
Période : Moyen Âge central pour les légendes, XXe siècle pour la poésie du jour.
Auteur : T. W. Earp
Titre : « In Broceliande »
Sources : Oxford Poetry (1915)
Bonjour à tous,

Aujourd’hui, c’est l’édition de 1915 qui nous intéresse en particulier. On y retrouve, pour la première fois, un poème de JRR Tolkien intitulé « Goblin feet » (pieds de gobelin) que nous aurons l’occasion de publier plus avant mais ce qui nous occupe, pour l’instant, est une pièce d’un autre auteur, dédiée aux légendes arthuriennes.
En Brocéliande de T.W. Earp

(« Lady Playing a Lute », Bartolomeo Veneto (1530), Getty Museum, Los Angeles)
Daté de 1915, la pièce que nous vous proposons de découvrir a pour titre « In Broceliande » (En Brocéliande), et pour auteur T W Earp, poète et traducteur anglais des débuts du XXe siècle. Théâtre d’une partie importante des récits arthuriens, la célèbre forêt dont la localisation a divisé bien des experts en Bretagne comme en Angleterre, a été, elle aussi, une source inépuisable d’inspiration pour un grand nombre d’écrivains et de poètes (voir Brocéliande, huit siècles de légendes arthuriennes). La pièce du jour et sa mystérieuse joueuse de luth en attestent. Du côté d’Oxford et aux débuts du XXe, on rêve encore de lointain Moyen Âge et de belles légendes. Sans doute sous l’influence des romantiques du XIXe siècle, (voir article sur la ballade médiévale au XIXe siècle), ce monde médiéval, imaginaire et reconstruit, est chargé de magie, de récits épiques et de belle poésie.
Traduire, c’est trahir…

En Brocéliande
In the midst of the forest of silence,
Where even the leaves are mute,
Where never a bird wanders,
She plays upon a lute.
Au milieu de la forêt du silence
Où même les feuilles sont muettes
Où jamais un oiseau ne vagabonde,
Elle joue sur un luth.
With fingers gently passing,
She touches golden strings,
Till the trees almost remember
The long-departed wings,
Avec des doigts pleins de délicatesse
Elle caresse les cordes d’or
Jusqu’au moment où les arbres se souviennent presque
Des ailes envolées depuis longtemps,
And the knights and the gay ladies,
And the music that went before,
And the days of joy and passion.
They will find these things no more.
Et des chevaliers et des dames joyeuses,
Et de la musique qu’on jouait alors,
Et des jours de joie et de passion.
Ils ne retrouveront plus jamais toutes ces choses.
One plaintive lute recalling
The loud citoles and shawms,
She alone has not left them,
Of the beautiful, noble forms.
Un luth plaintif se souvient
Des citoles et des chalemies bruyantes,
Elle seule ne s’est pas dessaisie
De leurs belles et nobles formes.
If she would cease from playing,
The people with hearts of stone
Would lead her from the forest,
And set her on a throne.
Et si elle cessait de jouer,
Les gens au cœur de pierre,
La conduiraient hors de la forêt
Pour l’asseoir sur un trône.
She would be bright with jewels,
She would sit crowned on high,
But if she left the forest,
Alas, the trees would die.
Elle serait étincelante sous les bijoux,
Elle porterait haut la couronne,
Mais si elle quittait la forêt,
Hélas, les arbres en mourraient.
In the midst of the forest of silence,
Where even the leaves are mute,
Where never a bird wanders,
She plays upon a lute.
Au plus profond de la forêt du silence,
Où même les feuilles sont muettes,
Où jamais un oiseau ne vagabonde,
Elle joue sur un luth.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.




e Moyen-Age ne s’est jamais autant invité dans notre monde moderne et c’est, cette fois, dans le domaine de l’Art et à travers la référence au 


ans la continuité de l’article d’hier, nous vous livrons ici la traduction (depuis l’anglais) de la célèbre mention faite par Nennius, dans son Historia Brittonum, au sujet des 12 batailles du Roi Arthur et de ses victoires. Le point culminant en est la grande bataille du Mont Badon et, ici, Nennius (auteur supposé de cette compilation), retombe ici sur une donnée un peu plus sourcée historiquement. De manière documentée et écrite, on se souvient, en effet, qu’on trouve la mention d’un chef de guerre nommé Arthur, à la bataille de Badon, dans les 