 Sujet :  chanson médiévale, poésie , culte marial, roi troubadour, roi poète, trouvères, vieux-français, langue d’oïl,  vierge Marie.
Sujet :  chanson médiévale, poésie , culte marial, roi troubadour, roi poète, trouvères, vieux-français, langue d’oïl,  vierge Marie.
Période  : Moyen Âge central, XIIIe siècle.
Auteur   : Thibaut IV de Champagne (1201-1253), Thibaut 1er de Navarre (Thibaud)
Titre :    « Du tres douz nom a la virge Marie»
Interprète  :   René Zosso
Album :  Anthologie de la chanson française, des trouvères à la pléiade  (2005)
Bonjour à tous,
 ujourd’hui, nous revenons à la poésie et l’art des trouvères avec un des plus célèbres d’entre eux : Thibaut IV de Champagne , roi de Navarre et comte de Champagne, connu encore sous le nom de  Thibaut le Chansonnier. Nous le faisons avec d’autant plus de plaisir et d’à-propos que c’est une  belle et puissante interprétation de René Zosso qui nous permettra de découvrir cette chanson médiévale du XIIIe siècle.
ujourd’hui, nous revenons à la poésie et l’art des trouvères avec un des plus célèbres d’entre eux : Thibaut IV de Champagne , roi de Navarre et comte de Champagne, connu encore sous le nom de  Thibaut le Chansonnier. Nous le faisons avec d’autant plus de plaisir et d’à-propos que c’est une  belle et puissante interprétation de René Zosso qui nous permettra de découvrir cette chanson médiévale du XIIIe siècle.
Une chanson du roi de Navarre
en hommage au nom de la vierge
On connait du legs de Thibaut de Champagne, les pièces courtoises ou encore les chants de croisade. Nous en avons déjà présenté quelques-unes issues de ces deux répertoires. Pour varier un peu, la
pièce du jour est dédiée à la dévotion à Sainte Marie, autrement dit
au culte marial, très populaire aux temps médiévaux notamment à partir du Moyen Âge central.

Sources manuscrites historiques :
le  trouvère K ou chansonnier de Navarre
On retrouve cette pièce du comte Thibaut de Champagne dans un certain nombre de manuscrits anciens datant plutôt des XIVe et siècles suivants. On citera le Chansonnier du Roi dit français 844 ou encore les MS français 846, MS français 12615 et MS français 24406. Ajoutons-y également le Manuscrit MS Français 12148, autrement coté, MS 5198 de la Bibliothèque de l’Arsenal (voir photo ci-dessus). C’est un ouvrage d’importance dont nous avons, jusque là, peu parlé.
Un mot du Manuscrit MS 5198 de l’Arsenal
Daté du premier quart du XIVe siècle, ce manuscrit ancien contient pas moins de 392 folios pour 418 pièces : chansons avec musiques annotées et poésies françaises. Les auteurs sont variés dont une grande quantité de trouvères. L’oeuvre de Thibaut de Champagne y est largement représentée ; sous le nom de « roi de Navarre« , elle ouvre même le MS 5198 avec 53 pièces. Pour avoir une bonne vision du contenu de ce manuscrit médiéval, nous vous conseillons de vous procurer la Bibliographie des Chansonniers français des XIIIe et XIVe siècle de Gaston Raynaud (1884). Quant à l’original digitalisé, il est consultable sur Gallica.
« Du trez douz nom » de Thibaut de Champagne par René Zosso
Anthologie de la chanson française : des trouvères à la Pléiade

Ajoutons que sur les 24 chansons présentées dans cette Anthologie, se trouvaient trois chansons tirées du répertoire de Thibaut le chansonnier, toutes interprétées par le musicien et joueur de vièle à roue suisse.
Du tres douz non a la Virge Marie
du vieux français d’oïl au français moderne
NB : une fois n’est pas coutume, pour cette traduction de l’oïl vers le français moderne, nous avons suivi, à la lettre, celle du critique littéraire et médiéviste français Alexandre Micha dans son ouvrage : Thibaud IV, Thibaud de Champagne, Recueil de Chansons (Paris, 1991, Klincksieck).
Du tres douz non a la Virge Marie
 Vous espondrai cinq letres plainement.
 La premiere est M, qui senefie
 Que les ames en sont fors de torment;
 Car par li vint ça jus entre sa gent
 Et nos geta de la noire prison
 Deus, qui pour nos en sousfri passion.
 Iceste M est et sa mere et s’amie.
Du très doux nom de la Vierge Marie
 Je vous expliquerai les cinq lettres clairement.
 La première est M, qui signifie
 Que les âmes par elle sont délivrées des tourments,
 Car par elle descendit parmi les hommes
 Et nous jeta hors de la noire prison
 Dieu qui pour nous souffrit sa passion.
 Ce M représente sa mère et son amie.
A vient après. Droiz est que je vous die
 Qu’en l’abecé est tout premierement;
 Et tout premiers, qui n’est plains de folie,
 Doit on dire le salu doucement
 A la Dame qui en son biau cors gent
 Porta le Roi qui merci atendon.
 Premiers fu A et premiers devint hom
 Que nostre loi fust fete n’establie.
A vient après et je dois vous dire
 Qu’il est la première lettre de l’alphabet.
 Avec cette première lettre, si l’on est sage,
 On doit dire dévotement la salutation
 A la Dame qui en son beau corps
 Porta le Roi de qui nous attendons le pardon.
 A fut la première lettre du premier homme,
 Depuis que notre religion fut instituée.
Puis vient R, ce n’est pas controuvaille,
 Qu’erre savons que mult fet a prisier,
 Et sel voions chascun jor tout sanz faille,
 Quant li prestes le tient en son moustier;
 C’est li cors Dieu, qui touz nos doit jugier,
 Que la Dame dedenz son cors porta.
 Or li prions, quant la mort nous vendra,
 Que sa pitiez plus que droiz nous i vaille.
Puis vient R, ce n’est pas pure fantaisie :
 Nous savons qu’erre est digne de respect,
 Et nous le voyons chaque jour avec évidence,
 Quand le prêtre le tient en son église :
 C’est le corps de Dieu qui nous jugera tous
 Et que la Dame porta en son beau corps.
 Demandons-lui, quand viendra notre mort
 Que sa pitié soit plus forte que sa justice.
I est touz droiz, genz et de bele taille.
 Tels fu li cors, ou il n’ot qu’enseignier,
 De la Dame qui pour nos se travaille,
 Biaus, droiz et genz sanz teche et sanz pechier.
 Pour son douz cuer et pour Enfer bruisier
 Vint Deus en li, quant ele l’enfanta.
 Biaus fu et genz, et biau s’en delivra;
 Bien fist senblant Deus que de nos li chaille.
I est tout droit, svelte et de belle taille.
 Tel fut le corps, riche de toutes les vertus,
 De la dame qui se met en peine pour nous,
 Beau, svelte, noble, sans tache et sans péché.
 Grâce à son doux coeur et pour briser l’Enfer
 Dieu était en elle, quand elle l’enfanta.
 Il était beau et gracieux et elle eut une heureuse délivrance.
 Dieu montra bien qu’il a soin de nous.
A est de plaint: bien savez sanz dotance,
 Quant on dit a, qu’on se plaint durement;
 Et nous devons plaindre sanz demorance
 A la Dame que ne va el querant
 Que pechierres viengne a amendement.
 Tant a douz cuer, gentil et esmeré,
 Qui l’apele de cuer sanz fausseté,
 Ja ne faudra a avoir repentance.
A exprime la plainte : vous savez bien
 Que quand on dit A, on se plaint amèrement.
 Nous devons constamment faire monter nos plaintes
 Vers la Dame qui n’a d’autre but
 Que de voir le pécheur s’amender
 Elle a le cœur si doux, si noble, si généreux
 Que si on fait appel à elle,
 Il s’ouvrira au repentir.
Or li prions merci pour sa bonté
 Au douz salu qui se conmence Ave
 Maria! Deus nous gart de mescheance!
Implorons sa merci, confiants en sa bonté,
 Avec le doux salut qui commence par Ave
 Maria. Que Dieu nous garde de tout malheur !
En vous souhaitant une  fort belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
 
		

 our aujourd’hui, voici un court extrait, en forme de citation, d’une chanson qui a été diversement attribuée dans les manuscrits à Thibaut de Champagne, à Gace Brûlé et qui est même, dans certaines autres sources, demeurée anonyme.
our aujourd’hui, voici un court extrait, en forme de citation, d’une chanson qui a été diversement attribuée dans les manuscrits à Thibaut de Champagne, à Gace Brûlé et qui est même, dans certaines autres sources, demeurée anonyme.
 Sujet :  troubadour, lyrique courtoise, galaïco-portugais, poésie, chansons médiévales, cantigas de Amigo, galicien-portugais, musique médiévale
Sujet :  troubadour, lyrique courtoise, galaïco-portugais, poésie, chansons médiévales, cantigas de Amigo, galicien-portugais, musique médiévale

 ous revenons aujourd’hui à l’Europe médiévale et le vent de l’Histoire nous mène, cette fois-ci, vers la péninsule ibérique pour y découvrir un grand roi laboureur et poète de la deuxième moitié du XIIIe et des débuts du XIVe siècle : le roi Denis 1er du Portugal (Diniz ou Dionisio 1er).
ous revenons aujourd’hui à l’Europe médiévale et le vent de l’Histoire nous mène, cette fois-ci, vers la péninsule ibérique pour y découvrir un grand roi laboureur et poète de la deuxième moitié du XIIIe et des débuts du XIVe siècle : le roi Denis 1er du Portugal (Diniz ou Dionisio 1er).







