Sujet : manuscrits anciens, monde médiéval, Europe médiévale, France médiévale, Angleterre médiévale, mécénat, digitalisation, bibliothèque numérique, patrimoine culturel. Période : du haut Moyen Âge au Moyen Âge central (700-1200) Porteur de projet : Fondation Polonsky en partenariat avec la BnF et la British Library Ouvrage : Bibliologia 57, Editions Denoël et F Siri (2020)
Bonjour à tous,
our les passionnés de manuscrits du Moyen Âge, nous avions mentionné, en 2018, un projet conjoint entre la BnF et la British Library sous l’égide d’un financement de la Fondation Polonsky. Pour en redire un mot, l’opération avait consisté à digitaliser et mettre en ligne 800 manuscrits anciens et médiévaux, datés du VIIIe au XIIIe siècle.
Des deux côtés de la Manche, la création de deux sites avait permis de rendre ce patrimoine médiéval disponible à la consultation publique, ce qui était un des objectifs déclarés de cette grande collaboration. En voici, pour rappel, les adresses web : Site de la BnF – Site de la British Library
Un premier ouvrage de réflexion autour de cette précieuse collection
Dans la continuité de l’opération, la BnF vient d’annoncer la parution d’un ouvrage collectif qui vient alimenter les réflexions sur ce corpus nouvellement numérisé.
Sorti tout récemment, aux éditions Charlotte Denoel et Francesco Siri, cet ouvrage est le numéro 57 de la collection Bibliologia. Il regroupe des articles et réflexions issus d’un colloque ayant eu lieu courant 2018. L’événement avait réuni 16 experts français, britanniques et internationaux. Les réflexions approchent la collection de manuscrits à travers des thèmes aussi variés que l’histoire de l’art, l’étude des textes, ou encore les acteurs du Moyen Âge concernés.
Pour résumer l’ambition de l’ouvrage, nous reprendrons les mots même de l’éditeur : « ces actes jettent un regard renouvelé sur les échanges culturels entre France et Angleterre au Moyen Âge, abordés dans une perspective interdisciplinaire ». Nous vous invitons également à consulter ce lien pour obtenir plus d’informations sur le contenu de cet opus 57 de Bibliologia, ainsi que sur ses auteurs contributeurs.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
NB : en image d’en-tête, enluminure tirée du Topographia Hibernica, Bestiaire avec extraits de Gérald de Galles, manuscrit médiéval des XIIe-XIIIe siècle (cote Harley MS 4751).
Sujet : citation, monde médiéval, croisades, historien, Godefroy de Bouillon, France médiévale, lyrisme, littérature, roman national Période : Moyen Âge central, XIIe siècle, modernité Auteur : Jules Michelet Ouvrage : Histoire de France – 1833
“Il appartient à Dieu de se réjouir sur son œuvre et de dire : Ceci est bon. Il n’en est pas ainsi de l’homme. Quand il a fait la sienne, quand il a bien travaillé, qu’il a bien couru et sué, quand il a vaincu, et qu’il le tient enfin, l’objet adoré, il ne le reconnaît plus, le laisse tomber des mains, le prend en dégoût, et soi-même. Alors ce n’est plus pour lui la peine de vivre ; il n’a réussi, avec tant d’efforts, qu’à s’ôter son Dieu. Ainsi Alexandre mourut de tristesse quand il eut conquis l’Asie, et Alaric, quand il eut pris Rome. Godefroi de Bouillon n’eut pas plutôt la terre sainte qu’il s’assit découragé sur cette terre, et languit de reposer dans son sein. Petits et grands, nous sommes tous en ceci Alexandre et Godefroi. L’historien comme le héros.”
Jules Michelet – Histoire de France T2 – Suite de la croisade (1833)
Bonjour à tous,
il convient de prendre soin, en relisant Jules Michelet (comme d’autres historiens du passé, du reste) de le resituer dans son temps, il demeure difficile de rester insensible à l’érudition et aux qualités de cet historien du XIXe siècle, haut en couleur et au caractère trempé. Encore aujourd’hui, sa monumentale Histoire de France impressionne par son contenu et son ambition. Pourtant, au delà de ce vaste récit national revisité à l’aulne de Michelet, ce qui frappe sans doute le plus, de prime abord, en feuilletant ses volumes, ce sont les talents stylistiques de ce dernier et l’intensité qu’il met à nous transmettre sa passion pour la France comme pour l’histoire.
Nous ne sommes pas les premiers à chanter les louanges littéraires de Jules Michelet. Face à ses parutions et notamment celle-ci, même ses nombreux détracteurs n’ont eu d’autres choix que de s’incliner sur ces aspects. De fait, qui est sensible à la langue française et aux qualités de plume ne pourra que tomber sous le charme. Nous sommes face à un grand auteur. On a même souligné ce talent chez lui au risque d’éclipser, parfois son érudition au sujet de l’Histoire elle-même. « L’auteur de l’Histoire de France écrirait-il trop bien pour être honnête ? » se demandait le journaliste Jérôme Gautheret dans un article du Monde de 2008, en saluant au passage la réédition de cette oeuvre de Michelet (l’Histoire de France de Michelet enfin réédité). La formule est triviale, mais elle résume assez bien l’idée.
Un Roman national :
l’Histoire à l’aulne de Michelet
Sur le fond, c’est un fait, Jules Michelet est un homme de conviction. Il porte des valeurs fortes et entend les transmettre. Certaines demeurent de son temps, d’autres nous semblent, aujourd’hui, venir au secours de notre modernité et vouloir l’éclairer. Par dessus tout, notre homme aime la république, comme il aime la nation et ce qui l’a forgée. Il sait aussi la France cimentée par sa langue sous les apports des peuples multiples qui l’ont formée. Sa continuité est ailleurs.
Plus qu’avoir simplement écrit une histoire de France, Michelet l’a forgé sur son enclume comme un artisan. Avec son cœur, sa fougue et le feu de ses convictions, il y a fait entrer ses vérités, La patine qui en résulte n’a pas été et n’est toujours pas du goût de tous. Elle a toujours fait polémique. Revisitée à la lumière de l’histoire actuelle, elle emporte aussi quelques inexactitudes. Bien sûr, son objectivité et ses prises de positions fortes ont été largement questionnées. On ira même jusqu’à le traiter d’imposteur. Entre toutes les critiques qui suivront, on finira par lui reprocher, de manière presque consensuelle, d’avoir été à l’origine d’une Histoire de la France romancée et même romanesque et idéalisée : un « roman national » que les temps suivants se chargeraient bientôt de mettre copieusement à bas.
« Cette œuvre mémorable, d’environ quarante ans, fut conçue d’un moment, de l’éclair de Juillet. Dans ces jours mémorables, une grande lumière se fit, et j’aperçus la France. »
Jules Michelet – Histoire de France – préface de 1869
Le souffle lyrique de Michelet
Quoiqu’il en soit, si l’idéologie n’est évidemment pas absente des ouvrages de Michelet et si son roman national a essuyé, depuis, de sérieux contre pieds, il demeure évident que personne ne pourra priver l’homme de son talent. A près de 200 ans des premiers tomes de son Histoire de France, un puissant souffle lyrique traverse encore cette oeuvre de part en part. Toute proportion gardée, c’est un peu comme si une certaine culture antique et médiévale de la chronique historique venait prendre le pas, par endroits, sur un style plus neutre et encyclopédique qu’on pourrait attendre, de nos jours, d’un projet de cette ambition. Nous sommes face, ici, à une Histoire qui se raconte avec élan et qui résonne comme autant d’histoires imbriquées. L’historien y assume pleinement la place de véritable auteur et, se faisant, il se double aussi d’un « (hi)story teller », un conteur.
Une tradition lyrique en histoire
Nous ne ferons pas ici l’historiographie d’une certaine tradition lyrique et littéraire en Histoire. Elle ne débute pas avec Michelet. Elle ne s’arrêtera pas avec lui. Une fois les éléments bien posés d’une méthodologie historique, elle se poursuivra même, jusqu’à nous, dans une proportion variable (et un attachement inégal), en fonction de la sensibilité de chaque historien. Sous le poids de l’académie ou d’une certaine épistémologie, s’il fallait poser la question : « l’Histoire devrait-elle ennuyeuse pour être sérieuse ? » La réponse serait, à coup sûr, non. Au risque de quelquefois diluer la vérité dans ses effets (à quoi vigilance commande) la discipline subit aussi les exigences (pédagogiques ou passionnées) de sa propre transmission.
Entre passion et transmission
Qu’on nous passe le jeux de mots, mais si l’histoire est faite de la chair de ses chercheurs et de ses hommes, elle a aussi ses chaires, ses têtes blondes et ses auditoires. Certes, elle est liée inextricablement et historiquement à la littérature, mais elle est aussi entrée dans le monde de l’éducation par la grande porte. Nous l’avons déjà dit, c’est à la fois un science de l’homme et une matière scolaire. A ce titre, elle reste une discipline de la passation et il faut bien qu’elle en assume pleinement les contingences : intelligibilité, nécessité et volonté de partage, mais encore passion de ses hommes et conscience aigüe, pour la plupart d’entre eux, de l’importance de la perpétuation d’une conscience historique pour une juste compréhension du présent et une meilleure préparation de l’avenir. Bien des historiens modernes pourraient tomber d’accord sur cette dernière dimension. Au milieu du XXe, souvenons-nous d’un Lucien Febvre qui s’enflammait tout entier pour un combat pour l’Histoire. Il aurait, lui aussi, de nombreux héritiers.
Pour apporter de l’eau au moulin de cette histoire attachée au style qui entend s’ouvrir à l’autre, en soignant sa plume et ses effets, on pourra encore évoquer, plus proche de nous, certaines pages de Georges Duby ou de manière plus parlante encore, certains extraits de son « Temps des Cathédrales » (papier ou télévisuel). Chez lui comme chez Michelet ou bien d’autres, on retrouvera, dans ce souffle lyrique d’une histoire qui s’enflamme, une volonté d’entraîner dans ses plus belles envolées, l’intérêt pour le passé autant que la passion pour l’histoire. De son côté, le lecteur ou l’auditeur ne pourra que s’en délecter, même s’il ne devra pas, pour autant, désarmer son sens critique. Peut-être même devra-t-il, l’exercer plus encore ; la beauté d’un effet de style ou la plus belle des anecdotes ne devraient jamais faire perdre de vue totalement la complexité des faits et toutes leurs nuances.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
Sujet : chanson médiévale, amour courtois, vieux-français, langue d’oïl, musique médiévale, manuscrit ancien, chansonnier de Montpellier, motets, chants polyphoniques Période : XIIIe siècle, moyen-âge central Titre :Plus bele que flor Auteur : anonyme Interprète : Ensemble Venance Fortunat
Album : Trouvères à la cour de Champagne (1996)
Bonjour à tous,
ous retrouvons, ici, le moyen-âge des trouvères du nord de la France médiévale avec le Chansonnier de Montpellier et ses motets. A l’image des autres pièces de ce manuscrit, présentées jusque là, la chanson du jour est encore empreinte de lyrique courtoise ; on verra qu’elle ouvre aussi sur une partie dédiée plus directement au culte marial et on pourra ainsi noter à quel point les formes de l’amour courtois ont pu être transposée au sentiment religieux envers la Sainte mère par certains auteurs médiévaux (voir Retrowange novelle de Jacques de Cambrai).
Pour découvrir ce motet, nous serons en compagnie d’une belle formation médiévale française : l’Ensemble Venance Fortunat sous la direction de Anne-Marie Deschamps. Nous en profiterons pour dire un mot de son legs et de sa longue carrière.
« Quant revient et fuelle et flor » par l’Ensemble Venance Fortunat
l’Ensemble Venance Fortunat
C’est autour de l’année 1975 que la directrice Anne-Marie Deschamps fonda l’Ensemble Venance Fortunat. Quelques années plus tard, en 1980 le premier album de la formation voyait le jour en collaboration avec le Centre de Recherches Musicales du Couvent Royal de l’Abbaye aux Dames. Ce premier opus allait porter sur le Mystère de la résurrection et les chants latins primitifs monodiques et polyphoniques. Il allait donner le La d’une longue carrière consacrée aux musiques anciennes et à leur restitution.
Ainsi, de 1980 à 2003, guidée par la passion de sa directrice pour le répertoire médiéval en général et les chants grégoriens en particulier, l’Ensemble Venance Fortunat produisit plus de vingt albums. Avec l’appui des manuscrits anciens, mais aussi l’intervention de compositeurs plus contemporains, la grande majorité de ses productions partit à la conquête des chants liturgiques polyphoniques, de la fin du haut-moyen-âge au cœur du moyen-âge central. L’album du jour se situe, quant à lui, sur des rives plus « profanes » du répertoire de la formation, puisqu’il fait un tribut plus marqué à la lyrique courtoise et à la fin’ amor.
Trouvères à la cour de Champagne, l’album
Sorti en 1996, Trouvères à la cour de Champagne contient 19 pièces d’auteurs médiévaux, dont la majeure partie sont passés à la prestigieuse cour de Champagne, entre la fin du XIIe et le XIIIe siècle. Certains sont de la génération de Thibaut de Champagne, d’autres de la génération précédente.
Au titre des trouvères représentés, on retrouve des pièces d’anthologie de Gace Brulé, Conon de Béthune, ou même encore la chanson D’amors qui m’a Tolu à moi de Chrétien de Troyes. Difficile d’évoquer la cour de Champagne sans ménager une belle place à Thibaut de Champagne. Avec trois de ses compositions, il est fait largement justice à son talent dans cet album. Citons encore la présence de Guiot de Provins, Gautier de Coincy, Raoul de Soissons, et , pour finir, celle de motets ou autres chansons de la même période. Demeurés anonymes, comme la pièce du jour, ces derniers sont tirés du Chansonnier de Montpellier et du Roman de Fauvel.
Musiciens & chanteurs : Catherine Ravenne (alto), Dominique Thibaudat (soprano), Gabriel Lacascade (bariton), Bruno Renhold (tenor), Philippe Desandré (basse), Guylaine Petit (harpe)
Plus bele que flor : un chant courtois
du moyen-âge central en langue d’oïl
Concernant la langue de cette chanson médiévale, trouvère oblige, elle est en vieux français d’oïl. Nous vous donnerons ici des éléments de traduction pour l’éclairer. Dans sa première strophe, on notera l’analogie médiévale, classique et familière, de la fleur pour évoquer la vierge Marie (voir par exemple la cantiga de Santa Maria 10). Quant à sa transcription en graphie moderne à partir du manuscrit, nous nous appuyons sur le travail de Gaston Raynaud dans Recueil de Motets Français des XIIe et XIIIe siècles, Tome 1er, Introduction, le Chansonnier de Montpellier (1881).
Par rapport à l’interprétation du jour, l’ensemble a pris le partie de changer l’ordre des strophes, en commençant par la troisième pour revenir vers la seconde, la première n’étant pas présente. De notre côté, par simple convention, nous avons repris l’ordre du manuscrit médiéval d’origine, tel que retransposé par G Raynaud. La pièce se trouve donc ici dans sa totalité.
Plus bele que flor Est, ce m’est avis, Cele a qui m’ator. Tant con soie vis, N’avra[i] de m’amor Joie ne delis Autre mès la flor Qu’est de paradis: Mère est au Signour, Qu’est si noz amis Et nos a retor Veut avoir tôt dis.
Plus belle que fleur Est, à mon avis, Celle dont je suis proche. Aussi longtemps que je vis Nul n’aura de mon amour joie ni plaisir, Hormis la fleur Qui est de Paradis. Elle est la mère du Seigneur Qui, si, de toi et moi, amis, Attends fidélité pour toujours (?)
Quant revient et fuelle et flor, Contre la saison d’esté, Deus ! adonc me sovient d’amors Qui toz jors M’a cortois et doz esté. Moût aim ses secors (concours, secours) , Car sa volenté M’alege de mes dolors ; Moût me vient bien et henors D’estre a son gré.
L’autrier joer m’en alai Par .I. destor (chemin détourné); En .I. vergier m’en entrai Por queillir flor. Dame plesant i trovai, Cointe d’atour (pleine de grâce, d’atours), cuer ot gai ; Si chantoit en grant esmai (ainsi elle chantait pleine d’émotion) : Amors ai, Qu’en ferai ? C’est la fin, la fin, queque nus die (quoiqu’on en dise), J’amerai.
Sujet : musique, chanson médiévale, vieux français, trouvères d’Arras, rondeau, amour courtois, langue d’oïl, courtoisie. Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle Auteur : Adam de la Halle (1235-1285) Titre :Diex comment porroie Interprète : Ensemble Sequentia Album : Trouvères (1984)
Bonjour à tous,
otre vaisseau continue de voguer, toutes voiles dehors, sur les eaux du passé et du monde médiéval. Aujourd’hui, c’est au XIIIe siècle que nous vous entraînons, au nord de la France et dans une province qui a vu naître de très grands auteurs du Moyen Âge central : celle d’Arras.
Parmi eux, dans la famille des trouvères, Adam de la Halle ou Adam le bossu est, sans doute, demeuré l’un des plus célèbres. Il faut dire que l’oeuvre de celui que l’on a appelé, parfois, le dernier trouvère, est particulièrement prolifique. À la lisière des compositions monodiques et des premiers envols de la musique polyphonique, il nous a légué de nombreuses compositions et chansons : motets et rondeaux, mais aussi pièces de théâtre aux thèmes variés, pastourelles, congés, …, trempées de lyrisme et de courtoisie mais aussi, quelquefois, de notes plus satiriques.
Le Ms Français 25566 ou chansonnier français W
On peut trouver les œuvres d’Adam de la Halle dans plusieurs sources d’époque, mais nous profitons de ce rondeau pour vous parler du manuscrit Français 25566 de la BnF, également connu sous le nom de Chansonnier français W (consultable sur Gallica au lien suivant).
Daté du XIIIe siècle, ce beau manuscrit médiéval enluminé, plutôt bien conservé, est donc sous bonne garde au département des manuscrits de la BnF. Ses 283 feuillets comprennent de nombreuses œuvres de la province d’Arras, entre chansons, poésies et pièces littéraires. Pour n’en citer que quelques auteurs, on y retrouve Jean bodel et ses célèbres « congiés », des pièces de Huon de Mery, Richard de Fournival, Baudouin de Condé et encore d’autres auteurs du cru ou des alentours. Quant à Adam de la halle, entre rondeaux, motets et pièces plus étoffées, il s’y trouve clairement à l’honneur. Ce manuscrit médiéval contient, en effet, l’essentiel de son legs.
« Diex comment porroie » avec l’Ensemble médiéval Sequentia
Trouvères : chansons d’amour courtois du nord de la France
« Trouvères : Hofische Liebeslieder Aus Nordfrankreich« . En 1984 l’Ensemble Sequentia signait un triple album monumental sur le thème des trouvères du nord de la France médiévale. Trois ans plus tard, l’oeuvre était rééditée sous forme de double album , avec pas moins de 43 pièces finement interprétées, sous la direction de Benjamin Bagby.
Pour qui s’intéresse de près à la musique des trouvères du Moyen Âge central ou même à la langue d’oïl, cet album demeure incontournable. On le trouve encore à la vente, sous forme CD ou MP3, au lien suivant : Trouvères : Chants d’amour courtois des pays de langue d’oïl.
« Diex comment porroie » : de la langue d’oïl
d’Adam de la halle au français moderne
Diex, coment porroie Sans cheli durer (résister, endurer, poursuivre, durer) Qui me tient en joie ? (joie, amour) Elle est simple et coie (calme, tranquille), Diex coment porroie, etc.
Ne m’en partiroie (séparer), Pour les iex (yeux) crever, Se s’amours n’avoie. Diex, coment porroie Sans cheli durer Qui me tient en joie.
Dieu comment pourrais-je Résister sans celle Que me tient en joie. Elle est simple et tranquille Dieu comment pourrais-je Résister sans celle Que me tient en joie.
Ne m’en séparerais, Dût-on me crever les yeux Pour que je n’ai plus son amour. Dieu comment pourrais-je Résister sans celle Que me tient en joie.
En vous souhaitant une fort belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.