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Belle douce dame chiere, une chanson médiévale du trouvère Conon de Béthune

trouvere_chevalier_croise_poesie_chanson_musique_medievale_moyen-age_centralSujet : chanson médiévale, poésie, amour courtois, chevalier, trouvère, trouvère d’Arras, Artois, lyrisme courtois, descort
Période : Moyen Âge central
Auteur : Conon de Béthune  ( ?1170 – 1219/20)
Titre : «Bele douce dame chiere»
Interprètes : Diabolus in Musica
Album :  La Doce Acordance: chansons de trouvères (2005).

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionprès avoir présenté le trouvère et chevalier artésien Conon de Béthune et donné quelques éléments de biographie le concernantvoici une de ses chansons interprétée par l’excellent ensemble médiéval Diabolus In Musica.

Bele douce dame chiere, de Conon de Bethune par Diabolus in Musica

Diabolus en Musica
à la rencontre des trouvères

N_lettrine_moyen_age_passionous avions déjà eu l’occasion de présenter ici cette formation d’origine française, dirigée par Antoine Guerber, ainsi que son travail autour du répertoire médiéval (voir article).

La pièce de Conon de Béthune que nous partageons ici est tirée de l’album La Doce Acordance sortie en 2005 dont nous avions également dit un mot dans un autre article. On se souvient que l’album ayant pour thème les trouvères des XIIe et XIIIe chanson_poesie_musique_medievale_trouveres_diabolus_in_musica_album_doce_acordance_XIIe_XIIIe_siècle_moyen-age_centralsiècles fut largement salué et primé sur la scène des musiques classiques et anciennes. On le trouve encore disponible à la vente en ligne sous forme CD ou même encore sous forme digitalisée et MP3 : La Doce Acordance; Chansons de trouvères.

Actualité et concerts

Toujours très actif depuis sa création en 1992, Diabolus in Musica continue d’explorer, sans relâche, le vaste champ des musiques médiévales et anciennes pour les faire redécouvrir au public. Dans le courant de l’année 2017, la formation a ajouté à son ample programme les requiem(s) de deux grands compositeurs des XVe et XVIe siècles : Johannes Ockeghem et Pierre de la Rue.

antoine_guerber_ensemble_diabolus_in_musica_chanson_musiques_repertoire_medieval_moyen-ageEn juin prochain, si vous êtes dans la région des Hauts de France, vous pourrez d’ailleurs avoir l’opportunité d’aller entendre ces œuvres d’exception qui comptent parmi les premiers requiem(s) polyphoniques de la fin du Moyen Âge et des débuts de la renaissance. Le concert sera donné le 23 juin 2018, à 20h30, à l’Eglise Saint-Léger de Gosnay.  Pour plus de détails sur ce programme ainsi que sur l’agenda de l’ensemble, n’hésitez pas à consulter leur site officiel ici : Diabolus in Musica.

Belle do(u)ce Dame chiere

Belle doce Dame chiere,
Vostre grans beautés entière
M’a si pris
Ke, se iere* (*de estre : si j’étais) em Paradis,
Si revenroie je arrière,
Por convent* (* à condition) ke ma proiere
M’eùst mis
La ou fuisse vostre amis

Ne vers moi ne fuissiés fiere,
Car aine ens nule manière
Ne forfis
Par coi fuissiés ma guerrière* (*pour que vous me fassiez la guerre).

Ne lairai ke je ne die
De mes maus une partie
Come irous.
Dehaiz ait* (*maudit soit) cuers covoitos,
Fausse, plus vaire*(*changeante) ke pie,
Ki m’envoia en Surie !
Ja por vous
N’avrai mais les ieus plorous.
Fous est ki en vous se lie,
Ke vos estes l’Abeïe
As Soffraitous* (*aux misérables),
Si ne vous amerai mie.

Analyse et interprétation

L_lettrine_moyen_age_passione titre autant que certaines inspirations de cette chanson semblent clairement dériver du descort en cinq langues de Raimbaut de Vaqueiras : Eras quan vey verdeyar. On trouve, en effet, la strophe suivante chez le troubadour provençal :

Belle douce dame chiere,
A vos mi doin e m’otroi;
Je n’avrai mes joi’ entiere
Si je n’ai vos e vos moi.
Mot estes male guerriere
Si je muer per bone foi;
Mes ja per nulle maniere
No.m partrai de vostre loi.

Certaines rimes identiques utilisées par Conon de Béthune viennent encore confirmer cette référence : « entière »,  « guerrière », « manière » et il semble donc bien que nous soyons ici face à une transposition d’Oc vers Oil aux inspirations non voilées.

Pour ce qui est du sens, dans la première strophe, le trouvère exprime sa loyauté envers celle qui fait l’objet de sa chanson. Ayant loué sa grande beauté, en bon loyal amant et dans la veine de la lyrique courtoise, il affirme ne jamais l’avoir trahi et aurait même renoncé pour elle au paradis (à condition tout de même qu’elle cède clairement à ses avances). Dans la deuxième strophe, le ton est largement plus conflictuel et exprime la discorde. Plus question de grand transport ici et même plutôt le contraire puisque le chevalier déçu y épanche sa colère et sa désillusion.

Les différents manuscrits qui la contiennent proposent des variantes de cette chanson. La version que nous publions ici est celle de Axel Wallenskôld (Les chansons de Conon de Béthune (1921), Honoré Champion). Ainsi, au début de la deuxième strophe, dans certaines variantes, au lieu de :

Ne lairai ke je ne die
De mes maus une partie
Come irous.

On trouve :

Por une k’en ai haïe
ai dit as autres folie,
come irous.

Pour une autre que j’ai haïe,
j’ai dit des folies de toutes les autres
n’écoutant que ma colère.

Le trouvère fait-il référence à un autre de ses déboires amoureux ou s’adresse-t-il simplement à son public ? Quoiqu’il en soit, la suite de la strophe entérine la rupture après une référence quelque peu obscure aux croisades. L’expression « l’Abeïe As  Soffraitous » (l’abbaye des misérables) reste sujette à interprétation. Avec quelques réserves, on peut sans doute en déduire que la dame ne filtre pas tellement ses relations (amoureuses?) et qu’elle ne s’est donc pas montrée très fiable ou loyale envers le trouvère. Il est assez difficile de mesurer à quel point l’expression clairement mâtinée d’ironie, prend ou non un tour un peu graveleux (1).

Concernant le dernier vers on trouvera encore comme variante, celle utilisée ici par Diabolus In Musica : « Si ne vous nomerai mie » au lieu de « Si ne vous amerai mie. »

En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.


(1) Pour creuser le sujet et affiner encore l’interprétation de cette chanson de Conon de Bethune autant que ses références, voir l’article de Luca Barbieri sur le portail de l’Université de Warwick

« Chanson ferai », une chanson d’amour courtois de Thibaut de Champagne

thibaut_le_chansonnier_troubadour_trouvere_roi_de_navarre_comte_de_champagneSujet : chanson médiévale, poésie, amour courtois, roi troubadour, roi poète, lyrisme courtois, trouvères.
Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle
Auteur : Thibaut IV de Champagne (1201-1253), Thibaut 1er de Navarre
Titre : « chanson ferai »
Interprètes : Diabolus in Musica
Album :  La Doce Acordance: chansons de trouvères (2005).

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, nous revenons au lyrisme courtois en langue d’oil et à la poésie des trouvères des XIIe et XIIIe siècles, avec une chanson du roi de Navarre et comte de Champagne Thibaut le chansonnier.

Au vue du nombre de chansons que le roi poète nous a laissé sur le thème de l’Amour courtois, il aimait à l’évidence  s’y exercer, comme nombre d’artistes de son temps : la dame est belle, il en est épris et il en souffre. Douleur, affres du doute, elle tient son pauvre coeur « en sa prison » et à sa merci.

Même s’il n’est ni le premier ni le dernier puissant à s’y adonner, avec lui, l’exercice poétique de l’amour courtois peut d’autant plus surprendre que c’est un grand seigneur et même un prétendant au trône et un roi. Il régna plus de cinquante ans, fit les croisades, fut un grand vassal de la couronne, et pourtant, dans sa poésie, nous le retrouvons tout de même très souvent « à nu » et en but à ses « dolentes » passions. Signe du temps, l’Amour élève quand il est courtois. Faut-il donc que Thibaut souffre tant et que la(les) dame(s) qu’il convoite ne cède(nt) pas pour qu’il en ressorte d’autant plus chevaleresque ? N’est-ce là qu’un exercice thibaut_thibault_champagne_navarre_poesie_chanson_medievale_amour_courtois_trouvere_moyen-age_central_XIIIede style auquel il se prête, comme tant d’autres poètes d’alors ? C’est encore possible bien que sa poésie courtoise ne soit pas dénuée de grands accents de sincérité.

Thibaut de Champagne, roi de Navarre, enluminure du XIIIe siècle, manuscrit Français 12615, Bnf, départements des manuscrits

Par le passé, certains historiens ou chroniqueurs lui ont prêté d’avoir choisi l’illustre  Blanche de Castille, épouse de Louis VIII et mère de Saint-Louis, comme témoin et objet de son ardeur poétique. Au vue de son statut et pour que l’amour courtois fonctionne, il lui fallait trouver une dame d’un rang supérieur à lui. De ce point de vue là au moins, choisir la reine de France se serait avéré fonctionnel et puis ne dit-il pas ici :  « la grant biautez (…) Qui seur toutes est la plus desirree » ?  Troublant ? ou pas…

Dans sa vie maritale et sentimentale réelle, on le trouvera, au moins dans les faits, lié et même marié à d’autres dames. De fait, l’affaire de cette passion qu’on prêta à Thibaut de Champagne pour la reine Blanche alla si loin que certains le calomnièrent même injustement, à la mort de Louis VIII, en l’accusant d’avoir empoisonné le roi par passion et par amour pour la reine. (voir l’ouvrage Chanson de Thibault IV, comte de champagne  et de Brie, roi de Navarre, et l’introduction de Prosper Tarbé, 1851).  Quoiqu’il en soit, tout cela ne s’appuyant sur rien de bien concret, on l’a depuis laissé au rang des manipulations politiques ou des conclusions hâtives et sans doute un peu trop « romantiques ». Et si les poésies de Thibaut avaient un véritable objet et si même sa souffrance était peut-être sincère, il est bien difficile d’établir avec certitude quelle(s) dame(s) la lui inspira(rèrent).

« Chanson ferai » par l’ensemble médiéval Diabolus in Musica

« La Doce Acordance »  Diabolus in Musica
et les trouvères des XIIe et XIIIe siècles

Nous vous avions déjà présenté cet ensemble médiéval à l’occasion d’un article précédent. Il nous gratifiait alors d’un album autour du compositeur du XVe siècle Guillaume Dufay. L’oeuvre que nous présentons d’eux aujourd’hui est en réalité antérieure et date du tout début de l’année 2005. Elle  emprunte au répertoire plus ancien du Moyen Âge et avec l’album  intitulé « La Doce Acordance« , la formation Diabolus in Musica se donnait pour objectif de revisiter des chansons et poésies des trouvères des XIIe et XIIIe siècles.chanson_poesie_musique_medievale_trouveres_diabolus_in_musica_album_doce_acordance_XIIe_XIIIe_siècle_moyen-age_central

Salué par le Monde le la Musique, ce bel album s’est vu attribuer, peu après sa sortie, 4 étoiles et 5 Diapasons d’or. Il présente dix-sept pièces, certaines de Thibaut de Champagne, d’autres du Châtelain de Coucy ou de Conon de Béthune, entre autres trouvères célèbres, et même certains textes de Chrétien de Troyes.  On le trouve encore à la vente en CD, mais il est aussi disponible en version digitalisée et MP3. Voici un lien utile pour l’acquérir sous une forme ou une autre, si le coeur vous en dit : La Doce Acordance; Chansons de trouvères.

Les paroles de la chanson
de Thibaut de Champagne

Concernant la chanson du jour, nous le disions plus haut, c’est une jolie pièce d’amour courtois. Comme dans bien des textes issus de cette poésie, le fond est toujours à peu près le même. Le désir du prétendant reste inassouvi, il ne trouve pas à se poser sur son objet et tout cela donne naissance à un mélange de louanges, d’exaltation et de souffrance. Il faut qu’il en soit ainsi, du reste, puisque s’il se posait sur son objet et se consumait dans l’acte, il n’y aurait pas lieu de brûler du parchemin et, en tout cas, pas de cette manière.

manuscrit_ancien_thibaut_de_champagne_enluminure_poesie_chanson_medievale_amour_courtois_moyen-age_XIIIeDelectatio Morosa, l’amant de l’amour courtois est attaché à ses propres « maux », venus, la plupart du temps, de l’attente, de la distance, quand ce n’est pas du silence, de l’indifférence ou pire, de la trop grande sagesse de la dame déjà souvent engagée par ailleurs et qui se refuse. L’aime-t-elle ou l’aimera-t-elle ? Il espère la délivrance de ses (doux) maux dans l’après, ce moment où il verra peut-être enfin sa patience récompensée. Il en jubilerait presque d’avance, jusque dans ce désespoir qui exacerbe son sentiment amoureux, autant qu’il redoute que ce moment n’arrive pas et que la porte demeure à jamais fermée.

Chançon ferai, que talenz* (envie, désir) m’en est pris,
De la meilleur qui soit en tout le mont.
De la meilleur? Je cuit que j’ai mespris.
S’ele fust teus, se Deus joie me dont,
De moi li fust aucune pitié prise,
Qui sui touz siens et sui a sa devise.
Pitiez de cuer, Deus! que ne s’est assise
En sa biauté ? Dame, qui merci proi*(à qui je demande merci), 
Je sent les maus d’amer por vos.
Sentez les vos por moi ?

Douce dame, sanz amor fui jadis,
Quant je choisi vostre gente façon ;
Et quant je vi vostre tres biau cler vis ,
Si me raprist mes cuers autre reson :
De vos amer me semont et justise,
A vos en est a vostre conmandise.
Li cors remaint, qui sent felon juïse*, (jugement)
Se n’en avez merci de vostre gré.
Li douz mal dont j’atent joie
M’ont si grevé
Morz sui, s’ele m’i delaie.

Mult a Amors grant force et grant pouoir,
Qui sanz reson fet choisir a son gré.
Sanz reson ? Deus ! je ne di pas savoir,
Car a mes euz* (yeux) en set mes cuers bon gré,
Qui choisirent si tres bele senblance,
Dont jamès jor ne ferai desevrance*, ( je ne me séparerai)
Ainz sousfrirai por li grief penitance,
Tant que pitiez et merciz l’en prendra.
Diré vos qui mon cuer enblé m’a ?
Li douz ris et li bel oeil qu’ele a.

Douce dame, s’il vos plesoit un soir,
M’avrïez vos plus de joie doné
C’onques Tristans, qui en fist son pouoir,
N’en pout avoir nul jor de son aé; (*âge, vie)
La moie joie est tornee a pesance.
Hé, cors sanz cuer! de vos fet grant venjance
Cele qui m’a navré sanz defiance,
Et ne por quant je ne la lerai ja.
L’en doit bien bele dame amer
Et s’amor garder, qui l’a.

Dame, por vos vueil aler foloiant,
Que je en aim mes maus et ma dolor,
Qu’après les maus la grant joie en atent
Que je avrai, se Deu plest, a brief jor*. (si à Dieu plait, un jour prochain)
Amors, merci! ne soiez oublïee!
S’or me failliez, c’iert traïson doublee,
Que mes granz maus por vos si fort m’agree.
Ne me metez longuement en oubli!
Se la bele n’a de moi merci,
Je ne vivrai mie longuement ensi.

La grant biautez qui m’esprent et agree,
Qui seur toutes est la plus desirree,
M’a si lacié mon cuer en sa prison.
Deus! je ne pens s’a li non.
A moi que ne pense ele donc ?

En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com
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Hé compaignons resvelons-nous ! un chant polyphonique festif du XVe, de Guillaume Dufay

musique_medievale_ancienne_guillaume_dufay_XV_moyen-age_tardifSujet: chant polyphonique, chanson, musique médiévale, ancienne, chant profane, chanson festive, à boire.
Période : Moyen Âge tardif (XVe)
Auteur : Guillaume Dufay (1400-1474)
InterprèteDiabolus in Musica
Titre : « Hé compaignons, resvelons nous »
Album : Mille Bonjours (2007 – ALPHA Productions)

Bonjour à tous,

ujourd’hui, nous partageons un rondeau joyeux de Guillaume Dufay (Du Fay) composé autour de 1427. C’est un chant polyphonique festif issu du répertoire profane du maître de musique du XVe siècle auquel nous avions déjà dédié plusieurs articles dont un portrait et des éléments de biographie ici. On retrouve également ce chant dans le codex référencé MS Canonici 213 de la Bodleian library (Oxford) dont nous vous parlions dans ce même article, aussi nous vous y renvoyons, si vous souhaitez plus de détails sur ce manuscrit ancien.

Diabolus in Musica, musiques médiévales,
recherches historiques et sens du partage

Plus l’on se penche sur la musique médiévale et sur les artistes qui tentent par leur travail de recherche et d’interprétation de la faire revivre, et plus on découvre des formations de grande qualité. C’est le cas de celle d’aujourd’hui.

musique_repertoire_medieval_francais_ethno-musicologie_guillaume_dufay_ensemble_diabolus_in_musica_moyen-age_central_tardif

Formé en 1992 par Dominique et Pierre Touron et dirigé par Antoine Guerber, – qui, en plus d’être un talentueux directeur, est aussi ténor, harpiste, joueur de Guiterne (voir photo) et de divers tambours – l’ensemble Diabolus In Musica se dédie tout entier au répertoire musique_medievale_manuscrit_ancien_codex_213_canonici_guillaume_dufaymédiéval, avec une prédilection pour les compositeurs français et pour le Moyen Âge central. Ils ont déjà consacré vingt albums à  ce vaste sujet, recevant, au passage, la grande reconnaissance des milieux de la musique ancienne ou classique, à travers des prix et Awards variés.

Nous sommes avec cette formation sur un territoire que nous affectionnons tout particulièrement, entre ethnomusicologie et art vivant, c’est à dire entre l’humble ambition de restituer les compositions médiévales au plus près de leurs sonorités et de leur esprit, et celle d’émouvoir et d’initier le public moderne à la force et la beauté de la musique en provenance du Moyen Âge.

Agenda, concerts et actualité

Au niveau des concerts et des performances scéniques, on a pu retrouver l’ensemble  Diabolus in Musica tour à tour sur des pièces de musiques sacrées ou profanes et même à l’occasion de représentations à la fusion de la musique et du théâtre. Ce fut notamment le cas d’un spectacle complet autour du Perceval et du Conte du Graal de Chrétien de Troyes.

Du ami_francois_assise_antoirne_guerber_musique_medievale_anceinne_XII_sieclecôte de leur agenda, ils sont actuellement en tournée au Pays-bas et nous vous conseillons si vous voulez les suivre efficacement de le faire via leur page Facebook.

Enfin dernières mentions du côté de l’actualité de leur directeur, à la fin 2016, Antoine Guerber était appelé à collaborer au niveau musical, sur la bande son du film « L’Ami François d’Assise et ses frères » de Renaud Fély et Arnaud Louvet (consacré comme son titre l’indique à Saint-François d’Assise). Il est également régulièrement l’invité de programmes de Radio France autour des musiques anciennes, classiques ou médiévales.

Mille bonjours, l’album.
chansons de Guillaume Du Fay

L’album « Mille Bonjours » qui date de 2007 était dédié tout entier à des chansons de Guillaume Dufay. Il a été primé et a reçu le prix « Supersonic » du Magazine Luxembourgeois  consacré à la Musique Classique Pizzicato.

Tristesse et deuils,  louanges royales et princières, amour courtois et amant transi, mais encore joies et fêtes, l’ensemble Diabolus in Musica nous y invite à plus d’une heure quinze en compagnie du compositeur médiéval. Dix-neuf pièces y sont présentées, qui explorent le répertoire profane de Dufay et suivent les contours de ses émotions et de son art, au fil de rondeaux, de ballades ou encore de bergerettes (ces poésies pastorales typiques du XVe) variés.

musique_chanson_medievale_Guillaume_Dufay_Du_Fay_moyen-age_tardif_diabolus_in_musica_antoine_guerber_mille_bonjours

L’album est disponible à la vente en ligne sur Amazon. En voici le lien si vous souhaitez plus d’informations: Guillaume Du Fay: Mille Bonjours!  Vous pouvez également cliquer sur l’image ci-dessus.


He Compaignons, les paroles de la chanson de Guillaume Du Fay en français moyen

He, compaignons, resvelons nous (1)
Et ne soions plus en soussy :
Tantost vendra le temps joly,
Que nous aurons du bien trestous (2).

Laissons dire ces jauls jalous
Ce qu’ils veulent je vous en pry.

He, compaignons …

Quant est de moy, je boy a vous,
Huchon, Ernoul, Humblot, Henry,
Jehan, Francois, Hugues, Thierry,
Et Godefrin dira a tous:

He, compaignons …

(1)  réveillons-nous
(2)  qui sera bon pour nous tous


En vous souhaitant une merveilleuse journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes