Sujet : danses médiévales, musique médiévale, estampie, manuscrit ancien, chansonnier du Roy,, Français 844, chansonnier du Roy. Période : moyen-âge, XIIIe siècle. Auteur : anonyme Titre : la quinte estampie royale Interprètes : Ensemble Aëlis Album : Aëlis (2015)
Bonjour à tous,
ombreuses sont les formations musicales, des plus classiques aux plus folk(s), qui se sont frottées aux danses médiévales du XIIIe siècle : estampies. saltarelles, ductia, trotto, etc… autant de mélodies mesurées ou plus enlevées qui évoquent un certain Moyen-âge festif.
Aujourd’hui, à la faveur d’un interlude musical, nous revenons sur une de ces pièces : la Quinte Estampie Reale (ou royale). Elle est tirée du MS Français 844, manuscrit ou Chansonnier du Roy. La grande majorité des estampies connues du Moyen-âge nous provient de ce manuscrit ancien conservé à la BnF, mais aussi du Add 29987 ou Manuscrit de Londres de la British library.
Cette fois-ci, c’est à l’Ensemble Aëlis, une formation originaire de France que nous devons son interprétation et nous profiterons de cet article pour vous la présenter.
La quinte estampie par l’Ensemble Aëlis
L’ensemble Aëlis
Des musiques médiévales et anciennes
aux musiques traditionnelles d’ici & d’ailleurs
L’ensemble Aëlis s’est formé au début de l’année 2015, autour de cinq artistes confirmés venus d’horizons divers (musique classique, médiévale, celtique, folk, pop-rock, …), mais ayant tous en commun un grand intérêt pour les musiques anciennes et traditionnelles. Cette diversité s’est retrouvée dans l’ambition très large de la formation ; elle s’est ainsi donnée le Moyen-âge comme une partie seulement de ses terrains d’exploration, tout en entendant bien élargir son répertoire à des périodes plus récentes, mais aussi à d’autres horizons culturels.
Aux musiques et chansons de la France médiévale, Aëlis a ainsi ajouté à son champ des possibles : Cantigas, musiques séfarades, musiques et chansons de la renaissance, ou même encore pièces vocales et instrumentales, en provenance d’un registre plus récent et plus folklorique. A tout cela, devaient aussi pouvoir venir s’ajouter des compositions originales. Un vaste programme donc.
Activités et actualités
De 2015 à 2017, on retrouve Aëlis plutôt actif sur la scène musicale et l’ensemble a eu l’occasion de présenter un échantillon de son travail et de son positionnement artistique au public, à travers plusieurs programmes : musiques et chansons médiévales, Carmina Burana, chansons traditionnelles françaises, mélodies et chansons séfarades, airs anciens de noël, etc… Les années suivantes (fin 2017 et 2018) consacrent une période où la formation semble nettement moins active côté scène, ou à défaut, être passée sous les radars.
Que son public s’en réjouisse toutefois, l’ensemble s’apprête à donner un concert, preuve qu’il est toujours en activité. Il sera sur scène, le 6 août prochain, au soir, à l’Abbaye-Nouvelle de Léobard, pour un concert sur le thèmeMusiques médiévales d’aujourd’hui & d’Ailleurs : Voir le site de l’événement – Page FB d’Aëlis(peu actualisée à date de cet article)
Aëlis : l’album
La formation a produit, dès la fin 2015, un album, titré Aëlis. Avec un total de 12 pièces, ce dernier ouvrait sur la chanson de bele Aelis, composée par le trouvère Baude de la Quarière, du milieu du XIIIe siècle. En plus de l’estampie du jour on y retrouvait encore d’autres pièces en provenance du moyen-âge central : « Aussi comme l’unicorne sui » de Thibaut de Champagne, « la belle se sied au pied de la tour » de Guillaume Dufay, ou encore pour ne citer que ces trois là La complainte des tisseuses de soie, tirée originellement du chevalier au Lion de Chrétien de Troyes. Fidèle à l’intention du groupe de proposer des titres allant de l’ancien au plus folklorique et traditionnel,ses titres médiévaux côtoyaient sur l’album des chansons plus récentes comme la Péronnelle ou Quand je menai mes chevaux à boire (que l’ensemble folk Malicorne avait rendu célèbres en son temps) ou encore El testament d’Amèlia, chanson traditionnelle et folklorique catalane.
Sujet : musique, poésie, chanson médiévale, troubadours, occitan, langue d’oc, amour courtois, Provence médiévale, fine amor, fine amant Période : moyen-âge central, XIIe, XIIIe siècle Auteur : Peire Vidal (? 1150- ?1210) Titre : Pos tôrnatz sui en Proensa Interprète : Ensemble Beatus Album : l’Orient des Troubadours (2011)
Bonjour à tous,
ous revenons, aujourd’hui, à l’art des troubadours du moyen-âge central, en compagnie de Peire Vidal. De retour dans sa chère Provence natale, le poète dédiait cette pièce, à sa dame, à son seigneur mais encore, et peut-être même, principalement, à la fine amor (fin’amor) et aux qualités supposées du fine amant véritable.
La belle interprétation que nous avons choisie de vous proposer de cette chanson médiévale courtoise nous est servie par l’Ensemble Beatus avec Jean-Paul Rigaud au chant, accompagné de Jasser Haj Youssef. Nous profiterons de cet article pour vous présenter cette formation plus en détail.
« Pos tôrnatz sui en Proensa » avec l’Ensemble médiéval Beatus
L’ensemble Beatus aux temps médiévaux
Fondé dans le courant de l’année 2005, en terre limousine, l’ensemble Beatus s’est distingué, depuis, sur la scène des musiques médiévales. On connait, par ailleurs, son fondateur et directeur Jean-Paul Rigaud pour être unpassionné du genre. Ce dernier a été, en effet, maintes fois, salué et primé pour la qualité de ses interprétations, aux côtés de Diabolus In Musica, mais encore de Sequentia, Perceval ou Organum, pour ne citer que ces ensembles.
Bien qu’enfant du sol occitan et trempé de racines limousines, Beatus n’a pas limité son répertoire à l’art des anciens troubadours locaux. On le retrouve, en effet, à l’exploration des musiques et chants, profanes ou liturgiques, du Moyen-âge, des XIIe au XVe siècles, Le travail privilégié par la formation se situe au carrefour de l’ethnomusicologie et de la musique contemporaine et, pour son directeur, il est avant tout question de développer « une approche de ces répertoires dans leur relation avec la création artistique, musicale et littéraire actuelle. »
Beatus a produit, jusque là, quatre albums. Les deux premiers, dont celui du jour, sont dédiés à l’art des troubadours, Le troisième, intitulé le Lys et le lion, porte sur les chants polyphoniques de la France et de l’Angleterre médiévales du XIVe siècle. Enfin, le quatrième « Lux Lucis », part à la redécouverte des chants sacrés médiévaux d’Occident et d’Orient, sur le thème de la lumière, avec l’appui des Manuscrits anciens de l’abbaye Saint-Martial de Limoges.
En 2011, Jean-Paul Rigaud s’associait au musicien, violoniste et compositeur tunisien Jasser Haj Youssef. Muni de sa viole d’amour. ce dernier délaissait un temps le Jazz, pour une excursion aux sources de l’imaginaire courtois, sous l’angle des influences arabo-andalouses de l’art des tout premiers troubadours. Du point de vue de l’interprétation et de la restitution, une certaine modernité était, là aussi, de mise avec un programme, qui, des propres mots de l’Ensemble « ne prétend pas à une reconstitution historique mais propose, à partir des sources manuscrites, une interprétation actuelle des cansos de troubadours dont l’oeuvre est imprégnée d’un Orient vécu ou rêvé ».
Ainsi, avec un total de douze pièces, l’album suggère et souligne de possibles rapprochements entre Orient et Occident médiéval, en alternant des chansons et compositions de troubadours célèbres – Guillaume d’Aquitaine, Peire Vidal, Rimbaut de Vaqueiras, Gaucelm Faidit, Jaufre Rudel, etc… – avec des pièces instrumentales issues du
répertoire oriental traditionnel et qui laissent une large place à l’improvisation. L’album est toujours disponible à la vente au format CD ou MP3. Voici un lien utile pour plus d’informations : L’Orient des troubadours par l’Ensemble Beatus
« Pos Tornatz Sui en Proensa », le fine amant courtois tout entier livré au bon vouloir de sa dame
En caricaturant un peu, on friserait presque la dialectique du maître et de l’esclave, à travers cette rhétorique dont Peire Vidal se fait ici le chantre. Si le cadre reste la lyrique médiévale courtoise, il nous parle, en effet, dans cette chanson, d’un abandon total du fine amant qui, se livrant sans réserve au pouvoir et au bon vouloir de sa dame (au point même qu’elle pourrait le donner ou le vendre), retirerait à travers cela, une source du pouvoir qu’il peut avoir sur elle. Patience, impeccabilité, fidélité, abandon, voilà les armes véritables de l’amant courtois. Peine et souffrance, son lot, la conquête, sa récompense. Il faut, bien sûr, voir, là, une envolée lyrique, bien plus littéraire que factuelle, tout à fait dans la veine courtoise, et peut-être encore la marque de la grandiloquence qui est une des signatures de ce poète occitan mais l’idée demeure intéressante par les cartes qu’elle met en main du fine amant (prêt à se réduire presque à néant pour parvenir à ses fins) et la dialectique de pouvoir qu’elle sous-tend.
Pour le reste, après quelques vers teintés de mystère (strophe II) qui pourraient évoquer, par leur nature allusive, les formes du Trobar Clus, on ne pourra que louer la qualité et la pureté incomparable du style de Peire Vidal.
E poiran s’en conortar En mi tuit l’autr’ amador, Qu’ab sobresforsiu labor Trac de neu freida foc clar Et aiguà doussa de mar.
En pourront s’en réconforter En moi tous les autres amants, Car, par grands efforts de labeur, Je tire de la neige froide un feu clair Et de l’eau douce, de la mer.
Les paroles adaptées de l’Occitan au français moderne
Pour base d’adaptation de cette chanson médiévale, nous avons suivi la traduction de Joseph Anglade ( Les poésies de Peire Vidal, Librairie Honoré Champion, 1913). Nous nous en sommes toutefois largement éloignés, par endroits, avec l’appui de quelques bons vieux dictionnaires et lexiques d’occitan médiéval.
I Pos tôrnatz sui en Proensa Et a ma domna sap bo, Ben dei far gaia chanso, Sivals per reconoissensa : Qu’ab servir et ab bonrar Conquier hom de bon senhor Don e benfait et honor, Qui be-l sap tener en car : Per qu’eu m’en dei esforsar.
Puisque je suis revenu en Provence, Et que ce retour plait à ma dame Je me dois de faire une chanson joyeuse, Au moins par reconnaissance; Car en servant et en honorant On obtient de bon seigneur Don et bienfait et honneur, Pour qui qui sait bien le chérir : Aussi dois-je m’en efforcer.
II Ses peccat pris penedensa E ses tort fait quis perdo, E trais de nien gen do Et ai d’ira benvolensa E gaug entier de plorar E d’amar doussa sabor, E sui arditz per paor E sai perden gazanhar E, quan sui vencutz, sobrar.
Sans avoir péché je fis pénitence Et sans tort je demandai pardon ; Et je tirai de rien un gentil don, Et de la colère, la bienveillance, Et la joie parfaite, des pleurs, Et de l’amer, la douce saveur ; Et je suis courageux par peur, Et je sais gagner en perdant, Et, quand je suis vaincu, triompher* (surpasser)
III E quar anc no fis falhensa, Sui en bona sospeisso Quel maltraitz me torn en pro, Pos lo bes tan gen comensa. E poiran s’en conortar En mi tuit l’autr’ amador, Qu’ab sobresforsiu labor Trac de neu freida foc clar Et aiguà doussa de mar.
Et comme jamais je ne commis de faute, J’ai bon espoir Que l’effort * (souffrance, peine) tourne à mon profit, Puisque le bien commence si gentiment. En pourront s’en réconforter En moi tous les autres amants, Car, par grands efforts de labeur, Je tire de la neige froide un feu clair Et de l’eau douce, de la mer.
IV Estiers non agra garensa, Mas quar sap que vencutz so, Sec ma domn’ aital razo Que vol que vencutz la vensa ; Qu’aissi deu apoderar Franc’ umilitatz ricor, E quar no trob valedor Qu’ab leis me pose’ aiudar, Mas precs e merce clamar,
Sans cela, je n’aurais pas de salut (secours); Mais quand, me sachant vaincu, Ma dame suit un tel principe Qu’elle veut que, vaincu, la vainque : Car ainsi doit l’emporter La franche humilité sur la puissance (la franche et noble humilité ?) Et je ne trouve aucune aide, Qui, auprès d’elle, me puisse secourir, Autre que lui demander pitié et merci.
V E pos en sa mantenensa Aissi del tôt m’abando, Ja ,no’m deu de no ; Que ses tota retenensa Sui seus per vendr’e per dar. E totz hom fai gran folor Que ditz qu’eu me vir alhor ; Mais am ab leis mescabar Qu’ab autra joi conquistar.
Et puisque, en son pouvoir (territoire, garde, …) Ainsi, tout entier, je m’abandonne, Jamais elle ne me refuse : Car, sans aucune réserve, Je suis sien pour vendre ou pour donner, Et tout homme fait grande folie Qui dit que je me tourne ailleurs, Puisque je préfère faillir auprès d’elle Qu’avec une autre conquérir le bonheur ( me procurer de la joie).
VI E cel que long’ atendensa Blasma, fai gran falhizo ; Qu’er an Artus li Breto, On avian lor plevensa. Et eu per lonc esperar Ai conquist ab gran doussor Lo bais que forsa d’amor Me fetz a mi dons emblar, Qu’eras lo-m denh’ autreiar.
Et celui qui longue attente, Blâme, commet une grande faute : Car, hier, en Arthur, les Bretons avaient mis leur confiance, (1) Et, moi, par une longue attente J’ai conquis avec grande douceur Le baiser que la force d’amour Me fit ravir à ma dame, Et que, désormais, elle daigne m’octroyer.
VII Bels Rainiers, per ma crezensa, Noms sai par ni companho, Quar tuit li valen baro Valon sotz vostra valensa. E pos Deus vos fetz ses par E.us det mi per servidor, Servirai vos de lauzor E d’als, quant o poirai far, Bels Rainiers, car etz ses par.
Beau Rainier, par ma foi, Je ne vous connais ni pair ni compagnon, Car tous les vaillants barons Valent moins que votre vaillance. Et puisque Dieu vous fit sans égal Et me donna à vous pour serviteur, Je vous servirai en faisant votre éloge Et de toute manière que je pourrai, Beau Rainier, car vous êtes sans égal.
(1) traduction de J. Langlade : « car maintenant les Bretons ont leur Arthur où ils avaient mis leur espoir. »
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-Age sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale, Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, miracles, Sainte-Marie, vierge, pèlerinage médiéval, Rocamadour. Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle. Auteur : Alphonse X (1221-1284) Titre : Cantiga 159 Non sofre Santa María Ensemble : Freiburger Spielleyt Album : Cantigas de Santa Maria, Tales of Miracles (1994)
Bonjour à tous,
l y a quelque temps, nous vous avions présenté dans le détail, la Cantiga de Santa Maria 159 d’Alphonse X de Castille. Ce chant médiéval en galaïco-portugais dédié au culte marial, contait l’histoire d’infortunés pèlerins de Rocamadour auxquels une tranche de viande avait été dérobée. Avec l’aide miraculeuse de la première sainte chrétienne, l’auteur nous rapportait comment nos pèlerins avaient finalement retrouvé l’objet du larcin, tambourinant et sautillant dans un coffre.
Après l’interprétation du Clemencic Consort de cette cantiga de Santa Maria 159, nous vous présentons, ici, dans un registre plus lyrique, celle de l’ensemble médiéval suisse Freiburger Spielleyt . Elle nous fournira l’occasion de vous toucher un mot de ce bel ensemble suisse qui a fait des musiques médiévales et anciennes un de ses terrains d’élection.
La Cantiga de Santa Maria 159 par le Freiburger Spielleyt
Le Freiburger Spielleyt : à bonne école
Fondé dans le courant de l’année 1990, le Freiburger Spielleyt est composé d’artistes qui se sont rencontrés durant leurs études à l’Université de Musicologie de Fribourg mais aussi, dans le cadre de la célèbre Schola Cantorum Basiliensis de Bâle.
Quand on s’intéresse de près à la scène musicale médiévale européenne, on peut difficilement passer à côté de cette prestigieuse école suisse, devenue une référence dans le domaine de l’enseignement des musiques anciennes. Elle a vu naître un nombre considérable de formations prestigieuses que nous avons déjà mentionnées dans nos articles (Hespérion, Sequentia, Hirundi Maris, Project Ars Project, … ). Elle a également vu passer les professeurs les plus talentueux (voir notamment l’autobiographie intellectuelle de Jordi Savall)
Répertoire et productions
Si le Freiburger Spielleyt a affirmé très tôt sa prédilection pour les musiques anciennes et le répertoire médiéval, l’ensemble n’a pas hésité, depuis, à explorer des époques plus tardives (renaissance, période baroque ou encore XVIIIe et IXe siècle). Du point de vue musical et expérimental, il s’est aussi aventuré sur des terrains plus contemporains, à la fusion des sonorités modernes et anciennes. A cette occasion, il a même collaboré avec d’autres formations dont notamment l’ensemble de Jazz oriental FisFüz.
Depuis ses débuts de carrière, le Freiburger Spielleyt a produit un total de douze albums au nombre desquels on pourra trouver, pour ne citer que quelques références, des cantigas de Santa Maria, des cantigas de Amigo, des chants de pèlerins, des chants de Noel, ou même encore chant de fortune et d’infortunes du Moyen Âge. Le tout a donné lieu à des programmes et concerts qui sont proposés sur l’ensemble de la scène européenne et même au delà. Voir le site web du Freiburger Spielleyt (en allemand)
Cantigas de Santa Maria. Tales of Miracles
En 1994, la formation partait à la découverte de l’Espagne médiévale et les « récits de Miracles » des Cantigas de Santa Maria. L’album présentait ainsi une sélection de onze pièces auxquelles la soprano Regina Kabis prêtait sa talentueuse voix. Là encore, dans une approche fusion, l’ensemble suisse faisait le choix d’ajouter à leurs instruments anciens, une touche de sonorités plus électroniques et modernes.
Les membres du Freiburger Spielleyt
Regina Kabis, (soprano), Murat Coskun (percussions), Maria Ferré (luth, guitares anciennes), Bernd Maier (cornemuse, vielle à roue), Jutta Haaf (harpe), Albrecht Haaf (flûtes, organetto, vièle à archet).
Sujet : danse, musique médiévale, Saltarelle, Saltarello. Période : moyen-âge tardif, XIVe siècle Titre : Saltarello. Auteur : anonyme Tirée du Manuscrit Add 29987 British Museum. Interprète : Musica Vagantium Album : Songs And Dances of Gothic and Renaissance Period (1997)
Bonjour à tous,
n route pour le XIVe siècle et le Moyen-âge « dansé » avec une nouvelle interprétation d’un des quatre Saltarello que nous a légué le Manuscrit de Londres, connu également sous la référence Add 29987.
Daté des débuts du XVe siècle, cet ouvrage, conservé de nos jours à la British Library, demeure un précieux témoin des chants et musiques de l’Italie médiévale et de la Toscane du XIVe et des débuts du XVe siècle. Il compte en tout 116 pièces (119 dont 3 doublons) vocales ou instrumentales, parmi lesquelles un nombre non négligeable était destiné à être dansées. Quatre-vingt deux des pièces présentés par ce manuscrit sont attribuées, les autres sont demeurées anonymes. C’est le cas de celle du jour. Consulter le Manuscrit de Londres en ligne ici.
Salterello du Manuscrit de Londres par l’ensemble Musica Vagantium
Musica Vagantium
Fondée dans les années 90, Musica Vagantium est une formation originaire de République tchèque. Depuis ses origines, les quatre artistes qui la composent se sont donnés pour répertoire une période qui gravite autour des musiques anciennes de la renaissance et la période baroque.
Instruments anciens à la main et vêtus de costumes d’époque, Musica Vagantium entend privilégier des pièces jouées alors par, disent-ils, des « étudiants vagabonds ». Dans cet esprit d’errance et d’itinérance, on peut les retrouver en tournée dans divers pays d’Europe et au sein de nombreuses fêtes médiévales.
Depuis sa création et entre leurs nombreuses prestations et concerts, le sympathique quatuor a tout de même trouvé le temps de produire trois albums. Le Saltarello que nous vous présentons aujourd’hui est issu de leur premier, daté de 1997 et ayant pour titre Songs And Dances of Gothic and Renaissance Period. Avec une orchestration minimaliste, mais enlevée et rafraîchissante, on retrouve bien dans leur interprétation de cette pièce le rythme, l’esprit et la légèreté de ces danses « sautées » et festives des XVIe, XVe siècles.