enluminure médiévale : le roi Edouard II d'Angleterre dans un manuscrit de la Bibliothèque Bodléienne d'Oxford
Edouard II d’Angleterre, MS. Rawl. C. 292, Bodleian Library (XIVe s)

Mais Edouard II est incorrigible. Seulement cinq années s’écoulent, le voilà qui s’entiche d’un nouveau favori. Sauf qu’avec ce Despenser, un nouveau cap est franchi. Non content d’avoir acquis de nombreuses seigneuries, il va se faire une spécialité de l’extorsion de richesses. Impitoyable, il n’hésite pas à utiliser la force pour soutirer de l’argent à de riches héritières ou aux veuves des hommes qu’il a fait exécuter. Tel est le cas d’une certaine Alice de Lacy, menacée d’être brûlée vive si elle ne lui paie pas une amende de 20 000 livres. Or sur tout cela, le roi d’Angleterre ferme les yeux. Pire, Edouard couvre de faveurs aussi bien son favori que son épouse Eléonore, sa propre nièce, sans qu’on puisse déterminer avec certitude s’il entretient des rapports amoureux avec l’un, avec l’autre, ou bien les deux. Mais pour Isabelle, la situation ne fait guère de doute. C’est bien avec Hugues que son époux la trompe.

« Je crois que le mariage est une union entre un homme et une femme, basé par-dessus tout sur une vie commune, mais quelqu’un s’est introduit entre mon mari et moi qui est en train d’essayer de rompre ce lien », déclarera-t-elle de manière solennelle devant son frère, le roi de France Charles IV, une fois réfugiée à Paris. Et la reine d’ajouter, tout entière vêtue de noir et coiffée d’une guimpe de veuve : « Je déclare que je ne reviendrai pas tant que cet intrus ne sera pas chassé, mais, oubliant ma robe de mariée, je ne me vêtirai plus que des robes de veuve et porterai le deuil jusqu’à je sois vengée de ce pharisien ».

Rebelle à son mari, rebelle à son roi

Enluminure médiévale : Isabelle de France rend visite au roi Charles IV à Paris (vers 1325)
Isabelle de France rend visite à son frère Charles IV à Paris (vers 1325) – Chroniques de Sire Jehan Froissart – Ms Français 2643 (XVe s)- BnF dépt des manuscrits

Ces affirmations ont beau être justifiées, elles n’en sont pas moins d’une incroyable audace. Non seulement la reine Isabelle refuse de rejoindre son époux en Angleterre mais qui plus est, elle sous-entend publiquement qu’il la trompe avec une personne de son sexe. C’est là rompre avec toutes les conventions de l’époque et pour ainsi dire, lui déclarer la guerre. Mais on reconnaît bien là la fille de Philippe le Bel, le puissant roi capétien surnommé « le roi de fer ». Des cheveux d’or, grande et bien formée, elle n’a pas seulement hérité sa beauté. Elle a aussi son intelligence, sa détermination, la haute idée de sa propre dignité ; son goût pour la chasse aussi.

Enluminure : Charles IV accueille sa sœur Isabelle de France accompagné de son fils Edouard (1325)
Isabelle & son fils à la cour de Charles IV Chroniques de Froissart, MS Français 2663 – BnF dept des Manuscrits

Si elle a longtemps fait passer en premier ses devoirs de reine, Isabelle de France déclare qu’à compter de ce jour, elle ne comptait plus se soumettre. De batailles perdues contre les Ecossais, en conflits avec les barons, en fuites à travers le pays, le roi d’Angleterre l’a plusieurs fois mise en péril de mort. Un exemple de ce qu’elle a dû subir : alors que les grands du royaume assiégeaient la capitale, Isabelle en fut réduite à accoucher de sa deuxième fille dans une Tour de Londres si délabrée qu’au moment de la délivrance, elle se trouva éclaboussée par la pluie traversant le plafond !

La reine d’Angleterre n’aurait toutefois osé prendre la tête de la rébellion contre son époux si elle n’avait possédé dans son jeu une carte maîtresse. Cette carte maîtresse, c’est le sire Roger Mortimer de Wigmore. Ancien lieutenant du roi en Irlande et l’un de ses plus fidèles barons, la tyrannie des Despenser l’a conduit à devenir à son tour l’un de ses plus farouches opposants. C’est un homme intrépide, épris de fastes et jaloux de son rang. Il est venu se réfugier en France après sa spectaculaire évasion de la Tour de Londres. Isabelle et Roger ont également en commun le goût des récits de chevalerie et des romans arthuriens, si bien qu’à l’image de Lancelot et Guenièvre, ils ne vont pas tarder à devenir amants. « En vérité, très cher frère, il est apparent à nous et à tous qu’elle ne nous aime pas comme elle le devrait envers son seigneur, et la cause qui l’a poussée à dire des mensonges sur notre neveu et à s’éloigner de nous est due, selon mes pensées, à une volonté désordonnée depuis qu’elle garde en sa compagnie ouvertement et notoirement Mortimer, à l’encontre de tous ses devoirs », écrira Edouard II à son cousin de France dans une énième tentative de faire revenir son épouse auprès de lui.

Isabelle chef de guerre

C’est donc aux côtés de ce grand soldat que la reine va entreprendre ce que nul n’avait tenté depuis Guillaume le Conquérant : envahir le royaume d’Angleterre. Or malgré une force militaire composée de seulement 1 500 hommes, elle va réussir. Au fur et à mesure de son avancée en terre anglaise, les ralliements à sa cause se multiplient. Et il ne s’agit pas seulement de ces barons, de ces évêques qui ont en commun la haine des Despenser. C’est en vérité tout le peuple anglais qui se lève pour rallier sa cause. Cambridge, Oxford, Gloucester, Bristol puis enfin Londres, en quelques mois seulement, Isabelle de France se rend maîtresse de toute l’Angleterre.

Enluminure manuscrit : de retour en Angleterre, Isabelle de France et son fils sont attendus par l'armée.
Isabelle & Edouard accoste en Angleterre, Chroniques de Saint-Denis. Français 6465, BnF XVe s.

Le règne d’Edouard II n’y résistera pas. On finira par le retrouver en compagnie de son cher Despenser, errant dans la lande sous une pluie battante, après avoir vainement tenté de s’échapper par la mer. Conservé deux ans en captivité, le roi trouvera la mort au château de Berkeley, dans la nuit du 20 au 21 septembre 1327.

Faut-il pour autant considérer, à l’image du poète Thomas Gray, qu’Isabelle était cette « Louve de France, dont les crocs acharnés déchirent les entrailles de son époux mutilé » ? Ce serait là lui faire injustice. D’abord parce que l’assassinat du roi a sans doute été ordonné par Roger Mortimer sans même qu’elle n’en ait été avertie. Convaincu de ce qu’Edouard constituerait une menace tant qu’il demeurerait en vie et craignant son évasion, son amant a préféré le faire tuer. Ensuite parce qu’en dépit de la triste fin de Despenser, la reine saura fait preuve d’une relative clémence à l’encontre de ses anciens alliés. Comme le souligne l’historienne Sophie Brouquet dans sa biographie d’Isabelle de France (1) : « au total, la répression se borne à six exécutions. Isabelle de France n’a pas fait couler de bain de sang et se montre davantage prête à pardonner que les Despenser … En réalité, très vite, le gouvernement de la reine a offert un grand nombre de pardons. Il y a eu peu d’enfermements et de confiscations, et les biens sont souvent rendus à leurs propriétaires. »

Julie Gayet en Isabelle de France dans la mini-série télévisée Les rois Maudits de 2005 (France 2)

D’une tyrannie à l’autre

Par la suite, Isabelle commettra toutefois plusieurs erreurs politiques.

Enluminure d'Isabelle de France en train d'accoster avec sa nef sur la rive de la rivière Orwell
Chroniques de Froissart MS 2663 (vers 1420), BnF dept des Manuscrits

Elle est si prompte à recouvrer ses biens que son revenu annuel s’élève bientôt à 40 000 livres, soit un tiers des revenus du royaume. De quoi faire des jaloux. Sa politique pacificatrice envers les Ecossais, de même que ses volontés d’accommodements avec la France, vont aussi déplaire aux Grands. Mais surtout, il y a son idylle avec Mortimer. Moins celle-ci est dissimulée, et plus elle fait scandale. Au faîte de leur puissance, les deux amants iront même jusqu’à organiser de grandes festivités autour de la légende arthurienne durant lesquelles Mortimer, costumé en roi Arthur, trônera à la place d’honneur en compagnie d’une Guenièvre qui n’est autre que la reine elle-même.

Mortimer est alors devenu comte de la Marche – titre inédit créé spécialement en son honneur – et un pair du royaume bénéficiant de 8000 livres de rente. A chacun de ses déplacements, une garde armée l’accompagne. « Roi fou » l’appelle son propre fils, « homme gonflé d’orgueil », écrit de son côté l’auteur du Brut, célèbre chronique anglo-normande. Autant dire que pour beaucoup, la tyrannie de Mortimer ne vaut guère mieux que celle des Despenser.

L’ambitieux roi Edouard III n’aura donc guère de mal à trouver des complices pour faire capturer l’impudent. « Beau fils, ayez pitié du gentil Mortimer. Ne le blessez pas ; c’est un preux chevalier. Notre bien-aimé ami, notre cher cousin », l’aurait imploré Isabelle alors que ses partisans s’apprêtaient à mettre la main sur son amant dans un château de Nottingham endormi. Mais la roue de la Fortune avait déjà tourné. Accusé à son tour de haute trahison, Mortimer trouvera la mort sur le gibet.

Enluminure médiévale du siège de Bristol par Isabelle de France et son armée.
Siège de Bristol, Chroniques de Froissart MS 2663 (vers 1420)- BnF dept des Manuscrits

C’est beaucoup de morts, décidément, qui auront jalonné l’existence de cette fille de France. Mais on ne choisit pas son destin, ni encore moins son époque. Mariée à 12 ans à un roi excentrique, Isabelle aura toutefois su traverser les tempêtes avec courage et une rare intelligence politique. Cette femme distinguée avait aussi réussi à faire vivre autour d’elle une cour brillante où le raffinement des parures n’avait d’égal que la parfaite entente entre des sujets séparés par la langue. Comme l’écrit encore Sophie Brouquet, la reine avait « su nouer des liens étroits avec des nobles anglais, tout en conservant auprès d’elle des hommes et des femmes venus de France… Sa cour est à l’image de cette jeune reine fière, intelligente, avide de richesses, aristocratique, pacifique et multiculturelle. »

Ironie du sort, c’est son sens de l’honneur familial qui signera la perte des siens. En 1314, elle dénonce à son père l’adultère de ses belles-sœurs françaises, ce qui aboutira à une crise de régime et l’extinction de la dynastie des Capétiens directs au profit de leurs cousins Valois. Pour qui voudrait en savoir davantage, il se suffit de se replonger dans la saga des Rois Maudits. Puis en 1328, quand les ambassadeurs du roi de France Philippe VI viennent réclamer l’hommage d’Edouard III pour la Gascogne, c’est Isabelle qui refuse et leur jettera avec hauteur : « Mon fils, qui est le fils d’un roi, ne prêtera jamais l’hommage à un fils de comte ». La rupture avec la France est dès lors définitive et Philippe VI confisque la Gascogne. C’est alors une autre histoire qui commence, celle d’un terrible conflit entre France et Angleterre qui durera plus de cent années.


Une chronique de Xavier Leloup. éditeur & auteur de romans historiques dont la trilogie Les Trois pouvoirs.
Découvrir le livre Les Grandes Dames de la Guerre de Cent Ans aux Editions la Ravinière (2022)


Pour découvrir ses autres chroniques du cycle des grandes dames de la Guerre de Cent ans sur moyenagepassion.com :

  1. Yolande d’Aragon, la reine de fer.
  2. Isabelle de Bavière, une reine dans la tourmente
  3. Christine de Pizan, championne des dames
  4. Les illusions perdues de Valentine Visconti, duchesse d’Orléans.
  5. Colette de Corbie, une grande mystique au service de la cause française

Retrouvez également nos entretiens exclusifs avec Xavier Leloup ici :
La Saga médiévale des Trois pouvoirsLa grande aventure de l’éditionLes nouveautés des Editions de la Ravinière


Notes

(1) Sophie Cassagnes-Brouquet Isabelle de France, reine d’Angleterre, éditions Perrin 2020)

NB : sur l’image d’en-tête vous pouvez découvrir, en premier plan, une photo de l’actrice Sophie Marceau qui incarnait Isabelle de France dans le film mythique Braveheart de Mel Gibson (1995). En arrière plan, l’enluminure représente le mariage d’Isabelle de France et Edouard II d’Angleterre telle qu’on peut le découvrir dans les « Anciennes et nouvelles chroniques d’Angleterre » (Old and New Chronicles of England) de Jean de Wavrin. Ce manuscrit médiéval du XVe siècle est actuellement conservé à la British Library sous la référence Royal MS 15 E IV.

Bibliologia 57 : Réflexions interdisplinaires autour de 800 manuscrits médiévaux nouvellement numérisés

Sujet : manuscrits anciens, monde médiéval, Europe médiévale, France médiévale, Angleterre médiévale, mécénat, digitalisation, bibliothèque numérique, patrimoine culturel.
Période : du haut Moyen Âge au Moyen Âge central (700-1200)
Porteur de projet : Fondation Polonsky en partenariat avec la BnF et la British Library
Ouvrage : Bibliologia 57, Editions Denoël et F Siri (2020)

Bonjour à tous,

our les passionnés de manuscrits du Moyen Âge, nous avions mentionné, en 2018, un projet conjoint entre la BnF et la British Library sous l’égide d’un financement de la Fondation Polonsky. Pour en redire un mot, l’opération avait consisté à digitaliser et mettre en ligne 800 manuscrits anciens et médiévaux, datés du VIIIe au XIIIe siècle.

Des deux côtés de la Manche, la création de deux sites avait permis de rendre ce patrimoine médiéval disponible à la consultation publique, ce qui était un des objectifs déclarés de cette grande collaboration. En voici, pour rappel, les adresses web : Site de la BnFSite de la British Library

Enluminure du bestiaire médiéval Harley MS 4751
Bestiaire de Gérald de Galles, manuscrit médiéval des XIIe-XIIIe siècle (Harley MS 4751)

Un premier ouvrage de réflexion
autour de cette précieuse collection

Dans la continuité de l’opération, la BnF vient d’annoncer la parution d’un ouvrage collectif qui vient alimenter les réflexions sur ce corpus nouvellement numérisé.

Bibliologia 57 - Ouvrage sur des manuscrits médiévaux

Sorti tout récemment, aux éditions Charlotte Denoel et Francesco Siri, cet ouvrage est le numéro 57 de la collection Bibliologia. Il regroupe des articles et réflexions issus d’un colloque ayant eu lieu courant 2018. L’événement avait réuni 16 experts français, britanniques et internationaux. Les réflexions approchent la collection de manuscrits à travers des thèmes aussi variés que l’histoire de l’art, l’étude des textes, ou encore les acteurs du Moyen Âge concernés.

Pour résumer l’ambition de l’ouvrage, nous reprendrons les mots même de l’éditeur : « ces actes jettent un regard renouvelé sur les échanges culturels entre France et Angleterre au Moyen Âge, abordés dans une perspective interdisciplinaire ». Nous vous invitons également à consulter ce lien pour obtenir plus d’informations sur le contenu de cet opus 57 de Bibliologia, ainsi que sur ses auteurs contributeurs.

En vous souhaitant une très belle journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

NB : en image d’en-tête, enluminure tirée du Topographia Hibernica,  Bestiaire avec extraits de Gérald de Galles, manuscrit médiéval des XIIe-XIIIe siècle (cote Harley MS 4751).

Naviguer : les représentations navales dans le manuscrit de l’amiral Louis Malet de Graville.

es navires médiévaux ne sont pas ignorés de la recherche, il nous est même possible de dire qu’ils sont bien connus, grâce aux écrits contemporains, mais aussi aux manuscrits médiévaux qui offrent une grande richesse de représentation de ce sujet. Le manuscrit Français 364 en est un témoin majeur puisqu’une dizaine de miniatures y sont consacrées à la représentation de navires, en toute circonstance : embarquements et débarquements, flottes navigant en pleine mer, mais aussi batailles navales, naufrages, ou encore incendie d’une flotte. Le récit que nous livre ce manuscrit, un exemplaire du Romuléon, n’est autre que l’histoire de Rome, depuis sa fondation par Remus et Romulus jusqu’à l’empereur Constantin. De ce fait, il nous semble logique d’y voir représenter à plusieurs reprises des navires dans le contexte de guerre et de conquête qui a jalonné l’histoire de Rome et de ses territoires, parfois lointains. Cette récurrence d’un tel thème iconographique s’explique d’autant plus que son commanditaire n’était autre que Louis Malet de Graville : lieutenant général du roi en Normandie et Amiral de France à partir de l’année 1487.

Enluminure médiévale d'un bateau
Figure 1 : bateau de Pompée, folio 294 (détails)

À travers une sélection de miniatures issues de ce manuscrit, nous vous proposons de découvrir la représentation des navires de la fin de la période médiévale, mis en perspective avec un traité rédigé en 1516 par Philippe de Clèves, amiral des Pays-Bas entre 1485 et 1488 : Instruction de toutes manières de guerroyer tant par terre que par mer.

L’expérience de l’amiral Philippe de Clèves

Bien que rédigé au début du XVIe siècle, ce traité fut nourri de l’expérience personnelle de Philippe de Clèves, de ses lectures, ainsi que de ses rencontres avec des marins aguerris au cours de sa carrière d’amiral. Ces personnages contemporains nous permettent d’obtenir un certain nombre d’informations concernant les navires et l’art de la navigation au XVe siècle. L’une des plus grandes, mais aussi des plus belles représentations de navire du manuscrit de Louis Malet de Graville se trouve au folio 294 (fig. 1) et représente le bateau de Pompée, rival de César. Il s’agit de l’une des images les plus détaillées représentant une nef, pour reprendre le terme employé dans le manuscrit. Nous y retrouvons certains éléments détaillés avec précision dans les écrits de Philippe de Clèves et qui nous permettent de redécouvrir le vocabulaire entourant l’architecture d’un navire.

Tout d’abord nous pourrions tenter d’identifier le type de navire représenté sur cette miniature. De nombreux bateaux de toute sorte et de toute architecture naviguaient au XVe siècle, de la célèbre caravelle utilisée pour découvrir de nouvelles terres aux galères encore en usage. Philippe de Clèves mentionne plusieurs types de navires dans ses écrits, notamment les Galéasses : d’imposants navires à trois mâts qui étaient souvent renforcés par de l’artillerie. La Galéasse était un navire particulièrement utilisé en Europe du Nord-Ouest, pour les batailles navales entre autre. On retrouve ici un bateau à trois mâts – l’un des éléments caractéristiques de ce type de navire – , très imposant ; cependant certaines caractéristiques ne correspondent pas à la définition exacte d’une Galéasse, nous empêchant d’identifier avec certitude la nef représentée.

Qu’est-ce qu’un bon navire à la fin du XVe s ?

Le navire parfaitement adapté que nous décrit Philippe de Clèves possède plusieurs caractéristiques : il doit pouvoir supporter les tempêtes, le gros temps, posséder de bonnes voiles. Sur la plupart des miniatures du manuscrit qui nous intéressent ici les navires sont pourtant figurés voiles remontées, notamment lors des scènes de bataille (folio 194, fig. 2).

Enluminure médiévale, Bataille navale
Figure 2 : Bataille entre romains et carthaginois (-207), folio 194 (détails)

Peut-être étaient-elles remontées afin d’éviter qu’elles ne soient abimées lors du combat. On retrouve cependant des flottes entières aux voiles remontés dans des scènes tout à fait calmes (folio 302, fig. 3). Il évoque aussi à de nombreuses reprises le gaillard d’avant et le gaillard d’arrière, particulièrement visible sur la première miniature évoquée (fig. 1). Il s’agit des deux parties surélevées au- dessus de la proue et la poupe du navire, le rendant si imposant sur l’image ; ce sont là deux éléments caractéristiques des bateaux à voiles.

Enluminure médiévale, flotte romaine manuscrit ancien
Figure 3 : Flotte romaine, folio 302 (détails)

Enfin, la coque arrondie, qui permet de différencier les navires ayant servi à la navigation maritime et littorale – comme nous pouvons l’observer ici – des embarcations destinées à la navigation fluviale, présentant pour cette raison une coque plate. Cette différence a notamment pu être étudiée, entres autres choses, grâce au développement de l’archéologie sous-marine, dont les comptes-rendus ont enrichi ce domaine d’étude au cours de ces cinquante dernières années. Ainsi, nous retrouvons une coque similaire sur l’Aber Wrac’h 1, une épave découverte en 1985 et fouillée entre 1987 et 1989. Cependant, les restitutions 3D qui ont pu être réalisées révèlent un navire d’apparence plus simple que ceux représentés dans le manuscrit du Français 364. La comparaison reste intéressante puisque l’épave est actuellement datée de la première moitié du XVe siècle grâce à l’étude des correspondances du duc Jean V de Bretagne qui mentionne un naufrage, en 1435, pouvant correspondre à l’Aber Wrac’h 1. Il s’agit de l’une des seules épaves connue à ce jour et correspondant au siècle que nous étudions ici.

L’amiral de Clèves insiste tout particulièrement sur la manière de décorer les navires. L’apparence de ce genre de bâtiment était essentielle afin de défendre le prestige du souverain, du prince et de l’intégralité de sa flotte. Ces nombreux drapeaux, étendards, bannières permettaient aussi de statuer et d’identifier le navire en pleine mer. Philippe de Clèves est particulièrement précis concernant le nombre de drapeaux et leurs positions, il mentionne par exemple qu’il faudrait que les navires soient pourvus de cinq à six drapeaux de chaque côté des gaillards d’avant et d’arrière, ce que l’on retrouve précisément sur la miniature représentant le bateau de Pompée (fig.1).

Contextes maritimes & contexte historique

Enluminure médiévale, incendie flotte navale
Figure 4 : incendie de la flotte carthaginoise, folio 216.

Une autre caractéristique du manuscrit Français 364 concerne la variété de contextes maritimes représentés. Nous l’avions brièvement évoqué en introduction, les flottes sont aussi bien représentées au moment de l’embarquement que lors des batailles navales. Un bel exemple d’une telle représentation se retrouve au folio 194 que nous avons déjà évoqué (fig. 2) mais les scènes sont parfois bien plus violentes comme le montre la miniature du folio 216 (fig.4) représentant l’incendie de la flotte carthaginoise en 202 av. J.-C. Bien que ces scènes prennent place dans le contexte de l’histoire antique de Rome, il est possible d’effectuer un parallèle avec le contexte contemporain de la réalisation de ce manuscrit. Le XVe siècle fut, à n’en pas douter, un temps que nous pouvons qualifier d’insécurité maritime, entre piraterie, conflits, batailles navales. Les conflits maritimes étaient nombreux, entre génois et vénitiens par exemple, les combats s’effectuaient alors par corsaires interposés. Philippe de Clèves mentionne le danger des naufrages, les ordres de combats au sein des navires, l’organisation de la défense, des batailles. Il fait cela en connaissance de cause, puisqu’il se voit confier, en 1501, une flotte de 28 navires qu’il doit mener au combat face aux Turcs en mer Méditerranée. L’expédition fut un échec, il fut donc confronté à ce type de scénario catastrophique. Les différents types de navires connaissent d’ailleurs plusieurs adaptations durant cette période afin d’accueillir une artillerie performante, mais pas seulement. La structure même de la coque de l’épave de l’Aber Wrac’h 1, mentionnée plus haut, a surpris les chercheurs lors de la restitution réalisée. Le navire faisait vraisemblablement près de 26 mètres de long pour 7 mètres de large, des dimensions qui correspondent, pour cette période, à celles d’un grand navire. Mais la nef reste très fine dans sa forme générale, ce qui la distingue des navires médiévaux antérieurs, cela pourrait s’expliquer par le contexte d’insécurité maritime qui régnait alors : un navire plus fin se manœuvre plus aisément lors des conflits.

De ce fait, nous pouvons nous questionner : dans quelles mesures ces miniatures peuvent-elles être qualifiées de réalistes ? Il faut en vérité garder une certaine mesure dans cette notion de réalisme dans les manuscrits de cette période. Les représentations s’inscrivent dans un contexte qui a pu les influencer, mais le peintre n’était pas toujours au fait de l’architecture complexe et technique des navires qu’il représentait. Cependant nous y retrouvons un goût du détail qu’il ne nous faut pas négliger. Longtemps les textes d’époque et les manuscrits ont été, pour les chercheurs, la meilleure façon de comprendre un navire, du moins de l’extérieur. En comparant les Instructions de Philippe de Clèves et ce manuscrit du Romuléon, nous pouvons retrouver un certain nombre de caractéristiques respectées et mises en avant, qui nous laissent entrevoir l’art des chantiers navals du Moyen Âge tardif.

Julie Gallais
Histoire de l’art et archéologie, spécialisation Moyen Âge,
Ecole Pratique des Hautes Etudes
Actuellement au sein du département des manuscrits de la BnF

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Manuscrits :

– DA IMALA Benvenuto, Romuléon, Français 364 (traduction de Sébastien Mamerot), 1485-1490, manuscrit numérisé : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000786m/f1.item.zoom
– Base Mandragore, Romuléon, manuscrit Français 364, miniatures numérisées : http://mandragore.bnf.fr/jsp/rechercheExperte.jsp
– CLEVES (de) Philippe, Instruction de toutes manières de guerroyer par terre que par mer, Français 1244, 1516

Bibliographie :

– CONNOCHIE-BOURGNE Chantal, Mondes marins du Moyen Âge, éditions Presses universitaires de Provence, collection Senefiance, 2006, 430 pages
– DUBOIS Henri, HOCQUET Jean-Claude et VAUCHEZ André, Horizons marins, itinéraires spirituels (Ve-XVIIIe siècles). Volume II, Marins, navires et affaires, éditions de la Sorbonne, Paris, 1987 325 pages
– PERRET Paul-Marie, Notice biographique sur Louis Malet de Graville, amiral de France (144 ?-1516), Paris, Libraire des archives nationales et de la société de l’école des Chartes, 1889, 271 pages
– SICKING Louis, “Philip of Clèves’ Instruction de toutes manières de guerroyer and the fitting out of warships in the Netherlands during the Habsburg-Valois Wars” dans Entre la ville, la noblesse et l’état : Philippe de Clèves (1456-1528) Homme politique et bibliophile, sous la direction de CAUCHIES Jean-Marie, éditions Brepols, collection Burgundica, 2007, Turnhout, Belgique pp. 117-142

A propos de l’Aber Wrac’h 1 et autres liens :

https://www.cnrtl.fr/definition/gal%C3%A9asse
https://www.universalis.fr/encyclopedie/voile-latine/
https://associationavena.wordpress.com/lepave-aber-wrach-1/
https://archeologie.culture.fr/archeo-sous-marine/fr/aber-wrach-1-finistere

Dans quelques jours, ouverture de la grande exposition Tolkien à la BnF

 jrr-tolkien-terre-du-milieu-seigneurs-anneaux-exposition-moyen-age-medieval-fantastique Sujet :   exposition,   BnF,   terre du milieu,
Période :   Médiéval Fantastique
Auteur : JRR Tolkien
Titre :   Tolkien, voyage en Terre du Milieu
Lieu  :   BnF Galeries François-Mitterrand 1 et 2
Dates : du 22 octobre 2019 au 16 février 2020

Bonjour à tous,

D_lettrine_moyen_age_passionans quelques jours, un  exposition unique ouvrira ses portes à Paris.  Trois institutions de marque y sont associées : la Bibliothèque Nationale de France,    la   Bodleian    Library  et l’Université d’Oxford    auxquelles il faut encore adjoindre la collaboration étroite du Tolkien Estate et de  la famille Tolkien.  Il s’agira d’une véritable  première en France. Ce sera, en effet, la plus grande exposition consacrée à l’oeuvre de JRR Tolkien jamais organisée sur le territoire. On pourra, ainsi, y découvrir près de 300 pièces exceptionnelles  sur une surface de plus de 1000 m².

Une invitation à arpenter la Terre du Milieu

exposition-JRR-Tolkien-evenement-moyen-age-medieval-fantastique-Bnf-ParisQuelle meilleure manière de  découvrir l’oeuvre de Tolkien que d’arpenter  ses terres imaginaires ? Au programme de cette belle exposition, épreuves, manuscrits, dessins originaux du   grand maître   et une plongée au cœur de son gigantesque univers sous l’angle de la cartographie.

L’oeuvre de JRR est semblable à un iceberg. Le lecteur n’en perçoit qu’une partie. Avec une rigueur et une précision d’orfèvre, le brillant professeur, passionné de philologie et de littérature médiévale, a, en effet, imaginé  et construit tout un monde  : paysages, géographie, créatures, peuples et « ethnies » avec leurs nombreux langages,  leur économie, leurs alliances et  inimitiés. Rien n’a été laissé au hasard.  Des années après le Hobbit, il en est résulté le mythique  Seigneur des Anneaux. Si son histoire prend place dans cet univers patiemment   élaboré par l’auteur, il n’en épuise pourtant pas toutes les richesses, ni le potentiel. Pour preuve,  Tolkien ouvrira le champ à un véritable « genre » et son monde inspirera  de nombreux auteurs, dont tous, il faut bien le dire, n’auront pas son talent de plume, ni ses profondeurs de vue.

jrr-tolkien-terre-du-milieu-seigneur-anneaux-exposition-medieval-fantastiqueCi-contre une illustration
pour le Hobbit.   Fendeval  , 1937
© Bodleian Library/
The Tolkien Estate Limited

Tristes mémoires de guerre ? Allégorie d’un monde des petites communautés et de leur écologie  finissant, sous les assauts du progrès ? Oeuvre  chrétienne pour d’autres ? Le Seigneur des anneaux ne se laisse pas si facilement réduire  ou enfermer mais il possède tous les ingrédients d’un mythe, un lyrisme inégalé, et sous l’aventure et le voyage, c’est encore une invite à une  réflexion profondément morale sur notre humanité et notre modernité.

Nous ne le redirons jamais assez. Il ne faut pas s’arrêter aux déclinaisons cinématographiques du Seigneur des Anneaux, pour réussies qu’elles soient. Il faut lire et relire Tolkien pour effleurer la complexité  et la perfection  de  sa gigantesque construction, mais aussi parce que c’est un auteur merveilleux et d’une grande générosité. Il est heureux  que cette exposition de la Bnf nous donne quelques clés supplémentaires pour l’approcher et le comprendre.

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Le Hobbit, Maquette de la jaquette (1937) – © Bodleian Library/ The Tolkien Estate Limited

Les pièces   arriveront fraîchement de New York et de la Morgan Library où elles viennent de passer six mois mais il faudra encore attendre  jusqu’au 22 octobre pour découvrir ces véritables trésors  issus de la production du vieux professeur d’Oxford.

Voir les infos pratiques  de l’exposition Tolkien sur le site de la Bnf

Voir également notre article :  lire et relire l’oeuvre de JRR Tolkien

En vous souhaitant une belle journée.

Frédéric Effe
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Monde Médiéval sous toutes ses formes.